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Prémice sans récoltes

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Ashton
*Pulupulupulupulupulu*

Dans un rustique habitacle fort sympathique, la sonnerie d’un escargophone retentit. En train de travailler sur – allez savoir quoi – un nouveau système, le propriétaire de la maison dépose son fil d’étain et son fer à souder sur son établi, en retirant sa protection faciale pour la déposer nonchalamment à côté de ses instruments. Le visage de l’homme laisse facilement deviner son âge, se situant dans les cinquante années. Sans parler du haut de son crâne parfaitement lisse, laissant croire que sa masse capillaire a occupé le terrain au niveau des pattes et de la nuque. L’individu essuie ses mains marquée par le temps et poisseuse de transpiration. Logique, la soudure demandant de la concentration, rendant la plupart des paluches totalement moites pendant l’activité.

Qui peut bien m’appeler à une pareille ? se demande le Monsieur tout en se dirigeant vers son bureau.

En effet, il est assez tôt en cette période de la journée. Environ huit heures du matin, pour être précis. Le bricoleur passe la belle et épaisse porte de bois verni en poussant la poignée centrale pour s’emparer du Den Den, demeurant sur l’imposant bureau de marbre de l’homme en pleine force de l’âge.

Allo ?
Allo Ashton ? Questionna la voix grasse à l’autre bout du combiné.
En personne, qui est à l’appareil ?
Oups, excuse mon impolitesse. C’est Termand, comment vas-tu ?!
Ah, Termand ! répondit le dégarni, presque sur le ton du soulagement. Je vais très bien, merci. Et toi, tu es en forme ?
Très bien aussi. Bon, tu te doutes bien que le sujet de mon appel n’est pas de parler des fleurs et du beau temps. Renvoya son interlocuteur, de manière légèrement sèche et impatiente.
Forcément, exprime-toi donc, mon ami.
J’aimerais t’exposer la chose de vive voix, si ça ne te dérange pas.
Sans problèmes, quand désires-tu que l’on se rencontre ?
Il s’avère que je suis légèrement impatient, tu me connais de toute façon, haha. Cette après-midi, ça te conviendrait ?
Euh… lâcha Ashton en se dirigeant vers un des murs de son bureau, où se tenait un calendrier un peu modifié à coups de crayon. Oui, parfait ! J’ai encore quelques bricoles à faire, tu pourrais passer vers quinze heures ? qu’Hollander continue de prononcer en bloquant l’escargophone entre son oreille et son épaule afin de se munir d’un post-it et d’un stylo.
Ça me va parfaitement. Nous nous disons à plus tard ?
C’est ça, à tout à l’heure. Est la phrase sur laquelle le bidouilleur clôtura la conversation, tout en inscrivant le rendez-vous sur le morceau de papier préparé.

Ce bon vieux Termand, je me demande ce qu’il veut. Pensa l’ancien membre du génie de la Marine d’East Blue.

Papier pris et collé sur le garde-manger dans la cuisine car, oui, il s’agit là d’un homme qui « ne s’arrête jamais ». Ayant beaucoup de connaissances et rendant souvent service sur Inu Town, l’ancien est souvent sollicité par des particuliers pour sa maitrise dans quelques domaines scientifiques.    

Hop, au moins je n’oublie pas. Grommela-t-il en collant le papier pour retourner ensuite s’enfermer dans son atelier.    

***

Quelqu’un frappe à la porte. Comme convenu et décemment, l’ami d’Hollander arrive à l’heure et, comme à leur habitude, les amis se saluent par une légère mais chaleureuse empoignade. Un type « balèze » est l’adjectif qu’on pourrait employer pour définir l’invité. Dépassant notre ancien Marine d’au moins une tête et disposant d’un ventre qui lui craquerait presque la chemise, le terme est justifié. Les cheveux noirs et quelque peu blanchis à certains endroits le tout plaqué en arrière, une certaine prestance se dégage du personnage.

Entre donc, le café a coulé à l'instant.
Merci de ton accueil, mais permet moi de te dire que je ne resterai pas longtemps. On a besoin de moi pour une broutille au bureau, à croire que personne ne peut se passer de moi. Dit Termand en frottant ses gros panards contre le paillasson.
Aucun souci, voyons. Tu as une vie à mener. Poursuivit Ashton en se dirigeant avec son invité jusqu’à la table basse du salon, celle-ci alourdie de deux tasses de café fumant.
Et toi de ton côté, tout va pour le mieux ?
Parfaitement bien, disons que je m’amuse comme un petit fou. Les demandes n’arrêtent pas, certes il peut y avoir des périodes de blanc mais la plupart du temps, toujours la pomme dans l'atelier.
Tu m’en vois très content pour toi, dans ce cas. Lança Termand en souriant en sortant un peu les dents pour ensuite saisir délicatement la tasse pour la porter à ses lèvres. Toujours ce délicieux café, tu trouves toujours les bons filons !
Héhéhé, tu me ferais presque rougir. Tu en auras une boite. Dit Hollander sans regarder son interlocuteur, ancré dans le canapé en face de lui pour siroter à son tour ce concentré de caféine. Bon, tu sais que je n’aime pas tourner autour du pot et, comme tu n’as pas le temps, tu peux me faire part de ton souci.
Si tu es si direct, autant me lancer ! Mais avant, mon but n’est pas d’envenimer ma situation. Au moins avoir des réponses, car cela dure depuis plus d’une semaine et ce sentiment d’impuissance va finir par me rendre fou.
J’ai déjà entendu des histoires à dormir comme une chauve-souris donc vas-y, plus rien ne m’étonne j’ai envie de dire. Cette comparaison minable Ashton...
Bon… il s’agit de ma femme. Je suis presque sûr qu’elle me trompe. Tu sais qu’elle est avocate et, parfois, le travail l’oblige à rester longtemps à son bureau. Mais depuis, elle me dit qu’elle va travailler tard et, naturellement curieux et envieux d'entendre de savoir comment elle va, j’appelle là-bas pour discuter un peu et sa collègue répond pour me dire qu’elle est partie du bureau il y a plusieurs heures de ça.
Ah bon ? répondit Hollander en avançant la tête de manière synchronisée, les yeux ronds. Combien de fois t’a-t-on prévenu qu’elle n’était plus au travail ?
Trois, quatre fois maintenant. Alors maintenant je m’en remets à toi… Je suis prêt à payer pour un dispositif d’espionnage ou… n’importe quoi, Je veux savoir ! Rétorqua le possible cocu en terminant d’une traite la tasse qui lui était destinée.
Ce que tu me demandes est assez délicat, Tremand. Faire ce que tu veux est dans mes cordes, mais je n’ai pas envie d’avoir des problèmes à cause de ça.
Non non non non ! Rassure-toi, rien de tout ça. Garde l’esprit tranquille, va. Elle n’en saura rien. Et je suis prêt à y mettre le prix.

Ashton lance un regard à droite, puis à gauche en retroussant ses lèvres en cul de poule  pour jeter un regard neutre, en coin, à son ami.

Bien. Mais c’est surtout parce que je n’aime pas ce genre de situation et que tu es quelqu’un que j’estime.
Tu es le meilleur Ashton, le mei-lleur. Dit Tremand, l’index et le pouce des mains joints pour former deux petits cercles. Sa manière d’agrémenter ses paroles, disons.  
Ça va, ça va. Il y a quelques formalités à régler et ça ne sera pas dans l’immédiat. Compte environ une semaine pour le trajet, et encore. Sauras-tu attendre cette période ?
Oui, oui. Ce sera un peu difficile mais je saurai attendre le temps qu’il faudra. Encore merci Ashton. Pour ce genre de chose, il n’y a qu’à toi que je fais confiance pour ce genre de choses.
Bien parce que c’est toi, hein. Je vais prévenir mon contact pour les pièces du système à monter, il est souvent en déplacement sur North Blue et peut se retrouver n’importe où. Ses composants sont de qualités et, même si je dois parfois acheminer le matos de loin, je ne suis jamais déçu. Il peut même être au bout de la rue à l’heure actuelle ! Hahahahaha. B-Bon, je reviens de suite.

Peu de temps s’écoula après cette conversation pour que l’ancien artificier de la Marine rende son verdict. Précisément, le contact faisait actuellement affaire sur Zaun. Et « pour un petit bout de temps » selon ses dires. Hollander lui expliqua ce dont il avait besoin pour s’établir une sorte de devis afin d’avoir une visibilité sur les éléments manquants ainsi que du prix. Forcément, le presque-chauve ne va pas sortir la somme de sa poche. Et, par méfiance, déplacer les produits d’ile en ile n’est pas une option envisageable.

Seul détail embêtant l’homme : il n’a plus l’âge pour s’aventurer dans des endroits tel que Zaun.

***


Trainant maintenant depuis plusieurs mois sur la Mer du Nord, je me suis souvenu il y a peu que mon cher et ancien mentor réside sur celle-ci, plus précisément à Inu Town. Je l’appelle donc pour prendre de ses nouvelles, en espérant pouvoir le rencontrer bien que, de mon côté, il n’y ait pas grand-chose à raconter. Evidemment, je ne vais pas aller raconter mes péripéties à un homme tel que lui, il n’en serait que déçu d’un comportement qu’il jugerait typique d’un voyou.

Chose dite, chose faite, lui aussi était très heureux d’entendre ma voix et m’a même invité à passer le voir chez lui, quitte à me faire dormir dans sa chambre d’ami si j’ai des choses à faire sur l’ile afin d’éviter que je paye l’hôtel. Mais par respect de son intimité, j’ai poliment refusé.  

Une fois là-bas, chacun sourit très gentiment à l’autre et la conversation se lance et ne se stoppe à aucun moment. Nous avons discuté de tout et n’importe quoi : de nos familles, nos occupations, aspirations du moment et j’en passe. Au bout d’un moment, celui-ci me fait part d’un léger problème, que j’ai volontiers écouté. Etant un as de la conception mécanique et cybernétique en tout genre, celui-ci conçoit des systèmes pour quelques particuliers – pas n’importe lesquels, bien évidemment – pour maintenir sa passion intacte et d’arrondir la retraite. Rarement, il lui arrive de travailler un peu avec la garnison locale. Dans le cas présent, il a commandé deux mini escargophone servant principalement à espionner les conversations. Forcément, je n’ai pas voulu entrer dans les détails de l’histoire. Le problème maintenant est que la personne à qui il a commandé les pièces est actuellement installée sur Zaun. Etant un entrepreneur itinérant proposant des produits relevant du domaine de la mécanique, celui-ci se déplace beaucoup.

Pas besoin pour lui de développer davantage, je vois très bien où est le problème et connait un minimum la réputation de l’île.

J’irai sur Zaun à ta place. Lui dis-je en terminant la part de tarte à l’abricot fraichement préparée par la boulangerie Scorone. Oui, boulangerie dont les gérants ne sont autres que les parents de la jeune fille que j’ai pu rencontrer par le passé. D'ailleurs, quel fut mon étonnement !    
Tu ferais ça ? me demanda Ashton sur un ton me laissant facilement comprendre que la réponse attendue est « oui ».
Sans hésiter une seule seconde, te rendre service doit être la dernière chose que je refuserai.
Tu me ferais presque lâcher une larme, mon vieil ami.
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