Il y a un bon mois, dans la forêt sur l'Île aux éveillés
- Parle.
- Mahach ? Ouais c'est bien toi tout craché ça ... C'est Jolan ...
- Okay, je vois pas. Ciao.
- Attends ! Tu sais, le mec d'Innocent ?
- Toujours pas, je raccroche ?
- Mais si ! Le ... le ...
Il cherche ses mots. Ou plutôt, il va dégueuler un truc qui l'écorcherait de le dire.
- Le bouseux que tu as laissé sur Innocent pour surveiller l'île ... Voilà, c'est dit.
- Là je vois. Accouche. Elle a été attaquée ? Spica va bien j'espère ? Sinon je vous arrache les couilles par la bouche.
- Oui, merci ... Je vais bien ...
- Ta gueule, le sarcasme c'est pour les merdes dans ton genre, alors évite de m'en chier à la gueule, en plus c'est pas ce que j'ai demandé.
- Hmmm ... Non, l'île n'a pas été attaquée, oui Spica va mieux.
- Mieux ? Comment ça ? Elle allait pas bien ?
- Bah disons que ... Tu me promets de ne pas te mettre en colère ?
- Je promets rien.
Silence, déglutition.
- T'es papa, mec.
Silence. De moi. Un tas d'image défile devant mes yeux. La nuit que j'ai passé avec Spica, notamment.
- La merde ...
- Et sinon, je voulais savoir ... Comme t'es pas notre capitaine et que tu vas sûrement venir, on peut repart...
---
Une heure plus tard, au port de l'Île aux éveillés
- Mahach ? Qu'est ce que tu viens faire à bord ? Et les autres ?
Ca, c'est ma charpentière, Paris, une Miss Tonfa sévèrement burnée. Je l'ignore. Je dois me mettre mal pour oublier ce que je viens d'entendre. Ca fait déjà une heure que ça résonne dans mon crâne.
- Oh, répond-moi au moins !
Je m'enfonce dans la cale à la recherche d'une bouteille de gnôle.
- On a que ça ?
- Okay, tu déboules sans raison, sans me décrocher un mot et tu viens vider notre stock d'alcool, comme ça.
- Y'a un rade sur l'Île ?
- Non mais tu vas me répondre ? Oh !
- ...
- Hmpf. Y'a bien un boui-boui m...
- Okay.
Je me tire.
- Oh ! Mais tu vas où comme ça ?
Je me retourne, j'en ai marre de l'entendre brailler.
- Je crois que je deviens fou. Je crois que j'ai entendu que je vais être papa.
- Ah bah merde alors ...
- Nan nan, t'as pas compris, je te la refais : Je. Vais. Être. Papa. Moi. Mahach. Je vais être papa. Nan, je suis déjà papa.
- Merde ! Le choc ! Désolé, je comprends alors ...
Je me casse. C'est pas avec ce que j'ai dans les bras que je vais oublier ce que j'ai entendu. Je marche en m'enfilant la première bouteille. C'est quand ça t'arrache la gueule que ça commence à faire effet. Et comme c'est de la bière, eh bah ça fera pas effet bien longtemps.
Je sème des cadavres de verre derrière moi. Dans ma tête, quand ils s'éclatent sur le ponton, je vois autant de tessons que de gamins. Vision d'horreur. Je marche plus, je cours. Je vais m'échapper. Je veux sortir de ce cauchemar.
Dans l'horizon qui commence légèrement à trembloter, je vois un équipage sur le départ. Je me rue vers eux.
Quand ils entendent mes pas pressés sur le bois, ils se retournent. Je pose un pied sur la passerelle, je les entends qui commencent à gueuler parce que je m'incruste. Je choppe le premier gusse qui passe devant moi et je lui fourre un Black Monster Paw dans la colonne vertébrale. Il se redresse net, a un hoquet aussi violent que bref et je le fous à la baille.
- Oy ! Qu'est ce que tu crois faire ?
Deux connards me sautent dessus. Coup de boule sur le premier, l'autre m'emmanche un coup de marteau dans le buffet, je laisse partir mes baies et les lui renvoie dans le sien, avec un Canon Ball.
- Vous vous tiriez de c'te putain d'île de merde ? J'peux v'nir ?
Le capitaine se met à ricaner.
- Ta gueule, c'était rhétorique. Bien sûr que j'viens.
- Toi !
Il fait signe à un gros bras d'aller me démonter. Mais je me démonte pas. Je mets en posture Red Hyena, le haut de mon corps double en volume musculaire.
Estoc, je bondis à gauche vu qu'il est droitier. Je passe derrière lui, je lui choppe l'arrière du crâne à une main et je lui éclate la gueule contre le pont.
- C'est bon ? Vous êtes calmés ? On peut y aller ou faut que j'fasse d'autres exemples ?
- S-S-Souquez les artimuses !
Un rictus moqueur plein de dédain vient se nicher dans le coin de mes lèvres, le reste de l'équipage se met fébrilement au boulot.
Je me relève et je me dirige vers le capitaine, l'oeil noir.
- Ah, mon copain ! Mon arcandier de capitaine ! Tu sais que ça veut rien dire c'que tu viens d'babiller ?
- A-Ah bon ? P-Pourtant que j-je croyais q-q...
- Faut pas croire l'ami ! Faut franchir le cap et porter ses couilles ! Faut pas penser, faut agir ! C'est le grand frisson ! Mais j'parie qu't'as jamais connu ça avec ta vie d'peigne-cul ... Allez viens, suis moi.
Je passe mon bras derrière sa nuque pour le forcer à me suivre docilement, comme si on allait faire les 400 coups, copains comme cochon. Il ricane jaune, faussement assuré. Je le traine avec moi jusqu'au mât. Quand je commence à tirer sur une corde d'une des voiles fermées, il commence à comprendre et à me repousser. Je lui décolle un beignet dans sa jolie petite gueule boursoufflée et moustachue.
- Eh, oh ! Mon copain ! Tu me peux me faire confiance, nan ? Je veux dire, je suis pas complètement cinglé ? Je sais que ça peut foutre les boules de faire le grand saut, mais fallait t'y attendre en venant sur Grand Line ...
Il commence à chialer. Je lui tapote la joue.
- Allez, calme toi, ça va bien se passer. Après ça, tu seras un homme, un vrai. Un peu de mal peut faire beaucoup de bien !
Silence complet à bord pendant que je l'attache avec la corde.
- Là, voilà ! Bon capitaine ! C'est bien. L'adrénaline, c'est bien ! C'est ce qui anime les hommes ! Les vrais ! Tu sais ce qui est mieux qu'un saut à l'élastique ? Un saut sans élastique !
Le reste se passe en une fraction de seconde : je dégaine mon poignard de sa botte, je tranche net la corde qui se met à la claquer comme un serpent furieux, le capitaine est arraché du sol par les hauteurs en même temps que la voile se débine pour s'ouvrir et claquer au vent.
Je m'écarte un peu pour éviter la gerbe .... de gerbe -tellement prévisible- et je beugle :
- Je crois qu'on est parti sur de mauvaises bases. Je vous en propose de plus saines : à partir de maintenant, c'est moi le capitaine. Vous allez où vous voulez, j'en ai rien à foutre. J'occupe la cale, le premier qui descend, je le zigouille.
- Et ... Et si on vient simplement chercher de quoi manger ?
- Je vous zigouille. C'est moi qui vous donnerai de quoi bouffer si l'envie me dit. Vous inquiétez pas, j'ai l'habitude de picoler sec, je vais pas être minable dès la première bouteille, pas vrai ?
Je m'enfonce dans l'obscurité de la cale, le bateau commence à filer. Paris, qui m'a suivi mais raté de peu, essaie de me crier :
- Mahach ! Qu'est ce que tu fous ? Mais reviens !
Elle aura jamais la réponse.
- Capitaine de mes deux !
Et pour une fois dans ma vie, je vais pas répondre à la provocation. C'était quand même bien joué de sa part.
Purupurupuru ... Purupurupuru, katcha !
- Parle.
- Mahach ? Ouais c'est bien toi tout craché ça ... C'est Jolan ...
- Okay, je vois pas. Ciao.
- Attends ! Tu sais, le mec d'Innocent ?
- Toujours pas, je raccroche ?
- Mais si ! Le ... le ...
Il cherche ses mots. Ou plutôt, il va dégueuler un truc qui l'écorcherait de le dire.
- Le bouseux que tu as laissé sur Innocent pour surveiller l'île ... Voilà, c'est dit.
- Là je vois. Accouche. Elle a été attaquée ? Spica va bien j'espère ? Sinon je vous arrache les couilles par la bouche.
- Oui, merci ... Je vais bien ...
- Ta gueule, le sarcasme c'est pour les merdes dans ton genre, alors évite de m'en chier à la gueule, en plus c'est pas ce que j'ai demandé.
- Hmmm ... Non, l'île n'a pas été attaquée, oui Spica va mieux.
- Mieux ? Comment ça ? Elle allait pas bien ?
- Bah disons que ... Tu me promets de ne pas te mettre en colère ?
- Je promets rien.
Silence, déglutition.
- T'es papa, mec.
Silence. De moi. Un tas d'image défile devant mes yeux. La nuit que j'ai passé avec Spica, notamment.
- La merde ...
- Et sinon, je voulais savoir ... Comme t'es pas notre capitaine et que tu vas sûrement venir, on peut repart...
Gotciao
---
Une heure plus tard, au port de l'Île aux éveillés
- Mahach ? Qu'est ce que tu viens faire à bord ? Et les autres ?
Ca, c'est ma charpentière, Paris, une Miss Tonfa sévèrement burnée. Je l'ignore. Je dois me mettre mal pour oublier ce que je viens d'entendre. Ca fait déjà une heure que ça résonne dans mon crâne.
- Oh, répond-moi au moins !
Je m'enfonce dans la cale à la recherche d'une bouteille de gnôle.
- On a que ça ?
- Okay, tu déboules sans raison, sans me décrocher un mot et tu viens vider notre stock d'alcool, comme ça.
- Y'a un rade sur l'Île ?
- Non mais tu vas me répondre ? Oh !
- ...
- Hmpf. Y'a bien un boui-boui m...
- Okay.
Je me tire.
- Oh ! Mais tu vas où comme ça ?
Je me retourne, j'en ai marre de l'entendre brailler.
- Je crois que je deviens fou. Je crois que j'ai entendu que je vais être papa.
- Ah bah merde alors ...
- Nan nan, t'as pas compris, je te la refais : Je. Vais. Être. Papa. Moi. Mahach. Je vais être papa. Nan, je suis déjà papa.
- Merde ! Le choc ! Désolé, je comprends alors ...
Je me casse. C'est pas avec ce que j'ai dans les bras que je vais oublier ce que j'ai entendu. Je marche en m'enfilant la première bouteille. C'est quand ça t'arrache la gueule que ça commence à faire effet. Et comme c'est de la bière, eh bah ça fera pas effet bien longtemps.
Je sème des cadavres de verre derrière moi. Dans ma tête, quand ils s'éclatent sur le ponton, je vois autant de tessons que de gamins. Vision d'horreur. Je marche plus, je cours. Je vais m'échapper. Je veux sortir de ce cauchemar.
Dans l'horizon qui commence légèrement à trembloter, je vois un équipage sur le départ. Je me rue vers eux.
Quand ils entendent mes pas pressés sur le bois, ils se retournent. Je pose un pied sur la passerelle, je les entends qui commencent à gueuler parce que je m'incruste. Je choppe le premier gusse qui passe devant moi et je lui fourre un Black Monster Paw dans la colonne vertébrale. Il se redresse net, a un hoquet aussi violent que bref et je le fous à la baille.
- Oy ! Qu'est ce que tu crois faire ?
Deux connards me sautent dessus. Coup de boule sur le premier, l'autre m'emmanche un coup de marteau dans le buffet, je laisse partir mes baies et les lui renvoie dans le sien, avec un Canon Ball.
- Vous vous tiriez de c'te putain d'île de merde ? J'peux v'nir ?
Le capitaine se met à ricaner.
- Ta gueule, c'était rhétorique. Bien sûr que j'viens.
- Toi !
Il fait signe à un gros bras d'aller me démonter. Mais je me démonte pas. Je mets en posture Red Hyena, le haut de mon corps double en volume musculaire.
Estoc, je bondis à gauche vu qu'il est droitier. Je passe derrière lui, je lui choppe l'arrière du crâne à une main et je lui éclate la gueule contre le pont.
- C'est bon ? Vous êtes calmés ? On peut y aller ou faut que j'fasse d'autres exemples ?
- S-S-Souquez les artimuses !
Un rictus moqueur plein de dédain vient se nicher dans le coin de mes lèvres, le reste de l'équipage se met fébrilement au boulot.
Je me relève et je me dirige vers le capitaine, l'oeil noir.
- Ah, mon copain ! Mon arcandier de capitaine ! Tu sais que ça veut rien dire c'que tu viens d'babiller ?
- A-Ah bon ? P-Pourtant que j-je croyais q-q...
- Faut pas croire l'ami ! Faut franchir le cap et porter ses couilles ! Faut pas penser, faut agir ! C'est le grand frisson ! Mais j'parie qu't'as jamais connu ça avec ta vie d'peigne-cul ... Allez viens, suis moi.
Je passe mon bras derrière sa nuque pour le forcer à me suivre docilement, comme si on allait faire les 400 coups, copains comme cochon. Il ricane jaune, faussement assuré. Je le traine avec moi jusqu'au mât. Quand je commence à tirer sur une corde d'une des voiles fermées, il commence à comprendre et à me repousser. Je lui décolle un beignet dans sa jolie petite gueule boursoufflée et moustachue.
- Eh, oh ! Mon copain ! Tu me peux me faire confiance, nan ? Je veux dire, je suis pas complètement cinglé ? Je sais que ça peut foutre les boules de faire le grand saut, mais fallait t'y attendre en venant sur Grand Line ...
Il commence à chialer. Je lui tapote la joue.
- Allez, calme toi, ça va bien se passer. Après ça, tu seras un homme, un vrai. Un peu de mal peut faire beaucoup de bien !
Silence complet à bord pendant que je l'attache avec la corde.
- Là, voilà ! Bon capitaine ! C'est bien. L'adrénaline, c'est bien ! C'est ce qui anime les hommes ! Les vrais ! Tu sais ce qui est mieux qu'un saut à l'élastique ? Un saut sans élastique !
Le reste se passe en une fraction de seconde : je dégaine mon poignard de sa botte, je tranche net la corde qui se met à la claquer comme un serpent furieux, le capitaine est arraché du sol par les hauteurs en même temps que la voile se débine pour s'ouvrir et claquer au vent.
Je m'écarte un peu pour éviter la gerbe .... de gerbe -tellement prévisible- et je beugle :
- Je crois qu'on est parti sur de mauvaises bases. Je vous en propose de plus saines : à partir de maintenant, c'est moi le capitaine. Vous allez où vous voulez, j'en ai rien à foutre. J'occupe la cale, le premier qui descend, je le zigouille.
- Et ... Et si on vient simplement chercher de quoi manger ?
- Je vous zigouille. C'est moi qui vous donnerai de quoi bouffer si l'envie me dit. Vous inquiétez pas, j'ai l'habitude de picoler sec, je vais pas être minable dès la première bouteille, pas vrai ?
Je m'enfonce dans l'obscurité de la cale, le bateau commence à filer. Paris, qui m'a suivi mais raté de peu, essaie de me crier :
- Mahach ! Qu'est ce que tu fous ? Mais reviens !
Elle aura jamais la réponse.
- Capitaine de mes deux !
Et pour une fois dans ma vie, je vais pas répondre à la provocation. C'était quand même bien joué de sa part.
Dernière édition par Mahach le Dim 13 Mar 2016 - 16:36, édité 1 fois