Suite des événements joués ici.
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Un poing vint se loger dans la mâchoire de Joe. Ce dernier chuta lourdement, se tenant le menton après coup. Tel était le châtiment adressé à ceux qui flemmardaient au travail, et depuis le temps, le forban commençait à connaître la musique. Se relevant péniblement, il reprit sa pioche et continua de miner.
Cinq jours qu'il était réduit en l'esclavage, les fers aux pieds, à trimer comme une bête. Une bête feignante et peu productive, mais une bête tout de même. On lui avait ôté ses armes, sa ceinture de Ventio Dials, et le Flash Dial attaché dans le creux de sa main gauche. Les chances de sortir de cet enfer étaient faibles.
- Que je t'y reprenne plus à flemmarder !
Dans la veine de la galerie où ils se situaient, les mineurs étaient réunis en groupes de deux, espacés d'une dizaine de mètres chacun. Joe faisait évidemment équipe avec un mineur trop zélé dans son travail. Un rejeton d'une vingtaine d'année à peine, qui ressentait de la fierté à faire son travail. Cette engeance écoeurait le cafard, d'autant plus quand ceux-ci lui donnaient des coups.
- Flemmarder tu dis ? Regarde mon seau avant de parler.
Chaque mineur avait un seau à remplir de minerais. Toutes les heures, un contremaître était chargé de venir les prendre et les vider dans un chariot. De la sorte, les mineurs ne quittaient presque jamais leur poste de travail sauf pour rentrer chez eux. Mais Joe ne rentrait pas. Ses fers étaient reliés à une chaîne rattachée à un piquet enfoncé dans la roche. Il dormait sur place, et il s'estimait heureux quand on lui apportait de quoi manger.
Toujours est-il qu'il avait réussi à remplir son seau avant tout le monde. Son binôme n'en revenait pas.
- Je... Je n'ai pas dis mon dernier mot !
Et le jeune homme redoubla d'ardeur dans sa tâche. Pour lui, être moins productif qu'un criminel, cela relevait de l'affront, et il se sentait obligé de se surpasser.
Pourtant, Joe n'avait rien foutu de la journée. Il mêlait habilement des minerais à quelques cailloux pour remplir plus vite son seau et se la couler douce le reste du temps en attendant qu'on vienne vider le récipient.
Tandis que son camarade de mine s'épuisait pour ne pas perdre la face, le cafard s'allongea pour se reposer. Il travaillait moins que les autres, mais il se devait d'économiser ses forces. Ayant la gorge sèche, il savait qu'on ne lui donnerait de l'eau que selon le bon vouloir du ravitailleur, à ce rythme, il ne pourrait plus tenir encore longtemps.
Les mineurs avaient l'art et la manière de corriger leurs prisonniers. On ne tuait pas impunément deux des leurs comme Joe l'avait fait durant sa crise de folie. Cinq jours qu'il réfléchissait à un moyen de s'échapper, mais rien en tête.
Si on lui avait pris presque tout son arsenal, il lui restait toujours ses Impact Dials dans la doublure de ses manches d'anorak, deux dans chaque. Mais aucun n'était chargé avec un coup, et si tel avait été le cas, la puissance n'aurait pas suffit pour se libérer et vaincre tous les mineurs jusqu'à la sortie.
- Putains de révo et leurs moeurs de mongoliens....
Lâcha t-il dans un soupire. Soudain, les épaisses galeries se mirent à trembler, comme en réponse à sa plainte.
- Bordel de... Dieu c'est toi ? Je savais pas que tu étais révolutionnaire, excuse moi !
Pensant qu'il s'agissait d'un tremblement de terre, Joe pria pour s'excuser. Mais ce n'était pas une catastrophe naturelle, c'était pire. Un immense mineur sortit d'une galerie, le visage encrassé, et les yeux rouges de colère.
- Qui est le suicidaire qui se moque de la révolution ?!