Au service des Nefertari, pour cette fois, demain, on verra qui va ramasser. Au programme, livraison d’armes, directement dans la gueule du consommateur. Ça va leur éviter les maux de crâne. Des bandits, y en a de toutes sortes, mais ils partagent tous la même allergie à l’acier dans l’museau.
Ceux-là, ils n’étaient pas bien solides. Une petite bande de merdeux qui tapaient des campagnards à peine plus épais que leurs lardoires. On leur est rentré dans le lard sans résistance. Le chef a tenté de se faire la malle, direct. Sans être fin stratège, il voyait bien qu’il n’était pas dans le camp des vainqueurs. Il n’est pas allé loin avec une hache en travers de la gueule.
Encore une victoire dans la poche. Ces deux dernières semaines, j’ai zoné avec ces péteux de l’armée. Soi-disant élite parce qu’ils restent pas planqués à rien branler en ville. Faut croire que le niveau des mecs qu’ils combattent volent pas haut. Ou bien j’ai pas d’chance.
Grosse merdo, la compagnie est formée d’une trentaine de gus, dont un capitaine et deux adjudants. L’officier est un fils de en collants et tout en tifs. Blond, bien peroxydé, à gerber. Toujours le dernier au combat, par contre premier à ramasser les éloges. Il fait des discours à n’en plus finir et il a un putain de paquet de mots dans son vocab.
Le premier adjudant, Qu’Un-Œil est un bon par contre. Un type dans la quarantaine, pas trop manche avec sa hache. Correct, une bonne descente. L’autre adjudant me parle pas. Tout ce que j’sais, c’est qu’il s’arrange pour rester avec le noyau dur des vétérans et ne comprends pas qu’on puisse ramener des civils dans ce genre de raids. De toute façon, des mercenaires y en a pas des masses avec le groupe. En me comptant, y en a un. Je sens que je suis en délit de sale gueule.
Cette fois, Blondasse en uniforme impec a un plan. De génie, visiblement. On va libérer un bouge dans le trou d’balle du désert de l’ennemi. Ça suinte la bêtise rance. Faut vraiment qu’ils soient cons les mecs d’ici pour accepter de crever pour un type sans charisme. Je reste tranquille, dans mon coin. J’ai déjà perdu suffisamment de types dans l’coin. Trop pour ouvrir ma gueule. Alors, je reste dans mon coin à ronger mon frein. Faire ma mission, toucher ma paye et aller la dépenser en alcool avant de recommencer.
Cette fois, sa sainteté de la blondeur me convoque dans ses locaux. Il veut me causer. Causons.
« – Aujourd’hui, nous allons devoir faire face à un ennemi redoutable. Et j’aurai besoin que vous partiez en éclaireur évaluer la force de l’ennemi.
- Des détails ?
- Trop peu. On sait qu’un pirate originaire des environs de Yuba est revenu récemment. Un certain Marick. Depuis, il a mis un point d’honneur à régenter la vie des nomades.
- Les mêmes nomades qu’on passe notre temps à descendre ? À la limite, on les laisse se mettre sur la gueule, non ?
- Nous n’avons rien contre les nomades respectueux de la loi. Il ne faut pas confondre brigands et nomades. Si ses actions ne prennent pas fin, je crains une guerre civile dans le pays.
- Donc, j’y vais, je le tue et je reviens ?
- Il est entouré en permanence de gardes, paraît-il. Je ne sais rien de plus. Votre mission consistera en relever le plus d’informations possibles. Vous serez probablement plus difficile à repérer que mes hommes. »
Je l’ai entendu penser qu’il préférait perdre un mercenaire dans cette mission plutôt qu’un des gars. Je n’ai pas relevé. Depuis que j’arrive à entendre les pensées des gens, je me fais encore moins d’illusions sur les intentions des gens à mon égard.
Je me suis mis en route immédiatement. J’ai pris mon barda et tiré vers un semblant de marché. Y a à peine deux péquenauds qui s’échangent des politesses, les visages trop creusés pour avoir l’air de becqueter entre deux nouvelles lunes. De passage, y a un marchand pas trop en dèche. Il se repère facilement grâce à la foule de glandus qui lui tournent autour en faisant la manche. J’attrape un couillon par la peau du cou.
« – C’est qui ce con ?
- Va falloir être plus précis, m’sieur, je n’vois qu’ça. »
Putain de sens de la répartie, j’ai presque envie de lui laisser les dents qu’il lui reste. Il ravale ses mots, j’ai pas l’air d’aimer l’humour. Le faux sourire qui se dessine sur ma gueule ressemble à une condamnation à mort. Limite, un couteau sur le cou lui ferait plus peur. Là, il me renseigne en me tapant un peu de pognon au passage. Faut dire, il n’a rien à perdre, il a déjà toute la moitié du bas en train de crever à en juger l’odeur. Ce type bouge vers ma destination. J’ai pas besoin d’en savoir plus. J’y vais, le regarde, j’ai l’air armé et il sent qu’il devrait plutôt m’avoir de son côté.
« – On va au même endroit
- Vous voulez venir avec moi ?
- Visiblement.
- Ah bon ? Tant mieux.
- C’est à dire ?
- À vrai dire, t’as pas tellement une gueule qui rassure. Je croyais que tu étais là pour.
- Pour quoi ?
- Laisse tomber. Si tu veux venir autant nous aider à sortir de la ville.
- Si y a qu’ça. »
Je me retourne vers la meute de ramasse-merdes. Et là, j’en chope un au pif, pas bien solide. Toujours par la peau du cou. À ce moment, faut gueuler bien fort, à lui en faire tomber ses chicots.
« Barrez-vous bande de ploucs avant que j’vous surine ! »
Cinquante piges de pure agressivité feront toujours effet. Là, pour le coup, y a plus un rat qui traîne dans les parages. Le riche acquiesce et on se met en route.
Évidemment, je pourrais parler de Gras-Du-Bide. Je pourrais.
La caravane est composée de quatre chameaux. Des animaux franchement bizarres, avec un cou à n’en plus finir et deux bosses dans l’dos. On m’a dit qu’il y avait de l’eau dedans, comme une vessie. Je n’suis pas allé vérifier, pas par manque de curiosité. Avec ces quatre bêtes, y a un p’tit vieux, essentiellement composé d’os saillants. Un peu de peau par-dessus, pour faire humain, rien de plus. Pas exactement bavard, je n’l’ai pas entendu moufter une seule fois.
Gras-Du-Bide marche deux pas derrière sa brioche. Et quand il se retourne pour tenter de dire un truc, elle le précède. Quand il se couche, elle s’étale. Et quand il bouffe, elle se remplit pas. C’est comme un animal de compagnie, mais collé au gars. Des fois, il passe sa main dessus et la tapote gentiment. C’est fascinant. En plein désert, avec Muet et des bestioles qui puent, faut bien s’occuper.
Arrivés sur place, je les largue direct. Sans un mot. On n’est pas exactement devenus potes et je suis médiocre en sentiments. Là où on a atterri, y a plein de types louches. Même moi, à côté, j’ai l’air d’un cureton. Y a genre une allée principale, creusée par les pas des gens. De part et d’autre, des tentes. Autour, les crevards vivent à même le sol, enturbannés jusqu’au blaire.
Ils se ressemblent tous. Les pensées âpres. En fait, tu penses pas des masses à jeun depuis une semaine. Sur les rares étals, y a que des armes. Ils ont peur de rien, les mecs. Ils recrutent ouvertement dans la rue. Et puis, visiblement, j’attire un peu les regards. Nouvelle tête dans la région.
Y en a un, en particulier à qui je tape dans l’œil. Et qui du coup, tente de taper dans l’mien. Comme ça, sans dire ni merde ni bonjour. Il me saute sur le râble. Je me recule et l’esquive au dernier moment. Difficile de me prendre par surprise. Lui aussi visiblement est prêt à sauter encore à la gorge. Nouvelle esquive de ma part, coup de pied au cul. Il se plante dans le sable. Là, y a un mec, bouffé par une barbe bien noire, vêtu d’une foule de tissus cousue sans aucun ordre apparent. Un habit de fortune. Sur sa hanche droite se trouve une épée courbe dans son fourreau.
« – T’es nouveau ici ?
- Si on veut.
- Te soucie pas pour lui. Il voulait juste se la péter. C’est pas réussi.
- Pas exactement, non. Paraît qu’il y a du boulot ici.
- Qui a dit ça ?
- Des rumeurs, disons que j’ai demandé à en avoir un peu partout. On a rarement tendance à m’engager à faire un boulot autre que dans ce genre de bleds. »
Je l’vois bien tenter de me jauger. Il me regarde dans les mirettes comme s’il allait trouver sur mon visage quelque chose. Lui, par contre, m’est impénétrable. C’est pas la première fois qu’il m’arrive de pas capter quelqu’un. Mais ça m’intrigue. Il m’invite d’un geste de la main dans sa tente. Elle est en périphérie, propre, mais franchement élimée. Si elle tombe en poussière, ça m’étonnerait pas du tout.
En entrant, je remarque tout de suite qu’il n’y a qu’un petit coffre en bois à l’intérieur et que c’est tapissé d’osier. Une lampe à huile est pendue au plafond. Rien de plus. Il m’invite à m’asseoir et me sert à boire une sorte de liqueur. Dont il boit aussitôt soi-disant pour me rassurer.
« - Écoute, on a besoin de types pas trop maladroits par ici. Tu m’as l’air pas immonde. Mais, les gens ici sont méfiants, ils n’aiment pas les étrangers.
- J’ai toujours été plus ou moins un étranger partout. On n’aime les étrangers nulle part.
- Mouais, bon, c’est pas tellement le sujet. Si tu veux te faire une place ici, va falloir gagner la confiance de la meute.
- Et pourquoi tu me racontes tout ça ?
- Disons que je préfère t’avoir de mon côté que de l’autre. »
Toujours impénétrable. C’est franchement gênant. Du coup, c’est à mon tour de le regarder fixement. C’est là que je m’trouve un peu con, le verre à la main, le regard un peu vide. Bon, bref, c’est pas avec tout ça qu’on va pouvoir avancer. Je le remercie d’un coup de tête et je sors de la tente pour me retrouver face à deux colosses.
« Putain d’merde. »
Ceux-là, ils n’étaient pas bien solides. Une petite bande de merdeux qui tapaient des campagnards à peine plus épais que leurs lardoires. On leur est rentré dans le lard sans résistance. Le chef a tenté de se faire la malle, direct. Sans être fin stratège, il voyait bien qu’il n’était pas dans le camp des vainqueurs. Il n’est pas allé loin avec une hache en travers de la gueule.
Encore une victoire dans la poche. Ces deux dernières semaines, j’ai zoné avec ces péteux de l’armée. Soi-disant élite parce qu’ils restent pas planqués à rien branler en ville. Faut croire que le niveau des mecs qu’ils combattent volent pas haut. Ou bien j’ai pas d’chance.
Grosse merdo, la compagnie est formée d’une trentaine de gus, dont un capitaine et deux adjudants. L’officier est un fils de en collants et tout en tifs. Blond, bien peroxydé, à gerber. Toujours le dernier au combat, par contre premier à ramasser les éloges. Il fait des discours à n’en plus finir et il a un putain de paquet de mots dans son vocab.
Le premier adjudant, Qu’Un-Œil est un bon par contre. Un type dans la quarantaine, pas trop manche avec sa hache. Correct, une bonne descente. L’autre adjudant me parle pas. Tout ce que j’sais, c’est qu’il s’arrange pour rester avec le noyau dur des vétérans et ne comprends pas qu’on puisse ramener des civils dans ce genre de raids. De toute façon, des mercenaires y en a pas des masses avec le groupe. En me comptant, y en a un. Je sens que je suis en délit de sale gueule.
Cette fois, Blondasse en uniforme impec a un plan. De génie, visiblement. On va libérer un bouge dans le trou d’balle du désert de l’ennemi. Ça suinte la bêtise rance. Faut vraiment qu’ils soient cons les mecs d’ici pour accepter de crever pour un type sans charisme. Je reste tranquille, dans mon coin. J’ai déjà perdu suffisamment de types dans l’coin. Trop pour ouvrir ma gueule. Alors, je reste dans mon coin à ronger mon frein. Faire ma mission, toucher ma paye et aller la dépenser en alcool avant de recommencer.
Cette fois, sa sainteté de la blondeur me convoque dans ses locaux. Il veut me causer. Causons.
« – Aujourd’hui, nous allons devoir faire face à un ennemi redoutable. Et j’aurai besoin que vous partiez en éclaireur évaluer la force de l’ennemi.
- Des détails ?
- Trop peu. On sait qu’un pirate originaire des environs de Yuba est revenu récemment. Un certain Marick. Depuis, il a mis un point d’honneur à régenter la vie des nomades.
- Les mêmes nomades qu’on passe notre temps à descendre ? À la limite, on les laisse se mettre sur la gueule, non ?
- Nous n’avons rien contre les nomades respectueux de la loi. Il ne faut pas confondre brigands et nomades. Si ses actions ne prennent pas fin, je crains une guerre civile dans le pays.
- Donc, j’y vais, je le tue et je reviens ?
- Il est entouré en permanence de gardes, paraît-il. Je ne sais rien de plus. Votre mission consistera en relever le plus d’informations possibles. Vous serez probablement plus difficile à repérer que mes hommes. »
Je l’ai entendu penser qu’il préférait perdre un mercenaire dans cette mission plutôt qu’un des gars. Je n’ai pas relevé. Depuis que j’arrive à entendre les pensées des gens, je me fais encore moins d’illusions sur les intentions des gens à mon égard.
Je me suis mis en route immédiatement. J’ai pris mon barda et tiré vers un semblant de marché. Y a à peine deux péquenauds qui s’échangent des politesses, les visages trop creusés pour avoir l’air de becqueter entre deux nouvelles lunes. De passage, y a un marchand pas trop en dèche. Il se repère facilement grâce à la foule de glandus qui lui tournent autour en faisant la manche. J’attrape un couillon par la peau du cou.
« – C’est qui ce con ?
- Va falloir être plus précis, m’sieur, je n’vois qu’ça. »
Putain de sens de la répartie, j’ai presque envie de lui laisser les dents qu’il lui reste. Il ravale ses mots, j’ai pas l’air d’aimer l’humour. Le faux sourire qui se dessine sur ma gueule ressemble à une condamnation à mort. Limite, un couteau sur le cou lui ferait plus peur. Là, il me renseigne en me tapant un peu de pognon au passage. Faut dire, il n’a rien à perdre, il a déjà toute la moitié du bas en train de crever à en juger l’odeur. Ce type bouge vers ma destination. J’ai pas besoin d’en savoir plus. J’y vais, le regarde, j’ai l’air armé et il sent qu’il devrait plutôt m’avoir de son côté.
« – On va au même endroit
- Vous voulez venir avec moi ?
- Visiblement.
- Ah bon ? Tant mieux.
- C’est à dire ?
- À vrai dire, t’as pas tellement une gueule qui rassure. Je croyais que tu étais là pour.
- Pour quoi ?
- Laisse tomber. Si tu veux venir autant nous aider à sortir de la ville.
- Si y a qu’ça. »
Je me retourne vers la meute de ramasse-merdes. Et là, j’en chope un au pif, pas bien solide. Toujours par la peau du cou. À ce moment, faut gueuler bien fort, à lui en faire tomber ses chicots.
« Barrez-vous bande de ploucs avant que j’vous surine ! »
Cinquante piges de pure agressivité feront toujours effet. Là, pour le coup, y a plus un rat qui traîne dans les parages. Le riche acquiesce et on se met en route.
Évidemment, je pourrais parler de Gras-Du-Bide. Je pourrais.
La caravane est composée de quatre chameaux. Des animaux franchement bizarres, avec un cou à n’en plus finir et deux bosses dans l’dos. On m’a dit qu’il y avait de l’eau dedans, comme une vessie. Je n’suis pas allé vérifier, pas par manque de curiosité. Avec ces quatre bêtes, y a un p’tit vieux, essentiellement composé d’os saillants. Un peu de peau par-dessus, pour faire humain, rien de plus. Pas exactement bavard, je n’l’ai pas entendu moufter une seule fois.
Gras-Du-Bide marche deux pas derrière sa brioche. Et quand il se retourne pour tenter de dire un truc, elle le précède. Quand il se couche, elle s’étale. Et quand il bouffe, elle se remplit pas. C’est comme un animal de compagnie, mais collé au gars. Des fois, il passe sa main dessus et la tapote gentiment. C’est fascinant. En plein désert, avec Muet et des bestioles qui puent, faut bien s’occuper.
Arrivés sur place, je les largue direct. Sans un mot. On n’est pas exactement devenus potes et je suis médiocre en sentiments. Là où on a atterri, y a plein de types louches. Même moi, à côté, j’ai l’air d’un cureton. Y a genre une allée principale, creusée par les pas des gens. De part et d’autre, des tentes. Autour, les crevards vivent à même le sol, enturbannés jusqu’au blaire.
Ils se ressemblent tous. Les pensées âpres. En fait, tu penses pas des masses à jeun depuis une semaine. Sur les rares étals, y a que des armes. Ils ont peur de rien, les mecs. Ils recrutent ouvertement dans la rue. Et puis, visiblement, j’attire un peu les regards. Nouvelle tête dans la région.
Y en a un, en particulier à qui je tape dans l’œil. Et qui du coup, tente de taper dans l’mien. Comme ça, sans dire ni merde ni bonjour. Il me saute sur le râble. Je me recule et l’esquive au dernier moment. Difficile de me prendre par surprise. Lui aussi visiblement est prêt à sauter encore à la gorge. Nouvelle esquive de ma part, coup de pied au cul. Il se plante dans le sable. Là, y a un mec, bouffé par une barbe bien noire, vêtu d’une foule de tissus cousue sans aucun ordre apparent. Un habit de fortune. Sur sa hanche droite se trouve une épée courbe dans son fourreau.
« – T’es nouveau ici ?
- Si on veut.
- Te soucie pas pour lui. Il voulait juste se la péter. C’est pas réussi.
- Pas exactement, non. Paraît qu’il y a du boulot ici.
- Qui a dit ça ?
- Des rumeurs, disons que j’ai demandé à en avoir un peu partout. On a rarement tendance à m’engager à faire un boulot autre que dans ce genre de bleds. »
Je l’vois bien tenter de me jauger. Il me regarde dans les mirettes comme s’il allait trouver sur mon visage quelque chose. Lui, par contre, m’est impénétrable. C’est pas la première fois qu’il m’arrive de pas capter quelqu’un. Mais ça m’intrigue. Il m’invite d’un geste de la main dans sa tente. Elle est en périphérie, propre, mais franchement élimée. Si elle tombe en poussière, ça m’étonnerait pas du tout.
En entrant, je remarque tout de suite qu’il n’y a qu’un petit coffre en bois à l’intérieur et que c’est tapissé d’osier. Une lampe à huile est pendue au plafond. Rien de plus. Il m’invite à m’asseoir et me sert à boire une sorte de liqueur. Dont il boit aussitôt soi-disant pour me rassurer.
« - Écoute, on a besoin de types pas trop maladroits par ici. Tu m’as l’air pas immonde. Mais, les gens ici sont méfiants, ils n’aiment pas les étrangers.
- J’ai toujours été plus ou moins un étranger partout. On n’aime les étrangers nulle part.
- Mouais, bon, c’est pas tellement le sujet. Si tu veux te faire une place ici, va falloir gagner la confiance de la meute.
- Et pourquoi tu me racontes tout ça ?
- Disons que je préfère t’avoir de mon côté que de l’autre. »
Toujours impénétrable. C’est franchement gênant. Du coup, c’est à mon tour de le regarder fixement. C’est là que je m’trouve un peu con, le verre à la main, le regard un peu vide. Bon, bref, c’est pas avec tout ça qu’on va pouvoir avancer. Je le remercie d’un coup de tête et je sors de la tente pour me retrouver face à deux colosses.
« Putain d’merde. »