Royaume de Bliss, Everglades, district 4.
Il y avait toujours une légère odeur de cendre et de brûlé qui flottait dans l'air. Face à la bâtisse en ruine, complètement ravagée par les flammes, Myosotis se tenait debout caressant d'une main le grand col de son manteau de fourrure noir et blanc. De l'autre, il s'amusait à faire tourner nonchalamment sa canne posée sur le sol pavé. Il souriait en regardant les ruines, il fermait parfois les yeux pour inspirer à plein poumons cette senteur de roussi, se rappelant cette vision de l'avant-veille durant laquelle lui et Lady Scarlett admiraient le feu lécher le bois à travers le fenêtre et peu à peu grimper vers le toit pour finir par l'engloutir avec le reste. Ils ne restèrent pas bien longtemps et s'enfuirent avant que la foule n'intervienne afin de ne pas se faire pincer.
Cette maison, elle appartenait au dernier employeur de Myo' et Scarlett, l'Ogre. C'était un contrebandier de moyenne classe qui s'adonnait au trafic d'animaux et à la confection de produits illicites comme des drogues ou médicaments divers. Un grand type à la carrure de buffle, les deux associés tueurs à gage s'en étaient odieusement débarrassé après avoir engrangé autant d'argent que possible, déçus de ne pouvoir en accumuler plus. Ils l'avaient fait parce qu'ils le pouvaient, parce qu'ils ne pouvaient se contenter des sommes qu'on leur avait soumis, ils l'avaient ensuite détroussé et subtilisé son journal dans lequel il consignait toutes sortes d'informations utiles qu'ils pourraient utiliser par la suite afin de trouver un autre potentiel employeur. Ils ne l'avaient pas encore entièrement lu... La maison avait flambé bien vite, piégeant la vingtaine esclaves contenus dans la cave et lorsque les flammes et la chaleur vint les cueillir, les substances explosives qu'ils manipulaient ne purent s'empêcher de déflagrer et les engloutir sous les décombres, les conduisant à une mort certaine...
Il l'avait bien mérité, pensait Myosotis. Mais il ne pouvait pas s'empêcher de repenser à ce qu'il leur avait dit dans un dernier hoquet avant de rendre l'âme. « On » viendrait se charger d'eux, « on » viendrait à leur poursuite pour le venger. Qu'est ce que ça voulait dire ? Est-ce que c'était réellement le cas ? Sûrement, les Everglades étaient un véritable gruyère de dédales, de chemins, de ruelles mais aussi de liens et relations diverses. Leur acte, quelqu'un devait être au courant, l'Ogre n'aurait jamais dit ça sans raison. Et tout ceci l'inquiétait particulièrement, ils n'étaient que deux après tout, et qui sait qui viendrait à leurs trousses ? Peut être était-ce mieux de quitter Bliss pour partir vers une autre terre ?
Il s'avança un peu, foulant de son pied gauche un morceau de bois calciné qui s'effrita presque immédiatement. Myo' était seul, il avait laissé Lady Scarlett à leur hôtel de Portgentil pour s'adonner à cette petite ballade jusqu'au lieu où ils avaient commis leur crime. Ce genre de spectacle était bien motivant pour Myosotis, enfin le pensait-il avant que ces inquiétudes n'arrivent pour le tourmenter. Il en vint à penser à son associée. Qu'est ce que faisait Lady Scarlett en ce moment ? Est-ce qu'elle aussi était également troublée ? Elle n'avait pas l'air d'avoir été grandement inquiétée par ces menaces la dernière fois qu'ils en avaient discuté. Cette femme avait dû se trouver dans la même situation par le passé...Mais pour Myosotis, il n'en était qu'à ses débuts dans cet univers de crimes et règlement de comptes, il était néophyte en la matière et ne pouvait s'empêcher d'être tourmenté. Il n'aurait peut être pas dû revenir ici, pas seul en tout cas. Mais il s'en fichait, il avait besoin de le faire. Pour réfléchir et repenser à tout ça. Peut être que l'Ogre aurait dû vivre finalement... ?
La boule au ventre, ça il l'avait, cette esquisse de regret qui se dessinait dans son esprit...Jamais il n'avait regretté l'un de ses actes, aucun n'avait été pour lui une source de remords. C'était en partie pour cela qu'il était venu ici, pour se persuader qu'il n'était pas désolé, et qu'il s'en fichait éperdument. Ça n'était pas la première fois qu'il tuait, ça ne serait pas la dernière, mais c'était bien plus fort que lui. Ce sentiment oppressant qui enserrait à la fois son cœur mais aussi ses tripes. Il soupira en continuant de passer ses doigts fins sur la fourrure noire de son col. Le silence pesait autour de lui, et il ne s'attendait certainement à trouver quelqu'un avec lui...
- Cruella De Ville ?
Myosotis s'arrêta de respirer, l'étreinte autour de son cœur se resserrant encore plus fort, un long frisson lui remontant le long du dos. Qui avait prononcé ce nom ? Comment savait-il pour ce nom ?
- Personne ne m'appelle comme ça. Répondit-il froidement en se retournant.
Faisant volte-face, il était prêt à se défendre au cas où ce nouvel arrivant s'avère hostile. En face de Myo' se tenait un jeune homme aussi grand que lui, légèrement musclé mais néanmoins assez fin. Ses cheveux bruns étaient coiffés en légère bataille sur son joli petit minois. Sa peau était aussi pâle mais avait l'air aussi douce que celle de l'androgyne et ses yeux, d'un charmant brun sombre, attiraient le regard. Ce bel inconnu était habillé d'une chemise de lin blanc, étonnement propre compte tenue de l'atmosphère des Everglades ainsi qu'un simple pantalon et des bottes noires. Il se tenait là, devant lui, ses deux mains cachées dans ses poches.
- Peut être bien, j'ignore dans ce cas quel est votre véritable prénom. Mais ce surnom a l'air de vous convenir...
*Qui est ce... ?! *
C'était invraisemblable, Myosotis semblait assez confus. Cruella, ce curieux surnom avait été donné par des écologistes que l'Ogre souhaitait tuer, il avait envoyé Myo' et Scarlett s'en charger. Ils avaient tué tout les voyous, Myosotis en était sûr. Comment est-ce que cet homme, qui avait l'air d'ailleurs aussi âgé que lui, avait fait pour que ses oreilles en viennent à entendre ce sobriquet ?
- Qui êtes vous ?
- Vous pouvez m'appeler Hélios.
Il commença à s'avancer vers Myosotis, toujours les mains dans les poches. L'éphèbe aux yeux azurs restait pour l'instant immobile.
- Et vous ? Vous ne me dites pas votre vrai prénom ?
- ...Myosotis. Répondit-il toujours méfiant, tenant fermement le pommeau de sa canne.
- C'est un bien beau manteau que vous avez là, je me demande où vous avez bien pu mettre la main dessus... !
Du sarcasme maintenant ? Cet Hélios savait parfaitement où Myosotis avait acquis cette fourrure, il en était certain. Toutefois, le jeune homme décida d'entrer dans son jeu afin d'en apprendre plus.
- Une boutique de Portgentil, vous devriez aller jeter un œil.
- Vous êtes sûr, Myosotis ? Je ne pense pas que beaucoup de magasins de Portgentil ne vendent de la fourrure de woks. On dirait presque que vous avez chipé ça dans un entrepôt, pas trop loin d'ici. Vous savez, celui où on vous a envoyé tuer ces pauvres jeunes gens qui essayaient de les sauver.
*Je le savais... *
Hélios les avait vu, il était là ! Pourquoi ? Qui était-il ?! Cette situation, il l'avait déjà vécu un an auparavant, lorsqu'un inspecteur du nom de Gargalen était venu enquêter sur le meurtre de son frère à Cocoyashi, cette épée de Damoclès au dessus de sa tête, prête à lui trancher le cou. La voilà qu'elle revenait danser sous sa gorge... Hélios, peut être était-ce lui dont l'Ogre parlait ? Le jeune De Ville tâchait de garder son calme malgré ce nœud qui ne faisait que se contracter encore plus dans son ventre. Il n'avait pas d'autre choix à présent : il devait se débarrasser d'Hélios.
- Je vois que je peux rien vous cacher. Mais maintenant que vous êtes au courant, darling, je ne peux pas vous laisser en vie...
Malgré cet avertissement, Hélios n'avait pas bougé. Il restait là, à un mètre de Myosotis, face à lui, à le regarder indifféremment. Le bougre n'avait même pas sorti les mains de ses poches.
*A quoi est-ce qu'il joue... ?! *
- Vous n'avez pas compris, Myosotis. Je ne suis pas là pour vous tuer, ni pour venger l'Ogre. Bien au contraire, je suis là pour vous prévenir, pour vous sauver. Vous êtes en danger.
- En...danger.... ?!
Ses précédentes craintes en venaient à se réaliser. Cette « malédiction » que l'Ogre avait jeté avant de mourir commençait à se réaliser. Certes Hélios n'en était pas le bras, mais peut être en serait-il l'antidote ? Qui qu'il soit, Myosotis ne pouvait le laisser partir comme ça. S'il avait pu les repérer et les démasquer, peut être pourrait-il les aider à se sortir de ce pétrin. Quelqu'un était à leur poursuite, une ombre planait là, quelque part au sein des Everglades, prêt à fondre droit sur lui et Scarlett.
- Oui, vous savez de quoi je veux parler n'est-ce pas ?
- J'en ai bien peur...
- Parfait. Alors je vous suggère de rentrer immédiatement rejoindre votre associée afin de s'assurer qu'elle n'a rien. « Il » a déjà envoyé quelqu'un pour se charger de vous à votre hôtel.
*« Il »... ? *
Scarlett ! La rencontre avec Hélios avait complètement occulté la demoiselle de ses pensées. Elle aussi était en danger à présent. Il devait absolument la rejoindre immédiatement. Ne prenant même pas le temps de répondre à son charmant interlocuteur, Myosotis s'élança à toute allure dans la rue pour retourner le plus vite possible à Portgentil, ne remarquant pas que le garçon à la chemise le suivait de près.
Il y avait toujours une légère odeur de cendre et de brûlé qui flottait dans l'air. Face à la bâtisse en ruine, complètement ravagée par les flammes, Myosotis se tenait debout caressant d'une main le grand col de son manteau de fourrure noir et blanc. De l'autre, il s'amusait à faire tourner nonchalamment sa canne posée sur le sol pavé. Il souriait en regardant les ruines, il fermait parfois les yeux pour inspirer à plein poumons cette senteur de roussi, se rappelant cette vision de l'avant-veille durant laquelle lui et Lady Scarlett admiraient le feu lécher le bois à travers le fenêtre et peu à peu grimper vers le toit pour finir par l'engloutir avec le reste. Ils ne restèrent pas bien longtemps et s'enfuirent avant que la foule n'intervienne afin de ne pas se faire pincer.
Cette maison, elle appartenait au dernier employeur de Myo' et Scarlett, l'Ogre. C'était un contrebandier de moyenne classe qui s'adonnait au trafic d'animaux et à la confection de produits illicites comme des drogues ou médicaments divers. Un grand type à la carrure de buffle, les deux associés tueurs à gage s'en étaient odieusement débarrassé après avoir engrangé autant d'argent que possible, déçus de ne pouvoir en accumuler plus. Ils l'avaient fait parce qu'ils le pouvaient, parce qu'ils ne pouvaient se contenter des sommes qu'on leur avait soumis, ils l'avaient ensuite détroussé et subtilisé son journal dans lequel il consignait toutes sortes d'informations utiles qu'ils pourraient utiliser par la suite afin de trouver un autre potentiel employeur. Ils ne l'avaient pas encore entièrement lu... La maison avait flambé bien vite, piégeant la vingtaine esclaves contenus dans la cave et lorsque les flammes et la chaleur vint les cueillir, les substances explosives qu'ils manipulaient ne purent s'empêcher de déflagrer et les engloutir sous les décombres, les conduisant à une mort certaine...
Il l'avait bien mérité, pensait Myosotis. Mais il ne pouvait pas s'empêcher de repenser à ce qu'il leur avait dit dans un dernier hoquet avant de rendre l'âme. « On » viendrait se charger d'eux, « on » viendrait à leur poursuite pour le venger. Qu'est ce que ça voulait dire ? Est-ce que c'était réellement le cas ? Sûrement, les Everglades étaient un véritable gruyère de dédales, de chemins, de ruelles mais aussi de liens et relations diverses. Leur acte, quelqu'un devait être au courant, l'Ogre n'aurait jamais dit ça sans raison. Et tout ceci l'inquiétait particulièrement, ils n'étaient que deux après tout, et qui sait qui viendrait à leurs trousses ? Peut être était-ce mieux de quitter Bliss pour partir vers une autre terre ?
Il s'avança un peu, foulant de son pied gauche un morceau de bois calciné qui s'effrita presque immédiatement. Myo' était seul, il avait laissé Lady Scarlett à leur hôtel de Portgentil pour s'adonner à cette petite ballade jusqu'au lieu où ils avaient commis leur crime. Ce genre de spectacle était bien motivant pour Myosotis, enfin le pensait-il avant que ces inquiétudes n'arrivent pour le tourmenter. Il en vint à penser à son associée. Qu'est ce que faisait Lady Scarlett en ce moment ? Est-ce qu'elle aussi était également troublée ? Elle n'avait pas l'air d'avoir été grandement inquiétée par ces menaces la dernière fois qu'ils en avaient discuté. Cette femme avait dû se trouver dans la même situation par le passé...Mais pour Myosotis, il n'en était qu'à ses débuts dans cet univers de crimes et règlement de comptes, il était néophyte en la matière et ne pouvait s'empêcher d'être tourmenté. Il n'aurait peut être pas dû revenir ici, pas seul en tout cas. Mais il s'en fichait, il avait besoin de le faire. Pour réfléchir et repenser à tout ça. Peut être que l'Ogre aurait dû vivre finalement... ?
La boule au ventre, ça il l'avait, cette esquisse de regret qui se dessinait dans son esprit...Jamais il n'avait regretté l'un de ses actes, aucun n'avait été pour lui une source de remords. C'était en partie pour cela qu'il était venu ici, pour se persuader qu'il n'était pas désolé, et qu'il s'en fichait éperdument. Ça n'était pas la première fois qu'il tuait, ça ne serait pas la dernière, mais c'était bien plus fort que lui. Ce sentiment oppressant qui enserrait à la fois son cœur mais aussi ses tripes. Il soupira en continuant de passer ses doigts fins sur la fourrure noire de son col. Le silence pesait autour de lui, et il ne s'attendait certainement à trouver quelqu'un avec lui...
- Cruella De Ville ?
Myosotis s'arrêta de respirer, l'étreinte autour de son cœur se resserrant encore plus fort, un long frisson lui remontant le long du dos. Qui avait prononcé ce nom ? Comment savait-il pour ce nom ?
- Personne ne m'appelle comme ça. Répondit-il froidement en se retournant.
Faisant volte-face, il était prêt à se défendre au cas où ce nouvel arrivant s'avère hostile. En face de Myo' se tenait un jeune homme aussi grand que lui, légèrement musclé mais néanmoins assez fin. Ses cheveux bruns étaient coiffés en légère bataille sur son joli petit minois. Sa peau était aussi pâle mais avait l'air aussi douce que celle de l'androgyne et ses yeux, d'un charmant brun sombre, attiraient le regard. Ce bel inconnu était habillé d'une chemise de lin blanc, étonnement propre compte tenue de l'atmosphère des Everglades ainsi qu'un simple pantalon et des bottes noires. Il se tenait là, devant lui, ses deux mains cachées dans ses poches.
- Le nouvel arrivant:
- Peut être bien, j'ignore dans ce cas quel est votre véritable prénom. Mais ce surnom a l'air de vous convenir...
*Qui est ce... ?! *
C'était invraisemblable, Myosotis semblait assez confus. Cruella, ce curieux surnom avait été donné par des écologistes que l'Ogre souhaitait tuer, il avait envoyé Myo' et Scarlett s'en charger. Ils avaient tué tout les voyous, Myosotis en était sûr. Comment est-ce que cet homme, qui avait l'air d'ailleurs aussi âgé que lui, avait fait pour que ses oreilles en viennent à entendre ce sobriquet ?
- Qui êtes vous ?
- Vous pouvez m'appeler Hélios.
Il commença à s'avancer vers Myosotis, toujours les mains dans les poches. L'éphèbe aux yeux azurs restait pour l'instant immobile.
- Et vous ? Vous ne me dites pas votre vrai prénom ?
- ...Myosotis. Répondit-il toujours méfiant, tenant fermement le pommeau de sa canne.
- C'est un bien beau manteau que vous avez là, je me demande où vous avez bien pu mettre la main dessus... !
Du sarcasme maintenant ? Cet Hélios savait parfaitement où Myosotis avait acquis cette fourrure, il en était certain. Toutefois, le jeune homme décida d'entrer dans son jeu afin d'en apprendre plus.
- Une boutique de Portgentil, vous devriez aller jeter un œil.
- Vous êtes sûr, Myosotis ? Je ne pense pas que beaucoup de magasins de Portgentil ne vendent de la fourrure de woks. On dirait presque que vous avez chipé ça dans un entrepôt, pas trop loin d'ici. Vous savez, celui où on vous a envoyé tuer ces pauvres jeunes gens qui essayaient de les sauver.
*Je le savais... *
Hélios les avait vu, il était là ! Pourquoi ? Qui était-il ?! Cette situation, il l'avait déjà vécu un an auparavant, lorsqu'un inspecteur du nom de Gargalen était venu enquêter sur le meurtre de son frère à Cocoyashi, cette épée de Damoclès au dessus de sa tête, prête à lui trancher le cou. La voilà qu'elle revenait danser sous sa gorge... Hélios, peut être était-ce lui dont l'Ogre parlait ? Le jeune De Ville tâchait de garder son calme malgré ce nœud qui ne faisait que se contracter encore plus dans son ventre. Il n'avait pas d'autre choix à présent : il devait se débarrasser d'Hélios.
- Je vois que je peux rien vous cacher. Mais maintenant que vous êtes au courant, darling, je ne peux pas vous laisser en vie...
Malgré cet avertissement, Hélios n'avait pas bougé. Il restait là, à un mètre de Myosotis, face à lui, à le regarder indifféremment. Le bougre n'avait même pas sorti les mains de ses poches.
*A quoi est-ce qu'il joue... ?! *
- Vous n'avez pas compris, Myosotis. Je ne suis pas là pour vous tuer, ni pour venger l'Ogre. Bien au contraire, je suis là pour vous prévenir, pour vous sauver. Vous êtes en danger.
- En...danger.... ?!
Ses précédentes craintes en venaient à se réaliser. Cette « malédiction » que l'Ogre avait jeté avant de mourir commençait à se réaliser. Certes Hélios n'en était pas le bras, mais peut être en serait-il l'antidote ? Qui qu'il soit, Myosotis ne pouvait le laisser partir comme ça. S'il avait pu les repérer et les démasquer, peut être pourrait-il les aider à se sortir de ce pétrin. Quelqu'un était à leur poursuite, une ombre planait là, quelque part au sein des Everglades, prêt à fondre droit sur lui et Scarlett.
- Oui, vous savez de quoi je veux parler n'est-ce pas ?
- J'en ai bien peur...
- Parfait. Alors je vous suggère de rentrer immédiatement rejoindre votre associée afin de s'assurer qu'elle n'a rien. « Il » a déjà envoyé quelqu'un pour se charger de vous à votre hôtel.
*« Il »... ? *
Scarlett ! La rencontre avec Hélios avait complètement occulté la demoiselle de ses pensées. Elle aussi était en danger à présent. Il devait absolument la rejoindre immédiatement. Ne prenant même pas le temps de répondre à son charmant interlocuteur, Myosotis s'élança à toute allure dans la rue pour retourner le plus vite possible à Portgentil, ne remarquant pas que le garçon à la chemise le suivait de près.