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Le Papa, l'Agent & Cruella - Partie I.

Royaume de Bliss, Everglades, district 4.

Il y avait toujours une légère odeur de cendre et de brûlé qui flottait dans l'air. Face à la bâtisse en ruine, complètement ravagée par les flammes, Myosotis se tenait debout caressant d'une main le grand col de son manteau de fourrure noir et blanc. De l'autre, il s'amusait à faire tourner nonchalamment sa canne posée sur le sol pavé. Il souriait en regardant les ruines, il fermait parfois les yeux pour inspirer à plein poumons cette senteur de roussi, se rappelant cette vision de l'avant-veille durant laquelle lui et Lady Scarlett admiraient le feu lécher le bois à travers le fenêtre et peu à peu grimper vers le toit pour finir par l'engloutir avec le reste. Ils ne restèrent pas bien longtemps et s'enfuirent avant que la foule n'intervienne afin de ne pas se faire pincer.

Cette maison, elle appartenait au dernier employeur de Myo' et Scarlett, l'Ogre. C'était un contrebandier de moyenne classe qui s'adonnait au trafic d'animaux et à la confection de produits illicites comme des drogues ou médicaments divers. Un grand type à la carrure de buffle, les deux associés tueurs à gage s'en étaient odieusement débarrassé après avoir engrangé autant d'argent que possible, déçus de ne pouvoir en accumuler plus. Ils l'avaient fait parce qu'ils le pouvaient, parce qu'ils ne pouvaient se contenter des sommes qu'on leur avait soumis, ils l'avaient ensuite détroussé et subtilisé son journal dans lequel il consignait toutes sortes d'informations utiles qu'ils pourraient utiliser par la suite afin de trouver un autre potentiel employeur. Ils ne l'avaient pas encore entièrement lu... La maison avait flambé bien vite, piégeant la vingtaine esclaves contenus dans la cave et lorsque les flammes et la chaleur vint les cueillir, les substances explosives qu'ils manipulaient ne purent s'empêcher de déflagrer et les engloutir sous les décombres, les conduisant à une mort certaine...

Il l'avait bien mérité, pensait Myosotis. Mais il ne pouvait pas s'empêcher de repenser à ce qu'il leur avait dit dans un dernier hoquet avant de rendre l'âme. « On » viendrait se charger d'eux, « on » viendrait à leur poursuite pour le venger. Qu'est ce que ça voulait dire ? Est-ce que c'était réellement le cas ? Sûrement, les Everglades étaient un véritable gruyère de dédales, de chemins, de ruelles mais aussi de liens et relations diverses. Leur acte, quelqu'un devait être au courant, l'Ogre n'aurait jamais dit ça sans raison. Et tout ceci l'inquiétait particulièrement, ils n'étaient que deux après tout, et qui sait qui viendrait à leurs trousses ? Peut être était-ce mieux de quitter Bliss pour partir vers une autre terre ?

Il s'avança un peu, foulant de son pied gauche un morceau de bois calciné qui s'effrita presque immédiatement. Myo' était seul, il avait laissé Lady Scarlett à leur hôtel de Portgentil pour s'adonner à cette petite ballade jusqu'au lieu où ils avaient commis leur crime. Ce genre de spectacle était bien motivant pour Myosotis, enfin le pensait-il avant que ces inquiétudes n'arrivent pour le tourmenter. Il en vint à penser à son associée. Qu'est ce que faisait Lady Scarlett en ce moment ? Est-ce qu'elle aussi était également troublée ? Elle n'avait pas l'air d'avoir été grandement inquiétée par ces menaces la dernière fois qu'ils en avaient discuté. Cette femme avait dû se trouver dans la même situation par le passé...Mais pour Myosotis, il n'en était qu'à ses débuts dans cet univers de crimes et règlement de comptes, il était néophyte en la matière et ne pouvait s'empêcher d'être tourmenté. Il n'aurait peut être pas dû revenir ici, pas seul en tout cas. Mais il s'en fichait, il avait besoin de le faire. Pour réfléchir et repenser à tout ça. Peut être que l'Ogre aurait dû vivre finalement... ?

La boule au ventre, ça il l'avait, cette esquisse de regret qui se dessinait dans son esprit...Jamais il n'avait regretté l'un de ses actes, aucun n'avait été pour lui une source de remords. C'était en partie pour cela qu'il était venu ici, pour se persuader qu'il n'était pas désolé, et qu'il s'en fichait éperdument. Ça n'était pas la première fois qu'il tuait, ça ne serait pas la dernière, mais c'était bien plus fort que lui. Ce sentiment oppressant qui enserrait à la fois son cœur mais aussi ses tripes. Il soupira en continuant de passer ses doigts fins sur la fourrure noire de son col. Le silence pesait autour de lui, et il ne s'attendait certainement à trouver quelqu'un avec lui...


- Cruella De Ville ?

Myosotis s'arrêta de respirer, l'étreinte autour de son cœur se resserrant encore plus fort, un long frisson lui remontant le long du dos. Qui avait prononcé ce nom ? Comment savait-il pour ce nom ?

- Personne ne m'appelle comme ça. Répondit-il froidement en se retournant.

Faisant volte-face, il était prêt à se défendre au cas où ce nouvel arrivant s'avère hostile. En face de Myo' se tenait un jeune homme aussi grand que lui, légèrement musclé mais néanmoins assez fin. Ses cheveux bruns étaient coiffés en légère bataille sur son joli petit minois. Sa peau était aussi pâle mais avait l'air aussi douce que celle de l'androgyne et ses yeux, d'un charmant brun sombre, attiraient le regard. Ce bel inconnu était habillé d'une chemise de lin blanc, étonnement propre compte tenue de l'atmosphère des Everglades ainsi qu'un simple pantalon et des bottes noires. Il se tenait là, devant lui, ses deux mains cachées dans ses poches.

Le nouvel arrivant:

- Peut être bien, j'ignore dans ce cas quel est votre véritable prénom. Mais ce surnom a l'air de vous convenir...

*Qui est ce... ?! *

C'était invraisemblable, Myosotis semblait assez confus. Cruella, ce curieux surnom avait été donné par des écologistes que l'Ogre souhaitait tuer, il avait envoyé Myo' et Scarlett s'en charger. Ils avaient tué tout les voyous, Myosotis en était sûr. Comment est-ce que cet homme, qui avait l'air d'ailleurs aussi âgé que lui, avait fait pour que ses oreilles en viennent à entendre ce sobriquet ?


- Qui êtes vous ?

- Vous pouvez m'appeler Hélios.

Il commença à s'avancer vers Myosotis, toujours les mains dans les poches. L'éphèbe aux yeux azurs restait pour l'instant immobile.

- Et vous ? Vous ne me dites pas votre vrai prénom ?

- ...Myosotis. Répondit-il toujours méfiant, tenant fermement le pommeau de sa canne.

- C'est un bien beau manteau que vous avez là, je me demande où vous avez bien pu mettre la main dessus... !

Du sarcasme maintenant ? Cet Hélios savait parfaitement où Myosotis avait acquis cette fourrure, il en était certain. Toutefois, le jeune homme décida d'entrer dans son jeu afin d'en apprendre plus.

- Une boutique de Portgentil, vous devriez aller jeter un œil.

- Vous êtes sûr, Myosotis ? Je ne pense pas que beaucoup de magasins de Portgentil ne vendent de la fourrure de woks. On dirait presque que vous avez chipé ça dans un entrepôt, pas trop loin d'ici. Vous savez, celui où on vous a envoyé tuer ces pauvres jeunes gens qui essayaient de les sauver.

*Je le savais... *

Hélios les avait vu, il était là ! Pourquoi ? Qui était-il ?! Cette situation, il l'avait déjà vécu un an auparavant, lorsqu'un inspecteur du nom de Gargalen était venu enquêter sur le meurtre de son frère à Cocoyashi, cette épée de Damoclès au dessus de sa tête, prête à lui trancher le cou. La voilà qu'elle revenait danser sous sa gorge... Hélios, peut être était-ce lui dont l'Ogre parlait ? Le jeune De Ville tâchait de garder son calme malgré ce nœud qui ne faisait que se contracter encore plus dans son ventre. Il n'avait pas d'autre choix à présent : il devait se débarrasser d'Hélios.

- Je vois que je peux rien vous cacher. Mais maintenant que vous êtes au courant, darling, je ne peux pas vous laisser en vie...

Malgré cet avertissement, Hélios n'avait pas bougé. Il restait là, à un mètre de Myosotis, face à lui, à le regarder indifféremment. Le bougre n'avait même pas sorti les mains de ses poches.

*A quoi est-ce qu'il joue... ?! *

- Vous n'avez pas compris, Myosotis. Je ne suis pas là pour vous tuer, ni pour venger l'Ogre. Bien au contraire, je suis là pour vous prévenir, pour vous sauver. Vous êtes en danger.

- En...danger.... ?!

Ses précédentes craintes en venaient à se réaliser. Cette « malédiction » que l'Ogre avait jeté avant de mourir commençait à se réaliser. Certes Hélios n'en était pas le bras, mais peut être en serait-il l'antidote ? Qui qu'il soit, Myosotis ne pouvait le laisser partir comme ça. S'il avait pu les repérer et les démasquer, peut être pourrait-il les aider à se sortir de ce pétrin. Quelqu'un était à leur poursuite, une ombre planait là, quelque part au sein des Everglades, prêt à fondre droit sur lui et Scarlett.

- Oui, vous savez de quoi je veux parler n'est-ce pas ?

- J'en ai bien peur...

- Parfait. Alors je vous suggère de rentrer immédiatement rejoindre votre associée afin de s'assurer qu'elle n'a rien. « Il » a déjà envoyé quelqu'un pour se charger de vous à votre hôtel.

*« Il »... ? *

Scarlett ! La rencontre avec Hélios avait complètement occulté la demoiselle de ses pensées. Elle aussi était en danger à présent. Il devait absolument la rejoindre immédiatement. Ne prenant même pas le temps de répondre à son charmant interlocuteur, Myosotis s'élança à toute allure dans la rue pour retourner le plus vite possible à Portgentil, ne remarquant pas que le garçon à la chemise le suivait de près.
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Royaume de Bliss, Portgentil.

Myosotis et Lady Scarlett avaient, depuis leur arrivée au Royaume de Bliss, choisi comme lieu de séjour un humble hôtel moyen située en périphérie du centre-ville de Portgentil fréquenté par d'autres touristes. Il était tenu par un grand type pingre et moustachu habillé en majordome avec, à ses ordres, des grooms et autres serveurs dévoués à la clientèle. Ils étaient tous vêtus d'un uniforme orangé, la couleur de l'établissement.

L'androgyne avait couru à perdre haleine depuis les Everglades jusqu'à l'hôtel et était à présent complètement exténué. Sur ses talons, Hélios arrivait également, bien mieux loti quant à cette course à pied. Il avait bien plus d'endurance...


- Tu...tu m'as suivi jusque ici ?!

- Oui, fit l'autre en souriant du coin de la bouche. Tu n'avais rien remarqué ?

Non. Non il n'avait rien remarqué ! Il avait été beaucoup trop occupé à courir et penser à la vengeance qui pesait au dessus de sa tête et de celle de Scarlett, aux conséquences de leurs actes et à comment s'en sortir. Donc non, il n'avait même pas eu ne serait-ce que l'idée de se retourner pour vérifier s'il était suivi ! Aucune importance, il fallait qu'il s'assure que sa comparse soit en sécurité. Déboulant dans le hall, toujours suivi d'Hélios qui, cette fois-ci trottinait, il se fit vilipender par la concierge assise derrière le comptoir de l'accueil, une bonne femme boulotte avec un chignon filasse sur la tête et maquillée à la truelle.


- Hé ! Faites un peu attention ! Vous allez casser quelque chose !

Myosotis lui lança un regard des plus noirs avant de lui invectiver :

- Est-ce une manière de parler à la clientèle ?

Elle commença à ouvrir la bouche pour répondre mais Myo' reprit aussi sec en la coupant dans son élan.

- C'était rhétorique, ne répondez pas. Est-ce que quelqu'un est venu demander notre chambre ? Ou est-ce que quelqu'un est venu nous demander tout court ? Chambre 5B ! Vite !

L'autre ne comprenait pas cette excitation mais répondit tout de même, plus poliment.

- Non, personne n'est venu. Votre amie a néanmoins demandé qu'on lui apporte du thé il y a environ quinze ou vingt minutes...

Myosotis s'apprêtait à partir vers les escaliers, rassuré, mais fut arrêté par Hélios qui lui attrapa très rapidement la main. Myo', émoustillé par l'adrénaline et l'inquiétude, se retourna vers lui, le foudroyant.

- Qu'est ce que tu veux encore ? Laisse moi donc y aller, tout va bien !

- Attends une seconde, ne te précipites pas trop vite. Ce n'est pas parce que personne ne vous a demandé que votre associée est indemne.

- Tais toi donc, je n'ai aucun conseil à recevoir d'un roturier ! Siffla-t-il en retirant sa main, agacé. Raison de plus pour me laisser y aller au lieu de me retenir comme ça et de palabrer inutilement !

L'aristocrate vaniteux délaissa Hélios pour monter les escaliers quatre à quatre en direction de sa chambre. Les chambres de l'hôtel étaient divisées en fonction de l'étage dans lequel elles se trouvaient : A pour le premier, B pour le second, et ainsi de suite. Ils avaient donc reçu la cinquième chambre du deuxième étage.

Arrivant face à la porte, il hésita avant d'en attraper la poignée. Qu'est ce qu'il allait bien pouvoir trouver à l'intérieur ? Et si Scarlett avait été tuée pendant son absence ? Qu'est ce qu'il allait faire ? Il n'aurait aucun moyen de pouvoir se débrouiller lui même face à ceux qui les traquent et n'aurait d'autre choix que de s'enfuir de Bliss. Au moins, il aurait toujours l'argent gagné chez l'Ogre et pourrait recommencer une carrière ailleurs ? Hélios finit par le rattraper, il le suivait toujours...


*Bon...allons-y. *

Myosotis ouvrit brusquement la porte d'un seul coup et rentra dans la pièce, s'attendant à voir sa comparse en mauvaise posture.

- Déjà de retour chéri ? Tu as l'air tout affolé...

Elle souriait. Lady Scarlett était tranquillement assise sur le canapé de leur chambre en train de feuilleter le journal intime qu'ils avaient chipé après avoir tué l'Ogre, une tasse de thé dans l'autre main. La belle allait parfaitement bien, elle passa une mèche de ses cheveux grenats derrière son oreille. Rentrant dans la pièce, Myosotis remarqua qu'une autre figure se tenait là...


- Hé mais... ?

Sur le second canapé, en face de Scarlett, était allongée une autre dame. Elle avait l'air d'avoir la vingtaine et portait la tenue de femme de chambre du personnel de l'hôtel. Aucune trace de sang, elle était...endormie ? Assommée ?

- Qui est-ce ?

- Je l'ignore. Elle a essayé de m'attaquer avec un couteau après avoir déposé le thé. Elle n'a pas résisté longtemps, je l'ai endormi avec l'une de mes fléchettes.

- Ce que je vous avais dit se réalise, n'est-ce pas Myosotis ?

Hélios, il était rentré à son tour et avait pris soin de fermer la porte derrière lui.

- Qui est-ce ? Demanda Scarlett, toujours en train de lire, ne détachant même pas son regard des pages pour regarder le nouveau venu.

- Je...Aucune idée ! Tout va beaucoup trop vite pour moi...

La figure d'ordinaire imperturbable de Myosotis commençait à s'effriter peu à peu. Le beau brun le remarquait et, curieusement, au lieu de s'en amuser, il arriva à son secours.

- Ne vous affolez pas. Si je suis là c'est, comme je vous l'ai dit, pour vous aider. Asseyez-vous, je vais tout vous expliquer.
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- Asseyez-vous, je vais tout vous expliquer.

Expirant après qu'une bouffée de chaleur ne vienne empourprer ses joues, Myosotis partit s'asseoir aux côtés de Lady Scarlett sur le même canapé. Cette dernière, quant à elle, referma le livret qu'elle était en train de lire et posa sa tasse de thé sur le plateau posé sur la table basse devant eux, à côté du reste du service de porcelaine à motifs floraux. Hélios alla s'asseoir également, sur l'accoudoir du sofa voisin. Ça ne devait pas être très confortable, mais il n'avait pas l'air de vouloir déranger la fausse femme de chambre qui dormait paisiblement.

- Est-ce que vous allez enfin nous expliquer ce qui se passe ? À qui est-ce qu'on a affaire ?

- Et me dire qui vous êtes surtout...

L'autre hocha la tête.

- Je me nomme Hélios, mais ça je l'ai déjà dit à Cruel...hm...Myosotis. Je suis un agent du Cipher Pol.

- Hein ?!

- Quoi ?

Un agent du...Cipher Pol ?! Myosotis et Scarlett n'avaient pu s'empêcher de lâcher en même en temps un cri de surprise, se redressant d'un seul coup du dossier du canapé. Un émissaire des services secrets du Gouvernement Mondial, ici, au Royaume de Bliss. Et de toutes les raclures, enflures, ténébreux et autres méchants des Everglades, c'était sur eux qu'il devait jeter son dévolu. Qu'est ce qu'il faisait là, et pourquoi est-ce qu'il était venu trouver Myosotis afin de le prévenir et de le faire renter à Portgentil ? Il continua.

- Cette femme qui vous a attaqué n'est nulle autre qu'une envoyé d'un certain criminel du quatrième district que je suis chargé d'arrêter.

- Qui est ce criminel ?

- Il se fait nommer Papalrou. Ce n'est pas son véritable nom, mais ça fait bien longtemps que plus personne ne le connaît à part lui.

Myo' se tourna vers Scarlett, recouvrant ses esprits et se concentrant sur la situation.

- Tu le connais, darling ?

- Son nom me dit bien quelque chose...L'Ogre ne l'a jamais prononcé lorsque j'ai travaillé avec lui lors de mon premier passage à Bliss, mais il est mentionné plusieurs fois dans son journal.

- Un journal ?

- Tu veux parler du calepin qu'on a chipé chez l'Ogre ?

- Celui là même. Répondit-elle calmement en pointant le dit journal du doigt.

- Qu'avez-vous appris en le lisant ?

- Je n'ai pas terminé sa lecture mais d'après ce que j'ai lu Papalrou était l'associé de l'Ogre.

*Son associé... ? *

Myosotis voyait bien où tout cela menait. La menace que leur avait fait l'Ogre, ces « gens » qui viendraient venger sa mort, il voulait parler de ce Papalrou et de ses sbires. Il voulait parler de son associé. Mais ça ne répondait toujours pas à sa seconde question : qu'en est-il de la présence du Cipher Pol ?

- Je ne saisis pas bien, qu'est ce que vous faites ici exactement ? Pourquoi est-ce que vous êtes ici avec nous si c'est lui que vous devez arrêter ?

- Je vous rassure, je ne projetais pas de venir vous voir. Quand je suis arrivé à Bliss, j'ai concentré mon enquête sur Papalrou et ses hommes de main, puis j'ai commencé à m'intéresser à ses contacts et associés. Naturellement, je suis allé glaner quelques infos sur l'Ogre puis j'ai constaté en l'observant qu'il avait récemment fait appel à deux tueurs à gages. Vous deux.

- Et c'est en nous voyant que vous nous avez suivi jusqu'au hangar...

- Et où je vous ai vu exécuter ces écologistes. Exactement. Je ne comptais toujours pas venir vous voir à ce moment là, l'Ogre n'était pas ma cible.

- Et quel est le sujet de votre enquête, chéri ?

- J'y viens, madame. Le Cipher Pol m'a envoyé ici afin d'arrêter Papalrou. D'après les informateurs que nous possédons, il cherche activement à prendre contact avec les sphères révolutionnaires du coin afin d'étendre sa sphère commerciale en leur vendant tout un tas d'armes mais aussi de médicaments. Le développement et le renforcement de la Révolution sont deux choses que le Gouvernement Mondial ne saurait tolérer, c'est pour cela qu'on m'a envoyé.

- Et vu que l'Ogre produisait armes et médicaments...

- Il en fournissait à Papalrou, oui. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai été amené à me renseigner à son sujet, et de vous découvrir.

- Ça ne nous explique toujours pas pourquoi vous êtes venu me voir, et me prévenir.

- Durant ma filature, je vous ai vu tuer les écologistes mais aussi l'enfant qui vivait avec l'Ogre, l'Ogre lui même, puis brûler sa maison. Ça n'était qu'une question d'heures avant que Papalrou n'envoie quelqu'un à votre poursuite. Vous avez ruiné un de ses partenaires commerciaux, et donc ralenti ses affaires.

- Et donc.. ?

- Et donc je pense que le plus judicieux, pour vous comme pour moi, serait de contracter une alliance afin de nous charger de Papalrou.

- Ooh je comprends tout maintenant darling. Profiter de notre ennemi commun pour se rendre mutuellement service. Vous êtes bien futé.

Myosotis et Scarlett ne pouvaient contredire Hélios, ils n'avaient pas d'autre choix si ce n'était partir de Bliss. Mais ils n'en avaient pas envie ! Ils avaient envie de continuer leurs affaires. Peut être aurait-il été plus sage et sensé, au lieu de tuer l'Ogre, se diriger vers ce Papalrou. Quel nom bien étrange d'ailleurs...Il voulait se lier à des groupuscules révolutionnaires, Myo' n'aurait certainement pas apprécié. Il n'avait pas encore oublié cette situation, au Royaume de Luvneel, dans laquelle il avait manqué de se faire tuer par d'autres altermondialistes fous furieux dans un hôtel des ventes s'effondrant sur lui même. Que devaient-ils faire ? Accepter ? Ou alors prendre la poudre d'escampette et s'envoler vers d'autres cieux ?

*Considérons.... *

Scarlett s'était tournée vers lui, toujours aussi flegmatique et je-m'en-foutiste que d'habitude. Pourquoi c'était à lui de décider ça déjà ?! Hm, s'ils décidaient de suivre Hélios ils avaient de grande chance d'obtenir une bonne récompense, une très bonne récompense !

- Hm, si ça peut nous permettre de nous débarrasser vite fait bien fait de notre poursuivant...Et je suppose que le Cipher Pol paye bien. N'est-ce pas ?

- Je te reconnais bien là, chéri !

- En effet. Hélios, nous acceptons. Promettez nous qu'on sera récompensés grassement, sinon vous pouvez être sûr que vous irez tout seul face à ce gros bonnet.

Hélios sembla hésiter l'espace d'un instant avant de reprendre.

- Bien, j'accepte. Vous serez remerciés comme il se doit.

Le deal était conclu, ils suivraient donc Hélios. Le jeune De Ville se releva d'un bond du canapé, entièrement requinqué, il fit quelques pas avant de se retourner face à ses deux compères rictus aux lèvres.

- Hm, je me sens nettement mieux à présent ! Et si on allait casser des gueules ?

Le bel Hélios, voyant son excitation, se leva à son tour pour le tempérer quelque peu.

- Attendez un instant. J'ai vu de quoi vous êtes capables face à ces écologistes, je sais qu'on peut s'en charger tout les trois.

- Mais... ?

- Mais il est primordial que je vous mette en garde sur les forces que l'on va affronter.

- Roh...Puisqu'il le faut... fit Myo' avant de retourner s'asseoir.

Myosotis était plutôt d'humeur lunatique aujourd'hui, sa bouffée d'inquiétude était retombée pour se transformer en un torrent de fougue et de bravoure. Mais à chaque fois qu'il la laisser s'exprimer, Hélios était ici pour l'apaiser et l'atténuer. Cet agent était décidément bien étrange...

- Papalrou et sa bande vivent dans une ancienne maison de jeu réaménagée. C'est un très grand manoir qui aujourd'hui sert de quartier général pour les opérations de ce type. Il se situe à la frontière entre le quatrième et le cinquième district.

- Hm, on ne sera jamais allés si loin dans les Everglades...

- Ça sera amusant !

- Ne vous réjouissez pas trop vite. Papalrou s'est entouré de la plus curieuse cohorte de sous-fifres possibles. Notamment deux d'entre eux qui lui servent de lieutenants, une jeune fille qui lui sert de messagère et qui est responsable de ses sbires. C'est sûrement elle qui a envoyé cette femme après en avoir reçu l'ordre de Papalrou.

- Mais encore ?

- Son plus puissant homme de main, un excentrique haut en couleur qui se sert de ses danses comme armes mortelles.

- C'est pour ça que vous nous empêcher d'y aller tout de suite ? Une gamine et un danseur ?

- Je veux simplement que vous sachiez à quoi vous attendre.

- D'autres informations sur Papalrou ? Ou sur autre chose de singulier, peut être ?

- Non, malheureusement. Papalrou ne sort que rarement et je ne l'ai jamais vu combattre. Et le reste se trouve à l'intérieur de son repaire. Je n'ai pas pu inspecter l'intérieur malheureusement, le tout est bien gardé et je me serai vite fait repéré...

- Aucune importance. On y va, on attaque, on gagne. C'est tout ! Le plan ne peut pas être plus simple !  

- Est-ce que ça sera aussi facile ? Demanda Scarlett en se tournant vers Hélios.

- J'ai vu comment vous combattiez contre les écologistes. Capables de gérer plusieurs adversaires en même temps, très rapides, habiles et possédant des armes vous permettant de vous adapter aux situations diverses. De même, vous possédez le pouvoir d'un fruit du Démon à ce que j'ai pu voir, Myosotis. Ai-je raison ?

- En effet, le fruit du Savon. Je vois que vous nous avez bien observé...

C'est vrai ça, il n'y avait pas encore pensé, mais ils s'étaient fait avoir en beauté. Tant par l'Ogre qui avait parlé d'eux à Papalrou et leur avait communiqué leur adresse de séjour, mais aussi par cet agent secret au regard d'ébène. Le jeune homme n'était pas vraiment enclin à accepter leur manque d'attention et de prudence...Orgueil, quand tu nous tiens.

- Je pense que nous serons parfaitement aptes à gérer les vagues d'adversaires. Vu de l'extérieur, le domaine n'a pas l'air très grand. L'idée est de progresser ensembles afin d'attendre Papalrou qui nous attendra au sommet.

- Et pourquoi est-ce qu'on ne passe pas par dehors pour arriver directement au sommet ?

- Papalrou a tout prévu. Il a chargé le danseur dont je vous parlais tout à l'heure de piéger les murs. Impossible de grimper.

- Donc on en revient à ma stratégie, certes simpliste, mais la seule que l'on ait. On y va par l'entrée principale, on détruit tout et repart comme si de rien était ! Trépignait Myosotis en tapant de ses talons sur le sol.

- En effet.

Hélios partit ensuite ouvrir la porte avec de ses retourner tout sourire vers les tueurs à gage. C'était la première fis que Myo' le voyait sourire, il était...encore plus mignon quand il n'était pas aussi sérieux...

*Hé mais à quoi est-ce que je pense là... ?! *

- Bien, on peut y aller ! Vous venez ?
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Royaume de Bliss, Everglades, district 4.

- Alors c'est là ? Je pensais qu'une ancienne maison de jeu aurait l'air plus...attractive...

- On est dans les Everglades je te rappelle, chéri. Tout a l'air sinistre ici.

Ça pour être sinistre, ça l'était. Retournés dans les Everglades, ils étaient rentrés tout les trois à l'intérieur pour finir par arriver dans le quatrième district. S'enfonçant un peu plus à l'intérieur, Myosotis et Scarlett continuèrent de suivre Hélios qui les guidait jusqu'à la demeure de Papalrou. Ils ne croisèrent pas grand monde en chemin, trois personnes qui eurent vite fait de s'éclipser dans une allée embrumée à la seconde même où ils avaient été vus. Un ivrogne forçant sur sa bouteille et manquant de se fendre la tête sur le pavé en titubant, même une vieillarde respirant avec difficulté et dont le visage rappelait celui des plus laides sorcières de contes. Sur la route, Hélios ne s'était pas arrêté et avait continué de prodiguer moult conseils aux tueurs à gage, leur disant maintes fois encore de se méfier de la fillette, du danseur et des potentiels pièges qu'ils pourraient trouver à l'intérieur. Ça pour être couvés ils l'avaient été, il ne connaissait ni Myo' ni Lady Scarlett mais ne pouvait s'empêcher de se montrer diligent et amical avec eux. Était-ce de nouvelles pratiques des services secrets que, d'en plus accepter la coopération avec deux vils assassins, se montrer courtois de la sorte ? Où était l'indubitable arrogance et les manigances sournoises si chères aux agents que l'on retrouve dans tout les romans que Myosotis avait lu en cachette durant sa jeunesse ? Soit cet Hélios avait raté sa vocation, ou alors il était très intelligent...Bon, et la carotte monétaire qu'il leur tendait sous le nez et leur avait promis avait un peu forcé leur jugement et les avait fait fléchir, il fallait l'admettre.

- C'est ici, le repaire de notre némésis.

- Que de grands mots pour un simple trafiquant...

En face d'eux se tenait la planque du criminel qu'ils recherchaient. Ancien club de jeu et piano-bar, il avait connu ses moments de gloire durant l'essor des Everglades mais a vite été déserté et abandonné de tous lorsque les quartiers prirent la teinte sanglante que le déclin leur a donné. Très longtemps squatté et investi par des clochards ou vagabonds, il a été réquisitionné de force par Papalrou et sa bande puis transformé en quartier général pour ses affaires. Voilà la brève histoire qu'Hélios leur avait raconté. C'était un grand bâtiment ressemblant vaguement à un manoir, le noir de la crasse et de l'humidité ambiante, de même que l'éternelle brume des rues, rendant impossible toute comparaison avec autre chose... Selon l'agent, des pièges avaient été placés sur les murs et le sommet, rendant impossible toute escalade. Et comme aucun des trois n'était capable de voler, il faudrait se contenter d'une approche plus brutale... Pas de videur ni de gardes devant la porte, ils devraient donc puis Lady Scarlett frappa délicatement à la porte, une plaquette de bois coulissa alors pour laisser place à une paire d'yeux globuleux...puis une odeur de poiscaille que Myosotis avait déjà senti par le passé. Une homme-poisson, il en était sûr !


- Vous voulez rentrer ? Vous avez le mot de passe ? Fit-t-il.

- Nous ne l'avons pas chéri, mais vas donc dire à ton chef que la soubrette qu'il avait envoyé me tuer s'est faite pincer en beauté !

- …..Je...euh...Attendez un instant.

Et il referma la trappe. De derrière la porte ils pouvaient néanmoins entendre un semblant d'agitation, plusieurs bruits de pas et des éclats de voix. Il était clair que le type derrière la porte était allé prévenir l'un de ses supérieurs et que les trois compères allaient se recevoir un charmant petit comité d'accueil.

CLAC !

Les verrous de la porte furent enfin débloqués et la porte leur fut ouverte. Les trois s'avancèrent prudemment, passant les uns derrière les autres, Lady Scarlett ouvrant fièrement la marche. Comme il s'y attendait, Myosotis découvrit que le vigile derrière la porte était effectivement un homme-poisson, une lamproie chétive qui les observait nerveusement avec sa bouche dentelée en forme de ventouse. Une fois la porte refermée il s'éclipsa un peu plus loin, les découvrir ce qui les attendaient. La pièce dans laquelle l'agent et les tueurs entrèrent était un grand hall somptueux, un lustre rayonnait au dessus de leur tête, éclairant les tapis rouges et or sur le sol ainsi que plusieurs vasques dans lesquelles torsadaient fleurs et autres plantes colorées. Sur leur droite, plusieurs néons clignotaient et ils entendaient aussi divers sons et tintements et se rendirent compte que cette antichambre était mitoyenne à une seconde salle dans laquelle était alignées plusieurs machines à sous, un billard autour duquel s'amusaient deux types et, au fond, un bar derrière lequel était affairée un homme en train de faire briller ses verres. Une serveuse habillée en tenue très affriolante tournaient entre les tables, un plateau à la main, sous l’œil hagard de certains messieurs encore attablés. C'étaient les deux seules pièces qu'ils pouvaient voir, face à eux deux portes fermaient l'accès à une troisième ainsi qu'une autre, sur leur gauche, plus petite.

- Alors ? C'est pas la classe tout ça ? S'écria une petite voix.

Le comité d'accueil, ça ils avaient bien été reçus. Une vingtaine de caïds habillés en costume noir s'alignaient devant, tous l'air bien décidés à en découdre. Ils étaient tous armés d'un sabre katana et aucun ne sortait vraiment du lot avec leurs coupes en brosse et leurs sourires menaçants. La voix fluette qui venait de s'adresser à eux ne pouvait décemment pas appartenir à l'un de ces types...

- Hé ! Par ici les vilains !

*Hm...hé mais...?! *

Sur leur droite, dans l'encadrement du passage vers la salle de jeux, se trouvait une petite fille qui mesurait à peu près la moitié du corps de Myosotis. Entièrement habillée de brun, elle portait sur sa petite tête un grand chapeau à antennes qui lui retombait jusqu'aux chevilles. Pieds nus, elle regardait Myo', Scarlett et Hélios d'un air revêche de ses petits yeux d'enfant, poings sur ses hanches. Elle ressemblait à...un petit insecte ?! La messagère dont parlait Hélios, c'était elle...Et c'était donc également elle qui avait envoyé cette fille à l'hôtel !

La petite fille !:

- J'vous cause les minus !

Myosotis soupira, désabusé par la situation. Il cria.

- La minus ici c'est toi, espèce de cafard. On est pas là pour parler à une gamine. Dis à ton boss de ramener ses fesses ici tout de suite ou ça va chauffer.

La provocation avait fait mouche, elle le dardait du regard en tapant du pied sur le sol. Curieusement, les types avec les sabres regardaient Myo' en écarquillant les yeux. De même que les joueurs dans la salle d'à côté s'étaient tous arrêtés, comme s'il avait dit quelque chose d'affreux. Était-ce parce qu'il avait manqué de respect à Papalrou ? Il leur en fallait peu...

- Tu...m'as traité de....cafard... ?!

Ah non, c'était de la réaction de la gamine dont ils avaient peur...Cette dernière explosa d'ailleurs sans attendre l'intervention de qui que ce soit en braillant à la mort.

- Non mais pour qui tu te prends l'aristo avec ta fourrure là ?! J'suis un scarabée ! T'es qu'un vilain ! Un méchant ! Une sale merde ! Je vais te casser la gueule et t'écrabouiller ! Et je te ferai bouffer tes talons !! Et pas par la bou...

- Ça suffit !

Lady Scarlett était subitement intervenu, tapant des mains, puis est venu se positionner devant Myosotis afin de le cacher des yeux de la petite furie. Il n'y avait plus aucun bruit, que ça soit dans l'antichambre ou le bar. Même les gardes à épées ne mouftaient ou ne souriaient plus. La belle écarlate avait certes ses pistolets de sortis, mais avait réussi à calmer la petite qui ne criait plus et la regardait, interloquée.

- Dis moi ma chérie, comment tu t'appelles ?

- Jocelyne.

- Et, est-ce que tu sais qui nous sommes Jocelyne ?

- Oui ! Je vous connais vous et le garçon-fille derrière ! Vous êtes des vilains ! Papa' il veut vous voir morts !

- Pourquoi ça ? Qu'est ce qu'on a fait de mal ? Dis moi.

- Vous avez tué l'Ogre pardi ! Et brûlé sa maison ! Et vous avez dû tuer Poucet aussi, on l'a pas retrouvé ! C'est méchant, j'aimais bien jouer avec lui ! Mais maintenant on les reverra plus et Papa' il est pas content après vous, alors il m'a demandé de vous écrabouiller !

- Alors c'est toi qui as envoyé cette dame jusqu'à l'hôtel ?

- Oui ! Même que c'est vrai et....Oh ! Vous l'avez pas tué aussi ? Qu'est ce que vous avez fait de Julie ?

- Ne t'inquiète pas, elle va bien. Simplement endormie.

- Et...c'est qui le troisième ? On le connaît pas ! On nous a jamais dit que y avait un troisième !

- Je m'appelle Hélios et...

- OH ?!

Ce fut au tour de Myosotis d'exprimer, une nouvelle fois, son mécontentement.

- On va pas discutailler trois heures avec la cafarde ! On est pas là pour faire du thé ou jouer au billard ! Tu veux nous tuer darling ? Et bah viens donc, on est venu exprès pour s'amuser un peu !

Jocelyne se mit à sourire de manière chafouine, piaffante et remuant ses pieds en sautillant.

- J'crois que c'est plutôt moi qui vais m'amuser ! Aller les gars ! Tuez les ! Je me charge de celui qui pète plus haut que son cul !

- J'ai toujours détesté les enfants !

Myosotis s'apprêtait à dérouler le long fouet de cuir caché à l'intérieur. Toutefois, au même moment, les vingts gaillards aux sabres chargèrent droit sur deux. S'arrêtant en pleine action, l'androgyne préféra tendre les bras en avant et expulser une vague de mousse, laissant s'échapper une myriade de bulles qui partit frapper cinq des sabreurs qui retombèrent en arrière. Incapables de bouger ou de reprendre leurs armes en main, l'élégant précieux partit en avant et sauta par dessus leurs têtes en prenant appui de son talon sur l'un des gars tombés au sol.

PAN ! PAN !

De son côté, Scarlett se mettait déjà à tirer et avait fait tombé quatre bretteurs ainsi que les rares personnes encore présentes dans la salle de jeux s'apprêtant à prêter main forte à leurs camarades. La serveuse et le barman avaient eu le temps de s'enfuir en hurlant et se cacher derrière le comptoir. La belle tueuse s'en donnait à cœur joie et, toujours aussi décontractée, esquivait chacune des estocs qu'on tentait de lui asséner. Et de cinq et de six ! Plus de la moitié y était déjà passé si l'on comptait ceux empêtrés et épuisés par la mousse du jeune De Ville. Un des hommes tenta une attaque par le flanc gauche mais fut rapidement contré en se recevant un splendide coup en pleine tête porté par le jeu de jambes vif de la lady. Myosotis avait l'air de s'en sortir également, il n'avait même pas déroulé son fouet et, également, se contentait d'éviter les coups qu'on lui envoyait pour ensuite se rapprocher et passer délicatement sa main sur ses assaillants, les imbibant de savon et les forçant à tomber comme des mouches. Ces types étaient loin, très loin d'être des flèches. Ils étaient lents, beaucoup trop lents pour tenir la cadence et rattraper Myo' qui sautait, passait de côté, esquivait tel un renard et frappait aussi rapidement qu'un serpent à l'aide de sa canne ou ses talons.

- Hé mais...Non ! Ça devait pas se passer comme ça !!

La tournure que prenait les événements ne plaisait pas du tout à Jocelyne qui, face à la fessée déculottée qu'était en train de se prendre ses sbires, était encore plus enragée que tout à l'heure. Son visage commençait à bien s'empourprer, un véritable paquet de nerf cette fille ! Ce qu'elle fit ensuite fut assez...inattendu. S'accroupissant par terre, elle attrapa son chapeau en forme de carapace d'insecte et se roula en boule à l'intérieur à la manière d'un cloporte.

*Qu'est ce qu'elle fait ?! *

Myosotis l'avait repéré en tournant subrepticement sa tête dans sa direction mais fut immédiatement déconcentré par un adversaire un peu plus nerveux que les autres qui agitait son sabre devant lui en essayant de se comporter comme un épéiste professionnel. Ce type prétendait plus qu'il n'agissait et cette pédante attitude ne l'aidait pas. Au contraire, elle rendait ses mouvements plus brouillons qu'autre chose.

- Vroum vrooooum !!

Jocelyne, littéralement devenue une petite balle insectoïde s'était alors mise à rouler. La gamine faisait fi des sabreurs vaincus tombés au sol et filait à toute allure droit vers Myosotis. À chaque fois qu'elle passait sur les corps jonchés au sol, elle rebondissait et prenait encore plus d'élan pour sa course folle. Toujours aux prises avec son gangster, Myosotis n'avait que peu d'attention sur cette sphère infernale qui lui arrivait en plein dans le dos et risquait de le heurter de plein fouet.

- Aller prend ça !

- Hnnggh... !

En un coup de canne bien placé, l'éphèbe avait réussi à se débarrasser de ce gêneur malappris qui retomba en arrière contre l'une des jarres disposées aux quatre coins du grand hall. Se retournant pour reporter son attention sur ses camarades, il fut surpris de se retrouvez nez-à-nez avec une grosse boule brune lui fonçant droit sur lui.

- Attention !

Tout était allé tellement vite, Myo' n'avait pas vraiment compris ce qu'il venait de se passer, la sphère fonçait vers lui mais Hélios sauta juste devant lui et asséna un gigantesque coup contre Jocelyne qui, toujours en boule, retomba juste devant en fissurant le sol. L'agent venait de le sauver en s'interposant et en contrant l'assaut de l'enfant !

- Va t'occuper des cinq restants avec Scarlett, je me charge de celle-là !

- Hm...je...d'accord. Obtempérant Myosotis.

Le jeune De Ville détestait qu'on lui dise comment procéder mais Hélios venait de le protéger...Jetant rapidement un œil vers la tueuse rouge, il remarqua qu'elle continuait de combattre de son côté, comme si elle ne s'occupait même pas de ses équipiers. Plus vite ils auraient abattu ces types, plus vite ils atteindraient Papalrou ! Contournant deux corps encore empêtrés dans la mousse, Myosotis changea sa canne en fouet et, en le faisant claquer sur le sol, se mit à courir vers Lady Scarlett pour lui prêter main forte.

- Maaaais euh ! Tu m'as fait mal !

S'en retournant vers Jocelyne, Hélios constata qu'elle n'était plus cette balle de flipper imparable et inarrêtable. Elle avait l'air bien tristounette à chouiner et renifler en attrapant les antennes de son chapeau avec ses petites mains blanches. La messagère releva sa tête vers Hélios en le dardant du regard.

- Et d'abord, t'es qui toi ?!

- Hélios, je suis là pour arrêter Papalrou, votre patron.

- Tu veux arrêter Papa ? J'te laisserai pas faire ! T'es ami avec la méchante en manteau de fourrure, j'vais te tuer aussi et te donner à manger à nos animaux !

Des animaux ?! Bien sûr qu'ils devaient avoir des animaux...Tout criminel qui se respecte dans le milieu doit décemment posséder son lot de créatures sauvages pour les exécutions ou pour intimider et dissuader quiconque de les approcher d'un peu trop près...Ceci dit, Hélios n'avait aucune idée de à quoi les animaux de Papalrou et sa bande ressemblaient... Pas le temps de réfléchir, Jocelyne se mettait en boule à nouveau et était prête à ressauter !

- Hm, essayons ça...

Se positionnant bien droit, l'agent secret se mit à fixer l'enfant redevenu sphère avec ses yeux noisettes. Elle reprenait son élan et s'apprêtait à ressauter. Esquiver ne servirait à rien, Jocelyne heurterait un mur et elle rebondirait avec encore plus d'élan. Non, il fallait la battre à son propre jeu et la forcer à s'arrêter ! Hélios faisait le vide et inspira un grand coup, Jocelyne repassait à l'assaut ! Quelle ne fut pas la surprise de la petite lorsque, en voulant frapper le torse du garçon, fut renvoyée en arrière et retomba à l'endroit exact où il l'avait repoussé en premier lieu. Sans quitter sa forme ronde, elle lui criait à l'intérieur de son chapeau, déconcertée.

- Hé ! C...comment t'as fait ça ?! T'as même pas bougé, j'peux te voir à travers mon chapeau !!

- J'utilise le Tekkai. Grâce à cette technique mes muscles deviennent aussi résistants que du fer, tu n'arriveras jamais à percer cette défense. S'il te plaît, arrête de te battre.

- Jamais ! Je...j'arriverai quand même à te faire tomber !

BUM ! BUM ! BUM !!

Et Jocelyne se remettait à sauter. Une fois, deux fois, trois fois. Elle ne désespérait pas et revenait toujours à la charge contre le corps d'Hélios. Le Tekkai, une des nombreuses techniques spéciales du style Rokushiki qu'apprend le Cipher Pol à ses agents secrets, un style de combat rapproché avancé essentiellement basé sur l'esquive et les attaques rapides. Le Tekkai était une des rares techniques de défense de ce style et, bien qu'empêchant la personne de se mouvoir, lui conférait une résistance digne de l'acier. Pour l'instant, Hélios maîtrisait seulement le Tekkai mais n'avait pas l'air d'avoir besoin d'autre chose contre Jocelyne. La cafarde se bornait à réessayer à chaque fois, ses coups se faisant de moins en moins forts. Elle avait choisi de continuer, elle devrait assumer ce qu'il allait lui arriver...

- Je suis désolé Jocelyne...

Quittant la posture du Tekkai, Hélios détendit ses muscles et, alors que l'enfant sautait une nouvelle fois, lui asséna un formidable coup de pied qui la fit repartir en arrière, passant à toute allure à l'autre bout de la pièce et brisa le billard qui se trouvait dans la salle de jeux. Myosotis et Scarlett s'en étaient arrêté, ainsi que les deux derniers épéistes restant. Ces derniers en firent tomber leurs lames et, en lâchant un dernier cri pleutre, préférèrent s'enfuir par la porte d'entrée. Myo' jeta un œil à la petite, elle était complètement sonnée et le coup que lui avait donné Hélios l'avait complètement assommé, elle ne se relèverait plus pour les gêner...

- Hm, bien joué darling. J'aurais bien aimé me charger de cette enfant moi même !

- Je n'avais pas d'autre choix, elle n'écoutait rien...

- Que fait-on à présent ? Demanda Scarlett en s'amusant à faire tourner un de ses pistolets autour de son index.

C'est vrai que la question n'était pas idiote, il y avait deux portes, une grande et une petite, et aucun des trois ne savaient laquelle emprunter pour retrouver Papalrou...

- Séparons nous, on couvrira plus de pièces. Hélios et moi on passe par la grande ici, on tombera certainement sur une seconde grande salle. Et Scarlett je te propose de passer par la petite là-bas. Des objections ?

- Aucune. Fit l'agent.

- Moi non plus chéri, alors j'y vais !
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- Moi non plus chéri, alors j'y vais !

En entrant dans cette nouvelle pièce, Lady Scarlett était loin de s'attendre à y trouver un grand bassin d'intérieur, ceinturé par des galets, pierres et autres cailloux ronds. Des petites cascades zen en bambous ainsi que des arbustes nains parfaitement taillés décoraient la pièce ça et là, lui donnant une touche délicate et raffinée qui tranchait totalement avec l'ambiance grivoise et criarde de celle du bar, avec ses serveuses, ses jeux et ses lumières.

*Quel étrange endroit... *

Une fontaine en forme de gueule de Roi des mers, dans un coin de la pièce, laissait s'écouler un mince filet d'eau directement dans le bassin, un léger son rendant l'atmosphère de la chambre encore plus décontractante. Quel était ce lieu silencieux tout droit sorti d'une histoire merveilleuse ? Continuant sa progression, Scarlett marchait à présent sur un chemin de dalles, entourées de sable blanc, qui semblait conduire à la marre.


*Qu'est ce que c'est que ça ? *

Sur sa droite, elle ne l'avait pas vu en rentrant...Des gamelles ! Trois bols de terre cuite disposés les uns à côté des autres rempli de ce qui semblait être des fruits séchés et des granulés pour animaux. Est-ce que cette pièce appartenait à un animal ?! Au dessus des bols étaient inscrits trois noms : Lulu', Laulauw et Yamyam'. Ces noms, ils conviendraient parfaitement pour des chiens, ou même des chats. Mais il n'y avait pas l'ombre d'un mammifère, et qu'est ce qu'ils pourraient bien faire d'un aussi grand point d'eau ? Ceci dit, Papalrou aimait faire les choses en grand, il aurait bien osé...Mais pas la moindre trace non plus de paniers ou de coussins sur lesquels ils auraient pu se reposer. Également, les bonsaïs étaient bien trop petits pour que des oiseaux se posent ou s'y perchent. Il ne restait que le bassin...Des poissons, non jamais ils ne sortiraient jusqu'aux gamelles. À moins que...


Crrrr ! Crrrr !!

- Ah !

Les interrogations de Scarlett prirent subitement fin lorsqu'elle découvrit enfin les bêtes à qui appartenaient cette antre. Jamais elle n'en avait vu de pareils, elle ne put s'empêcher de crier de surprise lorsqu'elle les vit sortir de l'onde. Les vils étaient bien cachés depuis tout à l'heure et s'étaient bien gardés de l'accueillir...Des crabes, trois crabes étaient sortis de l'eau ! Ils étaient énormes, les plus gros et imposants qu''elle n'avait jamais vu. Possédant un peu moins d'un mètre de largeur, chacun d'eux possédaient leur propre apparence on ne pouvait plus singulière.

*Des crabes de Grand Line ! *

Jamais elle n'avait entendu parler de ce genre de créature peuplant les mers des Blues, il était impossible que ce genre de bestiole puisse vivre dans ces contrées. Le premier possédait une carapace entièrement blanche mais le reste de con corps était aussi carmin que la robe et les cheveux de Scarlett. Il la fixait à l'aide des billes jaunes qui lui servaient d'yeux. Le plus curieux sur cet arthropode, c'était possiblement ses pinces. Sa gauche était petite, presque ridicule quand on regardait la seconde, presque aussi grande que lui. Il s'amusait à l'ouvrir et la refermer, la faisant claquer. Le second crabe, tout aussi grand que son pair, avait de toutes petits pattes situées sous sa grande carapace blanche ressemblant à un casque. Il n'avait pas l'air d'avoir deux pinces, seulement une espèce de vrille ronde en forme de bouclier. Celui-ci ne provoquait pas Scarlett et se contentait de coller de près le rouge. Le dernier, légèrement plus petit que les deux autres, ne possédait pas de carapace aussi grosse que les deux autres. Entièrement violet, on pouvait voir ses deux yeux globuleux bien proéminent au dessus de sa tête, et avait également deux pinces grenats très pointues et semblant aussi aiguisée que des poignards. Il essayait de se rapprocher des deux autres mais sautillait sur place dès que le blanc se tournait dans sa direction.


Le trio infernal ! :

*Qu'est ce qu'ils font là ? Hm, pas le temps de jouer avec ces choses ! *

- Navrée mes jolis, mais ce n'est pas vous que je cherche !

Aussi, Scarlett s'apprêtait à repasser par la porte par laquelle elle était passée afin de rejoindre Myosotis et Hélios, mais le violet, bien nerveux, sauta subitement face à elle pour partir se positionner juste dans l'encadrement, l'empêchant de repartir.

- A quoi tu joues ?!

Crr !!

- Tu me laisses pas le choix !

PAN !

Elle tira un coup en sa direction mais, au même moment, celui à la grosse pince s'élança à son tour. Surprise, elle en fit dévier le coup qui partit briser un des pots de bonsaï et faire tomber l'arbre ainsi que son terreau directement dans la gamelle de Lulu'. Le crabe blanc et rouge, bien énervé, gesticulait. Est-ce que c'était lui Lulu ? Aucune importance, cette balle elle ne la raterai pas ! Pointant son pistolet sur la bête qui se trouvait face à elle, elle tira à nouveau.

PAN !

*Hé mais ?! *

Cette fois, ce fut le crabe-casque qui se positionna juste devant et, à l'aide de son unique pince-bouclier, protégea son ami et dévia le coup de feu, renvoyant la balle sur une autre gamelle. C'est celle de Laulauw qui cette fois se brisa en mille morceaux, faisant voler les granulés un peu partout autour.

*Lui peut contrer mes balles, le deuxième saute beaucoup trop vite, et le troisième peut me lacérer avec ses pinces...Hé mais ?! *

Ces trois là avaient développé une certaine technique de défense assez intéressante. Le violet se plantait dans la peau à l'aide de ses pinces pointues, Lulu' arrivait pour déchiqueter avec sa grosse pince, et le blanc protégeait les deux autres en cas de coup dur. Il fallait avouer que ça avait le mérite d'être efficace. Enfin, c'est ce que Scarlett pensait juste avant que...


Crrr !! Crrr !! Pestait le violet en secouant ses pinces devant la gamelle brisée, c'était lui Laulauw ?

Crrr !!! Sifflait Yamyam, étant le seul crabe restant que Scarlett n'avait pas encore identifié.

Ils étaient en train de se...disputer ?! La belle tueuse n'en revenait pas, ses adversaires étaient vraiment en train de se chamailler justement elle. Laulauw était en train de pointer Yamyam' de la pince et se trémoussait à l'aide de ses pattes pour tenter de se jeter sur Yamyam. Lulu, entre eux, jouait le garde-fou pour que les deux évitent de s’entre-tuer. Parfois, Scarlett jurait que Lulu' lui lançait des petits regards plaintifs, comme appelant à l'aide. Et voilà que les deux se mettaient à secouer Lulu' comme un prunier, comme pour la rapprocher plus près.


*Mais à quoi ils jouent... ? *

Lady Scarlett avait vraiment l'impression d'assister à une scène de ménage, comme une épouse qui essaie d'empêcher son mari de sauter à la gorge de son amant. Ces crabes faisaient la même chose ! Est-ce qu'une histoire d'amour se cachait également là dessous ? Bah, aucune importance, ça n'était pas ça qui allait stopper Scarlett. Au contraire, ils avaient laissé apparaître et creusaient eux-mêmes la faille dans leur forme de défense jusque là parfaite. Autant en profiter. Lequel devait-elle frapper en premier ?

*Hm, trouvé ! *

Pointant ses deux pistolets droit vers Lulu', elle tira deux balles en même temps qui filèrent droit vers le crustacé. Trop occupés à se quereller comme des charretiers, ni Laulauw ni Yamyam' n'eurent le temps de s'interposer pour protéger leur aimée qui n'eut d'autre choix que de réceptionner les balles de plein fouet. Fort heureusement, Lulu' possédait une carapace assez épaisse pour que les balles ne la tuent pas, mais néanmoins renvoyée en arrière contre le mur et retomba tête la première sur un bonsaï pin noir qu'elle fit basculer, un autre pot de brisé ! En regardant Lulu se faire assommer et retomber sur le sol, Laulauw et Yamyam s'arrêtèrent tout d'abord de bouger, n'ayant pas compris ce qui venait de se passer. Réalisant ensuite, ils se retournèrent vers la demoiselle rouge qui leur lançait un charmant sourire chafouin.

- Oups, désolée...

PAN !

Tirant à nouveau, cette fois les balles fusèrent droit vers Laulauw. L'idée de Scarlett était simple et elle fonctionnait à merveille : exploiter leurs différents émotionnels. Battre Lulu' en premier laissait les deux autres vulnérables et inaptes à répliquer. Yamyam ne protégerait jamais Laulauw, son rival, ce qui le rendait faible et sensible à tout les assauts possibles. Ainsi, il ne restait à présent plus que Yamyam, qui ne pouvait attaquer. Reculant face à Scarlett, le crustacé restant ne faisait pas le poids et, malgré sa pince-égide, ne résista pas au coup de pied de la belle, qui l'envoya valser jusqu'au mur d'en face, juste avant de retomber dans le bassin.

Le triangle amoureux avait été vaincu. Toutefois, quelque chose vint piquer la curiosité de Scarlett, quelque chose qu'elle n'avait pas perçu, trop focalisée sur les animaux...


*Hm ? De la musique... ? *
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Après avoir délaissé Scarlett, Hélios et Myosotis s'en allaient vers les grandes portes qui se tenaient devant eux. La salle juste derrière promettait d'être bien grande, sans doute la pièce la plus grande de tout le domaine. Papalrou n'était plus bien loin ! Ils avaient mis hors jeu les hommes qui se trouvaient encore sur place, et son premier lieutenant avait été mis hors-jeu grâce à l'agent du Cipher Pol, il n'en restait plus qu'un autre. Peut être n'était-il pas là, il n'avait même pas daigné venir aider sa consœur...

Poussant les portes et quittant le hall, Myosotis et Hélios tombèrent dans une immense salle de bal. Elle était magnifique, un deuxième lustre à pampilles, cette fois plus grand et décoré que celui de l'antichambre, trônait en plein milieu et illuminait les murs de la même manière qu'une boule à facette. Sur les murs, de nombreuses colonnes sur lesquelles étaient appuyées des statues dorées d'hommes en toge, tous musclés et virils comme jamais. Tendant les bras en l'air, Myosotis remarqua que les statues tenaient entre leurs mains des vases avec, à l'intérieur, des stroboscopes éteints. Le reste des murs la salle était décorés de tentures et autres rideaux chamarrés de vermeil, de violet et de pourpre.


- Ça ressemble plus à une décoration de sauna pour hommes qu'un salon de danse !

- Je suppose que tu dois le savoir mieux que moi...

- Espèce de...

CLUNG !

Un bruit sourd retentit subitement, empêchant Myo' d'achever son insulte. Un bruit de chaîne qui se déroule se fit alors entendre provenant d'au dessus de leurs têtes.

- Attention !

- Hhh !

Gémissant de surprise, l'androgyne fut poussée en avant par Hélios et retomba en avant sur le sol, lâchant son fouet devant lui. Il n'avait pas eu le temps de voir ce qu'il se passait au dessus de leurs caboches quelques secondes plus tôt, pourquoi est-ce qu'Hélios l'avait poussé ?! Ramassant son arme, il se retourna pour constater avec stupeur qu'une grande cage rectangulaire était tombée à l'endroit précis où ils se tenaient. À l'intérieur, Hélios se retrouvait prisonnier. Il l'avait poussé pour le sauver ! C'était la seconde fois qu'il lui venait en aide depuis qu'ils étaient arrivés dans ce manoir...

- Un piège, comment on va faire pour te sortir de là ? Fit Myo' en se relevant.

- Je...je ne sais pas ! Je peux pas plier ces barres ou les détruire, elles sont trop solides. Mais si cette cage est tombée ça veut dire que quelqu'un a actionné ce piège.

- Yohohohoooo ! Tout juuuuuste mon chou !

Myosotis se retourna pour voir qui venait de crier et d'émettre ce rire suraiguë mais la pièce fut instantanément plongée dans le noir.

*Qu'est ce que c'est cette pièce ?! *

Le lustre s'illumina à nouveau mais, cette fois-ci, pour diffuser de fins traits de lumières à travers la salle, les lasers colorés traversaient les ténèbres et donnait à l'endroit l'allure d'une toile d'araignée phosphorescente. Les stroboscopes dans les vases des statues s'allumèrent un à un pour venir se planter droit sur le nouveau personnage qui venait d'entrer en scène au beau milieu de la piste de danse. Myosotis et Hélios ne s'attendaient ni l'un ni l'autre à trouver un homme comme lui dans un endroit pareil. Tout de fuchsia vêtu, il était svelte, élancé et possédait un ventre ainsi que de longues jambes musclées. Habillé d'une simple veste queue-de-pie ouverte à motifs de cartes à jouer, il n'avait pas de chemise et laissait ses pectoraux à la vue de tous. Son pantalon mauve se moulait parfaitement autour de ses cuisses et ses mollets et il était perché de grandes bottes à talons compensés.

Le beau gosse viril en question:

*Mais qu'est ce que c'est que ce type ?! *

Son visage était savamment maquillé. Myo' ne savait pas vraiment ce qu'il était sensé regarder entre ses lèvres peintes de rose, ses yeux soulignées au khôl, ou les deux étoiles sous son œil gauche. Et le clou du spectacle : sa tête, avec une chevelure d'un rose criard qui tombait en cascade dans son dos, gonflé et bouffant sur le haut de son crâne. À côté de lui, même Myosotis possédait un semblant de virilité. Posant en tendant le bras vers eux, il leur souffla un baiser avant de recommencer à parler :

- Aaaaw, sans voix n'est-ce pas ?

Sans voix ?! Pas vraiment non, quand on le voyait on avait plus l'envie de s'enfuir à toutes jambes. Hé mais...Myosotis se souvint des dires d'Hélios, le second bras-droit de Papalrou, le danseur. Est-ce que c'était lui ? Vu son apparence, ça ne faisait aucun doute.

- Je peux savoir à qui j'ai affaire ?

- Mais bien sûr ! Je suis le grand Richie ! Et vous n'irez pas plus looooin !

Il avait en plus de ça l’horripilante manie d'accentuer certaines de ses syllabes en changeant son ton et reprenant une voix de fausset stridente et désagréable.Suite à cette présentation, il tournoya sur un pied, tendant son autre jambe. Le jeune De Ville avait vu juste, c'était bien le danseur dont avait parlé Hélios. Il n'avait pas l'air si redoutable que ça...

- Ne rendez pas vos affaires plus compliquées. On a battu votre collègue dans la pièce d'à côté. Je suppose que vous ne voulez pas finir comme elle, hm ?

- Ooooouh ! Oui, j'ai entendu le vacarme que vous avez fait C'était ho-rri-ble ! Pauvre Jocelyne...Mais je ne serai pas aussi facile à vaincre que cette petite ! Vous voulez libérer votre ami ? Rien de plus simple, j'ai ici la clé qui permettra de déverrouiller la cage. Si vous la voulez, venez donc la chercher ! Muuuuusique !

Richie frappa dans ses mains et frappa en même temps du pied sur le sol. Sur leur droite, deux rideaux s'ouvrirent pour laisser place à un bien étrange dispositif. C'était un escargophone Den Den de taille moyenne sur lequel on avait greffé, à la place du combiné dont on se servait pour communiquer à distance, un gigantesque cornet de gramophone. Claquant du doigt, le danseur ordonna à l'appareil d'ouvrir la bouche et de commencer à diffuser la musique.


Musique de Richie !

Au même moment, dès que la musique commença à se jouet, Myosotis prit de l'élan et s'élança en courant droit vers l'homme rose. Contre toute attente, il ne bougeait pas et....se mit à chanter.

« Je crois bien, mon joli,
Que tu n'as pas compris.
Je parlais de nous battre,
Mais pas de nous frapper ! »


- Mais à quoi tu joues espèce de taré ?!

Myosotis s'était arrêté et regardait Richie faire d'actifs ronds en bougeant son bassin, ses bras en l'air. Hélios non plus, dans sa cage, ne comprenait plus rien à ce qui se passait.

« Mon mignon, écoute moi bien.
Si tu veux récupéré la clé...
Tu devras chanteeeer ! »


- Hein ?!

Myo' entendit Hélios pouffer loin derrière lui. Il avait le beau rôle l'agent, enfermé derrière les barreaux à rien faire, juste attendre qu'on vienne le libérer ! Il mériterait presque que l'éphèbe ne l'abandonne à son sort. Une bataille musicale, c'était donc ce que voulait Richie ? Mais qui en serait le juge, c'était tout bonnement ridicule ! Rien ne forçait Myosotis à accepter, non. Il allait le forcer à lui donner la clé. Il n'avait pas à batifoler et chanter avec un type aussi ridicule.

- Je n'ai pas le temps pour jouer à tes inepties !

- Yohohoooo !! Tu as peur de perdre ? Hm, après tout je comprends, personne ne peut me vaincre. Personne ne peut être plus FA-BU-LEUX que moi. Même pas toi...

- ….Pardon ?

- Haaaaan. Tu m'as bien entendu, je brille plus que toi ! Ha-ah !

Là par contre, ça changeait la donne...Richie venait clairement de dire à Myosotis qu'il était moins beau, moins doué et moins brillant que lui. Et ça c'était quelque chose qu'il n'était pas prêt à accepter. De toutes les choses possible, être sous-estimé était ce que détestait le plus l'androgyne en manteau de fourrure. Ça avait le don de le mettre dans des rages folles et jamais, ô non jamais, il ne laisserait cette toupie folle s'en tirer sans lui faire mordre la poussière. Il avait survécu à un assaut de révolutionnaires à Luvneel, à une tueuse à gage à Suna Land, à une loutre sur une forêt d'East Blue, cet imbécile et sa voix de crécelle ne seraient que de brefs contretemps. Il allait le vaincre, et libérer Hélios vite fait, bien fait. Myosotis rembobina son fouet et, son arme redevenue une canne, lança l'objet derrière lui avant de sauter sur la piste de danse. Toutes les lumières braquées sur les deux adversaires.

« Écoute darling, je le répète,
Donne moi la clé tout de suite.
Face à moi, aucune chance,
Tu tomberas bien vite !
 »

« Choupi, j'ai bien du mal à saisir,
Est-ce le manteau de ta mère
Ou tes talons aiguilles
Qui devraient me faire frémir ? »


Tournoyant et virevoltant, les deux dansaient en même temps pour étayer leurs chants. Richie dansait clairement mieux que Myosotis, mais l'androgyne possédait une voix bien plus cristalline et agréable à écouter. Hélios, dans sa cage, profitait du spectacle. Au fur et à mesure qu'il tournait, Myo' lâchait discrètement quelques bulles du revers de ses manches. Les lumières clignotantes et scintillantes ne permettait pas à Richie de le voir faire, ce dernier en plus de ça trop occupé à faire des arabesques. L'androgyne envoyait les bulles dans l'obscurité, sur le sol de la piste de danse autour d'eux afin de former un cercle un peu plus restreint.

- Yohohooo !!

« Je vois pas ce qui te fait rire,
J'devrais te prêter une psyché.
Je sais pas si tu t'es déjà regardé,
Mais ton style me fait vomir.

Par quoi devrais-je commencer ?
Certainement ton affreuse couleur.
Oui, avec ta choucroute toute rose,
T'es vraiment laid à faire peur !
 »

Les pics vicieux que lançait Myo' dans ses dernières paroles avaient fait mouche, Richie s'en était arrêté de gesticuler comme une grande grue en pleine parade nuptiale. Il le regardait en serrant les poings et pinçant sa bouche maculée de maquillage.

« Et toi est-ce que tu t'es vu ?
Avec ton allure de gothique
Et tes manières pathétiques
Ça m'étonne qu'on t'ait déjà voulu !

Ceci dit ce n'est peut être pas surprenant,
A en juger par ta manière,
De remuer tes miches et
De marcher en pavanant ! »


Myosotis était sur la bonne voie, provoquer Richie semblait être le meilleur moyen de le faire tiquer.

« Tu veux parler de miches ?
Mais regarde ton déhanché...
Dis moi darling, est-ce que t'as déjà pensé
A t'vendre ? Tu deviendrais riche !

J'ai pas besoin de faire la tournée des bars,
Pour avoir un semblant d'espoir.
Je suis sublime et j'ai la classe.
Tu n'es rien d'autre qu'un vantard.

Danse comme une autruche,
Chante comme une perruche !
Pendant ce temps je ferai abstraction,
Illuminerai le monde de ma perfection !
 »

- Hnng...NON ! NON ! ET NOOON !

Richie hurlait et vociférait alors que la musique était toujours en train de défiler. Il ne dansait plus et, au contraire, frappait le sol de ses pieds. Était-ce la perspective de s'être fait traité d'oiseau qui le dérangeait, ou alors de coureuse de remparts faisant secouant ses fesses pour recevoir des compliments dans tout les bars de Bliss ? Hm, certainement les deux...Son visage virant au rouge pivoine, il n'avait aucune envie de rire ou de valser, mais plutôt d'étriper cet arrogant vaniteux et brûler son manteau.

« J'vais te rosser et t'étriper,
Sale merdeux mal éduqué !
Tout ce que tu devrais faire,
C'est plutôt apprendre à te taire !

Tu crois que le monde doit t'obéir,
Et répondre à tout tes désirs ?
Sache que l'monde en a rien à carrer
D'un aristo mal habillé !
 »

Myosotis, sûr de ce qu'il faisait, se contenta de répondre en éclatant de rire.

« Pitié pas de conseil vestimentaire
D'une folle tordue qui n'fait que braire !
Mon avis, va te rhabiller.
En plus tu n'es même pas bien musclé !

À t'voir on dirait un gigolo,
Avec tes chaussures,
Ton torse à poil,
Et ce pauvre début d'abdos.

Non c'est vrai, fais un effort.
Essaie d'avoir un peu de respect,
Et d'avoir une autre allure,
Que celle d'une vieille prostituée !
 »

- HIIII !! Toute ma vie on m'a traité et insulté comme ça ! J'vais pas te laisser faaaaire ! RAAAH !!

Et continuant de brailler telle une cantatrice soprano en plein récital, Richie se rua droit sur Myosotis qui, au dernier moment, fit un pas de côté.

- Huhu, et non !

Et le piège formidable qu'avait préparé Myo' se déclencha enfin. Voilà pourquoi il avait préparé ce cercle de bulles tout autour de leur piste, parce que tôt ou tard ils devraient passer à l'action. On ne pouvait pas danser éternellement ! Richie avait continué sa course puis glissé sur le sol mousseux en criant une énième fois. Il s'étala ensuite sur le sol pour s'empêtrer dans les bulles et le savon répandu par le De Ville.

- Aaah...Non..je...Non !

- L'amer goût de la défaite, ça fait mal hm ?

S'accroupissant pour récupérer la en fouillant la poche du veston, Myosotis ne put s'empêcher à quoi aurait ressemblé le duel si Richie n'avait pas décidé cet interlude musical...Il aurait dû composer avec un danseur aussi fou qu'un ratel enragé, ça n'aurait pas été plus beau à voir... En repartant vers la cage d'Hélios, il ramassa sa canne qu'il avait lancé au sol plus tôt.

- Alors, qui est FA-BU-LEUX maintenant ?

- Exploiter mes faiblesses et m'insulter...Vous...êtes pire qu'un serpent ! Articula-t-il péniblement, sa vigueur aspiré par les bulles de savon.

- On ne m'appelle pas Cruella pour rien, darling !
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- Qu'est ce que c'est tout ce remue-ménage ici ?

Lady Scarlett était arrivée lorsque le duel de paillettes et d'insultes fut terminé. Myosotis avait libéré Hélios de sa cage et, une fois la musique terminée, se chargea d'endormir Richie avec l'une de ses fléchettes anesthésiantes. La tueuse se rapprocha de ses deux équipiers.

- Rien d'important, un simple contretemps.

- Tu chantes plutôt bien je dois l'avouer.

- Roh ! La ferme !

- Tu as chanté contre ce type ? Alors c'était ça la musique...Haha, j'aurais bien aimé voir ça !

- Je ne pense pas non...Et toi ? Qu'est ce que tu as trouvé ?

- Rien, la porte menait à une impasse, une salle occupée par trois crabes récalcitrants.

- Des crabes ? Qu'est ce que Papalrou peut bien faire avec des crabes.... ?

- Aucune importance ! On sait qu'on est sur le bon chemin, le bureau de Papalrou ne doit pas être bien loin...

- Hé ! Ils sont là ! Arrêtez les !

La lumière était revenue dans la salle et, la porte derrière la piste de danse s'ouvrant à la volée, une vingtaine d'autre bretteurs déboula pour leur faire face. Un second comité pour les empêcher de progresser. Myosotis se disait bien que l'accueil qu'on leur avait fait demeurait un peu trop léger pour un criminel soit disant fortiche. Ceci dit, cette brochette de gardes n'avaient pas l'air plus finaude que la précédente. Et ceux là n'étaient même pas accompagnés d'un lieutenant !

- Encore des larbins... fit Scarlett.

- Arrêtez, nous ne vous laisserons pas passer ! Fit un chauve avec un cache-œil et une sévère cicatrice sur la joue droite.

« Merci pour votre attention Jones mais ça ne sera pas nécessaire. Conduisez plutôt ces gens jusqu'à mon bureau si vous voulez vous rendre utile. Quant aux autres, vous pouvez partir. Merci. »

Une voix...Elle raisonnait depuis les vases des statues, elles devaient être munies de haut-parleurs en plus de ça. Ce Jones ne faisait plus le fier après avoir reçu cet ordre ! Papalrou, c'était lui, ça ne faisait aucun doute. Entendre sa voix ne rassurait pas vraiment Myo', mais il n'avait plus d'autre choix à présent. Il était venu pour le mettre hors d'état de nuire, pas pour se dégonfler au dernier moment ! Jones ordonna aux autres de s'en aller, ce qu'ils firent sans hésiter, avant de demander aux trois intrus de le suivre. Derrière la salle de bal se trouvait un long, un très long couloir dont les murs étaient tapissés de peintures. Myo' ne put vraiment les admirer, Jones ouvrit une seconde porte et les incita à rentrer.

- Le bureau du patron. Fit-il avant de détaler en repassant vers le salon de danse.

Le bureau de Papalrou, ils y étaient. Après avoir dû affronter des sbires et les loufoques lieutenants, ils y arrivaient, la fin de leur escapade. Le bureau de Papalrou était grand, très grand mais aussi assez lugubre. Mal éclairé, plusieurs tentures et drapés carmins flottaient ça et là. L'endroit n'affluait pas sous la décoration, mais les rares ornements qui étaient exposés donnaient la chair de poule. Un crâne d'on ne sait quel animal au dessus de la porte, un portrait d'un ancêtre à faire froid dans le dos, une vitrine sur la droite remplie de fioles et de flacons qui contenaient des...grains de café ?! C'était quoi cette collection ridicule ? Et il était là, assis derrière un imposant bureau d'ébène : Papalrou. Il était entrain de lire calmement des papiers et buvait en même temps une grande tasse rempli d'un café qui, en vue de la fumée qui s'échappait, semblait brûlant à souhait. Par moment, il en prenait une gorgée, sans vraiment faire attention aux nouveaux venus dans son bureau.

Bureau de Papalrou:

C'était un grand homme élégamment vêtu d'une chemise bleue canard avec veston, d'un pantalon noir et d'une cravate d'un blanc aussi immaculé que ses cheveux coiffés en bataille. Impossible de voir à quoi ressemblait l'intégralité de son visage, ses yeux était recouverts par une étrange visière à interstices rougeoyantes. Le criminel brisa enfin le long silence qui commençait à devenir gênant :


Papalrou ! :

- Alors comme ça c'est vous les fouineurs qui ont fait irruption chez moi...Je vous ai sous-estimé, je m'en excuse. Je ne m'attendais pas à ce que l'envoyée de Jocelyne échoue.

Il but une autre gorgée de café. Ni Myo', ni Scarlett, ni Hélios ne pipait mot.


- Toutefois...l'Ogre ne m'avait pas parlé de vous. Il désigna Hélios. Qui êtes vous ?

- Je travailles pour le Cipher Pol, on m'a demandé de vous arrêter.

- Hm, je comprends enfin pourquoi l'Ogre a été trahi, ses deux employés avaient trouvé un plus gros poisson à ferrer...

- Ce n'est pas vraiment passé comme ça, mais c'est une manière de voir les choses.

Papalrou émit un petit rire silencieux tout en faisant tourner sa tasse de ses doigts.


- Peu importe vos raisons. Vous avez tué un partenaire, et c'est pour moi tout à fait inacceptable. En plus de ça, vous avez décidé de venir jusqu'à moi et vous avez eu le culot de vous en prendre à mes amis.

- Et c'est pour ça que vous êtes venu à leur secours, hum ?

- Comme je vous l'ai dit, je vous ai sous-estimé. Dois-je m'excuser à nouveau ?

- Pas vraiment, intervint Scarlett. Nous ne sommes pas venus jusque là pour des excuses.

- Vous vous doutez bien que je ne me laisserai pas attraper sans rien faire, ma belle !

Il se leva. Myosotis, en face de lui, n'en démordait pas et continuait de le foudroyer de son regard hautain.

- Quand on regarde la vitesse à laquelle sont tombés vos lieutenants vous devez au contraire vous surestimer...

- Hm, soyez-en juge alors, petit prétentieux.

Gardant toujours sa tasse fermement dans sa main, Papalrou se leva d'un seul bon de son siège pour tendre son autre bras vers Myosotis. Soudain, du revers de sa manche émergea une longue corde claire qui, telle une vipère, serpentait droit vers le garçon. Jamais il n'avait vu pareil pouvoir ! Est-ce que ce type détenait aussi les pouvoirs du Fruit du Démon lui permettant de produire des cordes ?! Le filin allait beaucoup trop vite et s'apprêtait à s'enserrer autour de son cou fragile.


- Non !

Et une fois encore, Hélios vint au secours de Myosotis tel un chevalier blanc dévoué à son service. Le poussant de côté, l'androgyne fut réceptionné par Lady Scarlett et les deux reculèrent de trois pas. La corde tentaculaire qu'avait lancé Papalrou se resserrait autour du col d'Hélios, tournant sa tête vers les tueurs à gage en souriant.


- Tss...Et en plus on a besoin d'être défendu...

- Que...Qu'est ce que c'est que ça ?! Cette corde ?

- J'ai jamais vu ça... !

L'autre ria une seconde fois. L'étreinte de la corde se faisant plus importante pour Hélios, il commençait à suffoquer.

- Le Rope Action. Une technique bien utile qui me permet de jouer des petits tours de cordes.

*Ça n'a rien à voir avec un fruit du Démon alors...Comment est-ce qu'il fait ça ?! *

- Reposes le immédiatement !

- Hm, comme vous voudrez ma jolie.

D'un geste de la main, Papalrou tira la corde vers lui, et Hélios avec. Lorsque l'agent arriva à sa portée, il lui asséna un coup de pied qui le renvoya droit vers la porte qu'il brisa en mille morceaux, atterrissant jusque dans la salle de balle, roulant près de Richie. Horrifié, Myosotis comprenait enfin pourquoi ce type était aussi craint de ses sous-fifres, en plus de maîtriser cette étrange capacité de cordages, il avait l'air de s'y connaître en arts martiaux également. Pas besoin de réfléchir bien longtemps pour deviner comment il était devenu gros bonnet...

- Hélios !

- Hhh..

Scarlett pointa ses pistolets vers leur adversaire, prête à tirer, mais ce dernier fut bien plus rapide. Avant qu'elle ou Myosotis ne puisse réagir, Palaprou renvoya une nouvelle corde afin de la désarmer. L'homme s'élança en avant et repoussa Myosotis d'un simple revers de la main sur sa joue. La claque le fit basculer en arrière et il en lâcha sa canne qui tomba un peu loin avec les débris de la porte.

- Qu'est ce que vous faites ?!

En se retournant, le jeune homme vit que Papalrou avait nouée une corde autour de Scarlett, la pauvre ne pouvait absolument pas bouger. Passant une main derrière sa taille, le boss criminel la porta jusqu'à lui pour lui déposer un baiser sur ses lèvres auquel la tueuse rouge répondit en lui mordant la lèvre. La repoussant en arrière, il la laissa retomber en arrière juste en dessous du portrait. Pendant qu'elle se débattait pour délier les liens, Papalrou essuyait le sang provoquée par la morsure de la demoiselle avant de se tourner vers Myosotis.

- Dommage que cette furie soit de votre côté. Elle me plaît, beaucoup. Aucune importance, je m'en chargerai en dernier. Je vais plutôt commencer par vous, l'insolent en fourrure.

Peinant à se relever, Myosotis s’apprêtait à esquiver mais son assaillant fut bien plus rapide. Le jeune homme s'attendait à ce qu'il utilise son coup de corde avec lui aussi mais, au dernier moment, enfonça son poing sur son ventre, lui coupant le souffle. Le pauvre fut soulevé à quelques centimètres du sol par la force du combattant. Papalrou le tenait fermement en lui attrapant les cheveux de son autre main, lâchant au passage sa tasse qui se brisa au sol.


- Je tuerai vite l'agent et la belle, mais toi...Toi je vais te faire souffrir et m'amuser un peu. Les roquets vaniteux dans ton genre, ça ne mérite pas mieux.

- Hh...hh...

Myo' n'arrivait à rien articuler, pas même à bouger. La douleur provoquée par le coup de poing avait embrumé ses yeux et des larmes commençaient à couler ses douces joues. Et Papalrou ne faisait que commencer...

- Non !

Hélios, c'était Hélios ! Myosotis reconnaissait sa voix !

*Non...arrête !! *

L'agent du Cipher Pol s'était relevé et, couvert d'entailles, courrait à présent droit vers Papalrou. Ce dernier éjecta Myosotis en enroulant une nouvelle fois une de ses cordes autour de sa taille, le faisant buter de plein fouet une bibliothèque posée à côté de la vitrine aux grains de cafés. Le bois se brisa lorsqu'il la heurta, retombant lamentablement au sol, tout les livres s'écrasant un à un contre sa tête ou son dos. Meurtri, il était impuissant et regardait au loin Scarlett se démener pour défaire les cordes qui l'entravait tandis qu'Hélios revenait à la charge.

Du sang commençait à couler de sa bouche également, tout ses muscles étaient endoloris à cause des coups qu'on lui avait porté et il était contraint de regarder l'agent se faire battre à son tour. Il n'avait même pas eu le temps de le contrer ! Si seulement il avait pu prévoir son coup...Hélios, en face de Papalrou, avait essayé d'utiliser la posture Tekkai afin de prendre le malfrat par surprise. Sans succès, les cordes de Papalrou étaient revenues lui agripper le cou et, quand bien même la posture lui avait permis de résister face à Jocelyne, la force de Papalrou était plus grande et il ne suffit que d'un coup de poing couplé à l'étreinte des cordes pour briser sa posture.

Non, il devait l'aider, il devait se relever ! Hélios l'avait sauvé déjà trois fois depuis qu'ils étaient arrivés, et maintenant une quatrième ? Ça ne pouvait plus durer. Qu'est ce qu'il lui arrivait ? Une nouvelle boule, un nouveau nœud qui lui tordait le ventre, et celui-ci n'avait rien à voir avec la douleur de ses blessures, ni par la culpabilité. Non, c'était tout autre chose, quelque chose de plus profond, tout nouveau. Il ne voulait pas qu'Hélios ne le sauve une nouvelle fois, il ne voulait pas non plus le voir souffrir. Myosotis voulait le sauver à son tour.

Se relevant péniblement, l'éphèbe hoqueta en crachant encore de l'hémoglobine dont les gouttes maculait à présent les couvertures des livres et les échardes de la bibliothèque brisée. Il tenait à peine sur ses jambes tremblotantes. Du salon de bal, il pouvait encore entendre l'escargophone musical diffuser de la musique, un thème bien plus plaisant à l'écoute que celui que Richie avait demandé pour leur duel...




Seconde musique !

Papalrou recommençait à étrangler Hélios après avoir brisé son Tekkai. Se redressant, Myosotis essayait tant bien que mal de se tenir le plus droit possible.

- Hh...Laissez le. Vous vouliez commencer par moi. C'est tout ce que vous savez faire ?

Haletant, frissonnant à cause de la douleur, Myosotis vit Papalrou et tourner doucement vers lui, le regardant derrière son inquiétant masque. Ne perdant pas son sourire, il lança Hélios un nouvelle fois non sans l'avoir frappé une nouvelle fois de ses poings au visage et à l'estomac. Il atterrit cette fois aux côtés de Scarlett, toujours emprisonnée, qui lui jeta un air éploré, constatant à quel point lui aussi était blessé. Du sang coulait également de sa bouche, l'une de ses paupières battait nerveusement et il tremblotait tout comme Myosotis.

- Plus résistant que je ne le pensais, la femmelette en talons aiguilles.

Myo' ne répondit pas à son invective, se contentant de rester là, à l'attendre. Il avait eu le temps d'élaborer un plan en considérant les mouvements opérés par Papalrou depuis le début du combat. C'était un pugiliste, il utilisait principalement ses poings et ne frappait avec ses pieds que pour repousser ses adversaires au loin. Il devait attendre le bon moment pour frapper et se débarrasser de lui d'une seule traite. Mais avant que Papalrou n'agisse comme il le souhaitait, il allait devoir endurer et prier pour ne pas succomber...
Le gros bonnet s'approcha de lui avant de lui attraper la gorge avec sa main droite et de lui appuyer sa pomme d'adam comme pour l'étouffer. Manquant de souffle, Myosotis essayait de le griffer mais ça avait plus l'air de l'amuser qu'autre chose.


- Continue de te débattre, c'est toujours plus drôle comme ça.

Et un autre coup de genou, venant lui faire régurgiter une nouvelle gerbe sanguine qui, cette fois, aspergea la manche de Papalrou. Mécontent, ce dernier jura avant de relancer Myosotis sur son bureau. Écrasant les fournitures et le matériel, un ouvre-lettre bien aiguisé lui lacéra la joue et manqua de lui crever l’œil lorsqu'il se posa brutalement sur le meuble. Ça ne laisserait pas de marque, c'était la seule satisfaction qu'il arrivait à tirer de la situation. Son sang était froid, il le sentait couler sur sa joue, mais aussi sur ses lèvres et son menton...Suffoquant, épuisé et contusionné de partout, ses cheveux furent de nouveau empoigné par Papalrou qui était arrivé derrière lui.

- Aaah...Aaah !!

- Continue de crier, tes amis ne viendront pas t'aider.

BAM !

Il lui rabattit la tête en avant, son front heurtant le bois du bureau. À son souffle qui peinait à revenir, ses muscles endoloris et ses blessures au visage, il fallait à présent qu'il lui fasse voir trente-six chandelles. Sa vision commençait à se brouiller, à devenir floue par intermittences. Myo' ne voyait que Scarlett et Hélios, en face de lui, lui lançant des regards désespérés.

BAM !

Un second coup, cette fois des larmes virent tenir compagnie au voile qui se dressait peu à peu...Il ne voyait plus qu'Hélios, son sauveur.

- Tes amis vont te regarder mourir. Et dire que tu n'as rien fait pour résister...

*Je...dois réagir... *

Attrapant le coupe-papier qui lui avait égratigné le visage un peu plus tôt, il essaya de le planter dans l'épaule de Papalrou. Ce dernier lâcha prise et recula de quelques pas, ne s'attendant pas à ce que sa prise se décide à résister.

- Tu es bien récalcitrant, et ça commence à m'agacer. Ça ne m'amuse plus.

Un nouveau coup de pied dans le ventre fit s'effondrer Myosotis sur le sol, lâchant le coutelas et se pressant le ventre pour limiter sa peine comme il le pouvait. Il ne tenait plus, tout ces coups à répétition, il ne pouvait en supporter plus.

- Hm, je vais t'achever, mais lentement. Ça sera plus drôle.

Tendant son bras gauche en avant, il fit sortir une nouvelle corde de sa manche qui serpenta pour s'enrouler autour de son cou. Une corde...Une corde ! Oui, c'était ce qu'il attendait depuis le début !

- Une dernière chose à dire, petit ?

- Oui. Articula péniblement Myosotis. Vous...n'êtes....qu'un abruti !

Attrapant fermement la corde de ses mains, il diffusa une salve de mousse et, à l'image de la technique qu'il utilisait avec son propre fouet, il envoya le savon le long du câble pour qu'elle file droit sur le bras et l'épaule d'un Papalrou on ne pouvait plus stupéfait. Lorsque le savon vint le toucher, il eut le malheur d'attraper son épaule, le propageant sur son autre bras. La corde perdait de son étreinte et Myosotis la dénoua pour se relever ensuite, un sourire carnassier aux lèvres.

- Que...Qu'est ce que c'est ?!

- Oooh...j'espérais intensément que vous feriez ça. Le monde passe son temps à sous estimer ce frêle petit androgyne en talons et fourrure. Et maintenant grâce à ma mousse, vous ne pourrez plus utiliser ces poings qui vous sont chers, ni bouger vos bras. Adieu vos belles techniques à cordes !

- Bien joué...Mais je peux toujours utiliser mes pieds !

En effet, Myosotis n'avait pas secrété assez de mousse et de bulles pour entraver complètement Papalrou et il était encor capable d'utiliser son jeu de jambes. Cependant Myo' le savait, et comme il s'y attendait la mousse qu'il avait envoyé faisait son office et lui sapait de sa vigueur, ralentissant ses mouvement et les rendant plus facile à esquiver. L'homme tenta de lui flanquer un coup latéral mais l'éphèbe arriva à s'éclipser en sautant sur le bureau puis, ensuite, vers la porte d'entrée. Son nouvel objectif : ramasser son arme. Une fois sa canne entre ses mains, il se retourna vers Papalrou qui...

- Hhng...

Tel un aigle, il avait fondu droit sur lui pour le renvoyer devant la vitrine, lâchant son arme qui retomba une nouvelle fois. Son pouvoir...Sa mousse...Il n'en avait pas produit assez pour l'éprouver au point de devenir lent. Et même sans ses bras il restait coriace.

*J'ai fait tout ça pour rien... !! *

S'approchant de lui, menaçant, il allait lui donner le coup de grâce, un pied envoyé en plein sur son visage, assez puissant pour le sonner et lui ouvrir le crâne. Rampant sur le sol, Myo' reculait en arrière à la recherche d'une quelconque échappatoire. Rien y faisait, il était seul.

- Aller, crève !

PAN ! PAN !

- Hh...AH !!

Des coups de feu. Comment est-ce possible ? Papalrou venait de se recevoir deux balles successives, la première à l'arrière de son genou gauche, et l'autre à l'épaule droite. Scarlet !! C'était Lady Scarlett, complètement libre de ses mouvements, tenant ses pistolets entre ses mains, dardant le criminel de son regard enflammé. Hélios, lui aussi s'était relevé ! Il avait dû défaire les nœuds de la belle en recouvrant ses esprits. S'élançant vers Myo' et le criminel, l'agent frappa le dos de Papalrou de ses deux pieds avant de le rattraper au dernier moment pour éviter qu'il ne retombe tête la première sur l'androgyne blessé. Arrivant à ses côtés, Scarlett tenait la canne de Myosotis et, en pointant le pommeau droit vers le cou du malfaiteur, actionna le lance-dard dissimulé à l'intérieur et lui envoya une fléchette hypodermique. Anesthésié et pris par surprise, Papalrou s'effondra en un instant sur le sol, finalement vaincu par les deux qu'il avait négligé. Les voyant se dresser devant eux, Myosotis leur lança un sourire des plus soulagés.

*Hh...Merci... ! *
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Hélios et Lady Scarlett étaient venus relever Myosotis, étendu au sol sur le dos. Adossé contre l'agent, l'androgyne au cache-œil se redressa pour se remettre sur pieds avant que sa coéquipière ne lui remette l'arme qu'elle lui avait emprunté pour mettre Papalrou hors d'état de nuire. Papalrou, ce dernier s'était écroulé juste après que Scarlett lui ait planté la fléchette soporifique. Les blessures de balles qu'elle lui avait infligé ne le tuerait pas, elle avait bien visé. Toutefois Hélios déchira des morceaux de ses manches pour bander le genou et l'épaule touchés du criminel pour éviter qu'il ne saigne trop. Le Cipher Pol voulait qu'il soit arrêté, pas tué, aussi l'agent devait mener sa mission à bien.

- Merci de m'avoir défendu, Myosotis. C'était vraiment courageux de ta part.

Un bras passé par dessus l'épaule de Scarlett qui l'aidait à se tenir debout, l'intéressé lui lança un regard qui l'espace d'un instant semblait amical.

- Hh...Ne vas pas croire n'importe quoi...! Y a que l'argent qui m'intéresse, fallait qu'on arrête Papalrou !

Ce que venait de bredouiller le jeune homme était loin d'être crédible, Hélios ne répondit pas et se contenta de sourire. Myosotis venait de livrer son combat le plus rude, et il n'avait qu'une envie : s'enfouir sous une couverture et dormir pendant trois jours durant !

- Qu'est ce que vous allez faire de lui à présent ? Demanda Scarlett.

- Je vais avoir du mal à le transporter seul sans attirer l'attention. Je vais appeler du renfort pour...

- PAPA !!

Une voix fluette et familière venait de raisonner en provenance de la porte d'entrée. En se retournant les trois virent la figure de Jocelyne, parfaitement réveillée. La pauvre jaune fille, ses poings serrés était en pleurs et triturait les pans de ses vêtements.

- Papa !! Qu'est ce que vous lui avez fait !!

- Je t'ai dit qu'on étais venus afin de l'arrêter. Répondit calmement Hélios, l'air compatissant.

- Tu...tu devrais t'en aller pendant que tu en as encore le temps...

Myosotis n'avait pas tort, l'enfant était venue jusqu'ici juste pour s'enquérir de l'état de son « Papa' » mais étant donné le lien qu'elle partageait avec lui, étant donné qu'elle était l'un de ses lieutenants, elle serait certainement arrêtée lorsque les renforts d'Hélios arriveraient, quand bien même la mission de l'agent ne la concernait pas directement. L'enfant, consciente de la situation, leur jeta un dernier regard empli de tristesse et de haine avant de repartir en courant. Myosotis savait que ce n'était pas la dernière fois qu'il voyait cette fille...

Enfin, ils avait vaincu le type qui avait décidé de les éliminer, Hélios allait se charger de l'enfermer, le Cipher Pol gagne et les tueurs à gage s'en sortaient, certes blessés, mais en vie. En pensant à leur victoire, Myo' et Scarlett échangèrent un regard complice. Il était grand temps qu'Hélios passe à la caisse !


- Bien Hélios. On a rempli notre part du marché, il est grand temps de nous donner notre récompense.

Le dos et le ventre Myosotis lui faisait beaucoup trop mal pour l'instant, le combat qu'il avait livré contre Papalrou l'avait complètement fait oublié l'argent qu'on leur avait promis. Ça ne lui ressemblait pas d'oublier si facilement une récompense, surtout quand elle impliquait une rémunération.

- Hm, en effet...Attendez un instant, je vais contacter mon supérieur.

S'éclipsant un instant de l'autre côté de la pièce, Hélios sortit un escargophone miniature de sa poche droite de pantalon. Ce modèle là, bien plus petit que Myosotis possédait, actuellement rangé dans son sac, avait l'air bien plus pratique pour les appels rapides. Pas besoin de transporter tout son barda pour garder ce modèle ! Il lui en fallait un similaire !

- Combien tu penses qu'on va nous donner ?

- Aucune idée. Le Cipher Pol a sûrement des fonds colossaux, mais je ne pense pas qu'on nous déboursera une somme trop importante. Je tablerai sur une dizaine ou une quinzaine de millions. Ou alors on s'est fait entubés en beauté et on nous arrêtera en même temps. Après tout nos actes ne sont pas vraiment...légaux, et le Cipher Pol est au courant, il pourrait bien faire d'une pierre deux coups.

- J'aime quand tu es optimiste comme ça darling...

Les compères ne purent continuer à spéculer de la sorte, Hélios revint vers eux en rangeant son appareil Den Den dans la poche.

- Bien, j'ai une bonne nouvelle et une mauvaise nouvelle.

- Commence par la mauvaise.

- Au point où on en est on est pas un autre coup prêt...

- Parle pour toi ! Enfin bref, qu'y a-t-il ?

- La mauvaise nouvelle c'est que je ne peux vous verser d'argent, et que l'on ne vous en versera pas tout de suite.

- Quoi ?! Pas de récompense ! On a fait tout ça pour rien c'est ce que tu es en train de nous dire ?!

- C'est pas très honnête ça, chéri...

- Attendez, ne vous emportez pas ! J'ai discuté avec mon supérieur, et il est également d'accord pour vous récompenser. On vous récompensera tout de même comme je vous l'ai promis. C'est ça la bonne nouvelle. Il faut que vous vous rendiez au quartier général de la Marine de South Blue afin de toucher cette récompense.

Voilà qui était assez inattendu. Aller au quartier général de la Marine afin de toucher leur argent, c'était tout à fait surprenant. Et puis, est-ce que c'était un traquenard ? Ça n'y ressemblait pas, on ne leur proposerait pas de se rendre directement là-bas pour les arrêter ou tourner sa veste, l'agent du Cipher Pol pouvait très bien le faire tout de suite une fois les renforts arrivés. Et en vue de leurs blessures, ils n'auraient pas vraiment la possibilité de résister. Tout cela leur semblait bien suspect, mais, après un rapide coup d’œil, ils se retournèrent vers Hélios.

- Bien, puisque ce qu'il le faut...

- Nous acceptons. Nous irons jusque là-bas.

- Excellent. Vous ne serez pas attendus éternellement, attendons les renforts et partons au quartier général ensembles. Je dois m'y rendre également. Vous pourrez vous reposer durant le trajet et nous soignerons vos blessures, surtout les tiennes Myosotis.

- Nous n'allons pas cracher sur cette proposition...

- En effet, du repos nous fera le plus grand bien.

Les renforts ne mirent pas bien longtemps à arriver, Hélios invita ensuite certains hommes à s'occuper de Myosotis. Scarlett, pouvant marcher, restait aux côtés du garçon en marchant à côté de lui, porté par l'un des hommes arrivés sur la scène. Papalrou fut arrêté et enfermé. Myosotis demanda si d'autres personnes avaient été également appréhendées, mais on lui avait répondu que seul le gros bonnet avait été emmené. Jocelyne s'était donc enfuie, Richie aussi, même les crabes s'étaient volatilisés. Pour Hélios, ça n'était pas important, sa mission ne concernait que Papalrou...

Ainsi donc ils voguaient vers le QG de la Marine, Myo' était confortablement couché dans un des lits de la cabine qu'on leur avait donné, serrant la couverture, la tête posée contre l'oreiller duveteux. Et la dernière vision qu'il eut de la soirée, ce fut les visages de Scarlett et d'Hélios, veillant sur lui et pansant ses blessures.


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