Suite des événements joués ici.
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Joli spectacle qui se jouait au centre de l'île de Clockwork Island. La mer était littéralement rougie du sang des malheureux qui s'étaient fait massacrer par dizaines. Pas un seul homme poisson riverain n'y avait échappé, une odeur de poisson mort émanait dans les alentours. C'était une réelle purge qui avait eu lieu pendant que Joe avait été aux prises avec les sbires que Mel avait envoyé pour se débarrasser de lui.
Plus un homme poisson ne se trouvait dans les quartiers humains, on eut pu s'attendre à ce que les locaux soient ravis, qu'il fêtent un tel événement. Mais ils étaient lucides. Ils savaient que bien assez tôt, une pléiade de guerriers amphibiens viendrait, organisés, et en colère. Et les humains n'étaient pas certain de remporter la victoire, loin de là. Déjà, les pères de familles craignaient pour la vie de leurs enfants, et regrettaient leurs décisions absurdes.
Ici et là, on pouvait voir des hommes vomir en contemplant le massacre qu'ils avaient pourtant eux même commis. La frénésie collective les avait déshumanisé pendant quelques heures, et ils allaient devoir faire face aux conséquences bien assez tôt.
- Ils seront ici d'un instant à l'autre, et cette fois, la révolution ne volera pas à notre secours, il sera trop tard.
- Nous devons constituer des avant-postes de combat au plus vite !
- Sombre crétin, il faut fuir, nous n'avons pas la moindre chance !
Et tous commençaient à s'engueuler. Ce qu'il y avait d'amusant, en tout cas pour Joe, c'était de voir que la guerre civile se décomposait sans cesse en de plus petites fractions, jusqu'à ce qu'on observe un combat du tous contre tous. Après avoir été sauvé par les combattants humains, le cafard était resté auprès d'eux en se faisant discret. Maintenant qu'ils avaient retrouvé la raison, il craignait que l'un d'eux ne le reconnaisse et ne comprenne que c'était lui qui les avait poussé au vice. Mais personne ne semblait faire attention à lui.
- Quoi de plus drôle que des pêcheurs qui parlent de guerre ?
La meilleure solution pour unir un groupe, était de le motiver en lui trouvant un ennemi commun. L'espace d'un instant, le cafard s'imposa comme cet ennemi commun en les provoquant. Il souhaitait leur attention.
Alors qu'il but une gorgée de café, de la tasse qu'il tenait entre les deux mains, tous le regardèrent les yeux exorbités, ne trouvant pas les mots pour le remettre à sa place.
- Parce que tu es guerrier toi peut-être ? Je te rappelle que c'est nous qui t'avons sauvé de ces hommes poissons.
Pouffant en soufflant des narines, le cafard releva la visière de sa casquette pour regarder dans les yeux celui qui venait de lui répondre, un sourire sournois en coin.
- Oui, à trente contre deux, alors qu'ils étaient de dos et désarmés. En ce qui me concerne, j'ai ai buté une dizaine depuis mon arrivée sur l'île, parfois seul contre plusieurs. Et pour répondre à ta question, non, je ne suis pas guerrier....
Il marqua un temps d'arrêt pour siroter son café une nouvelle fois, et reprit, sur un ton plus sombre :
- .... Je suis pirate
L'assemblée le regarda méfiant. En réalité, Joe n'avait tué qu'un seul homme poisson, et en avait malmené deux autres sous l'eau, mais il lui fallait mentir pour faire son petit effet. En l'absence d'un héro, il devait leur donner espoir, pas par altruisme, mais parce qu'il avait besoin d'eux pour mettre son plan à exécution.
Prenant une courte inspiration, le forban posa sa tasse sur une table basse du bâtiment dans lequel l'avaient conduit les génocidaires.
- Vous ne pourrez pas fuir, et quand bien même vous y parviendriez, Grand Line ne vous ferait pas de cadeau. Il faut s'occuper d'eux.
A nouveau, tous se mirent à brasser de l'air, certain hurlant "impossible", d'autres "c'est de la folie".
- FERMEZ VOS GUEULES !
Quand un homme se présentait comme un pirate qui massacrait des homme poissons en chaîne, obéir semblait une solution de choix, et tous firent silence. Joe renifla et crachat un glaviot à même le sol avant de reprendre.
- Compte tenu du rapport de force, on n'a aucune chance, ils sont bien plus nombreux, disposés à se battre, et beaucoup plus puissant. Seulement, il suffit de savoir taper où ça fait mal héhé.
Tout en déblatérant ces paroles, ses yeux fixaient la tasse qu'il avait posée devant lui, il leva alors le regard en direction de ses camarades de lutte et poursuivit.
- Mettez toutes vos femmes et vous vos enfants en lieux sûrs, que les poiscailles n'aient pas moyen de faire pression sur vous. Générez un front loin de là où leurs femmes et leurs enfants à eux se trouvent, et je me charge du reste héhé.
Ce n'était pas tous les jours qu'il avait l'occasion de s'improviser stratège, mais dans la guerre qui s'annonçait, la mort le guettait lui autant qu'un autre, et en aucun cas il aurait remis sa vie entre les mains de pêcheurs qu'il méprisait. Par conséquent, le cafard prit les devants et se proposa comme chef des opérations, personne d'autre n'avait de toutes manières la folie de se lancer dans une entreprise aussi suicidaire que celle-ci.
Dernière édition par Joe Biutag le Jeu 24 Mar 2016 - 9:04, édité 1 fois