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Piscine nitrique

Suite des événements joués ici.



***


Joli spectacle qui se jouait au centre de l'île de Clockwork Island. La mer était littéralement rougie du sang des malheureux qui s'étaient fait massacrer par dizaines. Pas un seul homme poisson riverain n'y avait échappé, une odeur de poisson mort émanait dans les alentours. C'était une réelle purge qui avait eu lieu pendant que Joe avait été aux prises avec les sbires que Mel avait envoyé pour se débarrasser de lui.

Plus un homme poisson ne se trouvait dans les quartiers humains, on eut pu s'attendre à ce que les locaux soient ravis, qu'il fêtent un tel événement. Mais ils étaient lucides. Ils savaient que bien assez tôt, une pléiade de guerriers amphibiens viendrait, organisés, et en colère. Et les humains n'étaient pas certain de remporter la victoire, loin de là. Déjà, les pères de familles craignaient pour la vie de leurs enfants, et regrettaient leurs décisions absurdes.
Ici et là, on pouvait voir des hommes vomir en contemplant le massacre qu'ils avaient pourtant eux même commis. La frénésie collective les avait déshumanisé pendant quelques heures, et ils allaient devoir faire face aux conséquences bien assez tôt.

- Ils seront ici d'un instant à l'autre, et cette fois, la révolution ne volera pas à notre secours, il sera trop tard.

- Nous devons constituer des avant-postes de combat au plus vite !

- Sombre crétin, il faut fuir, nous n'avons pas la moindre chance !

Et tous commençaient à s'engueuler. Ce qu'il y avait d'amusant, en tout cas pour Joe, c'était de voir que la guerre civile se décomposait sans cesse en de plus petites fractions, jusqu'à ce qu'on observe un combat du tous contre tous. Après avoir été sauvé par les combattants humains, le cafard était resté auprès d'eux en se faisant discret. Maintenant qu'ils avaient retrouvé la raison, il craignait que l'un d'eux ne le reconnaisse et ne comprenne que c'était lui qui les avait poussé au vice. Mais personne ne semblait faire attention à lui.

- Quoi de plus drôle que des pêcheurs qui parlent de guerre ?

La meilleure solution pour unir un groupe, était de le motiver en lui trouvant un ennemi commun. L'espace d'un instant, le cafard s'imposa comme cet ennemi commun en les provoquant. Il souhaitait leur attention.
Alors qu'il but une gorgée de café, de la tasse qu'il tenait entre les deux mains, tous le regardèrent les yeux exorbités, ne trouvant pas les mots pour le remettre à sa place.

- Parce que tu es guerrier toi peut-être ? Je te rappelle que c'est nous qui t'avons sauvé de ces hommes poissons.

Pouffant en soufflant des narines, le cafard releva la visière de sa casquette pour regarder dans les yeux celui qui venait de lui répondre, un sourire sournois en coin.

- Oui, à trente contre deux, alors qu'ils étaient de dos et désarmés. En ce qui me concerne, j'ai ai buté une dizaine depuis mon arrivée sur l'île, parfois seul contre plusieurs. Et pour répondre à ta question, non, je ne suis pas guerrier....

Il marqua un temps d'arrêt pour siroter son café une nouvelle fois, et reprit, sur un ton plus sombre :

- .... Je suis pirate

L'assemblée le regarda méfiant. En réalité, Joe n'avait tué qu'un seul homme poisson, et en avait malmené deux autres sous l'eau, mais il lui fallait mentir pour faire son petit effet. En l'absence d'un héro, il devait leur donner espoir, pas par altruisme, mais parce qu'il avait besoin d'eux pour mettre son plan à exécution.
Prenant une courte inspiration, le forban posa sa tasse sur une table basse du bâtiment dans lequel l'avaient conduit les génocidaires.

- Vous ne pourrez pas fuir, et quand bien même vous y parviendriez, Grand Line ne vous ferait pas de cadeau. Il faut s'occuper d'eux.

A nouveau, tous se mirent à brasser de l'air, certain hurlant "impossible", d'autres "c'est de la folie".

- FERMEZ VOS GUEULES !

Quand un homme se présentait comme un pirate qui massacrait des homme poissons en chaîne, obéir semblait une solution de choix, et tous firent silence. Joe renifla et crachat un glaviot à même le sol avant de reprendre.

- Compte tenu du rapport de force, on n'a aucune chance, ils sont bien plus nombreux, disposés à se battre, et beaucoup plus puissant. Seulement, il suffit de savoir taper où ça fait mal héhé.

Tout en déblatérant ces paroles, ses yeux fixaient la tasse qu'il avait posée devant lui, il leva alors le regard en direction de ses camarades de lutte et poursuivit.

- Mettez toutes vos femmes et vous vos enfants en lieux sûrs, que les poiscailles n'aient pas moyen de faire pression sur vous. Générez un front loin de là où leurs femmes et leurs enfants à eux se trouvent, et je me charge du reste héhé.

Ce n'était pas tous les jours qu'il avait l'occasion de s'improviser stratège, mais dans la guerre qui s'annonçait, la mort le guettait lui autant qu'un autre, et en aucun cas il aurait remis sa vie entre les mains de pêcheurs qu'il méprisait. Par conséquent, le cafard prit les devants et se proposa comme chef des opérations, personne d'autre n'avait de toutes manières la folie de se lancer dans une entreprise aussi suicidaire que celle-ci.


Dernière édition par Joe Biutag le Jeu 24 Mar 2016 - 9:04, édité 1 fois
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Des hommes avaient été envoyés en éclaireurs pour avertir par escargophone quand les hommes poissons feraient le moindre mouvement. Plusieurs appels s'étaient succédés. Pour le moment, Uroem, qui avait su supplanter Lancewood, réunissait les hommes poissons dispersés partout sur l'île. Si il prenait son temps pour réunir son armée, c'est que l'assaut qu'il comptait opérer serait définitif, il n'attaquerait sans doute pas avant la nuit.

- On a amené comme promis tous les produits toxiques que vous aviez exigé.

Joe scruta les produits en question. Beaucoup de détergents et autres produits de nettoyage. Lui qui avait eu en tête l'idée de pourrir la mer aux alentours pour empêcher leurs ennemis d'emprunter la voie maritime, il dut revoir ses prévisions à la baisse.

- Enduisez vos filets de toutes ces saloperies. Quand ils approcheront en groupe, vous leur jetterez dessus. Ils essaieront de s'en sortir en utilisant leurs dents, ça devrait en empoisonner pas mal.

Des coups bas, encore des coups bas, toujours des coups bas. Mais son idée restait bonne, l'empoisonnement leur offrirait un sursis certain, mais pas la victoire. Le plus gros problème du cafard pour le moment était de trouver un moyen d'attirer l'armée de Mel là où il le désirerait. Après tout, s'assurer la victoire reposait en grand partie sur la position géographique de chaque armée. S'étant renseigné sur les points stratégiques que les homme poissons seraient les plus disposés à défendre, rien de bien concluant ne s'était profilé. A part la salle du conseil qui constituait leur repère, rien.

- Ils n'ont pas besoin de s'approvisionner, ils mangent les poissons qui leurs passent sous le nez, pas besoin de boire, et n'utilisent même pas d'arme à feu, donc pas besoin d'entrepôt de munitions.

Enlevant sa casquette pour se gratter le crâne, Joe soupirait devant le plan qu'on lui avait amené. Les hommes poissons n'avaient pas la moindre faiblesse.

- Dis voir pirate, si eux n'ont pas besoin de munitions, nous si. Et ils ont un dépôt au Nord Est, à quelques milles nautiques de leur repaire.

Effectivement, Uroem et les siens étaient confiants, mais pas au point d'accorder des armes supplémentaires à leurs ennemis. Le cafard savait à présent où se déroulerait la bataille.

- Emmenez le gros des hommes là bas, repérez les points stratégiques où se positionner en hauteur pour tirer, et les meilleurs goulots d'étranglements. Barrez la route avec les filets, et forcez les à se masser dans ses dédales maritimes étroits où vous pourrez les tirer comme des lapins. Ici, ici, et ici. Si vous parvenez à prendre le dépôt de munition, assurez vous que la poudre se tienne loin de l'humidité.

Si Joe n'était pas très doué pour le combat, il savait rouler sa bosse dans la stratégie et les prouesses astucieuses, après tout les cafards sont plus nuisibles en grouillant par milliers que seuls. Le plan consistait à se masser au dépôt de munitions, préparer les alentours pour mieux maîtriser la bataille, attirer l'ennemi, et le combattre en prévoyant un plan de fuite.
Car le but de la manoeuvre n'était pas de remporter la bataille, mais de permettre à un deuxième groupe de mettre en oeuvre le plan vicieux que le forban leur avait dicté.

- Une quinzaine de plongeurs armés de harpons me suffiront de mon côté. Allez prévenir les hommes et dites leur de se tenir prêt, on attaque dans l'heure, il ne faut pas leur laisser le temps de prendre l'offensive.

Mel prenait son temps pour réunir ses hommes, mais il n'était pas dit qu'il ne s'impatiente pas, même si l'impulsivité n'était pas dans sa nature. Le meneur de l'offensive au dépôt de munition de saisit de la main de Joe qui eut un mouvement de recul, craintif.

- Bonne chance camarade.

Retroussant le nez, relevant le coin droit de sa lèvre supérieure, le cafard ne trouva qu'à répondre :

- La chance ça n'existe pas, fais ton travail, je fais le mien. Si l'un de nous failli, tout est foutu, garde ça en tête.

Sans même un second regard, le forban partit enfiler le scaphandrier qu'on lui avait apporté et embarqua à bord d'une des deux épaisses chaloupes qui se dirigeaient vers l'objectif qu'il avait désigné : Là où les femmes et enfants des hommes poissons étaient entreposés.


Dernière édition par Joe Biutag le Jeu 24 Mar 2016 - 9:14, édité 1 fois
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De sa vie, le forban n'avait pratiqué la plongée en scaphandrier qu'une seule fois. En tout, ils étaient seize hommes, répartis sur deux chaloupes, et quatorze plongeurs. Les deux qui n'iraient pas sous l'eau devraient rester à bord pour pomper de l'air à partir d'un dispositif compact auquel étaient rattachés chaque long câble des scaphandriers.

- J'en reviens pas qu'on va s'en prendre à des femmes et des enfants....

Après tout, ils n'étaient que des pêcheurs. Difficile de motiver des honnêtes gens pour commettre des actes immoraux. N'étant pas spécialement doué pour les grands discours, le cafard savait néanmoins trouver les mots justes. Assis les bras croisés , il répondit sur un ton railleur :

- Mon pauvre bonhomme, mets toi une chose en tête, si ces putains de faces de mérous arrivaient à trouver vos femmes et vos filles, ils sauraient quoi en faire avant de les bouffer. J'ai entendu dire qu'ils aimaient leurs dindes quand elles étaient bien fourrées hinhin.

Ce sinistre postulat lourd de sous entendu énoncé, le pêcheur déglutit, il venait de comprendre, c'était leurs familles ou la sienne, et son choix était fait. Tout le trajet se fit sans un mot. Par ses simples paroles, l'atmosphère à bord était devenue si pesante que personne n'osait piper mot, ou même regarder un de ses camarades dans les yeux. Un lascar brisa enfin le silence.

- On y est....

La tension était si palpable que Joe avait cru un instant entendre les battements de coeur de chaque membre à bord se mettre à battre plus fort. La tanière dans laquelle étaient entreposés sirènes et hommes poissons enfants se trouvait en dessous d'eux. Tous hésitèrent à se lever pour plonger, mais le cafard donna l'exemple, il lui tardait de s'attaquer à plus faible que lui.
Quatorze hommes s'enfonçaient dans l'eau armés de harpons, à l'exception du cafard, qui avait amené son petit canon portatif équipé d'un Jet Dial.

La descente parut interminable. Mais tous touchèrent le fond, se retrouvant face à une gigantesque serre totalement immergée. Puisqu'il était impossible de communiquer à cause des scaphandriers, on fit signe au forban que c'était ici qu'étaient entreposés les futures victimes. Plusieurs hommes déployèrent de larges filets, ceux-ci n'étaient pas imbibés de poison.
En effet, le plan ne consistait pas à massacrer femmes et enfants, cela n'aurait rien apporté au conflit, bien au contraire. Mais l'idée était de capturer un maximum de faibles pour les tenir en otage et prévenir d'une attaque des homme poissons.

Les portes de la serre furent brisées et tous pénétrèrent dans l'enceinte du bâtiment. A cet instant, il eut été difficile de dire qui des sirènes et enfants poissons présents avait été le plus surpris. Les sirènes étaient pour certaines gigantesques. Joe s'était attendu à ne rencontrer aucune résistance, voilà qui promettait de compromettre ses espérances. Mais il n'avait pas le temps pour flâner.
Brandissant son canon portatif, il pressa la détente encore et encore. Le Jet Dial ainsi enclenché propulsait des ondes de choc aquatique qui percutèrent femmes et enfants, qui tombaient blessés à terre.
Même à travers leur épais scaphandrier, tous parvinrent à entendre les cris de détresse des enfants apeurés. Les camarades de circonstance du cafard regardèrent avec dégoût le forban tirer sur des innocents sans le moindre scrupule. Trois immenses sirènes, dont la queue de requin avait de quoi terrifier tout homme censé, se ruèrent sur Joe afin de se débarrasser de lui. A cet instant, les pêcheurs avaient le choix entre laisser le forban payer pour sa cruauté, ou le sauver. C'est à contrecoeur qu'ils optèrent pour la deuxième solution. Le salut de leur race passait par le massacre de leurs ennemis, jamais ils n'auraient voulu en arriver là, mais ils n'avaient plus le choix.
Tous firent feu de leur lance harpon sur les malheureuses mères de famille qui s'écrasèrent lentement au sol, tandis que leur sang teintait chaque seconde un peu plus la mer se trouvant dans la serre.

Si les treize autres pêcheurs avaient pu entendre ce qui se disait dans le scaphandrier du cafard, sans doute auraient-ils fait feu en sa direction. Car le forban, tout guilleret, sifflotait gaiement tout en tirant ses ondes aquatiques, brisant les os de ces pauvres enfants poissons qui cherchaient à s'enfuir de leur abri qui les emprisonnait.

Les victimes blessées s'accumulaient, et les larges filets furent parfaitement remplis de dizaines de spécimens. Joe eut aimé emporter davantage de sirènes, sachant qu'elles se revendaient très bien au marché noir, mais les chaloupes ne pouvaient pas gérer tant de poids.
Très lentement, les plongeurs et leurs proies se faisaient remorquer sur leur embarcation respective. Une crime parfait comme le cafard les aimait, avec peu de résistance et beaucoup de bénéfices à la clé. Oui des bénéfices. Car si il prétextait que cette capture de sirènes et de leurs enfants était nécessaire pour s'en servir comme otage, lui comptait se servir de ces otages pour demander une rançon à Uroem. Et cette fois, il ne comptait pas s'arrêter à cinquante malheureux millions de berries.


Technique utilisée:


Dernière édition par Joe Biutag le Jeu 24 Mar 2016 - 9:19, édité 1 fois
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Mener un front de distraction au Nord-Est. En principe, cela était bon. Capturer les femmes et les enfants des hommes poissons. C'était bon. Les ramener à la base pour les faire prisonniers et s'en servir comme otage, aucun problème.

- Les autres ne sont pas encore rentrés.

Levant un sourcil vaguement intéressé, Joe répondit à celui qui venait de faire entendre sa remarque.

- Quels autres ?

Quand on lui dit que le gros des troupes se battait encore au Nord Est, il se souvint qu'il les avait effectivement envoyé pour se mettre sur la gueule avec les hommes poissons. Le simple fait qu'ils n'étaient pas de retour lui importait peu, du moment que les otages étaient constitués, sa sécurité à lui était assurée, il ne lui en fallait pas plus. Ceux qui risquaient leur vie au cours d'une guerre qu'il avait contribué à déclencher, il s'en foutait ouvertement.
Sans coeur qu'il était, il poussa même le vice encore plus loin.

- Grosse modo, soit ils sont encore en train de se battre, ce qui signifie que la bataille était plus dure qu'ils ne l'avaient imaginé, soit ils sont morts.

Puis, avec désinvolture, il entra dans le bar devant lequel ils se trouvaient, et en sortit avec une bouteille qu'il dégusta bien sûr, sans partager. Tous ses camarades regardaient à l'horizon inquiet, le soleil était presque entièrement couché. Joe se sentit d'humeur à faire une sieste. Débuter une guerre civile, survivre à une tentative d'assassinat de trois hommes poissons et capturer des femmes et enfants sans défense, ça constituait une journée bien remplie pour le cafard.

- Les voilà !

Soupirant, Joe qui s'était allongé sur la parcelle dû renoncer à sa sieste. Tout le monde hurlait sa joie. Quand le forban se redressa, il regarda au loin. Il n'y avait pas de quoi se réjouir du tout. Une seule embarcation était de retour. Une dizaine d'hommes à bord, sur plus d'une cinquantaine partis au front. En proue, un homme hurlait.

- FUYEZ ! ILS NOUS ONT SUIVI !

Ce furent ses derniers mots. Le bateau se retourna, l'eau se mit à entrer en ébullition, puis, le silence suivi d'une immense flaque de sang qui s'étendit à la surface. Cela s'était fait en quelques secondes. Les homme poissons ne faisaient pas dans la dentelle. Malgré cette vision d'horreur, Joe était fier de lui. Son stratagème avait permis à ces hommes de tenir assez longtemps pour qu'il mette son plan à exécution, à vrai dire, il n'avait pas vraiment réfléchit à comment ils pourraient rentrer au bercail après avoir attaqué Uroem et ses hommes de front. Cela n'avait aucune important pour le pirate qu'il était.

Une marée noire de monde approchait, Mel avait réuni tous ses congénères de l'île et tous fonçaient à présent dans la direction de Joe et des pêcheurs.

- Messieurs, vous seriez avisés de mettre les otages bien en évidence, si possible avec une arme braquée sur leur tempe.

Si l'intonation était calme, limite rigolarde, le cafard était néanmoins terrifié de voir ce qui approchait. Les pêcheurs ne tardèrent pas à sortir plusieurs dizaines de leurs proies, tendant une main tremblante, un mousquet en main, sur le crâne des pauvres bougres.

- Putain pourquoi ils freinent pas ?!

Là, il y avait de quoi être inquiet. Étaient-ils eux aussi sans pitié, prêts à laisser des innocents mourir pour leurs intérêts ? Joe se mit à douter de son plan. Clockwork Island était une grande île après tout, nombreux étaient les bâtiments où se cachaient les femmes et enfants des amphibiens, peut-être avaient-ils pris en otage des sirènes et des enfants poissons qui n'étaient liés à aucun de ceux qui se ruaient vers la parcelle où se trouvaient les seize combattants restants.
Seize, ils n'étaient plus que seize. L'île comptait des milliers d'habitants humains, mais en tout, à peine une centaine d'hommes avaient pris les armes pour continuer la guerre, quand les autres s'étaient enfui vainement ou se retranchaient chez eux comme des rats.

- Mel ! Regarde, ils ont des otages !

Un des guerriers d'Uroem remarqua enfin la présence de leurs semblables au bout des mousquets de ces lamentables pêcheurs qui ne comptaient plus que sur des boucliers humains pour survivre. Mais Mel n'en avait cure et continua à mener l'assaut, il était trop proche du but. Une fois cette dernière poche de résistance éradiquée, la purge des humains pourrait commencer, et l'île leur appartiendrait. Sa précipitation fit sa perte, puisque plusieurs des siens le doublèrent et se positionnèrent devant lui.

- On n'attaquera pas dans ces conditions ! Il faut négocier.

Uroem ne perdait jamais son sang froid. Son visage de poisson restait sans cesse impassible, et ses yeux, vides de tout sentiments, fixaient ceux qui lui faisaient face tant et si bien qu'on pouvait croire qu'il était capable de scruter jusqu'à l'âme de ceux sur qui il posait son regard.
Mais aussi calme pouvait-il être, cette remarque, venant d'un frère d'arme, l'agaça légèrement. Il perdait son sang froid.

- Négocier avec des humains. Es-tu donc si faible pour t'abaisser à leur niveau et discuter d'égal à égal ? Sous race, tu tiens plus de l'homme que du poisson, des sacrifices sont parfois nécessaires pour que le bien commun puisse être atteint.

Cette déclaration ne motiva pas ses hommes, bien au contraire. Eux avaient des sentiments, et bien que racialistes, leur haine du genre humain n'était pas aussi réelle qu'ils voulaient le faire croire. Beaucoup commencèrent à se montre agressifs envers Uroem.

Au loin, Joe souffla rassuré, l'opération bouclier humain semblait fonctionner. Mais vu la tournure des événements, il n'était pas dit qu'il puisse monnayer la liberté de certains otages auprès de Mel, car il semblait peu probable que ce dernier soit à la tête de sa faction encore longtemps.

- Mel. Tu étais tellement obsédé par ta haine des humains que tu en as oublié qui étaient tes frères, pensant qu'ils avaient tous les même aspirations que toi. Laisse moi te dire une bonne chose. Il n'y a que deux races en ce bas monde, celle des lâches et celle des justes.

Déglutissant, le cafard venait de ressentir des frissons le parcourir tout le long de sa colonne vertébrale. Tournant la tête délicatement, sur le toit de la taverne de la parcelle se trouvait un homme poisson imposant, d'une prestance sans égale parmi ses pairs. De nombreux hommes poissons le regardèrent avec respect.

- Lancewood !


Dernière édition par Joe Biutag le Jeu 24 Mar 2016 - 9:27, édité 1 fois
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Terrence Lancewood, après s'être retrouvé isolé, et ayant vu son espoir de société multiethnique mis hors d'état de nuire par la manigance d'Uroem associé à Joe, sortait de l'ombre. Jamais il ne baisserait les bras.

- Tout à fait d'ccord 'vec toi Lancewood, et c'te r'marque vaut autant pour eux que pour vous messieurs.

Lancewood n'était pas venu seul, il avait emmené avec lui un vieillard grassouillet quoi que costaud, au visage de bon vivant, portant des bretelles torse nu. Les pêcheurs cessèrent de maintenir les sirènes et les enfants poissons en joue.

- Papet !

Cette tournure des événements était aussi défavorable pour Mel qu'elle l'était pour Joe. Cela sentait la fin de la guerre, pire, ça sentait la réconciliation. Difficile de négocier le prix des otages dans ces conditions.

- Libérez moi donc ces innocents et m'ttez fin à c'conflit absurde. Assez de sang à coulé boudiou !

Papet et Lancewood avaient été deux des cinq membres du conseil. Côte à côte, ils représentaient à eux deux les deux races qui s'affrontaient. Si les hommes poissons avaient cédé aux paroles d'Uroem, devant la cruauté de ce dernier, ils comprirent qu'il valait mieux s'en remettre à Lancewood.
Alors qu'Uroem fut mis aux arrêts par ses congénères sur ordre de Lancewood, le forban lui se faisait tout petit. Car excepté Mel qui n'avait pas remarqué la présence de Joe sur la parcelle, tous ignoraient le rôle infâme qu'il avait joué pour déclencher cette guerre civile. Ironie du sort, en prenant ces otages, il avait permis à Lancewood de montrer à quel point Mel était un être sans scrupule, indigne de diriger les homme poissons sur Clockwork Island, en clair, Joe avait contribué à commencer cette guerre, ainsi qu'à la réconciliation entre les peuples. Des centaines de personnes étaient mortes en quarante-huit heures, la cohésion sociale avait été mise à mal, et tout cela, pour rien.
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- Uroem Éleas, vous êtes accusé d'avoir ourdi un complot ainsi qu'une tentative de génocide à l'encontre des habitants de Clockwork Island. Que plaidez vous ?

Trois jours après les événements, on avait reconstitué un conseil, et un tribunal s'était rapidement improvisé pour mettre une fin définitive à toute volonté exterminatrice sur le territoire. L'idée n'était pas tant de se venger à l'encontre des commanditaires de la guerre civile, mais de comprendre comment cela avait pu avoir eu lieu aussi rapidement, afin que personne ne puisse à nouveau organiser une telle tragédie.

- Plaider ? Affirmer que je suis coupable impliquerait que j'ai agis en mal. Tout ce que j'ai fais, c'est pour la fière race des homme poissons. C'est vous qui devriez être jugé pour trahison pour avoir plié le genou devant la cause révolutionnaire. Je suis fier de ce que j'ai fais.

Cette réplique fut considérée comme un aveu de culpabilité par le tribunal. Heureusement pour Mel, la peine de mort n'était pas en vigueur sur l'île. Lancewood, qui siégeait au tribunal se permit une dernière remarque avant que le génocidaire soit jeté en prison.

- N'as-tu donc eu aucun remord à tuer Krak ?

Uroem ne répondit pas sur le coup.

- Attendez une minute. Vous n'avez pas jugé Joe Biutag ?

Quelques murmures se firent entendre parmi l'audience qui assistait au tribunal. Les juges, tous les cinq membres du conseils discutèrent entre eux. Jamais il n'avaient entendu parler d'un "Joe Biutag".

- De quoi parlez vous accusé ?

Leur ignorance des événements était si crasse que cela fit sourire l'impassible Uroem. Un membre du public se fit entendre, il s'agissait de l'un des plongeurs qui avait, avec Joe, et sur ses ordres, prit en otage sirènes et enfants poissons.

- Votre honneur, si je puis me permettre, Joe Biutag est un pirate qui a mis en oeuvre la bataille du Nord Est de l'île, et qui, avec nous, a participé à la malheureuse prise d'otage des innocentes sirènes ainsi que de leur progéniture. Ce n'est pas un ange, mais il a permis de démontrer au grand jour la cruauté de l'accusé, ce qui a été un élément constitutif de la fin de la guerre.

On réprimanda l'homme pour avoir prit la parole sans y être autorisé, mais ses mots n'étaient pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Un nouvel élément entrait dans le dossier, et pas des moindres. L'ambiance formelle qui régnait jusque là se détendit puisque ceux venus assister au procès se mettaient à discuter de plus en plus fort.

- Pas un ange ? Bel euphémisme. Il s'agit d'un pirate primé qu'on appelle le cafard. C'est lui, et lui seul qui a tué Krak. Et c'est avec lui que nous avons monté les humains et les homme poissons les uns contre les autres.

L'accusation était perplexe face à ce témoignage. Alors qu'ils lui demandèrent des preuves, pensant qu'il s'agissait d'une ruse pour essayer de passer moins de temps en prison, une femme prit cette fois la parole. Elle leur fit savoir qu'elle avait effectivement aperçu un sinistre personnage, avec une casquette de marine, par dessus laquelle il était inscrit "pirate", qui serait à l'origine des lynchages à l'encontre des homme poissons. Alors les langues se délièrent, tout le monde prétendait avoir vu Joe, et pourtant, personne ne l'avait arrêté, tous étaient entrés dans la danse infernale qu'il avait organisée, menant à la guerre civile.
Un auxiliaire du tribunal apporta un papier qu'il tendit à Lancewood. Il s'agissait de l'avis de recherche du forban. L'homme poisson devînt blême, autant que Papet lorsque celui-ci aperçut à son tour le visage du pirate. Tous deux se souvenaient l'avoir aperçu quand ils avaient mis fin au conflit il y a trois jours.
Lancewood bondit de son siège.

- La séance est suspendue, cet avis de recherche doit être remis entre les mains de tout habitant, mettre la main sur ce monstre est impératif vous m'entendez ?!

La chasse au cafard était lancée. Mais il était un peu tard pour ça.

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[Épilogue]

Deux jours avant que le procès d'Uroem n'ait lieu, le cafard avait quitté l'île.
Pour une raison qui lui échappait, se retrouver au milieu d'une île qui venait de se réconcilier après qu'il ait participé à l'orchestration d'une guerre civile, ne le tentait pas plus que ça.
Une fois que les populations civiles sortirent enfin de leurs demeures pour aller à la rencontre de Lancewood et Papet, Joe en avait profité pour filer à l'anglaise, il craignait le moment où on finirait par le pointer du doigt. Avec tous ces morts et cette effervescence populaire, il passa inaperçu.

- Direction les quais...

S'étant faufilé jusqu'à cette destination, il grinça des dents en voyant à quel point le port était vide de toute embarcation. La guerre civile avait eu le don de dissuader le tourisme sur l'île. Mais un large navire demeurait.

- On hisse les voiles dans dix minutes !

Levant le nez pour scruter le mat, Joe crut qu'il allait verser une larme. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas vu un Jolly Rouge. C'était la première fois, en presque deux mois, qu'il croisait un pirate sur Grand Line, la troisième voie n'était vraiment pas le paradis des flibustiers.

- Dites, vous seriez pas prêts à engager un nouvel homme à bord ?

Ce qui se présentait comme le capitaine vînt en proue, posa ses avant bras sur la rembarde, observant le cafard d'une moue dubitative.

- J'sais paaaaaaas.....

Une femme s'empressa de lui mettre une lourde claque sur la tête.

- Sliman, arrête de faire le gamin ! On a besoin de bras depuis que ces cons d'hommes poissons ont buté nos hommes à vue. Monte à bord cul rouge, et tire pas au flanc sinon on te passe par dessus bord.

Si des pirates de l'équipage de Sliman J. Jack avaient été dévorés par des hommes poissons, c'était en partie la faute de Joe, qui pourtant allait pouvoir grimper à bord grâce à ce concours d'évènements facheux. L'ironie du sort dans toute sa splendeur.

On levait l'ancre. En effet, les matelots manquaient tant que le cafard n'eut pas le temps de flemmarder une seconde, sans cesse pris dans les cordages. Voilà longtemps qu'il n'avait pas travaillé à bord d'un équipage, il avait oublié à quel point cela était éreintant.

- On a récolté une belle feignasse, allez au travail !

Soufflant entre deux tâches harassantes, le forban obéit. La seconde du capitaine était exigeante avec ses hommes. La décision de Joe était prise, une fois sur la prochaine île, il trouverait un nouvel équipage. De ce que les membres d'équipage lui avaient dit, ils se dirigeaient vers Dead End, une île administrée par la piraterie, la Mecque des boucaniers.

- Le paradis enfin !

Aussi formidable pouvait paraître sa destination, son paradis avait des odeurs de souffre.
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