Après avoir bravé l’amas rocheux qui fait surplomber le monastère au dessus du désert rocheux, j’ai fait connaissance avec Luo Min, le Grand Maître du Temple de la Plénitude, il m’a autorisé à y entrer et m’a demandé de le suivre, lui et un de ses confrères, le moine bien en chair, Guro Bidu. Nous avons fait quelques pas puis le vieux Luo Min s’est tourné vers moi.
- Tout pèlerin désireux de trouver la paix intérieure se doit de revêtir sa kesa et se chausser de geta. Vous les trouverez dans votre chambre, et Guro va vous y conduire. Vous reviendrez me voir quand ce sera le cas.
Il s’inclina devant lui, et le moine obèse lui rendit la pareille.
- Suivez-moi, je vous prie.
Nous pénétrons dans le Temple même. Plusieurs moines y sont déjà affairés et personne ne fait vraiment attention. Mais bon sang ! Ce que c’est magnifique ! Tout est finement taillé, sculpté, gravé, dessiné ... Absolument tout ! Le coeur du temple est baigné de lumière, et ce halo lumineux éclaire une mosaïque ronde au sol, qui représente un majestueux héron. Les piliers sont tous taillés divinement bien, et tous représente quelque chose. Un vrai travail d’orfèvre qui ne cesse de m’éblouir !
Nous nous enfonçons dans l’aile gauche, elle est rectangulaire et majoritairement constituée d’un bois sombre et verni. Une odeur de sental me chatouille les narines avant de m’enivrer complètement à mesure que nous avançons. Je comprends qu’en réalité, ce sont les chambres.
D’ailleurs celles-ci sont plutôt sommaires mais tout y est précieusement ordonné : les murs sont blancs, les rideaux sont mauves pastel, le lit est calé au fond de la pièce, il y a un petit meuble avec un brûle-encens à côté d’un pot rempli de galets ronds et d’une bougie. Sur la gauche, il y a une petite armoire pour y ranger ses biens et sur la droite une chaise en bois et en paille. Et c’est tout.
- Voilà votre chambre. Revêtez votre kesa et nous repartirons.
Ma kesa ? J’ai bien compris qu’il s’agit de leur habit traditionnel mais comment est ce qu’il s’enfile ?
Je vais pour entrer dans ma chambre, Guro Bidu m’arrête.
- On n’entre pas dans la chambre avec ses chaussures.
Je les quitte donc, légèrement irrité, je dois bien l’avouer, et entre enfin dans ma chambre. Je referme délicatement, me déshabille en prenant soin de ne rien froisser et place mes vêtements dans la penderie. Dans le placard, j’attrape et ma fameuse kesa cyan donc et ... je m’aperçois qu’elle est pliée de telle sorte que je puisse l’enfiler sans mal ... au bout de dix longues minutes quand même ... Et j’ai l’impression de faire encore plus tâche. Je veux dire, si un moine est aussi blessé que moi, il a simplement des parties de son corps en moins ... Je me sens ridicule.
- Pensez également à vos yagis.
Mes ... yagis ? Ces espèces de chaussettes blanches qui séparent le gros orteils des autres ? Bon ... Malgré le fait qu’elles ne soient pas élastiques, je dois bien avouer qu’elles sont assez confortables ... La semelle est même renforcée !
J’ouvre donc la porte. Comme la Kesta dévoile un peu plus mon corps, Guro Bidu écarquille les yeux en voyant que je suis plus un cyborg que ce qu’il ne pensait.
- Je suis prêt.
Il se reprend.
- Enfilez vos getas s’il vous plait.
Guro Bidu me donne deux espèces de sandales en bois, avec deux lanières qui séparent le gros orteils des autres partent sur les côtés pour maintenir le pied. Elles sont surmontées par deux tasseaux de bois, ce sont eux qui donnent à ses sandales traditionnelles leur bruit caractéristiques. Et après quelques pas hésitant, je tiens de bout, et je suis repartons enfin voir Luo Min.
Et en me voyant avec quelques pièces cybernétiques en plus, Luo Min a presque eu la même réaction que son obèse de confrères.
- Oh, je vois que le jeune adepte est un vaillant guerrier ... Peut être sera-t-il intéressé par les arcanes de la caste de nos moines guerriers ? Mais pour le moment, nous devons en finir avec les bases de l’apprentissage. Ici, nous avons deux préceptes cruciaux : “l’argent et sa vénalité n’ont pas court ici” et “la vie monastique est commune, les effort sont communs”. Ici, tout se paie avec un service rendu, tout le monde met la main à la pâte et tout le monde partage son quotidien. Nous nous levons tous en même temps, nous nous restaurons ensemble, et nous nous couchons en même temps. Les seuls temps individuels sont entre neuf heure et onze heure, puis entre quatorze heure et dix-huit heure. Le diner passé, vous avez quartier libre jusqu’à vingt-et-une heure, ce après quoi nous nous couchons et nous nous levons à six heure.
Je ne sais pas tellement quoi répondre, sauf un “Compris”, ou un “Entendu” formel mais pas de rigueur. Alors je me contente de hocher la tête.
Par la suite, nous visitons également les lieux : la cour centrale là où les repas se prennent quand le temps le permet, les jardins de la méditation, le bassin voué à la même fonction, le camp d'entraînement où s'entraînent principalement les moines-guerriers mais qui est également disponible pour tout autre moine, la distillerie où Guro Bidu est le Maître puisque les moines fabriquent leur propre alcool, et enfin le Temple en lui même avec ces diverses salles comme la salle à manger commune, les salles d'entraînement, la bibliothèque ou encore la salle supérieure du Maître.
- Bien. A présent, si vous le souhaitez, nous pouvons aller trouver Maître Taï, le chef des moines-guerriers. Mais je dois vous prévenir, sa rigueur est de fer, il ne tire pas son surnom de Moine de Fer pour rien.
L’initiative est la bienvenue, je suis principalement là pour ça.
- J’aimerais bien, en effet.
- Bien, alors allons-y, ne perdons pas de temps. A cette heure-ci, il doit se trouver au camp d'entraînement.
Nous nous y rendons donc et à notre arrivée, tous les moines-guerrier y compris celui que je devine être Maître Taï, équipé d’un masque et d’un immense bisento, se sont inclinés respectueusement devant Luo Min.
- Maître Sho Taï, je vous présente l’élève Björn Skullson. Il souhaiterait que vous le preniez sous votre aile.
Nous nous inclinons l’un face à l’autre, je commence à prendre le pli ... Mais sa force se ressent, et force le respect.
Il me regarde un instant, je ne sais pas si je dois tenir son regard ou baisser les yeux, dans tous les cas il ne me laisse pas le temps de me décider puisqu’il prend la parole.
- Avec tout le respect que je vous dois, votre élève n’est pas prêt d’affronter mes pires éléments. Il n’est pas de taille. Le doute et le tumulte le hantent.
- Tout pèlerin désireux de trouver la paix intérieure se doit de revêtir sa kesa et se chausser de geta. Vous les trouverez dans votre chambre, et Guro va vous y conduire. Vous reviendrez me voir quand ce sera le cas.
Il s’inclina devant lui, et le moine obèse lui rendit la pareille.
- Suivez-moi, je vous prie.
Nous pénétrons dans le Temple même. Plusieurs moines y sont déjà affairés et personne ne fait vraiment attention. Mais bon sang ! Ce que c’est magnifique ! Tout est finement taillé, sculpté, gravé, dessiné ... Absolument tout ! Le coeur du temple est baigné de lumière, et ce halo lumineux éclaire une mosaïque ronde au sol, qui représente un majestueux héron. Les piliers sont tous taillés divinement bien, et tous représente quelque chose. Un vrai travail d’orfèvre qui ne cesse de m’éblouir !
Nous nous enfonçons dans l’aile gauche, elle est rectangulaire et majoritairement constituée d’un bois sombre et verni. Une odeur de sental me chatouille les narines avant de m’enivrer complètement à mesure que nous avançons. Je comprends qu’en réalité, ce sont les chambres.
D’ailleurs celles-ci sont plutôt sommaires mais tout y est précieusement ordonné : les murs sont blancs, les rideaux sont mauves pastel, le lit est calé au fond de la pièce, il y a un petit meuble avec un brûle-encens à côté d’un pot rempli de galets ronds et d’une bougie. Sur la gauche, il y a une petite armoire pour y ranger ses biens et sur la droite une chaise en bois et en paille. Et c’est tout.
- Voilà votre chambre. Revêtez votre kesa et nous repartirons.
Ma kesa ? J’ai bien compris qu’il s’agit de leur habit traditionnel mais comment est ce qu’il s’enfile ?
Je vais pour entrer dans ma chambre, Guro Bidu m’arrête.
- On n’entre pas dans la chambre avec ses chaussures.
Je les quitte donc, légèrement irrité, je dois bien l’avouer, et entre enfin dans ma chambre. Je referme délicatement, me déshabille en prenant soin de ne rien froisser et place mes vêtements dans la penderie. Dans le placard, j’attrape et ma fameuse kesa cyan donc et ... je m’aperçois qu’elle est pliée de telle sorte que je puisse l’enfiler sans mal ... au bout de dix longues minutes quand même ... Et j’ai l’impression de faire encore plus tâche. Je veux dire, si un moine est aussi blessé que moi, il a simplement des parties de son corps en moins ... Je me sens ridicule.
- Pensez également à vos yagis.
Mes ... yagis ? Ces espèces de chaussettes blanches qui séparent le gros orteils des autres ? Bon ... Malgré le fait qu’elles ne soient pas élastiques, je dois bien avouer qu’elles sont assez confortables ... La semelle est même renforcée !
J’ouvre donc la porte. Comme la Kesta dévoile un peu plus mon corps, Guro Bidu écarquille les yeux en voyant que je suis plus un cyborg que ce qu’il ne pensait.
- Je suis prêt.
Il se reprend.
- Enfilez vos getas s’il vous plait.
Guro Bidu me donne deux espèces de sandales en bois, avec deux lanières qui séparent le gros orteils des autres partent sur les côtés pour maintenir le pied. Elles sont surmontées par deux tasseaux de bois, ce sont eux qui donnent à ses sandales traditionnelles leur bruit caractéristiques. Et après quelques pas hésitant, je tiens de bout, et je suis repartons enfin voir Luo Min.
Et en me voyant avec quelques pièces cybernétiques en plus, Luo Min a presque eu la même réaction que son obèse de confrères.
- Oh, je vois que le jeune adepte est un vaillant guerrier ... Peut être sera-t-il intéressé par les arcanes de la caste de nos moines guerriers ? Mais pour le moment, nous devons en finir avec les bases de l’apprentissage. Ici, nous avons deux préceptes cruciaux : “l’argent et sa vénalité n’ont pas court ici” et “la vie monastique est commune, les effort sont communs”. Ici, tout se paie avec un service rendu, tout le monde met la main à la pâte et tout le monde partage son quotidien. Nous nous levons tous en même temps, nous nous restaurons ensemble, et nous nous couchons en même temps. Les seuls temps individuels sont entre neuf heure et onze heure, puis entre quatorze heure et dix-huit heure. Le diner passé, vous avez quartier libre jusqu’à vingt-et-une heure, ce après quoi nous nous couchons et nous nous levons à six heure.
Je ne sais pas tellement quoi répondre, sauf un “Compris”, ou un “Entendu” formel mais pas de rigueur. Alors je me contente de hocher la tête.
Par la suite, nous visitons également les lieux : la cour centrale là où les repas se prennent quand le temps le permet, les jardins de la méditation, le bassin voué à la même fonction, le camp d'entraînement où s'entraînent principalement les moines-guerriers mais qui est également disponible pour tout autre moine, la distillerie où Guro Bidu est le Maître puisque les moines fabriquent leur propre alcool, et enfin le Temple en lui même avec ces diverses salles comme la salle à manger commune, les salles d'entraînement, la bibliothèque ou encore la salle supérieure du Maître.
- Bien. A présent, si vous le souhaitez, nous pouvons aller trouver Maître Taï, le chef des moines-guerriers. Mais je dois vous prévenir, sa rigueur est de fer, il ne tire pas son surnom de Moine de Fer pour rien.
L’initiative est la bienvenue, je suis principalement là pour ça.
- J’aimerais bien, en effet.
- Bien, alors allons-y, ne perdons pas de temps. A cette heure-ci, il doit se trouver au camp d'entraînement.
Nous nous y rendons donc et à notre arrivée, tous les moines-guerrier y compris celui que je devine être Maître Taï, équipé d’un masque et d’un immense bisento, se sont inclinés respectueusement devant Luo Min.
- Maître Sho Taï, je vous présente l’élève Björn Skullson. Il souhaiterait que vous le preniez sous votre aile.
Nous nous inclinons l’un face à l’autre, je commence à prendre le pli ... Mais sa force se ressent, et force le respect.
Il me regarde un instant, je ne sais pas si je dois tenir son regard ou baisser les yeux, dans tous les cas il ne me laisse pas le temps de me décider puisqu’il prend la parole.
- Avec tout le respect que je vous dois, votre élève n’est pas prêt d’affronter mes pires éléments. Il n’est pas de taille. Le doute et le tumulte le hantent.