Ça commence toujours par une histoire banale... [Solo]


- « J’vais en prendre un paqu… »

A peine avais-je fini de parler que quelqu’un me bouscula légèrement. Faut dire qu’il y avait foule dans ce souk.

- « Oups ! Désolé m’sieur ! »

Lorsque je tournai ma tête vers celui qui venait de me percuter, j’eus un sourire. Ce n’était rien qu’un gosse.

- « Ce n’est rien mon g… »


Mais ledit gosse avait déjà filé en douce. Il n’avait même pas attendu ma réaction. Je pouvais  sentir « sa présence » quelques mètres plus loin. A croire qu’il était bien pressé.

- « Hmm ? Tant pis. Ça fait combien déjà ? » Qu’avais-je fini par demander en me tournant vers la marchande.

- « Dix berries pour vous amiral ! »

Alors que la vendeuse me tendit un paquet plein de fruits en tout genre, je me mis à fouiller mes poches à la recherche de mon portefeuille. Mais surprise ! Plus rien ! Sous son regard interrogateur, je tournai sur moi-même en regardant les alentours histoire de savoir si oui ou non il n’était pas tombé quelque part. Mais là encore, quedal ! Un petit rire m’interpella alors. C’était la jeune commerçante qui semblait se moquer de moi. Gentiment cela dit. Sa réaction me laissa pantois pendant un moment, avant que je ne continue de me fouiller avec insistance. Peine perdue. Mon portefeuille s’était définitivement volatilisé. Mon interlocutrice m’expliqua alors qu’il y avait pas mal de pickpockets dans le coin et que l’un d’eux avait dû me voler sans que je ne m’en rende compte. Je fronçai alors les sourcils. Avec mon haki, c’était une hypothèse complètement surréaliste. Quoique, à bien y réfléchir…

- « AH ! »


Le visage du gamin qui m’avait percuté me revint en tête en quelques secondes seulement. Et là, facepalm ! J’avais oublié. J’avais oublié que mon haki de l’observation ne marchait « par réflexe » qu’avec des gars aux intentions plus que malsaines. Halala… Voilà qui était embêtant. Il me fallait encore m’entrainer, me peaufiner. Mais là n’était pas le plus important. Ce qui urgeait en ce moment, c’est que je devais retrouver cet enfant non pas pour l’argent que j’avais perdu, mais pour lui tirer les oreilles. Ce genre de petits commençaient comme ça et finissaient par arpenter la voie de la piraterie. Mais alors que je comptais prendre la direction par laquelle il s’était éclipsé, la vendeuse me tendit quand même le paquet de fruits que j’avais voulu acheter. Dubitatif, je finis par sourire, gêné. J’avais compris son geste : Elle me l’offrait gratuitement. Mais je lui fis comprendre que j’allais revenir payer en bonne et due forme…

Avant de m’éclipser sans lui laisser le temps d’en placer une.


***


- « Yeah ! Ça, c’est une prise, hihihihi ! »

Le gamin se mit à rire en comptant les liasses de billets qu’il avait extirpés du portefeuille. Autant d’argent en un coup ! C’était vraiment une première. Il soupira de soulagement en posant une main sur sa poitrine, avant de fourrer soigneusement tout le pactole dans l’une de ses poches de sa tenue sale et rapiécée. Mais alors qu’il comptait quitter le cul-de-sac dans lequel il s’était fourré pour compter son blé, il entendit des rires. Il sursauta aussitôt et se mit alors à reculer. Deux ou trois secondes plus tard, deux hommes firent leur apparition au bout de la ruelle. Leurs gueules plutôt patibulaires ne laissaient rien présager de bon. Ils avaient dû le voir. Ils avaient dû le suivre. Et c’était pas d’bol. L’enfant se mit à cogiter. Le mur derrière lui était trop haut pour qu’il espère l’escalader. Et les gars qui se rapprochaient doucement vers lui étaient bien trop baraqués pour qu’il tente d’en taper un. Il allait devoir se faufiler entre leurs jambes.

- « Yo p’tit ! Et si tu nous disais c’que tu fais là ? »

- « Ou plutôt ce que tu as là ? »
Ajouta le deuxième.

Les deux lascars se mirent à rire de plus belle comme des cons et c’est à ce moment précis que l’enfant se mit à sprinter vers eux. Surpris par la rapidité de leur proie, les gars voulurent se mettre en garde, mais ils s’y prirent bien trop tard. Le petit, avec habileté, se laissa glisser entre les jambes du plus grand, comme s’il effectuait un tacle, puis se redressa très rapidement pour recommencer à courir. Au niveau de la fuite, personne ne l’égalait qu’il se disait en souriant ! Il se permit même de tourner sa tête vers ses agresseurs pour leur tirer la langue. Sauf que son manque d’attention lui couta cher : Un troisième homme qui se trouvait à la sortie de l’impasse l’accueillit avec une grosse planche de bois dans la tronche. Résultat des courses : Une joue bien amochée, l’arcade sourcilière en sang et deux dents en moins, le tout sous un vol plané de deux mètres. Autant dire que le gars ne l’avait pas du tout loupé.

- « Si tu nous avais gentiment répondu, t’aurais pas fini comme ça, kekekeke ! »

- « Ça valait la peine de le suivre hein, les gars ?! N’empêche, faut être couillu pour voler un amiral ! »

- « Ces gamins qui se pensent malins. Pitoyable. »
Intervint le dernier qui finit par balancer son morceau de bois un peu plus loin en avançant vers le corps inerte du gamin qui avait perdu connaissance.

- « Oh que oui, j’te le fais pas dire ! »


L’atmosphère se glaça aussitôt du côté des trois raclures. Pas possible, qu’ils se dirent ! Les trois dirigèrent leur regard au même moment sur une silhouette massive qui bloquait maintenant la sortie de la ruelle. Et il ne leur fallut pas bien longtemps pour reconnaitre celui qui venait tout juste de débarquer. J’eus alors un sourire bien carnassier comme il faut, avant de m’avancer vers eux en faisant craquer les articulations de mes doigts. « Avec vous, j’aurai même pas besoin de mon épée. » A la seconde d’après, il eut des cris d’épouvante, puis plus rien. Une seule minute m’avait suffi à bien les amocher comme il faut et à les empiler les uns sur les autres. Leurs vies n’étaient pas en danger, cependant. J’eus un soupir puis je récupérai le gosse encore dans les pommes dans mes bras. Il fallait l’envoyer d’urgence à l’hôpital le plus proche. Et justement, il y en avait un pas trop loin de là. Juste parfait. Il avait de la chance.
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***


- « Ou est-ce que j’suis ? »

- « Ooooh, il s’est enfin réveillé… »

- « Vous… »

- « Oui, moi ! Nfufufu ! »


J’eus un sourire pour le gamin qui fut complètement déconcerté de me voir à ses côtés. Un rire même, parce que sa mine ahurie faisait pas mal marrer. Un mélange de surprise, d’incompréhension mais aussi de peur se lisait sur sa tronche de voyou. Je refermai tranquillement le bouquin de cul que j’étais en train de dévorer, avant de le ranger soigneusement dans l’une de mes poches. Je décroisai les jambes et posai mes coudes sur mes cuisses pour mieux pencher ma tête vers lui. C’était un gamin, un vrai. A peine âgé de douze ou treize ans, quelque chose comme ça. Brun. Un gringalet d’un 1m70 avec de magnifiques yeux bleus ; quoiqu’avec une tête de crane brulée et de p’tit filou. Un gosse amusant rien qu’à le regarder. De quoi vous ôter toute l’envie de lui tirer les oreilles. A cet instant, précis, j’eus une pensée pour Fiona et Uriko. Surtout Uriko. Il me fallait aller le chercher. Mais par où commencer ?

- « Y fait quelle heure, m’sieur ? »

- « Presque dix-huit heures… Pourquoi ? »

- « QUOI ?! JE DOIS Y ALL… OUILLE !!!! »


Alors qu’il avait rapidement redressé son torse à la hâte, une douleur à la tête le cloua sur place et le fit gémir.

- « Halala… Reste tranquille, petit. »

Je fis pression sur ses épaules pour le forcer à se recoucher, mais le gamin malgré sa douleur et comme un beau diable, se mit à se débattre. Sauf que j’étais plus fort, bien plus fort que lui. Et lorsque je l’immobilisai, le gosse se mit à pleurer à chaudes larmes. Ses « ordres » étaient devenus des « supplications ». Il me suppliait de le laisser sortir, de me rembourser même l’argent volé que j’avais finalement récupéré. C’est à ce moment précis que je me mis à me poser des questions. Ses demandes paraissaient sincères. A travers mon haki, je pouvais clairement le sentir. Là où il titillait ma curiosité, c’était la raison pour laquelle il voulait s’en aller aussi vite. Niveau physique, il n’avait rien de trop de grave. Juste quelques points de sutures et un léger bandage autour du crâne, mais rien qui engageait son pronostic vital. Dans les faits, je pouvais donc le laisser s’en aller, mais bien avant, des questions s’imposaient…

- « Pourquoi tu veux t’en aller ? »

- « Snif… Mon p’tit frère et ma p’tite sœur m’attendent… Surtout ma p’tite sœur ! Elle est malade ! Elle a besoin de soins ! »


- « Hein… ? Et tes parents… ? »

- « Je…  On a pas de parents... »


Ce fut le choc. Le gamin, lui, se redressa pour s’asseoir, renifla bruyamment et regarda ailleurs d’un air triste.

- « Alors, vous n’avez personne pour s’occuper de vous… ? »

Silence. Le gamin eut néanmoins une mine effrayée et se mit à trembler imperceptiblement en serrant le drap qui le recouvrait.

- « Je… S’il vous plait… Laissez-moi partir ! J’vous en supplie ! »

- « Si tu m’expliques pourquoi, promis, je te laisse partir. Avec de l’argent même… Mais attention ! Je saurai si tu me mens ! »


Le gamin s’immobilisa un instant, les yeux écarquillés, me dévisagea sans trop comprendre pourquoi je voulais l’aider et se détendit finalement. Il hésita. Pendant une minute ou deux. Mais devant l’air sérieux que j’affichais depuis, il consentit enfin à tout me raconter. Il s’appelait Suleyman, il avait douze piges comme je le pensais et ses parents, très pauvres, les avaient abandonné un jour en plein désert lui et ses frères. Ils avaient été sauvé in-extrémis par un homme qui passait par là ; sauf que ce dernier était un fumier de première. Un imbécile qui les forçait à mendier ou à voler compte tenu de la « dette » que les gamins lui devaient. Une histoire quelque peu classique, mais que je n’aurai jamais pu penser entendre sur ces terres. Il y avait certes des réseaux clandestins, surtout en ce qui concernait l’esclavage et tout, mais de là à tomber sur un tel cas… C’était juste incroyable. Navrant même… Tout n’était pas rose sur cette île.

- « C’est la vérité m’sieur ! J’vous l’jure ! Vous me donnerez un peu d’argent, dites ? »

- « Laisse-moi t’accompagner. »

- « Hé ? Non ! Y faut pas m’sieur ! J’veux pas ! Même si vous voulez l’tabassez, on aura pu d’endroits où dormir ! Et personne voudra d’nous ! Personne ! S’il vous plait m’sieur, faites pas ça ! »
Me demandait-il, presque larmoyant.

Je pris le temps de réfléchir. Même si je le faisais chanter avec mon argent, il tenterait surement de me faire un coup de pute pour filer en douce malgré son état. Le tout était de le suivre avec mon mantra. Je ne perdais rien à jouer le jeu…

- « Faut croire que j’ai pas le choix… » Avais-je dit en soupirant et lui tendant une liasse de billets conséquente que j’avais fait sortir de ma poche.

- « Oh chic M’sieur ! Merci ! Bon, faut que j’y ail… Ouille ! »

Tant bien que mal, le gamin s’extirpa de son lit et se débrouilla pour sortir. Les infirmières qui passaient par là voulurent l’en empêcher, mais je leur fis signe que c’était bon. Maintenant, il n’y avait plus qu’à le filer pour connaitre le fin mot de cette histoire.
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C’est après quelques temps de marche plus ou moins laborieuse que Suleyman arriva à la périphérie de la ville. Un coin qu’on pourrait presque qualifier de malfamé. Le contraste entre ce recoin de Nanohana et tout le reste de la cité était frappant. A bien y réfléchir, c’était d’ailleurs la première fois que j’y mettais les pieds. Faut dire que j’avais pas mal roulé ma bosse dans tout le royaume, même si je ne pouvais pas me targuer de connaitre tout Alabasta comme ma poche. La preuve en était cet endroit pas très agréable dans lequel je progressais tranquillement. Même si je pouvais le suivre sans me faire choper, j’avais décidé de mettre une très grande distance entre nous. J’étais également enveloppé d’une légère cape noire. Chose qui, bien évidemment ne passait pas tellement inaperçu dans les ruelles de ces bidonvilles, mais qu’importe. Suleyman évolua encore cinq minutes en empruntant différents chemins, puis arriva devant un taudis -C’est le mot- duquel on pouvait entendre une grosse voix gueuler. Un fait qu’il obligea alors à rentrer hâtivement dans ce qui semblait être son logis, malheureusement…

- « OU EST-CE QUE TU ÉTAIS, SALE CHIEN ?! TU SAIS DEPUIS QUAND EST-CE QUE JE T’ATTENDS ?! »

Des bruits se firent entendre. Une table était tombée, du verre s’était brisé puis un fouet avait claqué. Un râle de douleur puis des cris s’en suivirent, ce qui me força moi aussi à me précipiter vers la bicoque en défonçant la porte. Et là, je tombai sur un spectacle plus que désolant, mais néanmoins prévisible : Un énorme gars, gros et moche comme un porc, tenait les cols de Suleyman de sa main gauche et un fouet de sa paluche droite. Fouet d’ailleurs au-dessus de sa tête qui menaçait une nouvelle fois de s’abattre sur le gamin. Un peu plus loin, deux autres enfants vêtues de haillons sales, étaient prostrés contre un mur, complètement terrifiés par le bourreau qui frappait leur ainé. Ce dernier dans les mains du porc était encore une fois au bord de l’évanouissement. Il faut dire qu’il avait pas mal dégusté aujourd’hui, sans compter qu’il devait sans doute crever la dalle, quelque chose comme ça. Scène sinistre dans un habitat sale, humide, complètement délabré. Une vision qui me fit aussitôt sortir de mes gonds au point qu’il ne m’avait fallu qu’une seule seconde pour être aux côtés dudit porc qui fut totalement surpris par ma présence.

- « T’ES QUI BORD- »

La phrase se perdit dans le vide lorsque mon poing droit s’écrasa impitoyablement sur sa face d’une laideur inégalée. Malgré son gabarit monstrueux, le corps du bourreau de Suleyman décolla du sol et partit se crasher contre un mur par loin. Quant au petit, je l’avais réceptionné comme il se doit, avant de me déplacer avec lui jusqu’à ses petits frères qui tremblaient toujours de peur. Le regard qu’ils m’adressaient était lourd de crainte, au point que mon cœur se serra. L’inconnu encapuchonné que j’étais leur faisait certainement peur. Il n’y avait pas de raisons qu’ils me fassent plus confiance que l’autre plouc que j’avais envoyé valser plus loin. Une larme roula sur la joue du plus petit qui ne cessait de trembler dans les bras de sa grande sœur. Je me penchai pour poser Suleyman qui revenait peu à peu à lui, avant d’approcher ma main vers le plus petit. Celui-ci ferma ses yeux, effrayé, tandis que sa sœur, très faible, se jeta sur moi et me mordit comme elle put. Pas de quoi pouvoir me stopper puisque je me mis finalement à essuyer les larmes du gamin et à lui caresser affectueusement la joue. A la grande surprise là encore des deux gosses.

- « CRÈVE, BÂTARD !!!! »

Porky avait dégainé une arme à feu de nulle part et commença à faire feu sur moi. Sauf qu’avec mon haki, je l’avais anticipé et j’avais dégainé ma lame de ma main de libre pour faire dévier toutes les balles qui vers notre direction. Sans me retourner une seule fois vers lui, bien entendu. Les enfants n’eurent même pas le temps d’être plus affolés, tant l’action fut rapide. Ce n’est que lorsque les détonations cessèrent qu’ils se jetèrent vers moi, en larmes, comme pour se protéger des impacts. Le gros tas, devant mes exploits jeta son arme et se barra illico de la vulgaire piaule toute crasseuse dans laquelle nous étions. Lui n’était pas le plus important pour le moment, bien que mon mantra était effectif. Sa trace, je n’allais pas la perdre tant qu’il ne quittait pas la région. J’aurai tout le loisir de choper cet enfoiré et lui faire mordre la poussière. Ceux qui avaient besoin de moi, c’était ces gosses. Ces pauvres enfants exploités qui avaient touché mon cœur et qui chialaient contre moi. Ils l’avaient senti, que je n’étais pas du tout une menace pour eux et c’est sur ce constat que je retirai ma capuche en leur souriant tendrement :

- « C’est bon, tout est fini… Tout est fini… »
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Quelques minutes plus tard...

- « J-J’vous avais même pas reconnu… »

- « C'est évident, non ? Sinon tu n’auras même pas essayé de me voler, nfufufu ! »

- « Mais… Ça m’paraissait tellement facile… Z’êtes négligent quand vous faites vos courses ! »


J’eus tout d’abord un soupir, avant de sourire franchement. Ce petit était bien rigolo dans son genre. Rigolo, mais aussi résistant. Avec tout ce qu’il s’était mangé comme coups, il était sur pieds ou presque. Alors que sa petite sœur maladive lui faisait un autre bandage, je m’amusais à caresser la chevelure de leur benjamin qui s’était blotti dans mes bras et qui dormait paisiblement. Après avoir enlevé ma capuche, les trois bambins m’avaient reconnu. Il ne leur avait pas fallu plus pour me faire définitivement confiance, d’autant plus que Suleyman leur avait rapidement raconté que je lui avais sauvé la mise. Leurs bouilles reflétèrent aussitôt de la reconnaissance, mais surtout de l’admiration. Autant dire qu’ils étaient troooop mignons malgré le sale état dans lequel ils étaient tous. Crasseux, presque mal en point… Affligeant. Dans mon cœur, pas doute possible : Je pouvais pas les laisser dans ce coin pourri. J’avais déjà même une bonne idée. Et comme si le p’tit Suleyman lisait dans mes pensées, celui-ci ne put s’empêcher de me demander…

- « Et maintenant m’sieur l’amiral ? C’est quoi la suite ? »

- « Suley ! Un peu de respect ! Il t’a sauvé la vie ! »

- « T’occupe Samira ! Là, on parle entre grandes personnes ! »


- « Entre grandes personnes ? Nfufufu ! T’es culotté de dire ça. Tu crois que t’es un grand, toi ? »

- « Rien à foutre d’votre fric ni d’votre grade ! Là toute de suite, on est en danger ! C’mec nous maltraitait, mais au moins il nous donnait à bouffer ! J’SUIS SÛR QUE VOUS ÊTES COMME LES AUTRES ! VOUS ALLEZ NOUS ABANDO… »


Un bruit sourd interrompit l’intervention assez musclée de Suleyman qui maintenant, semblait m’en vouloir énormément. Un gargouillis pour être plus précis : Celui de mon ventre. Vrai que j’avais rien bouffé depuis hier soir. Le plus petit s’était réveillé pendant quelques secondes, puis s’était recouché sur moi comme si de rien était sur moi. J’eus alors un sourire à la fois amusé et désolé, alors que Suleyman, qui s’était levé, les poings serrés, avait fini par tomber sur ses fesses, déboussolé. Là-dessus, il se mit à hurler de rire, hilare. Sa petite sœur par contre, très soucieuse de mon état s’était mise à fouiller toute la maison, avant de ressortir une sorte de récipient dans laquelle il y avait quelques biscuits et fruits secs qu’elle me présenta en toute humilité, petit sourire aux lèvres : « C-C’est pas grand-chose, mais voilà. » Le temps s’était comme figé. J’étais bouche bée devant la cadette au visage plus qu’avenant. J’aurai voulu dire quelque chose, mais aucun son ne parvint à sortir de ma bouche. Plutôt déroutant…

- « Monsieur… Vous pleurez ? »

- « Eh ! Hein ? Oh... »


Une larme avait effectivement roulé lentement sur ma joue gauche sans que je ne me rende compte. Une larme que j’avais vite fait de sécher en faisant semblant de rire pour cacher ma gêne. Ce geste m’avait touché au plus profond de moi-même. Tant de gentillesse, d’innocence, de candeur… Impossible de rester stoïque. Même pour un homme de mon calibre. Impossible. Suleyman s’était tu un moment avant de recommencer à se moquer de moi et de me tirer la langue. Mais ma main captura vite fait l’une de ses joues que je m’étais mis à tirer violemment comme pour le punir : « Je chialais pas p’tit con ! Tu veux que je te botte les fesses, hein ?! » Sa sœur se mit à rire alors que son ainé se débattait pour s’extirper de mon emprise. Le dernier de la fratrie se réveilla encore une fois, bailla, gratta ses yeux, se leva pour aller pisser non loin de la cabane, puis revint se recoucher une énième fois sur moi comme un chaton. Devant cette scène banale, nous finîmes, Suleyman, Samira et moi par rire de bon cœur…

- « En plus, il s’appelle Salem comme vous ! C’est pour ça qu’on vous connait bien ! »

- « Oooh ! Lui, je l’aime déjà beaucoup ! Pas comme son idiot de grand-frère ! »

- « Grmmbbl ! Qu’est-ce que vous avez dit ?! »


- « Suley… Kof kof kof ! »


Samira avait commencé à tousser puis s’était effondrée tout un coup. Inutile de vous dire que son grand frère s’était précipité vers elle pour la prendre dans ses bras, histoire de la secourir. J’avais froncé les sourcils en les regardant sans un mot et maintenant que je la scrutais minutieusement, je pouvais remarquer la pâleur de sa peau. La jeune fille dans les bras de son frère s’était mise à rire pour le rassurer, puis essaya de se redresser sans succès. Alors que Suley comme elle l’appelait affectueusement paniquait, je me levai et pris aussitôt la parole : « Prends toutes les affaires que vous avez ici. Je vous amène chez ma mère. C’est une bonne toubib, tu verras. Elle sera contente de prendre soin de gamins comme vous. » J’eus un sourire rassurant alors que l’ainé avait levé sa tête vers moi. Il eut un moment d’hésitation, mais mon sourire fit vite de le convaincre. Malgré nos petites chamailleries, il sentait qu’il pouvait compter sur moi. Il en avait l’intuition. Alors, en deux minutes, il fit trois petits baluchons qu’il chargea lui-même et fut prêt à me suivre.


Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Mer 6 Avr 2016 - 16:13, édité 1 fois
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Une heure plus tard…


- « Elle souffre de quoi, madame ? »

- « Une anémie. Mais son corps s’est plus ou moins habitué. Avec mon traitement miracle, n’ayez pas peur, elle ira encore mieux et sera sur pieds en un rien de temps ! »


Suleyman regarda ma mère avec les yeux pleins d’étoiles, tandis que Samira avait le sourire aux lèvres sur le lit où elle était confortablement installée. Ma mère eut un petit rire joyeux. Elle était rayonnante et savait y faire avec les gosses. D’ailleurs, le petit Salem m’avait abandonné pour se lover dans ses bras et dormir tranquille. Le traitre ! Que m’étais-je dis avant de rire à mon tour. La joie et le bien-être de ces enfants me faisaient chaud au cœur. On avait pas idée de profiter d’êtres aussi innocents, très sérieusement. Maintenant qu’ils étaient en sécurité dans l’immense demeure sécurisée de ma mère, il ne me restait plus qu’une chose à faire : Rendre une petite visite à ce porc qui se trouvait toujours dans la ville. Je pouvais toujours sentir sa présence en ville et le retrouver serait chose aisée. En attendant, je restai aux côtés de ma mère et des gamins qui avaient pris une bonne douche et un repas digne de ce nom, jusqu’à ce qu’ils s’endorment tous. Ma mère prit soin de les border puis elle me rejoignit dans l’un de ses nombreux salons :

- « Alors ? »

- « Si ça se trouve, ces gamins ne sont pas les seuls dont il abuse. Je vais aller tabasser ce type et détruire tout son réseau si jamais il y en a un. Ça devrait pas être trop difficile. »

- « Tu sais où le retrouver ? »

- « J’ai le haki de l’observation, ne t’en fais pas. »


La madre eut une mine surprise, puis se mit à sourire.

- « Vice-amiral, hein ? Ton papa était fou de joie quand il a appris la nouvelle. Il a pleuré pendant une heure à l’escargophone ! C’était plutôt pénible ! »

- « J’ose même pas imaginer quand on se verra en chair et en os. »


Ma mère et moi eurent un fou rire qui dura une bonne poignée de minutes, puis au bout d’un moment, je me levai du divan sur lequel j’étais assis, l’air sérieux et décidé.

- « J’y vais. »

- « Tu t’attends à ce que je te dise bonne chance ? Un grand gaillard comme toi ? »

- « Nfufufu ! J’ai pas le droit de faire le gamin avec ma môman ? »

- « File grand dadais ! Par contre, tu rentres avant l’aube! Les enfants te réclameront certainement au réveil. »

- « Roger ! »



Quelques heures plus tard…


- « Kukuku ! N’en fais pas un drame Abdullah. Il te reste pas mal de mômes à exploiter, non ? Et puis, ce n'est pas comme si tu n’étais pas dans les clous. Allez, tu peux boire ce que tu veux ! Et choisir la putain que tu veux ! Je t’offre tout ça pour te consoler ! »

Abdullah -Porky-, grommela sans rien dire. Que pouvait-il ajouter d’autre devant son boss ? Ce gars qui rigolait devant lui n’était pas que la tête pensante de cette pègre locale, mais aussi un combattant effrayant qu’il ne fallait mieux pas énerver. Il n’empêche qu’il avait la rage, le gros tas d’graisse. Faut dire que la droite qu’il avait encaissée y était pour quelque chose ! Après s’être enfui pour se faire soigner le pif, il appela des renforts et débarqua au taudis des gosses secourus, mais ils s’étaient volatilisés avec l’inconnu. C’était aussi la deuxième raison de sa colère qu’il contenait tant bien que mal. Suleyman était de très loin son meilleur « élément ». Le perdre revenait à perdre le quart des recettes qu’il pouvait se faire, les autres enfants étant peu doués dans l’art du vol. Une très mauvaise nouvelle en tout cas, d’autant plus que si le gosse parlait aux forces de l’ordre de la ville, ils pourraient remonter à lui et pire, à son boss ! Cette perspective le fit frémir, au point qu’il avala quelques bières, avant de quitter le souterrain dans lequel était terré leur QG.

Il avait besoin d’air.

Un vent frais l’accueillit une fois à l’extérieur. Il frissonna, maugréa de plus belle et réajusta sa cape autour de lui avant de quitter l’endroit calmement. Quelques putes du coin voulurent l’approcher, mais il les dégagea très rapidement. Il fit de même avec les petites frappes qui lui servaient d’hommes de main et s’éloigna seul. Il lui fallait un plan. Un plan pour retrouver le gosse. Et puis, de toute façon, il ne pouvait pas aller bien loin avec sa sœur malade. Un sourire étira alors ses lippes encore humectées par l’alcool qu’il avait bu. Suffirait de ratisser toute la ville pour ça, ce qui serait pas bien difficile. Une bonne partie du coin était rasée, d’ailleurs. On devait notamment cette prouesse à ce fameux Mizukawa… D’ailleurs, Abdullah eut des sueurs froides, croyant qu’il allait mourir ce jour-là, mais il balaya vite ces pensées de sa tête et bifurqua dans une ruelle un peu sombre pour pouvoir pisser un bon coup. Rasséréné par le fait qu’il pouvait facilement retrouver sa pépite, il s’autorisa même un petit air, sauf qu’un bruit de pas derrière l’interpella vite fait :

- « Qui est là ?! »

- « Tu devines pas… ? »


Porky se retourna vite fait après avoir fini de pisser et écarquilla les yeux devant la silhouette encapuchonnée qui lui faisait face. Pas de doute, c’était bien l’homme qui l’avait amoché qu’il se dit ! Son cœur ne fit alors qu’un bond et il voulut dégainer une arme. Sauf que pas de bol, il l’avait oublié dans le bar. Il se mit alors à paniquer, hurla un bon coup et finit par détaler de l’autre côté. Sauf que joueur comme je suis, j’avais retiré mon fourreau de ma taille et le balançai habilement entre ses deux jambes, ce qui occasionna la lourde chute du gros tas qui se mangea impitoyablement la face au sol. La douleur de son nez écrabouillé qui avait disparu, revint avec force, ce qui le fit gémir et gigoter au sol. Mais alors qu’il voulait dépasser ladite douleur, se relever et fuir, j’étais déjà à ses côtés, accroupie et la main gauche sur son crane presque chauve. L’homme se mit à trembler sur lui-même. S’il n’avait pas déjà uriné, il aurait certainement fait dans son froc. Il essaya de me foutre une droite, mais la tentative fut veine. Je ne ressentis rien.

- « Bon, tu vas me parler vite fait de toutes tes magouilles. D’accord ? »

- « Plutôt mourir ! »

- « Oh ? Dans ce cas… »


Je dégainai mon arme et l’approchai d’une de ses cuisses, avant de planter la lame dedans, tout en plaquant ma main de libre sur sa gueule lorsqu’il hurla sa douleur. On aurait presque dit que j’étais un tortionnaire, sauf qu’après avoir vu et su ce qu’il avait fait subir à ces gamins, j’avais rangé ma pitié et mes remords au placard. J’allais lui faire cracher le morceau de gré ou de force, quitte à être sadique. Il devait s’en être rendu compte, vu que mon geste avait été à la fois mesuré et bien précipité. Lorsqu’il s’arrêta de gueuler comme une bête à l’agonie, je retirai ma main de sa bouche. Le gros tas, lui, pleurait comme un gosse. Jouer de sa corpulence et taper sur des gosses, c’est une chose. Faire face à un inconnu qui voulait votre peau et qui était largement plus fort que vous en était une autre. Il comprit vite fait que l’homme en face de lui allait le buter s’il ne coopérait pas, alors il délia sa langue. Dans la précipitation et la peur. Des sentiments qui le rendirent sincère. La véracité de ses propos n’était pas à remettre en questions :

- « Tu as noté toutes les adresses qu’il a mentionné, Shinsei ? » Demandais-je finalement à l’ombre qui se tenait derrière moi, lorsque Porky eut fini son long récit.

- « Oui, maitre. Moi et mes hommes allons récupérer les enfants pour les mettre en sécurité. Ça ira pour vous ? »

- « Ne t’en fais pas… Et puis, je t’avais pas déjà dit d’arrêter de m’appeler comme ça ?! »

- « Le fils de ma maitresse est aussi mon maitre. Mais je peux vous appeler monsieur. »

- « Maaah, ça va. Pars d’ici ! Je m’occupe du reste. Allez ! »


Le serviteur de ma mère s’inclina bien bas et s’en alla aussitôt. Quant à Porky, celui-ci ne put s’empêcher de me demander :

- « Q-Qu’est-ce que vous allez me faire ? »

- « Devine… » Qu’avais-je dis en approchant dangereusement ma lame vers sa gorge.
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- « Hoy ! Tu trouves pas que le chef a trop duré ? »

- « Bof… Il est p’être parti taper sur l’un de ses gosses pour se défouler. Vu comment il était de mauvaise humeur. »

- « Ça m’étonnerait pas, tiens ! Kakakakakaka ! »


Deux des nombreux larbins d’Abdullah se mirent à se marrer entre eux. Mais ils s’interrompirent rapidement lorsqu’ils me virent m’approcher tout doucement de leur QG ou plutôt celui du boss de leur propre chef. Il y avait d’ailleurs du monde devant. De petites frappes, de gros malabars, des tapins -Parmi lesquelles on pouvait distinguer sans peine des mineurs etc…- et même des clients camés qui déambulaient ici et là… Bref, j’étais au bon endroit. La face sombre de Nanohana. Quoi de plus normal pour la plus grande ville -En reconstruction- d’Alabasta. Cependant, passer inaperçu avec la capuche que j’avais était tout bonnement mission impossible, ce pourquoi je fus rapidement approché par les deux cons de Porky qui arboraient déjà des mines menaçantes. Les fouineurs, faut croire qu’on les aimait pas ici. Je m’immobilisai alors, tandis qu’ils me tournèrent tout autour pendant quelques secondes, avant de revenir se poster devant moi. Le plus petit d’entre eux et certainement le plus teigneux prit alors la parole :

- « Ouais, c’est pour quoi ? »

- « Hassan. Je souhaiterais le voir. »

- « Quoi ?! »
s’exclama le deuxième, le plus con et ça se voyait carrément. « Qu’est-ce que tu veux au big b- AÏE ! »

Le plus petit l’avait interrompit grâce à un coup d’coude bien placé et reprit violemment la parole :

- « Y’a pas de Hassan ici ! Et t’es qui toi ?! »

Mais c’était trop tard. Le plus grand avait vendu la mèche sans faire gaffe. Si j’étais sûr que l’endroit était le bon et que Porky ne m’avait pas du tout menti, je voulais aussi être certain que Hassan, le leadeur de cette pègre était sur place. Comme son subalterne, le nommé Hassan allait mourir de ma lame tout simplement. La prison était un châtiment trop doux pour ce genre de personnes, qui même derrière les barreaux pouvaient avoir le bras long. Alors que je pensais à la manière de procéder, le plus petit n’arrêtait pas de brailler à mes côtés et sa voix criarde me ramena à la réalité. J’eus un soupir en haussant les épaules. Une infiltration ? Avec mon niveau plutôt notable ? Conneries ! Autant foncer dans le tas et détruire tous leurs « locaux » par la même occasion. C’est dans cet optique des choses que j’usai d’une petite pichenette sur le front du gueulard qui fit un vol plané de plusieurs mètres avant de s’encastrer dans un mur de ce qui semblait être une maison close à première vue. Cet acte eut pour effet d’attirer l’attention de tous les gars du coin.

- « MAIS C’EST QUI LUI ?! »

Et baston pour tout le monde ! Sans même utiliser mon arme et sans quitter ma cape, je m’amusai à tabasser tous ceux qui m’approchaient. Rien de vraiment bien difficile. J’avais connu pire et ces gens qui se croyaient être des durs n’étaient rien d’autres que des faiblards. A peine plus forts que des gens normaux. Le boucan du dehors interpella l’un des lieutenants d’Hassan qui remonta à la surface, sortit à l’extérieur et vit l’hécatombe. En à peine quelques minutes, j’avais botté le cul de plus d’une cinquantaine de personnes. Affolé, il rentra en trombe dans le lupanar et descendit au sous-sol faire un rapport exprès à Hassan qui fut plutôt étonné qu’on ose l’attaquer mais qui ne fut pas affolé pour un sou. Il continua même de caresser l’une des fesses de la putain qui était installée sur l’une de ses cuisses, tout en matant les combattants qui luttaient toujours à quelques mètres de sa position, dans une arène encadrée par des grilles. Il voulut rassurer son sous-fifre, mais celui-ci hurla en pointant du doigt un nouvel arrivant : Moi quoi.

- « C’EST LUI ! C’EST CE GARS LA QUI A FOUTU LE BOXON DEHORS ! »

J’étais dans une espèce de grande salle où se déroulaient des combats clandestins, avec des prostitués et serveuses un peu partout et pas mal de gars qui buvaient, pariaient, jouaient… D’ailleurs, toutes les activités cessèrent rapidement lorsque le gars avait hurlé à tout le monde que j’avais foutu la merde en haut. Les regards étaient dorénavant braqués sur moi. Il eut ce petit temps de latence durant lequel je scrutai le coin avec attention, avant de soupirer. Si on ne comptait pas les femmes, ils n’étaient qu’une cinquantaine. Facile. D’ailleurs, je consultai ma montre comme si de rien était et vit qu’il n’était encore que deux heures du mat. Une heure pour tout régler ici suffirait amplement. Mais à peine avais-je relevé la tête que j’entendis de petits cliquetis : Les gars avaient braqué sur moi une multitude d’armes à feu. J’eus un soupir puis je dégainai mon sabre à la vitesse de la lumière. Ce geste précipité eut pour effet de faire rire l’assemblée qui ne voyait pas du tout l’utilité d’une telle arme dans une telle confrontation.

- « Attendez ! »

Lorsqu’il se leva, je sus immédiatement qu’il s’agit du fameux Hassan : Grand, la peau mate, borgne, balafré, les cheveux grisonnants frisés vers l’arrière, le costume propre et le sourire aux lèvres… Bref, un dandy du mauvais côté de la ligne. Il devait avoir dans la soixantaine et quelque chose me disait qu’il était le boss du coin depuis bien longtemps. Il s’avança tout doucement et s’arrêta au beau milieu de ses hommes qui braquaient toujours leurs fusils et autres pistolets sur moi. « Qui es-tu ? Et qu’est-ce que tu veux ? » J’avais l’impression que cette situation l’amusait vraiment ou qu’il savait bien que je n’étais pas un individu lambda. Cette impression aurait pu engendrer un malaise, d’autant plus qu’il dégageait une telle prestance, mais je n’étais pas non plus n’importe qui. Et puis, j’avais vu plus fort, plus classe, plus noble, comme l’amiral Shiro ou mon père tout simplement. « Tu es celui qui a foutu une raclée à Abdullah, c’est ça ? » Là, j’eus un petit sourire. C’est qu’il est perspicace, le monsieur. Et feu Porky une vraie pleureuse.

- « On ne peut rien te cacher. C’est lui qui m’a dit que tu étais son supérieur. Mais j’ai fini par le tuer. Et je viens maintenant prendre ta tête. Tu me la donnes, hein ? »

- « Oh ? Tu as tué ce porc ? » Définitivement, il avait vraiment une tête de cochon. « C’était un incapable qui ne faisait rien de mieux que faire du chantage à des mineurs en les envoyant mendier dans la rue ou voler. Mais bon, vu qu’il remplissait les quotas, je n’avais pas trop à me plaindre... »

- « C’est clair que tu es largement mieux : Proxénétisme, trafic de drogues, trafic illégal d’esclaves, combats clandestins… »

- « On vit comme on peut, mon cher. A t’entendre parler, on croirait entendre un homme bien sous toutes ses coutures, un justicier. »

- « Bah… Je suis un justicier ! Est-ce que tu sais à quel point les mômes m’adorent ? »

- « Il suffit. Tuez-le. »


Des tirs nourris s’en suivirent : L’objectif était de transformer l’intrus en gruyère.
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Quelques secondes avant qu’ils ne pressent leurs détentes, le temps se mit à ralentir comme par magie. L’effet de mon mantra, sans aucun doute. C’était toujours pareil à chaque fois que j’étais en danger. Ce haki comme s’il était doté d’une volonté propre, s’imposait à moi et me donnait l’opportunité d’avoir un coup d’avance. Durant donc ce laps de temps, je vis les différentes trajectoires que certaines balles décrivirent. Dans ce lot de bouffons, il y avait quand même des pros. D’ailleurs, tous les angles étaient quasiment couverts. Ils avaient tiré de partout, ou presque. Trois options s’imposaient maintenant à moi : Soit je fuyais par la porte derrière moi, soit je parais toutes les balles à l’aide du plat de ma lame, ce qui n’était pas forcément difficile étant donné ma force et mes réflexe, soit je déclenchais une brise importante qui balayerait tout sur mon passage. La dernière idée me fit alors sourire. Elle pouvait provoquer des dégâts considérables… Mais j’en avais pas grand-chose à foutre, sans compter que j’avais pas envie de me fouler.

- « Il suffit. Tuez-le. »

Du coup, lorsqu’ils exécutèrent son ordre en me mitraillant, je mimai un mouvement de coupe dans le vide, devant moi, à l’aide de ma lame, ce qui engendra une bourrasque qui fit vite de détourner les balles de leurs différentes trajectoires. Les balles allèrent impitoyablement se planter dans la chair des pistoleros qui lâchèrent leurs armes et tombèrent comme des mouches les uns après les autres : Une sorte de retour à l’envoyeur, si on veut. Certains furent touchés mortellement et d’autres tout blessés. Toujours est-il que ma prouesse suscita de la stupeur chez mes vis-à-vis, en particulier chez le dénommé Hassan qui avait froncé ses sourcils. Les putains et serveuses qui avaient vu la scène se mirent à fuir de l’endroit. Pour ma part, ces dernières ne m’intéressaient pas. Elles pouvaient s’en aller. Hassan lui, finit par sourire et claqua des doigts pour attirer un bon nombre de gars, encore. Des pugilistes cette fois. Sauf que lorsqu’ils se ruèrent bêtement sur moi, rebelote ! Rien de tel qu’un bon coup de vent pour faire valser ce monde contre des murs.

- « Qui es-tu ? » Demanda Hassan, avec un gros sourire aux lèvres, qui n’avait pas bougé d’un cil malgré toutes mes techniques qui avaient mis son local sens dessus dessous. Décidément, ce gars était bien louche…

- « T’es vraiment lourd quand tu veux… » Dis-je en retirant ma capuche, lui dévoilant ainsi mon beau minois.

Et là, il eut un blanc. Autant chez le boss que chez les nombreux blessés qui avaient plus ou moins réussi à se redresser. La plupart avait les yeux écarquillés et la bouche ouverte. Mon visage n’était clairement pas inconnu il faut croire. C’est fou ce que j’étais populaire ces derniers temps ! Devant leurs mines défaites et ahuries, j’eus tout de même un petit rire. C’était parfois récurrent, mais ça restait marrant. Ils faisaient presque pitié. Mais en repensant aux gamins, ma mine s’assombrit aussitôt. De quoi provoquer une grosse débandade. Même les « proches » les plus chevronnés d’Hassan s’enfuirent. Il y avait plusieurs issues semblait-il. Ceci dit, le big boss reprit contenance et retrouva même son sourire. Il ne fut néanmoins pas le seul à être resté sur place. Une très belle femme que je n’avais pas remarquée jusqu’à présent était à ses côtés, sourire aux lèvres, elle aussi. « Ça alors ! Si je m’attendais à voir un amiral dans mes modestes quartiers ! » Le bougre me fit même une révérence, mais je ne répondis pas. Aucun intérêt à rentrer dans son jeu.

- « Mariam ici présente se chargera de vous. J’espère qu’elle sera à la hauteur de vos attentes, kukukuku ! »


La dénommée Mariam -Pulpeuse à souhait- et vêtue d’une très belle robe rouge moulante et fendillée, s’arma de poignards et s’avança vers moi le sourire aux lèvres. Dans un contexte totalement différent de celui-ci, je l’aurai volontiers dragué et foutu dans mon pieu. Mais là, c’était tout bonnement impossible. Quel gâchis… Que m’étais-je dis lorsqu’à mi-parcours, elle se mit à accélérer brusquement vers moi. Je lui décochai une lame de vent qu’elle esquiva plutôt facilement en riant, mais lorsqu’elle me sentit dans mon dos et qu’elle voulut me porter un coup de poignard, ce fut trop tard : Je lui avais déjà assené un sacré coup au niveau de la nuque. Elle s’effondra alors sans comprendre le pourquoi du comment et tomba carrément dans les pommes. Une bonne chose de faite. J’aurai pu la tuer, mais pitié et compassion se mêlèrent à ma prise de décision : Taper les meufs, c’était définitivement pas mon truc. Hassan le savait et c’était sans aucun doute pour ça qu’il lui avait demandé de m’attaquant, sachant pertinemment qu’elle ne m’arrivait pas à la cheville.

- « Tu as autre chose à m’envoyer ou tu comptes te bouger le cul maintenant ? »

- « Halala… Cette jeunesse. Si impatiente ! Kukukuku ! »


Maniéré jusqu’au bout, le gars. Mais là n’était pas le plus important puisqu’il tourna les talons et alla s’emparer d’une canne de laquelle il dégaina une lame fine. Une rapière. Un vrai noble dans l’âme ce gars-là. D’ailleurs, il devenait un peu exaspérant avant le sourire scotché à ses lèvres. Comme s’il était sûr de pouvoir me battre. Lorsqu’il me fit face à nouveau, il ne put s’empêcher de l’ouvrir : « Jouons aux devinettes : D’après toi, qui est-ce qui m’a rendu borgne ? » J’arborai la gueule du gars qui n’avait franchement rien à foutre de son histoire, mais j’étais prêt à mettre ma main à couper qu’il s’agissait de mon vieux. « L’ex-amiral Kenpachi ! Lui-même ! Mais j’ai malgré tout réussi à m’échapper ! » Tu parles d'une prouesses ! Là, je fus carrément blasé. Un brin étonné certes, mais blasé. Au final, qu’est-ce que j’en avais à foutre ? Si ça se trouvait, c’était des mensonges, tout ça. Et même si c’était vrai, il y avait 99% de chance que l’amiral ne l’ait pas poursuivi parce qu’il n’y avait aucun intérêt à le tuer ou à l’emprisonner, quelque chose dans le genre…

- « Tu es prêt, Fenyang ? »

- « Ferme ta gueule et viens te battre… »
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Sauf qu’à la seconde où je l’avais invité à se battre, la pointe de sa rapière se trouva à quelques centimètres seulement de mon œil gauche. Et n’eut été mon mantra, il m’aurait certainement transpercé l’œil. L’esquive de dernière seconde que je réalisai en me décalant sur le côté ne n’empêcha pas la lame de mon adversaire de toucher mon visage et même d’érafler l’oreille gauche dans son prolongement. Mon cœur ne fit qu’un bond alors que j’écarquillai les yeux sous la suprise. Ce mec, si ça se trouvait, c’était clairement pas un mytho. Mais même pas le temps de trop y réfléchir que je vis qu’il s’était brusquement stoppé dans son élan et qu’il tentait un revers avec sa lame dirigé vers l’une de mes côtes. D’un geste réflexe, je tins verticalement mon sabre du côté visé et parai son attaque d’une incroyable rapidité, mais la force qu’il avait mise dans le coup me balaya sur plusieurs mètres et c’est in-extrémis que je parvins à ne pas tomber à la renverse. Une fois bien stabilisé sur mes jambes, je portai un regard totalement abasourdi, alors que le mec, lui, souriait toujours en se remettant en garde, le bras de libre derrière son dos, tel un véritable mousquetaire. Ce type… Il était fort et pas qu’un peu. Comment était-ce possible ?

- « Toutes les pointures en combat ne sont pas forcément reconnues, petit. » Me dit-il comme s’il avait lu dans mes pensées. « Il y en a qui préfèrent rester dans l’ombre comme moi. Je dois avouer que c’est bien plus amusant, kukukuku… »

Je restai silencieux tout en l’observant attentivement. Ce qu’il disait n’était pas du tout dénué de sens, même si ça me paraissait assez improbable. C’était peut-être cette improbabilité qui m’avait rendu moins prudent qu’à l’accoutumée, mais il faut dire que j’avais remonté son réseau tellement rapidement que le tout m’avait paru fastoche. Après, sans haki, j’aurai probablement pris une bonne poignée de jours. Mon nouveau grade devait surement me monter à la tête. J’eus alors un sourire jaune. Il fallait que je me ressaisisse, d’autant plus que la daronne devait surement s’inquiéter et m’attendre. Elle ne me l’avait clairement pas signifié, mais je savais qu’elle avait peur que je revienne gravement blessé. Comme toutes les mères quoi. Cette idée m’arracha un petit rire et c’est lors de cette petite déconcentration qu’Hassan décida de m’attaquer une seconde fois. Sauf qu’une même façon de procéder ne pouvait pas marcher deux fois comme ça, puisque cette fois-ci, je le vis clairement : Sa façon de se déplacer ressemblait trait pour trait à celle des CP lorsqu’ils faisaient usage du soru. Pas mal pour un hors-la-loi ! Mais bien peu suffisant pour un gars de ma trempe, surtout lorsqu’il s’y attendait. Aussi avais-je moi aussi fait quelques bonds en avant pour répliquer.

Ma charge soudaine décontenança le vioque qui était déjà dans un grand élan. Nos lames s’entrechoquèrent avec force et la mienne coulissa sur la sienne avant d’aller gratter la peau de sa joue droite de sorte à bien la marquer d’une estafilade. Mais plutôt que de nous arrêter sur cette petite passe d’armes, nous fîmes pleuvoir des coups tranchants dans tous les sens. Ça esquivait, ça se neutralisait... Bref, un combat de bretteurs comme je n’en avais pas eu depuis longtemps. S’il était fort, je l’étais également. Appliqué comme je l’étais, j’y allais maintenant à pleine puissance, si bien que je pris l’ascendant au bout de quelques minutes et que je réussis à lui déchiqueter ses vêtements au niveau du torse. Suite à cette ouverture, il fit plusieurs bonds en arrière et se débarrassa de ses vêtements en les arrachant de force à l’aide de sa main de libre. Sur son buste bien sculpté, une coupure peu profonde et oblique était largement visible. Ma lame ne l’avait pas assez taillé comme il faut. J’eus alors un soupir et j’adoptai une posture de combat. L’homme en face de moi avait visiblement perdu le sourire. Il le sentait, que ça tournait au vinaigre… Alors, plutôt que de me charger encore, il opta pour une autre solution : L’attaque à distance.

- « Crève, chien du gouvernement ! »

En mimant un coup d’estoc dans le vide, la pointe de sa lame distordit l’air devant lui qui se transforma en une boule de vent comprimée et contondante ; semblable en tout point à un boulet de canon. Sans me défiler, je tranchai avec force le projectile qui me menaçait en deux parties qui explosèrent tout juste derrière moi, mais d’autres filaient déjà vers moi. Comme il fallait s’y attendre, l’enfoiré prenait son pied à m’assaillir d’attaques qui finirent par exploser autour de moi, créant par la même occasion un bordel pas possible dans le souterrain dont les fondations se mirent à trembler. A ce rythme-là, le tout risquait de s’écrouler. Un épais écran de fumée se forma alors devant Hassan qui se remit à rire de façon machiavélique. Ses locaux étaient saccagés, mais il s’en fichait éperdument. L’important était de se débarrasser de ce gêneur le plus vite possible. Et puis, lorsqu’il raconterait à ses pairs dans le milieu de la pègre qu’il avait réussi à s’offrir la tête du Fenyang, il serait certainement encore plus respecté et craint ! Une perspective qui le faisait bien baver au point qu’il se perdit dans son rire. Sauf qu’une lame de vent surgit de nulle part et fila vers le boss des lieux. Celui-ci n’eut pas le temps de l’esquiver et s’arrêta même de rire, la mine interrogative :

- « Hein… ? »

Le sang du vieux loup gicla tel un geyser et son bras gauche se détacha de son épaule pour tomber piteusement au sol. L’attaque avait fait mouche ! Autour de l’homme, la scène s’était peinte de blanc et noire et le temps s’était figé. Yeux écarquillés, il tourna doucement son visage vers sa gauche et constata avec épouvante ce qui restait de son bras gauche : Un moignon ensanglanté. Enfer et damnation ! Le retour à la réalité fut brutal, puisqu’il commença à hurler de douleur au point de tomber sur ses genoux. Il se mit alors à chialer comme un gosse et s’attela à récupérer ses vêtements en lambeaux pour attacher/enrouler/bander (Rayez les mentions inutiles) ce qui restait de son bras gauche, histoire d’arrêter l’hémorragie au plus vite. Dans sa panique, il ne me vit même pas émerger tranquillement de la fumée. Tous mes vêtements étaient en lambeaux et j’avais une bonne partie du corps ensanglanté, même si je présentais une bien meilleure mine que mon adversaire. Je vis son bras arraché et sa détresse, mais la scène ne m’arracha ni moquerie, ni pitié. On sème ce que l’on récolte. Il avait tout juste ce qu’il méritait. Ce n’est qu’une fois à ses côtés qu’il remarqua ma présence et qu’il s’arma de sa rapière, faisant alors deux bonds en arrière :

- « F-FILS DE PUTE ! JE VAIS TE TUER TU M’ENTENDS ? JE VAIS TE TUER ! »


Son poing droit et sa rapière furent recouverts par une substance noirâtre. Le haki de l’armement ? Probable. Ça expliquait pourquoi son torse n’avait pas essuyé une entaille plus profonde que la coupure qu’il présentait. Il avait dû en user à la dernière seconde. Ceci étant dit, il avait fait une erreur de calcul. Il aurait dû utiliser son haki depuis le début. Ça lui aurait évité une fin aussi misérable. D’ailleurs, la couche de haki disparaissait puis réapparaissait sur sa lame. Manque de concentration flagrante : Son nouveau handicap devait lui faire un mal de chien. Il était en sueur, en sang, tremblait sur lui-même et grognait comme un vulgaire clebs. Pauvre type hein ? « PRÉPARE T- » A peine voulut-il m’attaquer que j’avais pris les devants en lui balançant une gigantesque onde tranchante qu’il dévia à l’aide sa rapière imbibée de haki et ce avec toute sa force. Mais lorsqu’il regarda à nouveau devant lui, sa dernière vision fut cette de mon épée qui fondait à toute vitesse vers son large cou. Sa tête vola alors très loin et alla rouler dans la poussière, tandis que ce qui restait de son corps chuta lourdement au sol. J’aurai pu souffler un peu, mais ma lame de vent avait bousillé pas mal de piliers et l’endroit vibrait comme jamais. Je récupérai alors le corps inerte de la dénommée Mariam.

Tout allait s’écrouler d’un instant à un autre.

C’est d’ailleurs quelques secondes après être sorti du souterrain que le bâtiment s’effondra derrière moi. Mais je n’eus pas le temps de trop m’en occuper que je vis quelques personnes qui avaient encerclés les alentours : Les forces de l’ordre de Nanohaha. Ces derniers avaient capturé tous les sbires d’Hassan et semblaient avoir attendu le dénouement final. Celui qui était à la tête de cet important détachement n’était autre que le bras droit d’Hahypet Néfertari, gouverneur de la ville. Celui-ci vint à ma rencontre, s’inclina devant moi, avant de m’expliquer que ma mère lui avait passé un coup de fil après avoir reçu le compte rendu de Shinsei, son garde du corps personnel et serviteur. Ce dernier avait sans doute réussi à récupérer d’autres enfants s’il avait eu le loisir d’informer ma mère. J’eus un sourire et fut soulagé. Voilà une affaire de résolu. Le vice-gouverneur me proposa une escorte, mais je déclinai, lui remis le corps de Mariam et pris tout seul le chemin de la demeure de ma mère. Il ne me fallut qu’une trentaine de minutes pour arriver à destination. En consultant ma montre, je vis qu’il n’était que cinq heures du mat. J’étais en avance. Des bruits de pas m’interpellèrent et lorsque je relevai ma tête, je vis Marie devant moi, sourire aux lèvres :

- « Ça a été rude, on dirait. Tu veux prendre un bain ? Tu veux que ta môman chérie te frotille le dos ? » Demanda-t-elle, un brin moqueuse.

- « Maman… »

- « Fufufu ! Bon retour mon grand. »

- « Fallait commencer par là… »
Répliquais-je avec le sourire.
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Les jours qui suivirent mon « opération » furent à la fois terribles et amusants. Shinsei, on ne sait comment, avait réussi à récupérer la totalité des gosses sous le joug de Porky et de ses autres collègues. Au total, c’était plus d’une cinquantaine de gosses qui avaient été exploités et qui vivaient maintenant dans chez ma mère. Sa demeure était assez immense pour tous les accueillir. Du coup, vous n’imaginiez pas toutes les bêtises qu’ils faisaient maintenant qu’ils étaient libres et épanouis : Bataille de polochons, cache-cache, balle au prisonnier, graffitis sur les murs et fenêtres… Bref, que de bêtises. Des jours terribles parce qu’il fallait constamment les surveiller, mais aussi amusants, parce les voir autant épanouis, ça faisait clairement chaud au cœur. Ma mère avait recueilli une bonne partie des ex-prostituées qui travaillaient pour les proxénètes d’Hassan. Certaines aidaient aux cuisines vu les nombreuses bouches à nourrir, et d’autres faisaient les nounous, surtout pour les plus petits. Une forme de réinsertion sociale. Mais la maison familiale, quand bien même grande, n’était pas forcément adaptée pour autant de gosses. Il fallait donc trouver une solution. Et c’est lors du septième soir après les évènements, que lors d’une discussion avec ma mère…

- « Et si on créait un orphelinat ? »

Marie fut stupéfaite et me regarda un moment, la bouche légèrement ouverte.

- « M-Mais d’où te vient cette idée… ? »

- « Bah, la semaine qu’on vient de passer avec ces gosses m’a fait réfléchir. Je refuse de les confier à d’autres orphelinats à terme. Et tu sais très bien que l’argent n’a jamais été un problème pour nous ! »

- « Oui, mais ce n’est pas seulement une question d’argent. Il faut toute une organisation et… »

- « Mais tu es là non ? Tu pourrais t’occuper de tout ça ! C’est pas comme si t’avais jamais géré ce genre de choses quand t’étais dans les rangs, hé ! Ça sera pas ta première fois de faire du social non plus. Pis, avoue que tu t’ennuies depuis que tous tes enfants sont dans la marine ! »

Ma mère écarquilla les yeux, rougit légèrement et se mit finalement à soupirer puis sourire.

- « Franchement… T’es un cas. Pareil que ton idiot de père. »

- « Hein ? »

- « Rien ! Allez, parle-moi de ce projet. »

- « Hayat Jadida. Tu penses quoi de ce nom ? »


La discussion dura toute la nuit. Ma mère fut toute aussi enthousiaste que moi, quoiqu’elle refrénait rapidos mes ardeurs quand mes idées devenaient un peu trop farfelues ou fantaisistes. Dès les jours qui suivirent, nous fîmes tout le nécessaire pour acquérir un terrain en dehors de Nanohana et les permissions requises pour la construction. Le gouverneur fut particulièrement aimable puisqu’il nous délivra tous les permis pour ce faire. A l’aide de mes contacts et de ceux de ma daronne, nous réunîmes les plus grands architectes du coin, la main d’œuvre nécessaire et le matériel pour ce faire. Après un plan qu’ils me présentèrent sur une multitude d’ha, je fus plutôt satisfait et je donnai mon ok pour que les travaux commencent. Au bout d’une semaine seulement, le bâtiment principal était déjà érigé. Une autre semaine plus tard, deux autres bâtiments sortirent de terre. A cette allure, le chantier allait finir en moins de six mois. Une perspective qui ravissait ma génitrice. Pour ma part, j’étais un peu déçu. J’aurai bien voulu voir la fin des travaux, mais j’allais devoir quitter l’île bien avant, compte tenu de ma récente promotion. Ceci toute cette histoire me rendait fier et gonflé à bloc pour braver les obstacles qui m’attendaient sur la route de tous les périls.

L’avenir promettait monts et merveilles.
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