Suite des événements joués ici.
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- Putaaaain ! Une réunion par mois avec vous autres c'est déjà suffisant pour moi, pas besoin d'instaurer des séances spéciales.
Entrant dans la pièce sombre de ce qui semblait être une sorte de yourte montée à la hâte au milieu des plaines de Karakuri, Idriss Brumba entra en se plaignant comme l'enfant gâté qu'il était. Autour de la table qui trônait au centre de la pièce, étaient assis ses trois camarades marchands. Ainsi, le Cartel des Quatre était réunit. Cette organisation regroupant les quatre plus grandes compagnies d'échange maritimes de Karakuri, monopolisant le marché et soufflant le chaud et le froid sur la politique économique de l'île, venait de se réunir en urgence.
Bien que tous sur l'île, si ce n'est sur tout Grand Line, savaient qui étaient les membres de ce cartel en principe illégal, mais autorisé officieusement par la bienveillance des autorités locales profitant des apports financiers de cette entente, les quatre chefs de chaque compagnie prenaient la peine de se réunir en secret pour discuter des points cruciaux de leurs affaires une fois par mois.
- Cavano a abattu l'assassin.
Idriss, qui venait à peine de s'asseoir manqua de tomber à la renverse. Grande gueule de nature, jovial et bavard, il ne trouva pas les mots, bouche entrouverte et regard blème, il n'en revenait pas. C'était Parcid qui lui avait annoncé la nouvelle aussi brutalement, l'air grave, comme à l'accoutumée.
- Que... Wahou... Il y en avait tout de même pour plus de trois cent millions de berries.
Sans s'émouvoir de la mort de l'assassin qu'ils avaient envoyé auprès de Lindé Cavano, capitaine de la garde nationale qui entravait certaines de leurs activités commerciales de par son zèle et son amour de la Justice, Idriss se soucia uniquement de l'argent dépensé pour leur tentative de meurtre infructueuse.
Fil Ling, de sa voix perfide, le rassura néanmoins.
- Nous n'avions payé que la moitié d'avance. Mais là n'est pas la question... C'est le quatrième assassin qu'on lui envoie, et il s'en sort sans une égratignure. Ce type est une plaie.
Pour détendre l'atmosphère, Idriss s'essaya à une petite boutade.
- À force il va finir par croire qu'on a quelque chose contre lui hein ?
Rigolant à moitié, cherchant un regard complice parmi ses camarades du cartel, rien. Personne n'était d'humeur et le blagueur baissa les yeux quelque peu déçu. Il prenait les choses avec désinvolture, mais cet assassinat manqué le contrariait autant que tous ceux présents dans cette yourte.
- J'ai contacté notre ami commun qui nous mettait en relation avec des professionnels de l'assassinat. Vu le pédigré de Cavano et sa tendance à tuer tout ce qui lui est hostile, maintenant, en engager un pour le tuer nous coûtera cinq cent millions de berries au moins. À ce rythme il finira par nous avoir en vidant notre trésorerie.
Parcid exagérait bien évidemment. Le cartel des quatre était assis sur un magot de plusieurs dizaines de milliards de berries, l'argent n'était pas un problème, mais le capitaine zélé en était un.
- Peut-être qu'on ferait mieux de freiner nos ardeurs les gars. Y'aura un manque à gagner, certes, mais même en restant dans le strictement légal, on dégage bien assez pour maintenir notre dominance économique.
Parcid, Fil et même Idriss qui lui pourtant était d'un naturel amical le fixèrent d'un regard noir. Auguste Bojoie était de loin le plus modéré des quatre. Homme honnête, il avait surtout rejoint le cartel afin d'imposer des limites aux activités illégales du groupe de sorte à ce que leur commerce ne soit pas vecteur de criminalité et d'instabilité sur Karakuri.
- Toujours dans la compromission à ce que je vois... Reculer ne serait-ce que d'un pas face à cette ordure de Lindé Cavano, c'est l'encourager à nous faire reculer de trois de plus jusqu'à ce que nous soyons au bord du ravin pour mieux nous pousser. Son but ce n'est pas que nous cessions nos activités illégales, mais de nous éradiquer.
Fil visait juste. Cavano était acharné à mettre fin à l'existence de ce cartel que pourtant, la population locale ne voyait pas d'un mauvais oeil du fait des retombées économiques on ne peut plus prolifique que généraient leurs activités commerciales. En effet, de part le quasi monopole du cartel en terme de transport de marchandises par voie maritimes, et du fait de leur immense route commerciale s'étendant sur tout Grand Line, la richesse abondait sur Karakuri. Mais il suffisait d'un grain de sable dans le rouage d'une horloge pour l'empêcher de fonctionner. Un grain de sable du nom de Lindé Cavano.
- Idriss, toi qui a des contacts avec des clients particulièrement louches, tu ne pourrais pas trouver un tueur potable dans le lot ?
Faisant non de la tête, le jeune marchand lui répondit sur un ton presque hautain.
- Avec mes contacts, les relations sont purement commerciales. Moins je m'investis auprès d'eux, mieux je me porte. Vu la dangerosité de certains, me fourvoyer avec eux, c'est risquer d'attirer les soupçons du gouvernement mondial sur Karakuri. Nous avons assez d'une épine dans le cul, pas la peine de rameuter toute la marine en plus !
Parcid soupira. Qu'un seul individu suffise à les réduire dans cet état d'impuissance l'agaçait passablement. Cela faisait plus d'une décennie qu'ils étaient les maîtres incontestés de l'île et même du commerce maritime sur de nombreuses routes commerciales. Jusque là, jamais ils n'avaient été habitués à ce qu'on leur offre une pareille résistance.
- Écoutez moi... Dans trois jours, il y aura une exposition d'art dans la galerie Garic. Le mot d'ordre est le suivant : "Pas d'arme", chaque visiteur étant fouillé. D'après mes renseignements, Cavano y sera en tant qu'amateur d'art.
Si nous avons une chance de nous débarrasser de lui comme il se doit, ce sera au cours de cet événements mondain. Je me fous de la manière, je me fous de ce que ça coûtera, étant prêt à payer l'intégralité du coût du contrat si il le faut, mais vous me trouvez un assassin d'ici là. Une chance pareille nous n'en aurons pas deux.
La quasi invulnérabilité de Cavano venait de sa maîtrise hors pair de ses mousquets. Sans, il était bien plus vulnérable sans pour autant être inoffensif. Puisqu'il dormait en caserne avec les hommes de la garde nationale, il était presque impossible de l'assassiner durant son sommeil. Cette exposition était une aubaine pour le cartel, tout du moins, si ils parvenaient à mettre la main sur un tueur digne de ce nom. Un assassin sans scrupule, impitoyable, et si possible, sans honneur, prêt à tuer son prochain pour quelques liasses de billet.
Une frêle embarcation approchait de Karakuri.
Dernière édition par Joe Biutag le Ven 8 Avr 2016 - 9:46, édité 1 fois