Suite des événements joués ici.
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Toussant à s'en arracher les bronches, le forban souleva un épais nuage de cosmétique. Amin se mit alors à tousser à son tour.
- Bordel mais pourquoi faut me maquiller ?! Ils veulent que je le bute ou que je le charme ?!
Avec quelques instruments de maquillage empruntés à l'une de ses soeurs, Amin avait été délégué par son employeur avec la tâche de rendre le forban présentable afin qu'il puisse infiltrer l'exposition d'art en galerie, en principe réservée au gratin de la haute société. Après lui avoir trouvé un smoking et forcé à prendre un bain, Amin était maintenant en charge de maquiller la cicatrice que le cafard avait sur la joue.
Cheveux plaqués en arrière, maquillé de sorte à ce qu'il ait un teint moins blafard, sapé comme un milord, Joe était méconnaissable. Après avoir inspecté chaque recoin du pirate, s'assurant qu'il n'ait pas sali son accoutrement, Amin remis en main l'invitation de Joe afin que celui-ci puisse entrer dans la galerie d'art pour le vernissage.
- Bon, répète ce qu'on a dit ! Que je sois sûr que tu n'ais rien oublié !
Pour le coup, Amin était plus nerveux que le forban. Si l'opération venait à échouer, il savait que sa tête risquait de rouler elle aussi. Sa vie dépendait étroitement de la réussite du cafard.
- Je me présente à la soirée comme Jil Bugati, critique d'art pour le journal "l'Écho de Shabondy". J'inspecte les oeuvres en prenant un air sérieux et peu convaincu. Cavano sera là en tant qu'amateur, désarmé, moi aussi d'ailleurs. Je l'ignore toute la soirée histoire qu'il se doute de rien, et je n'attire en aucun cas l'attention sur moi. Quand il quitte la galerie pour rentrer dans sa garnison, je le suis discrètement. Sur mon chemin, dans la terre du pot de fleur situé à côté du banc en face de la fontaine de la place centrale, mon mousquet est enterré. Je m'en empare, et je lui tire une balle dans le dos.
L'idée du mousquet planqué dans le pot de fleur venait du cafard. Étant absolument incapable de se débarrasser d'un capitaine de la garde nationale aussi puissant à mains nues, il avait pensé à ce stratagème.
- Dernière chose, tu te démerdes pour ne pas te faire remarquer. Si tu es suivi, te ne rentres ici en aucun cas. Si on te repère, tu es tout seul compris ?
Haussant les épaules, Joe se foutait de ce genre de considérations hypothétiques. Pensant sérieusement qu'un plan d'assassinat pareil s'opérerait sans la moindre contrariété, Joe partait confiant. De toutes les personnes impliquées dans ce complot, il était celui qui était le moins anxieux à l'idée d'échouer. Et pourtant, il était celui qui avait le plus à perdre, Cavano était connu pour ne pas être tendre envers ceux que le cartel des quatre avaient envoyé pour mettre fin à ses jours.
Avant de quitter la demeure d'Amin, Joe fut le sujet des grognements de Grite qui ne le reconnaissait pas. En guise de réponse, le cafard asséna un violent coup de pied dans le museau du tigre qui le reconnut aussitôt.
- T'as vu ça Grite ? Je te latte la gueule avec des pompes à 10 000 berries, le grand luxe hein ?! Haha !
Les mains dans les poches, ne ressemblant en rien à un mondain conventionnel malgré les artifices et les parures dont il était drapé, le cafard se rendit au vernissage. Amin décida de le suivre à la trace jusqu'à ce qu'il soit à la galerie, voulant s'assurer qu'il ne fasse aucune ânerie en chemin. Il venait de réaliser que sa vie dépendait un pirate cupide connu pour ses tendances malsaines à créer le chaos et la mort uniquement pour son profit personnel.
- Je ferais mieux de préparer mon testament...
Dernière édition par Joe Biutag le Sam 9 Avr 2016 - 10:44, édité 1 fois