Hevrard Thorulf Horlfsson
• Pseudonyme : Hev pour le moment.
• Age : 35 balais
• Sexe : Homme
• Race : Humain
• Métier :Chasseur
• Groupe : Chasseur de prime
• Age : 35 balais
• Sexe : Homme
• Race : Humain
• Métier :Chasseur
• Groupe : Chasseur de prime
• But : Retrouver son clan, voyager, rencontrer des guerriers digne de ce nom, découvrir le Nouveau Monde
• Fruit du démon ou Aptitude que vous désirez posséder après votre validation : La voie du Berseker:
C'est une capacité qui réagit en fonction du degré de rage ou d'immersion dans le combat, plus il est prit dans le combat ou plus il est en rage, plus cette capacité est développée. Elle est aussi visible par un halo recouvrant une partie de son corps qui selon le degré de rage ou d'immersion occupe un plus grand espace sur celui-ci, jusqu'à le recouvrir entièrement s'il est au sommet de sa folie combattive.
Elle permet d'augmenter grandement les capacités guerrières de l'utilisateur, sa force, vitesse et résistance sont augmentés, bien que dans le cas de la résistance ce soit un peu différent : il semble, qu'une fois en mode Berseker, la douleur soit littéralement oblitérée. Ne fournissant pas une plus grosse résistance au corps, mais une insensibilité à la douleur qui est un grave défaut.
La seule limite est la rage (Et le corps peut être amené à s'écrouler de lui-même si les blessures sur lesquelles il force finisse par vaincre son corps, ce qu'il ne peut remarquer).
• Équipement : Armure de plaques, armes (épée, lame courte et couteaux de lancers)
• Parrain : James W.
• Ce compte est-il un DC ? Reboot Law Gargalen
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? ...
• Codes du règlement :
• Fruit du démon ou Aptitude que vous désirez posséder après votre validation : La voie du Berseker:
C'est une capacité qui réagit en fonction du degré de rage ou d'immersion dans le combat, plus il est prit dans le combat ou plus il est en rage, plus cette capacité est développée. Elle est aussi visible par un halo recouvrant une partie de son corps qui selon le degré de rage ou d'immersion occupe un plus grand espace sur celui-ci, jusqu'à le recouvrir entièrement s'il est au sommet de sa folie combattive.
Elle permet d'augmenter grandement les capacités guerrières de l'utilisateur, sa force, vitesse et résistance sont augmentés, bien que dans le cas de la résistance ce soit un peu différent : il semble, qu'une fois en mode Berseker, la douleur soit littéralement oblitérée. Ne fournissant pas une plus grosse résistance au corps, mais une insensibilité à la douleur qui est un grave défaut.
La seule limite est la rage (Et le corps peut être amené à s'écrouler de lui-même si les blessures sur lesquelles il force finisse par vaincre son corps, ce qu'il ne peut remarquer).
• Équipement : Armure de plaques, armes (épée, lame courte et couteaux de lancers)
• Parrain : James W.
• Ce compte est-il un DC ? Reboot Law Gargalen
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? ...
• Codes du règlement :
Description Physique
T’as intérêt à tout nous dire.
Ouais, sinon tu vas tellement morfler que tu perdrais ta voix tellement tu vas hurler.
Je sais pas grand-chose, j’vous l’jure.
TE FOUS PAS D’NOT’ GUEULE ! On sait pertinemment que t’as un coéquipier. La moitié de nos hommes se font dézinguer, t’as pas pu faire ça solo. On veut ton compagnon, alors t’as intérêt à bien nous l’décrire. Tu voyages avec lui, t’es forcé de savoir comment il est alors arrête de nous prendre pour des demeurés. Sinon gare à toi la putain.
Ok, j’vais tout vous dire. Mais si j’gardais le silence jusqu’à maintenant c’est pour vous.
La première chose qui va vous frapper chez ce gus, c’est sa carrure très imposante. Il doit taper dans la paire de mètres en taille pour une masse sacrément développée. Déjà ça c’est la base une fois que tu le rencontres, ensuite vient sa face qui agrémente bien le côté persuasif. Une « grosse gueule » comme on dirait dans l’jargon. Les rides du visage bien taillés dans le marbre, la globalité de celui-ci enfouit dans une énorme barbe un peu frisée qui croirait-on n’a jamais été rasée. De longs cheveux châtain foncé épais où sont logées de petites tresses par-ci par-là, sa laine planquant ses gros yeux bleus le plus clair du temps inexpressif. Ouais, c’est pas un type très manifeste, le Hev. Il parle très peu, pour n’importe quoi. Même quand il est pas content, c’est pour dire. Ah si, quand ça lui plait pas il fait de grands yeux en fronçant légèrement les sourcils. Et si tu continues à le contrarier, gare à ton cul mon pote. Parce que la bête prévient jamais quand elle bondit, c’est bien connu. Et les rares fois où tu pourrais entendre le son de sa voix, t’as l’impression d’entendre un ours grondant et qui roule les r. Même quand il se balade t’oserais même pas aller le voir pour lui demander l’heure. Forcément, la majorité du temps il est enfermé dans son armure de plaques, toujours sa grosse paluche bien rugueuse posée nonchalamment sur le pommeau d’son épée bâtarde. On dirait qu’il va fendre le sol en dessous de ses gros panards dans sa démarche posée et bruyante, causée par les frottements de ses pièces d’armures noires de jais toujours bien entretenues. Hevrard, lui c’est un guerrier. Ses armes ? Son identité.
Tu te crois trop dans un conte de fées, mon pote. Si tu grossis tout tes partenaires comme ça tu v-
J’ai les oreilles qui sifflent depuis tout à l’heure.
BORDEL ! VOUS AVEZ VU L’MORCEAU D’BŒUF ?! Hurla le groupe en se reculant instinctivement, à la vue du Golem s’étant imposé derrière lui.
Ouais, sinon tu vas tellement morfler que tu perdrais ta voix tellement tu vas hurler.
Je sais pas grand-chose, j’vous l’jure.
TE FOUS PAS D’NOT’ GUEULE ! On sait pertinemment que t’as un coéquipier. La moitié de nos hommes se font dézinguer, t’as pas pu faire ça solo. On veut ton compagnon, alors t’as intérêt à bien nous l’décrire. Tu voyages avec lui, t’es forcé de savoir comment il est alors arrête de nous prendre pour des demeurés. Sinon gare à toi la putain.
Ok, j’vais tout vous dire. Mais si j’gardais le silence jusqu’à maintenant c’est pour vous.
La première chose qui va vous frapper chez ce gus, c’est sa carrure très imposante. Il doit taper dans la paire de mètres en taille pour une masse sacrément développée. Déjà ça c’est la base une fois que tu le rencontres, ensuite vient sa face qui agrémente bien le côté persuasif. Une « grosse gueule » comme on dirait dans l’jargon. Les rides du visage bien taillés dans le marbre, la globalité de celui-ci enfouit dans une énorme barbe un peu frisée qui croirait-on n’a jamais été rasée. De longs cheveux châtain foncé épais où sont logées de petites tresses par-ci par-là, sa laine planquant ses gros yeux bleus le plus clair du temps inexpressif. Ouais, c’est pas un type très manifeste, le Hev. Il parle très peu, pour n’importe quoi. Même quand il est pas content, c’est pour dire. Ah si, quand ça lui plait pas il fait de grands yeux en fronçant légèrement les sourcils. Et si tu continues à le contrarier, gare à ton cul mon pote. Parce que la bête prévient jamais quand elle bondit, c’est bien connu. Et les rares fois où tu pourrais entendre le son de sa voix, t’as l’impression d’entendre un ours grondant et qui roule les r. Même quand il se balade t’oserais même pas aller le voir pour lui demander l’heure. Forcément, la majorité du temps il est enfermé dans son armure de plaques, toujours sa grosse paluche bien rugueuse posée nonchalamment sur le pommeau d’son épée bâtarde. On dirait qu’il va fendre le sol en dessous de ses gros panards dans sa démarche posée et bruyante, causée par les frottements de ses pièces d’armures noires de jais toujours bien entretenues. Hevrard, lui c’est un guerrier. Ses armes ? Son identité.
Tu te crois trop dans un conte de fées, mon pote. Si tu grossis tout tes partenaires comme ça tu v-
J’ai les oreilles qui sifflent depuis tout à l’heure.
BORDEL ! VOUS AVEZ VU L’MORCEAU D’BŒUF ?! Hurla le groupe en se reculant instinctivement, à la vue du Golem s’étant imposé derrière lui.
Description Psychologique
Issu d’un clan de combattants, Hevrard est quelqu’un de très attaché aux principes et croyances que l’on lui a inclus. De prime abord, le combat emplit quasi-entièrement la vie du bonhomme, pour ne pas dire qu’il ne jure que par ça. Fier de l’éducation que lui a fait suivre son paternel, basé sur la maitrise d’armes et la chasse, celle-ci aura bâti un homme honnête et loyal. C’est-à-dire qu’Hev est un homme franc et entier, qui n’usera pas de mensonges ou de stratagèmes farfelus pour arriver à ses fins, quel que soit le domaine. Cependant, n’espérez pas de lui qu’il mette la forme ou arrondisse les angles pour vous faire passer un message, face à vous se dresse un type rustre. À ses yeux, tout le monde loge à la même enseigne. Peu importe qui vous êtes et votre comportement, vous recevrez le même traitement et serez considéré de la même manière que vous considéreriez le malabar. –Hors primes, forcément- Pareil lors des altercations, loin de lui l’idée d’attaquer lâchement ses ennemis. L’excitation procurée par un combat, il la tire lors du face-à-face. Son titre de chasseur de primes joue un rôle important dans son accomplissement personnel, lui permettant d’honorer le désir de son père ; ce géniteur voulant faire de son fils un grand martial, à l’image de ses ancêtres pour prétendre à diriger les siens une fois le règne du paternel aboutit. D’un autre côté, réprimer à sa manière les personnages cruels lorsqu’il le peut, signifiant durement.
Biographie
- Légende:
- Pour info, Vakt signifie "Gardien" en norvégien. En l'occurrence, il s'agit la du titre attribué au représentant du village. Beskytter c'est "Protecteur" qui est le bras droit du chef. Bonne lecture ! J'étais inspiré, disons.
Au commencement
-Alors, que vois-tu ?
-Patience…
-Je n’en peux plus d’attendre.
-Tu sais très bien q-
-PAR ASGEIR, JE N’AI QUE FAIRE DE TES ENIGMES ! ALORS DIT MOI TOUT BON SANG !
-Soit, vous ne me blâmerez pas pour ce que j’ai à vous retranscrire ?
-Aucunement, sorcière. Je suis prêt à considérer tes visions.
-Eh bien… votre fils deviendra un grand guerrier.
-C’est formidable devineresse, moi Balfrug descend-
-Il y a quelque chose, par contre.
-Hum ? Exprime-toi, par tous les dieux !
-Il ne vous honorera pas comme vous le souhaiteriez. Il sera voué à être châtié…par vous-même.
-Comment ?! C’est impossible, un Horlfsson devenu guerrier ne peut être traité de la sorte ! TU MENS, PYTHONISSE ! A LA GARDE ! Cria Balgruf, laissant exploser son caractère volcanique.
En quelques secondes, deux hommes pénètrent dans la chambre de l’homme en colère.
-Que se passe-t-il, Vakt ?! S’écria l’un des deux hommes dont le visage était pourvu de peintures bleues foncé au niveau des tempes, descendant jusqu’à la gorge.
Emmenez-moi cette folle, ses dires sont semblables à du poison. Un traitement exemplaire lui sera administré.
-Je ne t’ai jamais induit en erreur ! Lâchez-moi ! Hurla la femme vêtue d’une robe pourpre tout en se débattant farouchement, chose futile. Au loin, on pouvait entendre sa voix stridente hurler frénétiquement des mots. TU ES MAUDIS, BALGRUF !
***
1606
-C’est très bien Hevrard, fait attention à tes jambes. Ta garde ! Voilà, comme ça c’est très bien. Stop ! Lança l’instructeur, les mains dans le dos. Maintenant, la pause.
L’adolescent à qui parlait l’individu se trouvait dans une sorte d’arène ronde, où le sol n’était que terre battue. Le torse et les pieds nus, le garçon était en train de s’entrainer au combat sans armes contre un des siens, un peu plus âgé que lui.
-D’accord.
-Ta gar- trop tard.
En effet, le partenaire d’Hev venait tout juste de se relever de la branlée que celui-ci lui avait assénée, pour riposter d’un coup de poing bien placé dans la mâchoire. Voulant instinctivement se venger d’une telle bassesse, le jeune guerrier se fit automatiquement stopper par son mentor.
-Assez, j’ai dit la pause. Leif, une heure de course pour toi.
Le quarantenaire prit son poulain sous le bras pour s’éloigner tranquillement du petit ring, le gamin toujours légèrement vêtu. Là où ils se trouvaient, le climat se voulait froid la plupart du temps. Et ça, Thorulf avait appris à le dompter. Se balader torse nu ne le dérangeait plus beaucoup au fur et à mesure que le temps et l’entrainement suivaient leurs cours.
-Je suis fier de toi Hevrard, tu fais beaucoup de progrès. La fougue de Thorulf le Vaillant anime tes coups.
-Merci pour ce compliment, Beskytter Thorgal. Bien que parfois, j’ai l’impression de me décevoir.
-Bien ! C’est naturel vois-tu. L’art du combat n’est pas quelque chose de certains, tu sais. Il se pourra toujours que tu triomphes de ton adversaire mais pas de la manière que tu l’aurais voulu. Et c’est l’aspect le plus cher que je désire t’apprendre, celui de dominer, le calme dans l’effort. Ne t’auto-blâme pas pour ça Hevrard. Un jour viendra où tes adversaires seront déçus dans l’au-delà de ne pas s’être assez entrainé lorsqu’ils auront croisé le fer avec toi. Va te rafraichir et viendra l’entrainement à distance. Tes couteaux sont aiguisés ?
-Toujours, Beskytter -
-Thorgal, tu peux juste me nommer ainsi. Trois jours où je le répète, en plus.
***
Mon nom est Hevrard Thorulf Horlfsson descendant d’Asgeir, premier homme ayant foulé nos terres pour y bâtir un endroit pouvant accueillir sa descendance. L’histoire raconte qu’il avait le don de plier la nature à sa volonté, qu’à son passage la terre devenait route, les étendues d’herbe devenaient champs et les forêts maison. Que tous ceux ayant cherché à le nuire à lui et à son peuple, il les a toujours repoussés et terrassés. Je suis quelqu’un de terre à terre et ne crois pas à cette histoire de don, bien que l’admiration que j’ai pour cet homme soit grande. Pour moi Asgeir était un bienveillant ayant construit un foyer pour les siens, aujourd’hui considéré comme une divinité par notre famille. Il aura instauré un code d’honneur qui est inculqué à chacun jusqu’à aujourd’hui, plus particulièrement aux hommes se vouant à une vie de guerrier, dans l’idée de toujours pouvoir protéger nos terres et nos proches. Bien sûr, d’autres sont venus petit à petit à s’intégrer dans le village et apporter leur pierre à l’édifice ; et c’est toujours le cas aujourd’hui, bien que le flux ait s’est selon moi bien amoindri avec le temps.
Le nom de Thorulf était celui de mon grand-père, ayant dirigé la tribu d’une main vaillante pendant toute la durée de son règne, d’où son surnom. Et moi, Hevrard, vouerait mes années à l’art du combat et succèderait fièrement mon père et garantirait la sécurité des nôtres.
***
1608
-La température te va ?
-Mhoui. Prononça faiblement le Vakt.
-Que se passe-t-il ? Tu n’es pas content aujourd’hui ? Hevrard aura quand même cassé quatre lances à l’entrainement.
-C’est très bien, oui. Mais résultat il est bien amoché. Le temps qu’il se rétablisse me parait comme une éternité, et pour lui aussi d’ailleurs je parie !
-Tu es dur avec lui, ne pourrais-tu pas ralentir un peu la cadence ? Qu’il s’entraine au même degré que tes hommes. Je trouve que cela est bien suffisant pour son développement.
-Silence, tu ne sais même pas ce que tu dis. Tu parles de la progéniture du Vakt Balgruf, je ne te permets pas. Le traitement que je lui prodigue est tout à fait convenable. Il me remerciera moi et Thorgal sur nos tombes quand il réussira à se sortir de n’importe quelle situation ! Son professeur est probablement le meilleur guerrier du village. Et surtout, tu ne vois pas à quelle vitesse il grandit ?! Dix-sept ans et le voilà déjà pourvu d’une franche barbouze. Et sa taille bon sang, quand va-t-il s’arrêter de grandir ?!
-Tu n’as pas tort dans un sens, mon Vakt. Prononça tendrement la jolie femme mature en caressant le dos de celui dont elle prenait soin. Hevrard sera un Vakt exemplaire.
-Je l’espère… Par Asgeir, j’aurais volontiers supervisé personnellement son entrainement si cette foutue goutte ne se serait pas emparé de mon corps. Mais tu es là pour me soulager avec de bons bains chauds. Notre fils nous fera honneur, j’en fais le serment ! Termina le chef en se retournant pour regarder sa femme droit dans les yeux.
Même si Balgruf ne le disait pas, il n’en pensait pas moins ; la prophétie énoncée par la sorcière ne l’enchantait pas du tout. Pire encore, elle l’effrayait. Ne pas pouvoir s’assurer d’un successeur était quelque chose d’inconcevable pour un Horlfsson.
***
La forêt
-La chasse fut bonne ?
-Que oui. Deux sangliers, et pas des moindres ! Lança Hevrard en posant les corps inanimés tenus à bout de bras dans la brouette, causant un son sourd.
-Sacrées bêtes ! Tu mériteras le meilleur morceau de chacune d’elles ce soir.
-Haha, ce n’est pas obligatoire Thorgal. Je les céderais volontiers à toi et mes parents.
Ne dis pas de bêtises, nous avons tous les trois des estomacs de moineau ! Répondit l’instructeur pour, comme à son habitude pour marcher tranquillement, passer le bras sur les épaules de plus en plus massives de son élève. Par Asgeir, ce n’est plus qu’une question de mois avant que tu me dépasses !
-En taille peut-être, mais loin de là en combat. Je suis quand même honoré d’avoir un tel guerrier comme professeur.
-Balivernes, c’est moi qui suis honoré d’entrainer un homme comme toi. Peut-être un jour viendra où nous combattrons côte à côte. Termina le Beskytter, face à Hevrard, les mains au niveau de ses deltoïdes. -Sur ce, n’oublie pas que demain commence ton baptême de chasse. Rappelle-moi ce qu’exige la tradition.
-Il m’est interdit de tuer une bête si ce n’est pour ma survie. Je n’aurais que mon couteau pour subsister au départ et m’adapterai à ce que la nature m’offre. Vos enseignements logés au plus profonds de mon âme ne demandent qu’à surgir.
-Bientôt dix-huit et presque trois ans de chasse à ton actif, c’est peu mais j’ai le sentiment d’avoir un expert devant moi. Nous festoierons ce soir, à la santé d’Asgeir !
***
1611
Un soir, attablé dans la maison du Vakt.
-Un repas franchement délicieux, mon Vakt. Ta femme est vraiment une magicienne avec la nourriture.
-Ne me parle pas de magie, je n’ai pas le cœur à ça.
-Hum ? À quoi penses-tu, Balgruf ?
Dans un soupiré suivi d’une bonne gorgée de cervoise, le chef posa lentement ses coudes sur la table ronde pour regarder son ami et confident d’un air fatigué. -L’épreuve arrive bientôt, Hevrard arrive sur ses vingt ans.
-Et ? Donc ?
-Donc les paroles de Prucia la pythie occupent mon esprit depuis un moment, voilà tout.
-C’est tout ?! Allons, mon Vakt. Tout le monde voit très bien qu’Hev est prêt pour passer le cap. Depuis le temps que nous le formons. À sept ans il commençait déjà à travailler ses positions et à courir.
-Je ne sais pas Thorgal… Je ne sais pas. Ma mère était très superstitieuse et j’ai pu assister durant ma jeunesse à des prédictions ahurissantes.
Le Beskytter approcha sa chaise de celle de son supérieur et ami pour lui tapoter l’épaule. -Tu n’as vraiment pas à t’en faire, Balgruf. Ton fils est un guerrier prodige. Il a fait tomber son premier cavalier à dix-huit ans, pouvait soulever un sanglier à un bras par la gorge au même âge. Sa vue est aiguisée au lancer de couteaux, il est désormais capable d’abattre une cible mouvante à plusieurs mètres en environ trois lancers. Sans parler de son sens de la chasse, un bon flair.
Pas de réponse de l’autre côté pendant quelques instants pour soupirer à nouveau et regarder son partenaire du coin de l’œil. -Son niveau est au-dessus de mes espérances, certes. Mais si moi, le Vakt Balgruf, entrainait l’extinction de la lignée ? Lâcha faiblement le Vakt. Seul me tuer serait un jugement adéquat.
-Hey. Coupa Thorgal en prenant doucement la main usée du représentant du clan. Ne pense pas à ça, allons. Tu es le fils de Thorulf ! Par Asgeir, je fais la promesse qu’Hevrard ne décevra personne. Il ne te trahira pas, simplement car il n’a connu que cette vie. L’enfance bercée par les bases du combat et les cours de littérature de sa mère. Même à ta femme, tu lui auras demandé d’être impassible pour ses cours. Maintenant regarde le résultat. Un homme bâti comme une montagne, impénétrable et qui en plus de ça ne dégage pas le cliché du grand dadet totalement benêt. Récemment nous sommes allés en ville et il s’est très bien comporté, et ce même avec la gent féminine ! Bien qu’il ne sache pas s’y prendre.
-Hahahahaha ! Pardonne-moi de ne pas t’écouter plus souvent, mon ami. Tes paroles me sont précieuses.
-Jusqu’à la tombe, Balgruf. Termina le Beskytter.
***
Un allé entourer d’hommes aux visages maquillé et droit comme des poteaux, tous la main sur leur épée. Quelques-uns tiennent fermement une torche, plongeant la scène dans une ambiance très solennelle. En son bout se tient le Vakt Balgruf, avec à ses côtés sa femme ainsi que Thorgal, toujours vêtu de sa fine armure de maille.
-Approche. Dit le chef à son fils, lui se tenant à l’autre extrémité du fil.
Sans un mot, Hevrard s’avance, lui simplement habillé d’un manteau de fourrure, précisément une fourrure d’ours. Et pas n’importe laquelle, il s’agit de celle de l’ours tué par Balgruf, lorsqu’il avait vingt ans et été en pleine santé.
-Genou à terre. Continua-t-il, action immédiatement effectuée par la progéniture. Toi, Hevrard descendant d’Asgeir, premier homme à avoir foulé nos terres, petit-fils de Thorulf le Vaillant et fils du Vakt Balgruf arrive à un tournant de ta vie selon la plus pure tradition du pionnier.
-J’en suis conscient, mon Vakt et aussi Père. Répondit Hev, les yeux toujours rivés vers le sol.
-Demain à l’aube seront mis à l’épreuve tes talents de guerrier et de chasseur. Le Rite signera ton destin en tant que Vakt, sois en fier. Cependant, comme la tradition le précise, si tu ne reviens pas sans la fourrure du Bjorn avant la tombée de la nuit, le châtiment sera inévitable.
-J’assumerai mon destin, mon Vakt.
L’homme face à la nature, tel Asgeir à ses débuts sur l’ile.
***
-Comment va-t-il ?
-Il sera pleinement remis d’ici deux semaines je dirais, la blessure au flanc est profonde.
-Hum. S’il tient debout au bout d’une seule, il pourra prendre ses affaires.
-Mais-
-PAR ASGEIR, LES REGLES SONT LES REGLES ! CE N’EST PAS LE SEUL HOMME DE LA LIGNEE QUI AURA ETE DESTINE A L’EXIL !
La femme de Balgruf soupira, avant de tourner les yeux vers son fils. -Il t’a surement entendu…
-C’EST PARFAIT, JE N’AURAI PAS A ME REPETER ! Gueula-t-il une dernière fois avant de claquer la porte à en arracher les gonds, malgré sa maladie entravant de plus en plus ses mouvements au fil du temps.
Quatre jours plus tard
-Bon sang Hev, raconte-moi tout ce qui s’est passé.
-C’est simple. Je suis arrivé dans la forêt et l’ai attiré en me tranchant le dessus de la main pour qu’il renifle mon sang pour ensuite attendre, comme convenu. Tapis du mieux que je pouvais muni de la lance cérémoniale, nous nous sommes presque rués l’un sur l’autre. Au moment où il s’est dressé, bon sang qu’il était grand, j’avoue avoir eu un mouvement de recul et… Dit Hevrard, la voix presque tremblante, le dos posé contre le dossier de son lit.
-Reprends-toi, et continue.
-La lance s’est brisée en deux quand je lui ai porté le premier coup. Il m’était impossible de l’atteindre avec une si courte allonge ensuite ; la bête m’a ensuite fait reculer pour me frapper et je me suis écroulé dans un ravin. Il n’a pas pu me tuer du fait de la profondeur et est reparti. Mais j’ai réussi à le blesser, je pourrais le reconnaitre grâce à ça. Je le jure, sur le caveau d’Asgeir !
Thorgal prit un air neutre mêlé à un soupçon de tristesse pour regarder son poulain dans les yeux. -Tu sais très bien que c’est impossible. J’ai tout fait pour raisonner Balgruf mais tu le connais, attaché dur comme fer aux anciens rituels.
-Bon… et bien je partirais demain si tel est mon destin. Je serais capable de rester debout sans tituber. Nous ne pouvons causer entorse à la parole d’Asgeir.
-Mon cœur est meurtri d’une telle tragédie, Hevrard. Les traditions sont dures, et ce n’est pas pour autant que je doute de tes capacités. Demain, un cheval et un baluchon t’attendront, avec de quoi te nourrir et te payer un toit pour les quelques jours à venir.
-Il ne fallait pas, mon Beskytter.
-Tu discutes mes choix ?! Rétorqua sèchement Thorgal, sur un fond évident de bonté. -Et il y aura une caisse t’étant destinée dans la cale du navire qui te déportera.
-Merci pour tout et infiniment, mon ami.
-Puissent les vents t’être bon, Hevrard Horlfsson.
***
La caisse contenait une très belle armure noire ainsi qu’une épée de couleur argentée dans son fourreau. À peine après avoir posé le pied sur une autre ile pour m’isoler dans un endroit boisé, j’ai enfilé les pièces pour ensuite effectuer quelques enchainements. Excellente, très maniable autant à une qu’à deux mains. Sans parler de cette armure de plaques. Peut-être un peu bruyante due aux divers frottements mais ne bride aucunement mes mouvements. Il s’agit là du meilleur cadeau que l’on ait pu me faire, je pense ne jamais pouvoir un jour rendre le pareil à Thorgal pour toutes ces années d’enseignement.
« Sans plume, l’écrivain ne peut s’exprimer. Sans ses armes, c’est pareil pour le guerrier. Fais bon usage de ces présents en mettant ta force au service de l’opprimé, comme je te l’ai appris. En espérant te revoir un jour. Bonne route.
Thorgal »
C’était le petit mot niché dans la caisse, lâché et bordé par le vent jusqu’au cœur de mon premier feu du soir en milieu inconnu.
Les premiers mois succédant mon départ étaient assez difficiles. Difficile car le souhait de retourner auprès des miens était toujours d’actualité. Pensant avoir une seconde chance malgré les principes de mon père, j’ai envoyé plusieurs messages jusqu’à eux en attendant patiemment une réponse, toujours sans succès. Un jour, l’idée m’est même venu de retourner en personne jusqu’à mon ile natale afin d’établir un dialogue mais l’accueil fut des plus rustres. Me voyant arriver aux abords du village, certes le corps et le visage recouvert d’une grande et sombre cape, plusieurs gardes sont venus à ma rencontre. Le Vakt était formel, les principes sont les principes comme il adorait tant le répéter à tout-va. Ma venue lui était presque hostile et, dans notre mode de vie, le respect des rites se place au-dessus de l’estime de la famille. Je ne voulais pas envenimer la situation et ai obéi à ses ordres. Les gardes ne voulaient pas en venir non plus à croiser le fer. J’ai bien compris après cette rencontre que ceux qui étaient mes proches avant n’étaient plus que des étrangers. Le principal à mes yeux était qu’ils allaient bien. D’ailleurs, j’ai cru comprendre en discutant que Thorgal était subitement devenu très dur auprès de la garde du village, surement parce que ma présence lui manquait et son comportement était peut-être une conséquence de ce vide.
Trainant de plus en plus longtemps dans les bois de l’autre ile car je m’y sentais à l’aise, j’ai pris le temps de réfléchir à que faire par la suite, et ma présence se fit remarquer. Pas étonnant cela dit. Les rumeurs couraient comme quoi un géant d’Erbaff avait élu domicile dans la forêt ; et une bonne poignée de villageois est venue à ma rencontre. Lorsque le leader m’a raconté ça, bon sang que mon rire fut des plus gras. Poliment, et non sauvagement comme la plupart pourrait le croire en me voyant, je ne suis pas un sauvage et sait lire et m’exprimer, tout cela grâce à ma très chère mère. J’ai donc discuté avec les gens, leur montrant que je me nourrissais au minimum de la faune, en ne gaspillait rien et en brulant toujours les carcasses. Mes dires les ont un peu calmés mais je sentais très bien que ces terres n’étaient pas ma maison. Au final je suis resté une petite année en ayant établi un petit campement et en me nettoyant dans un point d’eau proche pour ensuite m’aventurer plus loin. Dans le monde, le vrai.
1612
J’ai donc pris la mer avec les sous laissés par Thorgal pour y trouver un endroit où il fait bon vivre, continuer à m’entrainer et ne pas avoir de problèmes. À cette époque, je m’étais résolu à adopter un mode de vie tranquille. En demandant conseil au capitaine du navire, celui-ci m’a confié que l’ile de Dawn pourrait convenir à mes attentes, plus précisément à Fushia. Un village paisible où il fait bon vivre, un endroit où je pourrais surement travailler de mes mains pour gagner ma croute. Il s’agissait quand même d’une de mes premières fois dans ladite société. Il m’était déjà arrivé d’aller sur une autre ile ou de m’éloigner du village pour acheter des choses spécifiques avec ma mère ou Thorgal mais sans plus. Cette fois j’étais seul, et ça ne m’en déplaisait ni ne m’effrayait pas pour autant.
***
Bobby y’est v’nu l’dernière fo’ sur l’ile. C’est qui Bobby ? C’m’beau-frère, el’ bro’ d’ma femme quoi. Y travaille din’ les transports maritimes, du coup il prin’ des voyageurs, marchindises in tout genre, tu vo’ l’truc ? Du coup comme d’hab y va au bar d’la place quind il r’vient d’un long trajet et y m’dit c’qui’a fait et tout. Et l’dernière fo’ y m’dit « Hey Jauny, j’t’ai ram’né un d’ces grind costaud ! » -ouais mi c’est Jauny- Du coup j’dis nin l’costaud c’est moi, en rigolant quo’. Après y m’dit « nin, nin ! Un grand go’ in armure noir ‘vec une grosse épée qu’est arrivé, veut du travail et tout ! » La j’me dis tout d’suite houlà Jauny il t’a ramené quo’ la l’beauf ?! Surtout qu’les soldots y sont v’nus l’voir direct quind y était dans l’bar. Ils pinsaient il voulo faire du grabuge –forcément mi j’vo un zig comme ço j’me pose des questions- mais nin li y’était sage genre « pas faire d’histoires, j’ringe mes armes si y faut pindint qu’j’reste lo et tout » trinquille quo’. Après l’ont un peu suivi et tout voir si y’est gintil, vérifié l’port mais ouais y’était réglo lo. Et c’plus drôle après.
Y’a papoté un peu ‘vec mon beauf quind il était sur l’bateau et en marchint un peu sur l’ile. Et lui y’a dit al’ masse « ouais, l’mari d’em sœur y’a une ferme où y’a d’quo faire v’pouvez aller voir par lô ». Ca fait qu’un jour j’guidais l’troupeau d’vak et elles voulo nin aller d’in l’clairière. Du coup j’me dis merde lo c’quoi c’bordel, nin l’temps mi. ‘Lor j’m’avince… ET LO J’VO QUO ? UNE GROSSE TETE QUI SORT D’UN BUISSON ET QUI M’DIT « B’soin d’un coup d’main au travail ? » Ohlolo, à c’moment j’ai cru à la crise cardiaque. J’me suis dit ça y est Jauny il vo t’étringler et voler t’vaks. Mais j’m’suis nin dégonflé, mi j’ai fais l’Marine din m’jeunesse, des steaks comme chô j’ai d’jà vu. ‘Lors j’dis nin d’travail ici. M’a r’gardé sins rien dire et y’est parti. Et tout compte fait j’l’ai imbauché, parce que j’l’ai sous-estimé l’colosse.
Un jour t’avais les Bleus qui s’intrainaient aux fusils et l’troupeau d’bêtes a flippé et s’est mis à s’barrer. Et li’, j’sais nin comment y’a su mais j’cro qui m’espionnais mo’ et m’femme, surtout qu’à l’époque mes deux grinds fils étaient partis quelques mois pour leur études. Du coup li y’a surgi d’nulle part –même si y’est massif faut nin croire, quand même vif el’ gaillard- s’est mis d’vint les bestiaux et y’a hurlé l’mort.
Bizarre, mais bordel d’efficace. Partir de c’moment y m’rameno du bois et alors qu’jemandais rin. Après j’lo quind même payé en voyant qu’il a relincé min affaire, c’tô comme ça pendant trois ans. En une journée y f’sait c’que j’faisais in trois jours. Y f’sait ses tour de passe-passe avec sin épée quind y’avait nin d’travail. Un bon gô franchement, j’crois y m’aimait bien en plus. Le peu qu’j’avais des soucis y’arrivait comme un p’tit chien fidèle, faut nin lui dire ço hein ?! Allez p’tite anecdote après j’orrête. Quind mes grands fils sont revenus, l’un d’eux avait un moment fait l’fête ‘vec ses copains et j’lui ai toujours dit c’était nin d’bonnes fréquentations. Un soir j’intind du bruit d’vint l’ferme, ses potes avaient l’gnôle méchante. Ca parlait fort li y’est encore arrivé in mode « allez-vous in y’a des gins qui dorment », une grinde gueule s’est avancée. Là, hop, soulevé par l’col et il l’a j’té sur l’binde. Min fils l’ai a plus jamais r’vu.
Fin vôlo quo’, c’té un brave. Un gô rustre, jamais y souriait ni parlait beaucoup mais y’éto gentil. M’bonne femme l’adorait pour l’peu d’fo où il venait minger à l’maison, un sacré appétit bordel. Un type un peu paumé aussi des fô, genre euh… y pinsait que chacun d’vait chasser s’viande, parcqu’il a connu qu’cô bien qu’il s’était d’jo baladé in ville. L’éto étonné qu’on avait nin d’type à vénérer. Souvint il jurait par c’gars la, euh… Astruc là. Comme quo il pliait la nature à s’volonté et tout. Bizèrre bizzère, et dès qu’il pigeait nin un truc c’était tout d’suite d’el sorcell’rie pour lui. « Sorcellerie, maléfice » bon sang c’qu’on pouvait quind même rire d’lui. Des fois y boudait mais l’lind’main ça allô mieux. Vu qu’mes affaires tourno bien j’ai décidé d’m’installer ailleurs, li est resté sur Fushia dins une chaumière toujours à agiter sin épée dins tous les sens.
Jauny
***
1615
Trois années venaient de se terminer, des années de tranquillité. Ma vie manquait cruellement d’action au départ mais j’ai réussi à m’y faire petit à petit, et le travail à la ferme prenait presque tout le temps l’intégralité de mes journées. Jauny et Myriam étaient de fantastiques personnages et m’ont presque accueilli comme un membre de leur famille. Je pense ne pas m’être montré assez reconnaissant dans ma manière d’être mais ai toujours agi dans le but de les aider et de les soutenir dans leurs tâches. Myriam faisait des plats à s’en taper le derrière par terre, toujours à me donner des boîtes remplies à ras-bord ou à me broder des vêtements adaptés. Et ce Jauny, il pouvait enfin se reposer après ces années de labeur presque en solitaire. Ses fils n’étaient pas très souvent présents ni travailleurs. Enfin… si une chose est sûre, c’est que cette famille va me manquer. Rien que les voir ensemble sera une vision précieusement ancrée dans mon esprit. Qu’Asgeir les préserve et éclaire leur chemin, même jusque dans l’au-delà.
Et puis est arrivé cet homme, d’apparence digne et qui maniait très bien les mots. Sans parler de sa curiosité qui avait tendance au départ à m’échauffer assez rapidement. Un homme mystérieux, très discret et ne parlant pas à n’importe qui. La politique du village se voulait d’ailleurs toujours de surveiller ce genre d’individu suspect et méconnu de l’ile. Mais bon, il n’y avait aucun élément pour confirmer les doutes qui planaient sur lui.
Nous nous sommes rencontrés un début de soirée sur la place. Pourquoi ? Car il a commencé à me complimenter sur la qualité de mon armure et de mon épée, éloge renvoyé par rapport à son revêtement de cuir ma foi de bonne qualité.
« -Ces équipements me laissent bonnement croire que vous savez y faire en combat.
-Dans la mesure où votre supposition est juste, qu’est-ce que cela peut vous faire ?
-Et en plus il a du répondant.
-Je n’ai pas toute la nuit pour info.
-Un combat, maintenant.
-Vous voulez vous battre ici, sur la place ?
-Allons, soyons lucides. Dans un endroit plus tranquille. Un combat amical, je ne vous ferais pas perdre votre temps.
-Il est vrai que cela fait un petit moment que je n’ai pas combattu sérieusement. -J’accepte votre offre.
-Bien, vous co-
-Par contre, si c’est un piège visant à me discréditer ou quoi que ce soit, on vous retrouve vous et vos potentiels collègues dans l’étang. Ce combat tient toujours ?
-Pas d’problèmes. Lâcha-t-il dans un sourire en coin. »
Chose promise, chose due. Il avait un bon niveau, un homme perfectionnant sa vision du combat ne pouvait qu’être bien placé dans mon estime. Nous nous entrainions quelques fois ensemble, pour surtout discuter chacun de nos vies. Je lui ai tout expliqué sur ma famille et d’où je venais, lui s’appelait Nickson et venait dans le but de rejoindre la garde de la famille royale de Goa. Noble initiative de sa part, mais celui-ci n’espérait pas beaucoup et partirait presque à l’instant où il essuierait un refus. De mon côté, je lui ai confié ma déception quant à mon bannissement du village. Selon le blondin, il y aurait toujours moyen de m’arranger, que dans la vie il y a toujours possibilité de discuter. Chose que je ne sais pas forcément faire.
Sa proposition était noble : si on lui refusait d’entrer à la garde de Goa, il reprenait la mer et me déposait jusqu’au village. Il maniait très bien les mots ; et naïf comme j’étais à l’époque, forcément que j’ai marché.
***
…
Si j’ai une histoire à raconter ? Ouais, j’pense avoir rencontré un type suffisamment atypique pour parler de son histoire en ces lieux. J’ai eu vent de l’histoire parce que, forcément, quand des détenus arrivent on aimerait quand même être un minimum au courant du pourquoi on les enferme. C’est aussi dans ces moments là qu’on s’dit que le système judiciaire mériterait quand même à être amélioré. Trêve de blabla, j’me lance.
Au départ, ça a commencé par une arrivée de nouveaux fusils, z’étaient tout frais, envoyé du gouvernement himself en plus. Rien d’extraordinaire, juste que les flingues étaient plus légers, ne s’enraillaient moins vite et se rechargeaient plus efficacement. De ce fait, des cargaisons étaient envoyées pour alimenter les garnisons d’East ainsi qu’le QG. Tout allait bien jusque-là, les iles étaient approvisionnées sans soucis, avec cependant un peu plus de retard sur celles plus tranquilles, comme par exemple Fushia et Orange. Forcément, les bleus locaux n’avaient pas trop de soucis à déplorer, ça pouvait attendre un peu plus le temps qu’on leur passe de nouveaux joujous. Et c’est qu’il y a eu un problème, la livraison d’armes vers Orange s’est mal passée et les stocks sur le navire ont été volés. Il y a eu une prise d’otages furtive à bord, et une perte est à déplorer. Un marine qui a voulu dégainer mais s’est vite fait essorer. Pas trop d’infos sur le coup car tout s’est déroulé très vite, ils étaient tout d’même bien informés les bougres.
Une enquête a été ouverte après ça, en concentrant les effectifs sur East sans pour autant ébruiter l’histoire. Le trafic était surveillé sur les iles, voyageurs à bord des navires etc. C’est là qu’on a aperçu sur Fushia un type fiché et soupçonné depuis un p’tit temps d’être à la tête d’une bande de voleurs, ayant possiblement sévi sur cette mer à maintes reprises. Marshall Nickson qu’il s’appelait, le genre de grand blond belle gueule qui n’hésite pas à se la ramener. Les Marines se sont concentré sur le gus, à le suivre pour possiblement trouver une quelconque implication dans l’histoire. Et ça a payé. Il est parti un début de soirée sur son bateau, accompagné de son possible bras droit à ce stade de l’enquête. Un grand type, Hevrard Horlfsson.
On les a laissé accoster autre part, toujours un œil sur eux. La cale du navire a ensuite été fouillée quand ils séjournaient à l’hôtel. Le pot aux roses, une partie de la cale possédait un double fond où étaient stockées les armes, ce qui a permis de procéder ensuite aux arrestations. Nickson ça a été plutôt vite apparemment, il a résisté et s’est mis à courir pour vite se faire neutraliser d’un tir à jambe. L’autre barbu c’était plus drôle. Quand les soldats ont voulu l’arrêter, il a pas trop compris. Comme quoi il ne savait pas du tout de quoi on l’accusait et qu’il ne voyait pas pourquoi il se laisserait embarquer comme ça pour rien. Forcément, il a dû se faire amadouer comme j’sais pas quoi et n’a rien vu venir car, ouais, même pas le reste de la bande était avec eux. Il avait prévu d’expliquer au balèze qu’il avait d’autres types à ramasser sur la route. Et pourquoi il aurait refusé, un p’tit vicieux le Nick’. Parce que pour en revenir aux soldats, les six gus qui se sont mis autour de lui se sont fait balayer comme si tu passais un coup sur le seuil de ta porte. Mais quand les renforts sont arrivés pour le mettre en joue, il s’est radouci.
Le reste était fiché aussi, c’était certes un peu plus long mais tout le monde a été arrêté. Sur huit, trois sbires se sont mis à parler. Nickson aurait fait équipe avec une bande de contrebandiers histoire d’acheter la cargaison et la refourguer à meilleur prix, le truc c’est qu’apparemment il y aurait eu embrouille sur le prix fixé à la base et ceux qui auront volé le navire des Marines au départ se sont fait fumer. –Leurs corps probablement avec les poissons à l’heure qu’il est- Ceux-là ont eu une remise de peine et j’sais pas trop ce qu’ils font maintenant. Le chef des larcins aura avoué voulu « embaucher » Horlfsson sur le tas, pouvant se servir de lui au cas où des problèmes surviendraient. Il aura rien demandé dans l’histoire, à dire qu’il avait juste « accepté de voyager avec lui le temps de retourner sur ses terres. » Et il aura suffi que le juge soit pas commode pour quand même le condamner : sept ans fermes pour « vol de biens gouvernementaux et opposition aux forces de l’ordre. »
Bon, j’ai plus trop l’temps là. Mon collègue en sait mieux que moi sur le personnage, il vous en tiendra quelques mots.
Mizuki Roger, chef des gardiens de la maison de correction où a été incarcéré Hevrard.
…
Hev ? Ouais, on peut dire que j’ai été le maton le plus proche de lui pendant ces sept ans. Pourquoi ? J’ai pas forcément de raison précise. Vous savez, c’est comme avec ces gens qu’on apprécie et qui eux vous calculent pas forcément, la même chose. J’me doutais que c’était pas un mauvais, bien qu’il ait pu dissuader pas mal de collègues qui voulaient lui toucher deux mots. J’suis pas un type qui juge, bien qu’à son arrivée j’étais moi-même méfiant, soyons honnêtes. Comme on avait su qu’il avait déglingué une tripotée de soldats tout seul, il restait pieds et poings liés la plupart du temps, au début. Au fil du temps, on se rendait compte qu’il était pas féroce et on lui laissait de plus en plus de liberté –concernant les chaines-. J’ai commencé à discuter avec lors de son premier passage à l’infirmerie. Des types lui auront cherché la merde histoire d’le baptiser mais lui il était pas d’accord. Plusieurs coups de surin qu’ils lui auront foutus, mais allez voir leurs gueules à l’heure qu’il est. J’m’étais dit c’est le moment ou jamais, un grand atypique comme ça j’en voyais pas tous les jours.
Peu bavard et intimidant, comme ça où je le qualifierais. Certes il y avait du dialogue mais j’sentais qu’il était énervé d’être emprisonné. « Je perds foi en l’homme. Comment peut-on se jouer de l’honnêteté des autres ? Ce genre d’individu ne mérite pas de pitié. » Et j’en passe. C’était le genre de plainte qu’Hevrard pouvait rabâcher à des moments, pour petit à petit avaler sa haine et se morfondre. Il aura laissé ses cheveux et sa barbe pousser pendant un bon moment. Vers la fin il a ajusté l’truc histoire de quand même ressembler à queq’ chose.
La prison ça l’aura changé, ouais. Quand on fait le avant-après on voit quand même qu’il s’est passé quelque chose. Maintenant le type pète plus grand-chose, et il est toujours là à te regarder avec son air de poisson mort sans broncher. Il foutait mal à l’aise au bout d’un moment, tu lui parlais et il te regardait sans rien dire. Fin bref, ça n’en faisait pas un mauvais bougre, juste que tout ça l’a rendu froid la taule.
Il m’aura aussi demandé s’il pouvait s’entrainer cours de la deuxième année maintenant que j’y pense, car on ne l’avait élevé que dans cette ambiance. Le supérieur n’était pas très chaud au début, mais il aura cédé en voyant qu’il ne pouvait pas trop refuser face à la bonne conduite du zig. Il avait le droit à un bâton, que je lui ai moi-même choisi car il le trouvait trop léger. Rien de bien méchant en soi, juste que j’ai adapté le bazar à son gabarit. Au départ on régulait bien les périodes où il avait ça en main. –Ne sait-on tout d’même jamais- Il s’entrainait même avec quelques détenus à un moment ! Mais rares tenaient la fréquence, lui s’arrêtait pas dès qu’on le laissait s’entrainer à tous les temps libres.
Un brave, l’aura pas trop causé de grabuge car le peu qu’il demandait, on pouvait plus ou moins lui donner et il râlait pas trop. Quand j’ai cerné le personnage et me rendant compte que sa famille l’avait jeté et qu’il lui restait plus que la passion d’la bagarre, je lui ai proposé de mettre sa force au service du bien en devenant chasseur. Surtout qu’il pouvait se payer la licence car on lui avait saisi son argent gagné dans une ferme de –certes une partie a été avalé par le gouvernement mais comme il n’était pas dépensier, il pouvait se permettre dans la mesure où l’idée le botterait-. Là il m’a regardé avec des gros yeux en disant que son mentor lui tenait les mêmes propos et qu’il y réfléchirait, qu’il avait quelque chose d’important à faire dès qu’il serait sorti. Je sais pas ce qu’il est devenu par la suite.
« qu’Asgeir te garde. » c’est la dernière chose qu’il m’a dit.
Test RP
Moi qui pensais qu’être chasseur se résumait à bêtement faire tâter de son glaive contre les criminels, c’est raté. Cela faisait maintenant deux mois que j’étais retourné sur les terres d’Asgeir pour y retrouver cet ours de malheur pour enfin lui faire goûter à toute cette force et cette rage enfouies depuis des années au plus profond de moi. Le combat fut des plus difficiles, déjà parce que je ne m’étais pas acclimaté à l’environnement et cela couplé à une pratique théorique des armes pendant tout ce temps, j’avoue m’être légèrement ramolli.
Ensuite, après avoir murement réfléchi à la proposition du gardien, –bon sang, j’aurais décidément oublié son nom à celui-là- j’ai pris son idée au sérieux pour reprendre les armes et me diriger dans un bureau de la Marine le plus proche de ma position. License achetée, l’homme à l’accueil me bassine pendant de longues minutes et me laisse ensuite aller. Et voilà, j’étais officiellement chasseur de primes.
Motivé comme jamais, je lui ai demandé s’il n’y avait pas du travail en ce moment, histoire de débarrasser l’ile d’une possible vermine. Après tout, il fallait bien commencer quelque part. Mon interlocuteur savait juste qu’un voleur était actuellement pris pour cible par l’autorité locale ; et que si je voulais en savoir plus à son sujet, il me fallait aller voir l’un des représentants des forces de l’ordre.
Chose faite, le gradé m’a fait part qu’un autre chasseur était déjà sur la prime depuis peu et que par souci d’équité, il était préférable que « je ne m’en mêle pas ». Soit, je n’avais que faire d’un piètre larcin, sans parler de l’argent qui ne rentrait pas du tout dans ma lignée d’objectifs. Toutefois –je remercie d’ailleurs le franc-parler du supérieur m’ayant fait part des quelques maigres informations de l’affaire- le soldat n’espérait pas beaucoup du chasseur qui avait pris l’affaire, et qu’il me ferait signe le plus vite possible si celle-ci se libérait.
J’aurais attendu deux jours, avant de retourner au bureau des primes pour y croiser l’homme ayant accepté la prime. Proche de la cinquantaine, gras et aux allures de tire-au-flanc. Je lui ai fait souligner la vitesse à laquelle il s’était résigné pour n’obtenir qu’une réponse médiocre, tout de même digne d’un fainéant. «L’impression d’foutre des coups d’épée dans l’eau, c’est un malin lui. J’préfère œuvrer avec une équipe maintenant, faire le solitaire ça paye plus avec l’âge. La nuit dernière j’ai cru l’avoir mais il court vite bon sang, et flemme de le tracer. Il décourage même les bleus ! Hein ? Vous voulez le chopper ? Bien, bah vous aurez toutes les infos qu’on m’a refourguées. Le lieutenant se gardera bien de ne pas refaire le même topo. Surtout si c’est pour vous foirer comme moi juste après. »
En ayant pris connaissance des agissements du larron, j’ai pu en venir à l’hypothèse que je pouvais considérer cet individu comme un rat. Etrange oui, mais quand on compare ses agissements à ceux du rongeur, le raisonnement prend alors un peu plus de sens. De par les produits volés, on pouvait en venir au fait qu’il ne cherchait pas à s’enrichir, mais plutôt subsister. La plupart du temps, c’était des provisions qui étaient subtilisées tels des vêtements ou de la nourriture. De plus, aucun cas de violence n’avait été reporté, renforçant de plus belle ma supposition. Le rat, lui, c’est pareil. Une fois qu’il aura établi ses lieux quelque part, il ira se servir dans ce qu’il a besoin, et ça toujours au même endroit tant qu’il le peut. C’est-à-dire que s’il peut éviter les nuisibles, il le fait. S’il vous a vu, il vous aura échappé d’ici quelques secondes. Pourquoi ? Pour faire des stocks et nourrir ses petits.
Mais il me faut quand même en avoir le cœur net.
Sur l’accord du lieutenant, nous avons pu avec quelques hommes monter un petit stratagème le lendemain histoire de laisser le brigand en alerte. Car, oui, il ne pouvait manquer l’arrivée d’un navire « chargé » de vivres. Bateau amarré au port, l’équipe s’est mise à prendre le peu de marchandises que l’embarcation contenait pour l’acheminer vers le hangar de l’ile. Les patrouilles feront toujours leurs rondes certes avec moins de passage, tandis que je serais en planque non loin de l’entrepôt.
À la nuit tombée, il sera passé et aura pris ce qu’il veut, ce faquin. L’attraper est une chose facile mais j’avais maintenant un autre problème à régler bien que je pusse maintenant le sortir de sa cachette. Mais je vais avoir besoin d’aide pour ça.
-Bon, je peux savoir pourquoi tu m’as fait venir ici, maintenant ?
-Tout vient à point à qui sait attendre.
-Des énigmes encore et encore, monsieur le colosse.
-Eh bien, voilà. Grommelai-je en laissant le serveur déposer les choppe devant moi et mon invité. Appelle-moi Hevrard. Que je continue en avalant la moitié de mon gobelet cul sec. J’ai dit que je parlerai quand j’aurai le gosier hydraté, chose faite désormais.
-J’t’écoute ? Me renvoya le chasseur flemmard, la main sous son menton histoire de soutenir sa tête.
-Le voleur qui t’a semé avant-hier, je l’ai retrouvé.
-Euh…bravo à toi dans ce cas. Nan ? Ce n’était pas c’qui fallait dire ?
-Il n’est pas seul, et je vais avoir besoin d’aide. Ton aide.
-Tu sais euh, Hevrard, pour tout te dire je me fais un peu vieux, héhé. Et ce n’est pas pour autant que j’veux pas mais qu-
-Rassures-toi, le reste n’est pas hostile. Et tu toucherais deux des cinq millions de la prime pour un petit coup de main. Tes oreilles se déboucheraient-elles un peu ?
-Ah ouais, en effet c’est une belle somme. Répondit l’homme en avalant une bonne goulée de cervoise. Bon, j’peux bien t’écouter un peu alors.
-Parfait, nous irons nous dégourdir les jambes pendant que je t’explique. Finissons notre verre.
-Ça m’va.
Dehors, marchant à faible allure…
-Rappelle-moi ton prénom ? J’ai la mémoire courte.
-Moi c’est Badger.
-Bien Badger, as-tu et sais-tu piloter un navire ?
-En règle générale, oui. Enfin, ça dépend de la taille du truc.
-Disons un navire qui peut transporter une bonne quinzaine de personnes.
-Ouais, ça c’est dans mes cordes. Et j’me permets de te demander « pourquoi cette question » ?
-Tu te souviens de ce que je t’ai dit à la taverne ? Bon, le type est accompagné des siens, tout reclus dans la forêt. Le problème maintenant est qu’eux n’ont rien à voir avec les accusations qui pèsent sur leur leader. C’est lui que nous voulons, et qui sait ce que pourraient devenir ces gens. Notre devoir est quand même de les aider. Donc ce que je voudrais, ce soir, c’est que tu fasses doucement accoster ton bateau au niveau du domaine forestier. Mais plus au niveau de la côté, laisse-moi te montrer. Que je lui commande presque tout en lui montrant un morceau de carte pour sommairement montrer son possible champ d’action de mon gros index. Le but serait de réquisitionner les gens pour les faire aller sur une autre ile, plus loin. Ils ne font que survivre, ici. Ce n’est pas une vie, ils auront bien d’autres opportunités plus loin.
-Je vois. Dans l’idée où j’dirais oui, accoster de nuit ça risque d’être un peu tendu par contre.
-Les côtes ne sont pas très rocailleuses de ce côté, tu pourras naviguer l’esprit plus tranquille.
-En acquiesçant de la tête le regard ailleurs, Badger tourne ensuite la tête vers moi en soupirant. Bon, bah ça devrait l’faire alors. Mais pourquoi tu veux faire tout ça, en fait ? Surtout que, bon, on se connait à peine et tu viens me tendre un paquet de fric en me demandant de jouer le chauffeur. Et tous ces gens, c’est pas mieux de laisser les bleus s’en occuper ?
-Tu comptes cracher sur deux millions pour un simple aller-retour de nuit ? Surtout que nous sommes tous deux chasseurs, d’où l’idée d’être solidaire.
-Après un long silence, Badger porta ses mains aux hanches pour clôturer la conversation. Bah non, hein. Mais ça risque d’être un peu chaud pour manœuvrer. Mais j’ferais de mon mieux, merci pour l’offre vieux.
-À ce soir. Entre trois et quatre heures.
-Euh…
-Oui, du matin.
***
Guidé par les rayons de la lune, j’avance d’un pas déterminé vers le camp repéré la veille. Je reste imperturbable malgré les bruits environnants dans la forêt, et ne suis pas à l’abri d’une attaque surprise. Les branches craquent fortement sous mes pieds et je peux commencer à entendre quelques crépitements de flamme et apercevoir de fines lueurs rougeâtres et dansantes se dessinant dans l’obscurité. Voilà les abords du campement… me laissant croire que l’endroit a été déserté il y a… très peu de temps.
Mais je n’ai même pas le temps de m’avancer plus qu’une flèche fuse à toute vitesse pour se loger au niveau de mon pectoral, en partie retenue par ma pièce d’armure. J’esquisse un rictus de douleur et me tourne vers la source du tir. Droit sur sa branche, celui que je suis venu chercher me jauge de son regard ardent, une main contre l’arbre sur lequel il se tient.
-La prochaine, c’est dans la tête.
-Que comptes-tu avoir avec une baguette pourvue d’un petit bout de métal ? Que je lui rétorque en me saisissant rapidement d’un couteau rangé au niveau des lombaires pour le faire tomber de son perchoir. Il veut jouer la rapidité, il va être servi. Celui-là, il ne l’a pas vu venir. Le voilà qui se rattrape à la branche en faillant la manquer pour retomber lourdement sur le sol. Directement, il part dans les broussailles pour me tourner autour. La main sur le pommeau de l’épée, je guette dans un silence religieux le moindre petit son me permettant de mettre la main sur ce scélérat.
Trop rapide encore une fois, et il arrive par-derrière pour me sauter dans le dos et y plonger sa dague. Je lâche un grognement de douleur pour réussir ensuite à le saisir et le projeter violemment devant moi tout en visant l’arbre. Le voilà qui tousse et peine à se relever.
-Hahahaha…
-Pourquoi ris-tu ?
-« Les forces de l’ordre », mon cul ouais. Vous vous faites tellement chier que la première chose qui vous vient en tête c’est d’aller nous chercher des noises ?
-De quoi tu parles ? A ce que je sache, personne ne vous a obligés à vous rendre sur une ile où la vie y est couteuse.
-Pff, à quoi bon de toute façon, maintenant. J’suis seul à les défendre et j’pense pas pouvoir faire grand-chose.
-Tu assumeras tes actes. Les tiens, eux, seront dirigés vers un endroit meilleur où ils auront une chance de faire quelque chose. Prononçai-je en parlant un peu fort, faisant sortir petit à petit des gens du campement. C’est vraiment ça que tu veux pour eux ? Les laisser survivre pour qu’ensuite ils meurent ou soient réduits en esclavage car Monsieur aura jugé bon de faire vivre tout le monde ici ?!
-T’ES QUI POUR ME FAIRE LA MORALE, HEIN ?! Hurle le brigand en se ruant à toute allure sur moi. En vain, je le saisis par la gorge pour le faire décoller du sol, relâché quelques instants après.
-Quelqu’un qui a traversé de douloureuses étapes. Ils vivront dans de meilleures conditions, mais la loi est la loi. Tu es fiché comme criminel à l’heure actuelle et je me dois de t’emmener pour que tu répondes de tes agissements. Franchement, tu aurais pu vivre différemment.
De plus en plus de monde commençait à timidement affluer autour de nous. Le chef du groupe comprit qu’une telle résistance dans ces conditions était vaine. Il se rendit sans faire d’histoire en demandant à son petit peuple de bien vouloir suivre le « grand type » malgré sa méfiance. Badger, quant à lui, aura rempli sa part du marché et touchera comme convenu ses deux millions de berrys. Plus tard, Hevrard consulta ses fonds pour se munir de quoi acheter un petit terrain, destiné à la famille de sa première prime histoire de leur laisser une ultime chance de bâtir un meilleur foyer.
« Bon, vous avez entendu ce qu’a dit Hevrard ? J’pense c’est une sorte de bénédiction donc j’vais faire pareil vu qu’vous m’paraissez pas si antipathiques. Qu’Asgeir vous garde, et bon vent. Moi, j’vais te piquer un de ces sommes. Heureusement que la mer était calme cette nuit-là. Putain si j’avais perdu mon sloop, il m’aurait entendu l’grand. »
Ensuite, après avoir murement réfléchi à la proposition du gardien, –bon sang, j’aurais décidément oublié son nom à celui-là- j’ai pris son idée au sérieux pour reprendre les armes et me diriger dans un bureau de la Marine le plus proche de ma position. License achetée, l’homme à l’accueil me bassine pendant de longues minutes et me laisse ensuite aller. Et voilà, j’étais officiellement chasseur de primes.
Motivé comme jamais, je lui ai demandé s’il n’y avait pas du travail en ce moment, histoire de débarrasser l’ile d’une possible vermine. Après tout, il fallait bien commencer quelque part. Mon interlocuteur savait juste qu’un voleur était actuellement pris pour cible par l’autorité locale ; et que si je voulais en savoir plus à son sujet, il me fallait aller voir l’un des représentants des forces de l’ordre.
Chose faite, le gradé m’a fait part qu’un autre chasseur était déjà sur la prime depuis peu et que par souci d’équité, il était préférable que « je ne m’en mêle pas ». Soit, je n’avais que faire d’un piètre larcin, sans parler de l’argent qui ne rentrait pas du tout dans ma lignée d’objectifs. Toutefois –je remercie d’ailleurs le franc-parler du supérieur m’ayant fait part des quelques maigres informations de l’affaire- le soldat n’espérait pas beaucoup du chasseur qui avait pris l’affaire, et qu’il me ferait signe le plus vite possible si celle-ci se libérait.
J’aurais attendu deux jours, avant de retourner au bureau des primes pour y croiser l’homme ayant accepté la prime. Proche de la cinquantaine, gras et aux allures de tire-au-flanc. Je lui ai fait souligner la vitesse à laquelle il s’était résigné pour n’obtenir qu’une réponse médiocre, tout de même digne d’un fainéant. «L’impression d’foutre des coups d’épée dans l’eau, c’est un malin lui. J’préfère œuvrer avec une équipe maintenant, faire le solitaire ça paye plus avec l’âge. La nuit dernière j’ai cru l’avoir mais il court vite bon sang, et flemme de le tracer. Il décourage même les bleus ! Hein ? Vous voulez le chopper ? Bien, bah vous aurez toutes les infos qu’on m’a refourguées. Le lieutenant se gardera bien de ne pas refaire le même topo. Surtout si c’est pour vous foirer comme moi juste après. »
***
En ayant pris connaissance des agissements du larron, j’ai pu en venir à l’hypothèse que je pouvais considérer cet individu comme un rat. Etrange oui, mais quand on compare ses agissements à ceux du rongeur, le raisonnement prend alors un peu plus de sens. De par les produits volés, on pouvait en venir au fait qu’il ne cherchait pas à s’enrichir, mais plutôt subsister. La plupart du temps, c’était des provisions qui étaient subtilisées tels des vêtements ou de la nourriture. De plus, aucun cas de violence n’avait été reporté, renforçant de plus belle ma supposition. Le rat, lui, c’est pareil. Une fois qu’il aura établi ses lieux quelque part, il ira se servir dans ce qu’il a besoin, et ça toujours au même endroit tant qu’il le peut. C’est-à-dire que s’il peut éviter les nuisibles, il le fait. S’il vous a vu, il vous aura échappé d’ici quelques secondes. Pourquoi ? Pour faire des stocks et nourrir ses petits.
Mais il me faut quand même en avoir le cœur net.
Sur l’accord du lieutenant, nous avons pu avec quelques hommes monter un petit stratagème le lendemain histoire de laisser le brigand en alerte. Car, oui, il ne pouvait manquer l’arrivée d’un navire « chargé » de vivres. Bateau amarré au port, l’équipe s’est mise à prendre le peu de marchandises que l’embarcation contenait pour l’acheminer vers le hangar de l’ile. Les patrouilles feront toujours leurs rondes certes avec moins de passage, tandis que je serais en planque non loin de l’entrepôt.
À la nuit tombée, il sera passé et aura pris ce qu’il veut, ce faquin. L’attraper est une chose facile mais j’avais maintenant un autre problème à régler bien que je pusse maintenant le sortir de sa cachette. Mais je vais avoir besoin d’aide pour ça.
***
-Bon, je peux savoir pourquoi tu m’as fait venir ici, maintenant ?
-Tout vient à point à qui sait attendre.
-Des énigmes encore et encore, monsieur le colosse.
-Eh bien, voilà. Grommelai-je en laissant le serveur déposer les choppe devant moi et mon invité. Appelle-moi Hevrard. Que je continue en avalant la moitié de mon gobelet cul sec. J’ai dit que je parlerai quand j’aurai le gosier hydraté, chose faite désormais.
-J’t’écoute ? Me renvoya le chasseur flemmard, la main sous son menton histoire de soutenir sa tête.
-Le voleur qui t’a semé avant-hier, je l’ai retrouvé.
-Euh…bravo à toi dans ce cas. Nan ? Ce n’était pas c’qui fallait dire ?
-Il n’est pas seul, et je vais avoir besoin d’aide. Ton aide.
-Tu sais euh, Hevrard, pour tout te dire je me fais un peu vieux, héhé. Et ce n’est pas pour autant que j’veux pas mais qu-
-Rassures-toi, le reste n’est pas hostile. Et tu toucherais deux des cinq millions de la prime pour un petit coup de main. Tes oreilles se déboucheraient-elles un peu ?
-Ah ouais, en effet c’est une belle somme. Répondit l’homme en avalant une bonne goulée de cervoise. Bon, j’peux bien t’écouter un peu alors.
-Parfait, nous irons nous dégourdir les jambes pendant que je t’explique. Finissons notre verre.
-Ça m’va.
Dehors, marchant à faible allure…
-Rappelle-moi ton prénom ? J’ai la mémoire courte.
-Moi c’est Badger.
-Bien Badger, as-tu et sais-tu piloter un navire ?
-En règle générale, oui. Enfin, ça dépend de la taille du truc.
-Disons un navire qui peut transporter une bonne quinzaine de personnes.
-Ouais, ça c’est dans mes cordes. Et j’me permets de te demander « pourquoi cette question » ?
-Tu te souviens de ce que je t’ai dit à la taverne ? Bon, le type est accompagné des siens, tout reclus dans la forêt. Le problème maintenant est qu’eux n’ont rien à voir avec les accusations qui pèsent sur leur leader. C’est lui que nous voulons, et qui sait ce que pourraient devenir ces gens. Notre devoir est quand même de les aider. Donc ce que je voudrais, ce soir, c’est que tu fasses doucement accoster ton bateau au niveau du domaine forestier. Mais plus au niveau de la côté, laisse-moi te montrer. Que je lui commande presque tout en lui montrant un morceau de carte pour sommairement montrer son possible champ d’action de mon gros index. Le but serait de réquisitionner les gens pour les faire aller sur une autre ile, plus loin. Ils ne font que survivre, ici. Ce n’est pas une vie, ils auront bien d’autres opportunités plus loin.
-Je vois. Dans l’idée où j’dirais oui, accoster de nuit ça risque d’être un peu tendu par contre.
-Les côtes ne sont pas très rocailleuses de ce côté, tu pourras naviguer l’esprit plus tranquille.
-En acquiesçant de la tête le regard ailleurs, Badger tourne ensuite la tête vers moi en soupirant. Bon, bah ça devrait l’faire alors. Mais pourquoi tu veux faire tout ça, en fait ? Surtout que, bon, on se connait à peine et tu viens me tendre un paquet de fric en me demandant de jouer le chauffeur. Et tous ces gens, c’est pas mieux de laisser les bleus s’en occuper ?
-Tu comptes cracher sur deux millions pour un simple aller-retour de nuit ? Surtout que nous sommes tous deux chasseurs, d’où l’idée d’être solidaire.
-Après un long silence, Badger porta ses mains aux hanches pour clôturer la conversation. Bah non, hein. Mais ça risque d’être un peu chaud pour manœuvrer. Mais j’ferais de mon mieux, merci pour l’offre vieux.
-À ce soir. Entre trois et quatre heures.
-Euh…
-Oui, du matin.
***
Guidé par les rayons de la lune, j’avance d’un pas déterminé vers le camp repéré la veille. Je reste imperturbable malgré les bruits environnants dans la forêt, et ne suis pas à l’abri d’une attaque surprise. Les branches craquent fortement sous mes pieds et je peux commencer à entendre quelques crépitements de flamme et apercevoir de fines lueurs rougeâtres et dansantes se dessinant dans l’obscurité. Voilà les abords du campement… me laissant croire que l’endroit a été déserté il y a… très peu de temps.
Mais je n’ai même pas le temps de m’avancer plus qu’une flèche fuse à toute vitesse pour se loger au niveau de mon pectoral, en partie retenue par ma pièce d’armure. J’esquisse un rictus de douleur et me tourne vers la source du tir. Droit sur sa branche, celui que je suis venu chercher me jauge de son regard ardent, une main contre l’arbre sur lequel il se tient.
-La prochaine, c’est dans la tête.
-Que comptes-tu avoir avec une baguette pourvue d’un petit bout de métal ? Que je lui rétorque en me saisissant rapidement d’un couteau rangé au niveau des lombaires pour le faire tomber de son perchoir. Il veut jouer la rapidité, il va être servi. Celui-là, il ne l’a pas vu venir. Le voilà qui se rattrape à la branche en faillant la manquer pour retomber lourdement sur le sol. Directement, il part dans les broussailles pour me tourner autour. La main sur le pommeau de l’épée, je guette dans un silence religieux le moindre petit son me permettant de mettre la main sur ce scélérat.
Trop rapide encore une fois, et il arrive par-derrière pour me sauter dans le dos et y plonger sa dague. Je lâche un grognement de douleur pour réussir ensuite à le saisir et le projeter violemment devant moi tout en visant l’arbre. Le voilà qui tousse et peine à se relever.
-Hahahaha…
-Pourquoi ris-tu ?
-« Les forces de l’ordre », mon cul ouais. Vous vous faites tellement chier que la première chose qui vous vient en tête c’est d’aller nous chercher des noises ?
-De quoi tu parles ? A ce que je sache, personne ne vous a obligés à vous rendre sur une ile où la vie y est couteuse.
-Pff, à quoi bon de toute façon, maintenant. J’suis seul à les défendre et j’pense pas pouvoir faire grand-chose.
-Tu assumeras tes actes. Les tiens, eux, seront dirigés vers un endroit meilleur où ils auront une chance de faire quelque chose. Prononçai-je en parlant un peu fort, faisant sortir petit à petit des gens du campement. C’est vraiment ça que tu veux pour eux ? Les laisser survivre pour qu’ensuite ils meurent ou soient réduits en esclavage car Monsieur aura jugé bon de faire vivre tout le monde ici ?!
-T’ES QUI POUR ME FAIRE LA MORALE, HEIN ?! Hurle le brigand en se ruant à toute allure sur moi. En vain, je le saisis par la gorge pour le faire décoller du sol, relâché quelques instants après.
-Quelqu’un qui a traversé de douloureuses étapes. Ils vivront dans de meilleures conditions, mais la loi est la loi. Tu es fiché comme criminel à l’heure actuelle et je me dois de t’emmener pour que tu répondes de tes agissements. Franchement, tu aurais pu vivre différemment.
De plus en plus de monde commençait à timidement affluer autour de nous. Le chef du groupe comprit qu’une telle résistance dans ces conditions était vaine. Il se rendit sans faire d’histoire en demandant à son petit peuple de bien vouloir suivre le « grand type » malgré sa méfiance. Badger, quant à lui, aura rempli sa part du marché et touchera comme convenu ses deux millions de berrys. Plus tard, Hevrard consulta ses fonds pour se munir de quoi acheter un petit terrain, destiné à la famille de sa première prime histoire de leur laisser une ultime chance de bâtir un meilleur foyer.
« Bon, vous avez entendu ce qu’a dit Hevrard ? J’pense c’est une sorte de bénédiction donc j’vais faire pareil vu qu’vous m’paraissez pas si antipathiques. Qu’Asgeir vous garde, et bon vent. Moi, j’vais te piquer un de ces sommes. Heureusement que la mer était calme cette nuit-là. Putain si j’avais perdu mon sloop, il m’aurait entendu l’grand. »
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Dernière édition par Hevrard Horlfsson le Sam 16 Avr 2016 - 13:59, édité 5 fois