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Petit traité du mort

Nieh ? ...

Je suis arrivé !

...

Pas encore...

Où suis-je ? Délirai-je seul dans ma barque en forme de cercueil. L'océan encore l'océan ! A en devenir fou ! J'imagine des terres que je ne peux explorer...

La perdition !

Où te caches-tu ? La barque des invisibles, la mort te guette malgré tout !

Malgré-moi ! La mort ne réussira pas à me trouver, petite pichenette sur l'Eternal Pose de Jaya...

Barre à Tribord !

A gauche toute !

Me voilà !
    Le gouvernement est-il à ce point fragile qu’une partie très minoritaire, les pirates comme moi, le bouscule à ce point ? Oui il l’est. Et pour d’étonnantes raisons. Le gouvernement n'exige rien, il clos toutes les discussions en rapport avec l'acte de piraterie et les condamne en mettant des primes sans valeurs sur nos têtes. Il n'y a qu'en recevant des lettres de marques signé par le haut-Commandement qu'on peut se prétendre libre des actions qu'on fomente. Que veut le gouvernement mondial ? Certainement pas de pouvoir affronter notre destin d’êtres immortels. Car la fragilité du système est qu’il ne répond pas à l'exigence des mortels. Tout être permissif peut se prétendre invincible quand il en a la force.

    A quoi ça sert de vivre et tout ?

    A quoi ça sert en bref d’être né ?

    Ces questions trouvent une réponse automatique dans la marine. Le Gouvernement Mondial, il, nous arrange la collectivité, mais n’est pas là pour habiller le ciel d’une valeur transcendante ; elle dit Justice Absolue ; c'est une valeur abstraite, mais pas des instances qui peuvent être explorées par une croyance quelconque. Comme celui qui nous anime, pirates ! L'existence du One Piece ! Quant au reste, semble-t-il dire, écoutez, vous êtes assez grands pour ne pas vous enrôlez, débrouillez-vous. La révolution prend peu à peu forme et s'alimente des braises jetées sur la paille des innocents, inconscients, hommes-machines qui marchent sans rien comprendre comme marche ce peuple de Jaya, contrôlé par une main forte dont on appelle le Roi...

    Cette île a perdu son attrait de piraterie ! On n'ose plus parler de ça, c'est comme un tabou et les troquets sont vides ! Plus aucun péquenaud pour opposer résistance à ce foutoir dont je suis en partie la cause... C'est devenu une île marchande assez paisible où l'on peut y passer ses vacances... Les cicatrices du passé ont disparus, le conflit Est-Ouest est presque oublié de la population.

    La mort est naturelle et ce n’est plus de mon ressort. Gol B. Roger à sa toute fin dit : '' Mon trésor, je vous le laisse ! Trouvez-le si vous pouvez'' ; Ressentir le réel impact de la liberté. C'est donc cela vivre pour nos rêves !

    Je rêve d'un Nouveau Monde !
      Habitués que nous sommes par la dépêche, la désinformation et les rumeurs locales à avoir des réponses à tout, nous oublions que nous sommes des êtres de questions. Pourtant nous avons des guides spirituels qui nous apprennent à nous interroger et des parents qui à leur manière nous amènent vers l’âge adulte afin qu’ensuite nous puissions agir en toute liberté dans le questionnement. Voilà les principes. Mais je crois surtout qu'il y'a beaucoup d'orphelins dans ce monde et il ne peut se questionner pour les raisons et les vrais valeurs qui font de lui un être exceptionnel.

      La complexité est notre lot. La perplexité est notre destin.

      Je maintiens ouvert le compas de l’existence et de la pensée afin que mes choix s’opèrent en toute lucidité, selon mon tempérament. J'ai exploré les abîmes et je peux dire en tout franchise que mon chemin parcouru est une suite de Ténèbres parsemés de légères lumières. Il faut l’admettre et tenter l’aventure du bonheur dans la pureté qui me reste.

      Le gouvernement, lui, d’un coup de baguette magique, peuple le ciel. Il s’appuie pour ce faire sur les grandes ombres qui peuplèrent notre enfance. Enfant j’étais désarmé, j’avais besoin d’aide et de grands bras me changeaient, me parlaient, m’assuraient de ma fragile petite personne. Les Nobles sont dans la nurserie. C’est aux couches que l’enfant s’habille de foi. De cette période j’ai gardé l’illusion que je n’étais jamais seul, que j’étais un roi qu’on dorlotait, le fameux petit prince qui s'éveille avec grande force !

      Nous allons librement et courageusement, sans béquilles noblesses, avancer vers la mort. La curiosité, l’enrichissement seront nos vraies valeurs. Nous aurons du bonheur aux plus belles choses du monde. Nous agirons librement sans penser à notre finitude, car il n’y a rien à penser de ce côté-là. J'emmerde la mort !

      Je cherche la porte du Nouveau Monde !
        Plongé dans mes pensées philosophiques sur le monde, que voilà mon Den Den qui se met en marche. A ce moment, je suis près d'un plateau de l'île, personne aux alentours. Je décroche... La mine patibulaire de l'escargophone m'inquiète un peu, visage à l'image d'un rasta, légère cicatrice près de l’œil gauche. Souffle haletant, je reconnais là un des hommes laissés sur Kuraigana.

        - Ca.. Cap'taine !! Nou.. av..ons un blem ! Y'a une furie de mec hyper fort du calbute qu'est venu en mode vénère.
        - Il a dit son nom ? Reprenant calmement la conversation.
        - Non, à vrai dire il a zappé les bananes d'usage... Là, on est dans la mouise ! Car pour je ne sais quelle raison, le macaque roi, il s'est prosterné devant lui, genre vraiment !
        - Littéralement ?
        - Oui ! C'est ça !
        - T'as pas fumé deux ou trois joints ?
        - Si, si, mais ça n'a rien à voir ! C'est pas une halu ! On a dû prendre les radeaux de secours et on est partis ! Le drapeau est tombé ! Et...
        - Encore une mauvaise nouvelle ? L'île est tombée... Et ?
        - Et avant de partir, nous avons oublié la Vive Card sur la table de la salle à manger...
        - Donc, c'est une bonne nouvelle ça ! Allez ! En tant que Capitaine des Pirates de la Main Morte, je nous dissous
        - Pourquoi !!! ? Reprend un autre collègue à la voix aiguë.
        - Car il n'y a plus de Main Morte ! Raccroché-je sèchement.



        La vie nous réserve bien des surprises, des bonnes et des mauvaises. Le Roi vous attends...

        Les Portes du Nouveau Monde sont ouvertes !
          Le temps s'obscurcit et laisse traîner dans le ciel des nuages sombres qui défilent au dessus de ma tête. Sobre à l'avenir, je suis saoul du passé et attends l'instant fatidique, la rencontre inévitable qui s'achemine petit à petit. Le tonnerre gronde sur Jaya ! Et les éclats de lumière se dispersent dans le ciel, je reste là... Debout.

          Mes guibolles ne tremblent pas, j'ai affronté bien plus palpitant sur ce même endroit. Il n'y aura pas de sommet à atteindre, juste le bas de la montagne et ses gravats. Le Roi attend son heure et lance sa première offensive royale qui fait se prosterner les éléments de la nature, les brindilles d'herbes frivoles s'immunisent de mon pouvoir à l'immensité grandissante, le vent se courbe tout autour de moi et l'on perçoit près de la rive, une barque rustique et un homme pas comme les autres. Il saute et rejoint le plateau en un bon de félin, regardant une vive card qu'il tient des bouts des doigts.

          Petit traité du mort 50db1c10_imagesia-com_4grm_large


          Il daigne sortir quelques mots de sa bouche, étouffement dans l'air comme un cri soudain.

          - Tu n'es pas un pure bretteur et tu le payeras de ta vie !

          Je ne réponds même pas, je laisse le silence le rompre jusqu'à l'os. Absurdité ! Sa lame sort de son fourreau et engage le combat vers l'invisible pris d'un revers certain, il ne trouvera que mort et désolation. Car mon sabre est déjà en train de fendre l'air. Il esquisse un pas sur le côté et dévie la vague d'un geste mécanique, je lui envoie une autre salve et l'observe dans sa course.

          - Je vais t'anéantir ! Montre-toi, sale cafard !

          Tu te trompes de registre l'avorton, moi c'est la main morte, enfin plus maintenant... Qui suis-je ? Je suis Envy ! Il tente de percer ma garde et d'un rugissement cataclysmique, le petit prince surgit des entrailles du Purgatoire, animant le Titan Oretus Awakuzim vêtu de noir, ombre de la mort.


          !!!

            Allons nous battre quand la cime des océans nous nargue d'un jet de sel qui parfume l'atmosphère ? Quand ton sabre quel qu'il soit rencontre ma chair enveloppée d'une couche noire, j'y résiste et je dévie ton attaque au flanc par une parade à la verticale. Tu ressens alors une énième secousse interprété par mon haki du roi. Tu te mesures à plus fort et t'en prends conscience petit à petit... Mon gars, la mort t'ouvre les bras !

            Les actions s'enchaînent, une salve d'air chaud tiré sur le côté par tes soins défie une onde d'un rouge larmoyant. Je respire un coup fort et je développe de la main gauche un bouclier qui vient percuter ton corps lorsque nous sommes à deux pas l'un de l'autre. Malgré ton flair de chien, tu crèveras comme un chien, je te laisserai moisir sous un pont et ma révérence ne sera encore plus belle. L'orage éclate et je fonce sur toi comme un missile de Sloth. J'ai combattu bien plus grand et plus puissant que les maigres portées de sabre à mon égard. J'ai un sourire vicieux qui se colle aux lèvres et ne s'effacera pas comme le reste de mon corps que tu vois disparaître. C'est donc cela ? A cause de mon pouvoir que tu prétends à ta manière, le fait est de ne pas être un pur bretteur... Alors de tout mon style hors du commun, je ré-apparais sous tes yeux... Cette fois derrière toi, la lame au dessus de moi, berçant une musique et chantonnant presque, tu m'as entendu effleurer à tes oreilles : ''Hanauto Sancho...

            J'entends ton meitou qui m'appelle, je l'entends clairement...

            Je distingue des choses que les êtres humains normaux n'ont pas. Ce n'est pas de l'empathie, c'est bien au delà. L'effroyable se produit quand tu regardes derrière toi, tentant un dernier coup de maître de la part d'un bretteur expérimenté... Tu tournes sur toi même et je bloque d'un pied salvateur ta prise du dragon des airs...

            JE SUIS LE VÉRITABLE MAÎTRE DES DRAGONS !

            Ma voix résonne comme un glas perché haut sur la plus grande des îles de Jaya ! Le son percutant d'une cloche qu'on entend de la-haut. ''Yahazu Giri !'' Prononcé-je clairement dans un regard foudroyant en déposant ma lame sur son fourreau... Et tu tombes à genou, défait de tout part, défait par ton attitude.

            - On juge les qualités d'un sabreur par son sang-froid, non pas par les autres pouvoirs qu'il obtient au cours de sa légende personnelle.

            Ce sont mes derniers mots avant de retirer le sabre à nouveau pour t'achever d'une mort rapide, car c'est bien cela... Tout ce que tu mérites... Mais ma lame s'arrête net à ton cou, perlant quelques gouttes de sang ; j'entends ton meitou me supplier de t'épargner et de le prendre en guise de bonne foi.

            J'exécute en m'éclipsant de là et avant cela, je te chuchote à l'oreille. ''Remercie ta lame de t'avoir sauvé, plus jamais je ne veux te recroiser ou la mort sera la seule échappatoire que tu me suppliera de te laisser entre tes mains vides...''