Monstre de fer. Mer d'enfer.

Monstre de fer. Mer d'enfer. F9670210

Quelques jours plus tôt a écrit:La mer se déchaînait. Il y avait les gueules d'écume qui arrachaient la rambarde jusqu'à dégueuler sur le ponton. Il y avait les claques de vent qui cognaient les joues et les guibolles des marins jusqu'à manquer de les faire s'envoler. Le Monstre se battait avec un nœud pour descendre la brigantine et à chaque seconde son cœur tanguait d'un coté ou de l'autre  au gré des cris de la mer. Un long ciré jaune recouvrait sa gueule et tout son corps, si bien qu'on n'apercevait qu'à peine ses deux gros yeux tenter de se faire une place devant un énorme capuchon lui barrant la vue.

Ses deux mains pataudes se battaient contre un nœud. Ses doigts grossiers se démêlaient mais rien n'y faisait. Le Monstre se mordait la langue en maudissant le foutu marin qui n'avait pas appris les nœuds de chaise.

De l'autre côté du ponton, le capitaine aussi combattait mère nature. Les deux mains cramponnées à la bar du navire, les pieds s’envolant presque à chaque bourrasque et les yeux fixés sur l'horizon, il maugréait. A plusieurs miles, ses deux mirettes discernaient une autre coque chamboulée.

Il sentit soudain une main sur son épaule, c'était le Gentlefish. La voix du Monstre s’évertua à crier pour se faire entendre malgré le brouhaha de la mer.

-Les voiles sont descendues !
-On les aura l'ami. On aura ces foutus chasseurs !
-On ne peut pas les rattraper, capitaine. Ils ont un navigateur, pas nous. Ils ont les mêmes voiles, à peu près le même navire mais nous, nous n'avons plus ta fille pour nous tracer le chemin.

Le capitaine se retourna, ses traits noyés sous les vagues criaient rage, ses yeux pétillaient et ses joues gagnaient en rougeur malgré la fraicheur des yeux. Il lacha un instant la barre pour cramponner ses mains sur les grosses épaules du Monstre.

-Je te dis qu'on les aura !! Ils n’emmèneront pas ma fille derrière des barreaux ! Ça non ! Ils ne l’emmèneront pas !!


Dernière édition par Ishii Môsh le Jeu 5 Mai 2016 - 14:21, édité 2 fois
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Monstre de fer. Mer d'enfer. Untitl10

Cette ville est un foutu labyrinthe. On s'y perd plus que l'on n'y marche.
Cela fait maintenant deux heures que l'on a déposé pied à terre. On a laissé notre bateau au port pour s'enfoncer dans la campagne à la recherche de la première ville de l'île. La gamine attrapée sur le Royaume de l'Absurde traîne la patte derrière nous, les poignets attachés comme il faut et traînée par une corde. Ma petite sœur quand à elle roule une cage à chat où le poulpe semble dormir paisiblement. A croire qu'il ne se rend pas compte que dans quelques heures, il sera livré à la marine. Son ami le gros Iwa est enfermé sur la coque. Trop gros et trop violent pour être transporté sans risque.
Oh la gamine aussi se cramponne, râle, tire parfois sur la corde. Mais les coups de crosse dans les côtes ont fini par faire effet et ce n'est maintenant que pour la forme qu'elle continue à gémir comme une enfant. Les premiers jours de mer ont été une horreur. Elle ne faisait que brailler comme un âne que son père la retrouverait, qu'il nous ferait la peau. Héhé, qu'est ce qu'un pauvre pirate à 10 millions peut contre moi ? J'ai bien mis à terre le Gentlefish, c'est pas ce vieux briscard des Blues qui me fera peur.
Alors on continue à marcher le long d'un chemin. C'est une drôle de route, entourée de haies si hautes et épaisses, si tordues et parsemée de virages, avec tant de carrefour indistinct et d'impasses que l'on a dû mal à savoir si durant ces deux heures de marches, on a avancé ou reculé. Malgré l'ombre haute des buissons et la fraîcheur des herbes, il commence à faire chaud. Le soleil est à son zénith et les rayons réussissent à percer la végétation pour venir me brûler le crâne. La petite sœur aussi peste. Des gouttes de sueur perlent sur sa jolie bouille et son dos humide tache son beau débardeur noir.
Au croisement d'une route, on croise une grand-mère. Elle a le dos voûté, la gueule endormie et ses bras squelettiques traînent un cabas où des courses se heurtent à chaque minuscule pierre cognée par les roues du chariot. Le chemin est étroit, c'est à peine si deux personnes peuvent se croiser, alors forcément, l'un de nous d'eux est obligé de se coller aux buissons pour laisser passer l'autre. Ce n'est pas moi. Ce n'est pas elle. Arrivée à quelques centimètres de moi, elle trouve enfin le courage de lever ses deux mirettes cernées vers ma gueule.


-Salut mamie.
-Kof kof. Bonjour...

La voix est enrouée, à peine audible, toute fine, comme si chaque mot qu'elle sortait n'était donné qu'à contre cœur.

-Tu nous dirais bien où se trouve la ville la plus proche.
-Par là.

Elle sort un doigt squelettique qu'elle pointe dans une direction inconnue. Elle a cette manière de faire qui donnerait presque l'impression qu'elle pointe une direction comme elle pourrait pointer l'autre avec la même nonchalance.

-C'est par là que tu es allé faire tes jolies courses, mamie ?
-Kof kof. Mes courses ?

Elle sort la phrase, sans comprendre. Me mire comme on mire une étrange bête et reprend sa marche, ne manquant pas de me bousculer au passage pour se faire une place sur l'étrange chemin. Même la Jule ne trouve pas le courage de gueuler au secours de l'étrange mamie. Je crois que je ne vais pas aimer cette foutue île.

Non, je ne vais pas l'aimer.

Il n'y pas bien que ma petite sœur pour trouver ça drôle et continuer à sourire malgré la chaleur, la perte de repère et l'envie d'une bonne bière fraîche qui commence à légèrement assécher mes babines.  Elle est comme ça, la petite sœur. C'est un rayon de soleil quand le ciel s'obscurcit. Je me retourne vers elle pour la trouver à gratter un bout de papier, la corde traînant la cage enroulée autour du bras. Je m'avance vers elle pour apercevoir un joli dessin.

Spoiler:

Elle est forte, ma petite sœur.
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Monstre de fer. Mer d'enfer. Mo_chr10
Johny Delablanche est un homme tranquille. Un marine bien sûr, mais un marine tranquille. Il a vu trop de sang couler et trop d'hommes mourir pour encore vouloir se battre. Alors quand ses amis vont s'enivrer dans les bars et casser la routine à coups de poings, lui préfère s'allonger sur le port, un livre dans les mains et une clope aux lèvres. Oh bien sûr sa lame sera toujours à sa ceinture et ses réflexes de soldats seront toujours aussi efficaces, mais à quoi bon ? S'il a choisi cette île c'est bien pour ne plus avoir à se battre. Ici, même les pirates n'osent s'aventurer de peur de mourir de faim dans l'épais labyrinthe de l'île.

Et de réflexe, il en a, le Johny. Ce sont des réflexes battis sur des combats qui en ont tués plus d'un. La guerre contre Mandrake, puis la poursuite du roi d'Ivoire, la capture de plusieurs dizaines de pirates renommés sont autant de souvenirs d'un passé pas si ancien que cela.

La journée est belle, aujourd'hui. Le ciel berce le port de ses rayons et la clapotis des vagues enivre les coques de son doux son. Cette jolie mélodie se fait soudain arrêter par un raclement de gorge. Le marine se retourne pour apercevoir une drôle de carrure.
La drôle de carrure:
Johny se lève, intrigué. L'instant d'après, il sent son menton se faire chatouiller par une lame. Le marine ne peut plus bouger sans se faire embrocher. Celle là, il ne l'avait pas vu venir, le pauvre Johny. L'attaque était de trop rapide. Et pourtant le marine ne croit pas avoir un seul instant cligné des yeux. C'est une erreur de débutant, ça, et le Johny n'est pas un débutant. Il prend son temps. Respire un peu pour reprendre ses esprits. Sa glotte se fait chatouiller par la lame à chaque avalement de salive. La lame est gigantesque, faisant plus de deux mètres. Elle doit plus que son propre poids et le pourtant l'inconnu la porte à l'aide d'une seule poigne.

-Que voulez vous ? Attaquer un marine ici, ce n'est peut être pas la bonne idée.
-Hmm. Où les chasseurs de primes vont déposer leurs captures, sur cette île ?

L’inconnu est vraiment étrange. Ses deux énormes yeux cachés derrière un masque de fer font froid dans le dos. Johny se demande quelle horreur cela peut cacher. La carrure du masqué est si imposante que le Johny, pas petit pour un sou est obligé de lever les yeux bien haut pour pouvoir regarder autre chose que le monstrueux poitrail de l'homme à la lame sortie. A côté, un homme habillé en marine écoute la conversation. Sa main ne peut s'empêcher de se perdre dans le peu de cheveux qu'il reste encore sur son crâne. Il doit avoir cinquante ans. Il a encore l'allure militaire, à sa manière de rester droit comme un I, les deux pieds joints. Johny reconnaît la position des marches Marines. Ce ne peut être qu'un homme des Blues pour avoir passé plus de temps à faire l'apparat qu'à combattre.

Le faux marine s'avance vers le vrai pour lui prendre les deux mains et enrouler une corde autour. Le salaud sert bien son nœud. Il n'y a vraiment aucun jeu et ses poignets souffrent déjà du serrer des lamelles de la corde de nylon. Le demi chauve aura au moins appris une bonne chose durant ces années sous le drapeau. A bien y réfléchir, marcher sous le drapeau et arrêter du petit truand sont bien les seules choses que l'on apprend à être soldat sur les Blues.

-Hmm. Je n'aime pas me répéter.
Le masqué avance sa gueule à quelques centimètres de celle de Johny. Des effluves de cigare froid s'échappent de la gueule enfermée pour imbiber celle du Marine. Les deux yeux cachés se bloquent sur ceux du prisonnier. La lame s'avance de quelques millimètres pour faire perler les premières gouttes de sang.

-Hmm. Dis moi, ou meurt.
Le Marine réfléchit, vite. Son esprit de soldat aguerrit imagine toutes les possibles échappatoires qui lui reste. Sa lame à la ceinture qu'il peut faire voler pour se libérer des cordes attachées à son poignet, le canif caché dans sa chaussette, le bout de bois qu'il s'amusait à tailler en flûte quelques minutes auparavant et dont le bec est déjà formé, le verre de ses lunettes de lecture, enfouies dans son veston...

-Hmm. N'y pense même pas.

Les énormes pattes du masqué fouillent les chaussette du soldat pour y sortir le canif avant d'attraper d'un geste ferme les lunettes et la flûte, manquant d'arracher le veston du pauvre Johny. Le fumeur de cigare prend alors le marine par le col pour l'amener à hauteur de ses propres yeux, faisant quitter de la terre ferme les pieds du soldat.

-Hmm. Maintenant plus de blague, plus de mauvaises idées. Juste des pas sans mots jusqu'à l'endroit que l'on vous a demandé.
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Monstre de fer. Mer d'enfer. Charlo10

-Oui, c'est pourquoi ?

Cheveux bien lissés, lunettes de secrétaires comme il faut, tailleur parfaitement repassé et surtout, oui, surtout, voix fluette insupportable comme toute bonne secrétaire. Mary est le stéréotype de son métier. Elle regarde un instant l’intrus avec un regard plein de gourmandise. Cet homme a tout ce qu'il faut pour lui plaire : Un corps parfaitement battis qui moule parfaitement son Marcel blanc, des yeux si bleus qu'elle aimerait s'y perdre plusieurs heures et la fougue de la jeunesse. Il pose tranquillement son bras sur le comptoir, tortillant de son autre main le cure dent bloqué entre ses lèvres.

-Je viens prendre 6 millions de berrys.
-C'est un cambriolage ?

Les yeux de Mary s'ouvrent en grand, comme lors d'un rêve de gamine qui se réalise.

-Euh, non, je viens déposer 2 primes.

Les yeux d'enfant s’éteignent pour laisser place aux mots routiniers d'une dame les sortant comme les mots d'un texte répété de trop nombreuses fois.

-Ah, bon, bien, remplissez le contrat 5 d’enregistrement, le paragraphe 6 de la page 7 de la charte de qualité du Chasseur de Prime, et chaque entête de chaque page devra être signée, datée. Et, euh...

Elle cherche un instant.

-Ah, oui. Il me faut aussi votre carte de chasseur de Prime, évidement.
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La porte d'entrée claque. Deux hommes entrent. La petite secrétaire reconnaît aussitôt le beau Johny. Un peu vieux pour elle, oui c'est vrai, mais toujours craquant ! Oh ce qu'elle aimerait enfouir ses joues dans sa douce barbe de trois jours. Il a un charme le Johny, avec ses yeux toujours à moitié fermés et son allure de l'homme qui s'en fiche. Mais pas aujourd'hui, non. Aujourd'hui Johny n'est pas beau. Il ne sent pas bon, non plus. La douce effluve de bois et de citron habituelle est remplacée par celle de la transpiration. Il a le front qui suinte et le les lèvres grimaçante, le pas mal assuré et les auréoles qui mangent les aisselles. C'est étrange ça. Derrière lui, son collègue le pousserait presque à avancer plus vite, le poussant gentiment dans le dos. Il sourit d'un sourire triste à Marry. Marry n'aime pas ce sourire. C'est un sourire qui n'annonce pas souvent de jolies choses. C'est un sourire que l'on fait les jours de pleurs. C'est un sourire que l'on a pour que les larmes puissent couler par les lèvres.

Les deux hommes passent sans un mot. Ni de bonjour, ni d'au revoir. Pourtant Johny sait bien qu'il doit signer le registre avant d'entrer, Mary lui a tant de fois répété ! Elle veut lui courir après mais se rappelle de l'odeur. Ça attendra son retour.

Les deux hommes continuent leurs marches rapides. Un pétoire bloqué dans le dos, le pauvre Johny ne peut que tracer la route le long des couloirs de la base, remontant peu à peu les bureaux, passant devant de nombreux collègues le saluant d'un hochement de tête ou d'un geste de la main. Ils passent une salle de réunion avant de tourner dans un couloir de quelques mètres où une porte de sortie bloquée par un verrou de sécurité barre la route. Le faux marine sort son épée et casse la chaîne d'un coup rapide avant de ranger sa lame.

-Pousse la porte.

Johny s’exécute. L'espace donne sur une minuscule cour de quelques mètres carrés, protégée par un immense mur barbelé. Une énorme forme surgit des airs pour apparaître devant les deux hommes. Le Monstre ajuste son masque d'où sort une dernière voluptés de cigare.

-Hmm. Dépêchons nous.
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A peine Johny a-t-il réalisé deux pas dans le couloir qu'il s’arrête. Quelques mètres plus loin, un jeune marine furibond surgit. Le gamin a les joues écarlates de colères, les deux bras posté sur ses côtés et la gueule qui grimace.

-Johny !

-Oui, Colonel Meristo?
-Tu as encore oublié de signer le registre !
-Ah, oui, mais... C'est qu'on est pressé.
-Et qui sont les deux énergumènes avec toi ?
-Crois moi, tu n'aimerais pas savoir.

Le gamin sursaute. Au ton de la voix du Johny, il y avait autant d’inquiétude que de tristesse. Il y avait une chose que le colonel n'a pas l'habitude d'entendre du Johny, lui qui est si sûr de lui d'habitude, si tranquille. Le gamin reste un moment la gueule béate. Le Monstre, lui, n'en peut plus. D'un coup d'épaule, il envoie voler contre le mur le pauvre Johny avant de s'avancer tranquillement vers le Colonel. Il arrête sa gueule masquée à quelques centimètres de celle du gamin. Son dos se voûte pour arriver à la hauteur du petit homme. Derrière le masque, le colonel sent deux yeux noirs se poser sur ses joues. Il y a une odeur de cigare froid qui empeste l'air, de tabac froid, de crasse et d'humidité.

-Hmm. Colonel Meristo.
Le Marine tente tant bien que mal de ne pas reculer, de tenir bon, de rester comme il est, à faire face à cette créature puante sans détourner le regard. L'une de ses mains se perd contre son arme, prêt à dégainer.
-Je suis certain, Hmm, Monsieur Meristo, que vous avez comme envie de monter quelques échelons, Hmm, n'est-ce pas ?
- Je... Pardon ? Je ne... Comprends pas.
-Hmm. Et qui donne les récompenses, dans la marine, Hmm ?
-Euh, …

Le marine reste un moment interloqué par la question. Sa garde se relâche un instant. Le Monstre est obligé de reposer la question pour que le marine se mette à enfin répondre.

-Euh... Le Contre-Amiral ?
-Hmm. Non. Uh uh uh. Non. Le Contre-Amiral n'est qu'un pantin, tout comme vous. Et les pantins, c'est Mallory qui les fait bouger. Hmm. Mallory Gantry, tu connais ce nom, n'est ce pas ?

Un frisson parcourt le corps du colonel. Avec ce frisson c'est le souvenir d'un discours du commandant suprème qui lui revient, enfin... Le début du discours parce qu'à l'époque, le colonel n'avait pu boire qu'une poignée de mots avant de s'évanouir sous l'émotion. C'était une époque pas si lointaine, où chaque nouveau venu dans Marineford se bousculait pour rencontrer cet homme. Mais peu tenaient, non, peu tenaient.

-Hmm. Monsieur Gentry m'a demandé de venir enquêter sur cette île. Sais-tu ce que cela veut dire ? Sais-tu qui nous sommes ?

Le gamin respire un coup, tentant d'avaler toutes les informations arrivées en même temps. Il comprend qu'il n'a pas le droit à l’erreur. Cet homme masqué a été envoyé par Gentry lui même !? Il n'en croit pas ses oreilles. Recevoir un ordre direct de l'homme le plus puissant de la marine, de l'homme qui donne des ordres aux Amiraux... Ce Monstre masqué ne peut être qu'un …

-Ciper Phol ?
-Hmm. Oui.

Le bras du Monstre agrippe le col du Colonel avant de le lever de plus d'un mètre. Le crâne du Marine touche maintenant le plafond et ses pieds se débattent. La trogne du gamin tourne au blanc et ses mains tentent tant bien que mal de dégager l'énorme poigne du Monstre mais n'y arrivent pas.

-Hmm. Tu vas bien m'écouter, maintenant. La prochaine fois que tu m’interromps, la prochaine fois que tu me fais perdre une seule demi seconde, j’emmène ton crâne sans corps à Monsieur Gentry et lui explique à quelle point tu étais un poids pour la Marine. Est-ce clair ?
-...
-Hmm. Je n'ai pas entendu.
-Kof. Gfterg... kof kof... Oui...


Dernière édition par Ishii Môsh le Ven 26 Aoû 2016 - 13:50, édité 1 fois
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La poigne se relâche pour faite tomber le gamin comme un vulgaire sac de patates sur le sol. Il s'écroule sans un mot, haletant pour reprendre l'oxygène qui lui manque.

Johny se relève, frottant son épaule ayant cogné le mur. Il n'a pas aimé se faire bousculer comme ça, le Johny, oh non. Il n'a pas aimé se faire couper de sa lecture non plus, et encore moins se faire prendre en otage. Il n'a pas aimé se faire trimballer dans toutes la ville avec une pétoire de bloquée sur sa colonne vertébrale, et surtout, oh surtout, il n'a pas aimé voir un de ses collègues se faire violemment étrangler devant ses yeux. Il a la tempe prête à exploser et les poings qui se serrent pour ne pas cogner, il a les vieux réflexes de soldat tueur qui reviennent et ça ne lui plaît pas du tout, oh ça non.

Ça ne lui plaît pas du tout.

Le géant casqué se retourne vers lui. Ses épaules manquent de cogner le mur tant son énorme corps doit se plier pour se déplacer dans le minuscule couloir. Il s'avance vers le marine, la poigne posée sur le pommeau de sa gigantesque lame. Arrivé à moins d'un mètre, sa voix grave résonne dans le masque pour sortir deux mots.

-Hmm. Un problème ?

La phrase est interrogative mais sonne comme un question rhétorique.

-Oui, il y a un problème.

Le masqué tord son cou sur la surprise. Lentement, il avance sa gueule vers le marine.

-Hmm. Comment ça ?

-Je veux bien vous promener. Je veux bien supporter tout ce que vous voulez. Mais pas touche à mes ho... à mes collègues.

Derrière le masque, le Monstre sourit. Lui non plus n'aime pas ce qu'il vient de faire. Lui aussi aimerait passer sa vie à lire de simples livres et à profiter des rayons du soleil chatouillant sa moustache.

-Plus vite nous serons arrivés, moins il y aura de victimes. Hmm. En route, et vite.

Le faux marine donne un coup de coude dans le dos du pauvre Johny et les trois énergumènes repartent vers la prison, prenant bien soin de lever les pattes au dessus du colonel essoufflé.
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Les trois hommes se remettent en marche. Ils passent un bureau où le bruit familier des Dens Dens sonne sans interruption. Une grande baie vitrée y montre de nombreux marines assis devant une feuille de papier occupés à gratter les ordres lancés par le drôle d'escargot. Ils croisent une jeune femme les mains menottées dans le dos, le mascara coulé et sa belle robe noire tachée de sang. Des gardes la tiennent par le bras pour l'amener dans l'une des nombreuses pièces du QG. Derrière elle, une marmule tente désespérément de tenir debout. Le bougre a le poitrail nu et ses énormes muscles tremblent à chaque pas réalisé. Il a une sale gueule, le Monsieur. Un pansement ensanglanté lui cache un œil et sa trogne est barbouillée de sang séché. De temps à autre, les gardes qui l'encerclent doivent le retenir pour l'empêcher de tomber.

Ils arrivent bientôt devant une énorme porte de fer au fond d'un couloir. Bloquée par deux marines armes aux poings et mirettes éveillées, l'entrée est habillée d'une sorte de roue de métal si grosse qu'une paire de mains ne semblerait pas suffire à la faire tourner. Devant le Johny, les deux hommes montent les mains à la tempe.
L'un des deux s'avance vers la petite troupe.

-Bonjour Johny.
-Bonjour Mikaël.
-Hmm. Bonjour Messieurs. Je dois entrer interroger un prisonnier avec Johny. Hmm. Ordre de Monsieur Gentry.
-Ah, bon.
-Hmm.
-Monsieur Gentry, hein ?
-Hmm. Oui.
-Monsieur Gentry, lui même ?

Le premier garde insiste. Il a le regard de celui qui sent venir le danger. Le regard de ceux qu'en ont déjà vu d'autres et qui ne se font pas avoir. Le genre de regard que le Monstre masqué n’apprécie pas.

-Et... Pourquoi, ce masque ?
-Hmm. Je suis le genre d'homme que l'on ne veut pas voir.
-Ah, bon.
-...
-Dîtes m'en plus ?

Le garde a le sourire moqueur. Le Monstre s'avance vers lui.

-Hmm. Il y a bien certaines personnes qui ont déjà vu mon visage. Hmm. Mais elles ne sont plus de ce monde pour en parler.
-Ah, bon.
-...

-Vous croyez vraiment que cette histoire me fait peur ?
-[b]Hmm. Non. Je crois juste que vous allez m'ouvrir la porte.

-Ah, bon.
-...
Ordre de Monsieur Gentry, hein ?
-Hmm. Oui.
-Je ne me rappelle plus, Monsieur Gentry, c'est le brun ou le blond ?
-Hmm. Vous vous moquez de moi ?
-Non, non, je me demande juste. C'est le brun ou le blond ?
-...
-C'est le brun ou le blond ?
-Hmm... Johny, je rêve ou ton ami se moque de moi ?
-Euh... Non, non... Mikael est juste un curieux.
-Hmm. Un curieux qui se moque de moi.

Johny se sent mal.

Le Monstre aussi.

-Hmm.
-Blond ou brun ?
-Ni l'un ni l'autre. Hmm. Maintenant laissez moi entrer.
-Ni l'un ni l'autre ?
-Hmm. Monsieur Gentry a passé l'âge des cheveux colorés.
-Ahahah. Bonne manière de dire qu'il est vieux, hein.
-...
-Bon, allez, rentrez.

Mikael tourne alors les talons pour faire place à l'énorme porte. Il sort un trousseau de clefs dont il enfonce l'une d'elle dans un verrou plus grand qu'un poing. Aidé de son ami, ils se mettent à tirer de toutes leurs forces la roue de fer pour réussir à la faire tourner de quelques centimètres. Un engrenage se met alors en marche pour ouvrir lentement l'immense porte faisant plusieurs dizaines de centimètres d’épaisseur.
Mickael fait alors signe à la troupe de rentrer et les trois hommes ne se font pas prier. Ils entrent avant que la porte ne se referme derrière eux.


Ils arrivent dans une grande pièce divisée par une allée centrale et plus d'une dizaine de geôles. Aux barreaux de l'une d'elles, La petite Jule grogne avant d'apercevoir son père. Ses lèvres se lèvent vers le haut sous l'effet de surprise. Elle ne peut s'empêcher un petit cris de joie, réveillant le Sishou endormi sur le muret de pierre servant de lit au fond de la geôle.

Au milieu du couloir, un marine endormi sur sa chaise ouvre un œil. Il s'étire un long moment avant de se lever. Le Monstre s'avance alors vers lui et avant que le soldat n'ait pu comprendre ce qui lui arrive, le poing du monstre vient claquer le crâne du marine qui se rendort aussitôt. Johny grimace.

-Bon, on arrête les conneries, maintenant.
-Hmm ?
-J'avais dit, « pas de victime collatérale ».
-Hmm. Vous n'êtes en état de réclamer quoi que ce soit. Vous êtes menottés et une lame pointé dans votre colonne vertébrale.

Le faux marine resserre son étreinte dans le dos de Johny, manquant de lui faire perler quelques gouttes de sang.

Sans se poser plus de questions, le Monstre se met à fouiller les poches du garde assommé pour en sortir un trousseau de clés. Il s'avance vers la cage de la Jule et tente de trouver la clef nécessaire à l'ouverture. Shishou s'est déjà blottis sur l'épaule de la gamine pour déguerpir de l'endroit le plus tôt possible. Soudain une voix résonne.

-S'il vous plait ?

C'est la jeune femme et sa belle robe noire tachée de sang.

-Hmm ?
-Euh, dites moi, vous m'avez l'air de braves types. Alors vous pourriez m'aider à sortir ?
-Hmm. Désolé, mais nous ne pouvons pas nous le permettre. On ne s'encombre pas.
-Ah oui, bon, je comprends....
-Hmm.
-Je vais donc être obligé de crier et de faire rameuter les gardes, c'est bête, quand même.

Le Monstre sourit en regardant la porte blindée.

-Hmm. Essayez.

La femme grogne.

Au même moment, la porte de Jule s'ouvre. Ishii lance alors les clefs dans la geôle de l'autre jeune femme. Il lève son poignet pour apercevoir sa montre.

-Hmm. Nous avons 15 minutes d'avance.
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15 minutes, hein ?
Johny réfléchit. 15 minutes pour quoi ? Il n'en sait rien mais ça n'empêche, il n'aime pas ça. Non il n'aime vraiment pas ça. Il y a vraiment eu trop de laissé allé dans cette île. Lui qui pensait pouvoir couler des jours tranquilles sur Asterion. Trop de vacances, trop de repos, il aurait dû savoir que même ici, c'est Grand Line, même ici les pirates peuvent venir y semer le désordre et la mort.

Le marine sent la lame du capitaine pirate chatouiller ses omoplates. Il voit la jeune femme prisonnière chercher avec acharnement la clefs de sa cellule. Il voit le géant masqué prendre dans ses bras la gamine pirate soulagée d'enfin sortir de sa geôle. Seul contre tout ça, il n'a pas beaucoup de chance, non. Vraiment pas. Lui qui croyait vivre encore plusieurs dizaines d'années, le voilà à devoir mourir en héros.

Il inspire un moment pour appeler son pouvoir avant de balancer son corps en arrière contre la lame. Son dos percute l'arme pour éclater le fer en plusieurs dizaines de morceaux. Dans un même geste il se retourne pour assener un énorme coup de tête dans la gueule du capitaine trop surpris pour réagir. Un de moins.

D'un geste presque naturel, il tire ses poings pour écarter la corde et s'en défaire avant de récupérer sa lame sur le corps inerte du capitaine pirate.

-A toi, maintenant, Gentlefish.

La jeune femme a arrêté d'essayer de se libérer, la main posée sans mouvement sur son trousseau, le regard curieux de ce qu'il se passe. La Jule quant à elle aurait presque envie de retourner à sa geôle mais trop inquiète, elle ne peut détacher son regard du corps inerte de son père. Quant au Masqué, sa gueule est béate de s'être fait si facilement avoir.

-Hmm. Comment as-tu deviné ?
-Vouloir se cacher sous un masque et sortir son meitou, c'est une erreur de débutant, ça.
-Hmm. Mince. J'ai affaire à un homme avertis.
-Boarf, c'est le travail du Contre-Amiral que de connaître ses ennemis.
-Contre-Amiral ? Ah oui, Hmm. Quand même...

Le cachalot enlève son masque pour le jeter quelques mètres plus loin. Sa gueule transpirante respire enfin. Il dégaine son énorme lame bloquée dans le dos avant d'enlever son veston.

-Hmm. Une dernière chance ? Vous vous enfermez dans la cellule de la dame et vous n'aurez plus qu'à me redonner les clefs. Hmm. Plus de blessés, pas de sang ni de violence.
-Ahah. Je crois que c'est trop tard pour ça.

Le marine se met en garde.

-Hmm. Tant pis.

Les deux hommes se regardent un moment. Tous deux prêt à encaisser la première attaque de l'autre. Les épées pointées vers l'avant, Les pieds en appuis prêts à se jeter sur l'autre, le corps penché en avant pour le marine et droit comme un I pour son adversaire. Les deux hommes calculent leurs chances. Le Monstre a bien un allonge plus importante mais cette qualité se transforme en handicap dans un espace si restreint. Les chances de cogner sa lame contre les différentes grilles des geôles sont importantes et le marine sourit parce que la même idée lui est venue. Johny saute en avant. Ses pieds décollent du sol pour envoyer sa lame vers l'épaule du Monstre.

Les lame se cognent dans un énorme fracas. Sous la force de l'impact, les quatre jambes fissurent le sol pour tenter de résister à la pression de l'air. Tout autour, les spectateurs du combat manquent de tomber par terre mais déjà Johny continue à cogner le Monstre qui trop limité dans ses mouvements ne peut qu'encaisser sans avoir l'espace pour contre-attaquer. Il tente vaille que vaille de résister aux frappes rapides du marine qui joue du manque d'espace, qui frappe sur les côtés pour mettre à la faute un Monstre qui recule de plus en plus.

Le pirate ne comprend pas la force des coups, si puissants et pourtant réalisés avec une rapidité hors du commun. Il ne comprend pas la peau du marine noirci comme du charbon et dure comme du diamant. Pourtant le Monstre a déjà réalisé ce miracle, une fois, sous la colère, sous la peur.
Le haki.
Le cachalot continue à lutter mais son corps recule. Et plus le combat persiste et plus le mur du fond se rapproche. Alors le Monstre se rappelle.


Dernière édition par Ishii Môsh le Jeu 25 Aoû 2016 - 14:44, édité 1 fois
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Le passé a écrit:
C'était une journée de grand soleil. Les voiles se faisaient embrasser par un joli vent, assez doux pour ne créer aucun problème de navigation et assez fort pour avancer lentement avec à quelques miles, l'ombre du navire suivi depuis plusieurs jours sans que la coque du Monstre ne se rapproche ou ne s'éloigne plus.

Le cachalot était assis sur le pont. En tailleur. Son cigare fumait tranquillement au bord des lèvres et les yeux fermés, le corps immobile et les deux bras tendus vers un matelot, il ordonnait.

-Hmm. Frappe.

Le matelot marmonnait, ne comprenant aucunement ce drôle d'exercice. Il crachait un juron avant de prendre sa batte de métal dans les mains et de frapper le plus fort possible sur les deux bras du Monstre pliant sous la douleur.

Un râle d’énervement sortit de la moustache du Monstre. Le matelot se grattait le crâne, énervé mais aussi honteux de frapper ainsi et de se mêler à ce drôle de jeux masochiste. Il était jeune, le gamin. Il avait encore le duvet trop fin pour se raser mais les muscles avaient pris le train de vie des marins et chacun de ses coups de battes créaient d'énormes bleus sur la peau grise du cachalot. A force, ses avant bras n'étaient plus que d'immonde arcs en ciel entremêlés. Le Monstre se calma un instant. Il gratta ses bras endoloris avant de de nouveau se plier dans le mutisme. Ses pensées se tournaient vers son combat contre La Murène. L'étrange pouvoir était sorti comme ça, sans rien demander, sans rien attendre. Il était sorti sous le poids des émotions comme une évidence. Mais le Monstre ne pouvait se permettre d’espérer un malentendu ; un miracle. Le Monstre devait contrôler ce pouvoir d'un claquement de doigt, d'esprit, comme il contrôlait maintenant le haki de l'empathie.

Il se leva avant d'enfoncer dans ses narines deux cotons tiges tirés de son veston. Il mit un bandeau sur ses yeux qu'il serra pour ne plus rien voir. Pas un trait de lumière ne lui parvenait, pas une odeur n'arrivait à ses narines.

-Hmm. Frappe.

Le gamin sourit. Ce jeu là, il le préférait à l'autre. Il reprit sa batte dans les mains et tenta de frapper le Monstre mais cette fois, le cachalot esquiva d'un pas de danse. Le gamin ne s’arrêta pas et recommença pour voir son coups encore partir dans l'air. Il continua ainsi durant plus de vingt minutes et à chaque fois, à chaque coup, le Monstre l'évitait d'un basculement, d'un pas sur le côté, en avant ou en arrière. C'était comme une partie d'echec où à chaque mouvement l'on connaît déjà le prochain de l'adversaire. C'était comme une partition de musique apprise par cœur que l'on récite sans même plus s'en rendre compte. C'était un jeu. Au bout d'un temps le gamin s’arrêta, exténué de tous ses coups donnés dans le vide.

Le cachalot se rassit. Il tendit de nouveau ses bras et ordonna de nouveau.

-Hmm. Frappe.

Le gamin s’exécuta et de nouveau, les deux bras cédèrent.
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Le monstre rouvre les yeux. Ils n'ont été fermé qu'un infime instant. Le temps de laisser battre le cœur, de reposer les muscles et de faire tomber les gouttes de transpiration qui ruissellent sur son front. Il n'en peut plus. Son cœur bat si fort qu'il tambourine sa cage thoracique jusqu'à lui arracher un rictus de douleur. Ses muscles sont si usés que ses bras lui donnent l'impression d’élastiques tirés prêts à craquer au premier instant.
Le bon côté, c'est que son adversaire semble dans le même état. Sa garde est aussi baissée que sa langue pendante. Blanc de fatigue, il halète tout son souffle comme si l’air commençait à manquer dans la pièce.
Derrière lui, la petite Jule se mord les ongles jusqu'aux sangs, la cachalot sur la tête. Elle a bien vu le signe de tête du Monstre pour qu'elle n'intervienne pas. Elle a bien senti la puissance du Marine devant qui elle ne tiendrait pas une demi seconde en combat singulier, mais elle n'en peut plus, oh non, elle n'en peut plus de rester là. Debout. A ne rien faire pendant que le Monstre tente désespérément de s'en sortir.

Le marine se remet en garde. Ses poings se serrent pour se recouvrir d'une étrange substance noire.
Il y a une drôle de sensation dans le corps du Monstre. Une sensation qu'il n'avait pas connu lors de son entraînement sur le bateau. Une sensation qui broie l'estomac comme une poigne ferme, une sensation de stress, de peur et de violence. Une sensation qui aidée de l'empathie fait connaître toute la pièce, tous les esprits, qui fait comprendre le déroulement du combat, qui fait connaître encore mieux ce drôle de corps de Monstre. Il sourit et serre lui aussi ses poings. Son avant bras se recouvre alors de noir.
Les deux combattants prennent leurs appuis et se jettent l'un sur l'autre le poing en avant.
La seconde d'après, les deux bras se percutent faisant grogner chaque os du corps, cassant l'air de la pièce dans un énorme fracas et faisant vaciller les deux hommes.
Sous les pieds du Monstre, c'est comme si le sol devenait mou, comme si tout son armature se transformait en un gigantesque matelas de mousse.

Pendant un instant, son esprit se perd, ses yeux s’envolent et son corps manque de tomber. Cet instant là, c'est toute son âme qui perd conscience, cet instant là il voit la vie de ses amis partir et la prison l'enserrer de nouveau. Il lui faut tout le courage, toute la rage et tout l'amour qu'il lui reste pour contenir la fatigue et la casser, pour reprendre pied.

Quand il réouvre les yeux, c'est pour voir le marine tombé.

La Jule sourit, récupérant presque un peu de couleur. Elle qui se voyait déjà devoir porter le Monstre jusqu'au port. Elle n'aurait pas pu. Non. Elle n'aurait pas pu. Elle saute au cou du Monstre pour l'embrasser et verser ses larmes de soulagement.

-T'es vraiment bête, vraiment, tu m'as fait tellement peur !!


Elle lui martèle le dos de coups de poings qui redonnent vie au corps du Monstre.

Il sourit.
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Monstre de fer. Mer d'enfer. Untitl10


La poiscaille fait son poids. Non, vraiment. Et en plus elle se débat ! Je vous jure, ce n'est pas un partie de plaisir. J'ai eu beau lui attacher les poings, lui fixer d'énormes boulets aux pieds, elle continue à vouloir jouer à « qui c'est le plus fort ». Mais c'est moi, bordel ! Alors bon, au premier coup je dis rien, au deuxième je cogne gentiment mais ce n'est pas ma faute si il continue après ça ! Ce n'est pas ma faute si mon coup l'a assommé. Ça joue au mariole et ça tombe dans les vapes au premier vrai coup... Non vraiment... Je comprends pourquoi ça n'avait qu'une si petite prime...

Et maintenant je suis obligé de le trimballer sur le dos... Heureusement qu'on est arrivé. La secrétaire de l’accueil est encore là avec son sourire stupide. Bon, c'est vrai, d'accord, elle n'est pas laide. Non, elle a son charme, mais quand même, pas devant ma petite sœur ! Il y a des choses qui se respectent quand même !

On passe la madame, on longe les couloirs et on arrive enfin devant la prison et les deux gardes qui jouent aux méchants.

-C'est pour déposer un primé.
-Pardon ?

Non vraiment. Je suis avec une énorme poiscaille assommée sur l'épaule, je suis à l'entrée d'une prison et ils se demandent pourquoi je suis là ?

-Le gros tas, là, sur l'épaule, je dois l'enfermer.
-On va s'en occuper.
-C'est qu'il pèse son poids.
-Euh, vous allez le déposer, je disais.

La porte s'ouvre.
Je fonce sans me poser de question à l’intérieur. C'est bizarre, il y a une odeur de souffre. Cest bizarre toutes les cages sont ouvertes. C'est...
Oh oui. Monsieur 100 millions de berrys à moitié crevé.

Je rigole.
Pas lui, lui il tire une tronche des mauvais jours. Une tronche du gars qui vient de faire un combat trop dur pour lui.
Pauvre Monsieur 100 millions.

Je retrousse mes manches et fonce sur lui. Le pauvre tente de parer mais est bien de trop lent. L'énorme uppercut lui bourre la gueule.
Ses muscles craquent, sa mâchoire se casse et ses pieds décollent.

Ahah.

Euh..

Non...

Merrrrrrrrrrrrrrcredi....

Pas si fort...

Non...

Ne t'envole pas...

MEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEERDE !!!!

Pourquoi j'ai tapé si fort....
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Le corps du Monstre s'est envolé. Sa gueule déchirée par l’uppercut a ensuite traversé le faux plafond, puis le vrai plafond puis le toit puis a encore continué sa course si loin dans les airs que le cachalot en a dégobillé ses tripes, en a perdu son cœur et même son esprit. Alors il continue son vol, comme ça, inerte. Ses bras désarticulés gesticulent au gré des rafales de vent qui cognent sa gueule. Il gagne tant en altitude qu'il croise un nuage. Et puis vient la chute. Douloureuse aussi. Les plaies de son corps raflées par la vitesse de l'impact du corps contre l'air se mettent à saigner à grosses gouttes. Ses paupières inertes battent comme les ailes d'un oiseau apeuré.

Le plus important ce n'est pas la chute.

Le Monstre sort le peu de nourriture qu'il lui restait dans l'estomac.

Le plus important c'est atterrissage.

Son corps n'est plus qu'à un milliers de mètres du sol et un quart de secondes passe déjà. Les douleurs sont atroces, tous ses organes ballottés se cognent dans sa carcasse sans vie. Sa gueule pointée vers la mer voit affluer tant de sang qu'elle en gagne en couleur carmin jusqu'à saturation. Et c'est ça qui réveille le Monstre. C'est ça qui le sauve. C'est ce sang là, ce sang qui bouche les artères jusqu'à manquer de les faire exploser qui le réveille, c'est ce sang là qui lui donne le courage de faire basculer ses pieds dans le sens de la marche et de cogner l'air de toutes ses forces.

La lutte de ses pieds contre l'air lui donnent des douleurs horribles qui le font brailler jusqu'à manquer de réveiller les anges, mais il s'en fout. Les jambes d'abord lentes gagnent peu à peu en vitesse en continuant à tenter de perforer les rafales. La vitesse de chute est si grande qu'il manque maintenant d'air, mais il s'en fout.

Elle ralentit, un peu. Mais pas assez et le moment horrible du corps qui cogne à pleine vitesse une mer durci par la vitesse de choque fait cogner tous les organes dans un gros bordel qui crée des vagues plus grosses qu'en pleine tempête.

Les branchies du Monstre se remplissent d'eau au même moment que ses tympans se font bloquer par le changement brutal d'altitude. Son corps s'enfonce dans les abîmes sans qu'il n'essaye même de lutter. Ses forces l'ont abandonné. Il glisse des kilomètres ainsi avant que ses pieds ne s'écrasent sur une roche, à plus 5000 mètres en dessous de la surface.

Allongé, le corps endoloris, il ne pense pas à ses plaies, il ne fait pas attention à ses fractures, et ne tente même pas de savoir si il pourra se relever. Allongé, il ne pense qu'à ses amis encore perdus.
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