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On a quitté Imashung puis tout juste reçu pour mission d'aller délivrer un révo emprisonné que tout le monde croyait mort. Voilà pourquoi on se retrouve à retourner sur les Blues. Tu sais tout maintenant.
Bisous.
Voilà comment je termine ma lettre adressée à Franck. Voilà comment je lui explique la situation. J'écris une lettre. Une lettre de plus qui finira à la mer. Je n'ai pas d'adresse où l'envoyer, la révolution ne veut pas me dire où il est. Je ne peux pas joindre mon mari. Je ne peux pas avoir de nouvelles tant qu'on est mission lui ou moi. Et comme on y est tous les deux … Je sors de ma cabine, m'approche de l'eau et balance la lettre à la flotte. Ça doit être la quarante septième que je jette ainsi. Je lui ai écrit plein de manuscrits, mais n'en ai jamais envoyé aucun, faute d'adresse. Pourtant, je tiens à ce qu'il sache que je pense encore à lui. Souvent. Très souvent. Surtout le soir, quand je suis seul dans ma cabine.
On navigue depuis plusieurs semaines en direction de Reverse Mountain en suivant le cap de l'éternal pose donné par la révolution. Je trouvais que passer d'île en île était long, mais là, remonter la moitié de Grand Line sans s'arrêter … Ça nous tape tous sur le système. On s'occupe comme on peut en nettoyant, en jouant, en pariant … Mais plusieurs semaines, ça fait très long quand on est en mer. Par chance, aucune tempête, aucune attaque de monstre à déplorer.
« Capitaine, terre en vue !
Reverse ?
Oui.
Enfin. Mettez le cap sur … le cap des jumeaux. »
Plus on se rapproche, plus on voit la montagne qui domine le monde, celle qui sépare les mers et océans. Elle est plus petites que dans mes souvenirs. Peut-être parce que j'ai vu des géants et des dinosaures. On arrive dans le port. Des regards se porte sur le drapeau qui orne notre mât, symbole connu de la révolution. Les gens se tiennent à l'écart de nous. Sauf un type qui s'avance tandis que je descend sur le quai.
« Bienvenue au port des jumeaux. Pour accoster votre navire nous avons une taxe d*/
Accoster ? Taxe ? Le bateau n'est pas accosté, l'ami.
Il a pourtant l'air de l'air.
Alors tu devrais aller consulter un médecin. Tu vois ce qui n'est pas.
Votre bateau est amarré, veuillez payer la taxe qu'on passe à autre chose.
Puisque c'est ça, je préfère partir. »
Je remonte sur le bateau et donne l'ordre de partir. Oui, aussi simple que ça. On sort du port, je mets ma Terreur à l'eau, saute dessus, et me dirige tranquillement vers la berge. Une fois à terre, je remonte mon vaisseau, m'approche de l'homme et lui parle délicatement.
« Mon bateau n'est pas à quai. Je n'ai donc pas à payer. »
Une faille dans le contrat trouvé, une faille exploitée. Je pose mon navire et l'entoure de terre pour que personne ne me le prenne. En même temps, qui serait assez fou pour me voler quelque chose ? Je cherche les bâtiments de la Translinéenne que je finis par trouver. Une fois à l'intérieur, j'attends mon tour tranquillement. En me voyant, le gars au guichet fait une drôle de tête et devient tout pâle.
« Bonjour. Je viens chercher un colis pour monsieur Taz.
…
Allô ? Vous m'entendez ?
Oui oui, pardon. Je … j'étais …
Un colis.
Oui, je vais vous le chercher. »
Le type tremble comme une feuille. Et bah dis donc. Si c'est comme ça quand je suis à peine connu sur Grand Line, qu'est-ce que ça va être plus tard … Le guichetier revient quelques minutes plus tard avec mon paquet. Je vérifie qu'il ne soit pas abîmé. Ok pour moi. Puis je demande si monsieur Shade a bien récupéré son colis. Réponse affirmative. Chouette, donc tout va bien dans le meilleur des mondes. Je sors du bâtiment avec ma livraison sous le bras puis je retourne à ma Terreur. Je la mets à l'eau et repars comme je suis venu. Je n'ai rien à faire ici, alors inutile d'y rester. Surtout quand mon temps est compté. Le navire qu'on suit doit être arrivé juste un peu avant nous. Un jour maximum peut-être. On doit le rattraper. On va prendre par la Flaque pour gagner du temps. Une fois dans ma cabine, j'ouvre le paquet et vois bien huit fioles remplies de liquide. Je souris.