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J'ai perdu des hommes durant la bataille contre ces saloperies Libres Pirates. Je suis indigné. Révolté. Les affrontements de cette envergure sont ignobles. À en faire vomir. Et ça pas été la première. Je me retrouve là. Indemne encore, mais pour combien de temps? Je me suis écroulé comme une merde et j'ai survécu. À croire que le destin s'acharne à me condamner à vivre. De toutes les crasses où je suis tombé, celle-là est celle qui me tord plus l'esprit. Je me suis relevé, mais je peine à me regarder dans le miroir.

À l'époque, j'avais aucune haine contre les pirates, même les plus sanguinaires. Je faisais mon job et je cherchais pas à comprendre. Maintenant, je sens du bout de mes doigts l'envie irrésistible de tuer du Rouge à la pelle. Ni mes camarades, ni la psy', ni même Gabrielle n'arrivent à me mettre sur la voie de l'humanité. Je me transforme en bête. Je deviens impitoyable. Il faut que j'évacue ma colère sur quelque-chose, de préférence un criminel. J'ai jamais autant fréquenté la salle d'entraînement...

Je suis dans mon bureau. Je regarde à nouveau les fiches. J'ai viré des gars de chez moi, tous ceux qui ont rien foutus durant la bataille du G8. Les faibles n'ont pas leur place dans mon équipage. Je supporte plus à devoir jouer le type qui doit tout expliquer. Bordel, 'sont de l'Élite ou quoi? J'ai l'impression d'avoir affaire à des clampins de la Régulière, des tire-au-culs. Je préfère compter sur quelques braves gars fiables que sur un régiment entier de bras cassés.

Aujourd'hui un nouveau-venu va rejoindre la 101ème dans ma section. J'espère qu'il assure. Pour un Lieutenant d'Élite, il a intérêt. J'ai peut-être expulsé des minables de mon équipe, mais si je pouvais compenser par des meilleurs têtes, ça ne serait pas de trop. Une fois que mon équipage sera prêt, on ira casser du pirate à gogo. Je compte prendre le large et traquer la vermine là où elle s'attend pas à nous voir. Frapper comme la foudre. Et en parlant d'électricité, je tiens à commencer par ce cher Ral Zarek, mon ennemi juré...

Rien qu'en pensant à ce type, j'ai malencontreusement froissé la fiche de celui que je dois recevoir. Je jette un regard sur le papier. Noa Lhant qu'il s'appelle. À ce moment-là, on frappe à ma porte.

Entrez.


Dernière édition par Aran Z. Baal le Ven 27 Mai 2016 - 0:51, édité 3 fois
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On dit que la vie de marin est régulée par ses nombreuses affectations, toutes aussi invraisemblables les unes que les autres. On peut se retrouver à l’autre bout du monde du jour au lendemain sans n'avoir rien compris à ce qui nous arrivais. Alors comment Noa aurais-pût voir arriver celle-là ?
Il prenait un repos bien mérité au QG, entrecoupant cette petite permission d’entraînement à la rapière pour ne rien perdre et faire honte à cette beauté fatale qui lui avait enseigné ce noble art.
Un petit nouveau de la régulière s’approcha de lui quand il exécuta un mouvement circulaire, faisant chanter la lame.
Il avait une petite voix haute perchée et bégayait, un peu impressionné, devant le Lieutenant d’élite. Il l’informa que le grand chef du coin voulait le voir. Ce n’était pas bon, si le patron du QG voulait voir sa trogne et non son superviseur direct, c’est qu'y avait un truc grave en approche.
Le jeune blondinet soupira, rangea sa lame, se débarbouilla un peu et se rendit dans les bureaux du grand manitou.

Noa n’avait jamais eu l’occasion de voir en personne le dirigeant du coin, il avait juste entendu des rumeurs de la part des soldats, comme quoi c’est un monstre, qu’il a des ongles aussi tranchants que des rasoirs, des yeux qui tirent des lasers, ce genre de trucs.
Quand il rentra dans le bureau après avoir été invité, il se rendit compte que ce n’était en réalité pas des rumeurs. Il s’agissait d’une ravissante jeune femme, mais il régnait dans la pièce une tension palpable, c’était quelque chose de pesant. Dans un coin de la pièce se trouvait un gros aquarium où nageait un poulpe. La tête de la jeune demoiselle se releva de ses papiers et elle planta son regard dans les yeux bleu du blondinet, de la sueur froide coula le long de l’échine de ce dernier.


" Ha ! Noa Lhant, je présume ? Bien ne tergiversons pas, je ne veux pas perdre de temps.
-Bonjour Madame.
-Pardon ? J’ai cru entendre Bonjour Madame la sous-amirale Bii, c’est bien ça n’est-ce pas ? Ce serait la formule appropriée vue que nous nous ne sommes jamais vus auparavant.
-O-Oui c’est bien ça !
-Bien, j’aime les soldats dociles. Je viens de recevoir un nouvel ordre de mission pour vous. Si je vous convoque, c’est qu’il est très important, vous imaginez bien.
-Parfaitem…
-Taisez-vous ! Vous m’ennuyez à parler tout le temps.
Je continue, vos récents faits d’armes vous valent le droit à une très belle affectation, vous allez rejoindre les rangs de la 101ème, vous savez ce que cela veut dire ?
-Je…Je n’ai entendu que très peu de choses dessus, n’ayant jamais quitté les Blues.
-Il s’agit de la plus importante force de frappe de l’élite avec comme QG, la base récemment détruite, Navarone, nous le changerons peut-être une fois que nous aurons rebâtie ou resitué notre précieux poste de Grand Line.
-
-Hé bien ?! Cela ne vous fait rien ?! Parlez un peu !
-Pardon Madame ! Je suis très honoré, cela signifie donc que je vais à présent naviguer sur Grand Line ?
-Exactement, vous avez conscience de l’honneur que nous vous faisons ? C’est une très belle reconnaissance de vos exploits passés, alors sachez en être digne, surtout que tous les grands noms de la Marine ainsi que l’amirauté sont passés par cette étape, c’est bien ce que vous souhaitiez non ?
-M-madame ! C-comment avez-vous…
-Voyons, je sais reconnaître ce regard. Celui que font tous ceux qui veulent du pouvoir et veulent monter de plus en plus. J’avais le même à une certaine époque. Ne vous inquiétez pas, je ne dirais rien, faite votre route et nous verrons jusqu’où les vents vous porteront.
Bien, ce n’est pas tous les jours qu’un gars de chez nous part pour Grand Line, un bateau spécial vous attendra demain, une fois arrivé à Navarone, présentez-vous à Aran Z.Baal, il est aussi un lieutenant d’élite, mais ce sera aussi votre supérieur, votre référent.
Je suis las de parler maintenant, sortez…

-Merci beaucoup Madame !
-Bon voyage…tu vas aller loin mon petit…"

Noa n’avait pas entendu ces dernières paroles, bien trop excité en tournant le dos pour aller préparer ses affaires. Il l’avait enfin reçu, cette fameuse promotion qui garantit une carrière dans la Marine, il va naviguer sur Grand Line !

Quand les premiers rayons de soleil de la nouvelle journée percèrent à travers les flots, donnant une teinte orangée à tout le paysage, Noa était déjà sur les docks, son paquetage prêt et un immense sourire sur son visage. Par contre, il ne s’attendait pas à monter sur un des fameux cuirassés de la Marine. Un tel bâtiment pouvait signifier qu’une chose, ils allaient passer par Calm Belt. C’était moins prodigieux que passer par Mountain Reverse, mais au moins il allait sur GL, c’était ça le plus important.
Il vit aussi qu’il n’était pas le seul sur les docks, d’autres marins plus ou moins importants attendaient aussi pour monter sur le navire et rejoindre la mer de tous les périls. Ils avaient tous une chose en commun, leur regard trahissait une expérience des combats et de certaines atrocités, le lot quotidien d’un marin. Une pointe de déception se faufila en lui, mais il aurait dû s’y attendre, jamais la Marine n’organiserait un tel déplacement si ce n’était pas pour plusieurs personnes.

Le voyage se démarqua vraiment par ses trois étapes différentes. Quand le bateau était sur East Blue, tout le monde était décontracté. Quand les voiles ne prenaient plus aucun vent, signe de leur arrivée sur Calm Belt, les hommes étaient plus vigilants, mais ceux servant à bord du navire ne paraissaient pas plus concentré que ça. Ce calme plat était pourtant très nerveux pour Noa, il guettait à chaque fois une attaque d’un Roi des Mers, même s’il savait que la coque en granit marin les protégeait.
Arriva alors le moment où les voiles se gonflèrent à nouveau, le bateau prenant de la vitesse, ils avaient traversé Calm Belt et étaient arrivé sur Grand Line, la mer de tous les périls, mais aussi la plus convoitée par tous ceux rêvant de gloire.
Les marins devinrent beaucoup plus tendus, les rires et les parties de cartes qui s’organisaient avant avaient disparu, ne laissant qu’un silence pesant, coupé de temps à autre par les ordres du Capitaine du navire. Rien ne semblait avoir changé aux yeux de Noa, l’eau était toujours bleue, le vent venait toujours caresser son visage, pourtant une tension refaisait surface, il ne tarderait pas à comprendre selon lui.

Le temps fila, aucun pavillon noir en vue et ils arrivèrent à Navarone. Il savait ce que cette île avait subi dernièrement et il ne pouvait s’empêcher d’imaginer les combats qui on fait rage à cet endroit.
Pendant que son imagination prenait le dessus en tentant de savoir à quel point la puissance qui a éclaté ici était forte, le navire s’amarra aux restes d’un dock reconstruit avec peine.
Tout le monde descendit, le QG fourmillait de vies qui s’agitaient dans tous les sens, les blessures n’étaient pas toutes pansées.
Il demanda son chemin vers le bureau de son nouveau supérieur quelque fois, on lui répondit de manière assez brusque, mais il finit par trouver.

Il frappa à la porte et une voix l’invita à l’intérieur, il s’exécuta.


" Noa Lhant, Lieutenant d’élite au rapport Monsieur ! "

En face de lui se tenait pour la première fois un cyborg, un cyborg qui avait une certaine classe en plus. Un pur produit de technologie et de puissance de feu, du moins c’est ce qu’il pensait, il n’en avait jamais vue avant. Il se ressaisit, repris correctement son garde-à-vous et fixa droit devant lui. Il devait faire une bonne impression.
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Mon poing se desserre lentement. Je repose ma main sur mon bureau doucement, laissant alors le papier froissé avec les autres. Mon regard se porte sur le Marine qui me fait face. Mon visage s'assombri légèrement. Lieutenant d'Élite qu'on dit, hein? Il a plus la gueule d'un putain planqué de logistique de la Régulière. Sa mine du type tout obéissant me fait marrer. Ce protocole à la con de garde à vous me fait gerber. 'Va falloir que je lui explique la règle de base dans mon équipage... Inclinant alors la tête sur le côté gauche d'un air pas intéressé et secouant d'un geste en avant Sombracier II, mon bras mécanique, je lui montre ma hargne sur ces choses-là.

Rah!! Au diable les formalités et prenez plutôt place.

Je retire mes pieds de mon bureau afin qu'il puisse s'installer sans à devoir voir mes godasses sales. Je laisse le silence s'installer quelques secondes, juste pour percer d'un regard ce qu'il peut bien être. Il semble pas intimidé par ma carrure, c'est déjà ça. Au moins, il doit sans doute avoir du cran. Avoir des couilles et un caractère, c'est bien. Mais savoir se battre et accomplir sa mission, c'est autre chose... Avant de lui demander qu'est-ce qu'il l'amène dans la 101ème, j'ai envie d'en savoir plus sur lui, connaître quelques informations qui sont pas dans sa fiche. La question est sans doute rhétorique, mais elle mérite quand même d'être soulevée.

Lieutenant Lhant, avez-vous déjà tué un homme? Racontez-moi comment ça s'est passé.

J'ai besoin de cerner un peu sa psycho'. 'Hors de question que j'accepte un troufion qui aurait la trouille d'agir. C'est soit ton ennemi crève ou soit toi. Il me faut de ceux qui ont pas peur de se salir un peu les mains et qui savent abattre un mec froidement. J'ai toujours détesté faire ça, mais quand on a pas le choix, on a pas le choix. Dans toute ma vie passée, je me suis constamment retrouvé dans la merde. Une genre de crasse où tu peux pas sortir sans avoir ta conscience qui te tord l'esprit. Le Monde est comme il est et rien peut le changer. La vie te fout une baffe aussi saignante qu'un coup de poing. Tuer un homme, c'est facile. Dix, peut-être. Mais cent? Quand tu poses les pieds dans la vermine, 'faut s'attendre au pire. Y'a toujours de mauvaises surprises...

Oubliez tout ce que vous savez des Blues, car le Monde dans lequel vous rentrez est d'un niveau clairement au-dessus. Sur Grand Line, vous allez être confronté à des pirates sans foi ni loi, des vermines sanguinaires et sans pitié.

Je le laisse me répondre. 'Serait con de lui donner une mauvaise impression. Tout le monde le dit dans mon équipage, je suis l'Officier le plus sympa. Tellement cool que des soldats d'autres sections cherchent à joindre mon équipe. Seulement, je prends que les meilleurs. La 101ème oblige.
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Ce cyborg était un bien curieux personnage. Il semblait avoir un caractère assez bien trempé et avait semble-t-il du vécu au vu de son regard si bien protégé par un voile d’amertume.
Les questions qu’il lui posa le laissaient plutôt pantois, mais il savait à quoi un peu s’attendre en venant dans la 101ème et il devait répondre en toute franchise. Il avait un peu peur qu’un détecteur de mensonge soit glissé entre tous ces circuits qui composent son supérieur.


" Tuer un homme ? C’est une question assez particulière. Plus tôt, je vous aurais sûrement répondu de manière positive sans hésiter, mais en soulignant le fait qu’il vaut mieux l’éviter le plus possible.
Cependant, maintenant, je vais vous répondre honnêtement. J’ai tué des hommes de manière directe et non-directe, mais j’ai appris qu’il n’y avait aussi pas de place pour la pitié dans le monde où nous évoluons, d’autant plus maintenant que je suis sur Grand Line. Ce sera ma vie ou la leur, mais je tiens à conserver mon côté humain et ne pas devenir une simple machine à tuer, car si c’est ce que vous souhaitez, je me lève et prends le premier bateau immédiatement.
"

Ce qu’il venait de dire était totalement un coup de poker, soit ça passait auprès de son supérieur et ça le plaçait bien comme un type n’ayant pas froid aux yeux, soit c’est de l’insubordination et direction la prison dans le meilleur des cas.
Pourtant, il ne voulait pas s’arrêter là, il décida de renchérir en regardant bien en face son interlocuteur.


" Maintenant, j’aimerais savoir ce que vous vous pourrez m’apporter ? Qui serais-je en sortant d’ici ? Cela me permettra-t-il d’accéder à des rangs supérieurs ? Je ne souhaite pas rester éternellement Lieutenant d’élite. Qu’en est-il de vous ?
Qu’avez-vous accomplis pour avoir la place que vous avez en ce moment ? Qu’avez-vous vécut pour avoir ce ton si froid, mais en même temps si chaleureux, comme pour vous protéger. Que fuyez-vous ? Qui cherchez-vous ? Et surtout, qu’avez-vous comme objectif ?
Enfin, que voulez-vous vraiment de moi ?
"

Il ne fallait plus qu'attendre la réaction du cyborg. Au fond de lui, Noa était mort de trouille, mais il faisait face et tentait de ne rien montrer.
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Finalement, on dirait bien que ce petit me plait. J'écoute attentivement son récit. Ça m'arrache même des rictus par moment. Je me suis jamais senti mieux depuis la bataille contre les Libres Pirates. Enfin du sang frais qui va remettre du boost dans l'équipage. C'est ce qu'il me fallait. Le coude de Sombracier II sur le bureau, je m'appuis ferment et j'approche mon visage près du sien.

Ça, ça dépend que de vous. Si vous croyez que vous pouvez évoluer positivement en sortant de cette pièce, alors vous êtes apte à rejoindre mon équipe. Si vous pensez vous la couler douce, alors effectivement vous pouvez passer votre chemin. Ici, les tire-au-culs, les pleurnichards et les cloportes ont rien à foutre. J'accepte que ceux qui se donnent les moyens et qui en vaut la peine. Et à vous regarder, je peux dire que je vois un homme désireux d'apprendre et bien faire. Vous voulez monter en grade, hein? Alors vous avez frapper à la bonne porte.

Je me redresse et je me repositionne dans mon fauteuil.

Je peux donner une formation, je peux suivre un entraînement long et pénible, je peux donner des conseils, mais certainement pas faire de la magie. Vous tombez? C'est pas grave tant que vous vous relevez et que vous voulez toujours faire plus. J'aspire à faire de mes soldats des hommes, tant sur le plan physique du terme que sur le côté moral. Vous allez d'ailleurs vite comprendre que dans mon équipage, il y a une certaine liberté, un peu comme celle du G5 sous le commandant du Vice-Amiral Smoker à l'époque...

Ses questions sur moi assombrissent mon visage. Ma mine devient grave. Mon œil de cyborg brille d'un rouge plus intense qu'ordinaire. J'avale ma salive avec plus ou moins de discrétion. J'ai rien à lui cacher. Mes hommes me connaissent déjà.

Vous manquez pas d'air pour me poser de telles questions. Ça mérite bien un cookie. Au moins, vous en avez dans le pantalon. Pour sûr, avec un autre Officier de Navarone ou même ailleurs, ça aurait sans doute mal terminé, mais je suis pas un imbécile. Vous avez le droit de savoir. Et y'a pas de mal à ça. Après tout, on va bien partager une partie de notre vie ensemble. Il est donc normal de savoir avec qui on traîne.

Je souffle un coup et j'entame ma réponse.

J'ai accompli des exploits parfois glorieuses, parfois ignobles. J'ai tracé ma route comme j'ai pu tout en survivant dans ce bas monde. J'ai dû poursuivre des missions avec les mains sales par moment, d'autres avec le cœur léger. J'ai suivis un peu ma voie jusqu'à devenir le Briseur de Rêves à force de calmer les ardeurs de mes adversaires à coup de poing sur le sommet de leur crâne. D'une manière ou d'une autre, chaque lascar que j'ai croisé, a fini un moment ou un autre, pas perdre son objectif en vue.

Je continue mon récit sans prendre mon souffle.

Je fuis le monstre qui habite en moi. Sans mes hommes, j'ai plus rien d'un humain. Ça, ça vaut pour mon passé dans le Cipher Pol... Je passais mon temps à boire tellement je trouvais ma vie horrible. Maintenant, j'ai changé. Je monte à mon rythme les échelons de la hiérarchie que je pisse à la raie. J'ai pas vraiment d'objectif en soit. Je compte devenir Colonel d'Élite, ouais, c'est classe et tout, mais au fond, si je le deviens, ça me fera sûrement une belle jambe. Prouter la gueule à un Empereur à la rigueur serait plaisant, histoire de les calmer un peu ces saloperies. Mais surtout, ce que je veux plus que tout, c'est faire de mes compagnons des braves gens.

Et évidemment, 'faudra bien que je me marie un jour. Mais j'ai encore peur de perdre la femme que j'aime. Je préfère avancer doucement de ce côté là. Je précipite pas les choses. Bon, ça, inutile d'en parler. Y'a privé et privé. Un minimum, quoi.

En ce qui vous concerne, je cherche seulement à vous aider dans votre objectif. Vous devez certainement viser haut. Sûrement plus haut encore que moi. Mais pour le moment, je pense que vous avez du potentiel, mais il va falloir le vérifier tout à l'heure. Pour l'instant, contentez vous d'être ce que vous êtes et aspirez de devenir mieux.

Je me lève de ma chaise et je l'invite à m'accompagner hors de mon bureau.

Pour commencer, si nous allions faire un tour? J'imagine que personne a eu le temps de vous faire visiter la base? On va faire un tour dans vos quartiers, histoire que vous puissiez vous débarrasser des vos affaires personnels.
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Ce personnage était de plus en plus intéressant. Le voilà qui lui faisait maintenant des promesses pour le faire monter en grade. Nous verrons bien si ce qu’il dit est vrai ou alors si Noa devra à nouveau faire cavalier seul un petit moment.
D’ailleurs, il est vrai que le jeune blondinet voulait découvrir un peu plus cette base, enfin ce qu’il reste viable dessus.
Il se leva et laissa passer son supérieur en premier pour ouvrir la marche. Ils arpentèrent quelques couloirs, le cyborg lui dressa un bref historique des lieux, rien de bien folichon, mais au moins savoir le minimum pour éviter de paraître idiot.


" Au fait, devrons-nous toujours agir ensemble ou je pourrais être affecté à des missions de mon côté et vous du vôtre ?
Vous avez aussi sûrement une puissance de feu énorme avec cet attirail cybernétique. Comment pouvez-vous m’aider à évoluer dans ma propre puissance ?
"

Pendant qu’il laissait l’autre lieutenant réfléchir à ces questions, ils arrivèrent devant les quartiers de Noa. Ce dernier ne savait pas comment son supérieur avait pût obtenir ça, mais il s’agissait d’un quartier personnel. Bon, il est vrai que ce n’était pas le grand luxe, quelque chose de plutôt très spartiate avec le minimum vital du genre un lit, une table de nuit, un petit placard, un lavabo. Pourtant, pour Noa, c’était amplement suffisant, surtout par temps de crise comme en ce moment.
Il s’approcha du placard et y déposa son paquetage ainsi que sa rapière. Pour cette dernière, c’est avec un soin quasi-religieux qu’il la rangea, vérifiant si elle n’avait subi aucune avarie pendant le voyage, regardant rapidement la lame avec un œil expert comme elle lui avait si bien appris à le faire. Il souffla un coup et se redressa, fermant ses quartiers pour la suite de la visite.


" Bien, je suppose qu’on peut faire la suite de la visite maintenant. "

Pendant cette promenade, il en profita pour s’imprégner des lieux, les faire siens. Cependant à chaque pas, ce n'était que de la douleur qu’il ressentait, l’attaque récemment essuyé et sûrement perdu aux yeux des marins, a laissé une empreinte étrange. Ils n’avaient pas peur, c’était certain, mais il y avait eu bon nombres de morts et encore plus de blessés plus ou moins graves. La base en était marquée définitivement et une nouvelle tache de sang venait nimber une page de l’histoire de la Marine.
Cela lui rappela de douloureux souvenirs, mais il devait maintenant les laisser sur le côté s’il voulait avancer.


" Ces hommes ont été bien braves.

J’aimerais savoir Lieutenant Aran comment vous vous sentez depuis. Je n’ai jamais connu une attaque aussi violente, alors j’aimerais savoir, que ressentez-vous pour ces pirates ? Voulez-vous les traquer ? Voulez-vous les emprisonner ou alors les tuer ? Voulez-vous peut être les faire souffrir comme eux ils nous ont fait souffrir. Vous voulez certainement les écraser sous votre botte tel un insecte qui rampe et tente de se débattre pour sa pauvre petite vie en ignorant celle présente à côté…

Pardonnez-moi, je me suis laissé emporter. Je n’arrive vraiment pas à comprendre comment des bandits comme eux peuvent être si présomptueux à penser que leurs actes resteront impunis.
Cela fait sûrement beaucoup de questions en tout cas, mais sachez que je veux savoir exactement où je mets les pieds, j’ai des choses à régler et je ne veux pas qu’elles restent telles quelle.
D’ailleurs, j’ai une dernière question. Selon vous, qu’est-ce que la force ?
"

En réalité, ces questions Noa se les posaient, il voulait devenir plus fort, plus habile, plus apte à protéger même s’il doit tuer pour cela. Il n’a pas particulièrement goût au meurtre, mais pour lui protéger la sécurité des habitants et appliquer une certaine forme de justice dans ce monde est primordiale, il ne sait juste pas comment le faire de la bonne façon.
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Le "Basilic" est mon seul véritable supérieur même lorsque que j'étais Sergent d'Élite. S'il décide que nous devons effectuer deux missions chacun de notre côté, nous lui obéirons. Quant à moi, étant directement au-dessus de vous, j'ai le choix de vous donner un travail à faire de votre côté ou non. Seulement, pour l'instant, tant que nous nous connaissons pas encore, je préfère attendre avant de vous laisser effectuer une mission en solo.

En voilà une question. Je suis assez embêté. Je m'arrête de marcher et je me tourne vers Noa, l'air grave.

Être un Cyborg armé jusqu'aux dents fait pas tout. Une lame s'émousse et une armure plie. J'enseigne à mes soldats que l'instinct et la force de volonté sont les seules choses qui soit essentielles à un vrai guerrier. J'ai besoin de vous observer sur le terrain pour me faire une idée. Cela dit, vous semblez être très motivé en vue de toutes vos questions. Et ça, c'est déjà bien.

Je laisse mon confrère ranger ses affaires. Je constate qui porte un sabre magnifique et qu'il en prend soin. Je lui dis qu'il ferait mieux de la garder sur lui, car il en aura besoin. Ma chambre est juste à côté de la sienne.

Si jamais vous avez besoin de moi la nuit, vous avez qu'à frapper à la porte d'à côté. Et si les Sergents ont besoin de nous, ils sont juste en face. Vous aurez l'occasion de les connaître tout à l'heure.

Alors qu'on marche dans les couloirs pour lui faire visiter le reste de la base, Noa se met à parler de bravoure.

Hum?

Me rappeler un mauvais souvenir est pas la meilleure idée. J'ai plus souffert moralement que physiquement lors de cette bataille. J'ai le cœur qui palpite plus rapidement en me remémorant les scènes d'atrocité. J'arrête de marcher, la tête retournée vers mon interlocuteur, l'air affaibli. Je sens une boule dans la gorge remonter. Mon souffle devient légèrement saccadé.

Veuillez me pardonner si je fuis la question, mais je souhaite jamais parler de ce genre de sujet de toute ma vie. Ça m'a assez détruit pour que j'y songe à nouveau une seul fois.

Instinctivement, mon ton s'est levé d'un poil. J'essaie de vivre l'instant présent. Je me fiche de toutes ces vermines. Savoir que je veux les exterminer ou leur faire du mal comme un tortionnaire, ça m'est égal. 'Faut avancer dans la vie. C'est ce que je réponds à mon nouveau camarade. Voilà maintenant qu'il s'excuse...

La force... Répète-je bêtement.

Je me redresse. Je retrouve de la force, justement.

Ça tombe bien. Vous allez découvrir ma réponse dans cette salle. C'est celle qu'on utilise le plus, mes hommes et moi. Et bientôt, vous allez la fréquenter autant que nous.

J'ouvre les deux portes battantes et j'entre le premier. Là, plus question de politesse. Mon équipage au complet s'entraîne en mon absence afin de devenir meilleur. Lorsque je suis ailleurs, je laisse les responsabilités au Sergent d'Élite Wagner. Stefan de son prénom. Il est un peu plus âgé que moi, le genre austère et assez à cheval sur les règles, mais je l'aime bien malgré nos grandes différences. Il a les cheveux poivrés, la mine usée par le temps et ses yeux semblent exprimer le vide par moment. C'est le premier à revendiquer mes ordres quand je dois faire un choix important et c'est le genre de type qui se soucie de l'avenir de l'équipage quand je leur fait foncer droit dans un mur. Question armement, il est plutôt vieille école. Il se sert uniquement du fusil et du sabre que la Marine nous fournit, ça lui suffit amplement.

Sergent Wagner, rassemblez-moi les hommes, s'il vous plaît. Que je puisse vous présenter votre nouveau supérieur.
▬ Tout de suite, Lieutenant.

Sans attendre une seconde, il se tourne vers l'équipage encore en train de s'échauffer et donne l'ordre. Le type d'entraînement est libre quand je suis pas là. Le parcours du combattant est disponible.

▬ Vous avez entendu le chef? Alors on se bouge!

Laissant leurs armes en bois et tous les autres équipements, les soldats se ramènent vers nous sauf un. C'est l'un des rigolos de la bande. Pour blaguer, il aime bien prendre certain ordre au premier degré. Il reste sur place à remuer les fesses. Depuis la bataille contre les Libres Pirates, j'ai perdu quelques braves soldats, mais fort heureusement, il me reste encore les plus atypiques.

▬ Ted, arrête de faire le con. Et ramène-toi.
▬ C'est Tod, Monsieur.
▬ Désolé, Tod. Je n'arrive jamais à vous distinguer tous deux, c'est infernal.
▬ Il vous a eu, Sergent. Ah, ah, ah, ah! C'est moi Tod.

Voilà les jumeaux Ted et Tod. Deux vrais gamins dans l'âme qui aiment encore plaisanter et faire des blagues pourries. Et dire qu'ils ont 23 ans et demi... Ils sont toujours joyeux, même quand la situation s'y prête pas. Insouciants, bienfaiteurs et adorables, ils sont souvent le centre d'intérêt auprès de leurs camarades. Mais question terrain, ils sont terriblement efficaces, surtout quand ils sont en duo. Ils possèdent une sorte de magnétisme ou un truc du genre. Avec ça, ils peuvent s'attirer et se repousser mutuellement. Truc de dingue. Amour fraternel?

Maintenant que tout le monde est là, je peux présenter le nouveau. Je le laisse avancer un peu pour que tout le monde puisse le voir. Je m'adresse alors à tous.

Le Lieutenant Noa Lhant rejoint nos rangs afin de servir du mieux qu'il peut la 101ème et prêter main forte dans notre section. Ayez autant de respect pour lui que pour moi, car il est votre supérieur désormais, mais je reste au-dessus de lui.

Je me tourne ensuite vers mon confrère.

Lieutenant Lhant, êtes vous prêt pour affronter l'un de nos Sous-Off'? Nous allons voir ce que les Blues vous ont appris. Le Sergent Wagner va vous apprendre ce que Grand Line lui a appris.

Je me retourne sans attendre la réponse de mon camarade vers mes hommes.

Vous autres, observez.


Dernière édition par Baal Z. Aran le Jeu 16 Juin 2016 - 0:06, édité 2 fois
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Ce Lieutenant Aran était un bien étrange personnage. Noa suivit néanmoins son conseil et avait gardé sur lui sa rapière. Il comprit mieux les enjeux une fois au milieu de la salle d’entraînement. Plutôt austère, il en dégageait un vieux sentiment indescriptible qui la rendait extrêmement chaleureuse malgré le climat ambiant.
Il écouta sans broncher, hochant parfois la tête, regardant son futur équipage. Tous très atypique, il se demandait ce que valait la force de chacun d’eux, il n’allait pas tarder à le savoir d’ailleurs vu qu’on lui proposait déjà un combat. Pourtant, il leva la main au niveau de son visage, avant de croiser les deux dans son dos.


" Avant cela, j’aimerais dire un mot. C’est un plaisir de rejoindre vos rangs, je manque certes de pratique au niveau de Grand Line, mais je suis certain que vous vous ferrez un plaisir de m’apprendre comment survivre ici pour que je puisse au mieux vous protéger. Il va de soi que je suis votre supérieur officiellement, mais je serais avant tout un confrère de cet équipage et je vous le prouverais. "

Il enleva alors sa veste et sa chemise d’uniforme, se mettant torse nue, révélant sa musculature. Il déposa sa rapière sur la même chaise où sont ses vêtements, ainsi que sa fausse paire de lunettes et retourna au centre de l’aire d’entraînement.
Il regarda son adversaire qui fit de même, chacun observant et devinant de quoi l’autre était capable.


" Si vous le permettez, j’aimerais que nous commencions sans armes, justes nos poings et pieds.
-Comme vous le voudrez Lieutenant.
-Je vais me faire un plaisir d’apprendre. "

Bien, c’est maintenant que les choses devenaient sérieuses. Noa écarta un peu ses pieds, monta ses poings en garde un peu en dessous de son visage et ses yeux changèrent radicalement.
Tout questionnement ou toute hésitation venait de disparaître, ne laissant place qu’à une autre sensation. Noa avait bien compris la chose, ici sur cette mer de tous les périls, c’était meurt ou tue ton adversaire, il décida de mettre ceci directement en pratique.
Ses yeux aussi froids que bleu, analysèrent rapidement la situation. Son objectif, tuer son adversaire.
Ce dernier dut le ressentir, car il perdit son sourire et après un bref regard en direction de son Capitaine, il se mit en garde et à son tour devint sérieux.
Le bal commença, les deux combattants se tournèrent doucement autour, regardant le jeu de jambes, la respiration, planifiant des coups. La tension s’était apparemment répercutée dans l’assistance, car plus un bruit ou un rire ne venait troubler le duel, seul un silence de mort régnait. Même le petit rigolo s’était abstenu de dire quoi que ce soit.

Les deux mâles continuèrent leur ronde, le regard planté dans celui de l’autre. Le sergent fit quelques feintes pour voir comment son adversaire réagissait, il n’en obtint aucun, Noa fit de même et eu le même résultat.
Puis le combat s’engagea, le lieutenant donna le premier coup au niveau du plexus solaire, Noa pivota sur le côté et envoya un coup droit dans les côtes. La frappe n’atteint pas sa cible, car le sergent bondit en arrière, esquivant de justesse le poing du grand frère.
Le lieutenant ne se laissa pas abattre et lança un coup de pied vers l’estomac qui toucha et fit tomber le sergent.
Quand Noa s’approcha, ses jambes furent fauchées. Wagner avait pivoté sur lui, sa jambe rasant le sol.
Quand le tout jeune marin toucha le sol, une douleur lui explosa dans le dos de surprise. Il ne s’était pas préparé à recevoir un choc. L’homme à la rapière se propulsa en avant pour se remettre sur ses pieds et voulut porter un coup, mais trop tard, la botte du sergent s’écrasa dans sa figure le clouant au sol.

Le souffle un peu chaud et l’effort sentit accéléraient la respiration des deux combattants.


" Manche une gagné Lieutenant…
-Il semblerait…bien passons à la deuxième. "

Le combat fut très rapide, mais il n’en fallait pas plus, dans le réel un tel coup aurait donné une opportunité suffisante pour tuer.
Wagner aida Noa à se relever et les deux partir chercher leurs armes. Ce terrain, le blondinet le maîtrisait assez bien. Il sortit la rapière de son fourreau, la moucha avec les petits bouchons prévus à cet effet et retourna devant son adversaire déjà prêt avec son épée, elle aussi mouchée.

Les deux se saluèrent et leurs lames pointèrent en avant. Ils étaient plus proches, mais le bal recommença, les lames se touchèrent, glissèrent doucement l’une contre l’autre, la tension et l’effort commençaient à faire transpirer Noa, faisant briller légèrement son corps.
Cette fois, le combat s’engagea plus rapidement, initié encore une fois par Wagner qui donna avec rage et force plusieurs coups à la suite, rendant l’esquive et la parade difficile, Noa arrivait de justesse à faire basculer l’épée de son adversaire d’un côté ou de l’autre, mais le rythme était là. Puis d’un coup son adversaire bondit en arrière, coupant la pluie de coups, avant de foncer à nouveau et la reprendre. Il attaquait aussi bien au niveau des jambes qu’au niveau du torse, ses coups furieux ne laissaient que très peu de répit. Noa devait agir vite et en une attaque, sinon, c’était la mort assurée. Lorsqu’il para, il repéra une sorte de cycle : jambes, bras, jambes, jambes, pectoral descendant, pectoral ascendant, côtes, jambes, bras, jambes, jambes.

Lors du coup ascendant, il décida de dévier la lame plus vers le haut, déstabilisant la position de Wagner, puis il donna un coup d’estoc que son ennemi esquiva de justesse, mais à ce moment Noa avait tourné sur lui-même, laissant derrière lui des perles brillantes d’effort, se retrouvant derrière son adversaire et plaça la lame sous la gorge de son adversaire, tenant fermement la tête pour empêcher l’esquive, le fil de la lame était collé contre une des veines, prête à trancher.


" 2ème manche gagnée…
-Je vous la cède, mais ne fanfaronnez pas trop...
-Pourquoi donc ?
-Regardez votre hanche monsieur… "

Noa baissa son regard et vit que le sergent tenait sa lame de manière inversée, la pointe de la lame était à deux centimètres de la peau luisante de sueur.

" Techniquement, vous êtes morts.
-Oui, mais vous, vous avez une blessure importante vous handicapant gravement pour les combats à venir.
-Hm…Intéressant… "

Noa relâcha son étreinte, enleva la mouche de sa lame et salua à nouveau avant de serrer la main à son sergent. Le combat étant fini, Noa se mit à sourire à nouveau pendant que les autres sifflaient gentiment et tapaient dans leurs mains.

" Beau combat Sergent Wagner, j’ai hâte d’apprendre d’avantage.
-Vous aussi, Lieutenant Lhant ! Vous étiez sérieux du début à la fin et ne m’avait pas sous-estimé, j’apprécie… "

Le jeune blondinet se retourna vers le Lieutenant Aran, pendant qu'il reprenait son souffle.

" Satisfait ? "
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Satisfait? Du un contre un, même s'il vient des Blues, au vu de son grade, Noa aurait dû mettre la misère à Stefan. Au moins, même s'il a pas la force que j'estime nécessaire pour un Lieutenant d'Élite, il a la volonté de faire mieux. Et ça, c'est amplement suffisant pour me convaincre de le garder.

Pour être honnête, je m'attendais à mieux. Voyons voir comment vous vous débrouillez face à trois adversaires en même temps. Et cette fois-ci, plus question de retenir les coups. Allez-y franco et ayez pas peur de faire mal et de vous blesser.

Lors de mon entraînement avant la bataille de Navarone contre mes trois Sergents, le combat était pas évident. Surtout que j'avais pour objectif d'assimiler les techniques du Roku'. Alors j'imagine que Noa va galérer comme un phoque face au trio de choc que je vais lui soumettre. Au moins, il fera connaissance de tous mes Sous-Off' comme ça. Laissant Stefan se mettre en retrait, d'un signe de ma part, les trois intéressés s'avancent vers le nouveau.

▬ Enchantée de vous rencontrer, Lieutenant Lhant. Et encore bienvenue dans l'équipe. Vous avez fait le bon choix. Ici, on ne fait que progresser.

Ça, c'est le Sergent Karen Lyons. Une blonde d'une trentaine d'années. Respectable, admirable, compatissante et plein d'amour, elle est un peu la maman de l'équipage. Tout le monde l'aime. 'Faut dire qu'il y'a pas des masses de nanas à bord, alors pour sûr que les hommes en sont vite gaga. Sa sœur Rebecca et elle sont les préférées de la team. Karen est pas du genre à parler comme un garçon, mais 'faut dire qu'elle en a dans le pantalon. En plus, elle se relève toujours. Elle se bat avec un énorme marteau de guerre. Une sorte de grosse masse, quoi.

▬ Lieutenant Lhant, c'est un plaisir.

Ça, c'est le Sergent Owen Newgate, une boule à zéro à bandana bleu d'une trentaine d'année également. C'est un mec du genre grognard, mais pas méchant. Et malheureusement, il est un peu bête sur les bords et il confond énormément les expressions. Depuis notre séjour à Kamabacouille, il a un peu perdu en timidité, mais il est devenu trop souple dans ses gestes. Il porte une jupe et il est convaincu d'être une femme. Maudit soient les Okamas! Cela dit, question combat, il assure. En tant que puissante brute, c'est celui de tout l'équipage qui en a le plus, mais pas autant que moi. Le truc, c'est qu'il sait pas trop l'utiliser correctement. Il se bat avec une méga grosse ancre de navire. Souvent, Owen accompagne Karen dans la mêlée. Et là, ils forment un duo de choc comme pas possible.

▬ Le Sergent Wagner se fait vieux. Vous avez devant vous une jeunesse plus robuste et plus dynamique.

Et voilà le Sergent Victor Warford. Un jeune aux cheveux noirs de 26 ans. Il est assez orgueilleux et hautain. Il est du genre à narguer et charrier ses camarades, mais il est pas méchant. Tout le monde arrive à l'apprécier mine de rien. Je l'ai monté en grade avant la bataille contre les Libres Pirates, car il le mérite. Il est numéro un dans tous ses domaines. Ce qui est facile à retenir chez lui, c'est qu'il porte bien son nom. Victor pour victoire. Il croit beaucoup en moi et il adhère complètement aux messages que je veux faire passer à ma troupe. Il sait que dehors, c'est la jungle, la loi du plus fort. Et il se surpasse toujours pour être le meilleur des meilleurs. 'L'est un peu comme moi, d'ailleurs. Il hésite pas à prendre des initiatives qui peuvent lui coûter un bras si ça lui permet d'avancer. Il sait se prendre des coups et les donner. Juste parfait, quoi. À l'avenir, y'a moyen que Noa et lui fassent des bons trucs. Niveau style de combat, sa spécialité, ce sont les chaînes. Et comme le font si bien remarquer Ted et Tod, il se déchaîne.

Placez-vous au centre de la salle. Vous avez le droit de prendre tous les éléments du décors. D'utiliser tous les coups, même les coups bas. C'est même privilégié. Battez-vous comme si votre vie est en jeu.

Ça promet j'espère un beau combat. Je suis vraiment curieux de voir comment Noa, en tant que Lieutenant d'Élite, va pouvoir survire face à l'adversité que je lui impose. Qu'il gagne, qu'il perd, qu'importe, j'observe sa motivation et son instinct de survie. J'attends un long challenge.

Pendant qu'ils se placent au milieu de la pièce, l'équipage se repositionne pour pouvoir les voir d'un meilleur point de vue. Je reste en retrait avec Stefan pour lui demander ce qu'il en pense. L'équipe a besoin de sang frais et j'ai l'intime conviction que Noa fera l'affaire. J'ai une petite surprise en tête pour faire durer la baston. Attendant mon signale, je m'exprime haut et fort.

Que le meilleur gagne!

Connaissant ma troupe, si le duel de tout à l'heure s'est déroulé silencieusement, ici, ça commence déjà à brailler. Les paris s'ouvrent et les cris de soutient se font entendre. Ted et Tod encouragent le nouveau. On dirait qu'ils l'apprécient déjà.

▬ Allez, Lieutenant Lhant! Montrez-nous ce que vous savez faire!
▬ Je dirais même plus, montrez-nous ce que vous savez faire!!
▬ Pff! Vous avez vu le duel?! Il va se faire plumer! Moi je suis pour les trois Sergents!!!
▬ Allez sœurette, je sais que tu es la championne!


Dernière édition par Baal Z. Aran le Lun 27 Sep 2021 - 17:40, édité 1 fois
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Une bande d’amateurs, voilà ce qu’étaient les adversaires en face de lui, du moins c’est ce qu'il s'amusait à laisser transparaître, pour exciter et énerver ses adversaires. Noa se mit à sourire doucement, il avait assez caché son jeu comme ça jusqu’à maintenant. Ce doux supérieur voulait voir quelque chose, il allait être servi.
Doucement et avec des gestes exagérés Noa rangea la rapière dans son fourreau qu’il avait de nouveau attaché à son flanc :

" Vous savez, vu que vous ne m'avez pas l’air très débrouillards, je vais vous donnez une opportunité…le premier coup… "

Noa écarta silencieusement les bras, dévoilant son torse, baissant totalement sa garde face aux ennemis. Il continuait de sourire. Ceux d’en face sifflèrent un peu, d’autres dans les rangs se mirent à grommeler s’il se payait leurs têtes, Noa ne pouvait cacher qu’il y’avait un peu de ça quand même. En face de lui les esprits s’activèrent un peu.

" Bien si vous me donnez la politesse, je vais en profiter alors pour vous rabattre votre caquet ! "

Le sergent Wade se rua sur son adversaire, faisant glisser et cliqueter ses chaînes avant de les envoyer onduler vers Noa. Ce dernier se baissa, esquivant avant de se relever de l’autre côté au moment où les chaînes revenaient sur lui. Avec l’aide d’un poignet, il enroula une chaîne autour et de l’autre bras, il fit de même. Il attrapa les chaînes et les tira à lui, forçant le sergent à décoller pour se prendre un bon coup de pied dans le visage :

" Sachez que je ne retiens plus mes coups… Aucune limite, même si je dois briser vos os un par un… "

Noa retira les chaînes du sergent un peu sous le choc avant de les envoyer au loin, quand il exécuta un petit salto arrière au moment où un imposant marteau de guerre s’écrasa à la place que Noa avait quelques secondes auparavant :

" Bien, on entre dans la danse jolie demoiselle ? Laissez-moi, vous donnez un cours… "

Noa s’apprêtait à bondir sur la blonde de service, quand il fut saisi à bras-le-corps derrière lui, le sergent de tout à l’heure avait repris ses esprits plus vite que prévu.
La demoiselle se remit à la charge et à la seconde près, le lieutenant d’élite se courba en avant de toute sa force, exposant ainsi le dos du sergent au coup du marteau. La jeune fille doit avoir de sacrer bons réflexes, car elle réussit à freiner un peu le marteau, mais pas suffisamment pour éviter le coup.
Noa entendit les os de son potentiel coéquipier craquer. Un cri de douleur suivit. Un de moins.

Pas le temps de se reposer et de se débarrasser du pion mort sur son dos, quand le duo Mr Ancre et Mme Marteau usèrent d’une bonne attaque combinée, forçant la retraite de Noa.

" Vous savez, je suis vraiment désolé pour votre collègue, les consignes étaient de pas avoir peur de se blesser donc….Haaaa ! "

Noa bondit à nouveau, esquivant une autre attaque, c’était de vrais fous, sur un champ de bataille il vaudrait mieux les avoir en alliés.
Bref quoi qu’il en soit, aussi bon étaient-ils, Noa observait, encore et encore, chaque coup adverse étaient une information de plus pour lui, mais il devait bien reconnaître qu’ils étaient très bons.
Le lieutenant les força alors à une attaque conjointe et il sortit sa rapière, quand les armes touchèrent le sol, elles s’étaient un peu emmêlées et Noa se servit de sa rapière pour bloquer quelques secondes les deux armes, le temps suffisant pour donner une volée de coups à ceux qui les maniaient et les décrocher ainsi de ces trucs dévastateurs. Les voilà maintenant au corps-à-corps, mais après quelques échanges sans grandes importances, ils arrêtèrent.

" On se rend Lieutenant…Navré, mais on ne veut pas finir avec le dos de notre collègue.
-Pas de problèmes… "

Noa se retourna et fit un sourire à Baal quand, du coin de l’œil, il perçut du mouvement et les deux s’étaient lancés sur lui, il se baissa, donna deux coups de poings dans les estomacs des voltigeurs et les laissa se ramasser par terre :

" Bien tenté…une prochaine peut-être…Mais vous êtes sacrement bons dit donc ! Si je ne m’étais pas débarrassé vite fait de votre collègue, j’aurais eu du mal ! Ha au fait ! Pardon Sergent Wagner…mais je m’étais retenu contre vous pour pas dévoiler tout mon jeu dans l’instant ! "

C’est comme ça qu’après cris de joie, d’échange d’argent et de tape amicale entre tous et un bon rétablissement de la part du sergent au dos cabossé, Noa fit partit de cet équipage un peu fou, un peu bourrin, mais diablement accueillant. Les pirates allaient en baver !
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