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Lol 6

-Cette île céleste dont tout le monde parle, interrogea Lothar. Skypea. On est pas loin. Je ne vois rien.
-C'est trop haut pour qu'on voit quoi que ce soit, lui répondit un marin. Même ici, juste en dessous de la mer blanche.
-Donc nous ne verrons rien? Pas de mer de nuages ou d'autre chose? Décevant. Après le passage de Weatheria, j'aurais bien voulu voir à quoi ressemble la grandeur nature.
-Vous avez vous aussi vu Weatheria?, s'étonna Dogaku
-Tout le monde a vu l'île. C'était dur à rater. Le grand nuage magique haut dans le ciel. Il a survolé tout le pays... je crois que les gens se partageaient entre râleries et admiration pour les excentriques de Norland.
-Ha. Je confirme, indiqua de Bernhardt, chevalier à la cour, sur un ton amusé.
-Ben on fait que des trucs chouettes, nan?, esquiva Dogaku en souriant largement, fier de tout ce qu'il faisait dans sa ville.

Les trois hommes étaient à l'air libre, sur le pont du navire de la translinéenne qui les avait amené jusqu'ici. Dogaku assistait l'équipage dont il faisait partie à temps partiel, une demande qu'il avait formulée afin de constater par lui même si la navigation sur l'équateur était aussi terrible que ce qu'on racontait. Il était convaincu que non, et plus le temps passait, plus il s'en assurait. La route de tous les périls, c'était ridiculement surfait.

-Que des trucs chouettes, comme vous dîtes. Et faire exploser un geyser géant, ça serait dans vos cordes?, renchérit le milicien.
-Je fais pas de la magie. Mais on a une sorcière, pour ces trucs.
-Dommage. J'aurais bien voulu voir... Skypea.
-Boah... vous pourrez revenir? La translinéenne va pas tarder à installer un comptoir dessus. C'est une questions de mois, peut être juste de semaines. Bientôt, ça sera desservi.

Conformément à ce qu'on avait dit à Sigurd sur Jaya, il n'y aurait que deux choses qu'ils pourraient peut être voir au cours de leur voyage. Tout d'abord, la gigantesque route de nuages qui se dressait depuis l'océan pour mener haut dans le ciel. Pour celle ci, en effet, ils en avaient eu pour leur argent. Le spectacle de l'improbable structure joignant mer et ciel était ensorcelant ; un miracle irréel, magnifique. Les Luvneelois étaient longuement restés à le contempler, et tout particulièrement Lothar, le milicien, qui avait prit grand plaisir à dresser son atelier peinture pour immortaliser la chose. C'était la première fois que Sigurd voyait leur gardien peindre quelque chose ; et il le trouvait incroyablement doué. Les couleurs, les reliefs, les détails... ce que le peintre avait recréé n'était pas qu'une reproduction. Plus une transformation. À partir du modèle, il avait rajouté plusieurs petits détails, modifié certains éléments, et façonné un édifice dantesque que Sigurd se surprit à regarder longuement, lui qui n'avait pourtant pas d'intérêt dans ce domaine.

Alors, forcément...

-Euh, j'y connais rien et et c'est un oeil dénué de technique qui dit ça mais... vous êtes ultra méga doué, non?
-Hahaha. J'aime qu'on me dise ça, en tout cas. Merci.

Malgré cela, Lothar cessa de peindre. Il n'aimait pas qu'on le regarde. Ni vraiment parler de ce qu'il faisait, ou du moins pas à n'importe qui. En l'occurrence, il n'était pas assez à l'aise avec Sigurd pour le laisser rentrer dans son jardin secret.

-Je savais pas du tout que vous peignez. Talent caché?, demanda-t-il.
-Tout le contraire. Une obsession. Je passe mon temps à esquisser des croquis dès que je vois quelque chose qui me plaît. Ou que je n'ai rien d'autre à faire.
-Aaaah, c'était ça les carnets? Je croyais que vous preniez des notes.
-Euh... non.
-Oh. Moi j'aime bien, de temps en temps.
-Par exemple.
-Oh bah euh... c'est comme ça que j'ai écrit le début des paroles de la dernière... représentation musicale... de Norland. Le truc où on éclate les pirates du jour en chantant pendant que tout le monde nous accompagne bien en choeur.
-J'avais compris.
-Oh, vous nous avez déjà vu le faire?
-J'en ai entendu parler.
-Faudra qu'on vous montre, un jour.
-J'aurais préféré voir... un knock-up.
-Ça va être difficile, intervint un marin. Y'en a que cinq par mois..  en moyenne. Du coup à moins d'être chanceux...
-Le prochain devrait avoir lieu dans trois jours, aux alentours de quatre heures du matin, interrompit un autre.
-Woah. Comment vous savez ça?
-On a des... scientifiques qui suivent ce genre de choses. Les anomalies maritimes, ça doit être anticipé pour éviter d'avoir des pépins en route.
-Oh. Je savais pas, ça.

Tout ça rejoingnait pourtant ce que pensait Sigurd. Pour peu qu'on soit préparé et informé, on pouvait naviguer tranquillement ici. Il se demandait maintenant si la translinéenne avait un centre d'informations centralisé qui se chargeait de tenir à jour l'état des différents lieux d'incidents, ou si...

-Et comment marche ce geyser?, questionna Lothar.
-C'est comme une cocotte minute. Une cavité naturelle sous marine, qui s'emplit progressivement d'un gaz volatil qui, une fois accumulé en quantités suffisantes... crée ce geyser.
-Un gaz volatile... de quel genre? Quelle origine?

Cette fois, c'était Sigurd qui était curieux. On lui avait déjà parlé de ça sur Jaya. Mais pas dans les mêmes détails. Ce qu'il savait, par contre, c'était que ces geysers pouvaient être "débilement puissants" en ses propres termes. L'histoire voulait qu'un geyser de ce genre ait propulsé plus des trois quarts de ce qu'était le royaume de Jaya originel, qui auraient atterri jusqu'à l'île céleste la plus proche. Et cette histoire était liée à un explorateur de Luvneel, ce qui avait achevé de susciter l'intérêt de Dogaku. Malheureusement, personne ne pouvait l'informer à ce sujet... pour le moment en tout cas.

-Désolé, mais je peux pas vous en dire plus. Faudra demander à un scientos en charge de ça.
-Teh. Et où est-ce qu'ils sont?
-Reverse. Le port.
-Haaan. Si j'avais su... bon c'est pas grave, c'est au programme d'y retourner.
-Hésitez pas. C'est un genre de centre d'études marine. Ils ne laissent pas n'importe qui entrer, bien sûr... mais comme vous avez vos accès...
-J'essairai de faire ça, ouais. Merci pour l'info.
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-Sigurd, je ne sais pas si... est-ce que vous avez vu ça?

Elle avait frappé deux fois à la porte de sa cabine avant d'y pénétrer. Deux fois. C'était un geste ridiculement banal, et pourtant... il l'avait reconnue à la façon dont elle avait frappé. Elle le savait très bien, il le lui avait dit il y a maintenant un peu plus de deux ans. Et elle aussi pouvait deviner sa présence et lire en lui à partir de détails invisibles. C'était quelque chose qui l'amusait parfois, l'émerveillait le reste du temps.

Sigurd était installé devant son petit bureau, avec face à lui le vivarium de Scott, son Denden adoré. L'animal était posé sur ses genoux, branché en mode dendenradio, et mastiquait paisiblement sa mâche tout en étant chaleureusement dorloté par son maître et ami. L'animal était grand comme un chat, et peu pratique à transporter. Un Denden d'intérieur. Particulièrement adorable, et tout aussi affectueux.

À la vu d'Evangeline, Scott et Dogaku se fendirent tous les deux d'un sourire ravi, qu'elle leur renvoya en rayonnant... et en les gratifiant l'un d'une bise, l'autre d'une caresse sur la joue. Devinez lequel est lequel.

-Je suis vraiment désolée, mais je suis venue avec d'assez mauvaises nouvelles.
-Meuh non. La vie est belle. J'vous aurais bien invitée à vous assoir sur mes genoux pour vous aider à z'en souvenir, mais y'a déjà plud'place.
-J'y survivrai jusqu'à plus tard. Regardez plutôt ça, fit-elle en lui tendant un journal avant de s'asseoir sur son lit.


► [1626] UNDER THE RED FLAG WE SAIL :
C'est officiel, la guerre est déclarée. C'est ce qu'à bien voulu faire comprendre la Reine pirate Izya en détruisant l'un des merveilleux navires à vapeurs de la Translinéenne ce jour, entre Astérion et Citadelle. Selon les témoins, la Reine aurait clairement annoncé agir pour le compte du tristement célèbre Capitaine Red qui aurait lancé un avis récompensant tout acte de piraterie contre la compagnie de transport Maritime. Dans leur malheurs, les pauvres voyageurs ont eu la chance de tombé sur une Reine pirate magnanime qui n'a fait aucun blessé et leur a donné les moyens de rejoindre Citadelle. Un acte qui ne peut laisser que perplexe face aux pensées de cette pirate que personne ne comprend.
Événement joué ici par Izya



-Ouais ouais, je savais. Ils perdent clairement pas d'temps, hein?
-Je ne m'attendais pas à ça.
-Moi non plus. D'un autre coté, miss dragonaute a l'air d'être une privilégiée de Red et d'Armada, donc... c'est pas bien surprenant qu'elle se mobilise pour ça. C'est un peu comme si l'pirate s'était servi lui même. Ou qu'un lieutenant était le premier à servir la volonté de l'empereur. Dommage que ce soient des pirates et qu'ils aient les moyens d'être aussi efficaces.
-J'ai l'impression qu'il n'y a pas eu de blessés, pourtant. J'ai lu des comptes rendus... des témoignages... à part le gros bras local qui s'est battu pour faite bonne mesure...
-Et qui n'a grosso modo fait que justifier sa paie sans pouvoir faire grand chose face à dragonne... ce qui est plutôt tant mieux pour lui.
-La pirate avait clairement la volonté de ne faire de mal à personne. Elle s'est donné du mal pour ça.
-Tant mieux?
-Mmmh.

Comme d'habitude, Sigurd balayait ses interrogations d'un simple constat. Oui, c'était très certainement tant mieux. Ils n'avaient pas affaire à des monstres sanguinaires qui tuaient gratuitement. Ils se contentaient très bien de... piller autant que possible sans concevoir qu'ils mettaient d'énormes freins à l'existence d'une personne. De la même manière qu'un atelier ou une maison détruit au détour d'un combat signifiait souvent l'anéantissement du labeur d'une personne, ou d'une famille, ayant porté ses fruits sur de nombreuses années.

En l'occurrence, par contre...

-La translinéenne a décidé de dédommager ses passagers, avança-t-elle doucement.
-Ouais. C'est dingue, hein? Qu'ils aient les moyens de faire ça. Aussi facilement.
-Ils ont une assurance pour ça, ça n'est pas la question. La question, c'est de savoir qui est assez fou pour assurer des voyages sur l'équateur... et surtout, à quel prix. Dagenert ne m'a pas laissé voir le détail de leurs frais d'assurance, mais...
-On en revient au sujet de base : ces gars donnent vraiment l'impression d'avoir un cash illimité. Genre ils seraient sponsorisés par... je sais pas, moi. Des dragons célestes? Le GM? C'est nos impôts qui partent là dedans?
-Ils gardent un grand secret sur la teneur de leurs investisseurs. Question de sécurité, évidemment.
-Ça j'imagine... m'enfin, des gus aussi richissimodantesques, y'en a pas des grosses masses.
-Je me demande bien quel train de vie ces personnes peuvent avoir... il n'y a rien au dessus d'exorbitant, et pourtant...
-Ça me fait penser. Y'a un truc que vous auriez envie de faire en particulier, tiens? Avec la traversée en mode non stop, j'imagine que vous devez vous faire chier, donc si je peux ouvrir des perspectives plus sympas...
-Oh, ça n'est pas un souci. Je me fais livrer tout ce que je veux. Et j'ai dû avaler en un mois plus de livre que sur... ça n'est pas embêtant.
-Ah? Tant mieux. Mais n'empêche... ça me surprend que les mouettes postales réussissent à livrer même ici. Et pourtant, le journal tous les jours...
-C'est un service qui coûte sensiblement plus cher qu'en temps normal. Mais ça marche très bien. J'ai commencé à me renseigner sur le sujet, comment ils dressent les oiseaux... oh, ça me fait penser. Vous vous souvenez de nos maîtres-mouettiers, dans le milice?
-Je me souviens surtout de Conrad, mais ouais.
-Eh bien il m'avait parlé de ce genre de techniques, et ce qu'ils font est franchement...
-Je me demande ce qu'il est devenu, d'ailleurs...
-Gardé contact... grade de lieutenant dans la marine, installé sur Hinu Town...
-Ah ouais... famille là bas... faudrait qu'on aille...
-Sources chaudes aussi...
-Tortues de lave... mwarharh...

Ils pouvaient discuter de tout et de rien, et ne s'en privaient pas. Ce n'est qu'un peu plus tard que...

-Mmmh. J'ai bien envie de prendre l'air. Vous venez?
-'Sûr.
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En surface, il n’y avait pas grand monde. La mer était calme, et l’effectif aux manœuvres réduit à son plus strict minimum. L’essentiel de l’équipage se trouvait dans la salle commune, en repos ou en sommeil. Vu l’heure tardive, c’était tout naturel ; le soleil n’était plus, les étoiles ponctuaient l’au-delà. Il faisait encore bon, presque chaud, il en serait ainsi toute la nuit. Tout ça avait été prédit ou plutôt calculé par les marins de la translinéenne. Ces hommes disposaient d’instruments de navigation qui avaient longuement fasciné leurs passagers Luvneelois, tout particulièrement lorsque le spécialiste attitré du navire les leur présenta en prenant tout son temps. Evangeline s’était contentée d’écouter et de comprendre quels étaient la fonction et l’usage qu’on faisait de ces outils ; mais pour tous les détails techniques, seul Sigurd avait été en mesure d’appréhender à la louche sur quelles bases chacun d’eux fonctionnait.
Celui qui semblait de loin le plus utile aux yeux de la jeune femme était le Labolas, un large ensemble d’aiguilles et d’aimants suspendus au dessus d'un grande table de calcul circulaire qui permettait, pour un navigateur sachant les lire, de distinguer les zones d’anomalies climatiques présentes sur des dizaines de kilomètres à la ronde –et parfois plus, selon les modèles- pour les exploiter à loisir, en cerner les caractéristiques, et ne pas être surpris. En l’occurrence, ils se trouvaient au beau milieu d’une ZAC particulièrement stable de type tempérée qui se mouvait en direction nord-ouest, ce qui n’était pas vraiment le cap vers Longring, mais leur promettait une traversée plus simple, plus agréable et plus rapide qu’à braver des tempêtes en ligne droite et en serrant les dents. Ils avaient un Pose à destination de la prochaine île, et pourraient se rerouter à n'importe quel moment.

D'ici là, ils pourraient profiter de la tiédeur des plus belles nuits d'été.

-Vous vouliez me dire quelque chose ?
-Juste une balade au clair de lune.
-Ah ouais. Mwarharh. Sans lune ?
-Oui. Je me contrefiche de la lune.
-Oh, ricana-t-il en s'approchant. Bah heureusement que j’ai plus de chance qu’…

Une série de bip les interrompirent. Il s’agissait de Iarwain, le denden de la miss. Un modèle beaucoup plus pratique que celui de son comparse, d’une taille assez petite pour être facile à transporter dans un sac ou une simple poche. Au son de l'animal, Sigurd gémit comme à l’accoutumée, mais ne se retint pas d'enlacer sa partenaire. Partenaire qui fouilla longuement dans sa sacoche, et se dégagea de l'autre -lui arrachant un grognement contrarié- pour chercher plus à fond. Elle ne le retrouvait pas. Ce qui était normal ; c'était une femme, et le contenu de son sac se distinguait par la quantité ahurissante d'objets qu'on pouvait y trouver compte tenu de sa taille. Rajoutez-y l'obscurité ambiante, et Evangeline avait maintenant toutes les peines du monde à retrouver son Iarwain. Ce qui amusa l'autre, mauvaise langue.

-‘Ttention, vous faîtes tomber des trucs.
-J’ai vu. Mais… AH! MINCE! AH! NON!

Elle grogna brièvement, puis poussa un petit cri. Une vague un peu plus vigoureuse que les autres avait fait tanguer le navire, la déséquilibrant. Et la giclée glaciale qui s'éleva jusqu'à eux acheva de la faire sursauter, envoyant par la même le contenu de ses affaires en pagaille sur le pont. Même s'il voyait difficilement, le vacarme convaincu Dogaku de se baisser lui aussi pour l'aider à tout récupérer ; et les voilà qui étaient maintenant à quatre pattes, dans le noir, à tâter les planches du ponts.

-Pfffff, ben bravo. Valait le coup de nous sortir, hahaha.
-Ca n'est pas le moment...
-Quesi . Et encore... j’ai jamais compris comment vous faîtes les filles pour avoir autant de trucs dans vos sacoches. Il y a un genre de puit sans fond dedans, ou bien ?
-Aucune idée. Mais les hommes font tout aussi bien avec leurs poches, en général, et vous n’y faîtes pas exception.
-Beuh, j'ai plein de poches dans ma veste, s'tout. Et n’empêche que c’est pas moi qui perd tous mes…
-Sur votre gauche, Sigurd.

Il plissa laborieusement les yeux, sans comprendre, puis fini par l'apercevoir. C'était une carte. Recouverte d'une matière protectrice, probablement un papier important. Il tendit naturellement le bras, mais était un cran trop éloigné. En cherchant à ramper, par contre...

-Eeeh... AIE. PUTAAIN, F'CHIER.

Il glissa piteusement sur les planches humectées du navire, et ce faisant expédia la petite carte plus loin ; une bourrasque s'empara de cette prise pour achever le travail, et la souffla par dessus bord sous les yeux consternés de Dogaku qui se frappa le visage.

-Euh... merde.
-Vous allez bien?
-Euh... ouais ouais, pas d'souci d'ce coté. Vous étiez de bonne humeur jusque là?
-...
-J'ai dû paumer votre carte d'identité ou un machin du genre.
-Oh. Booon... pourquoi pas. Si ce n'est que ça...

Cinq minutes plus tard, ils avaient fini de tout ramasser... ou du moins le pensaient. Evangeline inventoria une énième fois le contenu de ses affaires, et fini par conclure la même chose que les trois dernières fois.

Il ne lui manquait rien.

-Et le machin qu'est tombé?
-Il ne me manque rien, répéta-t-elle.
-Euhm. Donc si j'fais semblant d'réfléchir, ça veut dire que...

Ses mains passèrent brièvement d'une poche à une autre, tâtant leur contenu pour un comptage sommaire qui ne dura pas longtemps.

-Oups.
-Mmh?
-Je crois que j’ai paumé ma licence de chasseur.
-Donc la carte que vous avez laissé tomber, c’était…
-Pas un machin à vous. Semblerait.

Il se sentit pataud... pour changer. Mais ne s'inquiétait pas pour si peu. D'autant plus qu'il s'agissait d'une occasion de rire que l'autre ne se laissa pas passer.

-Hihihi. Qu’est-ce que vous aviez dit, déjà ? « Ce n’est pas moi qui perd tous mes… » eh bien les poches ça marche vraiment très bien, n’est-ce pas ?
-Rhoo ça va, hein. Et puis d’abord, ça ne serait pas arrivé si vous…
-Hihihi…
-Pfff. Hahaha.

Ils restèrent un moment à sourire stupidement en se regardant, sur leur petit nuage.

-Va falloir que je m’en refasse faire une, du coup.
-Oh. Vous êtes sûr ?
-Uh ?
-J’étais en train de me dire… à quoi bon s’en refaire une ? Vous ne devriez pas.
-Bah si. Chopper du fric facile?
-Mmmh. Non. Vous n’aimez pas vous battre. Ca ne vous correspond pas. Et puis, personnellement… je trouve que le jaune vous va beaucoup, beaucoup mieux.
-Le jaune ?
-Ce n'est pas vraiment jaune. Plus une couleur dorée. Ca va très bien avec vos cheveux… et vos yeux. Beaucoup mieux que le vert. Je vous préfère comme ça.
-J’pige rien ?
-Ca n’est pas grave, hihi. Vous pouvez dire... que je ne dis que des âneries. Vous pouvez m’ignorer, vraiment. Encore que… si vous voyiez votre tête… hihihi hihi…
-Pfff.
-Je ne me moque pas de vous, je vous trouve amusant.
-Gnagnagna gna gna, z'allez vous amusant.

-Alleeez, ne le prenez pas mal. Et puis, de toute manière… vous n’avez pas besoin de carte de chasseur, puisque j’en ai aussi une. Ca suffira pour deux si nous restons ensemble, non?

Et ce faisant, elle tira de sa petite sacoche sa propre licence de chasseuse de primes. La photo qui était dessus, austère et officielle, ne la mettait pas vraiment à son avantage, mais…

-Ca me rappelle qu’il faut vraiment que je choppe votre carte d’ID pour voir vos autres prénoms, tiens. Chuis sûr que y’a des perles. Quand le prénom de base c’est Evangeline, les suivants doivent pas être ennuyeux…
-Mmmph. Venant de quelqu’un qui s’appelle Love…
-Löve. Et c’est aussi courant que Louis. Rien à voir avec votre scottish.
-Je trouve ça très mignon.
-Gnagnagna… attendez que j’apprenne que vous vous appelez Céleste ou Soleil ou Margaret et…
-Que non. Je préférerais jeter ma carte à la mer plutôt que de vous laisser ce plaisir. Un peu comme ça, tiens.

D’un mouvement de poignet, Evangeline expédia à la mer sa propre licence de chasseuse. Inspirant une grimace mémorable à son vis à vis.

-Oh. Ouaaaaiiis. Et vous avez fait ça parce que… ?
-Je pense que votre carte serait triste si la mienne n’était pas à ses côtés.
-…
-En tout cas, la mienne était très triste de se retrouver toute seule. Je crois qu’elle aimait beaucoup la votre. Autant qu’elles restent ensemble, vous ne pensez pas ?
-Erf. Avec des arguments comme ça... j’peux pas répondre grand-chose, non?
-Voyez les choses comme ça. Faire la chasse aux pirates, c'était amusant pour un temps. Mais maintenant... nous avons mieux à faire. Moins risqué, également. Et plus utile, surtout.
-Vous voulez dire que vous allez arrêter de jouer à la sorcière toute puissante qui file écraser les misérables mortels à la première contrariété?
-...
-Probablement pas, hein? Ouais, j'me disais bien aussi. Raisonnable et tout ça d'apparence, mais dès que ça veut jouer...

Elle voulu lui répondre, mais n'en eut pas le temps. Il lui attrapa le bras, se glissa derrière elle, et un instant plus tard s'allongea avec elle sur le bois, à regarder les étoiles. Pas aussi confortable que de l'herbe, mais très plaisant aussi.

-Et... vous voulez rester là combien de temps?
-Longtemps. Ou jusqu'à ce qu'on en ait plein le dos. Mais chuis bien, pour le moment.
-Mh mh.
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