Me regardant dans le miroir dans la salle de bains, le coude posé sur la vasque et le front sur ma main, je n’en revenais pas des cernes qui s’étaient creusés, j’avais l’impression d’avoir reçu plusieurs coups de poing au niveau de mes yeux ou d’avoir passé mes doigts dans le charbon avant de les passer dessous. Fallait dire, je n’avais pas beaucoup dormi ces derniers jours, mon impatience crevait limite le plafond et je n’arrivais pas du tout à fermer l’œil de la nuit depuis la cérémonie. Pouvoir sortir de cette satanée île, prendre la mer, voyager par-delà les océans et rencontrer de nouvelles personnes. Je n’en pouvais plus d’attendre. Je passai de l’eau froide sur mon visage pour me mettre un petit coup de fouet et je m’habillai avec ma tenue habituelle sans oublier la veste que j’ai obtenue après cette satanée journée. Je ressentais comme une fierté en la portant, je m’observai une minute ou deux sous tous les angles, un sourire fier et complètement ridicule sur mon visage. Je savais, j’étais ridicule, à bomber le torse, mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Après toutes ces années à suer sang et eau pour l’obtenir, je pouvais bien me réjouir de l’avoir obtenu. Cependant, je fus interrompu dans ma pavane par mon père qui ouvrit la porte, me regarda d’un air un peu surpris, interloqué, et un peu dépité, puis m’interpella.
« Kagami, tu te dépêches… ? J’ai des choses à te dire et à te montrer. »
« Euh …. Oui oui, j’arrive ! »
Un sourire extrêmement gêné sur les lèvres, je me grattai un peu la tête, je mis convenablement ma veste puis j’emboîtai le pas de mon père qui se dirigea vers l’arrière du dojo, un terrain vide qui servait de terrain d’entraînement extérieur pour la famille, quelques mannequins en paille se trouvaient là, prêts à l’emploi.
Nous nous arrêtions devant l’un d’eux, mon père se mit alors en face de moi et désigna les épées que je portais au niveau de ma ceinture. Je baissai un peu la tête pour les avoir dans mon champ de vision, un petit sourire de fierté naquit sur mon visage rien qu’à leur vu. Dire que j’ai dû passer une bonne partie de mon enfance et toute mon adolescence à m’entraîner d’arrache-pied pour avoir le droit de les porter à la ceinture et de les avoir enfin, là, bien exhibés à la vue des autres, ça faisait tellement de bien. Mais je fus une nouvelle fois sorti de mes songes par mon père, cependant ce n’était pas sa voix, mais plutôt un coup de bokuto qui me fit assez mal. Je me frottai douloureusement la tête tout en lançant un regard plaintif envers lui.
« Fils ! Arrête de rêvasser… Ce n’est pas parce que tu les portes que tu dois croire que t’as fini ton entraînement… Tu es loin d’avoir maîtrisé ton style. » M’interpella-t-il avant de désigner une nouvelle fois les katanas, mais cette fois-ci avec son arme.« Les as-tu déjà observés de près, au moins ? »
« Euh … non ? »
Haussant les épaules d’un air un peu penaud, je les attrapai pour les décrocher de ma ceinture et une pensée m’échappa à voix haute :
« Ils sont quand même plus lourds … »
« Ah ? Tu as remarqué ? »
« Hmm ? »
Je fronçai les sourcils à cette intervention. C’était bien normal que mon père soit au courant de la différence de poids, mais je me demandais vraiment pourquoi ils étaient aussi lourds et je ne le saurais qu’en les ouvrants. Je m’exécutai alors, je pris le premier katana pour l’approcher de mes yeux, l’observant avec attention, avant de commencer à l’ouvrir lentement. Mes yeux s’ouvrirent graduellement en même temps que la lame se dévoilait… Enfin, pouvait-on vraiment appeler cela une lame ? Tout ce que je voyais, c’était du bois, ou du moins comme une imitation. Pourquoi ? À quoi servait ce revêtement ? Où était la lame ? À quoi servaient donc bien ces armes ?! Je levai la tête pour regarder mon père qui restait planter là, les mains sur le manche de son arme, un air sérieux sur le visage. J’avais tellement de questions à lui poser sur ces lames qu’elles se bousculèrent toutes lorsque j’essayai de prendre la parole, cela donnait :
« Mais que… quoi … mais … Pourquoi ? » Mes épaules se haussaient pratiquement à leur maximum alors que la paume de mes mains faisait face au ciel et mes sourcils formaient limite un V sur mon visage.
« C’est les « Hogo no Chikai », les serments de protection. » Répondit alors mon père sans perdre son air grave malgré le spectacle affligeant qui se déroulait devant lui.« Ce ne sont pas des armes destinées à tuer les gens, mais à protéger leur porteur. La lame est scellée par un revêtement et il garde l’intégrité des fourreaux lorsque l’on donne des coups avec »
« De quoi ? »
« Oui, tu as bien entendu. La manière de combattre avec n’est pas si différente qu’avec les bokutos. »
« Mais pourquoi avoir scellé les lames ? » Demandai-je, un peu sonné.
« Pour que le fait de les utiliser vraiment vienne d’un raisonnement réfléchi et pas juste pour faire n’importe quoi avec. Ton frère a eu la même avec son épée et il ne l’a pas encore descellé. Il faut avoir une bonne raison, comme quelque chose de cher à tes yeux, comme une personne à qui tu tiens, quelqu’un que tu respectes énormément ou des idéaux en quels tu crois. Normalement, cette décision est soumise à discussion avec la famille entière, mais vu que tu vas prendre la mer, tu vas devoir faire cette décision tout seul. Te sens-tu capable de respecter ces préceptes ? »
« Kagami, tu te dépêches… ? J’ai des choses à te dire et à te montrer. »
« Euh …. Oui oui, j’arrive ! »
Un sourire extrêmement gêné sur les lèvres, je me grattai un peu la tête, je mis convenablement ma veste puis j’emboîtai le pas de mon père qui se dirigea vers l’arrière du dojo, un terrain vide qui servait de terrain d’entraînement extérieur pour la famille, quelques mannequins en paille se trouvaient là, prêts à l’emploi.
Nous nous arrêtions devant l’un d’eux, mon père se mit alors en face de moi et désigna les épées que je portais au niveau de ma ceinture. Je baissai un peu la tête pour les avoir dans mon champ de vision, un petit sourire de fierté naquit sur mon visage rien qu’à leur vu. Dire que j’ai dû passer une bonne partie de mon enfance et toute mon adolescence à m’entraîner d’arrache-pied pour avoir le droit de les porter à la ceinture et de les avoir enfin, là, bien exhibés à la vue des autres, ça faisait tellement de bien. Mais je fus une nouvelle fois sorti de mes songes par mon père, cependant ce n’était pas sa voix, mais plutôt un coup de bokuto qui me fit assez mal. Je me frottai douloureusement la tête tout en lançant un regard plaintif envers lui.
« Fils ! Arrête de rêvasser… Ce n’est pas parce que tu les portes que tu dois croire que t’as fini ton entraînement… Tu es loin d’avoir maîtrisé ton style. » M’interpella-t-il avant de désigner une nouvelle fois les katanas, mais cette fois-ci avec son arme.« Les as-tu déjà observés de près, au moins ? »
« Euh … non ? »
Haussant les épaules d’un air un peu penaud, je les attrapai pour les décrocher de ma ceinture et une pensée m’échappa à voix haute :
« Ils sont quand même plus lourds … »
« Ah ? Tu as remarqué ? »
« Hmm ? »
Je fronçai les sourcils à cette intervention. C’était bien normal que mon père soit au courant de la différence de poids, mais je me demandais vraiment pourquoi ils étaient aussi lourds et je ne le saurais qu’en les ouvrants. Je m’exécutai alors, je pris le premier katana pour l’approcher de mes yeux, l’observant avec attention, avant de commencer à l’ouvrir lentement. Mes yeux s’ouvrirent graduellement en même temps que la lame se dévoilait… Enfin, pouvait-on vraiment appeler cela une lame ? Tout ce que je voyais, c’était du bois, ou du moins comme une imitation. Pourquoi ? À quoi servait ce revêtement ? Où était la lame ? À quoi servaient donc bien ces armes ?! Je levai la tête pour regarder mon père qui restait planter là, les mains sur le manche de son arme, un air sérieux sur le visage. J’avais tellement de questions à lui poser sur ces lames qu’elles se bousculèrent toutes lorsque j’essayai de prendre la parole, cela donnait :
« Mais que… quoi … mais … Pourquoi ? » Mes épaules se haussaient pratiquement à leur maximum alors que la paume de mes mains faisait face au ciel et mes sourcils formaient limite un V sur mon visage.
« C’est les « Hogo no Chikai », les serments de protection. » Répondit alors mon père sans perdre son air grave malgré le spectacle affligeant qui se déroulait devant lui.« Ce ne sont pas des armes destinées à tuer les gens, mais à protéger leur porteur. La lame est scellée par un revêtement et il garde l’intégrité des fourreaux lorsque l’on donne des coups avec »
« De quoi ? »
« Oui, tu as bien entendu. La manière de combattre avec n’est pas si différente qu’avec les bokutos. »
« Mais pourquoi avoir scellé les lames ? » Demandai-je, un peu sonné.
« Pour que le fait de les utiliser vraiment vienne d’un raisonnement réfléchi et pas juste pour faire n’importe quoi avec. Ton frère a eu la même avec son épée et il ne l’a pas encore descellé. Il faut avoir une bonne raison, comme quelque chose de cher à tes yeux, comme une personne à qui tu tiens, quelqu’un que tu respectes énormément ou des idéaux en quels tu crois. Normalement, cette décision est soumise à discussion avec la famille entière, mais vu que tu vas prendre la mer, tu vas devoir faire cette décision tout seul. Te sens-tu capable de respecter ces préceptes ? »
Dernière édition par Kan Kagami le Mer 1 Juin 2016 - 20:10, édité 5 fois