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Perdue en mer

Le regard perdu dans l'immensité de l'océan, je dérive au gré des courants. Bien sûr, ma petite embarcation possède des rames mais je ne compte pas me fatiguer à la tâche. Toute tentative de résistance contre le grand bleu serait vaine. Je verrais bien là où le destin m'emporte.  
C'est un peu comme une roulette russe. Une infinité de directions pour quelques îles seulement. J'espère juste que c'est mon jour de chance.
Mon estomac grogne soudain tel une bête sauvage, me rappelant pourquoi je reste mollement étalée sur le banc en bois. Tshhh ! Si au moins ils m'avaient laissée quelques vivres avant de me chasser de leur navire. Maudits pirates!

Je ne suis pas pénible au point que l'on me jette par dessus bord ! Hurlais-je pour me calmer les nerfs.  

J'ai besoin de garder la tête froide si je veux survivre.
Un soupir de désespoir s'échappa de mes lèvres sans mon autorisation. Mon corps commence à me trahir. Déjà mes jambes ne me portent plus aussi bien que d'habitude. Il me faut trouver une île, et vite ! Mais comment faire ? Je n'ai aucune connaissance en navigation. C'est justement à cause de ce handicape que je voyage avec des équipages de marchands ou de pirates. Sauf que cette fois, ces messieurs ont très mal pris le fait d'être battu pas une femme en combat singulier. Raaaaaa les mecs, j'vous jure !
J'avais fais le bon choix en acceptant de partir. Ces brutes épaisses auraient profité de mon sommeil pour me tuer ou pire. Mais dans mon élan de colère, je n'ai pas réfléchis à la suite des événements et me voilà bloquée en mer sur une minuscule barque, sans eau ni nourriture...

Bon, ressaisis-toi Allyta, m'ordonnais-je intérieurement. Tu n'as pas tout perdu. Tu as encore ton sac, ta cape et ton katana. La situation pourrait être pire.

Une pensée me traversa l'esprit. Me relevant avec difficulté sur les coudes, j'attrapais mon précieux sac et le vidais de son contenu devant moi. Des vêtements, deux livres, une bourse contenant quelques berrys, cinq couteaux de jet et un coffret en tombèrent. J'attrapais avidement ce dernier pour le ramener contre moi.
Je réussi tant bien que mal à m'asseoir maladroitement, les jambes repliées l'une contre l'autre. Je regardais la boite avec curiosité. Depuis que je l'avais volée à mon premier "équipage taxi", je ne l'avais jamais ouverte.
Je la trimbale avec moi depuis déjà un petit bout de temps mais je ne sais toujours pas ce qu'elle contient. A force de courir à gauche et à droite, je ne m'étais jamais posée au calme pour y réfléchir. J'avais développé un automatisme qui me poussait à le remettre dans mon sac à chaque fois qu'elle en sortait.

Son aspect extérieur prouve qu'il contient un objet de grande valeur. Les dorures finement ouvragées donnent un air royal au coffret. Que contient-il ? Un trésor ? Quelque chose à manger ?
Quand bien même ce serait de la nourriture, elle ne doit plus être comestible depuis longtemps...

Je désire tout de même l'ouvrir sans vraiment comprendre pourquoi. Une voix dans ma tête me murmure tout bas que mon salut y réside. Je le secoue pour tenter de deviner ce qu'il y a à l'intérieur. D'après les bruits et les chocs que je ressens contre les parois, l'objet en question est arrondi et léger. Si seulement je pouvais le voir...

Malheureusement pour moi, une serrure dorée indique qu'il me faut une clé pour l'ouvrir. C'est ce qui  m'a découragée à chaque fois que je ressortais ce coffret pour l'inspecter. Les gravures qui le décorent représentent des vagues et une espèce d'arbre étrange. Je secoue une nouvelle fois, sans trop réfléchir.
Fichu coffret en bois ! Pestais-je intérieurement.

Soudain, mes yeux s'agrandissent. J'éclate de rire.
En bois ! Il est en bois ! Ralala, quelle idiote je fais !
D'une main tremblante, j'attrape l'un de mes livres et j'en arrache quelques pages.
Désolée soufflais-je.
Je déteste abîmer ces sources de connaissance, mais là il en va de ma survie. Enfin je crois...

A l'aide d'une pierre à feu, j'embrase le papier et le dépose sur le haut de la boite mystérieuse. Les flammes se changent en braises après quelques minutes. Il va me falloir être patiente maintenant.

Je reste assise ainsi, contemplant la chaleur destructrice noircir le sommet du coffret. Même si tout ne brûle pas, la structure s'affaiblira grandement. A terme, je pourrais briser ce qu'il reste à la force du poing.

La fatigue me rattrape d'un seul coup. Mon esprit commence à s'embrumer. Je lutte pour ne pas sombrer mais le sommeil me gagne malgré tout. Je finis par m'endormir contre mon précieux trésor, le cœur lourd d'espoir.


Dernière édition par Allyta le Jeu 23 Juin 2016 - 14:38, édité 3 fois
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Lorsque j'ouvre les yeux, le ciel est orangé. En levant la tête, j'aperçois le soleil qui se couche à l'horizon. Les nuages semblent s'embraser avec leurs teintes rougeâtre.
Feu ! Dis-je en me relevant brusquement.
Je perds aussitôt l'équilibre et retombe lourdement sur le banc.

J'attends que ma tête cesse de tourner avant de me relever. Les vagues me bercent comme si elles cherchaient à m'apaiser. C'est agréable...
Je remarque que le tissu de mes vêtements est humide. Il a dû pleuvoir durant mon sommeil. Je suis si épuisée que je ne l'ai pas sentis...

Calmée, je me redresse finalement et cherche des yeux le coffret. Il m'attend bien sagement sur le sol de l'embarcation. Délicatement, je le ramasse et constate que les braises se sont éteintes. Evidemment, la pluie n'allait pas le contourner pour laisser le feu faire son oeuvre...
En tapotant du bout des doigts la paroi affaiblie, je constate qu'elle est devenue très fine.
J'applique la paume de ma main sur le couvercle afin de faire céder ce qu'il en reste. Un léger craquement se fait entendre tandis qu'une fissure apparaît pile au centre.

Après que j'ai augmenté la pression, d'autres crevasses se forment et filent le long du bois dans toutes les directions.
Mes doigts finissent par passer de l'autre côté. Ils frôlent une surface froide et lisse. L'objet est bien bombé, constatais-je.  

Après ce premier examen, je ramène ma main vers moi avec une partie du couvercle.
Enfin, cette foutue boite est ouverte !
Je me rince rapidement les doigts dans l'eau pour en enlever les traces noirâtres causées par la combustion.
A peine ai-je retrouvé la blancheur naturelle de ma peau que je me jette, tel un rapace, sur la pauvre carcasse. J'attrape avidement son contenu qui n'est d'autre qu'un fruit à l'allure étrange.
Il a une forme légèrement conique. Sa peau violette couverte de spirales noires lui donne un air de champignon toxique.
Enfin, toxique ou pas, je n'ai rien d'autre à manger. Je me demande tout de même s'il est encore comestible...

Après l'avoir longuement observé sous toutes les coutures, je glisse une dernière fois mes doigts le long de mon trésor avant de le porter à mes lèvres. J'inspire un coup pour me donner du courage et j'enfonce mes dents dans la chair juteuse.

Mon visage se ferme et mes yeux se plissent de dégoût.
Quelle horreur ! J'étais sure qu'il ne pouvait pas être comestible. Même sa couleur présidait la mort.

Mon éducation eut raison de mon envie de tout recracher.
Après avoir longuement mâché le morceau que j'ai précédemment arraché du fruit, je lève la tête et j'avale avec difficulté.
Pouah ! Infect !
J'hésite à me rincer la bouche avec de l'eau de mer, persuadée que le goût ne peut être que meilleur.  
Impossible de fuir, c'est dans ma bouche.
Énervée et dégoûtée, je jette le coffret et le fruit à l'eau d'un revers de la main.

Tu parles d'un trésor !
Hurlais-je vers le ciel sombre. Tant pis si je meurs de faim !

Je m'allonge sur le dos et je tente de me calmer en comptant les étoiles. Encore une journée de passée et toujours pas d’île en vue. Serais-ce ma fin ?


Dernière édition par Allyta le Jeu 23 Juin 2016 - 14:49, édité 2 fois
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Le lendemain matin

Un rayon de soleil bien décidé à me réveiller me nargue en me chatouillant le visage. Une irrémédiable envie d'éternuer me prend mais je me retiens afin de ne pas bouger. Mon corps engourdi n'a pas envie de changer de position, sachant qu'elle ne sera plus aussi confortable qu'actuellement.
Une légère brise fait voleter les mèches les moins longues de ma chevelure. Décidément, tous les éléments ont décidés de m'énerver aujourd’hui...

Soudain je réalise que l'un d'eux me laisse étrangement tranquille.
J'ai beau me concentrer, je ne ressens ni les ballottements, ni la houle marine qui jouent avec moi depuis plusieurs jours.
Je me relève doucement tout en ouvrant un œil. Le vicieux citron dans le ciel me le referme immédiatement. Est-ce que je dois me considérer comme folle quand je commence à insulter une immense boule de feu ?

Laissons cette question aux intellectuels, moi je suis une fille d'action !
Après un temps d'adaptation, je parviens à garder les deux yeux grands ouverts.
Passé cet exploit personnel, je me rends enfin compte de ma situation.
A ma gauche, toujours cette étendue d'eau infinie qui semble me défier de toute sa surface.
A ma droite, à moins d'une dizaine de mètres, une paroi rocheuse qui monte plus haut que je ne peux le dire.
En baissant le regard, je me rends compte que ma petite barque est encadrée par deux rochers.

J'ai l'air bien moi, coincée dans des récifs, au pied d'une falaise.
Vu la taille du bloc, il doit y avoir une grande surface derrière, assez grande pour être une île !
Je suis sauvée !

Un rire nerveux s'échappe tandis que je contemple mon salut.
Mes yeux détaillent tout ce qui leur tombe sous le regard, à la recherche d'un trou, d'une cavité,... un endroit où poser le pied.
Soudain, une petite crique apparaît derrière un rocher. Sans attendre, je me baisse pour refaire mon sac. J'y range également ma cape, devenue inutile avec la chaleur du jour.
D'un pied hésitant, je grimpe sur l'un des cailloux qui me bloquent le passage et j'avise un autre roc.
Avec la grâce d'une mouette bigleuse, je me lance vers le petit bout gris et je tente de conserver mon équilibre en battant des bras lors de ma réception.
Cheminant de rocher en rocher, je m'approche de la crique.

Lentement mais surement dis-je pour m'encourager.

Arrivée sur le dernier plot, je me retrouve coincée. Une petite étendue d'eau me sépare encore de la plage de galets cachée.
Je ne vais pas renoncer pour si peu.
En me tenant à la paroi, je lance mon sac dans les airs. Il atterrit lourdement sur les petits cailloux, bien au sec.

Soulagée, je respire un grand coup et me jette à l'eau.
Je m’apprête à exécuter les mouvements de nage basiques lorsqu'un sentiment de danger me saute à la gorge. Je tente de rester à la surface mais c'est comme si j'avais des boulets au pieds. Je suis attirée vers le fond. Je coule inexorablement.
Affolée, je ne parviens même pas à me débattre dans les flots tumultueux. Je sens toutes mes forces disparaître sans raison.

Après s'être écrasées sur les rochers, les vagues reviennent en sens inverse et percutent leurs successeurs. Ballottée par ces forces qui s'opposent, je finis par m'écraser contre une paroi rugueuse qui borne la crique.
Avec la force du choc, je ne parviens pas à m'y agripper et je me fais de nouveau entraîner vers le large.
La peur m'envahit. Je ne veux pas mourir. Mon corps ne bouge plus. Aucun de mes muscles de répond. Je commence à perdre conscience. Impossible de respirer... J'étouffe...

Alors que mon corps s'enfonce dans le bleu de l'océan, quelque chose me heurte sans crier gare.
Je perçois vaguement qu'une force me tire vers le haut par le col.
La peau de ma nuque m'informe que la chose en question est une main. Quelqu'un me ramène à la surface ?
Ma vision est toujours floue. Une vague silhouette humaine m'apparaît. On me sauve ?

Privée d'air, je finis par tomber dans l'inconscience. Vais-je vivre ou mourir ?

Lorsque je rouvre les yeux, je suis à l'air libre. En tournant la tête, je me retrouve nez à nez avec mon sac.
On m'a ramenée sur la plage ?
Mon souffle résonne dans la grotte tandis que mon cerveau se remet à fonctionner.

J'ai beau chercher, je ne vois personne. Aucune trace de mon sauveur.
Je suis toute seule, allongée sur les galets. Le bruit des vagues s'écrasant sur les rochers résonne dans toute la crique.
Je ne comprends vraiment pas ce qu'il vient de se passer.

Merde... C'était quoi ça ?
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