Voilà plusieurs jours que j’étais sur un bateau en direction de Kage Berg. À peine étais-je arrivé dans les locaux du Cipher Pol qu’on me donna ma première mission. J’étais pas mal surpris et un peu déçu de ne pas pouvoir me poser un peu pour prendre mes marques, mais le voyage que j’avais passé avec les agents qui étaient venus me chercher à Logue Town m’avait fait comprendre qu’il valait mieux que je me donne à fond pour prouver que je n’étais pas qu’un simple mec pistonné. Du coup, je n’avais rien dit quant à l’ordre de mission. En même temps, je doute qu’il eut été judicieux de contredire mon supérieur alors que je venais à peine d’arriver.
Cette mission était assez simple : deux semaines auparavant, sur une île de West Blue nommée Kage Berg, se trouvait des révolutionnaires prisonniers de la marine. Malheureusement, ils furent secourus par un jeune épéiste appelé Ragnar selon les rapports. Mon travail consistait à me rendre à Kage Berg et trouver des indices pour découvrir où les révolutionnaires s’étaient enfuis. Je prenais les dossiers concernant l’affaire et levait les voiles en direction de l’île.
Sur le navire, j’avais lu et relu les rapports afin de bien cerner l’affaire que l’on m’avait confiée, mais il n’y avait pas tant de détails que ça et j’en avais vite fait le tour. Ce qui restait notable dans cette histoire, c’est que la marine avait été totalement dépassée par cet homme, Ragnar. J’avais déjà une idée de ce que j’allais faire en arrivant. Premièrement, me rendre à la base de la marine pour interroger le lieutenant censé superviser le transfert des révolutionnaires. Secondement, me rendre sur les lieux où s’était déroulé le combat pour y chercher des indices. Troisièmement, interroger les habitants pour essayer d’obtenir des informations sur la potentielle destination de fuite.
J'étais très enthousiaste de commencer, sauf que voilà, le voyage était plutôt long et je n'avais pas mis bien longtemps pour planifier ce que j'allais faire sur l'île. J'avais bien un livre, mais mon ennui était si fort que je l'avais fini en à peine une journée. Quand cela arriva, il fallait que j'occupe encore au moins trois jours de route. Ne trouvant aucun partenaire d'entraînement satisfaisant parmi l'équipage du navire de transport de l'organisation, je dus donc me contenter de regarder l'océan et de patienter. Voir la terre ferme fut un immense soulagement pour moi.
Nous avions accosté dans un petit port pittoresque. Les maisons à colombages se ressemblaient toutes et les rues étaient animées par le marché matinal. Je remarquai que les habitants me jetaient quelques regards, sûrement à cause de mes habits. C'est sûr que j'étais mille fois mieux vêtu que ces simples pécheurs et éleveurs de mouton. Enfin bref...
Je me dirigeai d'un pas vif vers la caserne où se trouvait la garnison de l'île. C'était un assez grand bâtiment où une centaine de soldats s’entraînaient dans la cour à mon arrivé. Un caporal me remarqua et me demanda de m'identifier. Je me présentais alors et lui fis comprendre que je voulais voir le lieutenant présent durant l'attaque pour lui poser deux où trois questions. Passé la surprise et, une fois s'être inutilement excusé au cas où il aurait été rude envers moi, il me guida jusqu'à la chambre où se trouvait le lieutenant. Une fois arrivés, il nous laissa seul à seul.
Le lieutenant Armando Castellani était un homme proche de la trentaine, plus grand que moi et avec une musculature plus développée. Il était assis dans son lit, des bandages recouvraient son corps au niveau de son torse et il regardait par la fenêtre d'un air troublé. Il savait que j'étais là, mais ne tournai pas la tête pour me faire face, comme s'il avait peur de quelque chose. Dans un sens, c'était plutôt normal de sa part. Il avait échoué à transférer les prisonniers et son grade allait en prendre. La venue d'un membre du Cipher Pol pour l'interroger n'avait pas du le rassurer. Voyant qu'il n'allait pas entamer la conversation, je m'élançais :
- Bonjour, lieutenant. Je suis Adal Erick Eder, du Cipher Pol 8. Dans le cadre d'une enquête, j'aurais besoin de vous poser quelques questions.
Il resta silencieux, fuyant le plus possible mon regard. Je poursuivis donc :
- Tout d'abord, j'aimerai plus de détail sur votre mission initial. Qui étaient ces révolutionnaires et pourquoi les transférer via cette île ?
Je m'assis dans un coin de la salle et attendis patiemment qu'il me réponde, sortant mon carnet pour prendre ses réponses en note. Je l'observai attentivement. Il cherchait ses mots pour ne plus commettre de bavure et ne rien dire qui aurait pu se retourner contre lui. Je ne voulais pas le presser, pas tout de suite. Bien que je me fusse rendu compte que l'organisation à laquelle j'appartenais avait des méthodes... peu conventionnelles, dirons-nous simplement, je préférai utiliser la méthode douce pour le moment. Après tout, ce n'était pas mon ennemi et il n'avait aucune raison de me mentir. Il prononça finalement :
- Nous les avions capturés sur une île voisine et nous nous dirigions vers G-3. Nous voulions faire escale sur Kage Berg pour plus de discrétion puisque nous supposions que les révolutionnaires attendaient le bon moment pour nous tomber dessus en mer. Il faut croire que l'on n'a pas été assez prudent.
- Ensuite, pouvez-vous confirmer l'identité de la personne qui vous a agressé ?
- J'ai cru comprendre qu'il s'appelait Ragnar, alors j'ai transmis son signalement à...
- Vous m'avez mal compris, fis-je d'un ton sec. Pouvez confirmer que c'était son vrai nom ?
- No... Non, avoua-t-il. Mais quelle différence cela fait ?
- Eh bien... si ce n'est pas son vrai nom, alors il n'aura aucun problème à se faire appeler autrement sur une autre île. De plus, cela veut dire qu'on ne peut pas le retrouver dans des archives de naissances, donc savoir d'où il vient et lancer une enquête plus poussée. Donc oui, son identité est importante. Mais passons. Dans le rapport, il est dit qu'il était vraisemblablement accompagné d'au moins un acolyte. Que pouvez-vous me dire sur lui.
- De ce que m'ont rapporté mes hommes, il est plus vieux que le dénommé Ragnar. Il semblait être borgne et était très bien habillé, un peu comme vous.
- Mais vous n'avez pas fait de signalement pour lui donner une prime ?
Son silence suffit à me donner une réponse. Je n'attendis même pas qu'il tente de se justifier et continuai :
- J'aimerais que vous me fournissiez deux choses : premièrement, la liste des prisonniers et, secondement, la liste de leurs effets personnels confisqués. M'autorisez-vous à y jeter un œil ?
- Évidemment. Vous avez le champ libre pour résoudre cette affaire après tout. Léo, cria-t-il.
Un jeune soldat à qui je n'aurai pas donné plus de dix-huit ans entra et se mit au garde-à-vous. Après que son supérieur lui donné l'ordre de repos, celui-ci lui ordonna de me donner ce dont j'avais besoin. Il m'invita à le suivre vers les bâtiments administratifs. Après quelques petites et courtes formalités, j'avais ce que je voulais en ma possession. J'y jetai un coup d'œil rapide pour voir de quoi il en retournait et congédiait Léo. Au même moment, une idée me traversa l'esprit et je lui demandai :
- Préviens ton lieutenant que j'irai voir les effets personnels des prisonniers demain dans l'après-midi. Et essaie d'être discret. Je ne tiens pas à ce que toute la base soit au courant de mes agissements.
J'avais donc terminé la première tâche que je m'étais confié. Je décidai donc de sortir de la base pour me diriger vers le lieu de l'agression, afin de voir s'il n'y avait rien à en tirer.
Cette mission était assez simple : deux semaines auparavant, sur une île de West Blue nommée Kage Berg, se trouvait des révolutionnaires prisonniers de la marine. Malheureusement, ils furent secourus par un jeune épéiste appelé Ragnar selon les rapports. Mon travail consistait à me rendre à Kage Berg et trouver des indices pour découvrir où les révolutionnaires s’étaient enfuis. Je prenais les dossiers concernant l’affaire et levait les voiles en direction de l’île.
Sur le navire, j’avais lu et relu les rapports afin de bien cerner l’affaire que l’on m’avait confiée, mais il n’y avait pas tant de détails que ça et j’en avais vite fait le tour. Ce qui restait notable dans cette histoire, c’est que la marine avait été totalement dépassée par cet homme, Ragnar. J’avais déjà une idée de ce que j’allais faire en arrivant. Premièrement, me rendre à la base de la marine pour interroger le lieutenant censé superviser le transfert des révolutionnaires. Secondement, me rendre sur les lieux où s’était déroulé le combat pour y chercher des indices. Troisièmement, interroger les habitants pour essayer d’obtenir des informations sur la potentielle destination de fuite.
J'étais très enthousiaste de commencer, sauf que voilà, le voyage était plutôt long et je n'avais pas mis bien longtemps pour planifier ce que j'allais faire sur l'île. J'avais bien un livre, mais mon ennui était si fort que je l'avais fini en à peine une journée. Quand cela arriva, il fallait que j'occupe encore au moins trois jours de route. Ne trouvant aucun partenaire d'entraînement satisfaisant parmi l'équipage du navire de transport de l'organisation, je dus donc me contenter de regarder l'océan et de patienter. Voir la terre ferme fut un immense soulagement pour moi.
Nous avions accosté dans un petit port pittoresque. Les maisons à colombages se ressemblaient toutes et les rues étaient animées par le marché matinal. Je remarquai que les habitants me jetaient quelques regards, sûrement à cause de mes habits. C'est sûr que j'étais mille fois mieux vêtu que ces simples pécheurs et éleveurs de mouton. Enfin bref...
Je me dirigeai d'un pas vif vers la caserne où se trouvait la garnison de l'île. C'était un assez grand bâtiment où une centaine de soldats s’entraînaient dans la cour à mon arrivé. Un caporal me remarqua et me demanda de m'identifier. Je me présentais alors et lui fis comprendre que je voulais voir le lieutenant présent durant l'attaque pour lui poser deux où trois questions. Passé la surprise et, une fois s'être inutilement excusé au cas où il aurait été rude envers moi, il me guida jusqu'à la chambre où se trouvait le lieutenant. Une fois arrivés, il nous laissa seul à seul.
Le lieutenant Armando Castellani était un homme proche de la trentaine, plus grand que moi et avec une musculature plus développée. Il était assis dans son lit, des bandages recouvraient son corps au niveau de son torse et il regardait par la fenêtre d'un air troublé. Il savait que j'étais là, mais ne tournai pas la tête pour me faire face, comme s'il avait peur de quelque chose. Dans un sens, c'était plutôt normal de sa part. Il avait échoué à transférer les prisonniers et son grade allait en prendre. La venue d'un membre du Cipher Pol pour l'interroger n'avait pas du le rassurer. Voyant qu'il n'allait pas entamer la conversation, je m'élançais :
- Bonjour, lieutenant. Je suis Adal Erick Eder, du Cipher Pol 8. Dans le cadre d'une enquête, j'aurais besoin de vous poser quelques questions.
Il resta silencieux, fuyant le plus possible mon regard. Je poursuivis donc :
- Tout d'abord, j'aimerai plus de détail sur votre mission initial. Qui étaient ces révolutionnaires et pourquoi les transférer via cette île ?
Je m'assis dans un coin de la salle et attendis patiemment qu'il me réponde, sortant mon carnet pour prendre ses réponses en note. Je l'observai attentivement. Il cherchait ses mots pour ne plus commettre de bavure et ne rien dire qui aurait pu se retourner contre lui. Je ne voulais pas le presser, pas tout de suite. Bien que je me fusse rendu compte que l'organisation à laquelle j'appartenais avait des méthodes... peu conventionnelles, dirons-nous simplement, je préférai utiliser la méthode douce pour le moment. Après tout, ce n'était pas mon ennemi et il n'avait aucune raison de me mentir. Il prononça finalement :
- Nous les avions capturés sur une île voisine et nous nous dirigions vers G-3. Nous voulions faire escale sur Kage Berg pour plus de discrétion puisque nous supposions que les révolutionnaires attendaient le bon moment pour nous tomber dessus en mer. Il faut croire que l'on n'a pas été assez prudent.
- Ensuite, pouvez-vous confirmer l'identité de la personne qui vous a agressé ?
- J'ai cru comprendre qu'il s'appelait Ragnar, alors j'ai transmis son signalement à...
- Vous m'avez mal compris, fis-je d'un ton sec. Pouvez confirmer que c'était son vrai nom ?
- No... Non, avoua-t-il. Mais quelle différence cela fait ?
- Eh bien... si ce n'est pas son vrai nom, alors il n'aura aucun problème à se faire appeler autrement sur une autre île. De plus, cela veut dire qu'on ne peut pas le retrouver dans des archives de naissances, donc savoir d'où il vient et lancer une enquête plus poussée. Donc oui, son identité est importante. Mais passons. Dans le rapport, il est dit qu'il était vraisemblablement accompagné d'au moins un acolyte. Que pouvez-vous me dire sur lui.
- De ce que m'ont rapporté mes hommes, il est plus vieux que le dénommé Ragnar. Il semblait être borgne et était très bien habillé, un peu comme vous.
- Mais vous n'avez pas fait de signalement pour lui donner une prime ?
Son silence suffit à me donner une réponse. Je n'attendis même pas qu'il tente de se justifier et continuai :
- J'aimerais que vous me fournissiez deux choses : premièrement, la liste des prisonniers et, secondement, la liste de leurs effets personnels confisqués. M'autorisez-vous à y jeter un œil ?
- Évidemment. Vous avez le champ libre pour résoudre cette affaire après tout. Léo, cria-t-il.
Un jeune soldat à qui je n'aurai pas donné plus de dix-huit ans entra et se mit au garde-à-vous. Après que son supérieur lui donné l'ordre de repos, celui-ci lui ordonna de me donner ce dont j'avais besoin. Il m'invita à le suivre vers les bâtiments administratifs. Après quelques petites et courtes formalités, j'avais ce que je voulais en ma possession. J'y jetai un coup d'œil rapide pour voir de quoi il en retournait et congédiait Léo. Au même moment, une idée me traversa l'esprit et je lui demandai :
- Préviens ton lieutenant que j'irai voir les effets personnels des prisonniers demain dans l'après-midi. Et essaie d'être discret. Je ne tiens pas à ce que toute la base soit au courant de mes agissements.
J'avais donc terminé la première tâche que je m'étais confié. Je décidai donc de sortir de la base pour me diriger vers le lieu de l'agression, afin de voir s'il n'y avait rien à en tirer.