Le vent souffle dans ma chevelure de braise.
Accoudée au garde fou du Repli du Dragon, je scrute l'horizon. Il n'y a que la mer à perte de vue. La mer et le ciel. Pas un nuage n'ose venir troubler ce calme rythmé par le bruit du navire glissant sur la houle de Grand Line. Quelques fois, de la bruine vient parsemer mon visage apportant une touche de fraicheur à l'environnement cuisant que nous offre le soleil et interrompant le cour de mes pensées.
Je viens juste de tout abandonner derrière moi sur un coup de tête, un coup du sort. Tous ces problèmes, ces souffrances, je les ai laissé derrière dans l'espoir de trouver sur mon chemin une solution, un pansement qui saura guérir tout les maux que j'ai semé. Non je ne les oublie pas. Non je ne fuis pas. Je reviendrai bientôt et je ferai ce qui dois être fait.
Car pour l'heure, ce qui doit être fait est de rejoindre celle qui mérite tout mon amour et mon soutient. Celle qui m'a élevée, qui m'a regardée grandir, qui m'a soutenue et qui a toujours crue en moi. Celle que j'ai laissée derrière moi pour mes besoins de connaitre mon identité. Et bien que ces besoins ont finalement été assouvi, jamais je n'ai pensé à revenir sur mes pas.
Indigne. Je suis indigne d'elle.
Je ne suis même pas sûre qu'elle acceptera de me voir. Peut être que ce voyage est vain. Mais s'il existe une possibilité pour qu'elle veuille encore de moi, pour qu'elle ait besoin de moi, alors je me dois de ne pas la décevoir plus longtemps.
WOUUUAAAAAAAH !
Je sursaute presque en entendant le crie d'exaltation des trois pirates qui sont sur le pont avec moi. Pendant quelques minutes, j'ai réussi à complètement oublié leur présence. Ici uniquement pour me conduire là où je le désire. Triés sur le volet par mon Majordome, ils sont discrets et efficaces. D'où le fait que je les oublie souvent.
Mais là, le spectacle qui se déroule sous nos yeux à de quoi mériter leur exclamation. A quelques centaines de mètre devant nous, un groupe de dauphin s'amuse à faire de sublime bond. Ce spectacle, bien qu'assez commun pour tout marin qui se respecte, n'en reste pas moins une source d'éblouissement. Et d'autant plus sur Grand Line où les dauphins sont si grand que notre petit Sloop ne doit pas être plus gros que leur nageoire.
Mais bien qu'émouvant, cet événement apporte son lot de conséquence pour notre navigation. En quelques secondes, le capitaine d'équipage donne les ordres pour que le Repli du Dragon ne se retrouve pas la tête en bas dans la mer. Je les regarde faire du coin de l'œil en restant solidement cramponné au garde fou. N'ayant pas spécialement envie de faire le reste du chemin en volant seule, je me prépare à leur donner un coup de main si jamais ils se retrouvaient en réelle difficulté.
Mais l'épreuve se passe sans accrocs jusqu'à ce que nous puissions regarder les dauphins s'éloigner dans le lointain. En les regardant, je me dis que deux ans plus tôt, j'aurai sans doute tenté d'aller nager avec eux. Mais maintenant cela m'est impossible.
Et si Léo avait été là... Aurait-il sauté ?
Je ne sais pas. Sans doute. S'il a réussit à survivre à Reyson et mes assauts, c'est qu'il doit être suffisamment fort pour aller nager avec des dauphins géants. Car lui est toujours capable de réaliser nos rêves. Alors que moi...
Je les ai simplement abandonné. Tout comme j'ai abandonné l'idée qu'il revienne un jour.
Quel merdier.
Et me voilà une fois de plus plongée dans mes sombres pensées. Tournant en boucle le problème sans même voir l'ombre d'une solution. Au final, peut être que c'est Red qui a raison. L'un des deux devraient mourir.
L'un des deux devraient être mort, et pourtant il respire encore.
Comme un autre. Un autre perdu au milieu du Nouveau Monde. Un autre qui en a absolument rien à foutre de sa fille au final. Je crois que si je ne devais en tuer qu'un, je le tuerai lui. J'ai osé croire en lui, IL m'a faite croire en lui, en dépit même de mon autre père. Et au final, celui qui devait vivre est mort et celui qui devait mourir est vivant. Cruelle injustice. Qu'est ce qui m'a pris le jour où j'ai décidé de le libérer de son trou à rat à Impel. J'aurai dû l'y laisser crever plutôt que de le libérer, j'aurai eu beaucoup moins de problème.
Et je ne serai sans doute pas Reine.
Heum heum.
Un des marins est debout à côté de moi, attendant depuis je ne sais combien de temps que je le remarque... Je l'ai dit, ils sont trop discrets ! A moins que ce soit moi qui soit trop distraite...
Oui ?
Reine Izya, nous avons un navire en vue.
Un navire hein ? Peut être un vaisseau Marine... Je ne me sens pas vraiment d'humeur à me battre. Je n'ai pas le moral...
Mais j'ai fait une promesse à Alfred, et je suppose qu'il ne sera pas satisfait s'il n'entend pas parler de moi dans les journaux durant mon absence...
Hm...
Vous voulez le voir peut être ?
Je souffle. A tous les coups, Alfred leur à dit de s'assurer que je ne broie pas que du noir... Parfois, j'aimerai quand même que ce Majordome ne se mêle pas systématiquement de ma vie.
S'il le faut... Allez, mène moi au capitaine.
Lentement, trainant presque le pas, je suis le matelot jusqu'au capitaine Gong. Regardant à dix heure dans sa longue vu, j'arrive à son côté.
Alors, quel pavillon ?
Il décolle son œil de la longue vue et me tend l'outils que je porte à mon tour à mon œil.
Blanc avec une sorte de pégase et un sablier. Sans aucun doute un navire de la Translinéenne Madame. me dit-il fièrement, sachant pertinemment l'offre du Capitaine Red sur le sujet.
Forcément...
Je soupire une fois de plus après avoir clairement aperçu l'étendard de la compagnie de transport maritime. La joie illumine le capitaine qui me fixe tout en restant silencieux. Et autour de nous, les matelots chuchotent, tout excités qu'ils sont.
Forcément hein. Avec la récompense promise de Red et les gains qu'offre un pareil navire, n'importe pirate ayant envie de s'en mettre plein les poches serait aux aguets. Et d'autant plus en sachant qu'à leur bord il y a quelqu'un de suffisamment connu et fort pour se faire le bateau sans trop de soucis.
Lentement, je tourne la tête et les observe un a un. Sur ce passage, ils se taisent net, imitant en tout point leur capitaine. Ils ont l'air tellement enthousiastes...
Et bien... A l'abordage capitaine...
Bien que ma voix soit plus que résigner, un crie de joie s'élève de la dizaine d'homme qui compose cet équipage restreint mais dévoué. Et tout sourire, le capitaine aboie déjà les ordres pour se mettre à la poursuite de ce vaisseau surement remplie de pauvre civil innocent qui n'ont rien demandé à personne, sauf à la Translinéenne bien sûr.
Mais quand Red veut, Red obtient. Espérons que cette marque d'attention de ma part l'adoucisse dans le traitement qu'il donne à Reyson et Léo...
Accoudée au garde fou du Repli du Dragon, je scrute l'horizon. Il n'y a que la mer à perte de vue. La mer et le ciel. Pas un nuage n'ose venir troubler ce calme rythmé par le bruit du navire glissant sur la houle de Grand Line. Quelques fois, de la bruine vient parsemer mon visage apportant une touche de fraicheur à l'environnement cuisant que nous offre le soleil et interrompant le cour de mes pensées.
Je viens juste de tout abandonner derrière moi sur un coup de tête, un coup du sort. Tous ces problèmes, ces souffrances, je les ai laissé derrière dans l'espoir de trouver sur mon chemin une solution, un pansement qui saura guérir tout les maux que j'ai semé. Non je ne les oublie pas. Non je ne fuis pas. Je reviendrai bientôt et je ferai ce qui dois être fait.
Car pour l'heure, ce qui doit être fait est de rejoindre celle qui mérite tout mon amour et mon soutient. Celle qui m'a élevée, qui m'a regardée grandir, qui m'a soutenue et qui a toujours crue en moi. Celle que j'ai laissée derrière moi pour mes besoins de connaitre mon identité. Et bien que ces besoins ont finalement été assouvi, jamais je n'ai pensé à revenir sur mes pas.
Indigne. Je suis indigne d'elle.
Je ne suis même pas sûre qu'elle acceptera de me voir. Peut être que ce voyage est vain. Mais s'il existe une possibilité pour qu'elle veuille encore de moi, pour qu'elle ait besoin de moi, alors je me dois de ne pas la décevoir plus longtemps.
WOUUUAAAAAAAH !
Je sursaute presque en entendant le crie d'exaltation des trois pirates qui sont sur le pont avec moi. Pendant quelques minutes, j'ai réussi à complètement oublié leur présence. Ici uniquement pour me conduire là où je le désire. Triés sur le volet par mon Majordome, ils sont discrets et efficaces. D'où le fait que je les oublie souvent.
Mais là, le spectacle qui se déroule sous nos yeux à de quoi mériter leur exclamation. A quelques centaines de mètre devant nous, un groupe de dauphin s'amuse à faire de sublime bond. Ce spectacle, bien qu'assez commun pour tout marin qui se respecte, n'en reste pas moins une source d'éblouissement. Et d'autant plus sur Grand Line où les dauphins sont si grand que notre petit Sloop ne doit pas être plus gros que leur nageoire.
Mais bien qu'émouvant, cet événement apporte son lot de conséquence pour notre navigation. En quelques secondes, le capitaine d'équipage donne les ordres pour que le Repli du Dragon ne se retrouve pas la tête en bas dans la mer. Je les regarde faire du coin de l'œil en restant solidement cramponné au garde fou. N'ayant pas spécialement envie de faire le reste du chemin en volant seule, je me prépare à leur donner un coup de main si jamais ils se retrouvaient en réelle difficulté.
Mais l'épreuve se passe sans accrocs jusqu'à ce que nous puissions regarder les dauphins s'éloigner dans le lointain. En les regardant, je me dis que deux ans plus tôt, j'aurai sans doute tenté d'aller nager avec eux. Mais maintenant cela m'est impossible.
Et si Léo avait été là... Aurait-il sauté ?
Je ne sais pas. Sans doute. S'il a réussit à survivre à Reyson et mes assauts, c'est qu'il doit être suffisamment fort pour aller nager avec des dauphins géants. Car lui est toujours capable de réaliser nos rêves. Alors que moi...
Je les ai simplement abandonné. Tout comme j'ai abandonné l'idée qu'il revienne un jour.
Quel merdier.
Et me voilà une fois de plus plongée dans mes sombres pensées. Tournant en boucle le problème sans même voir l'ombre d'une solution. Au final, peut être que c'est Red qui a raison. L'un des deux devraient mourir.
L'un des deux devraient être mort, et pourtant il respire encore.
Comme un autre. Un autre perdu au milieu du Nouveau Monde. Un autre qui en a absolument rien à foutre de sa fille au final. Je crois que si je ne devais en tuer qu'un, je le tuerai lui. J'ai osé croire en lui, IL m'a faite croire en lui, en dépit même de mon autre père. Et au final, celui qui devait vivre est mort et celui qui devait mourir est vivant. Cruelle injustice. Qu'est ce qui m'a pris le jour où j'ai décidé de le libérer de son trou à rat à Impel. J'aurai dû l'y laisser crever plutôt que de le libérer, j'aurai eu beaucoup moins de problème.
Et je ne serai sans doute pas Reine.
Heum heum.
Un des marins est debout à côté de moi, attendant depuis je ne sais combien de temps que je le remarque... Je l'ai dit, ils sont trop discrets ! A moins que ce soit moi qui soit trop distraite...
Oui ?
Reine Izya, nous avons un navire en vue.
Un navire hein ? Peut être un vaisseau Marine... Je ne me sens pas vraiment d'humeur à me battre. Je n'ai pas le moral...
Mais j'ai fait une promesse à Alfred, et je suppose qu'il ne sera pas satisfait s'il n'entend pas parler de moi dans les journaux durant mon absence...
Hm...
Vous voulez le voir peut être ?
Je souffle. A tous les coups, Alfred leur à dit de s'assurer que je ne broie pas que du noir... Parfois, j'aimerai quand même que ce Majordome ne se mêle pas systématiquement de ma vie.
S'il le faut... Allez, mène moi au capitaine.
Lentement, trainant presque le pas, je suis le matelot jusqu'au capitaine Gong. Regardant à dix heure dans sa longue vu, j'arrive à son côté.
Alors, quel pavillon ?
Il décolle son œil de la longue vue et me tend l'outils que je porte à mon tour à mon œil.
Blanc avec une sorte de pégase et un sablier. Sans aucun doute un navire de la Translinéenne Madame. me dit-il fièrement, sachant pertinemment l'offre du Capitaine Red sur le sujet.
Forcément...
Je soupire une fois de plus après avoir clairement aperçu l'étendard de la compagnie de transport maritime. La joie illumine le capitaine qui me fixe tout en restant silencieux. Et autour de nous, les matelots chuchotent, tout excités qu'ils sont.
Forcément hein. Avec la récompense promise de Red et les gains qu'offre un pareil navire, n'importe pirate ayant envie de s'en mettre plein les poches serait aux aguets. Et d'autant plus en sachant qu'à leur bord il y a quelqu'un de suffisamment connu et fort pour se faire le bateau sans trop de soucis.
Lentement, je tourne la tête et les observe un a un. Sur ce passage, ils se taisent net, imitant en tout point leur capitaine. Ils ont l'air tellement enthousiastes...
Et bien... A l'abordage capitaine...
Bien que ma voix soit plus que résigner, un crie de joie s'élève de la dizaine d'homme qui compose cet équipage restreint mais dévoué. Et tout sourire, le capitaine aboie déjà les ordres pour se mettre à la poursuite de ce vaisseau surement remplie de pauvre civil innocent qui n'ont rien demandé à personne, sauf à la Translinéenne bien sûr.
Mais quand Red veut, Red obtient. Espérons que cette marque d'attention de ma part l'adoucisse dans le traitement qu'il donne à Reyson et Léo...