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Under the RED flag I sail

Le vent souffle dans ma chevelure de braise.

Accoudée au garde fou du Repli du Dragon, je scrute l'horizon. Il n'y a que la mer à perte de vue. La mer et le ciel. Pas un nuage n'ose venir troubler ce calme rythmé par le bruit du navire glissant sur la houle de Grand Line. Quelques fois, de la bruine vient parsemer mon visage apportant une touche de fraicheur à l'environnement cuisant que nous offre le soleil et interrompant le cour de mes pensées.

Je viens juste de tout abandonner derrière moi sur un coup de tête, un coup du sort. Tous ces problèmes, ces souffrances, je les ai laissé derrière dans l'espoir de trouver sur mon chemin une solution, un pansement qui saura guérir tout les maux que j'ai semé. Non je ne les oublie pas. Non je ne fuis pas. Je reviendrai bientôt et je ferai ce qui dois être fait.
Car pour l'heure, ce qui doit être fait est de rejoindre celle qui mérite tout mon amour et mon soutient. Celle qui m'a élevée, qui m'a regardée grandir, qui m'a soutenue et qui a toujours crue en moi. Celle que j'ai laissée derrière moi pour mes besoins de connaitre mon identité. Et bien que ces besoins ont finalement été assouvi, jamais je n'ai pensé à revenir sur mes pas.

Indigne. Je suis indigne d'elle.

Je ne suis même pas sûre qu'elle acceptera de me voir. Peut être que ce voyage est vain. Mais s'il existe une possibilité pour qu'elle veuille encore de moi, pour qu'elle ait besoin de moi, alors je me dois de ne pas la décevoir plus longtemps.

WOUUUAAAAAAAH !

Je sursaute presque en entendant le crie d'exaltation des trois pirates qui sont sur le pont avec moi. Pendant quelques minutes, j'ai réussi à complètement oublié leur présence. Ici uniquement pour me conduire là où je le désire. Triés sur le volet par mon Majordome, ils sont discrets et efficaces. D'où le fait que je les oublie souvent.

Mais là, le spectacle qui se déroule sous nos yeux à de quoi mériter leur exclamation. A quelques centaines de mètre devant nous, un groupe de dauphin s'amuse à faire de sublime bond. Ce spectacle, bien qu'assez commun pour tout marin qui se respecte, n'en reste pas moins une source d'éblouissement. Et d'autant plus sur Grand Line où les dauphins sont si grand que notre petit Sloop ne doit pas être plus gros que leur nageoire.
Mais bien qu'émouvant, cet événement apporte son lot de conséquence pour notre navigation. En quelques secondes, le capitaine d'équipage donne les ordres pour que le Repli du Dragon ne se retrouve pas la tête en bas dans la mer. Je les regarde faire du coin de l'œil en restant solidement cramponné au garde fou. N'ayant pas spécialement envie de faire le reste du chemin en volant seule, je me prépare à leur donner un coup de main si jamais ils se retrouvaient en réelle difficulté.

Mais l'épreuve se passe sans accrocs jusqu'à ce que nous puissions regarder les dauphins s'éloigner dans le lointain. En les regardant, je me dis que deux ans plus tôt, j'aurai sans doute tenté d'aller nager avec eux. Mais maintenant cela m'est impossible.
Et si Léo avait été là... Aurait-il sauté ?
Je ne sais pas. Sans doute. S'il a réussit à survivre à Reyson et mes assauts, c'est qu'il doit être suffisamment fort pour aller nager avec des dauphins géants. Car lui est toujours capable de réaliser nos rêves. Alors que moi...

Je les ai simplement abandonné. Tout comme j'ai abandonné l'idée qu'il revienne un jour.
Quel merdier.

Et me voilà une fois de plus plongée dans mes sombres pensées. Tournant en boucle le problème sans même voir l'ombre d'une solution. Au final, peut être que c'est Red qui a raison. L'un des deux devraient mourir.
L'un des deux devraient être mort, et pourtant il respire encore.

Comme un autre. Un autre perdu au milieu du Nouveau Monde. Un autre qui en a absolument rien à foutre de sa fille au final. Je crois que si je ne devais en tuer qu'un, je le tuerai lui. J'ai osé croire en lui, IL m'a faite croire en lui, en dépit même de mon autre père. Et au final, celui qui devait vivre est mort et celui qui devait mourir est vivant. Cruelle injustice. Qu'est ce qui m'a pris le jour où j'ai décidé de le libérer de son trou à rat à Impel. J'aurai dû l'y laisser crever plutôt que de le libérer, j'aurai eu beaucoup moins de problème.
Et je ne serai sans doute pas Reine.

Heum heum.

Un des marins est debout à côté de moi, attendant depuis je ne sais combien de temps que je le remarque... Je l'ai dit, ils sont trop discrets ! A moins que ce soit moi qui soit trop distraite...

Oui ?
Reine Izya, nous avons un navire en vue.

Un navire hein ? Peut être un vaisseau Marine... Je ne me sens pas vraiment d'humeur à me battre. Je n'ai pas le moral...
Mais j'ai fait une promesse à Alfred, et je suppose qu'il ne sera pas satisfait s'il n'entend pas parler de moi dans les journaux durant mon absence...

Hm...
Vous voulez le voir peut être ?

Je souffle. A tous les coups, Alfred leur à dit de s'assurer que je ne broie pas que du noir... Parfois, j'aimerai quand même que ce Majordome ne se mêle pas systématiquement de ma vie.

S'il le faut... Allez, mène moi au capitaine.

Lentement, trainant presque le pas, je suis le matelot jusqu'au capitaine Gong. Regardant à dix heure dans sa longue vu, j'arrive à son côté.

Alors, quel pavillon ?

Il décolle son œil de la longue vue et me tend l'outils que je porte à mon tour à mon œil.

Blanc avec une sorte de pégase et un sablier. Sans aucun doute un navire de la Translinéenne Madame. me dit-il fièrement, sachant pertinemment l'offre du Capitaine Red sur le sujet.
Forcément...

Je soupire une fois de plus après avoir clairement aperçu l'étendard de la compagnie de transport maritime. La joie illumine le capitaine qui me fixe tout en restant silencieux. Et autour de nous, les matelots chuchotent, tout excités qu'ils sont.

Forcément hein. Avec la récompense promise de Red et les gains qu'offre un pareil navire, n'importe pirate ayant envie de s'en mettre plein les poches serait aux aguets. Et d'autant plus en sachant qu'à leur bord il y a quelqu'un de suffisamment connu et fort pour se faire le bateau sans trop de soucis.

Lentement, je tourne la tête et les observe un a un. Sur ce passage, ils se taisent net, imitant en tout point leur capitaine. Ils ont l'air tellement enthousiastes...

Et bien... A l'abordage capitaine...

Bien que ma voix soit plus que résigner, un crie de joie s'élève de la dizaine d'homme qui compose cet équipage restreint mais dévoué. Et tout sourire, le capitaine aboie déjà les ordres pour se mettre à la poursuite de ce vaisseau surement remplie de pauvre civil innocent qui n'ont rien demandé à personne, sauf à la Translinéenne bien sûr.

Mais quand Red veut, Red obtient. Espérons que cette marque d'attention de ma part l'adoucisse dans le traitement qu'il donne à Reyson et Léo...


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Tout ce petit monde s'agite, trop heureux de pouvoir piller sans prendre de risque. Moi, je m'accoude une fois de plus sur le garde fou, regrettant presque ma décision de leur avoir accordé ce petit plaisir de la traversé.

Bon sang, comment je vais m'y prendre moi ! J'vais quand même pas les couler purement et simplement !
Hm...
Cela dit, je pourrais. Comme ça, s'en serait terminé en moins de deux minutes et on en parlerait plus.

Le regardant grossir à mesure que l'on s'en rapproche, je dégaine l'Argument Décisif et commence a viser le navire.

Et soudain c'est le silence complet. Intriguée par ce changement d'atmosphère, je regarde autour de moi et constate que tous les membres du Repli du Dragon me regarde, les yeux tristes, implorant la pitié.
Maudits pirates en manquent d'action !

Non mais c'est bon, je vais pas le faire...

En chœur, ils soufflent de soulagement. Et moi, je retourne me plonger le regard dans la mer pour pas qu'ils remarquent mon agacement.

Reine Izya ? Dites, on trouve pas votre pavillon noir pour le hisser au mât...
Ah. Euh... Attend moi là.

Mon pavillon noir, hein... Oui, forcement, s'ils veulent faire peur jusqu'au bout... Je suppose qu'Alfred à du en glisser un dans ma valise.
Allant dans ma cabine, je fouille et trouve effectivement le drapeau qui me représente puis ressort pour le donner au matelot.

Tiens.

Le drapeau se hisse au dans le ciel. Cette fois, c'est bon, nous annonçons clairement nos intentions à ce navire.

Sauf qu'il faut croire que le trois mât devant prend peur en même temps que nous passons l'annonce et que d'un coup, de la fumer signifiant la mise en marche des moteurs à vapeurs s'élève au dessus de lui.
Et la distance que nous avions gagnée se perd très vite...

Et bien, faut croire que nous le rattraperons jamais maintenant... Quel dommage... Ce sera pour la prochaine fois hein !

Et une fois de plus, tout l'équipage me regarde avec des petits yeux de merlans frits. Non mais franchement, je vous jure...

C'est pas la peine de me regarder comme ça ! Il est plus rapide, j'y peux rien !
Mais !
S'il vous plait...
Pensez à votre promesse...

Oh les fourbes, je les hais. Okay. Ils veulent que je m'amuse ? Alors je vais m'amuser moi.

Sans rien dire, je me transforme en dragon et bondis dans les airs. Me plaçant juste derrière la grande voile, je crée une mini tornade que j'envoie directement dans la voilure. Sous ce micro déchaînement climatique, la voile se gonfle et le Sloop gagne en vitesse.

Et comme il est hors de question qu'on les loupe maintenant que je commence à faire des efforts pour les avoir, je fonce en volant à la poursuite de ce vaisseau.

Et tandis que la grosse masse rouge que je suis avance dangereusement vers lui, je commence déjà a entendre les cris de panique que je génère. Puis, c'est le tonnerre des canons qui résonne à mes oreilles en même temps que les boulets noirs me foncent dessus.

La première visée est toujours imprécise, alors je n'ai pas besoin de faire le moindre effort pour pouvoir tout esquiver. Mais la seconde arrive bien vite, et un boulet me fonce droit dessus. Serpentant dans le ciel sans nuage, je dévie légèrement ma trajectoire et arrive à attraper le boulet dans ma patte recouverte de Haki. Effectuant une pirouette pour me donner de l'impulsion, je renvoie ce boulet à l'envoyeur. Un canon est détruit sur le coup. Mais les autres gagnant en précision aussi, je change de méthode et prends ma forme hybride ailée.
Dégainant Narnak et Argument Décisif dans un même mouvement, j'envoie deux lames d'air simultanée sur la ligne de boulet qui me fonçait dessus. Tous tranchés net, ils dévient de leur trajectoire original et passent autour de moi. Quelques lames d'airs de plus et j'arrive finalement à hauteur du navire où je prends l'initiative de détruire minutieusement tous les canons du vaisseau et d'ennuager tous les canonniers.

Une fois cette menace neutralisée, je me dirige en haut du grand mât et arrache le pavillon de la Translinéenne en me l'enroule autour du cou comme une écharpe avant de venir me poser au milieu du pont.

Quelques civils innocents sont encore entrain de courir vers l'intérieur du trois mâts avec l'idée qu'ils seront plus en sécurité dehors que dedans. A l'inverse, un flot d'une trentaine types armés de fusils se déverse sur le pont et m'encercle.

Que viens-tu faire ici, fille Tahgel ?!

Un type se détache un peu du tas, juste un pas devant les autres. Son fusil vise ma terre et son doigt tremble tant son envie de tiré est forte. Sa voix, malgré une pointe de tremblement, est assez ferme pour que je comprenne que c'est ce type qui décide.

Je.

PAN

Sans réfléchir, j'utilise le Soru pour me jeter sur le fameux chef. J'attrape son fusil et le dirige vers le ciel.

PAN

Forcement, son doigt n'a pas tenu sous mon geste. Quant au premier coup de feu, c'est simplement l'œuvre d'un de ces hommes trop stresser pour tenir la position. Il a du prendre peur lorsque j'ai bougé mes lèvres, pas très malin... D'autant que, vu que j'ai esquivé, il vient de tirer dans l'épaule d'un de ces collègues qui gémit déjà sur le sol. Pauvre petit.

Mais maintenant, je suis à côté de leur chef désarmé, donc une erreur de ce genre ne devrait pas ce reproduire, hein ?

Je disais donc, je préfère qu'on m'appelle Izya. Reine Izya, même. Et pour répondre à ta question, le capitaine Red n'aime pas la Translinéenne et veut voir tous leur bateau couler par le fond. Je suis donc là pour lui faire plaisir.

Des gens agglutinés au fenêtre du bâtiment font les gros yeux en entendant mes mots à travers les vitres qu'ils ont entrouvert pour ne rien manqué du spectacle. Quant à ceux chargé de la défense du navire, beaucoup deviennent blême, quelques autres rouge.

Si vous êtes sage, il n'y aura pas d'autre blessé que lui là.

Je montre du doigt le type qui se roule par terre en marmonnant "J'ai mal, j'ai mal, je vais mourir !" tout en ce tenant l'épaule.

Et les types prêt du canon explosé... pas sur qu'il n'y ait pas eu de blessé là bas... Bref ! En gros, vous faites ce que je vous dit et tout ira bien, d'accord ?

Je regarde le chef avec un petit sourire pour le convaincre de ma bonne foi. Mais, les préjugés et la peur prennent souvent un peu trop le dessus sur la raison...

Tu mens, pirate ! A L'ATTAQUE !

De nouveaux coups de fusils résonnent, d'un soru, je sors du cercle et commence à piéger dans des nuages les premiers types qui me tombent sous la main sans même qu'ils ne me voient venir. Puis, les autres me retrouvent et se décident à abandonner leurs fusils qu'ils ont fini par juger inefficace pour me foncer dessus armés de sabre ou simplement de leurs poings. Tenant toujours le fusil du chef dans une de mes mains, je m'en sers pour dévier les assauts de mes attaquants tandis que mon autre main ennuage tout ce qu'elle touche. Jusqu'à finalement me retrouver complètement encerclée par un mur de nuage dans lequel les gens tentent de se débattre en vain. Ouvrant mes ailes, je décolle et me pose sur une des prisons que j'ai crée.

Voyez, j'ai encore fait de mal à personne alors que franchement, vous êtes vraiment pas ce que je peux qualifier de sage. Je vous laisse donc une dernière chance. Vous m'obéissez et tout le monde sera sauvé.

Je me pose sur le sol, juste devant le chef et lui tend ma main.

Deal ?

J'espère pour lui qu'il est raisonnable...


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Je sers pas la main des pirates. Mais soit. J'compte pas laisser crever mes hommes bêtement. Profite, le navire est à toi pour cette fois, mais soit sur qu'il n'en sera pas toujours ainsi...
Oui oui oui, tout à fait.

Cause toujours, tu m'intéresses... pas. Mais au moins, il a accepté, alors c'est partie pour la grande évacuation !

Bref ! Y'aurai moyen de faire une annonce officiel que tout le monde entende bien ?

Rageur, il me conduit jusqu'au post de navigation où un denden permet de s'exprimer à travers une cinquantaine d'autre dispersé dans tout le navire.

Ah, parfait.

Décrochant le gastéropode, je m'éclaircie la gorge avant de donner mes instructions à la totalité des passagers de ce vaisseau.

Mesdames et Messieurs, comme vous avez peut être pu le constater, Moi, La Reine céleste Izya à tendance pirate, ai pris possession de ce navire. Le but étant de le détruire. Cependant, je vous rassure tout de suite, je ne désire aucunement causer la mort de qui que ce soit. C'est donc dans ce but que je vous invite tous à vous diriger vers les canots de sauvetage.
Peuf, y'aura pas assez de place dans les canots. Si c'est ça votre idée, il y aura des blessés. Je savais qu'on ne pouvait pas pactiser avec une pirate !

Je regarde le chef des défenseurs presque exaspérée par son manque de confiance.

Ah, on me dit à l'oreille qu'il n'y aurait peut être pas assez de place pour tout le monde dans les canots... Et comme les vies comptent plus que les biens matériels, vous serez fort aimable de ne rien prendre du tout avec vous pour laisser de la place aux petits copains, d'accord ? ça implique aussi les gilets de sauvetage. Si vous voulez les prendre avec vous, vous n'avez qu'à les accrochés aux canots et les laisser flotter à côté.

Je jette un coup d’œil au chef et joue des sourcils pour lui faire remarquer que quoi qu'il en dise, je gère la situation à la perfection. Mais, n'ayant pas l'air convaincu, il met une main sous son nez et secoue la tête, pensant surement qu'il va droit à la catastrophe.

Bien évidement, il pense n'importe quoi, alors je l'ignore et reprends l'escargophone.

Et encore une dernière petite chose. Bien que la panique n'est pas lieu d'être vu qu'il n'y a aucune urgence, je ne suis pas trop du genre patiente et j'ai pas que ça a faire de ma journée. Donc ce serait bien de faire vite quand même au cas où je change d'avis sur l'importance de vos vies.

Raccrochant la bestiole, je me tourne une fois de plus vers le chef.

Voilà Monsieur Rabat-joie. Maintenant, à toi et tes hommes de faire en sorte que l'évacuation soit rapide et efficace. Je reviendrai te voir pour savoir où ça en est quand mon navire sera arrivé. En attendant, fait en sorte de couper les moteurs. Bref. A tout à l'heure.

Et je quitte tranquillement la salle des commandes pour m'envoler en haut du grand mât et m'asseoir sur la pointe de la poutre qui tient la grand voile que je coupe par la même occasion, la laissant bêtement pendouiller de l'autre côté du mât.


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Ah, vous voilà vous, ce n'est pas trop tôt !

Le Repli du Dragon vient d'arriver à porter de ma voix, sans attendre une seconde de plus, je me laisse tombé de mon perchoir où j'ai pu observer tout le bordel qui se déroulait sous mes pieds depuis mon annonce pour rejoindre l'équipage qui me sert.
D'un battement d'aile, je me plane jusqu'au milieu du pont et me pose entre mes compagnons. Nonchalamment, je déroule le drapeau blanc du tour de mon cou et le jette à leurs pieds.

Voilà Messieurs, le bateau est a nous et il n'attendait plus que vous pour être pillé.
HOURRA ! VIVE LA REINE IZYA !

Et les voilà déjà qui déroulent les cordes pour se hisser à bord du navire destiné à rejoindre les fonds marins. Devant leur enthousiasme continue, je ne peux m'empêcher de sourire à mon tour. Décollant à leur suite, je m'en vais tenir la promesse que j'ai faite au chef.
Je le trouve entrain de regarder un canots avec à peine dix personnes toutes équipées de gilet de sauvetage à son bord entrain d'être mis à l'eau.

Je croyais qu'il n'y avait pas assez de place pour mettre tout le monde dans les canots ?
C'est le cas.
Mais alors... Pourquoi diable faites vous descendre des canots aussi peut chargé ? Et quand est-il de mes consignes de ne pas équiper de gilet de sauvetage ?!
Tu n'es pas la seule personne influente sur ce navire, Reine Izya.
Peut être, mais je suis celle qui va couler ce navire, garde ça en tête au lieu de faire le malin.
Bref, combien de temps avant la fin de l'évacuation.

Et bien...

Il regarde sa montre, puis regarde rapidement par dessus mon épaule.

Je dirai que c'est annulé, Tahgel.
Gare à tes paroles si tu ne veux pas que je te plante un "Argument Décisif" dans le bide.

Joignant le geste à la parole, mon meitou vient menacer le ventre de cet horripilant personnage qui se croit vraiment tout permit.

Regarde derrière toi, pirate !

Fronçant les sourcils, toujours menaçante, je tourne un peu la tête pour découvrir ce qu'il me cache.  Maintenu par une vingtaine d'hommes, mes dix larbins se sont fait lamentablement capturer durant le pillage et pris en otage pour me faire chanter.

Il serait peut être temps de m'écouter maintenant si tu ne veux pas qu'il y ait de blesser.

Putain les gars, vous déconner grave là. Je devais m'amuser avec cette attaque de navire, pas faire un massacre. De plus, je doute vraiment de pouvoir les sauver les dix en même temps. J'ai beau être rapide grâce au Soru, je ne suis pas capable pour autant d'être partout à la fois.
Bordel.

On est désolé, Reine Izya...
Ils étaient planqués et nous attendaient. On a rien pu faire... Pardonnez nous.

Bordel.
Je tourne la tête vers le chef, colérique.

Touche à un seul de leur cheveux et mon sabre goûtera la chair de tes entrailles.

Il me faut une idée, et une bonne. Une qui me permette de régler cette situation. Le plus simple serait encore d'assommer tout le monde, net. Mais forcement, je suis la seule nouille à pas être foutue d'avoir...

Une vision me vient, un souvenir. Une grande tristesse et une vague de puissance sortant de mon corps.

Si, j'ai le Haki Royal. J'ai ce pouvoir caché en moi. Et là, en cet instant précis, il serait fort bon que je l'utilise...

Il n'y a pas de solution le monstre, ça ne sert à rien de réfléchir. Dans tous les cas, si tu ne m'écoutes pas, le sang coulera et alors j'aurai au moins la satisfaction d'avoir pourri ton plan.

Je n'écoute que d'une oreille distraite ce qu'il me dit, pensant plutôt à ce pouvoir caché en moi. Bon sang, j'ai toujours penser que le jour où je découvrirai enfin que je peux maîtriser le Haki Royal, Reyson serait là pour me guider dans son utilisation. Mais non. Non. Il a été trop con et maintenant je me retrouve seule. Seule et dans une mauvaise posture. Car il est hors de question que je laisse crever mes gars tout comme il est inadmissible que j'écoute ces crétins de gardes.

Tu gardes le silence hein ? Tu m'excuses mais j'ai peur qu'on ait pas que ça à faire...

Il fait un petit mouvement de la main et derrière moi un de mes matelots laisse échappé un cri de peur.

N'y pense même pas !

Je me rapproche d'un pas du chef, retournant ma lame dans ma main. Mon bras plié est prêt à se détendre au moindre geste de l'homme pour permettre à ma lame qui vient juste d'entamer la chair de mon opposant de finir de le transpercer. Il devient pâle et laisse perler de petite gouttes de sueurs sur son front.

Le Royal, si j'ai déjà pu l'utiliser une fois, je peux recommencer. Dans quelle circonstance c'était ? La tristesse, le déni. Je dois tenter de me remettre dans cette situation. Alors, je pense à mon père, mort. Mort par ma faute. Mort en tentant de me mettre en sécurité.

Des larmes me montent aux yeux, mais ce n'est pas suffisant.

Alors je pense à mon autre père, celui qui m'a fait croire qu'il pourrait être là pour moi et qui finalement m'a abandonnée. Il a voulu me tuer, il m'a rejeté, ma laissé croire à sa mort. Jamais il n'a tenter de me contacter, jamais il n'a tenter de m'accepter. Un connard, un salaud.
Un putain d’égoïste que je me suis tuée à tenter de protéger.

Mes dents se serrent, ma rage monte. Plus que jamais, je voudrais pourfendre mon adversaire comme je voudrai pourfendre tout l'amour que j'ai eu pour cette homme. Au fond de mon ventre, je sens une boule se former, se stocker. Une boule qui se nourrit de ma colère, de ma tristesse. Est-ce ça, le Haki Royal ? Elle est si petite, presque flou. Je la sens à peine. Je dois continuer.

Alors je pense à Reyson que j'aime et déteste à la fois pour m'avoir trahit comme il l'a fait, je pense à Léo qui vient de revenir alors que je m'étais résigner sur sa mort. La boule grossit mais pas encore assez.

Alors je prends sur moi et revoit Kormor. Je le revoie dans cette salle blanche et froide, je le revois agresser Alina, je le revois m'agresser moi sous le regard amusé de Lyana. Je ressens ces heures de torture, de peur. Ces heures sombres qui m'ont changée, qui m'ont détruite...

Mais je suis plus forte que ça. J'ai survécu à leur malheur.

Je suis Reine.

La boule en moi explose ! Dans ma tête, je me vois frapper Kormor. L'envoyant valser contre un mur de cette cage blanche, la détruisant dans le même temps. Je me vois trancher Lyana, hurlante, qui disparaît en poussière de mon chemin.

Autour de moi, la vague d'énergie se propage.

Les yeux mi clos, je me revoie dans la forge de mon père, apprenant avec lui, découvrant son art. Je revois Tahar, jeune et me demandant de briser une épée. Je revoie Léo sur la plage, me prenant la main pour la première fois. Et puis vient Reyson, venant m'offrir un marteau sur Armada...

J'ouvre les yeux. Mon calme est revenue. La fureur en moi est partie en même temps que mon pouvoir a agit. Sur le pont, tous sont à terre, inertes.

Il n'y a qu'une personne qui a pu observer ce spectacle jusqu'au bout. Une main posée sur le garde fou, l'autre tenant une béquille du fait de sa jambe cassée, une homme blond avec un bandeau noir me regarde de ces deux yeux aussi bleu que le ciel.
Et, lentement, malgré sa canne, Léo s'incline devant la puissance de la Reine.

Car tel est ce que je suis devenue. La Reine Céleste.


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Le plus gros avantage du Haki Royal, c'est que ça sonne tout le monde autour de soi.

Dans mon cas actuel, c'est aussi un assez gros inconvénient... Mes matelots étant complètement assommés avec le reste de leurs assaillants, je me retrouve seule pour faire les basses besognes. Mais au moins, j'aurai la satisfaction d'un travail bien fait sans aucune bavure.

Alors je m’attelle à la tâche qui n'est autre que ramasser les corps de tous les types encore à bord pour les jeter dans les canots en les entassant sans vergogne. Les passagers de la translinéeenne qui était déjà évacuer se retrouvent avec une pluie de corps inerte qui leur tombent dessus. Eux n'ayant que peu subit mon attaque Royale sont vite réveillée et se rendre compte avec plus ou moins d'horreur que le plan du chef des agents chargé de la sécurité a échoué.

Vous allez vraiment détruire le navire ?
Comment on va faire pour arrivé à Myriapolis ?
Et Kikai no Shima ?
Et Tortuga ?
Marie Joie ?

Tant de question, tant de destination. Poussant un canot que je viens de remplir avec les types de la sécurité à l'eau, je me penche par dessus le garde fou pour réglé avec eux ces fameux soucis.

Quelle était votre prochaine destination ?
Citadelle.
Bien, je vais donc donner au navigateur de votre navire l'éternal pose pour Citadelle. De là, vous n'aurez qu'à attendre le prochain navire de la Translinéenne.
Et notre argent ! Nos affaires ! Qui va nous les rembourser ?!
La Translinéenne. Après tout, c'est elle qui pense pouvoir bravé Grand Line sans problème. Moi, je suis là pour lui rappeler que le deuxième nom de Grand Line reste encore à ce jour "La Route de tous les Périls" et qu'une traversée de celle ci ne peut en aucun cas n'être qu'une promenade de santé.

Les regardant avec un petit sourire, je les laisse sur ces mots pour retourner à mon travail de "vidange" de navire. Arrivant près du dernier canot encore attaché, je tente de le libérer de ces cordages mais le bougre refuse de bouger. Tapant du pied dans le bois de la poutre qui le maintien en place, j'arrive juste à la briser sous mon assaut sans pour autant défère la corde.
Soufflant d'agacement, le canot choisit ce moment précis pour tomber en grand fracas sur le pont du navire.

Tu veux un coup de main ?

Léo... Depuis que je l'ai vu sur le pont du Repli du Dragon, j'ai délibérément choisi de l'ignorer pour lui tomber dessus plus tard. Mais faut croire qu'il est pas du genre à attendre...

Qu'est ce que tu fous là Léo.

Plus une constatation qu'une question dans le ton de ma voix, puisque je connais déjà la réponse.

Et bien, je t'aide apparemment.

J'arrête ce que je suis entrain de faire et le regarde dans les yeux, cessant direct ce petit jeu pour en venir au fait.

Tu devais rester sur Armada.
Je devais aussi te retrouver sur Scarlet Town.
Hin. Tu crois vraiment que c'est le moment de faire le malin ?
Oui, vu que tout le monde est dans les vapes grâce à toi.

Il me sourit les yeux remplis d'admiration et tend la main vers mon visage. Main que j'écarte d'un geste avant de me diriger vers le reste des corps évanouis.

Quand je t'ai dit "non" sur Armada quand tu m'as demandé si tu voulais que tu viennes avec moi, ça voulait dire "non", et pas "oui". Donc retournes y.
Non. Je suis pas venu te retrouver pour te voir repartir sans moi.
Et je t'ai dit que j'allais revenir, plus tard. Retourne sur Armada.
Et s'il t'arrivait malheur en chemin ?
Je suis un dragon, que veux-tu qu'il m'arrive ? Maintenant retourne sur Armada.
Que des anges fous te capturent et te torturent pendant des mois par exemple. Ecoute, j'ai merdé une fois, laisse moi me rattraper, s'il te plait.

Je soupire, déjà fatiguée de cette conversation qui tourne en boucle.

Tu me soûles, retourne sur le Repli du Dragon je ne supporte plus le bruit de ta béquille sur le plancher.
Laisse moi au moins t'aider à réveiller ces idiots !

Il me montre les dix membres d'équipage qui me conduise.

Non, tu vas juste réussir à rouvrir tes plaies et mettre du sang partout.
Tu me sous estimes encore... Je suis plus fort que tu ne le penses Izya.
Oh ? Tu es sûr ? Tiens regarde.

D'un geste vif, je plante ma griffe dans son ventre juste assez pour le faire saigner un peu et qu'il arrête de jouer les gros durs. Se tordant sous le réveil de l'ancienne douleur, une main sur la plaie fraîchement rouverte, Léo fait de son mieux pour tenter de cacher ses émotions.

Tu vois, ça ressaigne déjà. Fais ce que je te dis maintenant.

Lui tournant le dos, je pousse à la mer le dernier canots et me dirige vers l'intérieur du vaisseau dans l'objectif de le piller.

Cruelle...
Si t'es pas content, tu n'as qu'à rentrer sur Armada.

Mais je sais qu'il ne le fera pas et qu'il est bien content que je m'intéresse toujours à lui.

Finalement, mes matelots finissent par se réveiller en même temps que les types que j'ai jeté inconscient dans les canots et à onze, nous pillons assez rapidement ce navire de la Translinéenne, raflant tout ce que nous jugeons intéressant et de valeur. Et une fois ce bateau vidée de tout intérêt, je donne comme promis l'éternal pose au navigateur qui aura pour mission de guider les canots qui ne sont pas tant remplis que ça jusqu'à Citadelle. Comme quoi, là aussi, le chef de la sécurité s'est bien payé ma tête. J'aurai bien envie de le jeter à l'eau pour tout ces affronts, mais je suppose qu'il est déjà en suffisamment mauvaise posture comme ça dans un canot au milieu de Grand Line.

Sur mon ordre, la mini Armada s'éloigne pour le pas être pris dans la mort de leur ancien navire. Une fois les alentours suffisamment dégagé, je décolle en étant toujours sous ma forme hybride ailée que je n'ai pas quitté et dégaine mes deux meitous. A une trentaine de mètre au dessus du niveau de la mer, je me concentre un instant, visualisant ma cible, mon objectif. Visualisant mon attaque. J'inspire profondément et lance mes attaques.

Deux les sabres, deux gigantesques lames d'airs se créent et fusent vers leur objectif. L'impact est propre, net. Tellement que pendant une demi seconde, on pourrait croire que j'ai raté ma destruction de navire. Mais il n'en ait rien. D'un coup, le navire se sépare en deux parties et commence sa descente aux enfers. Alors, rengainant mes armes, je retourne sur le Repli du Dragon où je suis accueillie par des acclamations de joie de l'équipage.

Au final, Alfred avait raison. C'était plutôt amusant. Et très gratifiant. N'est ce pas Red ?


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