Il plut dans la matinée, peu après que les foyers du QG eurent été remplis de charbon de bois. Mais le temps que je pris pour me préparer, le ciel s’était dégagé, et au crépuscule la fraîcheur de la fine brume battait son plein. Pour ceux dont c’était le jour de congé, le temps se prêtait à une virée dans l’une des villes voisines, ou la bière, sombre et mousseuse, coulait à flots des tonneaux et des barriques dans les pichets. Pour le déjeuner, des carcasses entières de porcs et de moutons rôtissaient sur de grandes broches de fer, répandant d’odorants nuages de fumée argentée sur la toiture de la taverne. Pour ma part, j’étais reparti en campagne dans mon interminable guerre contre la faim, la viande et les épais vêtements chauds.
Je décidai de partir tôt, au moment où les étoiles étaient encore de pâles luminaires dans les cieux. Même s’il faisait encore frais, je pouvais sentir un vent chaud souffler du sud. La journée s’annonçait longue mais chaude pour la saison. En regardant au loin, je vis une brume bleutée s’attarder sur l’eau et, plus loin, sur les forêts de l’île voisine. Le vent apportait une odeur de marée, non désagréable. Chaque semaine, je restai quatre jours au QG de la marine, plongé dans la paperasse et examinant les affaires en cours ou futures. Chaque jour, j’étais pris de cette envie d’emmener mon esprit dans une vaste clairière et de m’asseoir pour me parler à moi-même.
Quelques minutes avant mon arrivée sur l’île, je m’habillai rapidement. Je choisis une pomme dans la coupe posée à côté de moi et sorti sur le pont pour profiter d’une dernière brise avant de poser pied à terre. Alors que je croquais la chair tendre et acide, je vis quelqu’un attendre au loin, le long du port bordé de filets, de petits navires marchands. Pendant quelques minutes, je ne fis rien d’autre que d’observer la petite ville se rapprocher de plus en plus de moi. Posant ma pomme à peine entamée en équilibre sur une balustrade, je descendis les marches d’un pas léger, m’élançant à la rencontre du vieil homme du port.
« Je ne resterai pas très longtemps. Combien l’amarrage coûte-il pour la matinée ? »
« Vous êtes de la marine ? Pour vous, c’est gratuit ! Allez-y, je prendrai soin de votre bateau ».
Je décidai de partir tôt, au moment où les étoiles étaient encore de pâles luminaires dans les cieux. Même s’il faisait encore frais, je pouvais sentir un vent chaud souffler du sud. La journée s’annonçait longue mais chaude pour la saison. En regardant au loin, je vis une brume bleutée s’attarder sur l’eau et, plus loin, sur les forêts de l’île voisine. Le vent apportait une odeur de marée, non désagréable. Chaque semaine, je restai quatre jours au QG de la marine, plongé dans la paperasse et examinant les affaires en cours ou futures. Chaque jour, j’étais pris de cette envie d’emmener mon esprit dans une vaste clairière et de m’asseoir pour me parler à moi-même.
Quelques minutes avant mon arrivée sur l’île, je m’habillai rapidement. Je choisis une pomme dans la coupe posée à côté de moi et sorti sur le pont pour profiter d’une dernière brise avant de poser pied à terre. Alors que je croquais la chair tendre et acide, je vis quelqu’un attendre au loin, le long du port bordé de filets, de petits navires marchands. Pendant quelques minutes, je ne fis rien d’autre que d’observer la petite ville se rapprocher de plus en plus de moi. Posant ma pomme à peine entamée en équilibre sur une balustrade, je descendis les marches d’un pas léger, m’élançant à la rencontre du vieil homme du port.
« Je ne resterai pas très longtemps. Combien l’amarrage coûte-il pour la matinée ? »
« Vous êtes de la marine ? Pour vous, c’est gratuit ! Allez-y, je prendrai soin de votre bateau ».
Dernière édition par Gilgamesh le Mer 8 Juin 2016 - 12:35, édité 1 fois