Ile de pourris

Jour 1

Après mon arrivée légèrement compliquée sur cette île de malheur, j'avais passé toute une journée dans la crique, face contre les galets.

Je ne comprends toujours pas ce qu'il s'est passé... et ça me gonfle !  Pourquoi j'ai coulé comme une pierre ? La faute aux courants ? Ma faute ? Je sais nager quand même !
Je ne supporte pas cette situation où je ne contrôle rien. Je suis venue pour tout démonter moi !
Et pourtant, je suis encore à mon point de départ, à un mètre de l'eau. Là où je me suis échouée telle une palourde obèse.
Je manque de volonté ce soir. Je préfère rester à l'écart des problèmes pour la nuit.
Ne dit-on pas qu'il faut dormir pour mieux détruire ? Ou un truc du genre.
Même si cela me paraît raisonnable voir évident, je ne peux m'empêcher de rager intérieurement. Je veux de l'action ! Attraper des crabes, ça n'est pas de l'action.
En plus de mon cerveau, mon ventre rejoignait l'idée de rester sur place pour une petite collation. Seul mon cœur  exigeait que j'aille dans la ville la plus proche et que je casse des tronches.
Ben désolée vieux mais tu vas devoir attendre. Les muscles ont rejoint le parti du sommeil. Et ils ont plus de voix que toi.

Tshhh ! Je soupirais. Pas d'agacement, non. Je me trouvais simplement pathétique.
Me voilà qui parle avec mon propre corps... Dites les pieds, rien à rajouter ? Demandais-je, ironique.
Je manque de compagnie...
Bien que ça me coûte de l'avouer mais j’appréciai vraiment la compagnie des pirates. Même quand ils se moquaient de moi ou qu'ils m'attaquaient. Attention!  Je ne suis pas masochiste !  
La solitude commence simplement à me peser... Ça va faire combien  ? Au moins un an et demi que Lypso est mort. Mon seul et unique ami m'avait laissée dans ce monde avec un seul ordre: être libre. Depuis je ne me liais plus à qui que ce soit. Je les considérais tous comme des pions pour ne jamais m'y attacher.
Mais là, je désire plus que tout une présence à mes côtés... Je ne veux plus être seule...

Je remonte les jambes contre ma poitrine et je les entoure de mes bras fatigués. La joue déformée par le genou sur lequel je m'appuis, je ferme les yeux.
Des légers bruits de pinces m'informent que mes captifs commencent à s'énerver.
Dans mon sac, les petits crustacés gigotaient dans tous les sens, se marchant les un sur les autres.
Ils avaient dû sentir la chaleur du feu qui leur servirait de bûcher.
Les branches de bois pour les empaler les attendaient déjà à la sortie du sac.

Je profite de ce moment de calme, les mains tendues vers le feu. Je n'aurais surement plus d'instant comme celui-là avant belle lurette.
Demain, j'irais en ville cueillir de l'argent et me renseigner à la taverne. Je ne sais pas trop par où commencer mon aventure dans la liberté...
C'est la première fois de ma vie que je n'ai pas d'emploi du temps à respecter. Je peux enfin choisir par moi-même et c'est ce qui me complique la vie.
Je ramène un pan de ma cape noire sur mes jambes. Malgré mon feu de camp rudimentaire, le froid arrivait avec la nuit pour me mordre.
Sale bête !

Après ce moment de faiblesse, je rouvre les yeux pour me tourner vers mes prisonniers avec un sourire mauvais.
La sentence est tombée, ce soir brochette de crabe ! Annonçais-je en juge corrompu par la faim.


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Jour 2

Après un petit-déjeuner crabesque, j'ai balancé mon sac sur mon épaule droite et je me suis enfoncée dans les terres, déterminée.
Pas question que je me remette à déprimer. Il me faut changer d'air.
Avec tous les trucs pourris qui me sont arrivés dernièrement, j'ai besoin de me défouler. Quelques gars mal intentionnés m'aideront certainement à retrouver mon calme.
Mais avant, il me faut trouver un endroit habité. Je ne sais pas sur quelle île je suis mais une chose est sure, elle est habitée. La nuit précédente, des coups de canon provenant des falaises m'avaient réveillée. Et il faut bien des imbéciles heureux pour faire crier la poudre à une heure pareille.
J'en ai conclu qu'il devait y avoir une ville ou un camp de boulets non loin de ma position.
Si je les trouve, je vais les exploser !
Note à moi-même: leur faire les poches. J'ai envie de dormir dans un lit ce soir.
Mes vieilles habitudes de noble ont la vie dure mais j'avoue que c'est agréable un peu de luxe de temps en temps.

Après avoir marché une petite heure, j'ai rejoint un petit sentier. Je l'ai suivi dans le sens de la montée afin d'atteindre le haut des falaises. Le terrain était escarpé. Des pierres sortaient vicieusement par endroit histoire de tordre quelques chevilles.
C'est dans ces moments-là que j'étais fière d'être moi.
Ma doctrine A-Mort-Les-Talons m'avait déjà sauvée à de nombreuses reprises. J'imagine mal une gonzesse réussir à courir, sauter ou se battre sur une paire d'échasses. Vraiment ridicule. Je jubilais intérieurement tout en progressant dans mon ascension.

C'est comme les filles à grosse poitrine, raillais-je tout haut. Ça leur sert à quoi d'avoir de gros lolos ?
Tshh, franchement. Je suis sure qu'elle voit même plus leurs pieds avec leurs melons. Que dis-je, avec leurs pastèques !
Je déteste ce genre de fille. En fait, je déteste toutes les filles. Ce sont toutes des débiles à gros nichons ! Criais-je contre des ennemies invisibles.
Me rendant compte de ma réaction, je tournais la tête en rougissant.
C'est pas comme si j'avais un complexe, murmurais-je pour me défendre. Ma petite poitrine est mignonne et pratique. Je n'ai aucune raison d'envier les autres filles.

C'est en silence que je termine mon chemin, gênée d'avoir exposé un de mes points faibles.
Tshhh ! Je manque vraiment de compagnie.

Après un dernier virage le long d'une paroi rocailleuse, j'arrivais enfin dans une ville.
La civilisation ! Enfin, soupirais-je.
Je passais entre les premières maisons, sans même lire les panneaux annonçant la ville. Qu'est-ce que j'en ai à faire de savoir si je suis à Roudoudou-ville ou à Cassos-city ?!
Je levais la tête pour montrer mon assurance. Cette vieille habitude ne m'avait pas lâchée non plus.
Ma longue cape cachait mes courbes à partir des épaules. J'y dissimulais également mon katana. On ne sait jamais sur qui on peut tomber.
Malgré mon caractère volcanique, il m'arrive de réfléchir. Parfois.

Les bâtiments qui m'entourent sont tous creusés dans la pierre. En regardant au loin, je m'aperçois que la rue entière à une apparence troglodyte.
Raaaaaa, pestais-je. Je pouvais pas tomber sur une ville construire en coussin ou en chocolat ?
Je vais devoir faire avec des hommes de cavernes ? Merci l'ambiance ...

En parlant de ces humains primitifs, en voilà deux qui sortent de nulles parts pour me barrer le chemin.
Un sourire d'agacement intense se dessine lentement sur mon visage.

Les mecs, c'est pas votre jour.


Dernière édition par Allyta le Ven 24 Juin 2016 - 11:21, édité 1 fois
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Les deux ostrogoths s'approchent de moi sans tenir compte de mes paroles. L'un d'eux reste plus en retrait, une main posée sur la crosse de son arme. Les doigts squelettiques tapotent la calotte du pistolet provoquant un "Tac tac" très agaçant.
Tronche de belette semble être le meneur. Sa manière de se placer loin du danger montre qu'il est calculateur.
Tshhh ! Pathétique.

La bourse ou la vie, ma jolie siffle-t-il en pointant son canon vers moi.
Ouai ! Tu fais comme qu'il a dit ! Renchérit l'autre.
Eh ben, il est pas fûte fûte ton gorille plaisantais-je.

De petits rires discrets se firent entendre. Sans que je m'en rende compte, quelques personnes s'étaient approchées. Sans doute des pirates ou des bandits. Ils restaient à l'écart, en simples spectateurs.
Tant qu'ils n'interviennent pas, je m'en fiche.
Énervé par ma remarque, le type baraqué avait relevé ses manches en guise d'avertissement.

Oh ! Je t'ai vexé gros tas ? Raillais-je d'un air faussement ennuyé.

Il s’apprêtait à me charger lorsque le petit vicieux l’arrêta.

Attends Smurg. N’abîme pas la marchandise.

Marchandise ?
Marchandise ?

Un sourire mauvais le défigurait. Je retiens un frémissement lorsque ses yeux pervers passent sur chaque partie de mon corps hors de ma cape.
Il a une idée derrière la tête et ô qu'elle est moche.
C'est ça les hommes ? Ben finalement je préfère rester seule avec mes crabes !

Je soupirais longuement pour montrer mon agacement. Je n'ai pas peur de ces deux boulets. Mais ils ne semblent pas s'en douter.
Je vais les aider à comprendre.

Okay, vous voulez combien? Demandais-je en fouillant sous la cape.
Tout ! Ton argent, tes vêtements et ton corps.
Ouai ! Tout ! Répéta le gorille.
Oh, je vois. Alors prenez déjà ça ! Dis-je en lançant mon pied dans la figure de gros bêta.

Il se protège derrière ses puissants  bras mais le sourire que j'arbore le surprend.
J'avais prévu ça, andouille !
Ma main sort de sous ma cape brusquement. Ma cible recule et un filet de sang ruisselle le long de sa main gauche.

Raté plaisantais-je.

Je me place en position offensive, le katana vers l'avant.
J'aperçois le visage de la belette changer et perdre son assurance.
Il interroge les personnes alentours des yeux mais tous semble l'éviter.
Il n'est pas très populaire...
Un grognement me rappelle soudain à l'ordre.

Oh ! Pauvre petit chou. Je t'ai fait mal ?

Sans répondre, le colosse me charge.
Trop haut pour que je puisse sauter par-dessus...
Je ramène ma lame contre moi et je le laisse venir. A la dernière seconde, je pivote sur moi-même en tendant le bras.
Aveuglé par ma cape, il ne voit pas mon arme et le métal s'enfonce furtivement dans son abdomen.
Il hurle de douleur et s'arrête aussitôt d'avancer.

Olé !

Je lâche la garde et je secoue de manière provocatrice ma cape devant lui. Le taureau semble enfin comprendre qu'il n'a aucune chance. Il reste là, à me fixer, attendant la fin de cette corrida.
Il me fait un peu pitié. Je pense un instant à le laisser en vie quand un tir retentit. Je me baisse aussitôt mais trop tard.
Une douleur vive m'apprend que la balle m'a effleurée la joue. Lorsque je porte ma main au visage, mes doigts rencontrent un liquide chaud qui s'écoule lentement.
Je relève la tête et j'aperçois la belette tout sourire, le pistolet dans la main.

TOI !

Hors de moi, je reprends mon arme du corps de mon 1er assaillant, lui arrachant un cri.
Sans une once de compassion, je lui enfonce mon katana dans la gorge.
Son corps tombe à genoux devant moi.
Je prends appui sur son épaule et je bondis vers son acolyte.
Apeuré, ce dernier tente de recharger son arme mais dans sa panique, il fait tomber son sac de munition au sol.

Alors qu'il s'abaisse pour le ramasser, ma lame s'abat sur sa nuque et sa tête roule au sol.


Tshhh ! Pourriture.


Dernière édition par Allyta le Ven 24 Juin 2016 - 11:29, édité 1 fois
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C'est clair que sur ce coup-là, j'ai pas fait dans la dentelle. Mais vu le pedigree des gens du coin, j'ai bien fait de ne pas me montrer tendre avec ces deux enflures.

Maintenant que le spectacle est fini, mon public se disperse entre les murs de pierre des habitations.
Après un bref moment d'observation, je retourne à mes poids morts.

Après m'être abaissée à son niveau, je tâte les poches du gros gorille.
Désolée mon pote, victime collatérale. Tu ne peut t'en prendre qu'à l'autre espèce de fouine.
Un petit cliquetis métallique se fait entendre au passage de la main. En fouillant un peu, je trouve quelques berrys mais rien de satisfaisant.
J'imagine que c'est son argent de poche. Dans ce cas, c'est la fouine qui doit avoir le magot.

Lorsque je tourne la tête vers le cadavre décapité, j'aperçois un individu de petite taille en train de s'affairer à lui vider les poches.
Ah bah il se gêne pas l'autre !

Ce dernier lève finalement les yeux et tombe sur mon visage passablement agacé.
En se remémorant la façon dont j'ai traité ces deux balourds, le gnome se fige. Sa peau pâlit tandis qu'il se relève lentement. Très lentement.
Je me relève également.
On se fixe de nos yeux globuleux comme deux vaches devant un tas de foin.

Soudain, un chat saute sur un tonneau à ma droite. Attirée par le bruit, j'ai le malheur de tourner la tête.
Lorsque mon visage revient vers le mini-mec, plus rien. Envolé.
Un bout de tissu marron claque sur ma gauche et j'ai juste le temps de voir disparaître un pied au coin d'un mur.

Raaaa saleté ! Repose mon fric !

Je m'élance à sa poursuite. Après le virage, je retrouve ce creuvard loin devant moi.
Il court vite le bougre ! C'est sans doute pour ça qu'il ne se donne pas la peine de tourner. Il conserve une course parfaitement droite afin de limiter les pertes de temps dans des virages. Malin.

Malgré mes longues jambes, je ne parviens pas à le rattraper. Au mieux, je réduis l'écart qui nous sépare à 5-6 mètres.  Mais comme ce petit bouseux n'est pas à fond, il me remet toujours une bonne longueur.

Tshhh !

J'attends un moment où notre écart est le plus faible et dès qu'il se présente, je bondis vers l'avant.
C'est le moment où jamais, impossible de reprendre ma course après ce saut.
Je tends la main pour attraper le bonhomme par le col.
Sa peau frémit à l'approche de ma serre meurtrière.
Il accélère vivement l'allure et échappe à mes doigts qui s'abattent dans le vide.

Un sourire éclaire mon visage.
T'es foutu.

D'un seul geste, je saisis l'une de mes dagues cachées sous mes bracelets de force et je la lance sur la petite gazelle.
L'animal chute dans sa course, blessé à la patte.
Il tente de se relever mais la lame plantée dans sa cuisse semble avoir touché un nerf.
La pauvre petite proie se tortille de douleur sur le sol.
Elle couine quelques mots d'excuse et de supplications mais son prédateur n'en tient pas compte.

Je retire ma dague de sa chair dans un giclement de sang. Cet acte nonchalant lui arrache un cri.
Espèce de parasite pompeur de fric.

N'ayant aucune envie de traiter avec lui, je tends simplement la main de manière insistante.
Il comprend immédiatement et s'empresse de déposer la bourse gonflée de berrys dans ma paume.
Hé hé, j'en connais une qui va passer la nuit au chaud.
Sur ce, je le laisse en plan se vider de son sang dans la poussière.

Je retourne chercher mon sac sur les lieux de mon 1er crime et je prends gaiement la direction du centre-ville en sifflotant. Il s'agit de l'air d'une musique que je viens d'inventer mais ça me plaît bien. J'écrirais les paroles ce soir.

Je ne mets pas longtemps à trouver une auberge. Après avoir rabattu ma capuche sur ma longue chevelure, je rentre dans le bâtiment.
J'avise le comptoir et j'avance vers un gros gaillard qui semble être le patron.
Le tas de graisse est en train de remplir des chopes de bière lorsque j'annonce d'une voix sure:

Je vais rester ici quelques temps. Donne-moi une chambre.

Le bonhomme se met à pouffer de rire. Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle dans ma demande.

Ecoute ma chérie, c'est pas le couvent de Sainte Marie-Thérèse ici. Alors tu prends tes cliques et tes claques et tu dégages de là.

Contenant ma rage, je plante ma dague encore sanglante à quelques millimètres de ses doigts. Il retire aussitôt ses mains du comptoir dans un sursaut amusant.
Je jette mon butin du jour sur le meuble et je récupère mon arme. Une petite fente apparaît dans le bois en signe de mon passage.

Le gros lard me tend une clé sur laquelle il est gravé un chiffre. Je lui arrache des mains et je monte à l'étage sans jeter un seul regard aux types présents dans la salle.

Ma chambre est agréable. Une fenêtre, un lit, une armoire et une grande bassine pour se laver.
Je lâche mon sac, mon katana et ma cape par terre et je me jette sur les draps pourpres les bras écartés.
Je pense que je ne vais pas bouger d'ici avant un bon de temps.


Dernière édition par Allyta le Ven 24 Juin 2016 - 11:36, édité 1 fois
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Jour 3:

Bon, après le massacre d'hier, va falloir que je me fasse discrète...
Les cheveux en bataille et les yeux embrumés, je réfléchissais déjà à un plan pour me sortir de là.
En écoutant une bande de pirates gueuler au rez-de-chaussée ce matin, j'ai enfin découvert sur quelle île j'avais atterris.
Rokade, hein ? Une île de forbans où règne la loi du plus fort. Tuer ou être tué. Moi ça me va.

En parlant de bandits, je me demande si le gouvernement mondial me recherche encore après ce qui est arrivé à mon manipulateur de père...        
Est-ce qu'ils se doutent au moins de ma culpabilité dans cette affaire ?  

Raaa trop de questions !

Je m'enfonçais plus profondément dans mon oreiller en fermant les yeux.
Le plus important actuellement c'est de savoir comment je vais quitter cette île. Impossible de m'incruster sur un bateau comme je le fais habituellement. Ces pirates ne feraient qu'une bouchée de moi.
Quel casse-tête...

Mon ventre gargouilla bruyamment pour me transmettre un message. Il est assez clair en ce moment: J'ai la dalle ! Remplis-moi humaine stupide!
Je me lève péniblement du lit, m'arrachant de force à la douce chaleur qui entourait mon corps. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas eu le droit à ce genre de confort.

Après m'être longuement étirée, je pose enfin un pied au sol et je me dirige vers le robinet. Je tourne la pièce métallique qui le couronne et je laisse l'eau serpenter le long de mes doigts. C'est agréable.

Une fois le visage et les bras humides, je referme la vanne et je me dirige vers le tas de vêtements abandonnés sur le sol.
Flûte...
Avec ma noyade manquée, le tissu à baigné dans l'eau de mer et des traces blanchâtres commencent à apparaître.
Il va me falloir les laver sinon le sel va ronger les mailles...

Ennuyée, j'attrape mon sac afin de vérifier l'état de ma cape.

Ouf, elle n'a rien !

La doublure de cuir de mon bagage l'a bien protégée. Mais l'extérieur commence à blanchir également.
Je soupire un grand coup et je vide le contenant.

Après avoir rincé toutes les fibres à l'eau clair, je les étale sur le sol pour qu'ils sèchent.
En attendant j'ai rien à me mettre moi... Je vais pas rester enfermée toute la journée à cause d'un soucis de fringue quand même !

J'attrape la couverture roulée en boule sur le lit et je l'enroule autour de ma taille. Après avoir pioché une dizaine de pièces d'or dans ma bourse, je déverrouille la porte et je passe la tête dans le couloir.

Bingo !


Une vieille peau passe pile à ce moment là et s'étonne de ma tenue.
Elle porte un tas de serviettes, surement une bonne de l'auberge.
Je lui fais mon plus grand sourire et je lui demande:
Coucou. J'ai un petit souci d'ordre vestimentaire. Est-ce que cela vous dérangerait d'aller m'acheter deux, trois trucs ? Vous pourrez garder la monnaie pour vous.

En voyant ma main pleine de pièces, la vieille dame s'empresse de placer ses paumes en écuelle afin de recueillir le précieux argent.

Oh, et si tu me fais faux bond... commençais-je.
Je sais, kouik, comme les deux hommes hier me coupa-t'elle.

Surprise, je ne réagis pas tout de suite. Devant son sourire niait, je me sens légèrement mal à l'aise.

Noir s'il-te-plaît.

Je referme la porte et je me laisse glisser dos au bois jusqu'au sol.
Pour la discrétion c'est foutu...

Après de longues minutes qui me paraissent interminables, un toc-toc timide se fait entendre.
Je me relève pour me retrouver une fois de plus face à tronche de larbin. Ça me dépasse qu'elle prenne la mort avec autant de légèreté. Je lui en veux pour ça.

Son sourire est à moitié effacé par une grimace de fatigue. Elle respire fort et quelques perles de sueur gouttent sur son front.
Idiote... Ce n'était pas si urgent... Je n'allais pas te frapper si tu avais mis du temps à revenir...

Elle me tend un paquet brun avec une note accrochée dessus. Sur le billet figure le nom et le prix de chaque objet ainsi qu'une signature à la fin.
Pantalon   x1
T-shirt      x1
Ceinture   x2


Sur ce coup-là, elle m'achève. Comme si j'allais l'accuser de me voler en gardant trop d'argent par rapport au prix de mes achats...
Idiote.

Je prends un air neutre et je ramène le paquet dans ma chambre. Avant que la porte ne se referme, je place cinq autres pièces dans la main de la domestique et je referme immédiatement afin d'éviter son regard interrogateur.

Cachée derrière ma porte, je baisse les yeux, gênée.


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Cette vieille femme me rappelle mon ancienne servante... Toujours souriante, toujours en train de chercher à combler chacun de mes désirs...
Mais j'ai dit merde à cette vie ! Et je l'ai tuée comme tous les autres. Et je ne regrette rien.

C'est dans ces moments-là que je ne me comprends pas moi-même. Je peux tuer un de mes proches de sang froid mais je n'arrive pas à rester froide devant tout le monde. Et comment tu deviens une terreur si tu fais la charité aux bonnes, tu peux me le dire Allyta ?

D'un geste de la main, je chasse la voix. Quelque chose me titille depuis quelques minutes. Pourquoi 2 ceintures ?
Même mon esprit tordu ne sait l'expliquer. C'est peut-être une erreur ?
Je déballe le paquet afin d'en avoir le cœur net.
Un pantalon noir renforcé au niveau des genoux, un haut noir basique et ... deux ceintures.
Je penche la tête sur le côté. Je comprends pas...

Décontenancée, je fais voler ma toge de fortune et je m'habille.

Perfecto !

Tout est à ma taille. Elle a le coup d’œil Mamie.
En glissant la 1ère ceinture blanche dans les passants, je me rends compte qu'ils penchent de part et d'autre du pantalon.
Oh ! J'ai compris !
La seconde ceinture, grise cette fois, vient se poser sur ma hanche gauche.
Les deux bouts de cuirs se croisent sous mon ventre en un harmonieux combat de couleur.

Ok. Je vais la surnommer Mamie Traillette. Parce que là elle a mit dans le mille ! C'est tout à fait mon genre de fringue.
Bon aller, fin de la séance habillage. On va pas y passer 50 ans non plus !
J'enfile mes bottes noires à lacet et c'est parti !

...

Je reviens en courant dans ma chambre.

Merde de merde de merde !

Je ressors à nouveau, katana dans le dos.
Un jour, ma couleur de cheveux me tuera...

Je traverse le bar d'un pas rapide quand soudain un sifflement retentit.
Après m'être arrêtée nette, je pivote sur mes pieds et je jette le regard le plus noir possible au gars.
Le pâle type déglutit et baisse la tête.
Tshhh ! Goujat.

Une fois dans la rue, je me stoppe.
J'ai pas réfléchi... Où est-ce que je pourrais aller ?
Voyons voir... Il me faut du pognon. Beaucoup de pognon. Où trouver des berrys par ici ?
Je jette un regard panoramique autour de moi et je repère un groupe de six gars ultra louches. Ils transportent deux coffres avec eux.
Dans ma tête, ça fait "Ding ding".

Je les prends en filature en sifflotant. Mince ! C'est vrai, la chanson. J'ai oublié de l'écrire.


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Discrète comme une ombre, je glisse d'un pas léger le long des bâtiments. Je rase de près les murs afin de rester dans l'obscurité.
L'un des types à l'air super méfiant. Il jette des coups d’œil un peu partout comme s'ils transportaient un truc qui vaut très très chère.

Je ne peux m'empêcher de sourire à l'idée du butin que je vais récolter. Hu hu hu.
Est-ce de l'or ? Des bijoux ? Des berrys ? Même de la nourriture me conviendrait. Quelque chose d'exotique, oui ça me plairait bien.
Ma langue passe furtivement sur mes lèvres. Avec tout ça j'ai faim moi !

Alors que mes cibles tournent dans une ruelle sombre, je profite de l'inattention d'un vendeur pour chaparder une pomme. Les fruits étaient là, posés sur une étale devant la boutique. Pour moi, c'était clairement une invitation. Je glisse la pomme dans la poche de mon pantalon et je continue ma poursuite.

Euh... Ils sont où ? Raaaaa je les ai perdus !

Je me mets à courir dans toutes les ruelles alentours mais impossible de les trouver...
Imbécile. Pourquoi tu n'as pensé qu'à ton ventre...
Bon, au moins je n'aurais pas perdu ma journée. Ma main part chercher mon petit trésor mais le fruit semble coincé dans ma poche. Impossible de le sortir.

Je m'énerve et d'un coup l'objet se retrouve propulsé dans les airs. Il rebondit sur la caisse qui me faisait face et sort de mon champ de vision.

Kyaaa !

Je me jette pour rattraper ma précieuse pomme et je percute un objet dur.

Ah !  Mais fais attention petite idiote ! C'est fragile !

J'y crois pas... Ils sont là, devant moi, tous les six. Et les deux coffres. Ils me regardent méchamment avec cet air de "tu vas prendre cher". Vite, il faut agir. Je place mon katana à la verticale dans mon dos pour le cacher de leur vue.
Je prends une voix enfantine et un grand sourire niait:

Ah ah, désolé monsieur. Je courais après ma pomme. Elle m'a échappé des mains. Hé hé.

Le pâle type me jette un regard blasé. Sans ménagement, un de ses acolytes me pousse sur le côté et le groupe poursuit son chemin.
Je fais une moue triste jusqu'à ce qu'il ne puissent plus me voir.

Gros soupir. Quelle bande d'abrutis.
Bon, c'est pas tout ça mais faudrait pas les perdre de vue. Je cueille ma pomme qui avait roulé au sol. Après l'avoir essuyée avec mon T-shirt, je croque un gros morceau et je reprends ma filature.

Après une heure et quelques minutes de zig zags intempestifs, les hommes se décident enfin à entrer dans un bâtiment. On dirait une sorte de hangar mais en plus petit.
Une main sur le mur, je fais le tour afin de trouver une ouverture. Là ! Sur la façade arrière, mes ongles viennent se bloquer dans un petit trou dans le bois. Parfais.

Après un coup d’œil rapide autour de moi, je viens placer mon visage contre la paroi afin d'observer ce qu'il se trame à l'intérieur.
Mes petits rats sont en cercle autour des deux coffres.

Celui-là, faut surtout pas le perdre. Il vaut plus que toutes vos vies réunies. Cette sale gamine a bien failli le casser.

Sale gamine... Je me lave aussi souvent que possible ! Grognais-je.

Vous pensez pouvoir en obtenir combien chef ? demanda un gros bonhomme.

Pas loin de 750 000 berrys. C'est que c'est vachement rare dans le coin c'te truc-là.

Oh Oh, mais c'est que j'ai bien fait de les suivre.
Pas la peine de m'éterniser dans le coin. Aussi discrètement qu'à l'aller, je rebrousse chemin en m'assurant que personne ne me suive.
Je tourne soudainement à un coin de rue et j'observe les allers-venues. Rien à signaler.

Une fois de retour dans ma chambre, je me relâche. Bon, réfléchissons à un plan. Deux coffres donc deux fois plus de contraintes. Je ne pourrais jamais prendre les deux... Sauf si je n'en prends qu'un !
Je suis géniale des fois.
Pour fêter ça, je commande une part de gâteau au chocolat à la vieille dame. Après qu'elle soit descendue, j'entends le patron rire aux éclats l'espace d'un instant avec de s’arrêter brusquement.
Oh, il ne m'a pas oubliée. C'est une bonne chose.


Dernière édition par Allyta le Ven 24 Juin 2016 - 11:56, édité 1 fois
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Bon, le gâteau ,'était pas une réussite, je l'avoue.
Mais l'idée que la grosse brute se soit démenée à aller chercher du chocolat, du sucre et tout juste pour satisfaire une de mes envies, ça c'était jouissif. J'imagine bien le gaillard avec un tablier rose à dentelle en train de mélanger délicatement la préparation devant ses clients pirates et bandits en tout genre.

Enfin bref. C'est l'heure.
La nuit est tombée depuis maintenant 3 heures.
Entre temps, mes vêtements ont séché. Je les ai remis un peu tôt, le bas de la jupe était encore un peu humide mais je n'aime pas en être séparée trop longtemps. C'est comme si Lypso m'entourait de ses bras pour me protéger. C'est mon bouclier.

Après avoir attaché mes cheveux en un chignon, plus discret pour commettre un vol, j'ouvre ma fenêtre et je glisse en dehors.
En utilisant les rebords et les marbrures, je me hisse vers le toit.
Plus tôt dans la journée, j'ai remarqué que les ruelles adjacentes sont toutes très étroites et qu'un petit bond suffit à passer de bâtisse en bâtisse.
Mes bottes pendent de chaque côté de mon épaule, attachées l'une à l'autre par les lacets. Seuls de petits bruissements se font entendre lors de mes déplacements.

En passant par les hauteurs, je rejoins le hangar très rapidement. Je me place en son centre afin de ne pas être vue par d'éventuels passants. Ma cape noire masque déjà bien ma présence dans l’obscurité mais on ne sait jamais. Il vaut mieux être trop prudente.
Je remets mes chaussures et je me penche au-dessus de l'une des fenêtres qui éclairent la pièce durant la journée.

Je respire un grand coup pour calmer les battements de mon cœur. Deux types gardent le butin.
L'un d'eux est pile en dessous de moi.

Bon, quand faut y aller. Faut y aller.

Je prends mon élan et je bondis vers le ciel avant de retomber lourdement sur la vitre qui n'oppose aucune résistance à mon passage. Durant ma chute d'une petite dizaine de mètres, j'ai le temps de dégainer mon sabre. Je place sa lame vers le bas, vers ma victime. Mes pieds rencontrent finalement ses épaules. Sous mon poids, le fer glisse dans son torse en passant à l'intérieur de sa cage thoracique. Son corps amortit ma chute mais je tombe tout de même à genoux. Ma cape occupe tout l'espace de manière théâtrale avant de revenir se flétrir autour de ma silhouette.

Pfiou ! J'ai eu peur m'exclamais-je soulagée.

Étourdi par ma super entrée, l'autre type ne réagit pas. Le temps que son cerveau assimile ce qu'il vient de se passer, mon katana lui transperce déjà le ventre.
Il retient un cri. Du sang s'écoule de sa bouche.
D'une main tremblante de douleur, il attrape ma capuche et l'abaisse. Je ne bouge pas et garde ma position vers l'avant pour le garder à ma merci.

Toi... prononce-t-il difficilement la fille à la pomme...

Je lui réponds avec une expression diabolique, le sourire en coin, les yeux rouges de méchanceté. Son corps s’effondre enfin. Je retire ma lame et bondis vers l'arrière pour ne pas être salie par le sang qui gicle.

Bon, à nous deux annonçais-je au trésor.

En les déplaçant légèrement tour à tour, je m'aperçois l'un est bien plus léger. C'est celui que j'ai heurté plus tôt dans la journée. Je reconnais les charnières.
Je m'occupe donc de l'autre.

Je le traîne vers le mur du fond. Il pèse son poids le machin ! Arrivée contre la paroi, je l'ouvre. Il est rempli de pièce d'or. Il doit y avoir pour 500 ou 600 milles berrys là-dedans. Je referme le couvercle après avoir pris une pièce que je glisse dans un pli de mes vêtements.

Je me baisse et je gratte le sol à la recherche de quelque-chose.
Mes doigts s'agrippent à une planche. Je tire de toutes mes forces et le bois cède, découvrant un espace vide sous le plancher. Après avoir retiré quelques lattes, je pousse le coffre vers le trou béant. Il tombe dans un grand fracas sur la terre fraîchement mise à nue. Les verrous résistent au choc. Je le replace correctement dans le trou et je remets une couche de terre par-dessus. J'avais au préalable laissé des petits tas sur les bords. A la faveur du soleil couchant, j'avais creusé un tunnel reliant l'extérieur à ce trou.

Je replace les planches et j'essuie les traces de terre. Le crime parfait. Enfin presque, le bruit de l'or dégringolant avait rameuté un autre brigand. Il avait dû être posté à la porte et venait de rappliquer.

Tschhh !

Il constata les deux cadavres avant de me jeter un regard froid. Ma capuche toujours baissée, il put m'identifier assez aisément.

Alors sale morveuse, tu essaies de nous doubler ? Me cracha-t-il.

Sans attendre ma réponse, il sort un pistolet de sa veste et le pointe dans ma direction.
Ça craint ! Je suis à l'autre bout du hangar. Et mon arme est resté au centre de la pièce avec le coffre restant.
S'il tire, il va rameuter tout le quartier. Et vous savez ce qu'on dit, un bon pirate ne dort jamais loin de son or.

Plan Z, m'ordonnais-je intérieurement.

Sans faire de geste brusque, je commence à détacher ma cape qui tombe au sol. Je fais un sourire charmeur au type tout en baissant le tissu qui recouvre mon bras droit.
Le gars me sort soudain:

Les planches à pain ne m’intéressent pas.

Je baisse la tête et je sers les dents. Planche... à... pain...
Ça c'est LE truc à pas dire !
Je chope un coin de ma cape et la lance en l'air pour faire diversion tandis que je m'élance vers le porc. Il va me le payer ! Au moment où je pose un pied sur le coffre central, un coup de feu retentit et mon bras droit m'informe qu'il y a eut contact. Un rapide coup d’œil m'informe que mes mouvements n'ont pas étés assez rapides pour éviter totalement la balle. Le bord de ma chair est entamé mais rien de grave.

Je lui jette un regard meurtrier en donnant à mon corps un aspect désarticulé. Un frisson le parcourt mais il ne bouge pas pour autant.
D'un geste sur, j'attrape la garde de mon katana et je me projette en l'air en utilisant le coffre. Il tente de me tuer de nouveau mais je dévie sa balle avec ma lame. Cette dernière passe de la droite à la gauche du type qui s'effondre au sol, sans tête.

Tschhh

Je rengaine mon arme et je m'empresse de récupérer ma cape. J'ouvre le coffre délaissé avec une de mes dagues et je saisis l'objet qu'il contient.
C'est... UN ŒUF ? Un gros œuf d'environ 50 centimètres de haut.
C'est quoi ce bordel ?

Des bruits de portes et de pas m'alertent.
Bon, je verrais ça plus tard. Là, faut filer.
J'enroule le "trésor" dans ma cape pour le protéger des chocs et je cours vers la porte laissée ouverte par le 3e type.

Alors que je m'éloigne, d'autres coups de feu retentissent et des projectiles tombent autour de moi.

Arrette ! ordonne une voix.Tu risquerais de casser l’œuf de yagara !

Je tourne au coin du hangar et je me poste en surveillance. Ils arrivent tous à ma suite.
Je reprends ma course et j'effectue un tour complet du hangar avant de m'enfuir dans la direction que j'avais prise initialement.
Je tourne encore et encore, je cours à en perdre haleine. Mon butin collé contre ma poitrine, je le protège de mes bras.
Après avoir passé la moitié de la nuit à me cacher en restant toujours en mouvement, je rentre finalement à l'auberge.

Ma bonne préférée vient m'ouvrir lorsque je toque à la porte de service.
Elle me fait entrer et je m'écroule, morte de fatigue. Mon visage est baigné de sueur. Quelques mèches libérées se collent sur mon visage. J'ai les poumons en feu et le cœur qui bat à tout rompre.
Exténuée, je m'endors contre le mur.
La vieille femme ne semble pas inquiète. Jusqu'à ce que mes yeux se ferment, elle avait gardé son sourire.
Moi aussi je souris. Mon trésor toujours collé contre moi émet une douce chaleur. La chose à l'intérieur est encore en vie.


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Jour 4 :

Lorsque je me réveille, je suis dans mon lit, enfin celui de l'auberge.
Je porte toujours mes vêtements mais les pièces d'armures ont été retirées et rangées au pied de mon lit.
L'esprit encore embrouillé par la fatigue et les récents événements, je me relève avec difficulté.

Un éclair de douleur me fait grimacer. Le bandage qui entoure mon bras droit prend une teinte rougeâtre.
On m'a soignée ?
Étonnée, je passe mon regard sur toute la pièce et je scrute chaque objet.
Mes bottes m'attendent sagement près de la porte. L'un de mes gants est plié sur une chaise, pleurant la disparition de son autre moitié.
Enfin, sur l'armoire me faisant face, trône un œuf énorme. Il est gris avec des tâches noires sur la partie inférieure.
Le futur bébé est chaudement entouré de trois couvertures en cotons.

Les choses s’éclaircissent lentement dans mon crâne.
Alors que je me lève du matelas, quelqu'un toque à la porte.

J'hésite un instant avant de lancer un "Entrez" sans conviction.
C'est la vieille bique, Ma vieille bique. Elle fronce légèrement les sourcils en voyant ma blessure rouverte mais elle se reprend et retrouve son rôle.

Vous avez bien dormi, mademoiselle ?
Euh... oui, merci hésitais-je.
Vous vous êtes endormie en bas cette nuit. J'ai donc pris la peine de vous amener ici. m'informa-t-elle.
C'est gentil...
Vous teniez cet œuf fermement contre vous. Dit-elle en pointant l'objet du doigt. J'ai donc pris des dispositions afin d'assurer sa survie.
Je te remercie.

Heureuse que je me montre enfin gentille avec elle, elle sourit de plus belle. Elle dépose mon gant droit à côté de son frère. Pas besoin de m'expliquer qu'elle l'a lavé à cause du sang.
C'est d'ailleurs elle qui m'a certainement soignée. Décidément, elle est vraiment gentille...
Avant qu'elle ne sorte, je l'interpelle:

Euh... Excuse-moi. Est-ce que tu sais ce qu'est un yagara ?

Elle me fait non de la tête et sort de la pièce. Quelques minutes après, elle revient un livre à la main.
Il est énorme.
Je la remercie une nouvelle fois et elle retourne travailler.
Pour ma part, je décide de rester au lit pour la journée. Je vais me renseigner un peu sur mon trésor.
Je ramène le paquet de couvertures sur ma couette.
Intriguée, je pose une main sur la surface ovale.
C'est chaud !
C'est agréable...

Je passe tout le jour à feuilleter le bouquin avant d'enfin trouver ce que je recherche:
[underline]Yagara Bull[/underline]
Le Yagara est une espèce appartenant à la famille des Bulls.
C'est un mammifère marin ressemblant à un cheval de mer.
On ne trouve cette espèce que sur Water Seven.
Ces animaux sont capables de nager vite et longtemps. Ils remontent les courants sans aucune difficulté et portent des charges très lourdes.


Un dessin illustre le texte:
Spoiler:

Donc tu ressembles à ça...

Il a une bonne bouille.
Vu qu'il ne se trouve que sur Grand Line, je comprends mieux pourquoi il vaut autant.
Je vais me faire un bon paquet de fric avec cet œuf.

Mais je ne peux pas le vendre sur Rokade. Ce serait prendre un gros risque et je doute que les gens du coin puissent monter les enchères très haut.

En observant une carte volée à un client du bar précédemment, je repère les îles stratégiques.

Voyons voir... Armada me semble un coin sympa pour le vendre... ou peut-être à Saint Urea ?

J'y réfléchirais plus tard. Là je vais profiter de cette journée de repos pour écrire cette foutue chanson !


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Jour 5:

Avec mon dernier larcin, me voilà coincée à l'auberge. 
Impossible de sortir, les pirates que j'ai volés passent la ville au peigne fin pour retrouver leur œuf.
Je dois donc me contenter de rester cachée. J'en profite pour manger à l’œil et m'instruire.
Je lis énormément de livres. Tous parlent de sujets qui me sont vagues à cause de mon éducation noble.

Là où j'apprenais l'histoire de chaque royaume, ici je découvre des clans, des personnes pleines de rêves et des légendes.

Dernièrement, je me passionne pour les fruits du démon.
Ils donneraient des pouvoirs à ceux qui les mangent.
En fonction du pouvoir qu'ils confèrent, ils sont classés en catégories.
C'est passionnant.
Dire que mes tuteurs appelaient ça des mythes.

En arrivant vers les dernières pages, un doute me prend.

Ces fruits ont une forme et une couleur inhabituelle. Quelques-uns possèdent des spirales ou des écailles sur leur peau.


Euh... J'ai pas mangé un truc dans ce genre-là moi ?

Point faible: Tout possesseur d'un fruit du démon perd la faculté de nager et se noie irrémédiablement lorsqu'il tombe à l'eau.

Ok, là c'est plus drôle. 
Quelqu'un me fait une sale blague. C'est ça ? 
La vieille peau ?

Post-scriptum: Il est dit que les fruits ont un goût horrible...

Je referme le livre, penssive.
Qu'est-ce que j'ai foutu...

Alors le truc que j'ai piqué à ces pirates et que j'ai mangé l'autre jour... 

Non ! Pas possible.
Et puis même si c'était vrai. Je n'en ai mangé qu'un tout petit bout.
Je rouvre le livre à la même page inquiète.

...heureusement il n'est pas nécessaire de le finir afin d'acquérir ses pouvoirs.


Je claque le livre. 
C'en est trop.
Je me lève pour vérifier comment va mon petit trésor et je me glisse dans mon lit.
Je me demande combien de temps je vais encore devoir rester dans le coin...


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Jour 6:

Je ne vais rien tenter aujourd'hui.
C'est encore trop agité en ville.
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Jour 7 :

D'après mon informatrice, les pirates que j'ai ciblés auraient quittés l'île.
Quelqu'un les aurait aiguillé sur ma piste. Apparemment, j'ai fuis en mer vers une autre terre.
Espérant retrouver leur précieux bien, ils ont levé l'ancre à l'aube pour me poursuivre.

♪ Dommage les gars ♫


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Jour 8 :

Aujourd'hui je vais récupérer mon bien.
Je vais me le faire apporter plutôt.

Avec ces histoires de fruit du démon, une idée diabolique m'est venue à l'esprit.
Je me lève tôt ce matin et je vais me poster à une table à l'écart au rez-de-chaussée.
Ma présence inhabituelle attire quelques regards surpris.
D'un geste de la main, je balaie leur curiosité. Ils détournent les yeux et reprennent leurs activités.

Je déjeune tranquillement pendant que le bar se remplit.
J'attends que l'individu parfait fasse son entrée.
Justement, le voici qui arrive !

Un gars super baraqué passe la porte et va s'accouder au bar.
Telle une vipère, je me glisse derrière lui et j'applique ma main sur son dos. Pile au centre.
Musclor le remarque et m'attrape le bras.
Sans tenir compte de la menace, je touche sa nuque avec mon autre main.

Il m'immobilise les deux bras et commence à les serrer. Avec sa force, il va me les briser.
Je le regarde enfin droit dans les yeux. Il semble interloqué par mon grand sourire.
Avec une voix calme, je lui dis:

Si j'étais toi, je lâcherais immédiatement.
Et pourquoi ça ? Je peux t'arracher les bras si j'en ai envie.

Je lance un petit rire diabolique qui le fait encore plus douter.
Musique Maestro.

Oh ! Tu ne crains donc pas d'exploser ?
Quoi ? Exploser ? Mais qu'est-ce que tu racontes ?

Sa voix tremble légèrement. Un colosse aux nerfs d'argile, comme c'est mignon.
Je continue sur ma lancée.

Tu ne connais pas les fruits du démon mon gros ?

Je le vois changer de couleur et virer au blanc.
C'est le moment d'asséner le coup final.
Je me penche vers lui et je lui chuchote à l'oreille:

Vois-tu, je viens de toucher ta colonne vertébrale et ta nuque. Un claquement de doigts et pouf, tu finis en fumée.

Mon mensonge semble fonctionner. Sa poigne d'acier lâche immédiatement prise.
Et hop ! Un larbin à mes ordres.

Je continue à lui susurrer quelques mots doux.

Maintenant tu vas m'écouter attentivement. Est-ce que c'est clair ?
O...Oui !
Bien, alors je veux que tu fasses quelque chose pour moi.

Je lui glisse un papier dans la poche et je continue.

Cette nuit, tu vas aller à l'endroit marqué sur cette carte. A l'arrière du hangar, il y a une grosse pierre plate. Soulève-la et creuse jusqu'à atteindre le coffre que j'y ai caché. Tu me le ramènes discrètement sans attendre. Je t'attendrais à la porte de derrière.

Il déglutit difficilement. Je tiens son col entre mes mains et mon front s'enfonce dans le sien.

Si tu oses me doubler, s'il ne manque ne serait-ce qu'une seule pièce, je l'apprendrais d'une manière ou d'une autre et je te tuerais.
Bien madame !

Sur ce, je le lâche et je commande un verre de lait au patron.
Ma victime apeurée se sauve discrètement en faisant mine de rien.
C'est un pari risqué mais ça m'évitera des ennuis.
Lorsque ma boisson arrive, je lâche une bourse pleine de berrys sur le bar.

Pour le verre et la chambre.

Merci gros bêta, en plus de t'être fait embobiner tu me paies l'auberge.


Après une journée d'ennuis, la nuit vient enfin. J'attrape la bonne dans le couloir et je lui réclame les clés pour dans la nuit. Me faisant pleinement confiance, elle me les donne sans me demander mes raisons. Je lui promets de les glisser sous sa porte sans faute.



Dans la nuit noire, une ombre glisse vers moi. Plus elle approche et plus la masse grossit.
Le visage bourru de mon esclave temporaire apparaît.
Comme convenu, il tient mon coffre entre ses mains. La serrure à l'air intacte. Il n'a vraiment pas osé me doubler.
Il pose la caisse devant mes pieds et demande:

Ce sera tout ? Je peux m'en aller ?
Ça dépend de toi. As-tu ouvert ce coffre ?
Non madame ! Je vous le jure.
Tschh ! Saute !

Étonné, le type baraqué ne comprend pas vraiment. Je place ma main devant moi et m'apprête à la serrer dans le vide. La peur rattrape le gaillard qui se met rapidement à sauter sur place.
Un petit "cling cling" se fait entendre.
Je lui fais un super sourire de la mort qui tue.
Il vide immédiatement ses poches et se sauve en courant.

J'vous jure, apprenez à mentir les gars...
Sur ce, je traîne mon coffre à l'intérieur et je referme la porte.

Une fois dans ma chambre, j'ouvre le coffre pour constater mon trésor. La boite déborde de pièce d'or.
Quel joli petit magot, avec ça je vais pouvoir rejoindre une grande île et vendre l’œuf.
A moi l'aventure !
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