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Neige sanglante

Nouvelle mission. Après plusieurs jours de voyage, je posai enfin le pied sur la terre ferme. Voltus était une grande île, sans aucun doute la plus vaste du Royaume-Archipel de Sanderr. Et c’est sur cette île qu’on m’avait envoyé afin de résoudre une mystérieuse affaire de meurtres. J’étais arrivé sur Seflen, le village portuaire de Voltus. Il était tard et la lune pointait le bout de son nez. La plupart des habitants étaient couchés. Dehors, dans le froid, il ne restait que quelques pêcheurs près des quais qui me saluèrent de la main alors que j’étais un parfait inconnu pour eux. Je les saluai à mon tour et continuai ma route. L’archipel était en principe enneigé durant six mois. J’étais visiblement arrivé durant la mauvaise période. Il neigeait. Heureusement pour moi, afin de lutter contre le froid qui me glaçait de part en part, j’avais prévu un long manteau de fourrure qui terminait sa course à mes genoux.

Au loin, dans l’obscurité, j’aperçus un homme en uniforme adossé à un muret. Il s’agissait sans aucun doute du soldat chargé de me briefer sur la situation. Je m’empressai de venir l’interpeller pour avoir de plus amples informations. L’arme à la main, il s’était assoupi. Il avait certainement attendu mon arrivée durant de longues heures. C’était un homme pas bien grand, assez trapu, dans la force de l’âge. Une épaisse barbe brune venait décorer son visage abîmé et balafré ; et une odeur désagréable de poudre émanait de lui. Ce soldat s’occupait sûrement de l’artillerie. Je le réveillai d’une tape amicale sur l’épaule et il tourna son regard vers moi. Comprenant immédiatement qui j’étais, il se redressa et balbutia quelques mots incompréhensibles avant de reprendre convenablement la parole.

Veuillez m’excuser Caporal Cinco, je me suis assoupi.
Ne t’en fais pas, je te comprends, la vie de soldat est épuisante. Répondis-je tout en souriant.
Oui t-tout à fait… Poursuivit-il, gêné.
C’est bien toi qui es chargé de me renseigner sur la mission, n’est-ce pas ?
Oui, Caporal. Je suis le matelot de 1ère classe Johnson.
Je suis étonné que ce soit moi qu’on ait envoyé pour résoudre ces affaires de meurtres. Dis-moi, Johnson, pourquoi ton supérieur, le Lieutenant Kobold, n’enquête pas ?
Il a dit qu’il a des affaires plus urgentes à régler à la capitale Ykhion.
Plus urgentes ? Hm… Je vois le genre... Bref ! On s’en tape ! Du coup, Johnson, tu m’expliques quelle est la situation ? Je suis tout ouïe.
On a affaire à un tueur en série. Ce malade a sauvagement assassiné cinq personnes en une semaine. A chaque fois les victimes ont des caractéristiques semblables : femme, la vingtaine, cheveux blonds. Toutes ont été poignardées de la même manière. On s’est renseignés auprès des proches des victimes pour savoir s’ils avaient remarqué quelque chose d’inhabituel dans leur comportement dernièrement. Et rien de suspect n’a été signalé. On a vraiment besoin de votre aide pour retrouver ce fou avant qu’il ne commette d’autres meurtres. Vous savez, ici, les gens sont plutôt tranquilles et chaleureux ; leur train de vie est assez monotone. Une affaire comme celle-ci a plongé les habitants dans la crainte. Alors il faut de toute urgence régler le problème…
Mh… Je vous promets de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour retrouver cet assassin.
Merci Caporal… Si vous voulez bien me suivre, je vais vous emmener à la dernière scène de crime.

Nous avancions dans l’obscurité, à travers les habitations de Seflen. Sur le trajet, on parlait de tout et de rien. Il m’expliquait qu’il s’était enrôlé dans la marine il y a une dizaine d’années. On l’avait traîné d’affectation en affectation et ce n’était pas ce à quoi il s’attendait en entrant chez les mouettes. Sa carrière militaire n’était pas la plus impressionnante. Il s’ennuyait dans ce coin mais prenait tout de même plaisir à exercer le métier pas toujours facile de soldat. Je l’aimais bien ce Johnson. Un type humble et avenant. Tout en conversant, j’observai d’un œil attentif les alentours. Des petites maisonnettes en pierre se succédaient sur un long boulevard. L’obscurité couvrait tous les coins de rues et nous avancions d’un pas serein. Comme à mon habitude, les mains dans les poches, je marchai d’une allure totalement décontractée. On s’éloignait peu à peu de Seflen. On rejoignait une des nombreuses collines qui parsemaient Voltus.

Au loin, se trouvait une petite bicoque relativement isolé du village. D’après les dires de Johnson, c’était là où se trouvait la dernière scène de crime. Une fois arrivés devant la porte d’entrée, j’observai d’un œil extrêmement attentif afin de discerner le moindre indice. Quelques soldats étaient postés tout autour de la bicoque pour sécuriser la scène de crime. Je les saluai de la main et j’entrai dans la maisonnette. A l’intérieur, l’atmosphère était calme et pesante à la fois. L’endroit n’était pas bien grand et était peu aménagé. Une commode usée où manquait un tiroir, une petite table graisseuse tâchée de sang, quelques chaises de paille et un canapé en lambeaux. Le sol était recouvert de poussière et de saletés en tous genres. Près des escaliers pour accéder à l’étage s’étendait une mare de sang où gisait le corps sans vie d’une femme.

Je posai ma main sur sa joue. Son visage était froid et pâle. Elle avait une longue chevelure blonde et des yeux d’un bleu éclatant. Son corps était parsemé d’ecchymoses et de blessures, ce qui indiquait qu’elle avait tenté de lutter contre son meurtrier. Je lui refermai les paupières d’un geste de la main et je me redressai. Je constatai avec désarroi que son corps avait été poignardé à de multiples reprises. Elle vivait dans un taudis et était vêtue de simples haillons, qui pouvait en vouloir à une femme comme elle ? L’argent n’était certainement pas le mobile du meurtre. Je réajustai mes lunettes et décidai de me diriger vers l’étage supérieur. J’empruntai le petit escalier de bois qui se mit à grincer sous mes pieds. C’est alors que plusieurs bruits de pas résonnèrent à l’étage. Alerté par ce raffut, je m’empressai de gravir les escaliers.

C’est avec confusion que devant moi, je vis un jeune homme recouvert de sang de la tête aux pieds. Il avait des cheveux blonds et un visage aux traits fins. Il avait l’air agité. Le fait qu’il soit recouvert de sang m’interpella. Il ne s’agissait assurément pas d’un soldat alors que faisait-il sur cette scène de crime et comment était-il entré ? Il n’y avait plus du doute pour moi. C’était le tueur. Je me ruai à toute vitesse sur lui et lui assénai un fulgurant coup de poing.
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Soirée agitée...Balthazar avait tellement bu qu'il ne savait même plus où il se trouvait. Il n'arrivait même plus à distinguer les formes de la rue...les lumières étaient plus éblouissantes qu'autre chose et le blanc de la neige, éclairé par les lumières rendaient la chose encore plus pénible. En gros, c'était presque comme s'il marchait à l'aveuglette.

Marcher droit ? Mission impossible. Il n'arrivait même pas compter le nombre d'obstacle qu'il avait percuté. Pots de fleur, poteau, banc...presque tout lui mettaient des bâtons dans les roues. En ce moment même, il maudissait le monde entier d'être aussi tordu.

Bien qu'il sente l'alcool à plusieurs kilomètres, un bras agrippa au sien pour lui servir d'appui. Ne comprenant même pas ce qui lui arrivait, il se laissait entraîner par une marche lente mais régulière et accompagnée sans montrer un seul signe de violence. Enfin...il était vraiment amoché au point de ne plus réfléchir.

Tout ce don il était capable de distinguer de cette personne, c'était une chevelure blonde. Le reste n'existait pas à ses yeux...il n'arrivait même pas distinguer les traits de son visage et la couleur de ses vêtements étaient aussi éblouissantes que la couleur de la neige. Et pourtant, il ne laissa pas une goutte ressortir alors que ça lui ferait le plus grand bien !

Il semblait quitter le village avec cette femme qui l'emmenait dans une bicoque. Au moins, il ne dormirait pas dans la rue. Mais ce qu'il ignorait, c'est qu'ils n'étaient pas seuls. Même la blonde ne semblait pas l'avoir remarqué. Elle lui prépara alors un lit à l'étage...d'ailleurs en parlant d'étage, les escaliers avaient été un vrai champ de bataille. Mettre un pied devant l'autre ça allait... mais y mettre de la pression pour rester ensuite en équilibre sur un pied le temps de poser l'autre...seul, il n'y serait jamais arrivé et aurait certainement passé la nuit devant la première marche.

Balthazar ne se souvenait pas de la suite. Il semblerait bien qu'il se soit assoupi une fois couché.

Le réveil se fit quelques heures plus tard, lorsqu'il reçut un coup de couteau. L'individu qu'il avait à peine eut le temps de distinguer mélanger aux effets de l'alcool ne donnerait de lui aucune description précise. Cependant, il ne pouvait guère bouger, souffrant de sa blessure. Il suivit ensuite un cri, celui le de femme qui l'avait chaleureusement sorti de la froideur de la nuit. Par chance, il semblerait que le coup de couteau n'ait pas touché un organe vital.

Le reste de la nuit fut difficile, Balthazar n'a pas revu le meurtrier depuis. Il avait sûrement pris la fuite une fois que sa cible avait rendu son dernier souffle. Mais lui, se devait de survivre pour le moment. Il fouillait la maison, tachant à gauche et à droite la bicoque. Il devait trouver de quoi cicatriser la blessure, ou la recoudre. Il tombait sur des bougies et des allumettes et brisa un petit miroir qu'il y avait dans la chambre pour récupérer un bout de métal à chauffer. Mais le temps de trouver tout ça, avec les mouvements et en s'essuyant à chaque fois la main sur ses vêtements en la mettant sur la blessure, il s'en mettait partout.

Maintenant, il fallait passer à l'opération chirurgicale. Il allumait plusieurs bougies qu'il posait l'une à côté de l'autre. Il déchira un morceau de son haut pour tenir le bout d'acier qui allait chauffer pour ne pas se brûler les doigts et il attendait qu'il change un peu de couleur, montrant que le matériaux était chaud. Il se le posait alors sur la blessure, serrant les dents pour ne pas crier. Les brûlures, il les connaissait et les avait subis à la forge de son père adoptif. Il espérait cependant que l'alcool qu'il avait dans le sang l'empêcherait d'attraper une saloperie.

Il éteignit alors les bougies, posait ensuite le bout de métal qu'il avait laissé refroidir avant d'aller se trouver une cachette où il s'assoupit une nouvelle fois, fatigué de ce qu'il avait dû se faire. Il n'avait alors par la suite pas entendu la marine arriver et la marine ne l'avait pas trouvé.

Mais lorsqu'il rouvrit les yeux...il se releva en silence avant d'aller regarder vers l'une des petites fenêtres...La marine était la ! MERDE ! Et lui qui se trouvait sur la scène du crime , recouvert de sang ! Il ne fallait pas rester ici. Sous le stress et la pression qu'il s'imposait d'un coup, il ne faisait plus attention au bruit qu'il faisait et désorienté par le mal de tête de la cuite d'hier...ça ne faisait pas bon ménage. Et le peu de temps qu'il avait pour comprendre quoi que ce soit, il se trouvait déjà à terre, après s'être prit un coup de poing...ça n'allait pas arranger son état...Mais il ne s'évada pas dans l'inconscience.

Il puait l'alcool, le sang...et le brûler. Il avait un joli tableau de chasse d'un piètre homme en ce moment même. Et maintenant...il était incapable de faire quoi que ce soit contre un marine...même un enfant d'ailleurs qui serait sûrement capable de le mettre K.O. en quelques coups.

-A...Aie...Je...Je n'ai rien fait je ne suis pas responsable !!! Je suis aussi une victime !

Pour preuve, il lui montrait alors sa blessure fraîchement brûlée...d'ailleurs, étant tombé, elle lui faisait un mal de chien...il espérait qu'elle ne se soit pas un peu ouverte...

-J...Je me suis caché et...Je sais même pas ou je suis !

Visiblement, s'il se souvenait de l'image qu'il avait eut de la fenêtre, il n'était pas dans le village, pratiquement le dernier souvenir clair qu'il avait. Il était totalement désorienté et ce qu'il disait pouvait paraître de la vraie connerie pour le marine en face de lui. Peut-être que le fait d'être blessé et de sentir l'alcool allait montrer à ce bon marine qu'il disait peut-être la vérité...Quoi qu'il en soit, Balthazar se tenait la tête, le mal de crane qu'il avait, était tout simplement...magistrale.

    Le jeune homme essayait de se justifier. Mais au fond de moi, j’étais persuadé qu’il était le tueur. Une odeur désagréable d’alcool et de sang se dégageait de lui. Il titubait comme un ivrogne, son regard se perdait. Désorienté, il essayait de se faire passer pour une victime, comme si j’étais assez stupide pour croire un seul mot de ce qu’il me racontait. Pour me prouver son innocence, il me montra sa plaie qu’il avait tenté de cautériser tant bien que mal. Cette blessure ne me laissa pas indifférent, était-il réellement une victime ? Mais il ne fallait pas être dupe. Un homme ivre, en sang, se trouvant sur une scène de crime ne pouvait être que l’assassin.

    Tu as très bien pu t’infliger cette blessure tout seul pour justement me faire croire que tu étais innocent ! Pourquoi tu n’es pas descendu alerter les soldats qui sécurisaient la zone ?! Je ne te laisserai pas continuer ta route impunément. Plusieurs jeunes femmes ont été sauvagement assassinées et tu vas devoir répondre de tes actes espèce de malade !

    Dans ses yeux, je compris qu’il était totalement désemparé, son esprit était embrumé et ses pensées troublées. Persuadé qu’il était l’assassin, je profitai de son état de choc pour lui projeter à nouveau mon poing dans sa face. Cinq phalanges vinrent s’écraser à toute vitesse sur sa mâchoire et le projetèrent contre le mur derrière lui. Il s’écrasa lamentablement et je m’empressai de me ruer sur lui afin de l’attraper. Je le relevai par le col puis le poussai avec force jusqu’à la fenêtre. Dans un tumulte ahurissant, nous passions tous les deux à travers le carreau pour terminer notre course sur la neige. Nous roulâmes sur plusieurs mètres et je parvins finalement à me relever avec difficulté. Cette chute ne m’avait pas laissé indemne. Alertés par le vacarme assourdissant que notre passage par la fenêtre venait de provoquer, les soldats postés autour de la bicoque vinrent à notre rencontre. Leurs armes se braquèrent instinctivement sur nous avant qu’ils me reconnussent.

    Caporal, que s’est-il passé ? Et qui est cette personne à côté de vous ? S’exclama Johnson, surprit.
    Je suis persuadé que c’est lui le tueur, je l’ai retrouvé sur la scène de crime couvert de sang. Mais baissez vos armes, ne vous occupez pas de lui. Je me charge de son cas.

    Sans poser de questions, les soldats s’exécutèrent et retournèrent à leur poste, me laissant avec ce fameux assassin. J’époussetai rapidement mes vêtements couverts de neige puis braquai un regard furieux en direction du tueur. Il s’était également relevé péniblement. D’un mouvement vif, je retirai le long manteau de fourrure qui me protégeait du froid et le déposai ensuite au sol. Je me mis instinctivement en garde, prêt à en découdre. Je n’allais certainement pas laisser ce blondinet sans tirer. Je devais absolument avoir des réponses et je ne pouvais pas le laisser commettre d’autres meurtres. J’avais fait une promesse à Johnson, je ramènerai coûte que coûte l’assassin. Mort ou vif.

    Tu sais très bien que tu n’as aucune chance contre moi. Regarde-toi, tu tiens à peine debout ! J’aimerais avoir des explications. Qu’est-ce qui t’as poussé à assassiner ces pauvres femmes ?! Jalousie, vengeance ? Dans tous les cas, je rendrai justice coûte que coûte.

    Je le dévisageai. Mon esprit belliqueux refaisait peu à peu surface, je devais me préparer au combat. Je serrai mes poings machinalement. L’atmosphère était pesante. Combattre dans la neige avec un froid insupportable était une tâche rudement compliquée. Mais, il était de mon devoir d’arrêter ce meurtrier. Cependant, était-il réellement en état de combattre ?
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    Vu les paroles du jeune homme, il semblerait que Balthazar soit dans un sacré pétrin. Ce marine semblait persuadé qu'il était l'assassin, le sens de la justice l'aveuglait complètement. Il ne savait donc par faire la différence entre faire exprès de se blesser ou pas ? Il fallait déjà avoir un grain pour se planter un couteau si profondément et il fallait ensuite du courage pour cicatriser la blessure avec un métal chaud...Mais un fou qui se planterait volontairement n'aurait sûrement pas eu ce courage. Du moins c'était l'avis de Bal'.

    Pourquoi ne pas s'être annoncé aux soldats ? Mais il venait de voir que la maison était encerclée qu'il se faisait sauter littéralement dessus. Et puis, lors d'un somme après cuite, peu de choses peuvent le réveiller...Pourquoi commençait-il à ne pas aimer ce personnage en face de lui ?

    La réponse vint bien assez vite. Même pas le temps de répondre qu'il se prenait un autre coup de poing. Il notait dans un coin de sa tête la façon dont ce marine le traitait. C'était le deuxième. Il comptait bien le lui rendre un jour. Il heurtait le mur, mais étrangement, il avait beau frapper, il le sentait passer, mais ce n'était rien à côté de sa cicatrice et de son mal de tête qui eux étaient permanents. Mais ça ne lui suffisait pas. Il semblerait qu'il avait eu une envie folle de passer par la fenêtre après lui avoir attrapé le col...Ils tombèrent tous les deux dans la neige. Balthazar atterrit lourdement dans la neige qui amortit sa chute. Mais il restait au sol, il y était vraiment bien. La neige était fraîche.

    Et tout s'enchaînait...d'autres marines arrivèrent et pointèrent leurs armes contre lui. N'était-il déjà pas assez mal au point comme ça ? Il ne pouvait pas vraiment s'enfuir dans cet état, pas besoin de lui mettre une balle dans la jambe ! Son agresseur ordonna aux soldats de s'en aller, il maîtrisait la situation. Mais il semblait vouloir se battre et échanger quelques coups. Balthazar dirigea son regard vers lui, ayant un peu reprit ses esprits. Il n'allait pas engager une guerre de poings, mais de paroles, en espérant qu'il comprenne sa maladresse de s'en prendre à lui.

    Notre petit forgeron avait au moins apprit une chose. Ce n'était pas la première femme qui mourrait. Dans ce cas, ce n'était qu'une question de temps pour que son innocence éclate au grand jour. Alors, titillons ce bon soldat. Fronçant les sourcils, il s'adressa à lui d'un petit air moqueur malgré tout, restant au sol qu'il trouvait pour le moment agréable, bien qu'il n'allait pas tarder à le trouver froid.

    -J'ai plusieurs explications pour toi...Tu t'en prends à quelqu'un de blessé pour montrer ta supériorité et ensuite espérer avoir des réponses de sa part, saches que ça ne marche pas comme ça ! C'est ce qu'on vous apprend dans la marine ? La guerre avant la négociation ?


    Il inspira un grand coup, fermant les yeux avant de se redresser avec un mal de chien à cause de sa blessure et de la chute depuis la fenêtre...Oui ben finalement, son corps avait bien senti la chute !

    -Pour commencer, je me suis pris une cuite hier soir ! Et apparemment cette femme m'a emmené chez elle ! Après, je ne sais pas pour toi, mais j'ai rarement vu un mec en train de décuver se réveiller facilement ! Tu devrais peut-être traîner plus souvent dans les bars ! Ensuite, je crois que pour prouver mon innocence, je n'ai plus qu'à attendre. Si je comprends bien, ce n'est pas le premier assassinat. Alors, je n'ai plus qu'à attendre la prochaine femme qui mourra non ?

    De la colère oui, Balthazar la faisait ressortir comme il pouvait puisqu'il ne pouvait le faire autrement. Il finit donc par se relever avec difficulté et tenait tête à ce marine. Il n'allait pas se laisser faire alors qu'il se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment.

    -Oh..et je te rendrais les deux coups que tu m'as donnés lorsque la prochaine femme mourra, en récompense d'avoir perdu ton temps avec moi, ça te va ?
      J'étais perplexe. Les paroles du blondinet n'étaient pas tombées dans l'oreille d'un sourd. La marine avait été un moyen de calmer la rage qui s'animait au fond de moi, mais pourtant, je venais de réagir d'une très mauvaise manière. Les preuves concrètes pour prouver sa culpabilité manquaient, je ne pouvais pas réellement prouver qu'il s'agissait de l'assassin. La situation avait dégénéré trop rapidement, la violence n'était en effet pas la solution pour résoudre ce problème. Malheureusement, je venais de comprendre trop tard. Les coups avaient été portés et j'étais désormais obligé d'assumer. Le blondinet avait raison, si je m'attardais sur son cas en pensant qu'il était le tueur et qu'une autre personne venait à perdre la vie, je n'aurais pas pu le supporter. Il fallait agir vite, un psychopathe courrait encore les rues.

      Je restais tout de même sur mes gardes. Certes, je n'avais pas de preuves pour prouver sa culpabilité, néanmoins, je gardais l’œil ouvert afin d'observer ses moindres faits et gestes. Cet homme m'intriguait, fallait-il s'en méfier ou au contraire lui faire pleinement confiance ? La réponse à cette question était pour l'instant inconnue. Je devais désormais reprendre mes esprits et me concentrer sur ma mission. Après tout, j'étais ici dans un but bien précis, et je comptais bien résoudre le mystère qui entourait ces meurtres.

      Bon, je dois avouer que tu marques un point. Effectivement, je n'ai pas de preuves réelles pour prouver que tu es le meurtrier. Ma réaction a été disproportionnée. Cependant, je peux pas te laisser continuer ta route tranquillement, tu vas rester avec moi, je t'ai à l’œil. Je dois me remettre au travail, il faut coûte que coûte que j'empêche ce sauvage de commettre un autre massacre.

      Je m'abaissai rapidement pour ramasser mon manteau et l'enfilai ensuite. J'époussetai la neige qui le recouvrait, réajustai mes lunettes et braquai mon regard en direction du blondinet. Je ne devais absolument pas le lâcher du regard, il pouvait très bien se retourner contre moi à tout moment. J'avais décidé de ne pas le laisser repartir tant que toute cette histoire n'avait pas été tirée au clair. Je ne pouvais pas me permettre de laisser vagabonder un suspect potentiellement coupable. Néanmoins, je ne devais en aucun cas lui divulguer des informations trop importantes sur cette affaire. En effet, s'il avait effectivement un lien avec ces assassinats et que je lui confiais quelques indications, il pourrait s'en servir contre moi en me menant vers des fausses pistes. Surveiller ses paroles allait être un point capital.

      Avant tout, j'ai quelques questions à te poser. Donc, tu ne sais pas du tout qui est cette femme qui, d'après tes dires, t'as emmené chez elle ? Et tu n'as aucun indice qui pourrait me mener à quelqu'un qui en voulait à sa vie ? Tu étais à proximité du meurtre, tu es persuadé de n'avoir rien perçu de suspect ? Je sais que tu m'as dit que tu étais complètement bourré, mais vraiment, tu ne te souviens d'absolument rien ? T'es pour l'instant la seule personne qui peut le plus nous aider dans cette affaire, même si je n'ai toujours pas confiance en toi. Si tu tiens tant à prouver ton innocence, il va falloir fouiller dans ta mémoire pour essayer de te souvenir de quelque chose.

      Il ne fallait pas s'attarder ici, le meurtrier était toujours en liberté et ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne frappe à nouveau. Malheureusement, les pistes manquaient cruellement. Pour l'instant, aucun indice important ne permettait de faire évoluer l'affaire. J'avais malgré tout besoin de l'aide du blondinet, c'était inévitable. Tout en attendant ses réponses à mes questions, je fis volte-face et lui fit signe de me suivre d'un geste de la main. Je décidai de retourner vers le village afin d'interroger quelques habitants. Cette enquête n'avançait que trop lentement, il fallait de toute évidence faire progresser les choses.
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      Le froid commençait à se faire sentir...il avait de la neige partout depuis qu'il était tombé avec ce marine dans la neige. Il ne s'était pas encore débarrassé de l'envahisseur sur ses vêtements. Mais d'un autre côté, il ne voulait pas l'enlever. La neige froide faisait un bien fou contre son corps qui subissait sa blessure et qui le brûlait. Cela agissait comme un tranquillisant. Cependant, s'il ne le faisait pas, il attraperait froid et ce serait très mauvais. Il s'imaginait déjà éternuer et souffrir atrocement à ce moment avec sa blessure et le geste brusque du mouvement...

      Il leva la tête vers ce marine qui semblait retrouver ses esprits de justicier correct. Il soupira, le mal était fait. Il ne reviendrait pas sur ses paroles. Si une autre femme se faisait tuer alors qu'il l'avait soupçonné à le jeter par une fenêtre, il allait vraiment lui rendre les deux coups comme promis ! Il le méritait bon sang !

      -Je compte bien rester avec toi ! Je ne vais pas me laisser traiter de meurtrier à la place d'un enfoiré ! Cette femme m'est gentillement venu en aide sans que je ne demande quoi que ce soit ! Je n'ai même pas pu la remercier alors ce fumier...Je me ferais un plaisir de lui arracher la tête !

      Balthazar enleva enfin la neige de ses vêtements qui semblaient s'être un petit peu humidifié avec la chaleur du corps de notre forgeron. Il mit les mains dans les poches, cherchant un peu de chaleur pour ses membres qui commençaient à souffrir un peu. Ce serait bête d'avoir les doigts tout bleu hein.

      Le marine lui reposait des questions...Bon sang mais combien de fois devrait-il le répéter ? Il ne se souvenait de rien, c'était le noir total...Il détourna le regard tout de même, un peu honteux...C'est vrai que ces derniers temps il se laissait aller sur l'alcool...il devrait peut-être se calmer. Le résultat aujourd'hui

      -Je ne me souviens vraiment de rien...tout ce qui me préoccupait c'était de décuver dans mon coin et dans ma bulle...J'ai déjà de vague souvenir du chemin pour venir jusqu'ici...alors ce qu'il y a eu dans cette maison...J'en sais vraiment rien ! M'enfin...Je me souviens...m'être fait réveilr par un coup de couteau et...ensuite le cri de la femme...je vois pas grand chose sur lui !...Peut-être qu'en le voyant je le reconnaîtrais...Après, libre à toi de croire un ivrogne. Et toi...tu sais quoi ? T'es capable de trouver une femme qui peut potentiellement se faire tuer ?


      Il frissonnait alors en sentant un petit coup de vent. Ce vent vint lui geler les os...Il devait récupérer ses affaires pour se tenir chaud et d'un autre côté...pour s'armer. Enfin, ce serait difficile de se défendre en étant blessé...Mais peut-être que le marine serait contre ce fait-là encore...ce serait embêtant. Les armes qu'il avait forgées, avec son père, étaient importantes pour lui.

      -Je...J'ai besoin de récupérer mes affaires...je commence à geler et...Je veux toutes mes affaires...Je ne veux pas que la marine les gardes de côté, quoi que ce soit...Y a des objets de valeurs sentimentals dans mes affaires !

        Johnson ?
        Oui, Caporal ? Dit Johnson, en arrivant au pas de course.
        Apportez les affaires du blondinet, s'il vous plaît.
        M-mais, Caporal, vous êtes sûr que...
        Oui, ne vous inquiétez pas.
        Très bien, j'apporte ça tout de suite.

        Johnson s'en alla en petites foulées et revint un instant plus tard, chargé comme un mulet. Il déposa les affaires aux pieds du suspect et je le remerciai d'un sourire. Bien. Ses affaires auxquelles il tenait, d'après ses dires, étaient désormais en sa possession. Il ne fallait pas s'attarder ici plus que prévu, un meurtrier était encore en liberté et je comptais bien l'envoyer derrière les barreaux. L’œil toujours rivé sur le blondinet, d'un mouvement de tête, je lui fis signe de passer devant moi.

        Attendez, Caporal, on a une nouvelle piste !
        Ah ?
        La sœur de cette pauvre femme nous a contactés, elle désire parler à la personne chargée de l'enquête. Vous devriez aller la voir, elle réside non loin d'ici, à l'entrée du village.
        Très bien. J'espère que ça permettra de faire évoluer l'affaire...

        Enfin. La situation évoluait. Johnson me confia l'adresse exacte de la sœur de la défunte et nous partîmes sans perdre une seconde de plus. J'avançai dans la neige, derrière mon nouveau "coéquipier". J'étais frigorifié, mais comme toujours, je serrais les dents en essayant de ne montrer aucun signe de faiblesse. Le froid nous harcelant sans interruption, nous décidâmes instinctivement de presser le pas, sans nous adresser le moindre mot. Pour l'instant, je n'avais pas besoin d'en savoir plus, j'espérais juste qu'il reconnaîtrait l'assassin quand il le verrait. Après de longues minutes de marche, nous arrivâmes finalement à l'entrée du village et je pivotais la tête de gauche à droite en essayant de repérer la maison. Une fois celle-ci trouvé, nous nous empressions de la rejoindre afin de retrouver un peu de chaleur.

        Contrairement à la bicoque de la défunte, cette petite maisonnette était en très bon état et était parfaitement entretenue. Le toit était couvert de neige et on y trouvait une cheminée qui fumait vigoureusement. La porte d'entrée était entrouverte et une odeur agréable de pain chaud s'échappait de l'intérieur. Toujours sans lui adresser le moindre mot, je passai devant le blondinet, poussai la porte lentement et pénétrai dans l'habitation. La pièce était relativement grande. Quelques meubles la décorait et une demi-douzaine de peintures étaient accrochées aux murs. Le sol était carrelé et brillait parfaitement. Mes semelles étaient recouvertes de neige, je ne pouvais pas me permettre de salir ce sol reluisant, alors, je frottai mes pieds sur le tapis d'entrée. Le bruit fit réagir la femme assise sur le fauteuil devant moi. Elle se retourna et quand elle comprit qui j'étais, elle me lança un sourire vide. Elle se leva péniblement de son confortable trône et s'avança vers moi. Elle avait l'air désorientée, son esprit était ailleurs. Le comprendre n'était pas très compliqué, elle ne pensait à cet instant qu'à sa défunte sœur.

        Bonsoir, messieurs. Lança-t-elle d'une voix tremblante.
        Bonsoir, madame...?
        Hanski.
        Bonsoir, madame Hanski. Avant toute chose, je tiens à vous présenter mes plus sincères condoléances.
        Merci.
        Je suis le Caporal d'élite Cinco, mais vous pouvez m'appeler Kal. Je suis chargé d'enquêter sur le meurtre de votre sœur et des autres femmes. Vous avez contacté la marine n'est-ce pas ? Vous pouvez nous aider ?
        Vous pouvez m'appeler Diane. Et oui, Kal, je crois que je peux vous aider. Mais, vous ne m'avez pas présenté votre ami ?
        Ah oui, mon "ami". D'ailleurs, je ne t'ai pas demandé ton prénom blondinet. Comment tu t'appelles ?
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        Balthazar écoutait attentivement tout ce qui pouvait se dire autour de lui. Il était entouré de marine et lui était un pirate. Le jeune forgeron était certes encore inconnu des soldats et de la populace, mais dans son état, il était plus intelligent de coopérer. Il serait bête de s'ouvrir cette plaie soignée de façon bricolée.

        Les affaires de Balthazar lui étaient rendues en totalité, ce qui l'étonna tout de même. Lui qui pensait qu'il devrait encore soulever montagnes et mers pour avoir tout ce dont il avait besoin. Il s'empressa d'enlever le peu de neige qui restait encore sur lui pour enfiler son manteau. Il était certes gelé ayant baigné dans la neige tout à l'heure. Le manteau mettrait beaucoup de temps avant de faire effet et de le réchauffer. Il se dépêcha alors de ranger ses deux lames sur lui, toujours entourées d'une couverture pour les protéger un minimum et les cacher.

        Alors qu'il finissait de s'équiper comme il se doit, la discussion l'interpella. Une nouvelle piste ? Voilà qui affichait un bel horizon pour Balthazar. Il avait hâte de lui rendre les deux coups de poing tout de même...Ainsi donc la victime avait une soeur ? Si elle ressemblait à la jeune femme qui venait de perdre la vie dans cette maison cette nuit, il y avait de fortes chances pour qu'elle soit une cible potentielle. Il se permit alors une remarque.

        -Si elle ressemble à sa soeur...peut-être est-elle une cible !

        Peut-être avait-il dit ceci dans le vide puisque le voyage jusqu'à l'entrée du village était d'un silence glacial. La seule information qu'il avait sur cet homme était le fait qu'il soit caporal dans la marine. Sinon, il ne savait pas grand chose sur le reste de l'affaire. Il devait le suivre pour prouver son innocence. Il était en quelque sorte qu'un spectateur.

        Cependant, surprise ! Une fois arrivé devant l'habitation, ce n'était pas le même gabarit ! Contrairement à la victime, la soeur semblait vivre aisément. Il semblerait qu'elle chauffe la maison avec la cheminée en ce moment même.

        Balthazar ne faisait que suivre Kal qui restait silencieux jusqu'à ce qu'il se décide de pénétrer la propriété. Il observa les manières de ce marine. Le forgeron l'imita pour ne pas paraitre impoli. D'habitude, il serait entré sans même s'être soucié de l'état de ses chaussures...Le bruit qu'avait fait Kal avait fait réagir la jeune femme qui semblait dans un autre monde. Quoi de plus normal ? Elle venait de perdre un membre de sa famille. Cependant, le détail de la différence de niveau de vie interpellait Balthazar...

        -Bonsoir, messieurs.

        -Bonsoir, madame...?

        -Bonsoir.

        -Hanski.

        -Bonsoir, madame Hanski. Avant toute chose, je tiens à vous présenter mes plus sincères condoléances.

        -Merci.

        -Je suis le Caporal d'élite Cinco, mais vous pouvez m'appeler Kal. Je suis chargé d'enquêter sur le meurtre de votre sœur et des autres femmes. Vous avez contacté la marine n'est-ce pas ? Vous pouvez nous aider ?

        -Vous pouvez m'appeler Diane. Et oui, Kal, je crois que je peux vous aider. Mais, vous ne m'avez pas présenté votre ami ?

        -Ah oui, mon "ami". D'ailleurs, je ne t'ai pas demandé ton prénom blondinet. Comment tu t'appelles ?

        Balthazar haussa un sourcil en regardant Kal. Tseuh, il avait juste envie de le laisser là comme ça dans ce pétrin. Il pourrait alors créer une gêne plutôt amusante pour ses beaux yeux. Il avait simplement de la chance que les événements ne le permettaient pas. Mais devait-il donner un faux nom ? Rho et puis zut ! Il n'avait pas envie de se prendre la tête.

        -Appelez-moi Balthazar madame. J'accompagne le caporal Cinco.


        Voilà...Le marine pouvait être content, il jouait un rôle d'accompagnateur rien que pour lui, génial non ? Bon, il n'allait pas se plaindre, il était maintenant au chaud. Il se décontracta un peu les épaules et observa les alentours, détaillant les richesses de cette jeune femme...Il trouvait là...toujours quelque chose de louche, mais peut-être n'avait-il pas l'habitude de voir des personnes aussi riches.




          L’atmosphère était pesante. Diane était tourmentée, elle tremblait comme une feuille. Elle n’était pas encore tout à fait lucide. Elle nous fit signe de nous asseoir à côté d’elle. Elle reprit place dans son fauteuil et je pris deux chaises pour que Balthazar et moi puissions nous asseoir également. Les yeux dans le vide, l’esprit ailleurs, Diane sirotait son thé vert. Elle se racla la gorge et rajouta un morceau de sucre dans sa tasse.

          Je connais l’assassin. Je suis persuadé que c’est lui. J’en suis sûr.
          Vous connaissez son identité ? Diane, il faut absolument me dire qui il est, je dois arrêter ce massacre au plus vite.
          Oui. Il s’appelle Edward Zo. Il tient une armurerie à deux pâtés de maisons d’ici. Je me suis toujours méfié de lui, je le trouvais louche. Mais je n’aurais jamais imaginé avant ce jour qu’il aurait pu commettre une telle tuerie. Je connaissais bien sa femme, elle était toujours aimable et joyeuse. Je crois qu’elle l’aidait à se canaliser. Malheureusement, Maria a perdu la vie il n’y a pas très longtemps, elle a été emportée par la maladie. Après sa mort, j’ai vu Edward rôder près de la maison de ma sœur et de celles des autres femmes. Je suis désolé de ne pas avoir prévenu la marine avant, je ne pensais pas qu’il commettrait de telles atrocités. Il faut absolument le mettre derrière les barreaux. M-ma sœur… Elle était une bonne personne, elle vivait dans la misère, mais elle a toujours été là pour les autres. Elle ne méritait pas ça.
          Ne vous inquiétez pas, j’arrêterai cet Edward Zo. Il a perdu sa femme n’est-ce pas ? Dites-moi Diane, est-ce que sa femme avait la vingtaine et était-elle blonde ?
          Oui, comment savez-vous que… ?
          Mh… Diane, vous êtes en danger, vous connaissez son identité et je crois que vous êtes sa prochaine cible, venez, nous allons vous escort…

          Soudain, je fus coupé dans mes paroles par un coup de fusil. Le bruit nous fit sursauter tous les trois. En une fraction de seconde, la balle traversa le carreau de la fenêtre et vint se loger dans la poitrine de Diane qui bascula brusquement de son fauteuil. Par réflexe, je bondis de ma chaise et me mis à couvert. Balthazar fit de même. Les balles pleuvaient au-dessus de nos têtes, c’était un véritable déluge de plomb qui s’abattait dans toute la pièce. Mes oreilles sifflaient à cause du bruit assourdissant et du verre brisé me lacérait les mains. En rampant, je m’approchai de Diane pour vérifier son état. Je plaçai mes deux doigts au niveau de son cou pour prendre son pouls. Malheureusement, c’était déjà trop tard. La balle l’avait tué sur le coup. Je lui fermai les paupières avec la paume de ma main et je me remis à couvert, à côté de Balthazar.

          Merde ! Putain… Elle est morte. Il faut qu’on sorte d’ici et qu’on poursuive cet enfoiré.

          Tout à coup, les coups de fusil cessèrent. Sans perdre une seconde, je me levai et fonçai à toute vitesse vers la porte d’entrée. Je fis signe à Balthazar de me suivre et d’un violent coup de pied, je décrochai la porte de ses gonds et elle se brisa en plusieurs morceaux. L’adrénaline me faisait oublier le froid et je tournai la tête de gauche à droite en essayant de repérer notre agresseur. Au loin, j’aperçus un homme qui s’enfuyait à toute vitesse, un fusil accroché dans son dos. Je lui hurlais de s’arrêter, mais il n’en fit rien. Suivi par Balthazar, je me lançais à la poursuite du tueur à toute vitesse. Je me faufilai entre les différentes habitations de Voltus avec une rapidité et une agilité de félin. Je me rapprochai de plus en plus de l’homme. Celui-ci se retourna et empoigna son fusil. Sans s’arrêter, il tira à deux reprises en ma direction. Une balle siffla et termina sa course dans un mur près de moi. L’autre balle traversa mon épaule, y laissant un trou béant d’où ruisselait du sang. La douleur était intense mais j’essayais de faire abstraction de celle-ci afin de ne pas ralentir.

          Il fallait à tout prix que je stoppe sa course. Malheureusement, je n’avais pas d’arme à distance et la seule manière de l’arrêter était de le rattraper. Je sentais mon cœur battre la chamade dans ma poitrine, mon souffle s’épuisait petit à petit et de la sueur commençait à apparaître sur mon front. Je réajustai mes lunettes d’un coup d’index et j’accélérai à nouveau.
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          Franchement, comment pouvaient-ils faire ce genre de choses les marines ? Aller à la poursuite de criminel était d'un ennui...C'était du moins ce que ressentait notre ami Balthazar. Comment pouvaient-ils se tenir devant des gens qui n'avaient que le chagrin en tête et en expression faciale ? C'était presque déprimant. Si Balthazar courrait après les gens, c'était simplement parce qu'ils avaient des comptes à régler. Ce qui était le cas avec ce tueur.

          -Je connais l'assassin. Je suis persuadé que c'est lui. J'en suis sûr.


          En temps normal, Balthazar n'aurait pas hésité à lui sauter à la gorge. Bon sang...

          -Vous connaissez son identité ? Diane, il faut absolument me dire qui il est, je dois arrêter ce massacre au plus vite.

          -Oui. Il s'appelle Edward Zo. Il tient une armurerie à deux pâtés de maisons d'ici. Je me suis toujours méfié de lui, je le trouvais louche. Mais je n'aurais jamais imaginé avant ce jour qu'il aurait pu commettre une telle tuerie. Je connaissais bien sa femme, elle était toujours aimable et joyeuse. Je crois qu'elle l'aidait à se canaliser. Malheureusement, Maria a perdu la vie il n'y a pas très longtemps, elle a été emportée par la maladie. Après sa mort, j'ai vu Edward rôder près de la maison de ma sœur et de celles des autres femmes. Je suis désolé de ne pas avoir prévenu la marine avant, je ne pensais pas qu'il commettrait de telles atrocités. Il faut absolument le mettre derrière les barreaux. M-ma sœur… Elle était une bonne personne, elle vivait dans la misère, mais elle a toujours été là pour les autres. Elle ne méritait pas ça.

          Comment ça ? Elle n'avait rien dit pour les autres femmes ? Même si l'on suspecte quelqu'un sans preuve, on peut en parler à la marine afin qu'ils fassent une enquête non ? Cette femme n'était qu'une cruche, elle ne méritait pas la sympathie du forgeron. Mais il restait muet puisqu'il était en compagnie d'un marine...d'ailleurs, il lui devait maintenant deux poings, il n'avait pas oublié. Mais ce n'était pas le moment.

          -Ne vous inquiétez pas, j'arrêterai cet Edward Zo. Il a perdu sa femme n'est-ce pas ? Dites-moi Diane, est-ce que sa femme avait la vingtaine et était-elle blonde ?


          -Oui, comment savez-vous que… ?

          -Mh… Diane, vous êtes en danger, vous connaissez son identité et je crois que vous êtes sa prochaine cible, venez, nous allons vous escort…

          Soudain, une balle se logea dans la poitrine de la jeune femme. Depuis qu'il traversait les océans, Balthazar s'était retrouvé dans pas mal de pétrin et il avait adopté certains réflexes très utile...comme se mettre à couvert ! Il ne perdit pas une seconde pour s'exécuter. Balthazar observait Kal vérifier si elle était encore vivante ou pas. Mais en y réfléchissant deux secondes, l'homme avait eu tout le loisir de prendre soin de viser le coeur afin de tuer sur le coup. Ses pensées étaient alors confirmées par Kal.

          -Merde ! Putain… Elle est morte. Il faut qu'on sorte d'ici et qu'on poursuive cet enfoiré.

          Les coups de feux cessèrent. Kal se leva dans la seconde afin de foncer à toute vitesse vers la porte d'entrée. Balthazar comptait bien le suivre, il n'avait pas à lui faire ce signe pour qu'il se lève. Par contre, il ne s'attendait pas à ce que ce...bourrin...défonce la porte. Bien que l'action soit rapide, Balthazar n'avait pas oublié le froid de dehors...mais malgré tout, il s'élançait derrière Kal afin de poursuivre le meurtrier.

          Vu que Kal était devant lui, il s'arrangeait pour ne pas être sur son côté. Simple mesure de sécurité dirons nous. Quelques secondes de poursuite plus tard, il avait eu raison car l'assassin se retourna pour vider quelques balles dans leur direction. Notre forgeron se servait un peu de Kal comme bouclier. Les marines servaient à ça non ? Protéger la population ? Puisqu'il avait la preuve que Balthazar était innocent, il se devait de le protéger, ignorant que le blond était pirate...Amusant ! Cependant, une balle traversa l'épaule de Kal. Par chance, elle ne toucha pas Balthazar. Kal perdait alors un peu de vitesse, ce qui permit à Balthazar de se mettre à son niveau.

          -Et on ne me croyait pas hein ? Tseuh ! Tu auras tes deux poings dans la tronche plus tard !

          Balthazar observait l'homme devant courir. Etait-il à cour de balle ? Avec la quantitée qu'il avait tiré tout à l'heure, il ne devait plus en avoir beaucoup, voir aucune s'il venait de décharger les dernières sur Kal. Bal' sourit avant de tourner la tête vers le marine. Il semblait être mis à rude épreuve physiquement. Le blond n'avait pas ce problème, la forge lui avait toute de même créé une certaine endurance.

          -Tu as intérêt à l'attraper avant moi ! Car je te préviens, si je le chope, je le tue !

          Sur ce, il accéléra le pas, tentant d'aller plus vite que l'assassin n'étant pas blessé. Il observa les alentours, il y avait des choses intéressantes à lancer dans sa direction...Le problème était qu'il fallait un peu se rapprocher. En passant pas très loin d'un pot de fleur imposant, il attrapa une stalactite tout en se rapprochant doucement. Lorsqu'il lui semblait être à bonne distance, il la lança sur l'assassin...mais c'était raté. Il attrapa une autre stalactite plus loin avant d'avoir une idée de génie...Les toits ! Ils étaient tellement recouverts de neige que la moindre imperfection pouvaient sûrement faire tomber la neige dans la rue...puis c'était plus simple à viser ! Il s'exécuta donc, lançant gros morceau de glace sur un des toits devant l'assassin.

          La neige glissait alors dans la rue, un gros paquet de neige à vrai dire. Elle ne tombait pas vraiment sur le fuyard, mais devant. Avec la neige qui recouvrait déjà la route, en freinant, il glissa et tombait au sol pour finir contre le tas de neige qui venait de se créer. Ni une ni deux, Balthazar le rattrapa et percuta la tête de l'assassin comme s'il cherchait à shooter un ballon de foot ! Et se laissa tomber sur le tas de neige ensuite pour amortir sa chute. Il se releva et commençait à sortie une lame pour la pointer vers cet enfoiré.

          -Il serait peut-être temps que tu paies connard !

          La chute dans le tas de neige n'avait pas été sans mal, réveillant la blessure qu'il avait cicatrisée dans la nuit...De l'autre main, il se tenait donc l'endroit ou cet homme l'avait poignardé. Il fronça les sourcils et appuyait le bout de sa lame au même endroit sur le corps de ce Edward...

          -T'aurais dû m'achever quand tu en avais l'occasion cette nuit !

          Est-ce que Kal allait l'arrêter ou observer ?

            Au fond de moi, je voulais laisser Balthazar lui ôter la vie. Ses actes étaient tout simplement impardonnables ; ce sauvage méritait de finir six pieds sous terre. Je mourrais d’envie de lui ouvrir la gorge et de le laisser baigner dans son sang. Les poings serrés, le regard noir, je tentais de me contenir tant bien que mal. J’étais un marine, mon devoir était de ramener cet homme devant la justice, pas de régler cette histoire moi-même. Les choses avaient changé, j’avais changé. Quelques années auparavant, j’aurais sans aucun doute achevé cet assassin de mes propres mains. Mais désormais, les choses étaient extrêmement différentes, j’avais rejeté mes démons depuis bien longtemps.

            Ça suffit.

            Balthazar, surprit, braqua son regard en ma direction tandis que j’abaissai la lame qu’il appuyait fermement contre le torse d’Edward Zo. Une fois l’arme baissée, j’empoignai l’assassin par le col et lui décochai un violent coup-de-poing en pleine mâchoire. Celle-ci se déboîta complètement à cause de la puissance de l’impact et Edward tenta d’articuler quelques mots. J’enchaînai ensuite en lui martelant le visage de coups de pied. Il m’était certes interdit de lui ôter la vie, cependant, je n’allais tout de même pas me priver de lui refaire le portrait. J’étais relativement « gentil » avec lui, il méritait tout de même bien plus que de simples coups. A mesure que les attaques pleuvaient, Edward Zo était de plus en plus désorienté. Son regard se perdait, et il n’allait pas tarder à perdre connaissance.

            Lorsqu’enfin je le sentis pratiquement tomber dans les vapes, je relâchai mon étreinte et le laissai au sol quelques instants. Je repris mon souffle peu à peu, et l’adrénaline retomba. Je pris le temps d’observer les alentours, constatant que quelques passants stupéfaits regardaient la scène. Afin de les rassurer, je leur expliquai brièvement que j’étais un marine et que la situation était sous contrôle. Puis, d’un geste de la main, je les invitai à retourner à leurs occupations. Mon regard se tourna ensuite en direction de Balthazar, mon « coéquipier ». Son regard était brûlant de haine, et je comprenais sa colère. Il avait sans aucun doute envie d’en finir avec ce dégénéré. Malheureusement pour lui, cette nuit-là, Edward Zo n’allait pas rejoindre la tombe mais s’en allait derrière les barreaux.

            On t’aurait retrouvé un jour ou l’autre, tu ne pensais tout de même pas pouvoir poursuivre ta route impunément. Edward Zo, je t’arrête pour meurtres.

            Sans plus attendre, je le relevai en exerçant une clé de bras. Je tirai ensuite mon escargophone de ma poche et contactai Johnson qui devait certainement avoir était prévenu des coups de feu. Je l’informai rapidement de la situation et nous restions là, attendant son arrivée. Un peu plus tard, il fit enfin irruption. Dans l’obscurité de la nuit, accompagné de deux autres soldats, ils avançaient vers nous en courant. Lorsque Johnson constata, étonné, qu’il avait devant lui le tueur neutralisé, il ne put s’empêcher d’esquisser un sourire. Tous les habitants de Voltus étaient désormais hors de danger avec cet assassin qui ne courrait plus les rues.

            Je confiai Edward Zo à Johnson en m’assurant bien qu’il l’amène derrière les barreaux sans traîner. Le meurtrier n’avait pas expliqué réellement qu’est-ce qui l’avait poussé à commettre ces atrocités, mais à vrai dire, je n’avais pas envie de l’entendre. Cet homme était tout simplement dément. Qu’importe la raison qui l’avait poussé à faire ça, il était tout bonnement inexcusable. Aujourd’hui, un cinglé de plus était en prison. La mission était un succès, pourtant, je ne pouvais pas la considérer réellement comme tel. Je n’étais pas parvenu à protéger Diane Hanski, peut-être que si nous étions arrivés plus tôt, nous aurions pu l’escorter en lieu sûr. Malheureusement, je ne pouvais pas revenir en arrière.

            Quoi qu’il en soit, la mission était terminée. Cependant, il restait encore quelque chose à régler. J’étirai brièvement mes muscles et soufflai un bon coup. La douleur à mon épaule était toujours présente, mais j’essayais tant bien que mal de ne pas y penser. Balthazar m’avait rappelé plusieurs fois qu’après toute cette affaire, il me rendrait les coups que je lui avais donnés à notre rencontre. Et je n’avais pas oublié cela.

            Maintenant que tout ceci est enfin terminé, il nous reste quelque chose à régler n’est-ce pas ? J’attends que tu me rendes ces fameux « deux coups ». Mais je te préviens, en aucun cas je ne me laisserais faire. En garde.
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