"]Marteau et enclume.
Un vilain mal de crane me réveille et je goûte le pavé pour la seconde fois aujourd’hui. Il était plus fort que moi et il le savait ce con. Pourtant il ne faisait qu’esquiver mes coups et me donner des petits coups de bâtons. Foutu petit vieux. Je l’avais choisi comme première épreuve en croyant que ça allait être pépère, plus simple tu meurs. Grossière erreur de débutant, me dit la petite rousse qui m’a accueilli, le petit maître chinois est le plus balaise du coin, il ondule comme une feuille de peuplier, et il swingue comme un maître de la balle perdu. Je dois utiliser tous mes reflexes, mobiliser tous mes neurones pour ça. Et il m’en reste plus beaucoup après le coup de gazage auxquels j’ai eu le droit ce matin-là. Un matin pas comme les autres, un matin ou je serai reconnu comme révolutionnaire, enfin.
Et ce petit maître chinois vieux comme le monde est mon épreuve.
- Allez petit, du nerf ! T’es un révo ou t’as un cœur de pierre !?
- Ecoute gaillard, je ne sais pas comment tu nous as trouvé, mais t’es vachement culoté d’avoir écouté la vieille dame.
Il y’a du sourire dans sa voix, et un masque sur son visage. Je ne sais pas pourquoi mais ce mec m’aime bien et me le fait savoir discrètement. Je fulmine de savoir qui c’est mais je me retiens. Il faut dire que je ne suis pas en position de force pour négocier ni demander quoi que ce soit. Les dents prises dans un bâillon plus serrés que les genoux de ma mère devant un forçat.
Ici il y’a que des vrais révolutionnaires, ou presque. On est en train de tester toute la ville pour savoir si elle a un cœur ou si elle l’a perdu. Savoir si elle une âme, on le sait déjà ! Et on l’a déjà changé en un soleil radieux ! Tu ne vas pas pourrir tous nos efforts avec ta gueule de mouette, avoue ! Mais Monsieur … Une baffe répond à mes expectatives ingrates et inaudibles ; Tant pis pour moi ! Je n’avais pas qu’a … Encore une baffe ! Non mais sérieux sa commence à bien faire ! J’essaye de me lever mais mes bras son lié par de fortes chaines et des cadenas bien vissés dans le sol. La chaise est inconfortable et mon dos me fait mal. Je dois tenir, je dois rien dire. Si c’est la marine qui me teste … Je dois tenir c’est tout.
Ils m’enlèvent mon bâillon, je leur crache à la gueule et leur dit d’aller se faire foutre, de toute façon je ne dirais rien sans la présence de mon avokat. Ils reviennent avec un gros livre, ils me disent que c’est un annuaire. Il n’y connaît rien ne s’adresse moi. Je suis juste malin. Et je sais que s’ils me frappent la tête dessus ce n’est pas pour m’en apprendre plus. Ils me disent de tout dire, et je ne dis rien. Un aveu et ma couverture saute, et ce n’est pas pour dormir qu’elle me sert cette couette, c’est pour survivre. Je recrache a la tête du geôlier qui sort chercher des « pincettes et autres outils » qu’il dit. Je commence a paniquer.
- C’est ta dernière chance, t’as quelques choses à dire ?
- Non. Je suis Marine de première classe, Ray Obuzoka et tant pis pour vous, révolutionnaires, vous voulez que le mal des autres je n’en serai jamais !
Ils ressortent. Je sens venir la mort en moi mais je n’accepte pas de me rendre. Jamais. Jamais plus personne ne souffrira à cause de moi comme ça. C’est libérateur de se dire ça. C’est sacrément libérateur. On se dit que quand même, l’homme est un loup pour l’homme. Des bottins, j’en vois passer de plus en plus. Mais aucune pincette ni outillage digne de ce nom. On m’aurait mentit ? Les salauds ! Je souris avec deux de mes dents en moins et j’insulte le geôlier qui est resté à côté de la porte.
- Hey les bouffons, sa porte pas ses couilles ou quoi ? Pas de réponse, tant pis.
Putain les gars abusés, vous ne saurez jamais ce qui se passe d’un seul coup dans mon esprit. Et si c’était ça le piège ! Que tout soit inversé et que je sois le seul maître de ma destinée. C’est vrai quoi, ils ne m’ont pas fait tant si mal que ça, j’ai juste quelques entorses et des bleus ou des dents en moins. J’essaye de me lever et patatra ! Je me retrouve sur mes genoux surpris de la facilité avec laquelle les liens ont cédés ! Dire que cela fait quelques jours que je moisis dans cette geôle de la marine mondiale. Il faut que je bouge. Il faut que je m’échappe et vite.
Et en plein millieu du chemin, un petit homme au teint jaune avec de grande moustache. Il me recherche ou il veut me tuer ? Il est comme moi ou comme eux ? Une terrible massue s'abat sur mon corps et je goute le pavé pour la première fois aujourd'hui.
Un vilain mal de crane me réveille et je goûte le pavé pour la seconde fois aujourd’hui. Il était plus fort que moi et il le savait ce con. Pourtant il ne faisait qu’esquiver mes coups et me donner des petits coups de bâtons. Foutu petit vieux. Je l’avais choisi comme première épreuve en croyant que ça allait être pépère, plus simple tu meurs. Grossière erreur de débutant, me dit la petite rousse qui m’a accueilli, le petit maître chinois est le plus balaise du coin, il ondule comme une feuille de peuplier, et il swingue comme un maître de la balle perdu. Je dois utiliser tous mes reflexes, mobiliser tous mes neurones pour ça. Et il m’en reste plus beaucoup après le coup de gazage auxquels j’ai eu le droit ce matin-là. Un matin pas comme les autres, un matin ou je serai reconnu comme révolutionnaire, enfin.
Et ce petit maître chinois vieux comme le monde est mon épreuve.
- Allez petit, du nerf ! T’es un révo ou t’as un cœur de pierre !?
- Ecoute gaillard, je ne sais pas comment tu nous as trouvé, mais t’es vachement culoté d’avoir écouté la vieille dame.
Il y’a du sourire dans sa voix, et un masque sur son visage. Je ne sais pas pourquoi mais ce mec m’aime bien et me le fait savoir discrètement. Je fulmine de savoir qui c’est mais je me retiens. Il faut dire que je ne suis pas en position de force pour négocier ni demander quoi que ce soit. Les dents prises dans un bâillon plus serrés que les genoux de ma mère devant un forçat.
Ici il y’a que des vrais révolutionnaires, ou presque. On est en train de tester toute la ville pour savoir si elle a un cœur ou si elle l’a perdu. Savoir si elle une âme, on le sait déjà ! Et on l’a déjà changé en un soleil radieux ! Tu ne vas pas pourrir tous nos efforts avec ta gueule de mouette, avoue ! Mais Monsieur … Une baffe répond à mes expectatives ingrates et inaudibles ; Tant pis pour moi ! Je n’avais pas qu’a … Encore une baffe ! Non mais sérieux sa commence à bien faire ! J’essaye de me lever mais mes bras son lié par de fortes chaines et des cadenas bien vissés dans le sol. La chaise est inconfortable et mon dos me fait mal. Je dois tenir, je dois rien dire. Si c’est la marine qui me teste … Je dois tenir c’est tout.
Ils m’enlèvent mon bâillon, je leur crache à la gueule et leur dit d’aller se faire foutre, de toute façon je ne dirais rien sans la présence de mon avokat. Ils reviennent avec un gros livre, ils me disent que c’est un annuaire. Il n’y connaît rien ne s’adresse moi. Je suis juste malin. Et je sais que s’ils me frappent la tête dessus ce n’est pas pour m’en apprendre plus. Ils me disent de tout dire, et je ne dis rien. Un aveu et ma couverture saute, et ce n’est pas pour dormir qu’elle me sert cette couette, c’est pour survivre. Je recrache a la tête du geôlier qui sort chercher des « pincettes et autres outils » qu’il dit. Je commence a paniquer.
- C’est ta dernière chance, t’as quelques choses à dire ?
- Non. Je suis Marine de première classe, Ray Obuzoka et tant pis pour vous, révolutionnaires, vous voulez que le mal des autres je n’en serai jamais !
Ils ressortent. Je sens venir la mort en moi mais je n’accepte pas de me rendre. Jamais. Jamais plus personne ne souffrira à cause de moi comme ça. C’est libérateur de se dire ça. C’est sacrément libérateur. On se dit que quand même, l’homme est un loup pour l’homme. Des bottins, j’en vois passer de plus en plus. Mais aucune pincette ni outillage digne de ce nom. On m’aurait mentit ? Les salauds ! Je souris avec deux de mes dents en moins et j’insulte le geôlier qui est resté à côté de la porte.
- Hey les bouffons, sa porte pas ses couilles ou quoi ? Pas de réponse, tant pis.
Putain les gars abusés, vous ne saurez jamais ce qui se passe d’un seul coup dans mon esprit. Et si c’était ça le piège ! Que tout soit inversé et que je sois le seul maître de ma destinée. C’est vrai quoi, ils ne m’ont pas fait tant si mal que ça, j’ai juste quelques entorses et des bleus ou des dents en moins. J’essaye de me lever et patatra ! Je me retrouve sur mes genoux surpris de la facilité avec laquelle les liens ont cédés ! Dire que cela fait quelques jours que je moisis dans cette geôle de la marine mondiale. Il faut que je bouge. Il faut que je m’échappe et vite.
Et en plein millieu du chemin, un petit homme au teint jaune avec de grande moustache. Il me recherche ou il veut me tuer ? Il est comme moi ou comme eux ? Une terrible massue s'abat sur mon corps et je goute le pavé pour la première fois aujourd'hui.