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La folle histoire d'amour d'un nabot renfrogné


Salem ayant quelques trucs à régler dans cette cité pourrie, on a décidé de se séparer quelque temps. Après un discours au combien défaitiste « Tu dois te faire accepter comme second, Yama ! », « si je meurs prend le flambeau ! », « va vérifier que nos navires sont en état » et enfin « J'ai des affaires à régler, je vous rejoins après ». Bon le Salem voulait probablement trousser quelques gonzesses avant de repartir sur le sentier de la guerre et a décidé de bien enjoliver ça. La veille du départ j'avais fait une réunion entre tout les « lieutenant » de l'équipage, ceux auquel le second délègue le sale boulot, à savoir, s'occuper des navires qu'il n'occupe pas. Les réguliers ne me causeront aucun problème, je leur ai donc donné rapidement congé. Les 3 officiers de l'élite qui sont mes subordonnés direct offert par Salem, c'était une autre affaire. Le premier, un colosse tout en muscle, un vieux briscard de trente ans comme Mich'. Après m'avoir jaugé quelque seconde et quelques manche de bras de fer, il me jugea digne de le commander. Le second, un mec charmant au possible mais aux états de services chaotique et aux discours assez violent. Quand je l'ai vu se ramener avec son pied de bégonia, j'ai cru que c'était un hippie sympa, mais non, ce type sans être un psychopathe pourrait passer comme tel. Un gars strict et dur qui considère qu'il faut faire de chaque criminel un exemple. Bien que je n'approuve pas ses méthodes, je ne peux pas m'opposer à lui pour autant. Ce n'est pas un salopard qui prend plaisir à la besogne, juste un gars peu sensible qui a choisi une voie assez sanglante pour avancer. La dernière, outre le fait qu'elle ne soit pas du tout désagréable à regarder, semble être un vrai joyaux. Une femme qui va en première ligne armée de ses poing uniquement doit posséder un caractère bien trempé. Elle m'a paru un peu froide d'ailleurs. Je vais faire en sorte qu'elle rencontre Rock, entre athlète on doit s'apprécier. En définitive, je suis pas tombé sur des gars chiant, juste des gens droit qui font leur boulot bien, des marins d'élites exemplaire. Je vais pas garder la bride trop serrée, je me contenterai pour le moment de leur demander de suivre mon modèle de vie à bord. Les marins divisé en groupes ayant leur routine rythmée par l’entraînement, le repos et la manœuvre. Avec un peu de chance, chaque équipage disposera d'une ou l'autre perle qui sera en mesure de magnifier les hommes.

Je dois avouer, que l'idée de me trimballer une chiée de navire ne me plaisait pas énormément. Jusqu'au moment où j'ai appris qu'un navire allait s'occuper de la route à suivre me délestant de cette responsabilité. Nous voici donc en route vers Water Seven, pas que l'on ne fasse pas confiance aux intendants de Marie-joie... mais quand on a la possibilité d'avoir les meilleurs charpentier du monde faire une vérification de notre flotte et que c'est le gouvernement qui paye, on ne crache pas la dessus. Cette ville à vraiment de la gueule, voir ce joyau de l'artisanat humain briller à l'horizon est vraiment une expérience à vivre. La traversée à été calme, on a tenté de rendre le petit Ethan plus sociable, bon ce n'est pas encore un bon compagnon de boisson, mais il y a du mieux. Je lui ai néanmoins servit l'un des conseils d'Anna « qu'il se trouve une fille et qu'il arrête de tirer la gueule ce petit gars ».

Conseil qu'il semble s’être empressé de suivre, il a disparu sitôt qu'on a touché terre. Pour ma part, je me suis contenté de visiter le coin accompagné des habituels : Cole, Mich' et Rock. Le loup passant à présent ses journées dans ma cabine s’empiffrant de friandise que lui concocte Anna. On se décide enfin pour tâter de la spécialité locale dans un navire flottant. Cette ville offre un dépaysement total pour les marins, tu passes de la mer à des canaux. La compagnie est agréable et la chaire succulente, je n'ai pas à me plaindre. On est forcé de jouer les touriste le temps que les charpentiers s'occupent de nos montures, alors autant le faire au maximum. Visiter le fameux train des mer pourrait apparaître dans la liste des réjouissances.
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    Hm. Départ un peu précité de Marie-Joie, mais vraiment nécessaire, on en pouvait plus de rester enfermer entre ces quatre murs. Maintenant, me voici à la célèbre cité de Water Seven, la métropole aquatique. Je n’aurai jamais cru pouvoir y mettre un jour les pieds, c’est presque un rêve qui devient réalité. Tout le long du trajet, mes nouveaux camarades comme les plus anciens n’ont eu de cesse de m’emmerder, à propos de mon comportement exclusivement. Cette nuit sera particulière, elle inaugurera le passage à la nouvelle année, déjà 1627. Je suppose que tout l’équipage se miaulera la gueule dans les différents bars de la ville, alors peut-être serais-je enfin seul. Enfin bizarrement, nous avons à peine amarré que je me retrouve quasiment seul sur le navire. Même Daniel est partit comme un sauvage.

    « Regardez-moi ces enfants, vraiment intenables… » Marmonne-je dans ma fine barbe.

    Cette situation m’arrange alors je ne vais pas m’en plaindre, non ? Je fini aussi par descendre de ce navire. ll me semble que les ingénieurs vont maintenant s’en occuper, visiblement pour y ajouter que améliorations… Je ne m’y connais pas vraiment en charpente. J’observe quelques instants le carte de l’île, repère les docks et les différents quartiers tendances, puis m’en vais prendre un forfait pour un Bull. Cet animal est très appréciable, très attachant, très serviable, ça me révolte de voir que certains en abusent. Avant d’aller me restaurer, je décide de me rendre sur le site de La Galley la Company, qui est immense et où travaillent de nombreux charpentiers de renoms. Quand je vois les grands chefs d’oeuvres qu’ils bâtissent, je suis totalement émerveillé. C’est impressionnant de voir que de si petits hommes peuvent construire de tels engins de guerre.

    Mon ventre gronde, il est temps de manger un bout, puis peut-être de me détendre tant qu’à faire. Non loin du site, il était conseillé sur la carte de se rendre dans ce bar à proximité, bar qui fait également office de restaurant. L’ambiance y est apparemment agréable, festive, d’autant plus ce soir où une soirée spéciale est organisée à l’occasion de la nouvelle année. Il fait bon de vivre, la température est douce, des enfants s’amusent, le soleil se couche, je marche donc lentement afin de profiter de l’instant. Durant la marche, je repense à notre séjour sur Marie-Joie, les entraînements, la rencontre avec les jumeaux, Yamamoto et Salem… Le vice-amiral qui nous fait d’ailleurs défaut de sa présence. Me demande bien ce qu’il peut faire de si important. Tout ça pour dire que j’ai un long chemin à parcourir, certes semé d’embuches, mais tout aussi excitant. J’ai presque envie de retourner m’entrainer, sauf que le repos est également important, et que l’un sans l’autre, ça ne peut fonctionner.

    En arrivant à l’endroit indiqué, j’aperçois effectivement le restaurant en question, assez bien décoré et assez peuplé de personnalités. Notamment les jeunes, puisque ça reste un endroit tendance et festif, vous ne risquerez pas d’y croiser les hauts-chefs de l’aristocratie, mais probablement leurs enfants. L’avantage ici, c’est que je peux manger sur le comptoir en picolant, au milieu de tout ce beau monde. Habituellement, cela m’aurait dérangé, mais aujourd’hui pourquoi pas. Les gens commencent à danser tout autour, j’apprécie l’ambiance, les hommes font la cour aux femmes, quand je suis soudainement interrompu.

    « Puis-je m’assoir à vos côtés ? » Me dit une ravissante demoiselle.
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Elle avait passé la matinée à se préparer, un rouge à lèvre carmin, un peu de crayon et de mascara pour donner d'autant plus d'intensité à ses prunelles de saphir. Une légère couche de poudre pour effacer les rares imperfections qui effleurent son visage. Rien de plus, les hommes préfèrent les femmes ayant l'air plus naturelle. Leur dernière cible un petit noble grassouillet leur avait apporte une coquette somme, après lui avoir offert une rivière de perle et un succulent dîner dans un restaurant hors de prix. Enfin malgré lui, il lui offrit plusieurs dizaines de millions de berrys. Cette fois-ci, elle avait décider de jeter son dévolu sur une personne mieux faite de sa personne. La richesse n'offre pas tout, alors s'amuser une soirée avec un adonis avant de lui faire les poches serait on ne peu plus plaisant. Elle enfile une tenue colorée qui soulignes ses magnifiques courbes dévoilant juste assez pour affrioler et juste assez pour ne pas passer pour une catin. Elle glisse une aiguille sous l'une des coutures, elle avait appris la prudence. Elle orne son cou et ses oreilles de pierres précieuse mais pas trop. Après quelques gouttes de parfum sur la gorge, elle se dirige à pas gracile vers son terrain de chasse.
Au passage, elle vérifie si les arrangements opérés dans une petite maison subtilisée pour les besoin de sa mission dans cette ville. Elle, son capitaine et ses hommes avaient dégottés une maison proprette et dont le propriétaire était partit pour longtemps. Tout était prêt pour recevoir un malheureux hôte.

Elle passe quelques temps dans un restaurant à la mode où se rassemblent une série de jeunes fortunés. Elle offre quelques sourires et excuses au nombreuses proposition qu'elle reçoit. Voila des années qu'elle récoltait des rançons, si bien qu'après des années, elle avait développé un vrai flair pour les bonnes cibles. En général, les plus riches le montraient le moins, ils possèdent une série de manies. Elle savait aussi reconnaître les étoffes et les senteurs qui dénotent l'abondance. Enfin, un homme s'avance. Il n'est pas très grand, il porte une tenue de marin, son grade est relativement élevé, mais il possède surtout une lame magnifique et un air altier. Cet homme sent le luxe, en tant que marin, il ne doit être que de passage. Ce qui signifie qu'il cherche un endroit où se reposer et pourquoi pas des bras, son grade indique que bien étant important, il ne l'est pas assez pour être recherché, ses subordonnés risquent de rester les bras ballant sans ordre, ses supérieurs risque de penser à la désertion, la cible parfaite. Elle remet rapidement tout ce qui doit l’être en place et s'approche de l'homme, elle fait courir un doigt fin sur les épaules musclée du jeune homme, lui sourit et d'un clin d’œil lui demande si elle peut le rejoindre. Sans lui laisser les temps de répondre, elle s'assied à ses cotés et d'un geste travaillé, elle croise les jambes. Ses cils papillonne et ses dents étincelle alors qu'elle se présente de sa douce voix.
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    Merde. Qui est cette ravissante demoiselle ? Je n’ai pas pour habitude de côtoyer la gente féminine, alors j’ai un peu de mal à être à l’aise. Je suppose que je dois lui proposer un verre ? Du rhum ? Une telle femme ne boit pas quelque chose d’aussi grossier, elle n’a pas l’air d’être pirate, enfin j’imagine. Sans plus attendre, je demande au barman de lui concocter un verre aussi raffiné que cette demoiselle, ce qui a naturellement pour but de subtilement complimenter sa beauté. L’envie ne me manque pas, mais je n’ai pas envie de succomber immédiatement à son charme, à

    l’instar des nombreux garçons qu’elle a due séduire. Je m’en voudrai beaucoup pour tout vous avouer.

    Elle boit son verre de manière assez sensuelle, un jeu de regards s’installe, je sens mon coeur s’emballer peu à peu. On discute, on apprend à se connaître, la soirée est quasiment parfaite. Je dirai qu’il manque mes amis, mais honnêtement, je ne suis pas certain que leur présence aurait été une bonne chose pour mes affaires. La soirée continue son ascension, les verres s’enchainent, les discussions sont interminables, la relation commence à se créer. C’est une femme extrêmement élégante, intelligente et plutôt drôle. Parfaite me diriez-vous ? Je le pense du moins. J’ai peur que mon jugement soit faussé étant donné mon manque d’expérience. En effet, ma dernière relation remonte à loin, très loin.

    Nous approchons de l’heure tant attendue, le passage à la nouvelle année est proche. Aussi longtemps que je m’en rappelle, je ne suis pas sûr d’avoir un jour fêté la nouvelle année. Mes parents étaient systématiquement de sortie et les jumeaux également, j’étais donc seul à chaque fois.

    « 3… 2… 1… BONNE ANNÉE ! » Crie l’ensemble du bar.

    Tout le monde s’embrasse, tout le monde s’enlace. Des types viennent me prendre dans leurs bras, je ne les connais absolument pas, mais je suppose que l’ambiance s’y prête. La demoiselle avec qui je passe pas le soirée, Emma, aussi se fait brusquement câliner et rigole en me voyant prit par des dizaines de bras. Je me noie littéralement dans la foule. Dommage que tout cela ne dure qu’une nuit. À peine le temps de m e remettre les idées en place que l’on me tend des verres. Je n’ai jamais été un grand consommateur, alors avec tous ses verres qui s’enchaînent, mon état ne va pas en s’améliorant.

    Je ne suis plus maître de mes mouvements, je me mets à enflammer la piste, je danse, j’hurle de joie, l’euphorie s’empare complètement de moi. Le temps passe aussi très rapidement. J’ai l’impression d’à peine commencer à m’amuser, que finalement la soirée se termine, pour mon plus grand désespoir. Pour une fois, j’ai pu me lâcher et totalement baisser ma garde, m’amuser sans penser à quoique ce soit d’autre. Nous finissons nos derniers verres, le bar ferme ses portes et il est temps pour nous de rentrer. La petite brise du matin me soulage le visage devenu lourd à cause des maux de têtes devenus incessants. Mes cheveux totalement décoiffés, ma tenue de marin à moitié défaite, je pense qu’il est temps pour moi de rentrer. Je titube, je m’accroche aux murs, impossible pour moi de savoir où je vais. Ma vision est totalement trouble.

    « Besoin d’un coup de main ? » Me propose gentiment ma nouvelle amie de soirée.
    « Incontestablement. »

    Elle me saisit par les hanches et m’aide à marcher. Je constate par la même occasion qu’elle dispose d’une force assez considérable, mais je suis bien trop saoul pour vraiment le réaliser. D’ailleurs, où allons-nous ? Au lieu de lui poser la question, je chante et lui raconte des conneries, comme ferait n’importe quelle personne ayant trop bue. Tristesse. Sans m’en rendre compte, je me retrouve dans un endroit assez sombre.

    « Où… Où… » Je n’arrive pas à finir ma phrase.
    « Fais de beaux rêves, mon lapin. Ce fut une très bonne soirée… Pour une fois. »

    Que veut-elle dire ? Je ne comprend pas. Je tente de la rattraper mais deux silhouettes m’en empêchent, puis me frappent violemment. Impossible de me défendre. Je me fais casser la gueule, ça fait mal, et je finis par ne plus rien voir. En fait, je crois être inconscient depuis quelques temps.
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Elle avait passé un agréable moment, avec un peu d'alcool dans les veines Ethan devient même un compagnon digne de ce nom. Alors qu'elle l’entraîne vers son funeste destin, elle se prend à espérer que peut être, elle pourrait passer sa vie avec lui. Bien sûr, cela serait envisageable s'il elle vivait dans un monde parfait. Mais le monde n'avait jamais été rose pour elle, il ne le sera jamais d'après tout. Depuis ce misérable jour, il y a un peu plus de vingt ans où elle avait vu le jour dans l'un des nombreux nids à misère qui parsème le monde. Sa première fois n'avait été que pour une maigre pitance et le premier à avoir souillé ses douces mains de son sang immonde n'était autre que l'ivrogne qui avait eu la mauvaise idée de l'enfanter.  Peut être dans un autre monde, une autre vie, le jour où son charme disparaîtra et qu'elle devra prendre sa révérence, peut être alors, elle pourra rêver d'un nid douillet, une vie honorable ou elle ne devra plus mentir ni voler. Pour l'instant, elle se contente de survivre, de gagner de l'argent et de fuir le gouvernement dans l'espoir de pouvoir un jour profiter de la vie... pour cela elle devra trucider ses associé et parvenir à disparaître... un miracle impossible à accomplir.

Pendant quelques instants elle à même hésité à abandonner l'opération. Ce petit gars devient très loquace avec un peu d'alcool dans les veines. Un frère et une sœur dans le Cp, heureusement que son frère serait heureux de voir une rançon et s'en reviendrait presque à la remercié d'avoir mis son frère dans la posture de princesse en détresse. Sa sœur serait prêt à payer pour qu'il n'arrive rien, s'ils se débrouillent suffisamment, elle pourra éviter l'affrontement. De toute manière comme le dit Donovan, des mecs qui planquent leur identités, ce sont probablement  des lopettes qui utilisent l’anonymat pour se faire une image de dangereux combattants. De toute manière dans moins d'une heure, ils auront disparu de cette île sans laisser la moindre trace.

L’affrontement est bref, son associé et les gros bras qui l'accompagne ne prennent pas longtemps pour endormir leur proie. Mais au lieu de l'emmener à bord, son compagnon les conduit dans une petite chaumine en bordure de dock. C'est une petite maison dont le propriétaire était partit en voyage il y a peu.

*
* *

Donovan avait passé la journée en charmante compagnie, une donzelle plus jeune que lui héritière d'une quelconque famille riche. Il était parvenu à la convaincre qu'il était aussi un riche héritier avant de la faire rêver avec une série d'histoires d'aventures et de destinée. Demain, elle viendrait avec la fortune de sa famille pour fuguer avec lui, loin de son méchant papa. Demain, elle ne serait plus qu'une pauvre pauvre sotte abandonnée sur une barque. Emma le conjure de partir aujourd'hui, mais il n'en a que faire. Il ne va pas jeter cette semaine à devoir draguer une gamine naïve. Une fois garrotté le type qu'a dégoté Emma est balancé sans ménagement dans la cave. Demain à l'aube, ce serait le grand départ. Une fois en mer, la demande de rançon sera envoyée.


*
*     *


-Hé Yama, dans mon pays, pour nouvel an, on fait un plongeon depuis une falaise de nuit.
-C'est grand-Line quand même.
-On s'en fout, non ? Les monstre on les défonce.
-Le dernier à la flotte à perdu !
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    Je me réveille assez nauséeux de la veille. Que dis-je ? Il a dû s’écouler seulement quelques petites heures depuis mon dernier verre, le ciel s’éclaircit mais le soleil n’est pas encore levé. Je tente de comprendre ma situation, sauf que le surplus d’informations que je fais passer me donne davantage le tournis, et là, je dégueule complètement. Quand je pense avoir fini, c’est reparti pour une nouvelle galette. Immonde sensation qui me parcoure le corps. Deux types rentrent au même moment, sans doute interpellé par mes vomissements, puis ils se moquent de moi sans perdre un instant.

    « - Regarde-moi ça, Albert… Qui va nettoyer tout ce merdier ?
    - J’te propose un pierre-feuille-ciseau pour nous départager.
    - Arrête tes conneries, j’suis malheureux à ces jeux !
    - Au pire on lui fait bouffer sa merde, ça ira plus vite ! Pis c’est d’sa faute s’il sait pas boire !
    - Le pire dans tout ça c’est qu’tu n’as pas vraiment tord… »

    Me faire bouffer mon vomi ? Plutôt crever ! Qu’ils viennent un peu pour voir. Cela dit, je devrais peut-être la jouer fine jeu avec eux, loin d’être malins qu’ils sont, j’ai tout intérêt de les manipuler plutôt que de les provoquer. Mais croyez-moi, je me vengerai sans aucun doute, hors de question d’en rester là. L’un me surveille pendant que l’autre file chercher de quoi nettoyer mes crasses.

    « En fin de compte, vous nettoyez mes merdes, ça ne vous embête pas trop ? » Demandais-je au seul type qui reste.

    « T’as de la chance qu’on en a après ta fortune mon p’tit gars, sinon y a bien longtemps qu’on t’aurait tué. Quand ta famille aura payé, tu seras libre, enfin à voir selon l’humeur du boss… »

    C’est donc ça, une prise d’otage pour demander une rançon. C’est mal connaître ma famille, car excepté ma soeur qui n’est pas joignable, je n’en connais aucun qui prendrait la peine de payer ne serait-ce qu’un berry pour ma pomme. Surtout en étant considéré comme le raté de ma noble famille. Renseignez-vous, bande d’amateurs. L’autre revient avec un sceau et deux serpillères. Ils comment à nettoyer en prévoyant leurs projets une fois l’argent obtenu, enfin qu’ils pensent obtenir plutôt. L’un des deux est à portée de mes jambes, alors sans hésiter un seul instant, je lui fous un chasser au niveau de sa rotule, il chute vers moi, et une fois au sol, j’enroule sa tête avec mes guiboles. Je l’étrangle, l’autre tente de lui venir en aide.

    « Un pas de plus, je brise son cou. »

    Je ne sais pas si j’en suis capable de cette position, mais je tente tout pour gagner du temps. Les liens qui retiennent mes bras sont bien faits, mais je sens qu’en provoquant la luxation d’un de mes pouces, je peux m’en défaire. De ma main droite, je saisis mon pouce gauche et « crack », je lâche un léger gémissement de douleur. Le type entre mes jambes et maintenant inconscient, son camarade me saute dessus, c’est trop tard. J’effectue une roulade vers ma droite pour esquiver son coup, puis je me relève et disparais de son champ de vision. À présent derrière lui, j’envoie un puissant direct du droit au niveau de ses côtes, le couchant net. Il perd connaissance à cause de la douleur.

    « Tout va bien là-dedans ? » Dit un homme de l’autre côté de la porte.

    Ce n’est pas bon du tout. Combien sont-ils réellement ? Je pensais n’en avoir que deux à gérer. Le soru m’a donné la gerbe, j’aimerai éviter de devoir le réutiliser. Je me cache immédiatement derrière la porte que l’individu ouvre seulement quelques instants à cause de l’absence de réponse. Voyant ses camarades au sol, il rentre débilement dans la pièce, et ce sans se soucier d’une éventuelle attaquera derrière. Il au moins le sens fratrie en secourant ses potes, mais bon. Je ramasse une des serpillères à mes pieds, je l’assomme d’un coup et continue de le frapper jusqu’à ce qu’elle se brise en deux. La colère commence à me submerger. Vous savez, le fait d’avoir fait confiance a une gonzesse et de m’être fait avoir, ça ne passe vraiment pas. Avec la gueule de bois, ça passe encore moins. J’ai besoin de me défouler. Les deux autres zygotes reprennent peu à peu conscience, sauf que je suis encore là, et pas content du tout. Je sers fermement les poings et commence ma séquence de cassage de gueules. Je les saigne comme des cochons, à la limite de la mort, rien que ça.

    « J’ai tellement pris l’habitude de frapper à l’épée que j’en ai oublié les sensations au poing… »

    Je fais rapidement le tour de la demeure délabrée, je chope les quelques produits inflammables, puis j’en fous absolument partout. J’attache mes « sacs de frappe », les sors, puis je balance une allumette qu’un passant vient juste de me passer. Il y avait un permis de détruire sur la porte, alors je suppose que ça ne fera de peine à personne. La fumée attire du monde, je préfère me tirer avant que la gonzesse et son boss se ramènent, je dois retrouver ma lame avant de faire leur peau. D’ordinaire, je ne suis pas du genre à m’acharner autant, mais là on touche à mon honneur, personne n’a le droit d’y toucher. J’ai tout de même pris soin d’agrafer un petit mot sur le front d’un des types, celui qui m’a le plus énervé, histoire qu’ils soient prévenus.

    Quelque chose d’assez solide me heurte, même pas le temps d’avoir mal que je vois les étoiles, puis le néant. Retour à la case départ. Mes pupilles s’ouvrent petit à petit, j’ai mal de crâne assez redoutable, je vois une nouvelle fois trouble. Cette fois-ci, croyez-moi, je vous assure que ce n’est pas dû à l’alcool. Il y a donc un type capable de me coucher d’un seul coup dans les alentours. D’ailleurs, où diable suis-je ? La pièce ressemble plus ou moins à celle où l’on m’a emmené la première fois, mais pourtant quelque chose de différent m’interpelle, une odeur et une sensation familière. Une odeur de poisson et une sensation de tanguer. Ne me dites pas que je suis dans un navire ? Si c’est le cas, c’est très mauvais signe. Je frissonne d’un coup en m’apercevant qu’une présence se trouve juste en face de moi depuis tout ce temps. Je n’ai absolument rien remarqué. L’aura qui émane du corps de ce type en dit long sur le bonhomme, il me fait presque peur, et le pire, c’est que je ne pense pas pouvoir en venir à bout s’il est celui qui m’a assommé.

    « Excusez-moi, monsieur. Loin de moi l’idée de vous offusquer, mais puis-je savoir où nous sommes ? » Dis-je poliment.

    Il n’a pas l’air aussi débile que les autres. De plus, il m’a attaché tout le corps cette fois, le petit malin.

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Donovan répond à ta question d'un simple rictus. Il te laisse patienter quelques secondes se contentant de te fixer. Il est assez fier de lui. Il a enfin fini par plumer la donzelle qu'il charmait depuis quelque temps, il avait une grosse partie des économies de la demoiselle en main et elle aurait une vie misérable, grâce à lui. Il se voit comme un sorte de chevalier, de saint pour sa propre vengeance. Une femme avait roulé son père alors qu'il était jeune et il avait passé le reste de son enfance dans un taudis puant. Il ne supporte ni les femmes, ni ceux qui profitent de leur richesse sans arrières pensées. Alors depuis, tel Robin des mers, il vole les femme et les riches pour les distribuer aux moins fortuné, lui et sa bande de préférence et parfois d'autres les meilleurs jours.

-Tu nous as causé pas mal de soucis petit gars, t'avise pas de recommencer, sinon... il faudrait que je m'assoie sur ma rançon... et tu ne voudrais pas ça.

Il te tapote la joue en te souriant.

-Mais ne t'en fais pas, je vais chercher de quoi m'aider... RUFUS !

Un homme musculeux armé d'un fusil rentre dans ton réduit, son expression en dit long sur son humeur. Il salue son boss qui empruntes le chemin inverse. Il fait les cent pas avant de revenir à la porte et de jeter un coup d’œil en l’entrebâillant légèrement. Il revient vers toi et d'un coup de pote dégage la chaise te projetant à terre. Il s'accroupit face à toi et te maintenant la mâchoire d'une main, il colle son arme sur ta tempe. Sa respiration est sifflante.

-Dis moi petite merde... tu te souviens d'Albert et de Willie ? En plus de l'avoir buté t'a même profané son cadavre.


Sur ces mot, il te saisis l'occiput et te fracasse la tête sur le plancher, ce n'est pas de la pierre. Il passe sa main sur son thorax.

-En plus tu m'a bien niqué mes cotes ou mes poumons, le simple fait de respirer me fait souffrir.

Il se relève, te contourne lentement avant de te botter le flanc.

-C'est pourquoi pour venger mes frères... j'vais te buter. J'dirai au patron que t'as essayé de t'enfuir et que j'ai pas eu le choix. Le patron, il me comprendra et toi tu seras mort. Crie autant que tu veux, y'a personne pour t'entendre.


Il fais quelque pas, hors de ton champ de vision, tu entends une déflagration et sens une douleur cuisante à la jambe ainsi qu'un léger relâchement dans tes liens.

-Alors je vais te buter... lentement.

*
* *

J'avais reçus une invitation plus tôt dans la matinée. L'un de mes subordonnés de Zaun avait fais le déplacement jusqu'ici autant pour s'entretenir avec les forgerons locaux qui avaient consentis à l'échange de connaissance inter-forge mis en place entre mes forges et celles qui souhaitait en bénéficier. Mais aussi pour négocier l'un ou l'autre contrat, les affaires marchent bien à ce que je vois, tant mieux. Cela doit bien faire plus d'un an que je n'ai plus visité mes installations. Si ce n'est les rapport mensuel et des appel hebdomadaire, je ne participe plus activement à leur affaires. Je n'ai pas oublié mon hobby pour autant, je l'exerce tant que je peux.

Mes pas me mènent enfin devant une petite échoppe où s'alignent une série d'arme rutilante. Jin, l'homme en question prend le thé avec un homme musculeux sur le coté. On se salue, se souhaite bonne année et on parle d'un peu de tout mais majoritairement de ce qui nous a rassemblé ici. Après quelques heures d'agréable palabre, le géant me propose de jeter un œil à sa collection. Cet homme s'était perfectionné dans la confections d'outils nécessaire aux charpentiers, qui en effet sont d'une grande qualité. Les quelques lames en devanture, assez médiocre servent juste à attirer les étrangers de passage. Sa clientèle est majoritairement constituée d’artisans, et il faut bien tenter de viser une autre niche de consommateurs. Une lame néanmoins, attire mon attention. Excellente qualité et elle me fait penser à quelqu'un. Après quelques secondes, je reconnais la lame d'Ethan.

-Elle n'est pas de vous n'est ce pas.
-En effet, elle m'a été apportée par une femme pas plus tard que ce matin.
-Ah ?
-elle avait besoin d'argent et elle revendait un souvenir de son frère ou quelques chose comme ça... elle me l'a vendu à un prix bien en deçà de sa valeur, elle voulait s'en débarrasser pour oublier je suppose.
-A quoi ressemblait t'elle ?
-Jolie blonde avec une paire assez intéressante.

Étonnant, je m'attendais pas à ce qu'Ethan se trouve une donzelle et se décide... à l'épouser directement ou je ne sais quoi. Je m'éloigne de quelques pas du forgeron et sortant mon den den, j’appelle Ethan. Je m'étais débrouillé à ce que si ce n'est chaque homme, mais chaque équipe possède de quoi rester joignable en tout instant. Pas de réponse, j'appelle ensuite Dan' son grand ami. Il m'apprend qu'il n'a pas de nouvelle de lui et à ma question à propos d'une éventuelle fuite avec la gente féminine, il me répond d'un « Ethan avec une fille, impossible cap'tain, même si elle le voulait aucune femme ne pourrait s'intéresser à lui ah ah ah ».
Cole non plus n'a pas de nouvelles, je lui donne donc l'ordre de faire passer le message au sein des différents équipage à propos du nabot. Après une heure d'attente et avoir reçu l'accord du forgeron pour mettre l'arme de coté le temps que cette affaire soit résolue, je finis par avoir ma réponse.
Otto originaire de cette ville avait conseillé un bar à Ethan qui semblait avoir pris mon « ordre » au pied de la lettre, il s'était même amusé à lui fournir une carte. Otto avait trop de temps libre...

Je me rend de ce pas au bar en question et après quelques questions au tenant du lieu, j'apprend que le petit gars après avoir boire au point d'oublier où il habitait s'était fait raccompagner par une donzelle qui colle à la description du forgeron. Après quelques secondes à tenter de capter l'odeur du petit gars, je laisse tomber, j'aurai besoin du loup pour cette tache.
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    Je suis complètement sonné, je sens un léger saignement émanant du dessus de mon front. Le type est plutôt costaud mine de rien. Il me fait penser à Daniel et sa force hors du commun, sauf qu’il est certainement bien plus fort au combat. Ah ce bon Daniel, je suppose qu’il ne viendra me secourir cette fois-ci. Personne ne sait où je suis de toute manière, comment pourrait-il le savoir ? Je suis fait. L’homme en colère a totalement disparu de mon champ de vision, puis à peine une demie-seconde plus tard, une détonation, une balle qui perfore ma jambe. J’hurle de toutes mes forces, pensant que le chef viendra me secourir étant donné que je suis sa rançon, mais je comprend bien assez vite que personne ne viendra. Le lieu semble isolé, et malheureusement bien vide.

    « Alors, ça fait mal hein ? » Qu’il me dit d’un air jouissif.

    La vengeance, toujours la vengeance. J’ai peut-être frappé un peu fort, mais en soit, il n’y a pas mort d’homme que je sache. À force de gesticuler de douleurs, je sens un peu de liberté au niveau des membres inférieurs, comme si l’on m’avait desserré les liens, ou que la balle en a sectionnée une partie. Le voici maintenant face à moi décidé à me tuer. Dès l’instant où il appuie sur la détente, j’effectue une roulade arrière, de telle façon à ce que la balle passe entre mes jambes et sectionne un cordage. Sur le passage, le balle érafle de manière importante mon mollet, je souffre. Par fierté, je pense avoir assez crié, alors je me retiens. Je ne sais pas s’il a vu quoique ce soit, mais il me fonce dessus et me fout de nombreux coups de pied au niveau de l’abdomen. Je résiste du mieux que je peux, mais ce n’est pas évident quand tu te concentres sur d’autres choses.

    En effet, je force sur mes jambes pour détruire le dernier lien qui retient mes jambes. Mon entraînement sur Marie-Joie n’aura pas été inutile, je pousse, je pousse, mais excepté un pet qui m’échappe, pas grand chose. J’utilise justement mes abdos pour violemment ramener mes jambes vers celle de mon adversaire, de telle sorte qu’il soit brutalement balayé, puis une fois au sol, je lui écrase la tête contre le sol avec mes deux pieds. Je suis pris d’un excès de rage et ne cesse de continuer, et ce jusqu’à ce qu’une giclée de sang me parvienne au visage. Le sol est complètement défoncé et le visage du type n’est plus qu’un tas de chaire écrasée. Et comme de par magie, je ne sais pas si c’est dû aux os de ma victime, mais le lien s’est complètement déchiré et taché de son sang. En fouillant dans ses poches, j’ai la chance de trouver un couteau avec lequel, après quelques efforts, j’ai pu entièrement me libérer des liens qui me tenaient prisonnier.

    Je chope son fusil, conserve le couteau et prend la fuite. J’ouvre la pote et un long couloir obscure se présente à moi, avec beaucoup des escaliers donnant à la surface. Sauf qu’à cet instant, sortant d’une porte à ma gauche, un homme armé qui tombe dénue en me voyant face à lui. Je prend l’avantage avant même qu’il puisse réagir en lui encastrant le manche du fusil au niveau de sa tempe. À l’instar de son camarade, je lui fracasse le crâne sans la moindre pitié. Cela servira d’exemple pour les prochains qui voudraient prendre les marins pour des peintres. Sans perdre un seul instant, après avoir fait le plein d’armement auprès du cadavre, je remonte à la surface.

    « Waow! » M’exclamé-je avec surprise.

    Je suis sur une imposante barge assez éloignée des quais. À la nage, je pourrai y parvenir mais j’y perdrai bien trop de temps. Je cherche une espèce de chaloupe, ils sont obligé d’en avoir pour s’y rendre, sauf que je n’en vois aucune… En boitant un peu, je me rapproche du bord et m’apprête à plonger, quand une silhouette passe devant pour m’infliger un puissant coup de pied, que j’esquive in extremis en bondissant en arrière. Il s’agit du chef aperçu un peu plus tôt dans la journée, ça alors !

    « Tu tues mes hommes et tu penses sérieusement que je vais te laisser t’en tirer…? Pour qui te prends-tu, petite merde ? Ta mort sera lente et pénible. » Me dit-il assez énervé.

    Ma colère est telle qu’il ne m’effraie pas le moindre du monde malgré sa puissance. De ce que j’ai pu apercevoir, il est plus fort que moi, mais je m’en tape pour l’instant. Mon seul et unique objectif est de décimer tout son équipage d’ici la fin de la journée. Quant à lui et sa consoeur, leur mort sera des plus cruelles effectuées par mes mains.
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Sa chaloupe amarrée à quai, le sourire aux lèvres, Donovan va refaire son stock de narcoleptique. Le fait de ne pas pouvoir en trouver pour cause de festivité et de lendemain de cuite, l'avait fortement irrité. Néanmoins, une autre pensée, un tantinet morbide, certes, illumine son esprit. Pendant trois ans, ils avaient vécu en reclus, se cachant d'îles en îles et se contentant de coup minable. Pendant ces frustrantes années, ils avaient du courber l'échine et vivre tels des cloportes, histoire que les mouettes l'oublie. Ils n'avaient pas perdu leur temps en vain, ils s'étaient entraînés. A présent, plus rien ni personne ne pouvait les vaincre. Même ces soi disant invaincu chasseur de primes n'avaient pas eu raison d'eux le mois dernier. A présent, la proie devenait le chasseur, il avait passé quelques soirées à se tenter quel animal le représenterait mieux, mais hormis l'homme, il ne voyait aucun être aussi haut que lui dans l'échelle alimentaire. Sur le ton de la blague il avait même présenté les autres humains comme du bétail, voir du petit gibier. Sa compagne considère qu'il manque de prudence, ils ne sont toujours pas partit. Mais, non, il n'avait pas peur. Que le CP vienne, ces cloportes qui grouillaient dans l'ombre pour se repaître de la chaire blafarde de faibles brigands. Ils allaient les vaincre, gagner en renommée et s'en prendre à des cibles plus juteuses. Une personnalité ? Un fonctionnaire ? Au diable que ce menu fretin, bientôt, ce sera des villes, des officiers de la marine et des dragons célestes qui rempliront ses poches. Il arpente les rues, l'air fier, avec une mise digne de sa grandeur. Une large veste brodée d'or ourlée de dentelles, une chemise et un pantalon de soie et à son coté, une lame finement ouvragée. Chacun dans la rue tourne son regard vers lui, il est beau, nul ne l'ignore et même la dame chance a été séduite par ses charme, prête à lui apporter son soutient. Du moins l'espère t'il, ils avaient commis une série de bévues, tel que l'enlèvement de Panoleti ou même celui du vieux Bryan. Mais cette fois-ci, il l'avait décidé, même les mauvaises cibles deviendront de bonnes. Ses commissions faites, une fois rentré, il a le déplaisir de voir sa cible libérée et le navire de location pour lequel il ne retoucherait plus la garantie. Cette barge à charbon au fond doublée n'était pas gratuite.

*
* *

On se met en route, le flair de Oeil est digne d'éloge, il me ramène d'abord vers une allée sombre dans laquelle je trouve un den den mushi mutilé. La piste remonte ensuite vers les faubourgs auprès d'une baraque en ruine. Je la fouille rapidement, mais ne trouve rien sur place. Je porte alors mon attention sur un petit vieux qui semble s'ennuyer profondément depuis son rocking-chair. Le genre de vieillard qui passe ses journée dehors, qui vois tout et que personne ne voit. Il me regarde approcher d'un œil suspicieux. Il faut avouer que je ne me suis pas grimé pour attirer la sympathie. Pour une raison obscure, j'avais fait doubler ma veste de marin de cuir de façon à ce qu'une fois retournée, elle se fasse passer pour un trench-coat noir assez commun ou fortement suspect selon les points de vue. Le tout avec une chemise sombre, un pantalon tout aussi sombre et un loup que n'importe quel demoiselle trouverait adorable.

-Sale incendie ?
-Z'etes qui ?
-Un simple voyageur.
-Ouip, un n'veu toqué qu'la famille avait laissé dans la cave, on f'sait pareil 'vec l'onc' Bernie.
-C'est lui qui a foutu le feu ?
-T'as tout compris petit gars, ça fait 10 ans qu'le vieux Morty vit ici et j'savais pas qu'il avait un toqué dans sa cave, sa belle-fille qu'ma expliqué. L'p'tit salaud, il a tabassé sa famille.
-Ils en ont fait quoi ?
-L'fils, un marchand, il l'a ram'né chez lui.
-Laissez moi deviner avec une belle blonde.
-A c'foutu riches, t'jours les plus belles ! Et lui attifé comme un seigneur.
-Je vois merci.

Je lui passe une pièce pour le remercier de son aide.

-A la santé du pauvre l'oncle Bernie, ou de qui vous voulez.
-L'est pas pauv', juste artiste.

On reprend la route, et cette fois-ci, la route nous conduit vers le port. J'en profite pour échanger quelques mots avec le loup, alors qu'il n'était que louveteau, on s'était débrouillé pour créer un langage commun constitué de claquement de langue et d'autres sons.

*Qu'est ce que je ferais sans ton flair ?*

*Probablement que tu demanderais à une série de gens haut en couleur de te guider, ou tu tomberais par hasard sur l'un des criminel qui te guiderait à sa planque. Voir même que tu tombera dessus par magie ou après une longue enquête assez emmerdante, tu vois le genre*
*C'était une question rhétorique, tu sais héhé*

Malheureusement, la piste s’arrête à l'embarcadère, ils ont peut-être déjà pris l'ancre. Bon, a présent, je suis sûr qu'il s'agit d'un enlèvement au moins. Bon, y'a t'il un vieux qui saura exactement ce que j'ai besoin de savoir. Mais pour cette fois, ma bonne étoile ne me sourit pas. Quoi que, un gars qui illumine le monde de son mauvais goût vestimentaire vient de descendre d'une chaloupe, il est seul. Généralement, ceux qui s'habillent avec tant de ... panache ? Sont accompagnés d'autres oiseaux de paradis ou de garde. Ce paye à l'allure d'un gars de la haute, mais la démarche d'un roublard. Ils nous dépasse, l'air aussi fier qu'un enfant qui vient de réussir à lire « caca » sans se tromper. J'échange un regard avec le canidé et celui-ci hoche du museau, l'odeur correspond. Je lui laisse quelques mètres d'avance avant de lui emboîter pas, le prend son pied à se pavaner comme ça c'est pas possible. J’hésiterais presque à aller acheter 100 mètres de tapis rouge et à le déployer devant lui tout en allumant des feux d'artifices sur sa route. Il s’arrête enfin à une échoppe et en ressort les bras chargé avec un sac en carton orange. Ses pas le ramènent à son embarcation, je le suis du regard jusqu'à le voir arriver près d'un sabot qui mouille à une bonne centaine des mètres. Je réajuste ma veste du coté marin et griffonne rapidement une note que je tends à mon compagnon.

*Va chercher le sabre d'Ethan*

*Je suis un loup, pas un chien...*
*Pour ça que je te demande d'amener une arme et pas un bâton !*
*... ça se tient... *

J'appelle rapidement Cole pour le mettre au courant de la situation et de trouver une jolie petite histoire pour les externes de l'équipage tout en préparant nos gars à l'action. Qu'un de mes gars se fasse kidnapper par un mec en collant ne risque pas de m'apporter la confiance des autres équipages.
J’attends encore un peu et m'élance vers la barge, moins pire que le combat avec Reyson, même distance, les attaques en moins. Arrivé à hauteur de l'embarcation, j'avise notre ami endimanché et le nabot renfrogné. Je dégaine ma lame.

-Commandant d'élite Yamamoto Kogaku, tu te rends direct ou je froisse ta veste avant ?


Il m'analyse de pied en cap, avant de faire osciller ses yeux entre moi et Ethan. Va t'il attaquer le plus faible et me présenter son flanc ou m'attaquer et présenter son flanc à Ethan. Je finis par l'aider à se décider.

-P'tit gars, rentre à terre ou va attendre dans la chaloupe, je vais affronter ce type à la loyale.
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    « T’en as mis du temps, captain ! Je pensais tous devoir me les faire seul pendant un instant… »

    J’admet qu’il a eu un parfait timing. L’idée de me farcir le boss de cet équipage m’a traversé l’esprit, mais vu mon état, je préfère conserver le peu d’énergie pour celle qui m’a dupé. À ce propos, j’aurai besoin de mon arme préférée : ma lame. Avant de quitter Marie-Joie, Salem m’a glissé à l’oreille de me spécialiser dans la maîtrise des sabres, tout en continuant de conserver ma polyvalence avec les armes à feu. Je saute sur le chaloupe, et alors que je m’en vais, je me retourne vers Yamamoto.

    « T’as intérêt à lui faire mal. Il n’a pas hésité à m’en faire et j’aurai aimé l’écraser plus bas que terre. Ah et ma lame ? »

    Le capitaine acquiesce et m’indique que Cole me ramènera ma chose une fois sur terre. Je retrousse les manches de ma chemise déjà bien sale, humiliée par ma sueur, puis je commence à ramer comme un forcené. La tâche n’est pas aisée, mon pouce me fait souffrir, j’en avais oublié ma luxation. Je n’ai pas le temps de me plaindre, plus je traine et plus mes chances de retrouver ma proie s’amincisse, et ça, c’est hors de question.

    Le quai est à présent visible. C’est le sprint final et m’imaginant dans une course, je donne tout ce que j’ai dans les bras pour y parvenir le plus rapidement possible. Il doit approximativement me rester quelques centaines de mètres. Ma soif de vengeance s’agrandit à chaque mètre où je me rapproche de la terre-ferme. Un sourire des plus machiavélique s’affiche, m’amenant à me demander de quel côté je me trouve, car un marin ne devrait pas avoir les desseins que j’ai en ce moment. De sombres desseins se dessinent pour cette femme qui s’est jouée de moi.

    Mes songes ont fait passer le temps un peu plus vite, me voici arrivé. Je marche quelques instants, puis le loup vient m’apportant mon arme à toute vitesse, je me demande s’il maîtrise le Soru… Quoiqu’il en soit, je lui dois une fière chandelle, chose que je tente de lui mais je ne maîtrise pas son langage à l’instar de son maître. J’espère néanmoins qu’il comprend. Il est temps pour de m’en aller. Une caresse sur le haut de sa tête pour lui exprimer mon bon sentiment, puis je file sans perdre un instant.

    Mais où me rendre ?

    Réfléchis, Ethan. À ton avis, que fait-elle ? Certainement trouver la prochaine personne qu’elle dépouillera ce soir. Le lieu dans lequel on s’est rencontré est le parfait endroit pour cela, mais elle doit bien se douter que je l’y retrouverai, à moins qu’elle soit persuadée que je sois toujours enfermé. C’est sûrement le cas après tout. Je me rend tout de même au bar en question, la nuit tombe alors si elle compte y chasser, elle s’y trouvera à coup sûr.

    « - Bonsoir, monsieur. Veuillez m’excuser, j’ai quelques questions à vous poser.
    - Bien sûr. N’êtes-vous déjà venu ici ?
    - Euh non… Vous faites sûrement erreur. »

    Le con va me mettre mal à l’aise.

    « - Hem. Poursuivons. Auriez-vous aperçu une jolie blonde ce soir ? Elle est déjà venue la nuit dernière. Vraiment très séduisante, on ne peut la manquer.
    - Hum… Votre tête me dit vraiment quelque chose…
    - Répondez à ma question, s’il vous plaît.
    - Le problème est que je vois très bien cette fille… Et je crois faire un lien entre elle et vous…
    - Peu probable, je vous assure.
    - Vous n’étiez pas ici la nuit accompagné de cette ravissante demoiselle ?
    - Je n’étais pas encore sur l’île la nuit dernière.
    - Vous avez pourtant déjà l’air en si mauvais état, vous semblez empester l’alcool de la veille, mais il reste pourtant encore un doux parfum féminin.
    - Le voyage a été périlleux. Répondez, maintenant.
    - Vous venez de la rater, elle a prit la fuite avec un homme. Ils partaient se promener vers les beaux quartiers.
    - Je vous remercie. »

    Je compte lui filer des pièces, mais j’ai les poches complètement vides, on m’a sûrement dépouillé. Je m’empresse de partir, sauf que les beaux quartiers sont denses, et que le temps de chercher partout, un homme se retrouvera dans la même situation que moi plus tôt dans la journée et ma proie s’envolera. Que puis-je faire ? Le loup de Yamamoto ! Le serveur a dit que j’ai encore une touche de parfum féminin sur moi, j’espère que ça sera suffisant pour traquer la demoiselle. Je cours jusqu’au navire.

    « Commandant Levi ! Comment allez-vous ? Cela fait longtemps qu’on ne vous a pas vu, où étiez-vous ? » Se moque Daniel en me voyant.

    Sans prendre le temps de le calculer, je cherche le loup et m’approche de lui tout doucement en lui caressant la tête.

    « Je sais bien que t’es un animal intelligent et que t’amadouer de cette façon doit être insultant, mais je ne sais vraiment pas comment communiquer avec toi… Néanmoins, j’espère que tu comprends ce que je dis, c’est toujours ça de bon. Bref, peux-tu suivre une piste à partir de cette odeur ? »

    Je déchire un bout de ma chemise que je fais renifler à l’animal. Le capitaine me tuera quand il apprendra que j’ai usé des services de son compagnon.

    « Viens donc, si ça peut t’aider, je sais d’où elle est partie. »

    Nous courons jusqu’au bar huppé, et de là s’en suit la traque. J’ai si hâte de me retrouver nez à nez avec elle, j’en imagine déjà les horreurs que je lui ferais subir. Je n’aime pas trop ce qu’il se passe, l’état de ma tenue attire les regards, je n’aime pas les regards et encore moins ceux que l’on me portent actuellement. Mon objectif passe avant tout et j’en fais abstraction, mais que cela ne se reproduise plus, car je risquerai de m’en faire farcir certains et certaines.

    Quelques minutes de marche et le loup s’arrête face à une demeure assez imposante.

    « C’est ici ? Merci mon ami. Rentres au navire, je pense que la zone risque d’être temporairement dangereuse. Tu comprends, je n’aimerai pas que ton maître trouve une quelconque trace sur toi… Disons que sa réaction, j’aimerai bien m’en passer, quoi… »

    Même pas eu besoin de finir qu’il est déjà parti. Vraiment très intelligent.

    La demeure est vraiment gigantesque, pas aussi grande que celle de mes parents, mais c’est tout de même impressionnant. Deux gardes sont postiches devant la porte principale. Nous sommes plus ou moins collègues, non ? J’espère qu’ils collaboreront.

    « - Bonsoir messieurs, puis-je vous poser une question ?
    - Du vent.
    - Hm… C’est embêtant, je suis…
    - T’es sourd ? Du vent mon p’tit gars, m’obliges pas à l’répéter.
    - Je suis commandant de la Marine, soyez un peu plus respectueux ou je vous envoie immédiatement croupir au fond d’une cellule abandonnée.
    - De la Marine ? T’as plus l’air d’un clochard. Et t’empeste l’alcool. Dégages. »

    Ils sortent tous les deux leur flingue, c’est une très mauvaise idée. Je disparais de leur champ de vision, puis je réapparais au niveau de l’un qui se prend mon genou au niveau de l’autre, avant de disparaitre à nouveau et réapparaitre cette fois face à l’autre, qui se prend mon poing dans la figure. Ils vont maintenant dormir quelques temps. J’ouvre la porte et des servantes m’accueillent un peu terrorisées.

    « Je n’en ai apparemment pas l’air, mais je suis de la marine et voici ma carte officielle, n’ayez crainte. Je vais seulement vous demander où se trouve celui qui vous paye ainsi que la femme qu’il a ramené. »

    Elles m’indiquent le dernier étage. J’en ai marre de faire du sport, cette journée devient réellement épuisante. Je monte les étages à grands pas, puis une fois en-haut, j’entend son rire qui résonne dans le couloir. Rire que je pourrais reconnaître parmi tant d’autres, et croyez-moi, ce n’est pas une déclaration. C’est juste qu’elle a un rire assez particulier. Le temps perdu étant bien trop important, je m’empresse d’enfoncer qui me mène à une énorme salle décorée, style romantique, où je vois la demoiselle avec un bouffon de fils à papa.

    « - Tu ferais mieux de descendre si tu ne veux pas qu’il t’arrive quoique ce soit.
    - Pardon ? Mais qui êtes-vous ? Qui vous a permis de pénétrer dans ma demeure ? Gardes !
    - Ils ne viendront pas… Je t’ai dit de descendre ! »

    S’en suit une lame que j’envoie briser les vitres à côté. J’ai un peu haussé le ton histoire de l’intimider. Après un petit cri efféminé, l’homme, si on peut encore l’appeler ainsi, prend immédiatement la fuite. La belle demoiselle semble assez surprise de me voir ici, m’imaginant sûrement en train d’agoniser dans ma sombre pièce. Elle pensait peut-être obtenir le gros lot avec moi, mais c’est un véritable et bel échec, je ne suis pas comme tous les autres bourgeois, non. Et si elle ne le sait pas encore, croyez-moi qu’elle va rapidement s’en rendre compte. Je dégaine ma lame et la tend en direction de ma prochaine victime.
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Il fait la moue en voyant un autre gamin arriver, un mioche ne possédant aucun goût vestimentaire. Qui a idée de porter une veste d'officier immaculée encombrées de colifichets qui ne possédaient de sens que pour le crétin qui les portaient et pour les types qui les voulaient mais moins que pour les types qui les décernaient. Cela accompagné de sobre vêtements sombre, cet énergumène ne possède visiblement aucune classe. Un mioche blessé avec une pétoire fatiguée et un paon avec un grand couteau, que de médiocres adversaires. Celui qui semble être le chef, le Yamakekchose ordonne à son sbire de se replier, comme s'il allait laisser cela arriver, alors, il lève son arme pour pourfendre ses opposants d'une lame d'air. Malheureusement pour lui, sa pose majestueuse ne fut pas de longue durée et finalisée par un ouf étouffé suivi d'un vol plané, sa seule pensée alors... il est fort ce bâtard, ça fait longtemps que j'ai pas eu aussi mal, je veux pas crever !... vite poker face.

*
*    *

Ce type est badass, je lui sers un *kogaku style*, une charge soru complétée d'une droite enrichi au haki actif dans l'abdomen et il se relève pour me sortir « Tu tapes comme une fille ». Le principal est que j'ai couvert la retraite du gamin qui m'a enjoint de bien démonter le mec face à moi. Seul bémol, si ce mec est capable d'encaisser une attaque de ce niveau, je suis face à un gars à moitié aussi doué que Salem et ça sent le sapin pour moi. Il serait sage de simplement se barrer en geppou tout en anéantissement l'embarcation pour ensuite profiter de son barbotage pour le vaincre... mais avec ce genre de méthodes je ne pourrai pas progresser. D'un autre coté, quand t'es mort, tu progresses plus trop. Donc, il ne me reste plus qu'à jouer au bluff, croiser le fer et si y'a un pépin passer à des méthodes moins gracieuse. De plus, je ne peux décemment pas laisser cette insulte impunie !

-Ta sœur m'a dit la même chose.
-Bah oaui justement !
-Merde...
-T'a foiré la !
-désolé...
-Si tu veux je te tues délicatement et on oublie ce fâcheux incident.
-Non merci... attend je recommence... normal, je n'y ai été qu'a 5% de ma force !
-Va falloir y aller à 300% si tu espères pouvoir m'esquinter !

Il se relève et nous arpentons le pont face à face, attendant de saisir une opportunité. Malgré ce qu'il dit, il a probablement dût se rendre compte que ma puissance peut légèrement l'inquiéter, ce pourquoi, il reste sur ses gardes. Après de longues minutes à se fixer dans le blanc des yeux simplement accompagné du croassement rauque des mouettes, de l'écume qui heurte la coque et de nos pas qui à l'unisson foulent le plancher. Nous passons à l'action. Que ce soit quelque chose dans le regard ou un autre stimulus, mais nos lames se rencontrent au milieu de notre cercle imaginaire, apeurant les mouettes et ébranlant notre embarcation.

*
*     *

Elle allait trouver une solution, elle ne voulait pas vivre dangereusement. Elle va trouver un gars qui rapportera gros et ils n'auront plus besoin d'Ethan. Elle l'aimait bien, mais jamais, elle ne pourrait acheter son silence. Heureusement, Donovan va trouver une solution, ainsi, ils pourront continuer à faire ce qu'ils font avec un risque minimum. Elle lui devait tout, depuis qu'il l'avait sauvée après qu'elle eut tué son père. Il était tout pour elle, elle refusait de croire qu'il n'était plus le garçon rêveur d'autre fois. Ils avaient fuis ensemble et parcouru les mers mains dans la main avant de se prêter au jeu de l'enlèvement. Cela ne devait pas durer, juste être temporaire, mais cela faisait trop longtemps que c'était ainsi. Elle ne peux lui dire qu'elle veut changer de vie, redevenir comme avant, juste être l'un pour l'autre et voguer jusqu'à l'horizon et même au delà. Si jamais ils affrontent le Cp, jamais cela ne sera possible, alors, elle fait ce qu'il lui dit de faire attendant d'enfin pouvoir reprendre une vie paisible. Elle a donc jeté son dévolu sur un écervelé qui vit de la sueur de ses parents et qui est persuadé d’être un grand criminel car il fait des « choses et d'autres ». Juste un fils de papa persuadé que ses fables et ses pseudo-mystères le rendent intéressant. Un crétin et un raté, mais un raté riche. Elle va faire l'un de ses plus beaux coup, le dépouiller avant d'extorquer de l'argent à sa famille. Ainsi, il n'auront pas besoin de rendre Ethan pour financer leur prochain gros coup, qui selon  Donovan changera la face du monde et qui selon elle, peut être leur permettra de se ranger. Du moins c'est ce qu'avait dit Donovan, une fois qu'ils auront accomplis cet exploit, ils pourront vivre de la vie dont il méritent et rêvent.
Alors que le fils à papa raconte comment il a vaincu à main nue un bataillon d'homme-poissons venu spécialement pour le punir d'avoir dérobé le cœur de la princesse des sirènes et qu'elle regarde vaguement la ville depuis le balcon... Une rixe éclate dans le manoir. Le bichon aboie mais ne mord pas avant de prendre la fuite avec une grâce qui lui fait honneur au vu de son gabarit. Alors elle se retrouve face à Ethan. Quelques instants, elle espère qu'il est venu la sauver, peut être, mieux que Donovan il pourra lui offrir une belle vie. Elle aurait des remords pour son compagnon, mais, si c'est avec Ethan... peut être que... malheureusement, il pointe son arme vers elle... le message est clair. Elle durcit donc sa résolution, Donovan est le seule à qui elle peut faire confiance, le seul qui ne l'a jamais trahis. Sa main plonge dans son décolleté et en ressort une arme acérée qu'elle s'empresse de projeter sur le salopard qui a tenté de se substituer à son chéri. Elle profite de la diversion et prenant appui sur le balcon elle prend la fuite sur la cime de la ville.

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    La garce ! J’esquive la vulgaire lame qu’elle me jette, lui laissant ainsi le temps de prendre la fuite par la fenêtre. Je m’empresse de sauter à mon tour sans la perdre du regard. Elle ne m’échappera pas. D’ordinaire les femmes ont une technique de course - si l’on peut appeler cela « technique » - assez particulière, c’est assez grossier pour être honnête, mais cette femme court très bien. Vraiment bien. Lors de chaque appui, on distingue un corps bien aligné, gainé et tonique. Son bassin est bien placé vers l’avant, en rétroversion, soit un bon cycle avant. Pourquoi est-ce que j’analyse la foulée de la dame ? J’attend que nous soyons un peu plus éloignés de la foule.

    À présent dans une allée un peu déserte, sombre et assez morbide. C’est le moment pour moi de la rattraper. Elle se retourne pour vérifier que je ne sois plus à ses trousses, et effectivement, que j’y suis plus. Elle freine sa course petit à petit, puis reprend son souffle contre un mur, sereinement. J’apparais face à elle grâce au soru, sans qu’elle ne m’ai apparemment remarqué, j’enchaîne en dégainant ma lame et infligeant un coup horizontal droit devant moi. Le belle blonde esquive in extremis et me fout un puissant direct du droit avant de reprendre la fuite. Ne me dites pas qu’elle avait tout prévu.

    Elle m’agace. Son coup m’a légèrement fait cracher mon dernier repas. Le temps manque, mes blessures commencent vraiment à nuire à mes capacités, et la garce s’en doute certainement pour me faire courir autant. Je sers le pommeau de ma lame, je sers les dents, puis j’utilise le soru pour me retrouver à sa droite et lui balancer une puissante lame d’air, qui la projette violemment contre un mur. Un écran de fumée se forme, une ombre s’y échappe, je m’interpose.

    « Ne comprends-tu pas que jamais tu ne m’échapperas. »

    Elle s’arrête brusquement.

    « C’est trop chou ! Je sentais bien qu’il y avait quelque chose d’assez fort entre nous. »

    Hm. Je ne prend pas la peine de lui répondre qu’elle voit ma lame frôler son petit nez de cochon. Elle se décide enfin à combattre, elle sort son épée et ne prend pas la fuite. Non, cette fois-ci, elle se tient fièrement face à moi. Dans d’autres circonstances, j’aurai été complètement séduit, mais je n’oublie pas l’humiliation subi il y a peu. Pis comme je le disais, pas de temps à perdre, alors je lance l’offensive. Surprise. Elle commence aussi. Sa lame s’approche assez rapidement de mon visage, je pourrai l’éviter in extremis, mais mon instinct me dit autre chose. Je me balance légèrement vers ma droite, en élevant mon épaule gauche, qu’Emma perfore sans la moindre hésitation.

    Je couine. Je commence à voir trouble. C’est plus douloureux que je ne l’avais imaginé. Cependant, son arme est bloquée, elle la tient toujours et j’enchaine en entaillant plusieurs fois son flanc gauche. En quelques secondes, elle se saisit de son arme à deux mains, puis se détache en me foutant ses deux pieds de mon diaphragme et poussant dessus. Je ne dois pas la laisser respirer. Malgré mon état, je me redirige rapidement vers ma cible, lui envoie des attaques totalement irréfléchies qu’elle esquive avec beaucoup de facilité, ce qui ne m’étonne pas. Je casse le rythme, j’accélère en pivotant vers la droite comme une toupie, balançant quelques petites lames d’air, naturellement esquivées par la talentueuse pirate, qui se jette dans le sens opposé. Évidemment, j’ai digéré mes attaques de telles façon qu’elle n’ai qu’une seule issue de secours. Je pivote à présent dans l’autre sens, vers ma gauche, direction où se rend mon adversaire, et combiné ma vitesse de rotation, elle se prend un revers de lame - tournée coté non tranchant - qui l’envoie valser quelques mètres plus loin.


    À l’aide sur soru, je me retrouve rapidement à son niveau. Elle est encore allongée, je me trouve debout face à elle et semble inconsciente. Je baisse ma garde. Quelle erreur… Elle saisit l’occasion pour sortir une arme à feu qu’elle sur moi, puis tire presque instantanément. C’est la fin. Non. Il m’est impossible d’accepter une telle chose. Il est trop tard pour esquiver la balle, elle est bien trop proche et trop rapide pour moi, surtout dans mon état, mais c’est finalement mon bras que je met devant par réflexe. Je ne peux pas mourir, je ne peux pas perdre ce combat. Ma volonté est forcément supérieure à la sienne. Personne ne peut vouloir la gagne plus que moi à cet instant. Je regarde la balle arriver, elle se moque même de moi, mais je ne détournerai en aucun le regard. J’accepterai mon sort quelqu’il soit. Mais étrangement, pensant que la balle perforerai mon avant-bras, elle fait une sorte de ricochet et m’entaille finalement légèrement la joue.

    Quel est cette substance noirâtre sur mon bras ? Elle est infime. Peut-être quatre centimètres de diamètre, pas plus. Emma semble sous le choc.

    « J’abandonne. » qu’elle me dit impuissante.

    Elle m’a eu bien trop de fois pour que je puisse lui faire confiance. Je transperce son bras gauche afin qu’elle lâche son arme, que je saisis derrière. Mes blessures commencent à réellement me torturer, je recule peu à peu, un couteau s’enfonce sans que je m’en aperçoive dans ma jambe. Je tombe immédiatement. La pirate se redresse semble cacher toute une panoplie de couteaux sous ses vêtements. Je pointe l’arme à feu vers sa direction. Ma vision commence à s’obscurcir.

    « D’ici quelques instants tu ne seras plus capable de me voir, puis après tu tomberas lamentablement et définitivement, dans un sombre et éternel sommeil. Ce fut un plaisir, Ethan. »

    Elle a raison. J’ai de plus en plus de mal à la distinguer. Honnêtement, elle ne me croit pas capable de lui tirer dessus parce qu’elle est immobile ? Yamamoto a certainement réglé son compte à l’autre débile, il ne restera plus que cette fille à cueillir près de mon cadavre. Du peu que je vois, je tire à deux reprises, le corps tombe. Est-elle morte ? Je n’en ai pas la moindre idée. Je m’écroule l’instant d’après, me retrouvant dans l’incapacité de bouger, de voir, de m’exprimer… de penser.
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Un dard meurtrier file à mes oreilles, sans avoir penché la tête sur le coté, j'aurai probablement mangé sa lame. Je ne prend pas la peine de jouer avec un effet de style en regardant dans le reflet de la lame et projette la mienne vers mon adversaire. A nouveau, nous sommes séparés par un saut. Nos passes d'armes sont courtes mais intense, deux bretteurs suffisamment doué pour sauver leur peau. Nous n'avons chacun que quelques écorchures et deux trois bleus à déplorer. Cela faisait bien quelques mois que je n'avais pas mené un combat technique ne reposant que sur l'escrime. Mes combats les plus récents avaient été, comment dire, plus spectaculaire. Dans le ciel, évitant l'une ou l'autre perfide attaque d'un fruit du démon et j'en passe. Ce genre d'affrontement, pied au plancher et sans artifices sont de ceux que je préfères. Pas d'artifices, pas de coup de pouce démoniaque ou de déchaînement de puissance, juste de l'escrime pure et simple.

Au fil de nos luttes, le sol est devenu traître, les lattes sont tordues voir carrément brisées. Rajoutons à cela excellentissime idée de mettre un bateau de rivière dans une crique et une voie d'eau résultat d'un coup d'estoc trop acéré. Il se projette dans ma direction et je pare le coup, déséquilibré, je fais un pas en arrière. Du moins, c'est ce que j'avais involontairement prévu, sans compter un défaut dans le plancher. Je tombe en arrière mais parvient néanmoins à me réceptionner d'une roulade. Toujours accroupi, il me domine souriant, sa lame tente de me faucher mais je roule sur le coté. Son sourire fane brutalement lorsque je lui plante le poignard qui avait apparu dans ma main « comme par magie » dans la cuise. Cela me laisse le temps de me relever, en répartie, il me lance mon arme. Désolé coco, quand on n'apprend pas à lancer correctement une arme, équilibrée pour le combat et non le lancer, on se foire. Je dévie nonchalamment d'un revers et lui souris. Enfin une blessure grave infligée. Il relance son ballet mortel avec d'autant plus d'acharnement. Ce gars n'est pas décidé à abandonner, tant pis, va falloir que j'écourte ce combat plaisant à force d'artifices. Je ne peux pas me permettre de « jouer » plus longtemps. Je recule d'un pas, écartant ma lame après une parade de quelques centimètres de trop. Un piège grossier, mais qui ne marche que lorsque l'on possède une certaine carte en main ou un adversaire médiocre. Bien entendu, il saisit l'occasion et sa lame fuse vers mon coté. S'il était moité moins fort, j'aurai chassé sa lame d'un revers de la mienne avant de le trancher, mais ici. Je n'ai pas d'autre choix, je durcis mon flanc du haki. Sa lame me percute de plein fouet, manquant de prêt à me faire perdre mon souffle. D'un moulinet de plus classique et d'une originalité qui aurait fait mon maître d'arme se retourner dans sa tombe si j'en avais un, je sectionne son bras au coude. Trancher le bras d'arme de mes adversaire va devenir un gimick à force... Un flot de sang se répand sur le pont accompagné du bruit mou d'un membre qui percute le pont et rebondit, accompagné du chant de l'épée d'un homme qui se rend. Il recule de quelque pas se tenant le moignon.

-Rend toi, c'est fini !
-Jamais !

Il se baisse, profitant de mon magnanime et récupère son arme de la main gauche.

-Je t'ai coupé le bras !

-Même pas vrai !
-C'est quoi ça, alors ! Un bout de gigot ?
-Juste une égratignure, personne ne peut me battre !

Il attaque d'une façon fort maladroite, d'une botte tout aussi éculée que la précédente, je lui fait dépasser le statut de manchot. Il tombe genoux à terre muet, je récupère sa lame d'huile trouvée sur place et l'embrase. Technique médicale barbare, mais j'ai pas tellement le choix, si je veux pas qu'il me claque entre le bras. Quelle connerie de les lui avoir coupé... je fais comment pour garder ma réputation de chevalier blanc s'il crève de l’hémorragie. Je boute le feu à l'arme et cautérise sans ménagement les plaies de mon adversaire défait. Le genre de type trop orgueilleux pour accepter la défaite. Malheureusement pour lui, son corps rappelle à son esprit le sens des réalités.

-Bon tu te rend la ?
-Jamais !
-C'est bon... T'as gagné...
-C'est Vrai ? Yeah !
-Bon maintenant, tu me suis en taule !
-Tu leur dira que j'ai pas perdu, hein !
-Ouai oaui...
-Tue moi !
-Non...
-Mais t'es un salop ! Que veux tu que je fasse sans bras !
-Bah... euh... tu prend des crochet et tu deviens porte-manteau ?
-Sans façon...
-Ou mieux... T'y accroches des sac de frappe et tu cours, tu deviendras le plus grand entraîneur de boxe de tout le temps !
-Tu te fous de ma gueule ?
-Non ! Tu finiras ta peine et tu entraîneras le prochain Rocky !
-Si je dis oui... ça pourra me débarrasser de toi plus vite ?
-oui.
-J'accepte ton offre.
-Tant mieux, je te ramène à terre voir un toubib puis direction la taule.
-J'ai le choix ?
-non... Merde... on a plus chaloupe et ce sabot va couler... je te ramène par la voie des airs.
-Mec, fais pas le con... j'ai le vertige. Assomme moi au moins, profite en pour me briser le crâne tant qu'à faire.

Je ramasse le sac en papier qui traîne dans un coin, j'ai pas la moindre idée de l'effet de ces pilules, mais le « zzz » m'indique qu'il s'agit probablement de somnifère. Chose assez logique, plus simple de surveiller un mec drogué et groggy qu'un gamin revanchard qui pète le feu. Je lui enfonce une pilule dans le bec. En moins d'une minute, il dort déjà, probablement qu'il n'a plus tant de sang que ça pour diluer le produit. Je le prend en mode princesse pour l'humilier un peu plus et retourne à terre tant bien que mal, c'est qu'il pèse lourd le bougre, le combat m'a sans doute plus éprouvé que je le pensais. Mais je n'ai pas le temps de me reposer, je dois trouver l'autre zouave, il ne semble pas m'attendre sur la berge. Fort heureusement, je met vite le nez sur son odeur, la pisse, le sang et le vomi aident pas mal faut l'avouer. S'il me pose la question, je lui répondrai qu'il possède un fumet distingué... qui le distingue du commun des adultes. Ça devrait lui plaire, lui aussi tient une belle couche faut l'avouer. A l'odeur, je devine qu'il a suivi mon clébard. J'ignore la réaction des passants, mon fardeau et ma veste de marin tachée de sang vaut tout les discours.

Une détonation finit par m'orienter vers ma destination, je botte le cul d'un badaud trop curieux à l'entrée d'une ruelle avant de lui filer mon paquet dans les bras, je n'aime pas ce que je vois. Deux corps étendus dans une flaque de sang commune dont l'odeur ferreuse ne gêne plus mon nez qui trempe dedans depuis quelque temps déjà. Va falloir que je pense à m'occuper cette plaie à la tempe, je pense pas que ça me rende présentable, mais j'ai pas le temps de me soucier des multiples plaintes de mon corps. Je n'ai pas envie de m'approcher, pas que la vue du sang ou des blessures me répugne, plutôt que je répugne à vérifier si j'ai bien failli à mes devoirs en laissant un de mes subordonnés se faire tuer. Je décide donc de privilégier l’ouïe à mes autre sens. Une respiration tenue et des battements de cœur encore assez vigoureux. Le premier coup d’œil au corps me rassure quelque peu, je n'ai jamais entendu quelqu'un à la cervelle éclatée respirer. Je ne regarde pas longtemps la beautés, fanée, Anna m'en voudrait. Pourquoi je pense à ça maintenant, putain, pas le moment. Je m'accroupis aux cotés d'Ethan, couvert de plaies autrement plus sérieuses que les miennes, arme à feu dans la pogne. Je tente de reproduire la scène dans mon esprit alors que presque inconsciemment je défais la défunte de ses atours pour panser le gamin, elle n'en aura plus besoin. L'arme n'appartient pas à Ethan, touché à la tempe ou affaibli par la perte de son sang, il a probablement abattu la donzelle dans ses derniers moments de conscience. Regrettable, mais notre vie passe avant un code de l'honneur que je suis le seul à reconnaître, ou presque.

Mon nouvel ami, appelons le Roméro, soutient Donovan, il semblait prêt à se plaindre avant de voir mon expression. Il m'explique qu'il avait vu la scène, c'était comparable à ce que je pensais. Je rengaine les lames et botte à nouveau le cul de Roméro qui profitait un peu trop du spectacle à mon goût, je suis vraiment à cran on dirait. D'une claque je réveille Donovan. Il l'ouvre à peine qu'il atterrit à l'autre bout de la ruelle, je pensais lui faire une fleur en lui montrant ce qui est arrivé à ce que je prenais pour sa complice. Le « catin » était de trop. Après mon examen d'impie médical, je juge que ses blessures ne sont pas assez grave pour le rendre intransportable. En plus du sang bien coagulé à ses chevilles, preuve d'une blessure relativement ancienne, sa détention devait l'avoir affaibli. Après avoir couvert la dépouille de la demoiselle des vêtements de Donovan et avoir appelé les filles de mon équipage pour qu'elle la déplace, je tire ce dernier par le pied à travers les rue exposant sa médiocre virilité. Avec Ethan sur l'épaule et une expression macabre, personne n'osait se plaindre du traitement de la sous-merde qui bouffait la poussière. J'ai bien fait de pas crever ce déchet, une vie en infirme sera sa punition pour avoir exploité une femme.
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    Les mouettes chantent, la brise caresse mon visage et le soleil réchauffe mon visage. Quant à ce que je vois ? Je ne vois rien. Non, rien du tout. Hum ? Les mouettes, la brise, le soleil… Suis-je encore en vie ? Mes yeux s’ouvrent ensuite tout doucement par la suite, mais la luminosité me pousse à les fermer une nouvelle fois. Il me faudra réitérer l’expérience au moins cinq fois pour m’y habituer. J’aurai tendance à dire que mes forces me quittent, tellement que je me sens faible, mais je crois finalement qu’elles me reviennent peu à peu.

    « Ah bah enfin ! T’en as pas marre de dormir ? »

    Je tourne précipitamment la tête vers ma gauche, trop rapidement, les douleurs sont encore belles et biens présentes. Je ne distingue pas très bien le visage de mon interlocuteur, la faute aux reflets du soleil, mais je reconnaitrais Daniel parmi tant d’autres. Sa voix. Son timbre. Aucun doute possible là-dessus. Je réalise que je suis couché sur un lit, mes blessures pansées, la fenêtre ouverte laissant l’air entrer. Nous sommes certainement en milieu de matinée, sinon la température serait plus importante, et la luminosité bien plus réduite si nous étions en plein milieu de la journée.

    « Où suis-je ? » demandé-je calmement.
    « À l’infirmerie du navire. T’es sacrément amoché mon petit gars, ça m’surprend qu’une gonzesse ait pu t’infliger de tels dégâts. »

    La gonzesse ? Mais oui, cette garce qui a voulue m’utiliser comme monnaie d’échange ! Mes souvenirs me reviennent au fur et à mesure de la conversation, je l’ai poursuivi et nous avons entamé un combat. Je suis légèrement paralysé, c’est certainement dû au poison dans sa lame… Aurais-je perdu ?

    « - Où est la fille ?
    - …
    - As-tu donc perdu ta langue ?
    - Morte.
    - Morte ? Que dis-tu ? Je suis tombé avant elle.
    - Je ne sais pas comment tu t’y es prit, mais elle définitivement morte, deux balles mortelles. »

    Face à mon fidèle, je fais mine de ne rien laisser paraître, mais en réalité ma frustration est telle qu’aucun mot ne peut sortir de ma bouche à l’annonce de cette nouvelle. Ce n’est du tout ce que je souhaitais, non. Mon seul voeu était de la neutraliser, qu’elle soit immobile en attendant l’arrivée des renforts. J’ai déjà tué de nombreux criminels me diriez-vous, sauf que j’ai toujours eu un problème avec les personnes naïves, manipulées par de grands salopards. J’enrage. Je boue de l’intérieur. C’est un véritable échec. Je ne mérite aucun éloge. Aucun.

    « Veux-tu me laisser seul ? J’ai besoin de me reposer. » dis-je d’un ton plat.

    Le cuistot a certainement compris que la nouvelle ne me satisfaisait pas des masses. Il s’exécute sans broncher. Mais je l’interpelle avant qu’il ne franchisse la porte.

    « - Le capitaine s’est occupé de son adversaire ?
    - Ouaip. J’ai cru comprendre qu’il ne lui reste plus qu’une main sur les deux.
    - Est-il encore sur le navire ?
    - Je sais ce que tu penses, c’est pas une bonne idée.
    - Réponds.
    - Reposes-toi bien. »

    Il s’en va avant même que je puisse lui répondre. L’envie de tuer l’homme qui a provoqué tout ce merdier se propage en moi, puis je fini finalement par retrouver la raison. Je suis un commandant de la marine, pas question d’agir sans réfléchir car je dois être un exemple pour tous ceux à bord. La vie est telle que rien ne se passe forcément comme on le souhaite. Néanmoins, il faut s’adapter et parfois faire des choses qui ne nous plaisent pas. De ce que j’en sais, cette fille obéissait sous les ordres d’un type qui usait de ses charmes pour ameuter les idiots comme moi. En soit, ce ne sont pas les pires criminels que j’ai eu à affronter, mais probablement ceux qui m’ont le plus atteint émotionnellement.

    En bref, je prend conscience que l’aventure sera longue, très longue et que chaque épreuve aura pour but de me forger davantage une personnalité, un caractère… Du moins si je survis jusque là.  Je suppose que Yamamoto s’occupe des dernières paperasses administratives concernant cette affaire, puis nous partirons aussi vite que nous sommes arrivés. L’objectif de la mission est accompli : l’équipage est hors-service, le capitaine et son bras-droit capturés. « Dead or alive », c’est bien ce qu’il y a marqué sur les primes, non ?
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