- « Comment vous sentez-vous, maintenant ? »
- « Hahaha ! Bien mieux, ne vous en faites pas ! »
Je pétais presque la forme. Bien sûr, le gros trou dans ma cuisse m’empêchait de bouger comme je le voulais, mais pas de quoi se plaindre. J’avais connu pire. Le plus important avait été l’anémie, mais ils avaient tout de suite trouvé un donneur dans le train et m’avaient traité comme il le fallait. Pour le reste, flou total. Je savais juste que j’étais dans l’une des chambres de l’hôpital général de l’île de St Poplar. Nous n’étions donc pas loin de Water Seven. Un soulagement. Ma cousine m’avait bien entendu appelé, mais j’avais refusé l’arrivée de mon équipage ici. Ce n’était pas nécessaire. J’allais être sur pieds d’ici quelques jours et j’allais les rejoindre moi-même. Et puis, je voulais profiter de mon court séjour ici. Toutes les infirmières qui défilaient dans ma chambre étaient juste superbes !
- « Ah… C’est aujourd’hui hein… »
Alors qu’une blonde au gros popotin vint me passer un quotidien avant de vérifier mes perfusions, la date du journal me rappela qu’aujourd’hui était une journée plus ou moins spéciale pour moi : Oui, aujourd’hui, j’avais quarante piges. Carrément. J’eus un petit rire qui attira l’attention de l’infirmière, mais je remuai ma tête pour lui signifier qu’il n’y avait rien de grave avant de reprendre ma lecture d’un air distrait. Le temps passait si vite. Je comprenais maintenant pourquoi Ketsuno avait insisté pour venir ici. C’était quand même pas un rien. Je fis une drôle de tronche en comprenant les nombreux coups d’fil du Fenyang père. Il pensait que j’avais quel âge ce vieux crouton ? Réflexion qui m’amusa avant que je ne passe une main dans ma chevelure qui devenait peu à peu grisonnante. La quarantaine hein…
- « Monsieur ? Il y a une personne qui souhaiterait vous voir. Dois-je la faire entrer ? »
- « Aucun problème. Qu'elle vienne. » Dis-je amusé, avant de reprendre la lecture de mon journal, confortablement installé sur mon lit.
J’étais prêt à parier qu’il s’agissait de l’écrivaine là. J’aurai bien aimé l’éviter, mais aujourd’hui était jour de joie, alors…
Drôle d'anniversaire...
- Si jamais tu me cherches, tu sais où me trouver.
Affichant son éternelle expression neutre et imperturbable, l'homme m'avait posé la question sans véritablement attendre de réponse en contrepartie, simple rhétorique. Oui, je savais, le bar, la taverne, le bistrot du coin, dans n'importe quel endroit de cette foutue ville où l'alcool pouvait être servi moyennant un prix, qu'il soit onéreux ou dérisoire. Peu importait au vieil homme qui semblait avoir descendu les réserves du train s'attaquait maintenant à celles de la bourgade que l'on nous avait présenté comme la fameuse St Poplar, "la Cité de la Reine du Printemps". J'avais ri. Mais bon, cela faisait bien trois jours que nous étions descendus du train pour nous dégourdir les jambes, attendre que quelques réparations soient faites dans les wagons arrière endommagés et que les blessés hospitalisés se remettent de leurs blessures. Le vice-amiral, tout particulièrement.
- Faudrait pas qu'on traîne trop ici. murmuré-je tout en enfilant une veste pour me précipiter dehors à mon tour.
Au lendemain matin de la bataille, l'escargophone avait apparemment eu le malheur de réveiller notre bon vieil alcoolique national, qui avait décroché brutalement non sans heurter le pauvre animal qui n'avait rien demandé. Toujours était-il que c'était Alvaro au bout du fil, qu'il s'était excusé pour ne pas avoir appelé plus tôt, le boulot, la paperasse, une fuite dans la machine à café, tout ça, tout ça. Puis d'enfin rajouter des informations complémentaires que le chef d'équipe m'avait transmis au moment même où nous nous étions retrouvés.
- Nous allons collaborer avec le CP8. m'avait-il asséné sans même échanger les politesses habituelles : bonjour Sweetsong, comment vas-tu ? et ces côtes fêlées ?
- Hein ?
- Nous allons collaborer avec le CP8. Ils sont déjà sur les lieux.
- Et pour quoi faire ? avais-je questionnée, voyant difficilement comment mes anciens camarades comptaient s'immiscer dans l'opération.
Car d'expérience, le CP8 c'était bien souvent des arrivées peu subtiles, des déplacements en bandes et des combats de rue. J'exagérais, cependant je restais perplexe à l'idée de devoir confier notre bébé à de possibles cas sociaux comme on pouvait en trouver dans les bureaux à Marie-Joie, entre deux missions, en train de se curer le nez et tremper leurs trouvailles dans leur café avant de les ingérer. Avec du recul, je ne regrettais absolument pas ma mutation, même si ce laisser-aller général me manquait un peu des fois, face à la rudesse et à la rigueur demandées par le CP9.
- Un procès. Une occasion en or pour utiliser ceci. avait répondu mon camarade tout en sortant de l'une de ses valises un dossier avec un gros "Confidentiel" tamponné au rouge dessus.
Je savais de quoi il s'agissait : de fausses preuves inculpant le juge. Des lettres demandant la relaxation de criminels révolutionnaires...
- Laisse-moi deviner. Un supposé révolutionnaire qui va être libéré pour appuyer notre "enquête" ? Ça va pas être de la tarte.
Malgré son âge et sa potentielle incontinence, l'oiseau continuait à délivrer des jugements d'une main de fer. Cependant quelques décisions récentes l'avaient poussé à mettre quelques bâtons dans les roues au Cipher Pol, en condamnant ou libérant les mauvaises personnes. Une fois ça allait, deux fois on pouvait encore pardonner, mais une demi-douzaine de fois, c'était définitivement trop. Dans tous les cas, la partie que jouait le CP8 dans tout cela n'était définitivement pas négligeable et la moindre erreur pouvait fiche un sacrer boxon.
- J'espère qu'ils savent ce qu'ils font... avais-je conclu tout en saisissant mes affaires de toilette et en prenant congé de la présence de mon supérieur, déjà en train de ranger ses affaires et visiblement désireux de lui aussi bouger... en direction du wagon-bar.
Déambulant sans véritable but dans les rues de la ville, j'en profite pour effectuer quelques emplettes lorsque les magasins viennent croiser mon regard : des vêtements simples et pratiques, de nouvelles chaussures, du matériel de confort et même une sympathique gamme de "Savons de Printemps". Délivrant des effluves de fleur mêlant lilas, roses et bien d'autres, l'endroit portait définitivement bien son nom et les boutiques de savon étaient légions dans tout un quartier de la cité. Comme pour les parfumeries. A la fin de la journée, je me retrouve donc avec deux gros sacs remplis à ras-bord sur les bras, procurant du fait de ma fine silhouette une représentation cocasse pour les habitants de l'île. Et c'est finalement sur le chemin du retour que je rencontre une bâtisse épaisse et rectangulaire, blanche avec une énorme croix rouge peinte sur l'une de ses façades trouées de fenêtres. Aussitôt, une pensée pour le vice-amiral, que je n'ai pas vu depuis qu'il a été admis en soins intensifs, vient subitement oblitérer mon esprit. Après tout, cela ne me coûte rien de lui rendre visite, d'autant plus que quelques questions doivent demeurer en suspens pour le Marine.
Après une rapide présentation auprès du bureau des admissions, j'escalade donc les escaliers en direction du deuxième étage de l'hospice où se trouve la chambre du gaillard. Vu de l'intérieur, l'endroit n'est pas si grand que ça et je peux aisément utiliser mon Haki pour me repérer. C'est d'ailleurs au moment où je découvre un garde assis devant l'une des innombrables portes maculant l'un des nombreux couloirs que je me sais arrivée à destination.
- Elizabeth Butterfly, je viens voir le vice-amiral Fenyang.
Affichant une mine sombre trahissant le fait que l'homme se fait honteusement chier, le gaillard ne cherche même pas à me répondre. Au lieu de cela, il se lève et entrouvre la porte pour demander à son officier si celui-ci désire recevoir de la visite. Une rapide approbation et me voilà dans la chambre du gaillard, à le dévisager dans une tenue d'hôpital, à moitié enfoui sous sa couette mais redressé contre son oreiller. Pas d'artifices entre nous cette fois-ci, il sait à qui il à affaire et reste muet le temps que la porte se referme dans mon dos. Je ne vois plus l'intérêt de mentir plus longtemps, désormais. Me fendant donc d'une salutation rudimentaire envers mon supérieur, je me rapproche enfin de son chevet pour venir m'asseoir sur l'unique chaise qui se présente à moi et entamer notre conversation sur des bases plus saines.
- Annabella Sweetsong, c'est mon vrai nom.
Affichant son éternelle expression neutre et imperturbable, l'homme m'avait posé la question sans véritablement attendre de réponse en contrepartie, simple rhétorique. Oui, je savais, le bar, la taverne, le bistrot du coin, dans n'importe quel endroit de cette foutue ville où l'alcool pouvait être servi moyennant un prix, qu'il soit onéreux ou dérisoire. Peu importait au vieil homme qui semblait avoir descendu les réserves du train s'attaquait maintenant à celles de la bourgade que l'on nous avait présenté comme la fameuse St Poplar, "la Cité de la Reine du Printemps". J'avais ri. Mais bon, cela faisait bien trois jours que nous étions descendus du train pour nous dégourdir les jambes, attendre que quelques réparations soient faites dans les wagons arrière endommagés et que les blessés hospitalisés se remettent de leurs blessures. Le vice-amiral, tout particulièrement.
- Faudrait pas qu'on traîne trop ici. murmuré-je tout en enfilant une veste pour me précipiter dehors à mon tour.
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Au lendemain matin de la bataille, l'escargophone avait apparemment eu le malheur de réveiller notre bon vieil alcoolique national, qui avait décroché brutalement non sans heurter le pauvre animal qui n'avait rien demandé. Toujours était-il que c'était Alvaro au bout du fil, qu'il s'était excusé pour ne pas avoir appelé plus tôt, le boulot, la paperasse, une fuite dans la machine à café, tout ça, tout ça. Puis d'enfin rajouter des informations complémentaires que le chef d'équipe m'avait transmis au moment même où nous nous étions retrouvés.
- Nous allons collaborer avec le CP8. m'avait-il asséné sans même échanger les politesses habituelles : bonjour Sweetsong, comment vas-tu ? et ces côtes fêlées ?
- Hein ?
- Nous allons collaborer avec le CP8. Ils sont déjà sur les lieux.
- Et pour quoi faire ? avais-je questionnée, voyant difficilement comment mes anciens camarades comptaient s'immiscer dans l'opération.
Car d'expérience, le CP8 c'était bien souvent des arrivées peu subtiles, des déplacements en bandes et des combats de rue. J'exagérais, cependant je restais perplexe à l'idée de devoir confier notre bébé à de possibles cas sociaux comme on pouvait en trouver dans les bureaux à Marie-Joie, entre deux missions, en train de se curer le nez et tremper leurs trouvailles dans leur café avant de les ingérer. Avec du recul, je ne regrettais absolument pas ma mutation, même si ce laisser-aller général me manquait un peu des fois, face à la rudesse et à la rigueur demandées par le CP9.
- Un procès. Une occasion en or pour utiliser ceci. avait répondu mon camarade tout en sortant de l'une de ses valises un dossier avec un gros "Confidentiel" tamponné au rouge dessus.
Je savais de quoi il s'agissait : de fausses preuves inculpant le juge. Des lettres demandant la relaxation de criminels révolutionnaires...
- Laisse-moi deviner. Un supposé révolutionnaire qui va être libéré pour appuyer notre "enquête" ? Ça va pas être de la tarte.
Malgré son âge et sa potentielle incontinence, l'oiseau continuait à délivrer des jugements d'une main de fer. Cependant quelques décisions récentes l'avaient poussé à mettre quelques bâtons dans les roues au Cipher Pol, en condamnant ou libérant les mauvaises personnes. Une fois ça allait, deux fois on pouvait encore pardonner, mais une demi-douzaine de fois, c'était définitivement trop. Dans tous les cas, la partie que jouait le CP8 dans tout cela n'était définitivement pas négligeable et la moindre erreur pouvait fiche un sacrer boxon.
- J'espère qu'ils savent ce qu'ils font... avais-je conclu tout en saisissant mes affaires de toilette et en prenant congé de la présence de mon supérieur, déjà en train de ranger ses affaires et visiblement désireux de lui aussi bouger... en direction du wagon-bar.
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Déambulant sans véritable but dans les rues de la ville, j'en profite pour effectuer quelques emplettes lorsque les magasins viennent croiser mon regard : des vêtements simples et pratiques, de nouvelles chaussures, du matériel de confort et même une sympathique gamme de "Savons de Printemps". Délivrant des effluves de fleur mêlant lilas, roses et bien d'autres, l'endroit portait définitivement bien son nom et les boutiques de savon étaient légions dans tout un quartier de la cité. Comme pour les parfumeries. A la fin de la journée, je me retrouve donc avec deux gros sacs remplis à ras-bord sur les bras, procurant du fait de ma fine silhouette une représentation cocasse pour les habitants de l'île. Et c'est finalement sur le chemin du retour que je rencontre une bâtisse épaisse et rectangulaire, blanche avec une énorme croix rouge peinte sur l'une de ses façades trouées de fenêtres. Aussitôt, une pensée pour le vice-amiral, que je n'ai pas vu depuis qu'il a été admis en soins intensifs, vient subitement oblitérer mon esprit. Après tout, cela ne me coûte rien de lui rendre visite, d'autant plus que quelques questions doivent demeurer en suspens pour le Marine.
Après une rapide présentation auprès du bureau des admissions, j'escalade donc les escaliers en direction du deuxième étage de l'hospice où se trouve la chambre du gaillard. Vu de l'intérieur, l'endroit n'est pas si grand que ça et je peux aisément utiliser mon Haki pour me repérer. C'est d'ailleurs au moment où je découvre un garde assis devant l'une des innombrables portes maculant l'un des nombreux couloirs que je me sais arrivée à destination.
- Elizabeth Butterfly, je viens voir le vice-amiral Fenyang.
Affichant une mine sombre trahissant le fait que l'homme se fait honteusement chier, le gaillard ne cherche même pas à me répondre. Au lieu de cela, il se lève et entrouvre la porte pour demander à son officier si celui-ci désire recevoir de la visite. Une rapide approbation et me voilà dans la chambre du gaillard, à le dévisager dans une tenue d'hôpital, à moitié enfoui sous sa couette mais redressé contre son oreiller. Pas d'artifices entre nous cette fois-ci, il sait à qui il à affaire et reste muet le temps que la porte se referme dans mon dos. Je ne vois plus l'intérêt de mentir plus longtemps, désormais. Me fendant donc d'une salutation rudimentaire envers mon supérieur, je me rapproche enfin de son chevet pour venir m'asseoir sur l'unique chaise qui se présente à moi et entamer notre conversation sur des bases plus saines.
- Annabella Sweetsong, c'est mon vrai nom.
- « Annabella, hein ? C’est beau. C’est mieux qu’Elizabeth, en tout cas. »
J’eus un sourire. Franc. Bah, elle semblait là avec de bonnes intentions. Pas de raisons d’être cassant. Et puis, je devais l’avouer qu’elle était mignonne là, à être assise sagement à côté de moi. Une vraie petite poupée. Elle devait avoir son lot de fanboys. Une petite blonde aussi fraiche et fashion, forcément, ça attire. Dire qu’elle avait des formes plus proéminentes qui la rendaient bien plus intéressante auparavant… Dommage. Du gâchis. Par contre…
- « Par contre, évite de faire ta polie. Pour une meuf qui m’a tenu en respect en chopant mes couilles… »
J’eus un petit rire. Cette petite vengeance avait été marrante tout compte fait. Résignée à l’idée de se faire violer par un bandit du désert mais choquée après avoir été grassement tripotée… Cette meuf était vraiment un cas. Y’en avait pas deux comme elle. C’était peut-être cette singularité qui faisait son charme. Une réflexion qui me fit penser à Shaïness l’espace de quelques secondes avant que je ne la chasse de mon esprit. C’était de l’histoire ancienne.
- « Je m’attendais à ce que ce soit ta copine Béatrice, à vrai dire. J’avais aussi beaucoup de questions à te poser, mais je sais même pas si c’est vraiment nécessaire… Et à quoi ça me mènerait de mieux te connaitre. Les relations entre marines et Cipher Pol n’ont jamais vraiment été bonnes… »
A vrai dire, j’étais des officiers qui ne kiffaient pas le Cipher Pol. Jusqu’à ce que je tombe raide dingue de Shai. Cette rencontre n’avait pas complètement changé mon regard sur cette faction, mais elle m’apparaissait un peu moins sale, corrompue et j’en passe… Comme quoi, il pouvait y avoir de bons zigs dans leurs rangs. Je me penchai vers un tiroir pour sortir une cigarette que j’allumai rapidement à l’aide d’un briquet avant de profiter de la première bouffée sereinement.
- « Merci pour Alabasta. Si tu n’avais pas été là, Dieu seul sait ce qui se serait passé… »
Maintenant que le plus important était dit pour ma part, place au plus gros de l’affaire. Aussi avais-je adopté un air plus sérieux et réfléchi :
- « Que me vaut l’honneur de ta visite, Anna ? La dernière fois, tu t’étais cassée sans donner signe de vie, alors tu dois avoir une bonne raison, non ? »
Il me reproche la faute d'avoir menacé de le priver de sa descendance sur Alabasta ? Je ne peux m'empêcher de lâcher un petit rire crispé dans une expression de mépris, mais bon. J'imagine qu'il est grand temps de faire table rase sur le passé. Certes l'homme est un Marine et de surcroit un pervers, cependant ses interventions sont louables et il fait partie de ces rares soldats qui font correctement leur travail. Pourquoi l'en blâmer ? Non, moi aussi je suis en quelques sortes reconnaissante pour son aide, pour l'exécution de son devoir. Un vice-amiral et un bien, cela surpasse l'entendement habituel, les petites querelles entre CP et Marine, quelques tripotages incorrects. D'autant plus que le bonhomme semble désormais me reluquer d'un œil moins intéressé, bien que je ne comprenne pas réellement les raisons de ce changement. Physiquement je n'avais réellement changé qu'au niveau du visage, mais je pouvais supposer que la lubricité de l'oriental l'avait plusieurs fois amené à se faire des films sur ma physionomie.
- Je suis là pour tirer un trait sur le passé et repartir sur des bases stables. Je suis là car des personnes sur qui l'on peut réellement compter, on en rencontre pas souvent dans sa vie. Et que, pour moi, celles-ci ont une fâcheuse tendance à disparaître ou bien se retourner contre le Gouvernement.
L'homme reste circonspect, malgré mon discours amicalement audacieux, au cours duquel j'essaye tant bien que mal de prouver mes bons sentiments. je ne suis pas douée pour ça, je préfère taper, trancher, torturer. Ce qui est malsain et mauvais est toujours plus facile à faire, plus rapide aussi. La voie de la simplicité.
- Je ne suis pas une bonne personne, Fenyang. avoué-je tout en croisant les mains sur ma poitrine et en me collant au fond de mon siège. J'ai fait des choses horribles et je continuerai d'en faire, c'est mon job. Je suis agente du CP9.
J'estime respecter assez l'homme pour tout lui raconter de but en blanc. Pas entièrement, pas tout aujourd'hui, mais je me dis que plus tard je pourrais bien être amenée à servir dans ses rangs. Des fois le Cipher Pol et la Marine doivent collaborer sur certaines missions et une entente cordiale et une relation de confiance ne sont jamais trop pour ce genre de quêtes. Et j'ai l'étrange sentiment que nos routes ne finiront jamais de se croiser. Le monde semble trop petit pour nous, ce qui m'amène à tendre vers l'homme un petit bout de papier.
- Tiens, ça pourrait toujours servir. Je suppose que tu connais le principe des Vivre Cards. Marquant une courte pause à la suite de cet échange, j'interviens finalement sur le fond de la question posée par le vice-amiral : Et il y a une autre raison qui explique ma présence...
Fermant les yeux, j'étends brusquement ma perception et essaye de saisir par surprise les intentions de mon interlocuteur. Évidemment sans résultat, ma tentative sert tout de même à prouver la progression dans ma maîtrise de la capacité sensitive, ce qui amène finalement à ma dernière question :
- J'ai eu l'occasion de m'entraîner à l'utilisation du Haki de l'Observation, d'en découvrir plus à son sujet, de luter contrer d'autres utilisateurs relativement doués. Mais il me manque encore un dernier élément... un dernier palier à atteindre pour parfaire l'art de l'Empathie. Et je veux que ce soit toi qui me l'enseigne.
- Je suis là pour tirer un trait sur le passé et repartir sur des bases stables. Je suis là car des personnes sur qui l'on peut réellement compter, on en rencontre pas souvent dans sa vie. Et que, pour moi, celles-ci ont une fâcheuse tendance à disparaître ou bien se retourner contre le Gouvernement.
L'homme reste circonspect, malgré mon discours amicalement audacieux, au cours duquel j'essaye tant bien que mal de prouver mes bons sentiments. je ne suis pas douée pour ça, je préfère taper, trancher, torturer. Ce qui est malsain et mauvais est toujours plus facile à faire, plus rapide aussi. La voie de la simplicité.
- Je ne suis pas une bonne personne, Fenyang. avoué-je tout en croisant les mains sur ma poitrine et en me collant au fond de mon siège. J'ai fait des choses horribles et je continuerai d'en faire, c'est mon job. Je suis agente du CP9.
J'estime respecter assez l'homme pour tout lui raconter de but en blanc. Pas entièrement, pas tout aujourd'hui, mais je me dis que plus tard je pourrais bien être amenée à servir dans ses rangs. Des fois le Cipher Pol et la Marine doivent collaborer sur certaines missions et une entente cordiale et une relation de confiance ne sont jamais trop pour ce genre de quêtes. Et j'ai l'étrange sentiment que nos routes ne finiront jamais de se croiser. Le monde semble trop petit pour nous, ce qui m'amène à tendre vers l'homme un petit bout de papier.
- Tiens, ça pourrait toujours servir. Je suppose que tu connais le principe des Vivre Cards. Marquant une courte pause à la suite de cet échange, j'interviens finalement sur le fond de la question posée par le vice-amiral : Et il y a une autre raison qui explique ma présence...
Fermant les yeux, j'étends brusquement ma perception et essaye de saisir par surprise les intentions de mon interlocuteur. Évidemment sans résultat, ma tentative sert tout de même à prouver la progression dans ma maîtrise de la capacité sensitive, ce qui amène finalement à ma dernière question :
- J'ai eu l'occasion de m'entraîner à l'utilisation du Haki de l'Observation, d'en découvrir plus à son sujet, de luter contrer d'autres utilisateurs relativement doués. Mais il me manque encore un dernier élément... un dernier palier à atteindre pour parfaire l'art de l'Empathie. Et je veux que ce soit toi qui me l'enseigne.
- « Tu es sûre que tu veux l’aide d’un gros dégueulasse qui risque de te tripoter le cul à chaque fois qu’il en a l’occasion et te remplir les oreilles de blagues salaces ? On a tous nos défauts et j’pense bien que c’est le mien ça. Et il est très gros… »
Il y avait bien sûr les non-dits qui allaient avec cet avertissement. Comme quoi ses réactions n’allaient rien changer à la chose : Elle pouvait se plaindre, crier, hurler, me baffer ou me foutre des coups aux couilles que je continuerai à l’emmerder selon mes envies. Je n’aspirais certes plus à la culbuter comme je le souhaitais il y a quatre mois, mais je me voyais bien l’embêter pour un oui ou pour non. C’était tout moi ça. Gros cul ou pas, elle restait quand même une meuf.
- « CP9 hein… Ça rigole pas du tout. T’es agente de cette branche depuis combien de temps déjà ? Le complot sur Alabasta c’était quelque chose que tu as anticipé depuis longtemps ? »
Je regardai attentivement le bout de papier qu’elle m’avait offert, avant de le fourrer dans l’un de mes tiroirs à côté. Je pouvais faire mon salaud et la refuser en bloc mais sa sincérité me touchait quelque part. A vrai dire, j’étais plutôt surpris -et agréablement- de constater que certains membres du célèbre CP9 n’étaient pas que des monstres finis. Des choses assoiffées de sang, quoi. C’était l’image que beaucoup de personnes s’en faisaient, moi inclus je dois l’avouer.
Si les autres classes des CP étaient light, ceux du neuf et du GIGM étaient assez spéciaux. Des cas à part.
Quoique… Il fallait peut-être que je lui pose la question pour être définitivement fixé. On sait jamais…
- « Ah, une autre question. La cruciale : Tu fais consciencieusement ton taf, d’accord. Mais du coup, t’as des orgasmes quand tu butes les gens, ou pas ? Déclarer être une mauvaise personne, c’est bien beau, mais… T’es pourrie jusqu’à quel point ? »
Questionnement sans ambages. L’idée n’était pas de l’humilier ou quoique ce soit d’autre dans le genre, mais j’estimais qu’on se connaissait assez pour ne pas prendre de gants entre nous. Après, même pas besoin de haki pour savoir si elle mentait ou pas. Je la fixai tranquillement tout en profitant de ma cigarette. J’allais finir par le savoir, si elle me mentait ou non. Qui plus est, j’avais moi aussi cette forte impression que nos destins étaient étroitement liés. A ce stade, on ne parlait plus de coïncidences…
Jusqu'où doit aller l'honnêteté ?
C'est vrai, on se pose tous cette question au moins une fois dans notre vie. Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire, ce qui, en ce qui concerne mon cas, est un putain d'euphémisme. Je sens l'homme lire mes intentions dans mon esprit, attendant patiemment la réponse à sa question qui se fait longuement désirer. Ma bouche s'ouvre et se referme mécaniquement sans produire aucun son. Je peux choisir de mentir pour couvrir l'horrible vérité, que j'ai buté ma petite sœur et ma mère de sang froid, ou bien passer pour ce que je suis réellement, retirer cette peau délicate et ce visage enjôleur pour me revêtir de ma peau de monstre cruel et dérangé. Non, je ne peux pas répondre à cette question, je me dois de dévier la conversation, changer de sujet.
- Tu sais, les Checkmates Pirates, ils en avaient après moi. J'ai chassé leurs proies avant eux. Enfin, je sais pas comment ça leur est arrivé aux oreilles que le CP9 avait buté deux capitaines des Sunset, mais c'est la vérité. Sur Bulgemore, une grosse mission, périlleuse. J'y ai laissé des plumes. fais-je tout découvrant mon bras droit et en saisissant un couteau trainant près des couverts sales laissés sur la table de chevet.
Que je viens aussitôt planter dans mon avant-bras pour trancher sur une bonne longueur mon Protoderme et dévoiler au vice-amiral, affichant une moue de dégout, que ce qui est en-dessous n'est pas humain.
- Et pareil pour ma jambe droite. C'est pour ça, l'oeil : l'Aile Ouest m'a totalement remise à neuf. Dis-je tout en saisissant un drôle d'objet cylindrique noir dans mon sac à main, un spray que j'applique sur ma "blessure" qui vient aussitôt la refermer. J'ai apparemment brillé par mes actions ce qui m'a valu d'être mutée au CP9. C'était il y a seulement un mois.
L'homme reste perplexe, absolument pas enchanté par ce que je lui raconte. Il ne fait même pas semblant d'en avoir rien à cirer, ce qu'il attend c'est ma réponse à sa précédente question, rien d'autre. Peu importe comment je me dérobe, je sais qu'il ne marchera pas dans ma combine et si je tiens à tisser des liens avec lui, je n'ai pas le choix. Il faut que je lui dise. Certes je n'ai pas à lui mentir, mais je n'ai pas non plus besoin de tout lui dire. Des orgasmes lorsque je bute des gens ? Non, pas réellement, c'est pas comme ça que ça fonctionne.
- Il m'arrive de ressentir des frissons lorsque je tue ou fais souffrir certaines personnes... des criminels. Des "monstres", dans certains cas. Des âmes souillées qui ne méritent pas de fouler le sol sur lequel vivent des innocents. Les innocents que nous protégeons, les innocents de la Justice du Gouvernement Mondial. J'y crois, à cette sélection naturelle. Certains sont voués à devenir des criminels, d'autres encore à commettre des actions encore plus terribles qu'un simple crime. Je me rappelle cette fois-là, à Logue Town...
Débordée par les sentiments, par cette impression de devoir faire face à mes propres démons, je ne peux m'empêcher d'avoir le menton qui tremble en racontant mon méfait.
- Ça n'était même pas un être humain. Je veux dire, il égorgeait les gens et se nourrissait de leur chair, il gardait leur cadavres dans une cave et les laissait pourrir. Il dormait littéralement dans leurs ossements. Alors je l'ai retrouvé. Oui, je l'ai retrouvé et je l'ai capturé. Puis j'ai saisi mes instruments de torture et je lui ai arraché ses horribles griffes et ses terribles dents. Une. Par. Une.
Ce geste ne m'avait pas réellement semblé inhumain, je ne faisais qu'appliquer la justice divine que le ciel avait prévu. Je ne faisais que priver le prédateur de ce qu'il chérissait le plus, le transformer en brebis. C'était sa sentence, sa peine. La mort ne suffisait pas pour l'absoudre, il fallait le détruire. Et plus rien ne peut désormais empêcher les larmes de couler tandis que je continue à me confier à l'homme qui reste coi et immobile.
- Des fois j'ai le sentiment d'être... comme ce tueur en série. D'être un monstre moi aussi.
J'espérais honnêtement que cette histoire suffirait à couvrir ma véritable bestialité, ma monstruosité, plus profonde et plus noir, allant même chercher dans le parricide, le matricide et l'infanticide. Je ne cherchais pas à être pardonnée ou bien comprise, j'avais pleinement conscience de ce que j'étais. Mais je m'en cachais bien et me servais de cette apparence de jeune fleur fragile comme d'une formidable couverture. Au fond de moi cependant, j'étais réellement pourrie jusqu'à la moelle et je savais bien que l'enfer m'était tout réservé. Je n'étais qu'une arme de plus dans les mains du Cipher Pol et ça, le CP9 l'avait su en m'ouvrant les bras.
- Je suis désolée... conclus-je tout en enfonçant ma tête dans le matelas du lit de mon hôte, dans l'optique de lui vendre une vision encore plus pathétique de moi-même.
Pour qu'il prenne ma véritable noirceur pour de la simple faiblesse.
C'est vrai, on se pose tous cette question au moins une fois dans notre vie. Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire, ce qui, en ce qui concerne mon cas, est un putain d'euphémisme. Je sens l'homme lire mes intentions dans mon esprit, attendant patiemment la réponse à sa question qui se fait longuement désirer. Ma bouche s'ouvre et se referme mécaniquement sans produire aucun son. Je peux choisir de mentir pour couvrir l'horrible vérité, que j'ai buté ma petite sœur et ma mère de sang froid, ou bien passer pour ce que je suis réellement, retirer cette peau délicate et ce visage enjôleur pour me revêtir de ma peau de monstre cruel et dérangé. Non, je ne peux pas répondre à cette question, je me dois de dévier la conversation, changer de sujet.
- Tu sais, les Checkmates Pirates, ils en avaient après moi. J'ai chassé leurs proies avant eux. Enfin, je sais pas comment ça leur est arrivé aux oreilles que le CP9 avait buté deux capitaines des Sunset, mais c'est la vérité. Sur Bulgemore, une grosse mission, périlleuse. J'y ai laissé des plumes. fais-je tout découvrant mon bras droit et en saisissant un couteau trainant près des couverts sales laissés sur la table de chevet.
Que je viens aussitôt planter dans mon avant-bras pour trancher sur une bonne longueur mon Protoderme et dévoiler au vice-amiral, affichant une moue de dégout, que ce qui est en-dessous n'est pas humain.
- Et pareil pour ma jambe droite. C'est pour ça, l'oeil : l'Aile Ouest m'a totalement remise à neuf. Dis-je tout en saisissant un drôle d'objet cylindrique noir dans mon sac à main, un spray que j'applique sur ma "blessure" qui vient aussitôt la refermer. J'ai apparemment brillé par mes actions ce qui m'a valu d'être mutée au CP9. C'était il y a seulement un mois.
L'homme reste perplexe, absolument pas enchanté par ce que je lui raconte. Il ne fait même pas semblant d'en avoir rien à cirer, ce qu'il attend c'est ma réponse à sa précédente question, rien d'autre. Peu importe comment je me dérobe, je sais qu'il ne marchera pas dans ma combine et si je tiens à tisser des liens avec lui, je n'ai pas le choix. Il faut que je lui dise. Certes je n'ai pas à lui mentir, mais je n'ai pas non plus besoin de tout lui dire. Des orgasmes lorsque je bute des gens ? Non, pas réellement, c'est pas comme ça que ça fonctionne.
- Il m'arrive de ressentir des frissons lorsque je tue ou fais souffrir certaines personnes... des criminels. Des "monstres", dans certains cas. Des âmes souillées qui ne méritent pas de fouler le sol sur lequel vivent des innocents. Les innocents que nous protégeons, les innocents de la Justice du Gouvernement Mondial. J'y crois, à cette sélection naturelle. Certains sont voués à devenir des criminels, d'autres encore à commettre des actions encore plus terribles qu'un simple crime. Je me rappelle cette fois-là, à Logue Town...
Débordée par les sentiments, par cette impression de devoir faire face à mes propres démons, je ne peux m'empêcher d'avoir le menton qui tremble en racontant mon méfait.
- Ça n'était même pas un être humain. Je veux dire, il égorgeait les gens et se nourrissait de leur chair, il gardait leur cadavres dans une cave et les laissait pourrir. Il dormait littéralement dans leurs ossements. Alors je l'ai retrouvé. Oui, je l'ai retrouvé et je l'ai capturé. Puis j'ai saisi mes instruments de torture et je lui ai arraché ses horribles griffes et ses terribles dents. Une. Par. Une.
Ce geste ne m'avait pas réellement semblé inhumain, je ne faisais qu'appliquer la justice divine que le ciel avait prévu. Je ne faisais que priver le prédateur de ce qu'il chérissait le plus, le transformer en brebis. C'était sa sentence, sa peine. La mort ne suffisait pas pour l'absoudre, il fallait le détruire. Et plus rien ne peut désormais empêcher les larmes de couler tandis que je continue à me confier à l'homme qui reste coi et immobile.
- Des fois j'ai le sentiment d'être... comme ce tueur en série. D'être un monstre moi aussi.
J'espérais honnêtement que cette histoire suffirait à couvrir ma véritable bestialité, ma monstruosité, plus profonde et plus noir, allant même chercher dans le parricide, le matricide et l'infanticide. Je ne cherchais pas à être pardonnée ou bien comprise, j'avais pleinement conscience de ce que j'étais. Mais je m'en cachais bien et me servais de cette apparence de jeune fleur fragile comme d'une formidable couverture. Au fond de moi cependant, j'étais réellement pourrie jusqu'à la moelle et je savais bien que l'enfer m'était tout réservé. Je n'étais qu'une arme de plus dans les mains du Cipher Pol et ça, le CP9 l'avait su en m'ouvrant les bras.
- Je suis désolée... conclus-je tout en enfonçant ma tête dans le matelas du lit de mon hôte, dans l'optique de lui vendre une vision encore plus pathétique de moi-même.
Pour qu'il prenne ma véritable noirceur pour de la simple faiblesse.
- « Pourquoi tu es désolée ? Parce que la sensation de buter des gens te plait ? Allons bon… Si tu as tant de regrets, démissionne et va vivre tranquillement dans un coin paumé en faisant du social. Tu pourrais améliorer le monde comme ça. Il y a plusieurs façons de le faire après tout. D’ailleurs, t’imagines si je joue comme toi à ce jeu pitoyable ? Me suffirait de faire comme si j’ai pitié, redresser ton visage, t’embrasser et te bourrer le cul comme le dernier des connards. Tu veux vraiment qu’on se perdre dans ce cercle vicieux ? Sois sincère jusqu'au bout, Anna. »
Je passai une main dans sa chevelure blonde, comme si de rien était. Elle ne me faisait pas vraiment pitié pour la simple et bonne raison qu’elle kiffait ça. A partir du moment où elle assumait, les remords n’avaient plus leur place ici. Ses pleurs n’avaient aucun sens. C’était de la logique pure et simple couplé à mon intuition et à mon expérience. J’avais eu des cas comme elle sous ma coupe après tout. Ceci étant dit, je ne lui en voulais pas, tout comme je trouvais louable sa sincérité. J’étais aux côtés d’un monstre qui sollicitait mon aide pour aiguiser ses crocs. Le bon sens voudrait que je refuse sa demande, mais avec ou sans moi, elle réussirait très certainement par perfectionner son haki. Ce n’était qu’une question de temps…
- « J’ai eu pas mal de gars dans ton genre, sous mes ordres. Mais j’ai fini par les buter parce qu’ils sombraient dans la démence… Et se retournaient contre nous. »
J’eus une pensée pour Stark. Le dernier cas similaire que j’eus à gérer. Un chaotique, sanguinaire qui faisait ce que bon lui semblait sur le terrain. Je n’avais pas vraiment regretté de l’avoir recruté, mais j’avais déploré le fait qu’il retourne sa veste pour oui ou pour un non. Sa mort avait été inévitable. Je caressai lentement la nuque de la jeune femme d’un air presque rêveur. On pourrait croire que j’étais le grand justicier qui ne tolérait pas du tout les meurtriers au sein de sa faction, mais j’étais assez expérimenté pour savoir que le monde n’était pas tout blanc, et que certaines personnes se devaient de se taper le sale boulot à la place d’autres. Quant au fait de s’y complaire carrément, c’était un autre cas…
- « Combattre le mal par le mal hein… Maaaah… On va dire que c’est bon tant que tu es des nôtres. Pour le reste, je ne vais pas te juger. Tu mènes ta vie comme tu l’entends. J’espère seulement que tu vas pas dévier et nous trahir… Ce serait terriblement malheureux… »
Si j’aspirais à être amiral, j’allais devoir composer avec toutes ces réalités. Au début de ma carrière de marine, j’avais été un gros naïf. Le genre qui voulait révolutionner le GM et la marine… Le genre qui voulait purifier nos rangs… Mais à 40 piges, je devais reconnaitre que toutes ces aspirations n’avaient été qu’utopies et illusions. Le changement ne viendrait certainement pas de moi. La seule chose que je pouvais faire, c’était de combattre la piraterie et la révolution avec mes moyens. Etre également un symbole de la justice et un bon exemple pour les jeunes. J’étais résigné, mais il valait certainement mieux cela que de rêver, de déchanter et de trahir bêtement ma faction comme l’ont fait beaucoup d’autres…
C’était ça, que d’être réaliste.
Pour autant, il n’en demeurait pas moins que j’avais de bonnes valeurs si l’on omettait mon gros penchant pour le sexe en général. Personne n’est parfait, comme on dit. « J’accepte de t’entrainer. Et puis ne t’inquiète pas. Je ne vais pas chercher à te faire la morale ou à essayer de te changer, ce genre de bêtises. J’ai passé l’âge de ce genre de conneries. Relève-toi, sèche tes larmes et va me chercher un gâteau au chocolat. C’est mon anniversaire aujourd’hui et j’ai envie de bouffer un bon truc quand même. » Je ne la prenais pas pour ma bonniche, mais autant profiter qu’elle soit là pour avoir un truc, d’autant plus que j’avais pas de thunes sur moi. Après, je pouvais tout simplement demander mais bon…
- « Ah, dernière précision : Je ne t’accorderai que quelques jours. Je dois rejoindre mon équipage et tu penses bien que je ne vais pas les planter longtemps pour une seule personne. Si je juge que tu ne fais aucun progrès, je t’abandonnerai sans remords. Libre à toi de me haïr après ça ou pas. Tu ne seras ni la première, ni la dernière quand j’y pense… »
Un petit rire conclut le tout, avant que je ne me retourne vers la fenêtre en profitant des dernières taffes de ma clope.
Cette réponse... Je ne m'y étais tout simplement pas attendue, pas à autant de compassion. De compréhension. Je semblais oublier que le Marine avait un long vécu, du haut de ses quarante piges qu'il fêtait aujourd'hui, décidément. Il en avait déjà vu des tordus dans mes genre, mais semblait évoquer une tendance à la trahison qui n'existait pas chez moi. Non que je sois pure ou bien aveuglée par les actes du GM : j'étais bien au courant de certaines choses qui pouvaient trainer mon organisme en disgrâce auprès du peuple. Ce n'était pas de la ferveur, mais plutôt des idéaux, profondément ancrés, sur lesquels j'avais bâti ma vie. Mon métier. J'étais agent du Cipher Pol et rien d'autre, j'étais de multiples identités dissimulant un énième larbin des cinq étoiles et des Dragons Célestes. Non, définitivement non, je ne pèterais jamais un plomb pour venir mordre la main qui m'avait sortie de la rue à mes vingt-cinq ans et m'avait nourrie depuis.
- Si cela peut te faire plaisir. fais-je tout en séchant mes larmes de crocodiles puis en soulevant prestement mon derrière du fauteuil sur lequel je m'étais installée.
La conversation est terminée, l'homme a accepté ma requête et compte bien m'aider à aiguiser mon Mantra. Sous certaines conditions, mais bon, j'ai connu bien pire avec le vieux Raoul. Et avec ce salaud de Kaitô aussi. Et ces foutus formateurs du CP8. Traversant le couloir, je descends les étages pour rejoindre la cafétéria qui se trouve juste à côté de l'entrée. Mais tandis que je me rapproche inexorablement du comptoir où une femme habillée en blanc semble mettre des pâtisseries toutes fraiche en vitrine, une voix hystérique vient soudainement m'interrompre.
- Miss Butterfly ! Miss Butterfly, oh j'y crois pas. C'est bien vous ! Je vous cherche depuis des jours ! hurle la romancière tout en courant avec ses talons hauts dans ma direction.
Jaugeant l'aristocrate qui a visiblement trouvé le temps de se refaire une garde-robe et s'enduire de parfum, je ne peux qu'afficher un sourire de politesse en la voyant, les joues crispée et les yeux grands ouverts.
- Mademoiselle de Montmirail, décidément.
M'octroyant à son tour un sourire ravi, la jeune femme se met brusquement à me raconter sa vie, à déblatérer de tout et de rien, alors que j'essaye tant bien que mal d'entretenir le dialogue avec l'employée de restauration pour acheter ce foutu gâteau au chocolat. Finalement j'y arrive, mais dois me coltiner la présence de la littéraire qui s'avère être un moulin à parole, incroyablement subjuguée par les découvertes qu'elle a pu faire à St Poplar, à ses boutiques mais aussi aux différentes librairies qui s'y trouvent et qui, pour certaines, publient ces bouquins. Quelques fans aussi, auxquels elle a pu raconter l'intrigue de son nouveau livre en préparation dans lequel Fenyang et moi figurons. "La Déferlante de tous les Périls." Magistral.
- Veuillez me pardonner, le vice-amiral Fenyang m'attend, je dois lui remettre ce gâteau en mains propres. C'est son anniversaire aujourd'hui apparemment.
Pas de bougie, mais les prunelles étincelantes de mon interlocutrice qui semble aux anges d'apprendre que l'officier va fêter ses quarante ans. Elle évoque un cadeau d'anniversaire, ce qui me laisse perplexe. Puis je me souviens de la propension du pervers pour les grosses fesses et remarque le derrière rebondi de la romancière qui avait déjà eu le mérite de lui faire du pied. En voilà un beau cadeau.
- Tenez, prenez le gâteau avec vous, je vous laisser l'apporter à Fenyang. Je parie qu'il sera très heureux de vous revoir. Il me semble que vous avez encore un petit... quelque chose à régler... Je me trompe ? souris-je machiavéliquement tout en envoyant l'agneau à l'abattoir.
Surprise par le fait que je sois tenue au secret, ce qui est en réalité le fruit de mon espionnage intensif, la jeune Béatrice s'empourpre brutalement comme si elle venait d'avaler quelque chose de travers. Grand bien lui fasse, il ne s'agit que de sa timidité qui vient faire éclater ses tâches de rousseur sous de larges plaques rouges : l'aristocrate est aussi écarlate qu'une écrevisse.
- Je... Mmh... Oui... Peut-être... J-je... je dois y aller... Je veux dire... bute systématiquement l'auteure, bégayant comme pas permis.
Je lui épargne l'obligation de se justifier par une large claque dans le dos, lui laissant comprendre ma compassion. Comme on dit, il n'y a pas de mal à se faire du bien. Un dernier clin d’œil clôt donc notre conversation tandis que j'envoie la demoiselle au visage en pâmoison rejoindre son prince charmant avec sa part de brownie dans les mains. Ce qui me permet de prendre congé de cette visite surprise après avoir récupéré mes paquets à l'accueil. Plus que deux jours pour profiter de la paix et du calme ambiant que propose cette ville.
Je sens que cela va encore passer à une vitesse vertigineuse.
- Si cela peut te faire plaisir. fais-je tout en séchant mes larmes de crocodiles puis en soulevant prestement mon derrière du fauteuil sur lequel je m'étais installée.
La conversation est terminée, l'homme a accepté ma requête et compte bien m'aider à aiguiser mon Mantra. Sous certaines conditions, mais bon, j'ai connu bien pire avec le vieux Raoul. Et avec ce salaud de Kaitô aussi. Et ces foutus formateurs du CP8. Traversant le couloir, je descends les étages pour rejoindre la cafétéria qui se trouve juste à côté de l'entrée. Mais tandis que je me rapproche inexorablement du comptoir où une femme habillée en blanc semble mettre des pâtisseries toutes fraiche en vitrine, une voix hystérique vient soudainement m'interrompre.
- Miss Butterfly ! Miss Butterfly, oh j'y crois pas. C'est bien vous ! Je vous cherche depuis des jours ! hurle la romancière tout en courant avec ses talons hauts dans ma direction.
Jaugeant l'aristocrate qui a visiblement trouvé le temps de se refaire une garde-robe et s'enduire de parfum, je ne peux qu'afficher un sourire de politesse en la voyant, les joues crispée et les yeux grands ouverts.
- Mademoiselle de Montmirail, décidément.
M'octroyant à son tour un sourire ravi, la jeune femme se met brusquement à me raconter sa vie, à déblatérer de tout et de rien, alors que j'essaye tant bien que mal d'entretenir le dialogue avec l'employée de restauration pour acheter ce foutu gâteau au chocolat. Finalement j'y arrive, mais dois me coltiner la présence de la littéraire qui s'avère être un moulin à parole, incroyablement subjuguée par les découvertes qu'elle a pu faire à St Poplar, à ses boutiques mais aussi aux différentes librairies qui s'y trouvent et qui, pour certaines, publient ces bouquins. Quelques fans aussi, auxquels elle a pu raconter l'intrigue de son nouveau livre en préparation dans lequel Fenyang et moi figurons. "La Déferlante de tous les Périls." Magistral.
- Veuillez me pardonner, le vice-amiral Fenyang m'attend, je dois lui remettre ce gâteau en mains propres. C'est son anniversaire aujourd'hui apparemment.
Pas de bougie, mais les prunelles étincelantes de mon interlocutrice qui semble aux anges d'apprendre que l'officier va fêter ses quarante ans. Elle évoque un cadeau d'anniversaire, ce qui me laisse perplexe. Puis je me souviens de la propension du pervers pour les grosses fesses et remarque le derrière rebondi de la romancière qui avait déjà eu le mérite de lui faire du pied. En voilà un beau cadeau.
- Tenez, prenez le gâteau avec vous, je vous laisser l'apporter à Fenyang. Je parie qu'il sera très heureux de vous revoir. Il me semble que vous avez encore un petit... quelque chose à régler... Je me trompe ? souris-je machiavéliquement tout en envoyant l'agneau à l'abattoir.
Surprise par le fait que je sois tenue au secret, ce qui est en réalité le fruit de mon espionnage intensif, la jeune Béatrice s'empourpre brutalement comme si elle venait d'avaler quelque chose de travers. Grand bien lui fasse, il ne s'agit que de sa timidité qui vient faire éclater ses tâches de rousseur sous de larges plaques rouges : l'aristocrate est aussi écarlate qu'une écrevisse.
- Je... Mmh... Oui... Peut-être... J-je... je dois y aller... Je veux dire... bute systématiquement l'auteure, bégayant comme pas permis.
Je lui épargne l'obligation de se justifier par une large claque dans le dos, lui laissant comprendre ma compassion. Comme on dit, il n'y a pas de mal à se faire du bien. Un dernier clin d’œil clôt donc notre conversation tandis que j'envoie la demoiselle au visage en pâmoison rejoindre son prince charmant avec sa part de brownie dans les mains. Ce qui me permet de prendre congé de cette visite surprise après avoir récupéré mes paquets à l'accueil. Plus que deux jours pour profiter de la paix et du calme ambiant que propose cette ville.
Je sens que cela va encore passer à une vitesse vertigineuse.
J’eus un soupir…
Encore. J’étais encore retombé dans mes travers. Après plus d’un trimestre sans toucher la moindre meuf, j’avais fini par foutre cette célèbre écrivaine dans mon lit. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle savait y faire. Vu mon état, elle avait pris les rênes pendant toute la séance de jambes en l’air, pratiquement. Une vraie diablesse, je devais l’avouer. Et puis, elle était plutôt mignonne à dormir profondément sur moi comme ça. J’eus un sourire en lui caressant sa chevelure, puis je dirigeai mon regard vers la fenêtre où l’on pouvait voir la beauté de la nuit et ce ciel étoilé plein de promesses. Mes pensées se dirigèrent inexorablement vers la petite Elizabeth, ou plutôt Annabella, avant que je ne me fende d’un petit rire. Une grosse pouffiasse. Voilà ce qu’elle était en réalité. Et dire que c’est cette nature un peu floue qui avait suscité ma curiosité pendant un moment et pas mal d’érections vu qu’elle n’était pas mal dans son genre… Risible. Connerie. Et le pire, c’est que j’aurai pu tomber amoureux d’un serpent pareil à un moment donné. Les vilaines filles m’attiraient inexorablement. Chieuses, putes, colériques, meurtrières... Pathétique. Il valait peut-être mieux que je reste veuf jusqu’à ma mort. Définitivement.***
A mon réveil le lendemain matin, l’écrivaine avait disparu de la chambre. Elle m’avait laissé un mot pour me remercier. De quoi ? J’en savais trop rien. Après tout, c’était à moi de la remercier. Entre son présent tout en volupté et le gâteau, je devais avouer avoir été gâté. Tellement que je n’avais pas daigné répondre aux coups d’fil qu’on m’avait passé durant la nuit. Les gémissements explicites de la jeune femme avaient dissuadé tous les médecins et infirmières de débarquer dans ma chambre. Ce n’est qu’une demi-heure après mon réveil qu’une se pointa pour vérifier mes perfusions et tout. Les rougeurs qu’elle affichait prouvaient qu’elle a du bien s’amuser à tout écouter. Sans doute avec ses nombreuses collègues, quand elles le pouvaient. Je voyais de loin la séance de commérages ponctuée par des gloussements en tout genre. Des pensées lubriques aussi. Les filles quoi qu’on puisse en dire, étaient parfois plus perverses que les mecs. Béatrice ne pourrait certainement pas dire le contraire. Annabella aussi, tiens. Elle avait clairement la tête des meufs qui couchaient pour réussir ou atteindre leurs objectifs. Tout en pensant à toutes ces choses, je matai d’un œil distrait la croupe saillante de l’infirmière à mes côtés...
Mais par la suite, je ne fis rien. J’avais bien profité pour mon anniv, mais je n’avais plus la tête à ça.
Un autre jour passa et je décidai cette fois-ci de quitter l’hôpital. Les blessures que j’avais allaient bientôt se refermer, mais pas de quoi me clouer au lit. J’avais connu pire. Les toubibs voulurent me garder encore sur place, mais je déclinai. Ce n’était pas un souci d’argent car la compagnie ferroviaire se chargeait de tout, mais une question d’occupations. Je m’ennuyais fermement. J’aimais certes glander et passer mes journées à dormir, mais pas dans un centre hospitalier. Les soignantes étaient presque toutes charmantes dans tous les sens du terme, mais aucune ne me faisait vraiment tourner la tête. Elles étaient gentilles, mais banales. Devant ma décision irrévocable, les médecins me filèrent tout de même des traitements à suivre et une béquille pour m’aider à marcher. Après des remerciements en bonne et due forme, je pris la direction de la gare et constatai que mon train effectuait son départ. Une aubaine ! Une fois dans ma loge « privée » je retrouvai l’écrivaine qui avait pris ses aises, carrément. Je n’en fis cependant pas tout un plat et partageai même ma couche avec elle durant toute la nuit sans pour autant la toucher de nouveau. De toute façon, Béatrice était assez consciente que ça n’avait été qu’une simple aventure.
Aventure qui allait se conclure avec notre arrivée imminente à Water Seven.