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Du Boucan à Bocande

Journée de printemps, tu ravies mon cœur avec tes jolies couleurs et ta douce chaleur!

Mon beau papillon, qui virevolte dans l'air, viens m'accompagner pour boire une bonne bière!

OUCH! Que vient-il de se passer? C'est toi qui m’as frappé papillon? A moins que...
Saloperie de monde extérieur! Va-t-il falloir que je sorte?


Je m'extirpe de mon rêve. Je constate que je suis affalé par terre dans la neige. Ah oui c'est vrai... Boréa... Mais qu'est-ce que je fais par terre?
Je me relève et regarde autour de moi. Où est ma carriole? Où est mon tigre?

-WEED? OU ES-TU?

-GRRRR!

Ah il est juste à côté et tout couvert de neige... Ah non c'est vrai! Il est blanc de nature! Il est toujours accroché à ma caravane. Hum, hum... La bâche croule sous la neige, je ferais mieux de l'enlever. Ça doit faire plusieurs heures que j’ai quitté Lavalliere, je ne devrais plus être très loin.
Pendant que je chasse l'envahisseur blanc, j'aperçois de jaunes lumières non loin de nous. Une ville! C'est Bocande! Enfin j'y suis arrivée! On va pouvoir faire la fête.
Une fois le nettoyage terminé, je reprends les rennes de mon tigre. Allez, il faut avancer.

-Achtaka!

L'animal part alors au pas de course.

...

Me voilà arrivé. Il n’y a personne à l’extérieur, mais il me semble y avoir de la vie. Rentrons. Au fur et à mesure que je pénètre en ce lieu, je vois de plus en de monde qui se dirige vers le centre. J’arrive finalement dans une grande place bondée de gens. Je peux voir des stands divers et variés très bien éclairés. Grâce à ces lumières et à l’éclairage public bien équipé, on voit parfaitement bien, malgré la nuit. Le bruit sourd des discussions est apaisant…
Etrange… Les gens se retournent et me regardent d’un air bizarre. On m’a pourtant dit que les habitants de Bocande étaient particulièrement accueillants.

-Eh mademoiselle !

Je me retourne vers l’origine de cet appel. Un groupe de personnes armées se tiennent à côté de ma charrue. Ils n’ont pas l’air méchant. Je tire mon chapeau et souris.

-Bonsoir messieurs, que puis-je pour vous ?

-Vous êtes une étrangère ? Vous savez vous faire remarquer avec votre animal de trait.

-Je me présente ! Lys, Lys Grief. Ménestrel et troubadour de métier ! Je viens en ces lieux apporter la joie et la bonne humeur.

-Bienvenue à Bocande mademoiselle ! Je suis désolé, mais nous ne pouvons pas vous laisser déambuler dans nos rues avec ce tigre. Il va falloir le laisser au poste durant votre séjour.


-Je ne peux pas le mettre dans une écurie ?

-Allons mademoiselle ! C’est bien trop dangereux ! Suivez nous.

La troupe m’emmène dans un vieux bâtiment proche de la place principale.

-J’ai besoin de mon tigre pour tirer ma charrette.

-Laissez donc vos affaires ici. Nous allons mettre votre animal dans une cellule avec de la paille. Et ne vous en faites pas pour vos biens, ils seront en sécurité. Vous pourrez reprendre vos affaires à tout moment.

-Oh vous êtes bien aimable ! Mais dites-moi… Savez-vous où est-ce que je pourrais trouver un cabaret dans cette ville ?

-Il y a un à quelques pas d’ici. Tenez, voici un petit plan de Bocande !

-Merci bien messieurs !

Je chuchote quelques mots à mon chaton avant de l’emmener dans sa cage. Je lui donne le morceau de viande que j’avais prévu de lui donner, il le prends et va tranquillement se coucher au fond de la pièce avec son dîner. Il sera bien là, il pourra se reposer. Il ne prête aucune attention au maton qui verrouille ma porte et savoure son repas. Bien, je n’ai plus qu’à partir, mes affaire ayant été mises dans un entrepôt à proximité, je n’ai plus rien à craindre.



Au bout de dix minutes de marche, j’arrive devant une belle bâtisse du nom de « La danse endiablée ». Je conserve le plan bien précieusement dans ma poche et rentre à l’intérieur. L’ambiance me paraît fort sympathique, il n’y a que quelques bougies qui éclairent les entrées, des tapis rouges pétants tracent les chemins et la scène à côté du bar est petite. Il n’y a pas beaucoup de monde, ce n’est pas encore l’heure de pointe. Je me dirige vers le barman qui m’a l’air assez ennuyé.

-Bonsoir bel homme ! Vous m’avez l’air bien triste. Qu’est-ce qu’une étrangère comme moi pourrait faire pour vous ?

Il lève les yeux, d’abord décontenancé, il affiche un sourire, pose le verre qu’il essuyait et me répond :

-Bonsoir mademoiselle, si vous ne venez pas d’ici, vous devez avant toute chose goûter notre spécialité la bierraubeurre. Ne vous en faites pas, je vous l’offre !

Il me tend une chope de bière très blonde, je le remercie et pendant que je sirote son agréable breuvage, il me demande :

-Dîtes moi, par le plus grand des hasards, est-ce que vous avez déjà travaillé dans un cabaret ? Disons que la fille qui devait « animer » la soirée ce soir ne pourra pas être là et qu’une partie de ma clientèle serait bien déçue de ne voir personne sur scène ce soir…

-Oh, voilà qui explique votre regard bien sombre ! Ça tombe bien, je suis une justement une « artiste d’un soir ». J’ai déjà servi dans ce genre d’établissement.

-Vraiment ? Si seulement vous pouviez…

-Chanter ? Danser ? Je sais faire tout cela…


Après avoir passé un petit entretien d’embauche, il m’emmène en coulisse. Je dois apprendre quelques chants pour le début de soirée et ensuite aller discuter avec quelques clients. Ce n’est pas grand-chose, mais assez pour m’occuper le temps d’un soir.



Ça y est, c’est l’heure ! La tenue que je porte est très légère, une jupe rose à froufrou et un haut dont le décolleté descend jusqu'au nombril. Je sens que ce n’est pas que mes chants qui vont réchauffer les cœurs ce soir… Je rentre sur scène, la salle est presque pleine. La plupart des gens ne prêtent pas attention à moi, seuls quelques lubriques m’applaudissent. Je commence à chanter ce que le patron m’a présenté comme des classiques. Les buveurs se retournent, m’observent et m’écoutent.

Quelqu'un ouvre la porte et entre dans le cabaret, il s’agit d’un jeune homme aux yeux rouges avec un visage d’ange. Il m’a l’air appétissant ! Attends voir mon gars, je vais te rendre une petite visite après le spectacle !


    Balthazar se faisait tout petit depuis l'échec cuisant de la tentative d'assassinat. Il se faisait même peut-être trop discret. Il allait chaque jour faire sa part de travail en coupant du bois pour la ville de Bocande. Pour une fois, il vivait honnêtement sur une île depuis qu'il avait quitté la sienne. C'était une sensation étrange mais, ça n'allait pas durer. Il planifiait son départ depuis un petit moment. Il attendait juste que les contrôles se calment au port.

    Sur le lieu de travail, il parlait uniquement si on lui posait une question. Il se concentrait ensuite sur la coupe de bois, s'occupant plutôt des troncs déjà au sol, préparant des rondelles de troncs. Il y mettait de l'énergie, toute la frustration et l'inquiétude qu'il ressentait, il l'évacuait en suant. Le bien fou que ça lui procurait était telle que le coup de hache suivant était léger comme une plume.

    La milice était passée plusieurs fois sur le lieu de travail de Balthazar posant de simples questions aux différents travailleurs. Même Bal' était interrogé. Après tout, il passait pour un habitant du coin, les vieux qui le logeaient lui avait prêté des vêtements du bled. Ces vieux étaient vraiment généreux et parfois, il avait l'impression d'être leur petit-fils tellement il était chouchouté.

    Son horaire allait prendre fin. Il ne travaillait pas à cent pour cent car ce n'était pas nécessaire. Il pouvait ainsi rester à Bocande, en s'installant dans un train de vie plutôt standard, afin qu'on ne le suspecte pas une seule seconde. Il ignorait si la milice ou la marine avait eu des informations sur les assassins, voilà pourquoi il prenait des précautions, surtout qu'il serait certainement vite visé étant arrivé sur l'île peut avant les faits.

    Il avait l'habitude d'aller dans un cabaret pour y boire un verre plus tard dans la soirée. Il avait observé la ville depuis qu'il était sur l'île. Ce n'était pas des gens renfermés. Ils étaient accueillant et savaient être généreux. Lorsqu'ils font la fête, il n'y a pas de mort. Les blessés sont certes inévitable, mais l'ambiance savait être respecté par tout le monde, même les touristes.

    Il entrait donc dans l'établissement du nom de La danse endiablée. Le barman tourna son regard vers l'entrée en entendant la porte s'ouvrir. Il se doutait sûrement que c'était Balthazar, c'était l'heure habituelle où il venait depuis un petit moment.

    -Ah salut Balthazar, qu'est-ce que je te sers ?

    -Salut ! Sers moi simplement une biereaubeurre, cette maudite boisson à réussit à me rendre accro !

    Ils échangèrent un petit rire. Il jeta alors un coup d'œil à la scène. Il se souvenait avoir croisé le barman ce matin qui lui avait raconté la triste nouvelle...il semblerait qu'il ait trouvé une remplaçante !

    -Tu as fini par trouver quelqu'un pour ce soir ! Tu vois, parfois il ne faut pas s'en faire.

    -Elle est apparue comme ça...c'est un coup de chance incroyable !

    -Bon je vais m'asseoir et écouter !

    Il prit donc sa biereaubeurre que le barman avait préparé et se dirigea vers l'une des tables, le plus au fond ou la luminosité était plus sombre. Il était là pour être tranquille, réfléchir et surtout penser à autre chose que des troncs d'arbres et d'assassinat. Au moins, avec cette biereaubeurre, il essayait toujours de reconnaître les ingrédients avec le goût qui traversait sa gorge.

      Je m'en vais de bon matin,

      Livrer le bon rhum de Binks.

      Les vagues dansent et je chevauche,

      Les flots au gré du vent.


      J'ignore pourquoi, mais cette chanson est très appréciée par mon public. Ils sont debout, une bière à la main et m'accompagnent de leur voix viriles. Elle est sensée être le clou du spectacle, je ne sais pas pourquoi, mais ça marche.

      Yo-hoh-ho-hooooo!

      Yo-hoh-ho-hooooo!

      Yo-hoh-ho-hooooo!


      C'est fini... Tout le monde applaudit en cœur. Ah! ce que je suis contente que cela leur fasse plaisir!

      YOUHOU! C'était génial!

      Bravo!

      Je descends de la scène pendant que le nouveau numéro y rentre. Les pochtrons se calment et se rassoient. L'ambiance redevient ce qu'elle était avant mes chants. Je me dirige vers le barman. Il me regarde avec un grand sourire.

      C'était parfait! Merci Lys. Dis moi, tu veux bien aller servir cette bierraubeurre au jeune homme là-bas?

      Le patron  désigne du regard le jeune mâle à croquer sur lequel j'avais des vues tout à l'heure. Décidément, j'ai de la chance ce soir.

      J'y vais tout de suite!


      Je me dirige vers le client et pose une jambe sur la table, juste devant lui tout en lui présentant son breuvage.

      Voilà votre bière jeune homme!


      Hum... Merci mademoiselle.

      Je prends la chaise juste à côté de lui. Tiens? Il a une drôle d'odeur... Je la reconnais, il sent le bois. Il a dû venir ici jute après avoir terminé son boulot à la scierie. Je suppose qu'il vient pour se changer les idées, mais son regard ne laisse penser à aucun malaise particuliers.

      Je le regarde siroter sa bière, il a vraiment l'air d'apprécier. Ça tombe bien, on est toujours plus détendu avec deux trois verres dans le nez. J'espère juste, si il compte finir saoul, qu'il n'a pas l'alcool mauvais. Au vu de son teint de peau, il ne m'a pas l'air d'être un autochtone. Mais qu'est-ce qu'un étranger irait travailler dans une scierie? Il y a d'autres moyens de se faire de l'argent...

      Ce garçon m'a l'air intéressant, il n'a pas le regard d'une brute épaisse qui se contente de fendre ou porter du bois toute la journée.

      Vous avez l'air d'apprécier la décoction de la maison, laissez moi donc vous offrir un autre verre, c'est moi qui offre!

      Avant qu'il n'ait le temps de répondre, je me dirige vers le bar pour lui remplir une chope.

      Dîtes moi patron, comment s'appelle le jeune homme que je viens de servir?

      Lui? C'est Balthazar! Un habitué. Tu as raison de t'attarder sur lui, il en boit des bières!

      Comptez sur moi patron...

      Une fois la boisson prête, je reviens auprès de Balthazar, m'assoie à côté et lui tend la boisson qu'il aime tant. Pendant qu'il prends la chope, je lui gratte le menton.

      Dîtes moi... Balthazar... Vous n'avez pas l'air d'être originaire d'ici, parlez moi un peu de vous... Si vous me plaisez on pourra un s'amuser un peu ensemble...


        La chanteuse de ce soir semblait s'en donner à coeur joie. Les gens de l'établissement semblaient apprécier sa petite chanson. Balthazar ne trouvait pas ça désagréable, mais il n'était pas venu pour ça. C'est pourquoi il restait au fond en attendant sa bierraubeurre. Le patron avait quand même trouvé une perle rare ce soir.

        Et voilà, quand elle avait fini, Balthazar sursauta un peu en entendant les applaudissements et surtout les hautes voix qui s'élevaient pour la féliciter. Bon sang, ne pouvaient-ils pas être moins bruyant ? Enfin bon, au moins ils étaient heureux.

        D'ailleurs le patron ne perdit pas de temps en demandant à la chanteuse de donner la bierraubeurre à Balthazar. Seulement, il fut tout de même surpris en la voyant poser sa jambe sur la table. Hein ? Il clignait des yeux ne s'y attendant pas du tout. Que faisait elle ? Elle lui présenta alors sa commande.

        -Voilà votre bière jeune homme !

        -Hum... Merci mademoiselle.

        Elle prit alors la chaise à côté de lui pour s'installer. Hm ? Elle n'était pas censée travailler ? Enfin, il pensait ça parce qu'elle venait de chanter sur scène. Mais bon, il la laissait faire, prenant sa bierraubeurre en main pour y boire quelques gorgées. A vrai dire, sa préoccupation première c'était de rester discret au cas ou la milice avait des informations sur lui depuis la tentative de meurtre.

        -Vous avez l'air d'apprécier la décoction de la maison, laissez-moi donc vous offrir un autre verre, c'est moi qui offre!

        Il n'eut même pas le temps de répondre qu'elle s'en allait chercher une autre boisson pour lui. Il resta de nouveau surpris...Il ne connaissait pas cette fille, il ne l'avait jamais croisé...Il ne comprenait tout simplement pas pourquoi elle était si généreuse. Il travaillait la journée, il avait donc de quoi payer. Il finit donc sa chope d'un petit coup sec, appréciant cette boisson et la regardait revenir. Il s'adressa à elle alors qu'elle ne s'était pas encore assise.

        -Vous n'êtes pas obligé de m'offrir une boisson vous savez ?

        Elle s'asseyait de nouveau à côté de lui et elle lui tendait la boisson. Il soupira avant de la prendre en main. Cependant, elle vint lui gratter le menton. Il posa alors son regard sur elle, se demandant ce qu'elle était en train de faire là.

        -Dites-moi... Balthazar... Vous n'avez pas l'air d'être originaire d'ici, parlez-moi un peu de vous... Si vous me plaisez on pourra un s'amuser un peu ensemble...

        Elle connaissait son nom ? Il regarda alors le patron le désignant comme coupable. C'était la seule explication. Il posa ensuite son regard sur la demoiselle...Il restait tout de même méfiant. Il ne voulait pas tomber dans un mauvais jeu.

        -Hm....Non je ne suis pas d'ici. Je ne suis que de passage. Je travaille avec les bûcherons pour avoir ce qu'il me faut pour vivre ici. C'est tout. Mais...et vous ? C'est la première fois que je vous vois ici, vous êtes nouvelle ?

        Il écarta cependant lentement sa tête des grattouilles qu'elle était en train de lui faire. Il ne voulait tout de même pas qu'elle le prenne mal mais...il n'avait pas l'habitude d'être abordé comme ça.

        -Pourquoi venez-vous me tenir compagnie ? Il y a pourtant plein d'autres hommes dans la salle qui vous ont applaudit lors de votre scène...Il seraient sûrement heureux de vous avoir à leurs tables...Alors, pourquoi ?

        Il s'empressa alors de boire une gorgée...Il tenait plutôt bien l'alcool. D'habitude il prend beaucoup plus fort, mais sur cette île, la spécialité était cette boisson.

          Hm....Non je ne suis pas d'ici. Je ne suis que de passage. Je travaille avec les bûcherons pour avoir ce qu'il me faut pour vivre ici. C'est tout. Mais...et vous ? C'est la première fois que je vous vois ici, vous êtes nouvelle ?

          Pendant qu'il me répond, assez gêné par mes avances, il repousse doucement ma main de son menton. Il ajoute:

          Pourquoi venez-vous me tenir compagnie ? Il y a pourtant plein d'autres hommes dans la salle qui vous ont applaudit lors de votre scène...Il seraient sûrement heureux de vous avoir à leurs tables...Alors, pourquoi ?


          Zut! Je le dérange plus qu'autre chose... On dirait qu'il est sur ces gardes. Un homme qui vient à Boréa se retrouve à couper du bois? Il a dû faire quelque chose d'autre. Il a peut être manqué le projet qui l'a amené ici et il se retrouve maintenant à jouer le bûcheron...
          De plus, il n'a pas l'air d'avoir pris mes avances pour ce qu'elles sont, mais plutôt comme une intrusion ou un piège. Hum... Peut être n'a t-il pas un casier judiciaire vierge en ces lieux...
          Je me demande comment je pourrais le mettre à l'aise... Commençons par jouer carte sur table.

          Je m'appelle Lys, Lys Grief, dame de cirque et de cabaret, je fais le tour du monde pour apporter la joie et la bonne humeur! Un joli garçon comme toi devrait profiter des plaisirs que lui offrent la vie! Pourquoi tant de questionnement lorsqu'une jeune femme vient te voir?

          Il arbore une mine triste... Il n'a pas l'air enclin à faire la fête...

          Figure toi que je ne te lâcherai pas tant que tu ne souriras pas! Tu es dans ce cabaret pour t'amuser comme tout le monde et non pas te méfier d'une innocente serveuse... Attends moi ici, je reviens!

          Je rentre dans les coulisses et remet mes vêtements habituels, je vais bien trouver un truc pour le divertir... Tiens! Un petit tour d'hypnose! Cela pour le détendre... Et une autre bière pendant que l'on y est!
          Je reviens vers le bar, prends une chope pleine et reviens vers Balthazar. Je n'aime pas quand les gens font la tête! Il en est hors de question tant que je suis là!
          Il est toujours à la même place... On va le réveiller un peu.

          Je m'assis en face de lui, pose la boisson sur la table et sort une petite amulette.

          J'espère que tu apprécies les tours de magie... Tu en as peut être marre des jeux de cartes et des lapins qui sortent des chapeaux, moi je vais te vendre des rêves et des illusions... Les gens aiment les illusions, ils s'en font tous les jours. Mon rôle est de les alimenter comme le bois que tu as coupé alimente le feu des cheminées... Bien, allons-y, je vais faire un petit tour d'hypnose!


          Je prends Balthazar par la main et l'amène près du barman.

          Dites-moi patron, pourriez vous me rendre un petit service s'il vous plaît?


          Bien sûr! Qu'est ce qu'il te faut ma petite Lys?

          Voudriez vous bien fixer cette amulette et m'écouter attentivement?

          Mon interlocuteur ainsi que ceux qui m'ont entendu ont l'air perplexe. Après quelques secondes de réflexion, le barman se décida enfin à m'obéir. Il fixe l'amulette devant lui, d'un air circonspect.

          Je commence à faire osciller le talisman, l'homme ne le perd pas des yeux.

          Hypno... Hypno... Hyp... Hyp...

          La pendule réalise des mouvements de plus en plus amples et de plus en plus lents. Les gens autours de moi de dise pas un mot, ils m'observent, inquiets.

          Hypno... Hypno... Hyp... Hyp...

          Les yeux du barman s'écarquillent, il perd toute volonté. Les spectateurs murmurent:

          Qu'est-ce qu'elle lui fait?

          Il n'est plus lui-même!

          Tu es sous mon contrôle à présent... Hypno... Hyp... Hyp... Ce soir, la vedette, c'est toi... Hypno... Hyp... Hyp... Jusqu'au matin, nu sur ce bar, tu danseras... Hypno... Hyp... Hyp... Obéis moi!

          Je claque des doigts et le barman se relève, il est hagard, sous mon influence. Il enlève son tablier, puis son haut et il continue avec le bas et les chaussures. Lorsqu'il se retrouve dénudé, il monte sur son bar et entame une danse endiablée!

          Les clients détournent tous leur regard de la scène pour admirer mon magnifique pantin, même l'artiste en plein numéro s'arrête pour voir ça. Ceux qui ignorent ce que j'ai fait commencent à le railler, pendant que les autres sont abasourdis. Certains se prennent aux jeux et sifflent le danseur tout en lui lançant des remarques obscènes.

          AH AH AH AH! Alors jeune homme? Quand penses-tu? On s'amuse toujours avec moi non? Tu veux peut être que j'essayes sur quelqu'un d'autres... Ou même sur toi...




            La jeune femme n'avait pas vraiment de chance...Balthazar n'était pas du genre à se laisser avoir par des jeux de séductions. Il avait eu ses premiers sentiments envers une demoiselle sur son île. Cela avait été une catastrophe pure et simple. Depuis, il ne pense pas que cela se fasse en un claquement de doigt. Cela ne l'amusait pas vraiment, mais on dirait que c'était le contraire pour son interlocutrice. Elle pouvait faire ce qu'elle souhaitait, tant que ça n'allait pas plus loin à son encontre. Cependant, il espérait tout de même qu'elle n'use pas son énergie pour rien.

            Balthazar observait cette jeune femme bien étrange. Elle ne semblait pas du coin non plus...C'était plutôt une intuition. Il n'en était pas sûr, car ce bar avait quand même des habitués autour des tables et sur scène. Notre forgeron pouvait se montrer très simple d'esprit, mais lorsqu'il est dans un sacré pétrin, sa matière grise travaille à plein régime...Il n'aime tout simplement pas se trouver dans la merde.

            -Je m'appelle Lys, Lys Grief, dame de cirque et de cabaret, je fais le tour du monde pour apporter la joie et la bonne humeur! Un joli garçon comme toi devrait profiter des plaisirs que lui offrent la vie! Pourquoi tant de questionnement lorsqu'une jeune femme vient te voir?

            Donc, voilà comment elle se nommait...mais que faisait-elle ici ? Dame de cabaret ? Mais si elle était dame de cirque, ne suivait-elle pas un groupe ? Si c'est le cas, pourquoi le cabaret ? N'étaient-ils pas encore prêt à faire une présentation dans le coin ? Balthazar ne comprenait simplement pas. Par contre, il prit une légère mine tristounette en l'entendant lui parler ainsi...Joli garçon...Pourquoi se questionner au sujet des femmes qui viennent vers lui ? Il faut dire que lui-même n'avait pas la question. Peut-être que quelque chose le bloquait...un passé ? Pas forcément de son île...après tout, il en a déjà vécu des embrouilles depuis son départ...

            -Figure-toi que je ne te lâcherai pas tant que tu ne souriras pas! Tu es dans ce cabaret pour t'amuser comme tout le monde et non pas te méfier d'une innocente serveuse... Attends moi ici, je reviens!

            -Hein ? Mais...

            Qu'est-ce qui lui prenait ? Balthazar faisait la tête s'il le voulait ! Il n'était pas forcément la pour sourire mais pour avoir une bière à la base, et voilà qu'il se retrouve avec deux...et maintenant trois en la voyant arriver avec une nouvelle chope. Elle était encore offerte celle-la ? Qu'essayait-elle vraiment de faire ? Notre forgeron plissa légèrement des yeux. Au lieu de diminuer sa méfiance, elle ne faisait que l'augmenter. L'alcool ne fait jamais bon ménage lorsque l'on doit garder sa bouche fermée...L'alcool était une bonne clé pour obtenir des infos parfois. Elle s'était également changée. Elle se remit en face de lui et sortit une amulette. Qu'est-ce que c'était. Intrigué, il observait.

            -J'espère que tu apprécies les tours de magie... Tu en as peut-être marre des jeux de cartes et des lapins qui sortent des chapeaux, moi je vais te vendre des rêves et des illusions... Les gens aiment les illusions, ils s'en font tous les jours. Mon rôle est de les alimenter comme le bois que tu as coupé alimente le feu des cheminées... Bien, allons-y, je vais faire un petit tour d'hypnose!

            -De l'hypnose ? Ce n'est pas sérieux ? Qui se laisserait avoir par quelque chose de si bête ?

            Bien entendu, Balthazar ne croyait pas en ce genre de choses. Pour lui, c'était tout simplement inimaginable. Il était loin d'être sur sa dernière surprise ce soir apparemment. Elle lui prit la main pour l'emmener vers le barman.

            Pendant qu'elle discutait avec le barman pour avoir son attention sur l'amulette, Balthazar croisa les bras en regardant plutôt Lys faire son tour de manège. Une chose était sur, pour faire vivre un spectacle, elle était douée. Tout le monde semblait se retourner pour admirer le travail.

            -Lys, je ne sais pas ce que vous essayez de faire à cet homme, mais cela ne semble pas fonctionner !

            Peut-être parlait-il trop vite. Mais elle semblait trop concentrée sur ce qu'elle marmonnait pour faire attention à ce qu'il disait.

            -Tu es sous mon contrôle à présent... Hypno... Hyp... Hyp... Ce soir, la vedette, c'est toi... Hypno... Hyp... Hyp... Jusqu'au matin, nu sur ce bar, tu danseras... Hypno... Hyp... Hyp... Obéis moi!

            C'est une blague ?!?! Lorsqu'elle claqua des doigts le barman enleva son tablier, puis son haut et il continua avec le reste. Il se retrouvait tout nu. Il vint alors danser sur son bar...Balthazar était choqué. Il ne savait pas quoi penser...Mais quelque chose le rattrapa...Le rire, le ridicule que cet homme se tapait. Il explosa de rire.

            -AHAHAHAHAHAH j'y crois pas !!!! T'es une magicienne ou une sorcière ? AHAHAHAHAH Non mais franchement ! AHAHAHAHAH

            Il en avait les larmes aux yeux. Tout le monde semblait être préoccupé par l'état du barman. Certains étaient outrés, d'autres riaient. Les différents avis étaient partagés. Il fut par contre ramené sur terre par la voix de la jeune femme...Il cessa de rire.

            -AH AH AH AH! Alors jeune homme? Quand penses-tu? On s'amuse toujours avec moi non? Tu veux peut-être que j'essaye sur quelqu'un d'autres... Ou même sur toi...

            -Stop ! Tu m'as bien fait rire je l'avoue. Je ne sais pas comment tu t'y es pris, je l'avoue aussi. Par contre, je ne permettrais à personne de toucher ma liberté...Je ne tiens pas à être ton pantin de scène comme cet homme...

            Etait-ce assez clair ainsi ? Balthazar avait été ferme. Il n'avait pas pris la mer pour se faire avoir de la sorte. Il voulait tout simplement rester maitre de ses gestes, de sa parole et de sa conscience. C'est à lui de choisir son chemin, ce n'est pas quelqu'un qui le fera pour lui. Il haussa alors les épaules.

            -Tu peux le faire sur qui tu veux, mais pas sur moi ! N'essayes même pas ou ça va mal finir ! Hmm...

            Il regarda autour de lui...il fallait un défi à sa hauteur. Le barman avait été une cible facile. Il fallait quelqu'un de plus imposant. Il y avait effectivement un homme dans la salle qui semblait bien plus sauvage que d'autres...enfin, il était tout simplement une montagne de muscle qu'il ne fallait surtout pas déranger...Il n'avait pas l'air très accueillant non plus...Il le pointa alors du doigt.

            -Essayes sur lui...Faire lui faire le chien. Il y a deux jours, il a renversé ma bière sur le sol. Cela devrait être facile pour toi vu ton succès sur ce barman non ? Si tu y arrives...J'accepterais peut-être une de tes demandes...Si elle ne demande pas trop de ma personne, j'ai mes limites après tout.

            Il la regarda alors d'un air amusé. Enfin il semblait trouver quelque chose à se mettre sous la dent. Allait-elle oser approcher ce grand monsieur imposant ? Même lui n'aurait pas trop envie de s’asseoir à côté de cette montagne...



              Essayes sur lui...Fais lui faire le chien. Il y a deux jours, il a renversé ma bière sur le sol. Cela devrait être facile pour toi vu ton succès sur ce barman non ? Si tu y arrives...J'accepterais peut-être une de tes demandes...

              Oh?! Un défi! J'aime les défis! Ce petit malin veut humilier cet homme bourru qui lui a causé des ennuis... Quel coquin! Allons-y, on v s'amuser encore un peu...

              Je m'approche de ce tas de muscles, prends et une chaise et m'assoie en face de lui. Il a vraiment l'aire patibulaire et renfrogné. Personne n'a osé boire à ses côtés, quelle tristesse... Ces cheveux longs et sales couvrent une partie de son visage, son odeur et son hygiène laissent à désirer et son regard trahit sa bêtise.

              Qu'est ce que tu me veux toi? Rugit-il.

              Je prends un air innocent et apeuré tout en sortant mon amulette de ma poche et la laissant délibérément osciller légèrement autours de mon pouce.

              S'il vous plaît mon bon monsieur! J'ai besoin de votre aide!

              Ses yeux marrons fixent déjà mon pendentif de valeur... Ce sera facile...

              Si vous m'aidez je vous donnerai tout ce que j'ai! Regardez! Ce bijoux vaut bien un million de berrys au bas mot!

              Je lui met mon talisman devant le nez, tout en faisant en sorte que son mouvement s'amplifie.

              Euh... Vas-y je t'écoute...

              Merci monsieur! Vous êtes mon sauveur... Hypno... Hypno... Hyp... Hyp... Tu es sous mon contrôle à présent... Hypno... Hyp... Hyp... Jusqu'aux premières lueurs du jour... Hypno... Hyp... Hyp... Un chien tu seras... Hypno... Hyp... Hyp... Obéis-moi!


              Je claque des mains et le tour est joué, la victime a un regard plus vif et commence à baver, elle se jette sur le sol et aboie le plus fort qu'elle le peut. Les badauds se mettent alors à rire aux éclats et moi avec. Cependant, la situation devient vite incontrôlable et le chien se met à courir et sauter partout, affolé. Son imposant gabarie n'arrange rien, il casse des bouteilles, détruit chaises et tables et attaque même un buveur en le mordant de toutes ses forces... Quoi?!

              Mince! Il faudrait peut être réagir. Je saisis un couteau de ma poche et le lance sur le molosse. Il s'enfonce dans la fesse droite. L'homme lâche alors prise, se dirige vers la porte, la défonce et sort dans la rue en hurlant.

              AH AH AH AH! C'était moins une avant qu'il ne tue quelqu'un! AH AH AH AH!

              Non, mais ça ne va pas!? Il a faillit m'arracher la gorge! Me rétorque le mordu.

              Je lui saute au coup et nous tombons à la renverse sur le sol.

              Oh! Je suis désolée! J'ai été une méchante petite fille! Il faut me punir! Si tu veux, tu pourras me mordre ce soir...

              Il rougit et n'est même plus capable de prononcer un mot. Je me lève, défait quelques boutons de chemises pour me faire un très profond décolleté pour hurler d'une voix plaintive et innocente:

              Messieurs s'il vous plaît! Il faut que vous m'aidiez à récupérer mon couteau! Cet homme qui se prends pour un chien me l'a volé! Je me sens seule et sans défense! Je vous en supplie! Je ferai tout ce que vous voudrez si vous récupérez mon couteau!

              Les buveurs me regardent d'un air ahuri, comme si ils n'avaient rien compris à ce qu'il venait de se passé, mais ma position subjective a l'air de les motiver.

              Je vais vous cherchez votre couteau madame!

              Non, c'est moi qui m'en charge!

              Allons-y tous ensemble les gars! On aura plus de chance d'y arriver!

              C'est alors qu'une dizaine de personnes se ruent à l'extérieur à la poursuite de l'hypnotisé. Et bien, on se sera bien amusé aujourd'hui... Mais ce n'est pas fini...

              Alors, Balthazar, vous disiez que vous accepteriez peut être une de mes requêtes non? Ça tombe bien, j'ai une super idée pour faire la fête!

              Je monte sur une table et m'adresse aux buveurs restants, éberlués par ce qu'ils viennent de voir. Ils me regardent d'un air effrayé, ils n'ont jamais dû connaître quelqu'un capable de faire de l'hypnose. Mon sourire les perturbent. Je tire mon chapeau.

              Oyez mes amis! Ecoutez moi bien! Aujourd'hui est un jour de fête! Allez vous servir en alcool! Le patron est trop occupé à danser pour vous servir et encaissé la monnaie! Prenez tout ce que vous pouvez! Ce soir et le soir de la débauche! AH AH AH AH AH!

              Au début, personne ne bouge, mais quelques uns se concertent. L'un d'entre eux se lève et va se servir derrière le bar, entraînant un autre client, puis deux, puis trois... Jusqu'à ce que tout le monde se lâche et se mettent à boire comme des trous devant la barman impuissant... Enfin, impuissant, ça dépend comment on le comprends...

              Ecoutez moi tout le monde! On est ici pour s'amuser, mais on ne peut pas s'amuser sans couleur! Venez mes amis! Allons éclairer cette sombre nuit! Allons voler des feux d'artifices pour que ce soir, le ciel resplendissent de toutes les couleurs de l'arc en ciel!

              Ils avaient déjà tous beaucoup bu en se servant gratuitement, ils me craignent et je leur avais offert de quoi se saouler, Ils se regardent et commencent à glousser... L'un d'entre eux monte sur une chaise et crie:

              Ouais! Elle a raison les gars! On va éclairer cette ville morose! En avant! Tous avec elle!

              OUAIS! ON Y VA! s'écrient-ils.

              Je descends de la table et m'adresse à Balthazar:

              Tu vois? L'idée a l'air de leur plaire... Alors? Qu'en dis-tu?

              Je connais les méthodes pour égayer les gens, ils nous aideront à allumer l'ambiance quand la milice interviendra... Je sais parfaitement ou trouver les feux d'artifice. En arrivant dans la grande place, j'ai vu des techniciens ranger des boîtes et des canons dans des charrettes, ils allaient certainement partir bientôt, il faut agir ce soir. Je me demande si mon petit chouchou aux yeux rouges sera de la partie...


                La surprise fut au rendez-vous. Elle ne semblait pas avoir peur de la grosse brute qui se tenait au fond. Était-elle imprudente ou tout simplement folle ? Il se demandait si elle n'allait pas se retrouver avec une ou deux dents cassées maintenant. Enfin...ce ne serait pas vraiment sa faute si c'était le cas non ?

                Il n'en revenait d'ailleurs pas. Un autre idiot qui regardait le pendentif. Bon il fallait avouer que c'était vachement tentant de regarder quelque chose qui bouge pour le détailler. Il n'avait sûrement pas un sou et il tombait sous la petite proposition de la jeune femme... Bon au moins si ça marchait, cet abruti aura ce qu'il mérite.

                Et là, un claquement de doigt. La transformation était totale...ce sale crasseux se mit à baver. Il se jette sur le sol et commence à aboyer. C'était si fort qu'on pourrait les comparer à des insultes. Balthazar ne put s'empêcher de rire avec le reste de la salle, c'était tout de même énorme, il devait l'avouer. Par contre, la suite était moins amusante lorsque ce chien transformé se mit à sauter partout. Sa grosse taille faisait tout bousculer sur son passage, chaises, verres, bouteilles...un vrai massacre. Ce bon à rien n'était bon que pour casser des choses, même dans cet état. Il finit par mordre un buveur et celui-ci criait presque à la mort. Il devait avoir des mâchoires puissantes le bougre !!

                Balthazar ne réagit pas, laissant le malheureux à son triste sort. La responsable c'était un peu cette personne hypnotique, Lys, c'est elle qui devait régler le problème voyons. D'ailleurs cela ne tarda pas. Elle se saisit d'un couteau et il enfonça celui-ci dans la fesse droite. Balthazar ne put s'empêcher de rire, amusé par cette maltraitance sur ce...pauvre animal ?

                Lys semblait également s'amuser. Mais la malheureuse victime, elle, n'était pas sur la même longueur d'onde. Elle rouspétait comme quoi il avait failli lui arracher la gorge. Voyons...N'exagérons rien, il n'avait qu'une mâchoire humaine et surement des dents mal soignées. Il risquait juste une infection peut-être. Mais Lys se mit à jouer un rôle...qu'il n'aimait pas vraiment. Le pire dans tout ça, c'est que l'homme en rougit, perdant ses moyens et...ses couilles si l'on pouvait dire. Notre forgeron soupira. Voilà que maintenant, elle se relevait pour dévoiler un grand décolleté. Mais à quoi jouait-elle ? Balthazar détourna le regard...

                Elle tenait pour ainsi dire un très bon appât sur elle. Elle semblait ne pas hésiter à utiliser ses charmes de femme. Il devait se méfier de cette femme de toute évidence. Il devait s'attendre à ce qu'elle les utilise contre lui à un moment à un autre. Et à ce moment là, il ne devrait pas être perturbé...Il sentit pratiquement le vent sur son visage au passage des personnes qui couraient à la poursuite de ce chien.

                -Alors, Balthazar, vous disiez que vous accepteriez peut-être une de mes requêtes non? Ça tombe bien, j'ai une super idée pour faire la fête!

                -Hm...Dites toujours !

                Attention...qu'allait-elle lui demander encore ? Elle semblait complètement barge. Il l'observa monter sur une table pour s'adresser à tout le monde et se permettre de dire que le bar était un libre service vu l'état du patron. Il allait faire une perte de bénéfice à coup sûr. D'ailleurs, Balthazar n'hésita pas à aller chercher une bouteille de rhum et boire une gorgée au goulot.

                C'est alors que le discoure sur les feux d'artifices tomba. Pardon ? Elle était sérieuse la ? Il faillit avaler de travers une gorgée de rhum et toussa malgré tout. Il se tapotait le thorax en soufflant avant d'entendre la meute être chaude comme la braise pour illuminer le ciel. Bande de taré !

                -Tu vois? L'idée a l'air de leur plaire... Alors? Qu'en dis-tu?

                Pour lui la réponse était claire. Il ne voyait pas tellement l'intérêt de voler des feux d'artifices. Mais bon, il n'avait rien d'autre à faire et comptait partir de l'île d'ici peu de temps alors si cela devait être demain...Il pouvait se permettre de faire une petite folie !

                -Tu sembles très bien contrôler ta foule...Je t'ai observé jusque là. Tu joues avec tes atouts féminins pour appâter le mâle...Tu es une femme bien étrange...Tu ne sembles pas avoir peur des gros bras...Mais ça...Voler des feux d'artifices...C'est passible d'être pourchassé sur cette île. Tu as réussi le petit défi certes, mais est-ce qu'il vaut vraiment le prix d'un vole d'artifice ?

                Balthazar souriait d'un air amusé. Sa bouteille en main, il se permit de reprendre une gorgée avant de tendre la bouteille à la jeune femme qui semblait encore ne rien avoir bu de la soirée.

                -Allez bois un peu...Je veux bien continuer cette soirée et m'amuser...Et puis j'ai envie de voir comme ça va tourner cette histoire. Par contre, je préfère te prévenir, ils sont nombreux dans la milice ou la marine sur cette île. Comment comptes-tu t'échapper si l'on devait avoir des ennuis hm ?

                Il s'étira avant de suivre la foule qui semblait totalement chaude pour ce petit coup de folie. D'ailleurs, il n'hésita pas à embarquer la marche de Lys avec lui hein ! Elle n'allait pas prendre la fuite après avoir fait autant de discoure.

                -Ou sais-tu qu'il y a des artifices à prendre ?

                  Ou sais-tu qu'il y a des artifices à prendre ?

                  Méfiant, mais intéressé... Parfait, il me fera un excellent complice. Je lui prends la main et l'emmène en courant dans les coulisses, il ne faudrait pas que l'on m'entende... Pour une fois...

                  Ecoute moi bien chéri, j'ai un plan! J'ai découvert des chariots remplis de feux de toutes les couleurs en arrivant ici. J'ai pu voir où les artificiers les ont rangés avant que la milice ne m'interpelle. Il y a encore une vingtaine de clients dans le bar. Nous inciterons les plus sobres, enfin si je peux parler de sobriété, à nous suivre. Quant aux autres, ils resteront ici à faire le plus de boucan possible. La milice et la marine seront déjà occupées à maîtriser le chien et ses chasseurs qui courent dans toutes la ville. Si nos amis font correctement ce que leur demande, ils réveilleront les voisins qui feront appel à la garde. Voilà comment réduire le nombre de nos poursuivants...

                  Je commence à fouiller dans les coulisses afin de trouver ce qui pourrait nous être utiles. Hum... Voyons voir, voilà! Deux masques de clowns! Parfait!

                  En ce qui concerne notre spectacle, je me chargerai de crocheter la porte du hangar, on sortira ensuite les feux d'artifice. On fera en sorte d'être dos à un mur, cela nous évitera d'être encerclés. On monte sur le toit d'un bâtiment et hop! On tire! Inutile de faire de l'artistique, on fera exploser les fusées au hasard, le chaos est ce qu'il y a de plus excitant! Avec un peu de chance, les habitants viendront regarder ce qui se passe sur la place avant l'arrivée des autorités, cela pourrait les ralentir. On va lancer le plus  possible d'un seul coup pour illuminer ce terrible ciel nocturne! Dès que ça commence à se gâter, tu me suivra, on sautera tous les deux du toit et tu me suivras, je te mènerai à la liberté!

                  Je me demande si je suis très convaincante si je ne lui parle pas de mon plan d'évasion. Je pense qu'il faudrait mieux tout lui dire, sinon, il ne me suivra pas.

                  Dis moi... Je suppose que tu sais où se situe le poste de la milice le plus proche? Non? Je suis venue jusqu'ici en charrue, mais à cause de mon... animal de trait, les miliciens m'ont demander de laisser mes affaires là-bas. Lorsqu'il y aura assez de monde pour faire la fête sur la grande place, on ira y faire un tour. Les gardes auront certainement abandonné leur poste, à part peut être l'officier qui garde la clef de la cage sur lui...

                  Bien, voilà qui devrait le rassurer un peu. Le hangar qui nous intéresse est à quelque pas d'ici... Il faut se dépêcher et espérer que le chien hypnotisé ne traîne pas dans les parages... Nous devrions nous y mettre tout de suite.

                  Bon, je vais persuader les hommes qui peuvent encore écouter de nous suivre et aux autres de rester, si tu sais quelque chose qui pourrait nous intéresser, n'hésite pas à m'en faire part!

                  Je quitte les coulisses et Balthazar pour me diriger vers les pochtrons. J'aperçois alors quatre hommes encore debout discutant d'un air joyeux

                  Eh les gars! Il y en a-t-il qui aimeraient jouer aux artistes?

                  Elle me fait flipper cette fille!

                  Allez viens on va s'amuser!

                  On vous écoute demoiselle.

                  Vas-y! Crache le morceau que l'on bouge de là!

                  Mes amis! Cette soirée sera sous le signe du jeu! L'objectif: ne pas se faire prendre! On va discrètement se glisser dans les ruelles, voler les feux d'artifice et tout faire exploser dans ce ciel morose! Les stars de Bocade ce soir, c'est vous!

                  OUAIS! s'écrient-ils.

                  Bien! Parfait! On va passer une super soirée! Vous quatre, vous m'avez l'air très motivés pour s'éclater! Mais il ne faut pas que ça loupe! Pourriez vous me rendre un service? Allez-moi à récupérer tous les instruments de musique des coulisses et donner les aux autres. Ils sont trop saouls pour nous suivre, alors pour préparer notre spectacle, il faut qu'il fasse un maximum de bruit!

                  Eh pas bête la gamine!

                  On y va de ce pas jolie fleur!

                  Le quatuor de fêtards se précipitent en coulisse dans la joie et la bonne humeur. Voilà qui est bien, il ne plus qu'un dernier petit détail. Les autres buveurs ne m'ont pas entendu, il va falloir les motiver. Je monte sur la scène et prends ainsi la parole:

                  EH LES GARS! VOUS ÊTES TRISTES OU QUOI!? CE N'EST PAS LE MOMENT DE PLEURER! L'HEURE EST A LA RÉJOUISSANCE!!!

                  Les clients restants se tournent vers moi, l'air ahuri. Ils se regardent tous et lèvent leur verre!

                  OUAIS! VIVE L'HYPNOTISEUSE!

                  CHANTEZ MES AMIS? CHANTEZ! L'HEURE EST AUX FESTIVITÉS!

                  Les hurlements se déchaînent dans la salle pendant que certains s'emparent des jouets amenés par mes complices... Tout est en marche... Allons voir si notre chérubin aux cheveux rouges est disposé à s'amuser...


                    Embarqué par Lys dans les coulisses, Balthazar n'avait pas d'autre choix que de la suivre. Il ne comprenait pas qu'elle ne lui dise pas devant tout le monde comme elle le faisait d'habitude.

                    -Ecoute moi bien chéri, j'ai un plan! J'ai découvert des chariots remplis de feux de toutes les couleurs en arrivant ici. J'ai pu voir où les artificiers les ont rangés avant que la milice ne m'interpelle. Il y a encore une vingtaine de clients dans le bar. Nous inciterons les plus sobres, enfin si je peux parler de sobriété, à nous suivre. Quant aux autres, ils resteront ici à faire le plus de boucan possible. La milice et la marine seront déjà occupées à maîtriser le chien et ses chasseurs qui courent dans toutes la ville. Si nos amis font correctement ce que leur demande, ils réveilleront les voisins qui feront appel à la garde. Voilà comment réduire le nombre de nos poursuivants...

                    Ce plan était tout de même digne d'un fou ! Elle semblait avoir pensé à tout. Mais dans son histoire, il fallait tout de même se méfier. Elle utilisait les gens de la ville en quelque sorte. On se croirait presque sur un échiquier et notre forgeron était sûrement un pion sur celui-ci puisqu'en ce moment, c'était elle qui était la locomotive. De plus, elle se permit de fouiller pour trouver des masques qui cacheraient le visage...ola...Déjà qu'il n'aimait pas les clowns...alors en porter le masque...

                    -En ce qui concerne notre spectacle, je me chargerai de crocheter la porte du hangar, on sortira ensuite les feux d'artifice. On fera en sorte d'être dos à un mur, cela nous évitera d'être encerclés. On monte sur le toit d'un bâtiment et hop! On tire! Inutile de faire de l'artistique, on fera exploser les fusées au hasard, le chaos est ce qu'il y a de plus excitant! Avec un peu de chance, les habitants viendront regarder ce qui se passe sur la place avant l'arrivée des autorités, cela pourrait les ralentir. On va lancer le plus  possible d'un seul coup pour illuminer ce terrible ciel nocturne! Dès que ça commence à se gâter, tu me suivra, on sautera tous les deux du toit et tu me suivras, je te mènerai à la liberté!

                    Le temps de prendre tout ceci en compte et de se faire la scène dans son esprit, Lys continuait alors son discoure. Ne connaissait-elle pas l'improvisation ?

                    -Dis moi... Je suppose que tu sais où se situe le poste de la milice le plus proche? Non? Je suis venue jusqu'ici en charrue, mais à cause de mon... animal de trait, les miliciens m'ont demander de laisser mes affaires là-bas. Lorsqu'il y aura assez de monde pour faire la fête sur la grande place, on ira y faire un tour. Les gardes auront certainement abandonné leur poste, à part peut être l'officier qui garde la clef de la cage sur lui...

                    -Bien que cela fasse un petit moment que je suis dans les parages, je me suis fait assez discret après m'être infiltré dans la ville des riches...disons que j'y ai eu une mésaventure qui avait amené la milice sur les lieux...donc j'ai joué mon touriste modèle afin de ne pas trop attirer l'attention...Cependant, il ne doit pas y avoir beaucoup d'entrepôt dans la ville. Donc à mon avis ce sera facile à trouver ! Par contre, j'aurais besoin d'aller chercher mes affaires dans mon foyer d'accueil si quitter l'île est l'opération suivante de ton plan...Je ne tiens pas à rester plus longtemps ici de toute façon ! J'aimerais un peu de soleil et de chaleur.

                    Il était important pour lui de partir bientôt et plus tôt serait le mieux. Il faut dire que couper du bois, ça allait un moment. Et puis le froid...il en avait tout simplement marre. Il ne rêvait que d'une place ou il pouvait se pavaner au soleil et se baigner en paix...

                    -Bon, je vais persuader les hommes qui peuvent encore écouter de nous suivre et aux autres de rester, si tu sais quelque chose qui pourrait nous intéresser, n'hésite pas à m'en faire part!


                    Et la voila sortie des coulisses ! Balthazar suivit le rythme pour assister à sa petite scéance d'encouragement des troupes. Il n'en revenait toujours pas...Comment faisait-elle ? Elle expliquait carrément tout de A à Z à ces idiots. Ils étaient chauds en plus, ils suivaient le délire. C'était quelque chose qui le dépassait. Mais il mettait tout ça sur le compte de l'alcool déjà présent dans le sang de certains.

                    Ne pouvant que s'incliner devant le résultat de ce discoure, il allait au bar pour prendre une bouteille de rhum, de l'ouvrir et de boire une petite gorgée cul sec. Il n'avait pas vraiment le choix que de se lancer dans ce projet de folie. Cependant, il se gardait en réserve la carte de l'évasion surprise, disparaissant au beau milieu de la ville ni vu ni connu pendant que tout le monde sera occupé au cas ou tout ça tournait mal. Lys avait beau être la locomotive, on pouvait toujours sauter du train quand on le voulait !

                    -Bon...Le foyer d'accueil chez qui je vis est sur le chemin me semble-t-il. Il m'y faudra juste cinq minutes le temps que j'embarque mes affaires. Je ne tiens absolument pas à partir sans ! Par contre...As tu une idée de comment quitter cet île ? Car toi aussi avec tout le grabuge que tu vas faire, tu ne pourras certainement pas rester bien plus longtemps. Tu as un navire ? Car fuir la milice et la marine est une chose, mais quitter cette île en est une autre !

                    En tout cas, Balthazar était prêt à partir.


                      -Bon...Le foyer d'accueil chez qui je vis est sur le chemin me semble-t-il. Il m'y faudra juste cinq minutes le temps que j'embarque mes affaires. Je ne tiens absolument pas à partir sans ! Par contre...As tu une idée de comment quitter cet île ? Car toi aussi avec tout le grabuge que tu vas faire, tu ne pourras certainement pas rester bien plus longtemps. Tu as un navire ? Car fuir la milice et la marine est une chose, mais quitter cette île en est une autre !

                      Ne t'inquiète pas mon chou! On partira en soudoyant le capitaine d'un navire marchand! C'est comme ça que je suis venue et c'est comme ça que je partirai!

                      Il faudra se dépêcher cependant, tout le monde ne se promène pas au côté d'un tigre blanc comme Weed... Il faudra être rapide et atteindre la ville portuaire avant que les gardes ne découvrent qui je suis... Enfin soit, il est temps de recruter quelque compagnons.

                      Je me dirige donc vers le petit groupe d'hommes qui avait l'air motivé à l'idée de faire un feu d'artifice. Ce sont huit hommes d'âge mûr, visiblement rodés à la boisson local, qui ont répondu à mon appel.
                      Je leur fais donc part de mon plan et leur promet qu'ils auront le temps de s'échapper avant que la milice puisse se rendre compte de ce qui se passe. Ils ont bu mes paroles aussi vite et aussi sec que leurs verres. Il ne manque plus que Balthazar et le plan peut débuter.

                      5 minutes plus tard...

                      Mon petit chouchou nous rejoint enfin, chargé d'affaire. Les hommes en état d'ébriété ont trouvé de quoi faire un boucan phénoménal, il est temps de partir avant que le voisinage ne se plaigne aux autorités pour tapage nocturne.

                      Allons-y! Au pas de course!

                      Nous nous déplaçons en fil indienne dans les ruelles étroites de Bocade. Je mène la danse et personne ne parle, excellent! Je leur avais préalablement demandé de ne dire un mot avant que le premier feux éclate dans le ciel, ils ont l'air d'avoir pris mes instructions au sérieux.
                      Après 10 minutes de course, nous voilà arrivé devant le hangar. Il n'y a pas un chat, aucune âme ne veille, par ailleurs, qui serait assez fou pour voler des feux d'artificeentreposé un bâtiment verrouillé? Moi!

                      Je sors des crochets de ma poche, les gars m'encerclent pour me cacher. Il s'agit d'une vielle serrure, un peu de doigté et de savoir faire suffiront...

                      CLAC!

                      J'ouvre la porte doucement pour éviter qu'elle ne grince de trop. Une fois à l'intérieur, nous constatons qu'il reste encore beaucoup de munitions, nous n'aurons pas le temps de tout utiliser. J'ordonne à mes sbires de prendre tout ce qu'il peuvent. Je lève les yeux aux ciels... Il neige. Tout est paisible, les flocons viennent doucement gonflés la couche blanche, les lumières des lampadaires éclairent faiblement les rues et la plupart des foyers sont endormis. Derrière cette ambiance calme, se cache le silence, le froid, les ténèbres... Le vide, rien. Il ne se passe rien, si tous les jours sont comme ça, alors cette ville n'est qu'une grande salle d'attente pour la mort. Quand j'étais plus jeune, j'ai lu un livre qui parlait d'un dieu du vide, du silence et du néant: "Sithis et la Mère de la Nuit". Quel excellent ouvrage de mythologie et de théologie! Selon les légendes écrites dans ce livre, il aurait existé une famille d'adorateur de Sithis nommée "La confrérie Noire", ces membres étaient des artistes du meurtre... Quelle beauté! Trouvé de la joie et des couleurs dans la mort! Le rouge est à l'honneur! Jouir de tout est la meilleure de toutes les habilités... Oh mais je rêvasse! Je dois vite mettre mon plan à exécution! Il ne faut pas faire attendre les malheureux de cette ville!

                      Mes sbires ont déjà mis en place assez de feux d'artifice.

                      Bien, allez chercher de quoi mettre du feu et n'oubliez pas la poudre!

                      L'un d'entre eux m’interpelle:

                      Eh! Tu es sûre que ça le fera? Je veux dire... Avec la milice tout ça...

                      Ne t'en fais pas pour ça! La milice sera bien trop occupé à faire la fête avec nous pour penser à nous arrêter!


                      Euh... D'accord... On te fait confiance


                      Quand ils ont trop bu les humains sont manipulables à souhait... C'est déjà une farce en soi. Je me retourne vers le bel ange, me rapproche de lui et lui susurre:

                      Tu es inquiet mon chéri? Alors aide nous à mettre le feux à tout ça, plus vite ce sera fait, plus vite nous pourrons nous réchauffer l'un contre l'autre en prison... Fuh Fuh Fuh...