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À l'ombre de la poudrière. [Solo]

Est-ce que je ne m'habitue pas trop bien à cette nouvelle vie ? Ou au contraire, peut-être que c'est bien que je ne sois plus choquée par ce changement, ce revirement total de ma vie. Qu'aurait dit la jeune femme de vingt-six ans que j'étais ? Qu'aurait-elle pensé si elle avait su qu'elle finirait de l'autre côté de la barrière, avec une nouvelle famille constituée en partie de l'ancienne et avec deux enfants ? Elle l'aurait très mal pris j'imagine, ou ne l'aurais pas cru et j'ai même encore un peu de mal aujourd'hui à réaliser tout ce que cela implique. Cette nuit il n'y a eu que peu d'agitation, je me réveille avec mes deux sangsues préférées qui ne me lâchent plus comme tous les matins ou presque. Parfois, je m'interroge encore sur ce qu'elles pensent de tout cela, si elles ont acceptées que je veuille être leur mère ou ne font que jouer le jeu de leur maîtresse. Cette simple idée me fait régulièrement froid dans le dos. Comme ce matin, parfois j'essaye de me rassurer plus ou moins vainement en leur posant des questions aux allures innocentes.

"Qu'est-ce que vous voulez faire plus tard ?"

Sarah est trop spontanée pour se donner la peine de réfléchir, enfin c'est ce qu'elle essaye de me faire croire en général et lâche simplement une phrase préconçue sur le fait de vouloir rester avec moi. Ce qui rend le tout encore plus étrange quand je remarque encore une fois qu'elle semble me cacher quelque chose, à l'image de ses mains maintenant recouvertes de gants ? En tout cas, cette réponse serait mignonne si la situation n'était pas ce qu'elle est. Hannah elle réussit à me surprendre par contre, celle-là je ne l'ai pas vu venir.

"Je serais une chanteuse célèbre ! Ou non ! Une marine... Une idole de la marine !"

Avec ce petit air innocent qui ne lui va que quand on ne connaît pas son passé, mais surtout le regard rempli de petites étoiles comme celui d'une enfant qu'elle est encore ou est censé l'être. Je ne sais pas trop comment réagir et ce n'est pas nouveau, sa sœur semble plus ou moins discrètement la fusiller du regard et finalement je désamorce la situation avec un simple rire. Avant de sourire et de lui caresser le haut de la tête doucement.

"Si tu ne t'améliores pas en chant ça va être compliqué, il n'y aura jamais assez de verre sur toutes les mers."
"Mais !"
"Pour ce qui est de la première partie, cela ne dépendra que de toi."

Cela continue sur une discussion plus habituelle, plus simple avec ponctuellement quelques petits conseils plus ou moins convenus comme d'éviter de hurler sur tous les toits qu'elle compte servir sous le drapeau de la mouette. Je me demande si de nous trois, ce n'est pas elle qui a le mieux acceptée notre situation, le fait que c'est ma fille et que je compte bien l'éduquer, l'aimer, la guider vers l'avenir qui lui conviendra le mieux. Bon, avec toutes les bourdes que peut faire une jeune mère, personne n'est parfait n'est-ce pas ? Finalement, on est fin prête, moi pour le travail, elles pour ce qu'elles ont a faire... Je ne devrais pas savoir ce qu'elles font au juste ? Sur la balance entre être trop souple ou trop dur, peut-être que je me situe trop sur la première parce que j'ai reçu une éducation stricte et ne souhaite pas la reproduire ? Sarah part la première... Tiens elle ne reste pas avec sa sœur ?

"Tu as prévu quelque chose aujourd'hui Sarah ?"
"Mouais... "
"De quel genre ?"
"Un garçon et... Voilà. "

Tu vas voir un garçon avec une tenue aussi simple et sans maquillage... Me prends-tu pour une conne mon sucre d'orge ? C'est typiquement le genre de chose que je devrai répondre, peut-être ? Sauf conne, c'est laid comme mot, une sotte ou une idiote, c'est moins vulgaire. Mais à ce moment, une petite voix dans ma tête m'interdit de faire ce genre de commentaire, je ne sais pas si c'est par lâcheté ou autre chose par contre.

"J'imagine que c'est le moment où je suis censée faire un discours hypocrite sur le fait que ce n'est pas de ton âge ?"
"Oui."
"Le tout suivi d'un conseil que tu ne suivras pas de toute manière ?"
"..."
"Fais attention à toi."

Elle serre son poing et part avec un petit air de colère mal caché. Décidément, je ne comprends rien aux adolescentes, il faut dire que je n'ai pas beaucoup de points de repère valables. Est-ce qu'elle a honte de moi ? Est-ce que c'est le fait que j'essaye d'être sa mère qui l'ennuie ? Je ne sais pas, peut-être que je devrais prendre le temps de trouver une solution. Mais je suis une Yanagiba et dans ma famille on ne laisse pas un travail en plan... Famille... Je suis tellement désolé ma chérie de ne pas être ce que tu voudrais que je sois.


Dernière édition par Rei Yanagiba le Ven 15 Juil 2016 - 13:33, édité 2 fois
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Ils n'ont pas besoin de moi au chantier, il faut dire que maintenant que je leur ai fourni les plans avec mon père, ce qu'il reste c'est surtout du gros œuvre. De temps à temps on les aident en cas de problème de compréhension et on s'assure... Mon père s'assure qu'il n'y a pas le moindre accro. Pour ça on n'a pas besoin d'être deux et en plus ce serait au-dessus du seuil de tolérance de devoir supporter le besoin de perfection obsessionnel de deux Yanagiba. Je les plains déjà d'avoir dû nous supporter tous les deux aussi longtemps lors de la mise en place. Enfin soit, tout ça pour me retrouver plus ou moins seule et ne pas trop savoir quoi faire. J'ai déjà commencé à faire fondre mes économies comme de la neige au soleil en faisant des prototypes et mise à part cela... Je savais que le rythme soutenu du travail dans la marine allait me manquer, mais pas que ça arriverait aussi vite tout de même.

Malgré des heures passés au chantier naval, je dois avouer que cela me ferait du bien de me retrouver dans une forge un peu plus classique, pour me rappeler le b... Le vieux temps. Un simple bleu de travail, enfin l'équivalent de mon île natale... Boréa, je me demande à quel point elle a pu changer depuis mon départ ? Il faudra que je m'informe plus tard. La chaleur des fours, l'odeur du charbon, le bruit assourdissant des marteaux qui martèle régulièrement le métal chauffé à blanc, ce n'est pas sur le Léviathan que j'ai pu avoir l'occasion de vraiment ressentir ce genre de chose. Même la simple sensation de la pierre chaude sous les doigts... C'est maintenant impossible puisque les prothèses ne rendent pas le toucher, mais peut-être qu'un jour ce sera le cas.

Maintenant que j'y fais attention, alors que je commence à faire le tour des locaux, c'est étrange comme j'ai l'impression de voir encore un certain nombre de Boréalins, à moins que ce soit mon imagination ? Non, j'en suis sûre, donc cela ne veut dire qu'une chose, enfin si je ne me trompe pas.

"Mon père porte combien de casquettes sur Armada ?"

Suite à un petit rire collectif qui montre bien que j'ai raison, je m'interroge sérieusement. D'un autre côté, cela explique pourquoi cet endroit semble si... C'est difficile à définir simplement avec des mots. D'une autre manière, je dirai que cela donne l'impression de manquer d'ambition, que cela reste figé dans ce que cela fait de mieux sans oser ni rien tenter de particulier ou de fou, ou pas tant que ça. Ce n'est pas forcement une mauvaise idée et je ne dirais pas que ça ne peut pas fonctionner, mais est-ce que se terrer dans le passé va vraiment aider, alors qu'en face la marine et surtout la brigade scientifique fait des merveilles jour après jour ? Pourtant, je me permets dans le même temps de regarder un peu le carnet de commandes et j'y vois des choses bien saugrenues et parfois à la limite de l'irréalisable. Il y a tellement de choses à essayer, à découvrir, comme les dials et d'autres choses tout aussi unique, originale ou parfois tout simplement bizarre.Alors pourquoi ne pas simplement tenter quitte à rater jusqu’à réussir ? Enfin... Qui suis-je pour essayer de comprendre comment fonctionne le commerce sur Armada surtout que je ne suis une pirate que depuis si peu de temps ?

Finalement alors que je suis perdu dans mes pensées et que mon père débarque, je n'ai pas tellement le temps de lui parler de quoi que ce soit. Non, il se contente de me mettre une commande sous le nez avec son air sévère plus habituel au travail.

"Tu fais aussi coursier ?"
"Non, c'était juste sur le chemin."

Donc, cela veut dire qu'il travaille aussi réellement dans la guilde des armuriers. Il a vraiment le temps de tout faire ? Peut-être que ce que j'ai ressenti est faux, le problème vient peut-être du fait qu'il ne peut pas être à la fois au four et au moulin. Aussi bon soit-il, on ne peut pas forcément tout faire bien surtout en même temps. Bon voyons cela... Un canon électrique et dix grêles d'acier... Cela sent le gros assaut tout de même. Enfin, ce n'est pas mon problème, je dois me concentrer sur la commande qui, pour ne pas changer, est à finir pour avant-hier.

"Tu n'y arriveras pas à temps si tu ne t'y met pas vite."
"Si grâce à une technique magique, ça s'appelle apprendre à déléguer."

Je pense que je l'aurais presque moins insulté en lui crachant au visage et son regard noir me confirme cela. Il me laisse sans un mot, s'il continue comme cela sa mentalité va le tuer, pas à cause de ses clients, mais de sa surcharge de travail. Finalement, les jours passeront sans que l'on ne s'adresse la parole. Temps nécessaire pour remplir mes obligations. Mais il faudra vraiment que je parle à mon borné de père.


Dernière édition par Rei Yanagiba le Ven 15 Juil 2016 - 13:47, édité 1 fois
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J'ai rendu ma commande à Red et je ne comprends toujours pas mon géniteur. Pourtant quand il travaille sur les navires d'Armada, il ne peut pas tout faire lui-même, c'est un peu hypocrite de penser qu'il fera toujours tout lui-même aussi pour de simples armes. Est-ce que le prix de sa fierté d'armurier doit l'empêché lui et sa guilde de grandir ? Mais dans l'immédiat, j'ai plus important à penser malgré tout, cela fait bien un bon jour que l'une de mes petites n'est pas rentrée et même si je sais qu'elle ou même elles savent se débrouiller, cela ne me plaît pas pour autant. Hannah n'en sait pas plus que moi et même si c'était le cas elle ne dirait rien, j'imagine.

Je prends un cigare en bouche sans l'allumer pour autant et me dirige vers la porte. S'il faut que je retourne tout Armada pour la retrouver je... N'aurais pas besoin de le faire. Au moment où j'ouvre la porte, elle est devant moi et pas forcement dans un très bon état. Elle rentre en force à coup d'épaule pour que je dégage le chemin. Quand je pense que j'ai menée à la baguette des hommes deux fois plus épais que moi et que je reste sans trop savoir quoi dire devant une gamine. Si je gueule elle va mal le prendre, mais si je ne fais rien elle va penser que j'en n'ai rien a faire... Quoi qu'il arrive, est-ce que je dois nécessairement avoir le mauvais rôle ?

"Nan !"

Nan ? Non ? Et non quoi d'abord ! Je n'ai même pas eu le temps de dire quoi que ce soit. Le temps que cette réflexion s'imprègne dans mon esprit, elle a réussi à aller jusqu'à sa chambre et le claquement audible de sa porte me prouve que je n'aurais pas le temps de m'y inviter. Elle va me rendre folle si ça continue ainsi. Mais puisque je ne peux pas me défouler sur elle, j'ai besoin d'une autre cible et justement devinez qui passe.

"Toi, il faut qu'on parle."
"Mh ?"
"Tu me fais la gueule depuis plusieurs jours et c'est tout ce que tu trouves à dire ?"
"Ah non, juste pendant quelques heures."
"..."
"Ensuite, je t'ai simplement laissée travailler en paix."

Il repart, je ne trouve tellement rien à répliquer que j'en reste bouche bée. Comment pourrais-je un instant être normal avec une famille comme celle-ci et mes deux filles adoptives semblent aller tout droit dans cette lignée. Finalement, je le rattrape.

"Tu as ta manière de faire et j'ai la mienne, pas besoin d'aller plus loin."

Ils se sont tous ligués pour me retourner le cerveau ma parole ? Je suis tellement perturbée que j'en oublie d'être en colère pour d'obscures raisons. Je vais passer une journée entière à essayer vainement d'interagir avec ma très chère petite pour comprendre ce qui lui arrive. Au moins, sa sœur me pose moins de problèmes, cela ne veut pas forcement dire qu'elle est plus sage, mais que dans le pire des cas, elle fait ses conneries de manière suffisamment subtiles et discrètes pour que je ne me rende compte de rien. Après avoir luttée en vain pour trouver la logique d'une adolescente comme elle, j'ai fini par abandonner pour le moment sur une simple phrase.

"Désolé de ne pas être une bonne mère."

Ce qui, au bruit sourd provenant de la porte, certainement provoqué par un projectile contre celle-ci, semble indiquer que j'ai encore fait une erreur. Enfin au moins dans son sens en tout cas.


Dernière édition par Rei Yanagiba le Ven 15 Juil 2016 - 13:54, édité 2 fois
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Je pourrais demander de l'aide à ma mère, mais... Non... Elle me dira surement de lui nettoyer la bouche au savon ou un truc du genre. Juste après m'avoir fait subir le même sort, car, jamais je n’oserai lui mentir. Cela m'ennuie de l'admettre, mais vu que je refuse de l'espionner ou de la faire suivre, tant qu'elle ne me parle pas de ses problèmes je ne peux rien faire. Je retourne donc aux forges de la guilde des armuriers, l'esprit loin d'être tranquille, mais sans rien pouvoir faire pour changer cela. Une fois encore, je trouve cela tellement vétuste par rapport à l'ampleur que cela pourrait avoir. Enfin, j'imagine que faire voir les bienfaits du changement à mon père va être un défi comme un autre, quoi qu'il m'a l'air plus ouvert d'esprit que je l'imaginais.

Je vais donc le voir, il est déjà à l'œuvre et donc j'aurais forcement qu'une attention limitée ce qui ne va rien arranger. Néanmoins, je sais déjà sous quel angle l'approcher pour réussir à au moins le faire réfléchir à la question... Enfin à moins que ce soit encore un de mes préjugés.

"Père ?"
"Oui ?"
"Tu ne penses pas qu'il faudrait agrandir la guilde ?"
"Et pourquoi cela ?"
"Plus de têtes, plus d'idées. On ne pourra pas éternellement regarder en arrière."
"On ne s'improvise par armurier."
"On ne née pas avec un marteau à la main."
"Toi, tu as dormi dessus."
"Mh ?"
"Une histoire de berceau cassé."
"Il n'y a rien de mal à vouloir agrandir la famille, si ?"
"Ok, si tu veux essayer, mais a une condition."
"J'écoute."
"Tu vas instruire des mains bleues."
"Mains bleues ? Des travailleurs du quai des prises ?"
"À prendre ou à laisser."

On pourrait penser que c'est une manière de me forcer à partir avec un malus, mais il n'en est rien. Il a été lui-même esclave, Red est venu à lui pour les sauver... J'imagine que même s'ils n'en veulent pas forcément, donner une seconde vie à ces travailleurs de force pourrait être un point positif pour eux. Du coup la prochaine étape ne va pas être dure à deviner, en avant pour la dépouille. Je ne suis pas forcement obligé d'y aller en personne, mais j'aime voir qui je vais recruter... En quelques sortes... Quand je vais prendre des ouvriers et autres petites mains. C'est connu qu'ils distribue la main d’œuvre suivant les demandes et les besoins de toute manière... A bien y réfléchir, j'essaye de comprendre mes fille, alors que je n'arrive même pas à comprendre mon propre père.


Dernière édition par Rei Yanagiba le Ven 15 Juil 2016 - 14:03, édité 1 fois
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Ainsi je me dirige vers la Dépouille. Le fait qu'ils vont approcher des armes, même non finalisé est une raison de plus de faire attention. Le gamin qui a été bizuté toute sa vie de marin ou la jeune femme qui servait de faire valoir ou pire sera tout de suite plus réceptif à une nouvelle vie, qu'un bourgeois qui a eu la malchance d'être abandonné par sa famille et ses proches qui refusent de payer sa rançon ou un père de famille qui a laissé celle-ci derrière lui et veux la retrouver a tout prix. C'est ainsi avec un pas lent que je vais vers ce qui va être pour moi un supplice. Entendre autant d'innocents ou pas tant que ça supplier pour leur liberté ou simplement être sans vie, ça fait un peu mal au cœur. Je sais que je n'ai plus la même vie, mais ce n'est pas du jour au lendemain que je peux et dois accepter ce genre de réalité... Devoir fermer les yeux sur l'esclavage légal en tant que marin était déjà assez dur, mais là, c'est le summum de l'injustice.

Qui suis-je pour oser parler au nom de la justice de toute manière, ne lui ai-je pas tourné le dos par facilité... J'aurais pu y retourner, mais je n'ai simplement pas voulu, c'est mon choix même si certains diront que ça n'en était pas réellement un. Je m'arrête devant l'établissement principal, le centre de tout cela et l'observe un instant en silence. Je ne peux plus reculer de toute manière. Comme une barrière de brume entre moi et ce monde, j'allume un cigare et marche vers cet inconnu. J'ai encore du mal avec ce concept de bâtiment qui sont en fait des navires, c'est un peu comme être en mer pour toujours et à la fois sur une île... C'est déstabilisant. Bon, je passe la porte, j'ai bien pris même par erreur deux esclaves, je dois pouvoir passer cette épreuve.

Je vais voir le responsable, je lui explique la situation et il me répond qu'il a encore des travailleurs "libres"... Le problème, c'est qu'ils n'ont pas encore était "dressés" en quelques sortes. Cela sous-entend donc que si je prends les mauvais numéros, je pourrai être responsable d'une mutinerie ou d'une émeute armée qui n'aura aucun avenir, mais qui n'est pas forcement de bon ton pour mon avenir. On me propose de faire le tour des lots, on me parle d'eux et je leur parle, mais... Je n'ai pas la fibre du bon recruteur et c'est à ce moment-là que je prends conscience d'un fait : si je ne trouve pas de conseiller, je ne vais pas aller loin. Mais comme ils n'ont pas que ça à faire et je les comprends, ils vont choisir eux-mêmes et le tout me rejoindra à la guilde plus tard. Au moins me rendre compte d'une faiblesse aura été positif au final. Mais le plus grave est que je ne me suis même pas posé la question de ce qu’implique le terme dresser ou plutôt je n'avais pas envie d'y penser... Comme si mon humanité disparaissait chaque jour un peu plus.

Je n'ai plus grand-chose à faire du coup, juste à retourner aux ateliers pour préparer la suite. Une fois, tout cela fait ou au moins bien avancé, je suis rentrée et de toute évidence, Sarah n'est toujours pas sortie de sa chambre et sa sœur essaye vainement de la faire réagir en la taquinant. Elle n'est de toute évidence pas d'humeur à ce que j'aille la voir et encore moins à discuter, je la laisse en paix pour le moment. Pendant la nuit, assez tôt tout de même, elle s'invite dans ma chambre après avoir sommairement frappé à la porte. Enfin, à moins que ce soi moi qui suis trop endormie pour l'avoir entendu. Elle se contente de s'asseoir à côté de moi puis de se blottir en silence contre sa mère... Un peu surprise, je me contente de lui caresser les cheveux et d'attendre ainsi qu'elle s'endorme, je ne sais pas ce qui lui est arrivé, mais elle en parlera quand il sera temps.
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Un autre matin, une autre situation singulière. Dernièrement les petites avaient l'habitude de passer le plus gros de leurs temps à la maison ou alors, en dehors entre elles. Maintenant, la donne a encore changée, le fait qu'elles me collent a nouveau, sans me gêner me laisse dubitative. Je ne peux qu'espérer que ce ne soit rien de grave pour le moment et laisser faire. Finalement, on est réuni avec les membres de la guilde, mon père compris, ils me regardent tous sans un mot.

"Un problème ?"
"J'observe."
"Avec tes outils prêts ?"
"Observation active."
"Et les dreadnoughts ?"
"..."

En d'autres termes, un mélange de curiosité et d'un certain besoin de contrôle lui interdit de laisser cet endroit sans surveillance. Les travailleurs arrivent, il serait difficile de ne pas lire en eux un certain nombre de sentiments divers et varié, bien que la peur ou du moins l'anxiété est la plus commune. Je me tourne vers eux après avoir soupiré.

"Je ne vais pas y aller par quatre-chemins, soit vous travaillez bien, soit je vous renvoie à coup de pied au cul à La Dépouille. Et par travailler bien, j'entends que vous mettiez du cœur à l'ouvrage pas d'être bon comme par magie. Un métier, ça s'apprend."

Je leur laisse le temps de réfléchir à la question, avant de reprendre.

"En attendant que vous fassiez vos preuves, il n'est pas question que vous approchiez de produits finis. Vous écoutez ce que vous disent vos tuteurs, s'il y a problème ou dans le doute vous le dites, l'inexpérience ne sera pas une excuse à l'erreur."

Ensuite, je forme les groupes, l'idée est qu'au début ils vont faire que de simples besognes et toujours sous la surveillance d'un artisan qualifié. Le tout avec un roulement sur les différents ateliers et les tâches ingrates pour voir qui a du potentiel et surtout détecter au plus vite les branleurs et autres mutins du dimanche. Hannah aide au nettoyage, prépare les repas et aide à a peu près tous les besoins qui ne demandent pas d'avoir un marteau en main ou de trop s'approcher d'un haut fourneau. Étrangement, Sarah, elle fait le contraire, suivant mes instructions comme le font les travailleurs malgré eux, sans être extraordinaire elle a du potentiel.

Il faudra du temps pour être sûr que cela fonctionne, je pourrais même peut-être engager des artisans pour toujours plus de production et d’efficacité au besoin. En tout cas mon père lui semble satisfait, de quoi je ne saurais le dire. Mais, alors que finalement nous n'avançons pas plus que cela, il a décidé de me laisser la main. Il m'a même promis de venir en tant qu'employé quand il ne sera pas trop occupé par les chantiers, peut-être qu'au fond tout ce qu'il voulait c'est ne plus avoir la charge de diriger, pouvoir tout simplement forger sans avoir a gérer la bureaucratie et tous les problèmes de gestions qu'incombe la guilde. En tout cas je ne compte pas le décevoir, bientôt, la guilde des armuriers pourra s'ouvrir à une clientèle bien plus large. Et dans tout ça, je ne sais toujours pas ce que pouvais bien faire Sarah et j'imagine que je ne le saurais jamais.
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