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Kagami : blue
Yashin : orange
Gerard : gris
Jessica : violet
Le barman : marron

Je n'en revenais pas… Nous avions réussi à nous échapper de ce bourbier sans trop de perte, bourbier que j’avais déclenché en agressant ces mecs. Jamais j'aurais dû foutre mon nez dans ce qu’il ne me regardait pas, mais merde ! Je ne pouvais pas rester stoïque en voyant des pauvres se faire martyriser pour rien. Cependant, à cause de cela, nous avions dû fuir comme des lâches. À cause de moi, plusieurs compagnons de Yashin ont perdu la vie. Je m’en voulais énormément, tellement au point de m'être isolé pendant plusieurs jours, recroquevillé dans un coin de la cale. Je ne voulais voir personne… Surtout pas lui. Chaque jour, les matelots se relayaient pour essayer de m'en faire sortir, mais sans succès. Je les envoyais balader un à un sans détour. Avec mes armes s'il le fallait. Dépités, ils finissaient par abandonner et déposaient juste de la nourriture sur un plateau avant de repartir sans même ne m'adresser un mot. Je me sentais bien tout seul, dans cette pénombre avec cette odeur d’humidité et ces bruits de bois craquant sous les eaux. Le sol était froid, humide, mais j'y dormais sans soucis. Enfin, dormir... Je tentais, mais sans succès. Mes yeux étaient rivés sur le plafond pendant que mes pensées fusaient à vive allure. J’essayais tant bien que de mal de trouver le courage de l’affronter, d’affronter son regard et ceux de ses hommes. Ils devaient m’en vouloir, tellement…

Un bon matin, plus tôt que d'habitude, j'étais surpris d'entendre un membre de l'équipage descendre les escaliers d'un pas hâtif et décidé alors que je me réveillai. Il m'ordonna promptement de me rendre dans la cabine du capitaine, car celui-ci voulait me parler. Bien entendu, je refusai de bouger de là, mais il insistait. Je l’agaçais, son rictus tremblotant et sa veine pulsante au niveau de sa tempe n'y trompaient pas, mais il gardait son calme. Au bout de très longue minute, je fus le premier à céder, lassé, mais surtout curieux de savoir ce que le pêche avait de si important à me dire. J’étais bien tout seul, au fond de la cale… Mais bon. Je me levai mollement, les yeux encore dans le vague. J’époussetai sans grande conviction mes vêtements, je repris mes katanas pour les accrocher à ma ceinture et je le suivis pour monter sur le pont. Lorsque ma tête dépassa de l'embouchure, je me stoppai un instant afin d'observer les alentours. Tout l’équipage se trouvait là. Ils discutaient de tout et de rien et se demandaient surtout ce que le capitaine voulait bien leur annoncer. C’était assez impressionnant de voir tout ce monde agglutiné devant la cabine. Mais mon guide me rappela vite à l'ordre et me la montra du doigt sans rien dire. Un vent de panique me prit, mon rythme cardiaque s'accéléra brusquement alors que mon corps amorçait une phase de retraite, me faisant reculer de quelques pas. Je ne me sentais pas encore prêt à l'affronter. Mais je fus stoppé par l'homme qui m’attrapa le bras et, à l'aide d'un sourire, il réussit à chasser cette mauvaise brise. Je repris lentement mon calme en fermant les yeux deux secondes puis, d'un pas décidé, je m’avançai sous les regards des autres matelots. Lorsque je me retrouvai juste devant la porte, je pris une grande inspiration avant de toquer et de rentrer directement. À peine après avoir mis un pied à l’intérieur, quelqu'un m’interpela directement.

« Ah bah enfin Kagami, on t’attendait ! »

C’était Yashin, toujours aussi souriant. Il était attablé avec trois autres pirates, ses seconds d’après ce que j’avais compris. L’un d’entre eux se trouvait être le fameux barman qui nous avait sortis de la mauvaise passe, mais à leur côté, ils y avaient deux autres personnes. La première était une femme aux cheveux bruns courts, assez élancée, des traits assez marqués par les années. L’autre, un homme, petit, les cheveux grisonnants, un air assez chafouin sur le visage. Je ne faisais pas vraiment le fier devant eux, la tête baissée, les poings serrés et les bras bien le long du corps. Le vieux me jaugea du regard, les sourcils froncés, avant de prendre la parole en regardant Yashin :

« C’est ce gamin ? Il n’a pas l’air bien. »
« C’est normal Gérard… C’est à cause de lui qu’on s’est fritté sur Poiscailles » Répondit la jeune femme.
« Mais, de toute façon Jessica, on avait prévu de leur taper dessus. » Ajouta le barman en souriant.
« Bon, stop ! On n’est pas ici pour lui faire un procès. » Finit par couper le capitaine avant de soupirer longuement.

Alors qu'ils discutaient entre eux, je pris le temps de regarder autour de moi. J'étais curieux de savoir à quoi ressemblait la cabine d'un capitaine pirate. Tout d'abord, la lumière noyait la pièce grâce aux grandes fenêtres. La décoration était assez sommaire et sobre, dans les tons boisés avec quelques touches de pêche au niveau des rideaux. Les pirates trônaient autour d’une table ovale recouverte d'une multitude de parchemins, de papiers, de cartes, de notes griffonnées et de bouquins ouverts, dont un à la couverture en cuir assez vieillie.

« Hey Kagami ! » Entendis-je, ce qui me sortit de mon observation. « T’es avec nous ? »
« Euh… ouais ouais … »

Je baissais la tête légèrement, les poings toujours serrés le long du corps et le visage crispé. Pas moyen, je n’arrivais pas du tout à lui faire face, mais mon sentiment de culpabilité prit le dessus et je craquai. Tout en m'inclinant plus bas que terre, je me mis à hurler :

« Yashin ! J’suis désolé ! »

Je regardais mes pieds, mes yeux se remplissaient peu à peu de larmes alors que je me mordais les lèvres. Je pouvais sentir les regards surpris des autres… Mais ceux-ci se mirent à rire à gorge déployée, ce qui me redressa directement, interloqué.

« Il est bien ce p'tit ! » S’esclaffa Gérard en applaudissant
« J’comprends pourquoi tu l’aimes bien, Yashin. On dirait toi. » Ajouta Jessica avec un petit sourire malicieux sur le visage
« Arrête avec ça Jess’ ! Bref, recentrons le sujet. »


Dernière édition par Kan Kagami le Sam 3 Juin 2017 - 14:24, édité 1 fois
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Le capitaine me fit signe de m’approcher et m’invita à m’attabler avec eux, ce que je fis en grimaçant légèrement.

« Bon. Je t’ai fait venir ici, non pas pour t'accuser de quelque chose, mais parce qu'on a besoin de toi. »
« De… De moi ? »

J’écarquillai les yeux tout en me pointant du doigt.

« Ouais gamin. T’as envie de te racheter, pas vrai ? »
« Ou-oui ! »
« Bon alors. Voilà l’histoire. » Yashin prit une longue inspiration avant de taper la table des deux mains et de planter son regard dans le mien. « Tu sais bien, on est des pirates. Et les pirates ont besoin de quoi pour vivre ? »
« De l’alcool ! » S’exclama Gerard en tapant son poing sur la table
« Ouais !! » Hurlèrent les deux autres en faisant la même chose.
« Mais pour acheter de l’alcool, il faut… ? »
« Des thunes ! »
« Et comment on en a ? »
« En pillant et en volant ! »
« Parfaitement ! Et ça tombe bien, on a eu vent par des moyens un peu détournés, en graissant quelques pattes par-ci par-là… »
« Le "on" veut dire "Jes’" » Souligna Jessica en esquissant un petit sourire malicieux et sournois.
« On se demande vraiment comment tu les as chopées, ces infos… » Ajouta le barman
« Bref ! Une marchandise de grande valeur se trouverait sur Hinu Town, dans la ville d’Attalia. Le problème, c’est qu’on n’a pas réussi à avoir tous les détails… Mais l’informateur nous a dit que là-bas, un autre de ces confrères avait le reste de l'histoire, moyennant finance bien entendu. Et c’est là que tu rentres en jeu, Kagami. »
« De-de-de quoi ? »
« C’est toi qui vas faire l’intermédiaire et c’est toi qui vas faire le casse. »
« Ah mais non ! Mais pourquoi ? Je suis pas un cambrioleur moi. »
« T’as envie qu’on t’abandonne sur cette île, ou qu’on te balance sur une île déserte demi-portion ? » Interrompit le vétéran d’une voix sombre en me fusillant du regard.
« Ok, ok ! J'ai compris, je suis votre homme ! »

Ils me regardèrent tous d’un air grave pour finir par rire aux éclats, Gerard me tapa même dans le dos, enfin au milieu.

« T’inquiètes pas mon p’tit ! On n’va pas t’abandonner. L’autre ne s’rait pas content sinon ! »
« Bon, on se recentre un peu oui ou non ? » Souffla Yashin en faisant rouler ses yeux. « Le truc, Kagami, c’est que nous sommes tous fichés par la marine ici, donc pour se déplacer discrètement dans une île, je t’avouerai que c’est assez difficile. »
« Ou-ouais… » Je baissai doucement les yeux. C’était des pirates, et des vrai.
« C’est réglé alors ? Tu vas nous aider ? »
« De toute façon… Il n'a pas le choix, sinon, c’est tchao sur une île déserte. »

Nouveau blanc et nouveau rire… C’était un peu redondant. J’expirai un peu de lassitude avant de prendre une grande bouffée d’air et de répondre avec panache :

« J’vais vous aider ! »
« Cool ! » Annonça le capitaine tout en se frottant les mains. « Jessica et Gerard, vous te briefer les détails, moi, j’ai des trucs à faire. »
« Comme ? »
« Annoncer ce qu’on allait faire aux matelots pardi ! »
« Et moi, j’dois aider à faire à bouffer ! » Finit le grand gaillard avant de sortir de la cabine, suivi de près par le jeune capitaine.


Dernière édition par Kan Kagami le Sam 3 Juin 2017 - 14:31, édité 1 fois
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Un petit silence s’installa dans la pièce après que le barman et le capitaine furent partis. Stupéfait, je regardai les derniers occupants pendant que ceux-ci prenaient plusieurs papiers pour les ramener devant moi. Une grande carte de la ville, des notes à ma droite, un bouquin à ma gauche et, surtout, le vieux et la femme qui m’entouraient. Je me sentais prisonnier entre eux. L’envie de faire marche arrière me traversait l’esprit alors que j’effectuai un léger mouvement pour m’extraire de la chaise, mais le bras de Gerard passa derrière ma nuque pour me stopper. Il était vieux, mais il avait tout de même pas mal de force ! Je tournai la tête vers lui en grimaçant légèrement, il approcha lentement son visage vers mon oreille et me chuchota d’un ton d’outre-tombe :

« Si tu essayes de fuir, l’océan sera ta seule issue… »

Ce qui me fit trembler de peur. Cependant, c’était comme avant, hein ? Les deux allaient se mettre à rire pour détendre l’atmosphère, pas vrai ? Je restai alors dans l’expectative en les regardant tour-à-tour pendant de longues secondes, mais aucun rire s’élevait, l’ambiance restait lourde et pesante, comme s’ils… Étaient sérieux. Cette pensée me fit déglutir bruyamment. Je pris lentement la main du vieillard pour l’enlever de mes épaules pendant que je lui fis un léger mouvement de tête en signe de compréhension, toujours avec ce petit rictus sur le visage.

« Bien bien ! Nous pouvons alors commencer le briefing, hein Jessica ? » Reprit le bras droit du capitaine tout en se frottant les mains.
« Tu as raison mon cher ! Allez Kagami, on se concentre et on écoute ! »

S’en suivit alors une longue discussion où ils m’expliquèrent leur plan. Je devais me rendre sur la terrasse d’un restaurant dont l'enseigne était un crabe géant des sables qui était monté par trois jeunes femmes en tenue de danseurs orientales, où je devais rencontrer un homme pour qu’ils me donnent de plus amples informations sur cette fameuse marchandise qui vaudrait moultes et moultes berries. Il serait seul à sa table et porterait un léger signe distinctif : une plume noire comme boucle d’oreille. Malgré ça, il se pourrait qu’il y ait plusieurs personnes avec cet artifice, je devais aussi retenir un code secret. Sauf que j’avais une terrible mémoire, mais terrible… Pendant les dix minutes qui suivirent, j’avais dû l’écrire, le dire, le penser, le dessiner même ! Alors qu’il était pourtant tout simple comme code, bien imagé. Je devais dire à la personne ‘Les pandas ne sont tous pas roux’ et elle devait me répondre ‘Mais c’est ce que l’on recherche’. Le nom de l’équipage, ce n’était pas dur à imprimer, mais finalement, je réussis à me le rentrer dans le crâne, au bout d’un temps qui semblait interminable. Tellement interminable que, lorsque nous avions fini, nous entendîmes hurler :

« HINU TOWN EN VUE !! »

Mes yeux s’écarquillèrent comme un enfant à qui on lui aurait dit que le père noël était passé, je sautai de ma chaise et emboutis presque la porte pour me diriger le plus rapidement possible vers le mât principal où se trouvait la vigie. Ni une ni deux, je grimpai le long de celui-ci à grande vitesse sous les yeux surpris des pirates qui s’afféraient à cacher le drapeau noir qui symbolisait leur appartenance à la piraterie. La personne la plus surprise fut la vigie lorsqu’elle me vit débarquer en trombe, sa bouche grande ouverte. Sans demander la permission, je lui subtilisai des mains sa longue-vue et mis directment mon oeil à l'extrémité pour observer ce nouveau paysage. Un seul mot s’échappa de ma bouche :

« Wouaaah… »


C’était la première fois que je voyais une île comme celle-ci. Tout autour de la ville portuaire, j'apercevais une gigantesque mer de sable qui s'étalait à perte de vue, avec quelques points de verdure disséminés aléatoirement. Malgré ça, tout était dans les ton blanc, les bâtiments, même si certains possédaient pas mal d’autre couleur, tout était très monochrome. Dans tout cela, il y en avait un qui capta directement mon regard. Fallait dire, c’était tellement démesuré que je ne pouvais que le regarder. Une énorme bâtisse circulaire trônait juste à côté du port, avec un toit doré qui reflétait parfaitement la lumière du soleil, entouré de plusieurs tours immenses qui dépassaient l’antenne du bâtiment principal. Dire que ce n’était que la ville portuaire, je n’imaginais tellement pas la capitale… Enfin, je me disais que la ville plus loin vers le centre d’île devait l’être, vu que je pouvais la voir seulement avec des jumelles. Ça changeait vraiment de ma petite bourgade qui, comparé à cette majestueuse démonstration de richesse, ressemblait vraiment à rien. C’était tellement grand, tellement beau que je me sentais un peu intimidé par le fait d’y fouler le sol, mais l’envie d’aventure et ma mission prenaient le dessus.
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L’excitation grimpait aussi vite que la distance séparant le bateau du port se réduisait. Je tapai du pied sur le pont du navire alors que je n’arrêtais pas de marmonner dans mes dents. Allez… Allez… Allez… Et merde ! Je mis de la distance entre moi et le bord du navire et je pris une forte inspiration avant de prendre un départ détonnant en direction de l’océan. Je vis plusieurs matelots tenter de m’arrêter, mais je les esquivai un à un avant de prendre appui sur la rambarde de sécurité afin d’y prendre appui. Portant tout mon poids sur ma jambe droite, je décollai littéralement du sol et sautai en direction du ponton en bois. Nous étions bien à cinq mètres de la terre ferme, mais je n’en avais que faire. Cette île m’attirait tellement que j’en avais même oublié ma peur précédente d’y aller. Le vent s’engouffra dans mes vêtements, ce qui me donna encore plus d’ampleur. Sans problème, je remontai sur le sol en bois, je fléchis les jambes au niveau de l’impact et j’effectuai une roulade afin de m’arrêter et ne pas tomber de l’autre côté du ponton. Derrière moi, j’entendis plusieurs pirates m’insulter de plusieurs noms d’oiseaux, pendant que d’autres m’applaudissaient, cependant la plupart n’en avaient vraiment rien à faire. Ils étaient fort occupés à préparer l’accostage du navire. Plusieurs badauds et autres personnes me regardaient, interloqués. Sans faire attention à eux, je pris de l’avance sur l’équipage et m’engouffrai un peu plus dans la ville d’Attalia. J’entendis juste vaguement Yashin qui me souhaita bonne chance, mais je n’y avais pas fait attention. Je remarquai tout de même qu’il m’avait lancé quelque chose. C’était une petite bourse que je rattrapais sans trop de difficulté. Rien qu’au bruit, je pouvais savoir que c’était de l’argent.

Je m’étais rapidement retrouvé dans une ruelle marchande de la ville, absorbé par tous ces nouveaux visuels, toutes ses nouvelles senteurs et toutes ses nouvelles couleurs. De loin, la blancheur des bâtiments dominait, mais lorsqu’on déambule dans ses rues, une myriade de nuance se mélangeait pour donner une véritable âme à ces lieux. Mon nez était chatouillé par toutes ces senteurs d’épices et de parfums que je ne connaissais pas. Mes oreilles étaient noyées sous les flots de la foule. Toutes ces personnes qui discutaient, criaient, chantaient, et même jouaient de la musique. J’étais complètement dépaysé par rapport à mon village calme et monotone. Mes yeux se baladaient sur toutes les échoppes diverses qui longeaient le chemin, elles alternaient entre petit stand de nourriture, petite étale de vêtement et autre bazar de bric-à-brac. Pendant deux bonnes heures, je ne fis qu’observer le nouvel environnement qui m’entourait, des étoiles dans les yeux et de la joie dans le cœur. En plus, avec les berries que le capitaine m’avait envoyés, je contentai ma curiosité en achetant quelques petites spécialités culinaires de toutes sortes. Des brochettes de lézards, toutes sortes de gâteaux et autres trucs qui se mangeaient, mais que je n’arrivais pas à définir. Tout passait sans problème, c’était très bon, jusqu’au moment où je tombais sur une boulette de viande qui était recouverte d’une sauce rouge pétante. C’était peut-être la pire idée que j’avais eu de ma vie, mais elle me tentait, surtout que le vendeur m’avait assuré que je n’allais pas être déçu du voyage. Je pris alors mon courage à deux mains et avalai cette petite boulette d’une seule traite. Simplement, dès la première mastication, je sentis un dragon énervé naître dans ma bouche, prête à faire jaillir ses flammes à l’intérieur de mon être. Je sentais tout mon corps me brûlait affreusement, je transpirais à grande goûte, ma gorge séchait à vue d’œil. Le vendeur me regardait en riant de manière cynique tout en applaudissant devant mon agonie. Mon sang ne fit qu’un tour, je lui attrapai violemment le col de sa tunique et le tirai vers moi pour mettre son visage à quelques visages du mien. L’homme se mit à rire de plus belle et me tendit une grande gourde que je m’empressais d’attraper et de boire son contenu sans même l’examiner. Heureusement pour moi, ce n’était que de l’eau. Je sentis le liquide froid parcourir mon être et le refroidir au fur et à mesure des gorgées. Je pouvais jurer que de la vapeur s’échappait de ma peau vu le choc de température qui s’opérait à l’intérieur de moi. Après avoir vidé le récipient, je m’affalai sur l’étale et repris mon souffle lentement. La seule chose qui sortit de ma bouche pendant quelques minutes fut :

« C’était bon… »

Car oui, malgré cette attaque sournoise d’un démon cracheur de feu, la boulette de viande en elle-même était très bonne. Le mélange avec la sauce piquante avait quelque chose de très accrocheur. Je n’étais juste pas sûr ma garde face à ce rouge flamboyant. Je remerciai alors le vendeur, payai la boulette et repartis à la recherche de cet homme à la plume noire, car oui, je ne l’avais pas oublié. Je devais me rendre dans un restaurant qui avait pour enseigne un crabe des sables chevauché par trois filles très peu vêtues et un homme attablé à la terrasse qui portait comme boucle d’oreille une plume noire. Certes, je pouvais demander mon chemin à des marchands qui me répondront certainement avec une très grande précision. Mais je profitais de cette recherche pour visiter un peu le coin. De toute façon, ma mission n’était pas pressée, ils n’allaient tout de même pas partir sans moi et surtout sans ce petit pécule d’argent.

Plusieurs heures passèrent, le soleil dominait dorénavant le ciel et trônait fièrement au-dessus de nos têtes, je flânai encore dans les rues de la ville portuaire, à discuter de tout de rien avec les gens, à m’émerveiller devant plein de choses banales, mais que je ne connaissais pas. Comme cette fameuse lampe qui s’allumait quand quelqu’un soufflait dessus. Finalement, mon regard fut captivé par un écriteau accroché le long d’un mur. Cet écriteau portait fièrement l’image d’un majestueux crabe des mers des sables monté par trois magnifiques danseuses orientales avec écrit en dessous :

LE CRABE ET SES TROIS DANSEUSES.

Eh, assez explicite comme nom de restaurant. Sans attendre, je m’approchai de l’esplanade où se trouvait pas mal de monde qui discutaient et mangeaient tranquillement. Je balayai sans grande discrétion toutes ces personnes à la recherche de cette fameuse plume. Il ne me fallut que très peu de temps pour la repérer et je me décidai alors de venir m’asseoir en face. La personne que je recherchais était recouverte de vêtement, même au niveau de la tête. Il portait une très longue écharpe qui faisait office de masque, seuls ses yeux pouvaient être aperçus. Je restai silencieux pendant plusieurs secondes, une serveuse vint même venir me voir pour prendre commande, ce que je fis tout naturellement. J’avais besoin d’un petit rafraichissement, il faisait quand même assez chaud dans le coin et le soleil tapait pas mal sur le crâne. L’homme me scrutait, sans rien dire, tout en portant sa chope à la bouche. Nous restâmes encore silencieux, si bien que la serveuse eût le temps de m’apporter ma chope qu’elle déposa en face de moi. Je la remerciai simplement et lui payai la boisson. Elle retourna alors travailler et le silence s’installa une nouvelle fois entre nous deux. Je pris mon verre lentement, rien la froideur de celui-ci contre la paume de ma main me fit baisser de quelque degré, je l’amenai doucement à mes lèvres et pris plusieurs petites gorgées. Que c’était agréable, ce froid qui parcourait mon corps. J’en soupirai même très légèrement d’aise. Je jetai un œil à l’homme en face, celui-ci restait stoïque, comme s’il attendait quelque chose.

Mais qu’est-ce qu’il pouvait bien attendre ?

Plusieurs secondes défilèrent alors que j’avais encore le verre au niveau des lèvres, plusieurs secondes où le monde autour de moi se mit à ralentir, les sons s’estompèrent peu à peu, jusqu’à ne devenir que des murmures. Seul le bruit de l’horloge accrochée au mur du magasin raisonnait dans mes oreilles. Plus personne ne bougeait, tout devenait flou, il ne restait que le mec et moi dans cette scène.

Lentement, mes yeux s’ouvrirent de plus en plus grand, jusqu’à ce qu’ils soient écarquillés. Je crachai limite tout ce que j’avais bu dans mon gobelet, gobelet que je lâchai sur la table. Mais c’était moi qu’il attendait ! D’un coup sec, je plaquai ma main entière sur mon front avant de me reprendre.

« Les-les-les pandas ne sont tous pas roux » bafouillai-je maladroitement.

Mon camarade de tabler se redressa alors, planta ses yeux bleus perçant dans les miens et finit par se lever et tendre fièrement la main vers moi. Je pouvais deviner un sourire sur son visage au vu des plis que prenait son regard. D’une voix assez grave, assez rocailleuse, mais sans violence, il me répondit :

« Mais c’est ce que l’on recherche… »

Sans chercher, je me levai aussi et lui serrai les mains d’une poigne franche et sans détour.

« Je suis Kagami, Kan Kagami. Je viens de la part des Roux. »
« Je m’en serais douté. Tu peux m’appeler Bob, mais sois sûr, ce n’est pas mon vrai prénom. Faut savoir être prudent. »
« Ah ? »

Je lui lâchai la main et me remis tranquillement sur ma chaîne, chose qu’il fit de même.

« C’est mieux que mon identité ne fuite pas. On ne sait jamais sur qui on peut tomber. Faut rester discret »
« Euh… Discret ? Avec votre accoutrement » Lançai-je, tout en pointant ses vêtements rougeoyants.
« C’est assez commun par ici… C’est plutôt toi qui dénotes, avec ta peau exposée au soleil comme ça. Tu vas brûler si ça continue. »
« Ah ok… »

Il avait raison. Avec le soleil bien au-dessus de nous, je sentais ses rayons taper ma peau. Cela devenait de plus en plus dur de les supporter.

« Bref. Si on est là, ce n'est pas pour discuter chiffon, mais pour discuter d’un petit paquet de blé, pas vrai ? » Reprit ‘Bob’ d’un air sérieux
« Ouep ! »
« Alors, tout d’abord… » Il approcha sa main de moi, paume vers le ciel et frotta ses doigts entre eux. « Par ici l’oseille. »
« Euh… Ah oui ! Oui ! Oh… euh … »

C’était pour ça la bourse ! Heureusement que je n’avais pas trop dépensé. Je fouillai maladroitement à l’intérieur de mes poches et en sortis la petite besace en cuir pour la déposer dans la main de l’informateur. Celui-ci la ramena vers lui, l’approcha de son oreille droite puis la secoua un peu. Il l’ouvrit ensuite et afficha un air un peu surpris. J’arborai le même air rapidement après qu’il ait passé sa main à l’intérieur et qu’il ait sorti trois petites boules de couleur noire. Il me regarda en grimaçant et finit par me les tendre.

« Je crois que ça sera plus utile à toi qu’à moi. » Ajouta-t-il a son geste.

Il les fit rouler sur la table et me précisa que c’était des billes à écran de fumée, qu’il suffisait de les éclater au sol pour libérer un énorme nuage opaque qui bouchait la vue, très pratique pour s’enfuir. Après ça, il reprit sa fouille de la petite poche en cuir, en sortit une petite liasse de billets, s’humidifia légèrement les doigts et compta chaque billet. À chaque billet, je grimaçai de plus en plus. J’espérai vraiment ne pas avoir trop dépensé. Il me jetait quelques regards que je n’aimais pas, mais finis se détendre et hocher la tête.

« Le compte est bon ! Yashin a toujours été prudent. Il a dû ajouter plus que la somme convenue en sachant pertinemment que t’allais piocher dedans. »
« J’avais oublié, c’est pour ça » Avouai-je avant de rire de manière un peu coincée.

Mon interlocuteur remit l’argent où il était et glissa la petite bourse dans l’une de ses grandes poches, satisfait de sa transaction. Il posa alors ses coudes sur la table, joignit ses deux mains pour ensuite reprendre la parole.

« Ce que vous recherchez se trouve dans un entrepôt à l’extrémité nord de la ville. Il fait partie de plusieurs entrepôts pour l’exportation des biens vers les villes à l’intérieur des terres. C’est le 3-A. Mais… »
« Mais… ? »
« Faut quand même faire attention. D’après mes informations, cet entrepôt appartiendrait à des personnes louches qui s’en serviraient pour faire du trafic. Je n'en sais pas plus malgré mes nombreuses tentatives. »
« Oh… »
« Ouais… Faut quand même que tu fasses attention. »
« Pas… Pas de soucis. Je vais me débrouiller. Merci pour les informations. Je dois y aller, mes amis m’attendent. »
« Pas de problème. Au plaisir de te rencontrer de nouveau pour faire des affaires ! »

L’homme se leva, m’adressa un dernier signe de tête et partit en sifflotant légèrement, me laissant seul avec mes doutes. Ça allait être dangereux… Est-ce que j’allais être à la hauteur ? Je verrai bien.
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Il ne restait qu’à s’exécuter. Prenant mes katanas et mon courage à deux mains, je me levai promptement de ma chaise, remerciai la serveuse ainsi que le barman et me dirigeai d’un pas décidé vers la sortie nord d’Attalia. Le nord, le nord… Rapidement, je stoppai ma marche et regardai autour de moi.

« Ah ! Excusez-moi ! »

J’interpellai un passant dans la rue, au hasard. Je lui fis un petit signe de tête en guise d’excuse puis je lui demandai quel chemin prendre pour arriver aux entrepôts du nord. S’en suivi cinq bonnes longues minutes où le pauvre passant essayait de m’indiquer la route, mais ce que je n’avais pas prévu, c’est qu’il n’était pas du tout clair. Je lui avais demandé, je n’allais pas le rembarrer, même s’il me faisait perdre mon temps. Le pauvre s’emmêlait les pinceaux, un coup, c’était la troisième à gauche après l’échoppe à la toiture rouge, un autre, c’était la quatrième après le toit bleu.

« Ne… Ne vous en faîtes pas, monsieur. Je vais finir par trouver, merci quand même » Finis-je par dire en soupirant légèrement.

Le vieil homme s’excusa lui aussi et je repris mon chemin vers la sortie nord. Les mains dans les poches, la démarche nonchalante et quelque peu forcé, j’accostai plusieurs autres personnes pour trouver mon chemin, péniblement. Le sable s’engouffrait entre mes pieds et mes claquettes, alors que le soleil tapait fort sur ma peau claire. Et cette chaleur… Pénible, c’était vraiment pénible. Dire que je préférais ne pas demander pour chemin et partir à l’aventure. C’était sans compter cette pénibilité pour se déplacer. En plus, C’était désert la rue que je traversais. En plus, les bâtiments avaient l’air vieux, presque abandonné. Pas âme qui vive, personne à qui demander son chemin. Je m’étais complètement paumé, c’était bien ma veine.

J’en allais même à penser toquer à chaque porte de chaque bâtiment de cette rue pour savoir s’il y avait quelqu’un a l’intérieur, à croire que toute la ville se trouvait partout, sauf ici. Je me suis même surpris à m’approcher d’une des portes, à regarder à droite à gauche pour voir qu’il n’y avait personne et frapper. Le bruit raisonna dans toute la baraque, tellement qu’il prit de l’ampleur pour devenir un vacarme ahurissant qui s’entendait limite dans tout le quartier. Je me figeai sur place, un rictus sur les lèvres. Une goutte de sueur froide glissa le long de ma tempe gauche alors que je regardai autour de moi comme un robot. Personne… Même pas un chat qui se baladait. Mon sang ne fit qu’un tour et je me mis à détaler comme un lapin, peur de me faire choper par un fantôme ou quelque chose de non-vivant. L’endroit était beaucoup trop louche pour y rester.

Après une course effrénée de plusieurs minutes, je me fis stopper net par… Par rien. Mon pied s’enfonça juste dans le sable, ce qui m’arrêta net et m’envoya valser la tête la première sur le sol. Je n’en pouvais plus de tout ce sable, de ce soleil, de ce vent.

« Putain de pays de merde !! »

Oups… Ça m’avait échappé. Je me relevai vite fait, m’assurai que personne n’était aux alentours. Cependant, ma surprise fut grande lorsque je remarquai enfin que j’étais arrivé au niveau des entrepôts. Et qu’il y avait quelqu’un, assis sur une chaise sous un parasol, un magazine à la main, qui me fixait d’un air ahuris. Cet homme avait les cheveux bleu foncé, qui tiraient u peu vers le noir. Il portait une tenue de la même couleur, qui couvrait l’entièreté de son corps. Je le regardais, il me regardait, cet échange de regard dura plusieurs secondes avant que je ne me lève, me gratte l’arrière du crâne et me retire lentement, suivi du regard par l’homme. Je me cachai rapidement de sa ligne de vue en me plaquant derrière un mur au niveau d’un croisement. Bon, deuxième objectif rempli : trouver les entrepôts. Il restait plus qu’à : trouver le 3-A, rentrer à l’intérieur, choper le trésor et fuir à toute jambe. La prochaine étape était donc de bien localiser les lieux. Furtivement, je lançai un petit regard pour voir si la personne était encore là. Mais il ne l’était plus. Il avait disparu ! Sa chaise longue, son parasol, son journal, plus rien ! Rapide ! Je m’en frottais les mains d’avance. Il devait sans doute avoir autre chose à faire, sinon pourquoi serait-il donc parti ?

Furtivement, je sortis alors de ma cachette, je balayai les environs pour vérifier qu’il n’y avait personne et je m’approchai de ces fameux entrepôts, à la recherche d’écriteau ou de pancarte qui pourrait m’aider à trouver celui qui m’intéressait. Ah ! J’étais en face du 1-C. Si on admettait le fait que les lettres désignaient des rangées et les chiffre le numéro de bâtiment dans la rangée, il fallait que j’aille deux colonnes à gauche et avancer de deux. Je me collai alors à la porte de la bâtisse en face de moi, me glissai lentement contre celle-ci dos à elle et lorsque j’atteignis le coin, j’évaluai les distances qui me séparaient de l’autre entrepôt pour ensuite effectuer une rapide roulade afin de passer de l’autre côté. Jetant un œil pour la petite pancarte, je me rendis compte que j’avais pris le chemin inverse. J’étais sur le 1-D. Une petite claque sur la tête et plusieurs autres roulades plus tard, je me retrouvai enfin contre le 1-A. Il me suffisait alors de longer alors deux autres dépôts pour arriver à l’endroit tant convoité.

Après avoir fait le tour à la recherche de fenêtre ou d’un autre endroit pour entrer, je me retrouvai un peu sans solution devant la grande porte de l’entrepôt 3-A. Je n’avais aucun moyen de m’introduire et cela m’embêtait pas mal. Je tapai de manière agacée du pied sur le sol avant de mettre un coup sur la porte… Qui s’ouvrit sans autre malice. Un grincement accompagna l’ouverture de la porte alors que la lumière envahissait peu à peu l’endroit et un nuage de poussière se souleva à cause du vent qui s’engouffrait à l’intérieur. Je ne pouvais rien voir pendant plusieurs secondes, je toussai même tout en balayant l’air devant moi de la main pour essayer de ne pas mourir étouffer et sans attendre, je m’engouffrai à l’intérieur.

Une fois rentrée, la première chose remarquable était que tout était recouvert de bâche, de tissu ou d’autre revêtement qui permettait d’éviter à la poussière de s’installer. Poussière qui régnait en maître dans ces lieux au vu de la quantité de celle-ci. Cela faisait bien 2-3 mois que rien n’avait été touché ici, du moins de ce que je voyais. Je découvris plusieurs formes au hasard, un peu partout. Je pouvais voir des armoires, des malles, des coffres et des bricoles. Tous étaient vides. C’était bien ma veine. Je m’enfonçai alors de plus en plus, jusqu’au moment où je remarquai qu’une des bâches avait des traces de doigts à son extrémité, comme si quelqu’un l’avait récemment soulevé. Non… Était-ce le mec qui gardait la place ? Se serait-il caché ici pour me choper ? Non, je divaguais. J’approchai ma main de la bâche très lentement pendant que mon rythme cardiaque s’accélérait. Plus la distance s’amenuisait, plus je me mettais à suer. J’avais réussi à me faire peur rien qu’en imaginant que quelqu’un s’était caché dessous. Mon autre main s’approchait en même temps de la garde d’un de mes katanas, prêt à le dégainer. Lorsque je saisis le bout de tissu, d’un geste vif, je la jetai derrière moi et je décrochai sans attendre mon arme de ma ceinture pour la pointer en face de moi. Et je pris pour cible… Une simple petite malle. La tension environnante et de mes épaules retomba d’un coup sec, je soufflai bruyamment et fortement à en lever du sable autour de moi. J’étais vraiment stupide !

Après avoir retrouvé mes moyens, j’observai de près la malle. Elle était plus récente que les autres, la peinture n’était pas délavée comme sur les autres. Le métal brillait encore. J’avais juste de la chance que, comme toutes les autres, elle n’était pas fermée par un cadenas ou autre. Aucun trou de serrure n’était visible. La personne qui l’avait déposé ici pensait que personne n’allait la remarquer, sans doute. Je levai le loquet et je l’ouvris sans trop de soucis. Ma stupeur fut grande lorsque je remarquai plein de trucs à l’intérieur. Des objets qui brillaient, d’autres qui dataient, mais surtout… Et surtout, quelque chose qui capta directement mon regard. Je n’en croyais pas les yeux… Ça.

Je m’en souvenais comme si c’était hier, de ce marin qui m’avait parlé de cette chose. Je devais avoir 15 ans. Alors que j’aidais la vieille dame qui s’occupait de la taverne sur Tanuki, une meute de marins fraîchement débarqués rentra pour s’abreuver jusqu’à plus soif et plus que de raison. Après plusieurs heures de chansons enjouées et de boisson alcoolisée, l’un des marins se mit à raconter les histoires de leur traversée. C’était super intéressant, j’avais des étoiles pleins les yeux, le sourire aux lèvres, même en étant corvée de planche. La discussion bascula lentement vers des histoires fantastiques et de piraterie. À ce qu’il paraissait, un moyen existait pour acquérir des pouvoirs surnaturels. Certains avaient le pouvoir de glacer les océans, de cracher du feu ou même de fendre les cieux tel un phœnix. Il suffisait pour cela de trouver des fruits étranges à l’aspect bien reconnaissable qui renfermerait l’intérieur eux des démons avec lesquels la personne passerait un pacte en le mangeant. Sauf que le prix à payer était de ne plus savoir nager, la personne liée à un de ces démons coulait comme une enclume. Bien sûr, ces marins n’en avaient jamais vu de leurs yeux. Ces fruits étaient très rares et très convoités. Cela pouvait coûter des fortunes.

Un truc aussi rare, planqué dans un vieil entrepôt dans une malle même pas fermée… Soit j’étais né sous une très bonne étoile, soit c’était un piège. Mon instinct penchait sur la seconde solution. Mais, la question était surtout de garder ou non le fruit pour moi. Oui, c’était grâce à Yashin et aux pirates Roux que j’avais cette occasion rêvée et je ne pouvais jamais les remercier de m’avoir pris avec eux. Cependant, une chance pareille, je ne pouvais pas passer à côté. N’empêche, ce fruit avait l’air vraiment bizarre. Il ressemblait à une grenade avec plein de spirales dessus. Je le pris dans mes mains pour l’observer sous toutes ses coutures en m’asseyant sur la malle que j’avais refermée. Manger, ou ne pas manger ? Telle était la question que je me posais en le regardant. Je ne pourrais plus nager si je le mangeais et vu le périple que j’avais envie d’entreprendre, savoir se débrouiller dans l’eau était quand même un grand avantage. Mais d’un autre côté… C’était vraiment excitant de savoir ce qu’il allait se passer et ce que j’allais gagner à le manger. Au pire, il suffisait de ne jamais tomber en mer. Allez, bouché par bouché ! Lentement, je croquai à pleine dent dans ce fruit, petit à petit, mangeant aussi la peau sans faire de concession. Simplement, plus je mangeai, plus c’était dur. Chaque croc devenait un supplice tellement c’était infect ! J’avais l’impression de manger le truc le plus dégueulasse qui m’avait été donné de manger. Mais je le finissais en entier, il n’en resterait que la tige !

Après avoir tout englouti, je restai assis quelques minutes, en attendant un quelconque effet notable sur mon corps. Mais rien ne venait. Je haussai alors les épaules. J’avais peut-être mangé un truc infâme pour rien. Qui ne tentait rien n’avait rien, hein ? Je le levai alors et décidai d’ouvrir une nouvelle fois la malle pour en voler le contenu. Rien ne se passa d’inhabituel, ce qui me frustrait pas mal. J’attrapai tous les objets un à un pour les poser sur le morceau de bâche. Après plusieurs minutes, le coffre était complètement vidé et une petite montagne d’objets brillants et/ou anciens se trouvait devant moi. Je fis quelques grimaces en me demandant vraiment comment j’allais porter tout ça. Pendant ma petite réflexion, j’enveloppai le barda comme un baluchon que je nouai très solidement avec l’aide d’une corde trouvée non loin de là. Je me frottai alors les mains, crachai même dedans afin d’augmenter l’adhérence de celle-ci et, respirant un bon coup, j’attrapai l’extrémité de mon sac de fortune pour le lever et le poser sur mon épaule. Ce n’était pas chose aisée, le bousin devait peser au bas mot un bon cinquante kilos, plus ou moins. Bref, ça pesait son poids quoi ! Si seulement j’avais un moyen d’alléger tout ça…

À cette pensée, je sentis quelque chose d’inhabituel se passait : une petite aspérité apparut sous mon doigt, comme si c’était un genre de petit bouton et un petit clic bien distinctif s’entendit dans tout l’entrepôt. Je regardai d’un air désabusé ma main, je ne comprenais pas vraiment ce qu’il venait de se passer. Et, lentement, sans aucune explication, je ressentais de moins en moins de poids sur mon épaule, je pouvais me redresser de plus en plus, jusqu’à me retrouver droit comme un i, portant le sac d’une seule main. J’avais les yeux écarquillés, un air complètement ahuris sur le visage, je regardai sans comprendre ma main qui soulevait cet énorme paquet sans effort, jusqu’au moment où une illumination me traversa l’esprit. Tout devenait clair dans ma tête. Ce fruit, c’était un vrai ! J’en connaissais même son nom dorénavant : le Masu Masu no Mi, le fruit de la masse. Lorsque je le désirai, je pouvais créer et actionner un bouton qui allégeait, ou alourdissait sur un objet. Pratique pour les vols ! Cela tombait bien, c’est ce que je faisais. Mais, je sentais tout de même que ça ne se faisait pas sans un certain effort de ma part. C’était un peu éprouvant, mais il suffisait de diminuer le poids de manière raisonnable. Je devais le porter à deux mains, mais au moins ça ne me pompait pas. J’avais encore besoin de force pour y aller.

Sans me faire prier, je m’engageai vers la sortie d’un pas sûr, décidé et fier de moi. Lorsque je vis la lumière du jour, je me fis éblouir à cause des rayons du soleil qui se reflétaient dans le sable. Après avoir déposé le bordel, je mis la main devant les yeux pour continuer à avancer, mais je me fis arrêter quelques mètres plus loin par une personne qui était plantée juste devant l’entrepôt. Cette personne ressemblait fortement à celle qui gardait l’endroit… À la simple différence qu’il n’avait pas cette énorme épée avec lui dix minutes auparavant !

« Bonjour » Lança le jeune homme devant moi, sa grande épée derrière l’épaule.
« Euh… Bonjour ? »
« Je peux savoir ce qu’un étranger peut bien faire dans un entrepôt lié au cartel Capital ? »
« De… Mais de quoi parlez-vous ? »

Je n’avais pas la moindre idée de ce qu’il me parlait. En plus, j’avais du mal à voir, le soleil m’empêchait de correctement voir.

« Pourquoi avez-vous embarqués des antiquités ainsi que des trésors dans votre sac ? »
« Mais… De quoi ?! » Répondis-je un peu paniqué.

Ce mec me filait vraiment les jetons.

« Ah. J’ai oublié de me présenter. Hikari Hurano, Commandant aux ordres de la Marine, pour vous servir. »
« Eh… Kagami, Kan Kagami… Heureux de vous rencontrer. »

Eh merde… La Marine. Qu’est ce qu’elle pouvait bien faire ici ? J’étais cuit, vraiment.

« Bon, alors, tu vas m’expliquer la situation ? » Reprit le jeune homme en me tutoyant directement.
« Euh… Baaah … Euh… »

Rien ne pouvait sortir de sa bouche, j’étais comme coincé sur place, paralysé. Il se mit à soupirer longuement et souleva sa grande lame pour la planter sur le sol. La garde lui arrivait bien au niveau des pectoraux, c’était démesuré.

« Je crois savoir moi. » M’interrompit-il. « T’es venu pour récupérer les objets destinés pour ensuite les vendre aux plus offrants, non ? »

Il avait raison sur ce point. Ces babioles devaient avoir une quelconque valeur marchande. Ça devait être une bonne prise pour bien me faire voir des autres pirates.

« Bien… Bien. Donc, soit tu déposes gentiment ce sac et tu pourras partir sans bobo, soit tu refuses d’obtempérer et je serais dans l’obligation de t’arrêter. Qu’est-ce que tu choisis ? »

Bien sûr, la première solution ne me plaisait pas du tout. Je n’avais pas subi tout ce climat merdique et ce sable chiant pour repartir bredouille. Il ne restait qu’une seule solution. Je pris alors mon courage à deux mains, me délestai lentement puis décrochai les deux katanas de ma ceinture. Lorsque le commandant de la Marine remarqua mon geste hostile, il déterra son arme et se mit en garde.

« Eh bien… Tu l’auras voulu ! »
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Après sa réplique, mon désormais adversaire ne se fit pas prier et me chargea avec une vitesse spectaculaire, faisant fi des problèmes liés au sol ensablé. Je n’eus seulement le temps de me mettre en position de garde qu’il arriva à mon contact, leva son énorme épée sans difficulté au-dessus de sa tête et me l’abattit directement dessus. Le choc fut violent, un léger hoquet de douleur m’échappa alors que je sentais toute la force mise dans ce coup me traverser le corps malgré ma garde. J’entendis même le bois de mes deux fourreaux craquer sous l’impact, ce bruit me fit plus mal que le coup en lui-même. Effectuant une flexion-extension tout en repoussant de toutes mes forces ce marin, j’effectuai un bond en arrière afin de soulager mes deux armes que je regardai tout en me mordant les lèvres. Plus de peur que de mal, mais ils n’allaient sans doute pas tenir la distance face à cette arme de destruction. Comment pouvait-il manier aussi facilement une épée de cette taille ? C’était démesuré.

« Alors, tu fuis le combat ? »

Pas le temps de cogiter, à peine m’être désengagé que l’autre revenait directement à la charge en me provoquant, mais que j’ignorais assez facilement. Bon, comme la défense n’allait sûrement pas être éternelle, il faudrait penser à contre-attaquer. On ne gagnait pas un combat en ne faisant que se défendre. Je fis face alors à la confrontation et engageai le contact avec le commandant, abattant mes deux armes en croix afin de stopper son attaque. Au moment de la collision, un petit nuage circulaire de sable s’éleva au niveau de nos pieds qui se dispersa au grès du vent alors que je ressentis une nouvelle fois toute la puissance de Hikari, ce qui m’arracha un petit râle. Les sourcils froncés, l’air renfrogné, je dévisageai mon adversaire qui, lui, avait l’air tout à fait serein. Il osait même sourire tout en me fixant. Aucune goutte de sueur perlait son front alors que j’étais en nage à cause de cette chaleur. Je sentais ma peau brûler sous le soleil, mes pieds cuisaient peu à peu, enlisés dans le sable chaud. J’étais en très vilaine posture, si je ne réagissais pas, adieu l’aventure et bonjour la tenue rayée dans une prison, mais c’était lui qui avait fait le mouvement en premier.

Il me donna un très violent coup de pied, ce qui me déstabilisa et me fit tomber en arrière et en profita pour m’asséner un autre coup d’épée. Grâce à un réflexe doublé d’un sens aiguisé à réagir dans les situations les plus dangereuses, je lâchai un de mes katanas pour attraper l’autre au niveau de la « lame » pour s’en servir de bouclier. La lame pénétra la garde et s’arrêta sans bruit de métal qui s’entrechoquait. J’attrapai alors l’arme que j’avais faite tomber et je frappai le flanc de mon ennemi qui garda le coup, mais je réussis à le repousser grâce à ma force et surtout à mon pied. S’en suivit alors d’une passe d’armes où j’étais l’initiateur, profitant du léger moment de flottement de la bleusaille pour faire voler mes coups d’épée. Sauf qu’il les para sans soucis. Je tapai sans relâche et de toutes mes forces sur sa grande épée, je n’arrivai seulement qu’à le faire reculer à chaque coup.

À ce moment-là, une idée me traversa l’esprit. Alors que j’enchaînai les coups, je sentis deux petits boutons naître au niveau de la garde mes deux armes. Un sourire se dessina sur mes lèvres lorsque je décidai de sauter sans crier gare sur mon adversaire, les deux katanas croisés. Naturellement et avec aisance, il para mon attaque et fronça les sourcils.

« Ça ne sert à rien de sauter comme ça… » Me lança-t-il d’un ton dédaigneux, presque réprobateur.

Ses sourcils se déridèrent assez vite lorsqu’il remarquait que je m’approchai de plus en plus, qu’il avait de plus en plus de mal à me repousser. C’était normal, J’augmentais le poids de mes deux armes afin de pouvoir le faire tomber, ou moins vaciller. Ainsi, je pouvais me créer une ouverture et m’engouffrer à l’intérieur. Cependant, il reproduisit mon mouvement de retraite, bondissant de quelques mètres en arrière. Je tombai alors lourdement au sol, déplaçant un gros nuage de sable à l’impact. Hikari se redressa, me jeta un regard méfiant et m’interpella alors que je n’étais pas encore sorti de mon petit trou.

« Hey, toi… Tu n'aurais pas bouffé un fruit du démon par hasard. »

Perspicace le commandant de la marine… Je ne le lui répondis pas. Je reprenais mon souffle. Fallait que je me calme sur ce pouvoir, c’était très usant. J’avais du mal à reprendre mon souffle, surtout avec ce temps sec, ce soleil agressif et ce sable envahissant. Je n’en pouvais plus, c’était horrible. Je manquais terriblement d’entraînement en situation critique. Mais il faisait bon sur mon île, ce n’était pas ma faute. Cependant, ce n’était pas une excuse pour être aussi faible. J’avais besoin de plus d’entraînement. Mais pour le moment, j’avais un ennemi à terrasser. Sans crier gare, je me jetai une nouvelle fois sur mon ennemi qui fit de même, un autre échange de coup débuta. Vu que mes armes ne découpaient pas, il profitait de cela pour garder mes attaques avec ses bras ou ses jambes, alors que je devais toujours faire attention à son énorme épée. C’était rageant, très rageant. J’avais l’impression d’être retourné au dojo familial où je n’arrivais à rien face à mon grand frère. Une énorme frustration remontait en moi, ce qui rendait mes coups plus nerveux, moins précis. Le jeune homme le remarqua et, d’un geste habile du poignet, me fit vaciller dans mes assauts répétés. Ma garde avait complètement sauté, j’étais ouvert de partout… Et il en profita pour abattre son épée au niveau de mon côté droit.

De mes lèvres s’arracha un violent cri de douleur alors que l’épée trancha dans ma peau sur une bonne longueur, mes deux épées m’échappèrent des mains. Je tombai à genoux, plus aucun son ne sortait de ma bouche. J’étais comme paralysé sous la douleur. Je plaquai ma main au niveau de ma blessure pour éviter de trop saigner. Mes vêtements déjà rouges changeaient de couleur pour passer sur rouge sang. La tâche devenait de plus en plus volumineuse, malgré la pression que j’effectuai sur ma blessure. Mon opposant fronça fortement les sourcils en me voyant. Son visage transparaissait le regret, mais j’étais trop mal en point pour en faire bon usage. La seule chose que je voulais, là, à ce moment, c’était de m’enfuir. Je ne voulais pas croupir sur cette île, en prison… Mes rêves d’aventure ne pouvaient pas s’arrêter là, j’avais encore une longue route à faire…

« Je ne peux pas me faire arrêter maintenant. Je ne dois pas me faire arrêter… J’ai…hu… Encore… une longue route à faire pour visiter le monde !! »

Pendant mes silences et mes gémissements, je glissais ma main dans mes poches, j’attrapais avec difficulté les deux boules fumigènes que Yashin m’avait laissées et, après avoir fini de parler, je la lançai avec toutes mes forces contre le mur de l’entrepôt juste derrière moi, ce qui fit jaillir un énorme nuage de fumée gris. Je ne voyais plus rien autour de moi, mais l’autre non plus. Je toussai, mais lui aussi. Sans perdre une seconde, j’attrapai mes armes et je pris la fuite en laissant tout le trésor. Tant pis pour ça, je n’allais pas me faire tuer pour ces babioles, mes rêves valaient plus que ça. Tellement plus.

Le monde autour de moi se troublait de plus en plus alors que j’avançai tout droit. Mon sang continuait à couler le long de mon corps pour finir par s’écraser au sol, tâchant le sable d’une couleur rougeâtre bien significative, tel le petit Poucet. J’étais à bout, je manquais de tomber à chaque fois, mais j’étais poussé par la force de mes rêves, je devais rejoindre mes compagnons, coûte que coûte. J’entendais autour de moi des cris de panique, des autres cris, des paroles, des sons, mais rien que je ne pouvais distinguer. Pourtant, je me trouvais au milieu d’une rue commerçante et j’affolais les passants qui voyaient un pauvre mec s’être fait découper le côté droit. Certains me proposaient même de l’aide, me demandaient ce qu’il s’était passé, mais je ne les entendais pas. Je continuais d’avancer, tout droit, toujours tout droit. Seul le son des vagues sonnait comme douce mélopée à mes oreilles, cet appel à l’inconnu. Je devais lui répondre… Ce son devenait de plus en plus fort, jusqu’à devenir prédominant alors que j’arrivai aux abords du port. La liberté était à portée de main. Sauf que, parfois, quand ça ne voulait pas, ça ne voulait pas.

Rien, je ne voyais rien. Un regard à droit, rien. Un regard à gauche, rien. Ce n’était pas possible… C’était une blague. Non, vraiment les gars, ce n’était pas drôle hein…

« Yashin, tu n’aurais pas fait ça, hein ? S’il vous plaît, les gars… VOUS ETES OU ???!!! »

Un énorme cri de désespoir s’éleva dans les airs alors que, lourdement, je tombai, genoux à terre, devant l’immense océan alors que je cherchai encore des yeux, me berçant d’illusion, le bateau des pandas roux qui, malheureusement, n’était plus là. Mes yeux se gorgèrent de larmes alors que mon cœur de désespoir. Mes forces me quittaient lentement, je me retrouvai à quatre pattes, en train de taper de rage le sol alors qu’un petit regroupement de personne se formait autour de moi, intrigué, effrayé. Dans un dernier râle de désespoir, je levai mon poing au ciel tout en regardant la mer pour hurler :

« JE VOUS AURAIS !!! PUTAIN DE PIRATE !!! »

Avant de tomber lourdement et lamentablement sur le sol. Je perdis lentement connaissance, mais, dans les dernières secondes, je pus observer qu’une personne s’approcha de moi et mit un genou à terre. La dernière chose que je vis, c’était des cheveux bleu noir avant de tomber dans l’inconscience.
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Moelleux… Cette chaleur qui m’enveloppait… Cette douce senteur…

« Laisse-moi encore dormir un peu maman, je n’ai pas envie d’aller m’entraîner avec vieux pépé… Il me maltraite trop… Hein ? »


Mes yeux s’ouvrirent lentement pour me laisser voir un plafond blanc… Que je ne reconnaissais pas.

« Mais...? Mais… Je suis pas chez moi… Oh putain non ! »

D’un coup sec, je me redressai, mais une énorme douleur au niveau de mon côté me recloua directement où j’étais, c’est-à-dire un lit douillet. Mon ouïe se réveilla aussi, j’entendais des petits clapotis juste à côté de moi. Avec du mal, je tournai lentement la tête vers la gauche pour observer une… Poche avec un tuyau en plastique qui serpentait jusqu’à venir au niveau de mon bras. Je fronçai les sourcils en essayant de comprendre ce qu’il se passait, mais je fus rapidement sorti de tout ça par une voix que je ne reconnaissais pas :

« Ah… Monsieur… Kan, c’est bien ça ? »

Je fouillai alors autour de moi pour voir d’où venait la voix, jusqu’au moment où je remarquai un vieil homme barbu en blouse blanche qui me fixait, une petite planche noire dans les mains.

« Monsieur, vous m’entendez ? » Reprit-il avec une voix tremblotante.
« Euh… Oui… Oui. » Répondis-je assez difficilement. « Excu… Excusez-moi, mais où suis-je là ? »
« Vous êtes dans une infirmerie Monsieur Kan, da… »
« Appelez-moi Kagami, par pitié. Je suis pas vieux. »
« Pas de soucis, Monsieur Kan, vou… »
« Nan, Kagami … »
« Bref ! » S’agaça le pauvre docteur qui donna un fort coup de crayon sur sa planche.
« Euh, Désolé ! »
« Bon… Qu’est-ce que je voulais dire déjà… Et zut, j’ai oublié. Aaah ce n’était sans doute pas important. Comment vous sentez vous, Monsieur Kan ? »
« Mon prénom, c’est Ka… Et puis merde. Comme si quelqu’un m’avait tranché le côté droit du corps. »
« Bien, fort bien ! Au moins, vous vous souvenez de ce qu’il s’est passé. »
« J’étais à deux doigts de crever, je vous signale. »
« Vous exagérez… Vous aviez juste perdu beaucoup de sang. Un peu de plaquettes et vous voilà remis sur pied ! »

Le vieux se mit à rire lentement dans sa barbe. À ce moment-là, un bruit violent s’entendit à l’autre bout de la pièce. Je fixai alors la provenance du bruit et pus remarquer que c’était la porte qui venait de s’ouvrir… avec Hikari dans l’ouverture !

« Eh merde !! Pas lui !! »
« Oooh… Ooh …Chuuuuuut. On est dans une infirmerie ici. Faut pas faire de bruit. Il y a des gens qui se reposent. Désolé, désolé »

Les yeux écarquillés, j’observais le commandant de la marine fermer doucement la porte derrière lui, faire plusieurs courbettes à droite et à gauche avant de se rapprocher de moi.

« Alors, enfin réveillé ? Tu sais que t’as dormi au bas mot une journée entière ? »
« Ah… Beh… Tu sais, c’est vous qui m’aviez envoyé ici. Mais vous faites quoi ici ? Je suis quand même dans une base de la marine… »
« C’est ça que j’ai oublié ! » Le docteur m’interrompit. « Vous vous trouvez bien dans la base d’Attalia, bastion de la 4ème division de la marine ! »

Oh putain merde ! Ma mâchoire se décolla limite face à cette nouvelle.

« Je suis maudit… Et… Ces pirates … »
« En parlant de ça. Je t’ai entendu… C’est qui, ces ‘PUTAIN’ de pirate ? »

Ah… Bon, tant qu’à faire, perdu pour perdu, autant y aller à fond. Je lui expliquai alors le peu de temps que j’avais passé avec eux. Le plan pour se faire de l’argent… Et la honte abandon ! Sur cette partie, je me laissai emporter, mais le docteur me calma directement.

« Vous allez rouvrir vos points de suture si vous continuez ! »
« Oh… désolé.»
« Ok… Donc, ces pirates t’ont lâchement abandonné, peut-être as-tu mis trop de temps à revenir et ils avaient d’autre chose à faire… »
« Je sais pas… mais… bordel. Je pensais que… Je pouvais leur faire confiance. »
« A des pirates ?! Me fais pas rire ! À la première occasion, ils peuvent te planter un couteau dans le dos. »
« Mais… »
« Nan, c’est la vérité. Arrête de te voiler la face ! »

Hikari tapa du poing sur la petite étagère en métal à côté du lit.

« Ce sont que des meurtriers, des voleurs, des manipulateurs. Qu’est-ce qui te dit qu’il n’allait pas vraiment t’abandonner sur une île déserte après cette mission ? Peut-être qu’ils t’auront livré à la marine… Comme ils l’ont fait maintenant ! C’était sans doute ça leur plan, t’envoyer comme chair à canon pendant qu’ils faisaient leur affaire ! »

Ses mots raisonnèrent en moi comme une sombre évidence…

« Je te propose un marché, Kagami. »

Reprit le commandant de la Marine, ce qui me surprit grandement. Je le regardai dans les yeux, l’air ahuri, alors qu’il commença à me tendre la main, l’air grave, mais avec un sourire.

« Rejoins la Marine, joins-toi à nos forces et, comme ça, tu pourras enfermer ces pirates qui t’ont abandonné. On a récupéré tous les objets que tu avais récupérés, personne ne sait qui t’a blessé, à part moi et le docteur. »

Je me pinçai les lèvres, les poings serrés sur mes genoux alors que j’étais encore sur le lit.

« Ah… Si tu refuses, je t’envoie directement en prison. » Ajouta-t-il avec un sourire en coin. « Tu m’as quand même attaqué. »

Il n’avait pas tort… Je préférais être Marine qu’en prison. Alors, d’un air décidé, je lui attrapai fièrement la main.

« Comptez sur moi ! »

Et voilà comment je m’engageais dans la Marine.
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