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Rivaux éternels ~ Partie I

- Poooo ! Polo polooop !

Le petit poulpe s'agitait, tranquillement installé sur le bastingage du navire, regardait les autres bateaux correctement amarrés sur la jetée. L'air ambiant sentait formidablement bon, un ersatz d’œillet et rose sauvage qui rendait l'invertébré tout enjoué. Une mouette vint se poser aux côtés de Ramsès, les billes noires qui lui servaient d'yeux le regardant avec avidité. Le volatile se rapprochait dangereusement vers lui, glissant ses pattes palmées sur le bois afin de le becter. La pieuvre, toujours aussi joyeuse à la vue du paysage n'y faisait pas vraiment attention. Il était bien trop occupé à admirer ce qui se dressait devant lui, un tout nouveau décor, une toute nouvelle aventure ! L'oiseau n’était plus qu'à une vingtaine de centimètres de lui, plissant les yeux pour fondre sur sa proie et l'emporter au loin afin de la déguster. C'est vrai qu'il fallait l'avouer, Ramsès avait l'air appétissant. Cette mouette le mangerait sûrement avec une petite salade d'algues et un apéro au coquillage, un met de qualité qui ferait rougir de jalousie tout les goélands fins gourmets du quartier.

PAN !

Une balle avait filé et atteignit l'oiseau de plein fouet qui poussa un hurlement strident avant de retomber tristement dans l'eau. Ramsès sursauta également et se retourna vers la personne qui venait de tirer ce coup de feu, il fut néanmoins agréablement surpris de découvrir son amie toute de rouge vêtue. Elle le regardait en souriant, soufflant la fumée qui s'échapper du canon de son pistolet.

- Poloooop ! Fit-il en agitant ses tentacules.

- Tu devrais faire attention, petit tête-en-l'air ! Cet oiseau était prêt à te picorer !

- Polooo !

Elle s'approcha de la rampe aux côtés de l'animal pour admirer la vue. Le paysage de Rosetta était tout bonnement stupéfiant, jamais ils n'avaient vu un endroit pareil. A chaque fois qu'ils tournaient la tête ils tombaient sur d'immenses champignons de toutes les formes et des fleurs de toutes les couleurs. Grandes ou petites, toutes rejetaient dans les airs de douces effluves qui donnait à la ville son odeur agréable. Le parfum changeait constamment même si sa note de fond restait la même, sa note de tête était constamment différente. De la violette, du vétiver, de l’œillet ou de la rose, tout s'entremêlait et pour autant elles restaient toutes harmonieuses, délicates et agréables.

- Enfin arrivés ! Il était temps.

Myosotis arriva enfin, s'approchant de ses deux amis encore accoudés. Il était habillé de son sublime manteau de fourrure blanc et noir qu'il adorait tant porter. Son dernier voyage à Alabasta et son passage par Enies Lobby qui lui avait valu de se grimer en avocat l'avaient privé du plaisir de pouvoir se parer d'un aussi somptueux vêtement. Il n'avait plus envie de le quitter à présent !

- Toujours d'aussi bonne humeur à ce que je vois chéri ! Tyranniser les matelots t'as bien enjoué !

- C'était surtout la seule bonne chose à faire sur ce fichu bateau...

Une fois en mer, le bel éphèbe commençait à s'ennuyer. D'abord son ennui était partiel et il arrivait à trouver de quoi s'occuper. Un livre, quelques parties d'échecs pouvaient faire l'affaire mais lorsque les trajets étaient longs, peu à peu son ennui le phagocytait et il ne savait plus vraiment quoi faire de ses dix doigts. Alors, dans ces cas là, il ne pouvait s'empêcher de martyriser les mousses qui passaient à sa portée. Soit il les insultait pour leur incompétence, soit il leur donnait plusieurs ordres. Lui apporter du thé, de la lecture, le journal, à manger...il était toujours étonnamment ingénieux à chaque fois qu'il s'agissait de mener la vie dure à ces pauvres hères ou leur faire peur. Quant au capitaine, lui ne voyait absolument rien de tout cela pour le plus grand bonheur de ses hommes. Il restait dans sa cabine à écrire poèmes et sonnets, un amoureux des arts...

- Aller, on descend ! Mettons nous vite au travail !

Ils descendirent du navire pour se mettre à marcher le long de la jeter afin de gagner la rue, là où les dockers s'activaient en portant plusieurs caisses remplies de fleurs séchées. Qu'est ce qu'ils venaient faire au Sultanat de Pétales exactement ? C'est vrai que la plupart des émissaires du Gouvernement Mondial n'étaient pas franchement les bienvenues sur cette terre florale, alors ils allaient devoir s'efforcer de faire profil bas. Les deux agents étaient en réalité en vacances. Suite à leur dernière mission à Enies Lobby qui avait mené à de sérieuses conséquences ayant heurté de plein fouet la position du juge Couak, on leur avait donné une petite semaine de permission en attendant leurs prochaines directives. Ils avaient donc choisi de se rendre au Sultanat pétaliscain afin d'enquêter et de stopper le monte-en-l'air qui était devenu la coqueluche de tout les journaux d'East Blue : Robin Dubois.

Robin Dubois, il déchaînait les chroniques et faisait les premières pages depuis quelques temps déjà. Dans le dernier article publié à son sujet, Myo et Scarlett avaient pu découvrir que le cambrioleur avait volé la Larme des Mers, un joyau de saphir unique au monde incrusté dans un socle d'or ouvragé. On l'appelait ainsi car il avait la même teinte bleue marine que les grandes eaux du large tant adorée des marins.


La Larme des Mers:


Tout en marchant, Myosotis ressortit le dépliant de l'article qu'il avait découpé du journal de la veille. En plus de parler des derniers casses du voleur, il décrivait en détails le bijou ainsi que le lieu du crime. Le jeune homme dû reporter son attention sur la route pour ne pas heurter de plein fouet un caisson de poissons porté par un type musclé, au visage caché par un béret. Scarlett le rattrapa par le bras tandis que Ramsès était en train d'insulter l'individu dans sa langue animale en agitant ses huit bras.

- Poooo ! Pololoooo !!

- Laisse le Ramsès, on a du pain sur la planche.

Le mollusque n'insista pas davantage et glissa vers ses amis qui s'étaient remis à marcher. Ils sortirent bien vite en passant dans une rue adjacente à la criée. Le royaume pétaliscain, produisant quasi exclusivement des produits issus de plantes, était plutôt friand de tout ce qui s'en détachait. Les produits de la mer avait du succès mais pas autant que la viande ou le fromage qui pouvait se vendre à prix d'or et était considéré comme des aliments de luxe. C'était en tout cas ce que leur avait appris un vieux touriste appréciant le Sultanat lors de leur traversée sur le bateau et qui avait décidé de revenir. Enfin...son petit air lubrique sous-entendait clairement qu'il n'y venait que pour les harems et les hammams pour s'y faire masser par de belles hôtesses. Bah, ça n'avait aucune importance, les deux agents ne venaient pas ici pour compter fleurette ou faire du tourisme. Ils avaient une enquête à mener ! Et comme le Gouvernement Mondial n'était pas vraiment le bienvenue en ces terres, ils en profiteraient pour faire profil bas. Comme d'habitude de toute façon...Quel agent secret digne de ce nom irait hurler à tout va qu'il bosse pour les grands manitous de ce monde ?

Tenant fermement sa canne dans une main et l'article dans l'autre, Myosotis marchait aux côtés de Scarlett tout en songeant à une couverture potentielle. Il avait songé à conserver leur couverture d'avocats mais ça n'était pas franchement intelligent non plus. Après tout, la plupart des avocats plaidaient pour le gouvernement...autant ne pas l'utiliser...Non, pour enquêter tranquillement, autant se faire passer pour des détectives professionnels. Le musée qui avait été cambriolé n'était de toute façon pas fermé au public, ils pouvaient y évoluer tranquillement.


- Plutôt pratique d'avoir utilisé les pétales de ces grandes fleurs comme panneaux.

- C'est vrai, c'est ingénieux. Ce royaume est sacrément intriguant mine de rien...

Plusieurs personnes se retournaient vers le petit poulpe qui se dépêchait derrière les deux voyageurs. L'invertébré jetait des regards de droite à gauche à chaque fois qu'il voyait quelque chose de nouveau. Il fallait avouer que tout avait l'air tout droit sorti d'un conte de fées, surtout le Vizirat de Rosetta avec ses habitations directement creusées dans d'immenses champignons massifs qui rejetaient diverses spores visibles depuis le sol. Énormément de boutiques vendaient des parfums, des petits flacons d'aromathérapie également. La brochure du guide touristique disait d'ailleurs que les aromathérapeutes pétaliscains étaient capable de soigner jusqu'à l'âme avec leurs senteurs et leur maîtrise des effluves et fragrances. De vraies génies semblaient-ils...

Le musée auquel ils se rendaient était le Musée d'Arts anciens de Rosetta, c'était là que l'on pouvait trouver plusieurs œuvres précieuses venant des quatre coins du Sultanat. C'était un bâtiment tout aussi étrange que les autres, construit dans une formation de plusieurs champignons pointus. Mais le véritable corps du musée était souterrain, les pièces se trouvant dans les champignons étaient principalement réservées au personnel administratif, et ces ailes étaient bien évidemment interdites au public.


Le Musée d'arts anciens:

- Tu as vu les bannières pour la nouvelle exposition ?

- Oui, « Assiettes et arts de la table pétaliscains du commencement jusqu'à nos jours ». Et en prime un biopic sur Bellissima Del Pepperoni, l'ornemaniste spécialisé dans la décoration de salles à manger...Tu parles d'une partie de plaisir...

- Il fait des dédicaces sur son dernier ouvrage, « Sel, poivre, et bouquets de fleurs ».

- Savoir que nous ne devons PAS aller le voir m’emplis de joie, darling !

- Huhu !

Plus ils s'approchaient du musée, plus les passants se faisaient nombreux. Cet endroit était très touristique et apprécié. Ils entraperçurent alors les pointes des champignons entre deux fleurs-panneaux. Ils allaient enfin pouvoir se mettre à l'ouvrage !


Dernière édition par Myosotis De Ville le Mar 2 Aoû 2016 - 14:11, édité 1 fois
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- Bonjour mademoiselle. Nous sommes ici pour enquêter sur l'affaire Dubois.

- Et...vous êtes ?

- Détective Conan, et voici Mrs.Watson, doctoresse. Pouvez-vous nous conduire jusqu'à la salle où le dit bijou a été volé ?

Tapant du pied, faisant résonner son talon aiguille dans tout le hall du musée, Myosotis réajusta son manteau de fourrure pendant que la standardiste chargée de l'accueil le regardait lui et Scarlett alternativement, ne sachant trop quoi faire. C'était une femme d'âge mûr, elle avait l'air d'avoir à peine la quarantaine malgré ses joues parfaitement lisses et l'absence de pâtes d'oie au niveau de ses yeux. Sans doute était-elle amatrice des soins dermatologiques prodiguées par les esthéticiennes de Rosetta. Ces dernières étaient, comme le reste des pétaliscains, des expertes en utilisation de remèdes et soins à base de plantes. Elles avaient dû appliquer plusieurs onguents sur ce visage depuis bien longtemps pour qu'il conserve cette allure d’albâtre. L'hôtesse d'accueil, en plus de posséder un certain charme, avait noué ses cheveux bruns en un chignon serré et strict. Sur son nez aquilin était perchée une paire de lunettes rouges en demie-lune, une chaîne dorée passant autour de son cou pour les retenir au cas où elles tomberaient. C'était le genre de femme qui appréciait tout naturellement la lecture, elle avait dû passer sa jeunesse à se faire chambrer de rat de bibliothèque mais avait néanmoins passé sa vie à s'abreuver de connaissances malgré les quolibets. Enfin, c'était ce que Myo' pensait jusqu'à ce qu'il passe l’œil sur « Parfums de table pour les repas » de Bellissima Del Pepperoni, derrière le comptoir, sur son bureau.

Qu'est ce qu'ils avaient tous avec ce type ?! Un ornemaniste de table, auteur de best-sellers sur le royaume fleuri, comment est-ce qu'on pouvait s'intéresser aux activités de ce type ? En plus d'être terriblement snob, ça avait surtout l'air cruellement ennuyeux. Encore plus qu'une traversée en bateau lorsque Myo se mettait à l'imaginer....Il frissonna à cette idée, et pria pour que jamais il ne croise la route ce type avec un nom de charcuterie. Le jeune homme reporta son attention sur son interlocutrice en tailleur bordeaux, une petite broche sur lequel son nom était épinglé : Pamela. Elle n'avait pas franchement l'air de comprendre, ni de savoir s'il fallait accepter la requête deux inconnus qui surgissaient de nulle part sans cartes d'identité pour prouver qu'ils étaient bel et bien ce qu'ils prétendaient être...

- Nous avons été mandatés par l'agence...Atmey....afin de capturer Robin Dubois. Est-ce que vous voulez faire obstruction à notre instruction ?

Obstruction à notre instruction, Scarlett et Myo se regardèrent brièvement. Ça pouvait faire un sacré exercice d'articulation...Quoi qu'il en soit, cette femme était complètement paumée, et l'arrivée de Ramsès qui s'était hissé sur le comptoir en agitant ses tentacules n'arrangeaient pas franchement les choses. Elle avait l'air d'éprouver un sentiment à mi-chemin entre l'incrédulité et l'agacement. Il fallait dire qu'un groupe entier de gamins de l'école élémentaire du quartier avaient débarqué il y avait à peine une demie-heure et qu'il fallait encore batailler pour qu'ils évitent de toucher aux œuvres. De même, un groupe de touristes de Logue Town avait programmé une visite, ils avaient été emmenés par un guide à l'espace de la nouvelle exposition sur les arts de la table.

- J'entends bien madame, monsieur...Mais, je trouve ça tout à fait singulier. Nous n'avons pas été prévenus. Un détective travaille déjà activement dans la salle du vol, elle ne nous a rien dit....

- Elle ? Que...Comment ça ?

- Vous voulez-dire que quelqu'un travaille déjà sur notre cas ? Et où-est elle actuellement ?

- Je suis derrière vous.

Les deux agents sous couverture firent alors volte-face pour se retrouver nez à nez avec une sublime jeune femme. Elle avait un visage tellement angélique qu'on aurait pu la croire descendue des cieux. Deux prunelles noisettes qui brillaient comme des pierres précieuses, un nez fin ainsi qu'une bouche toute aussi délicate. Elle avait une chevelure de la même teinte grenat que Scarlett, mais ceux de cette femme à la beauté parfaite étaient plus long et retombaient dans son dos. Elle portait une robe immaculée à bretelles qui passaient exquisément au dessus de ses épaules, un vêtement tout bonnement sublime fait par une haute maison de couture de Marie-Joie et commandé pour la demoiselle. Mais ça, les agents ne le saurait pas...La robe allait de paire avec ses souliers à talons hauts, son foulard ainsi que l'ombrelle qu'elle tenait entre ses doigts. Plus curieux et surprenant encore, trois papillons rosé qui voletaient paisiblement autour d'elle, comme attirés par son aura lumineuse.

La nouvelle arrivante:

- Madame Watson, confrère Conan, je vous attendais. Fit-elle le plus calmement du monde en souriant.

*Hein ? A quoi joue-t-elle ? *

Myosotis comme Scarlett ne savaient pas vraiment à quoi s'en tenir, cette femme qui se tenait face à eux semblait avoir les cartes en main. Et elle pouvait les envoyer loin du musée s'il lui en prenait l'envie simplement en disant à l'hôtesse d'accueil qu'ils mentaient, voir même en battant du cil... Est-ce qu'elle était réellement détective ? Pourquoi est-ce qu'elle était en train de mentir dans ce cas ? Elle devait pertinemment savoir que ses interlocuteurs n'étaient pas de vrais enquêteurs.

- Oh, ils sont avec vous mademoiselle ? Fit la standardiste. Je vous laisse accéder à la salle alors, excusez moi pour le dérangement, vous pouvez évoluer comme bon vous semble.

- Euh...Merci. Je suppose...

- Hm hm.

Quittant le comptoir d'accueil, Myosotis, Scarlett et Ramsès suivirent la mystérieuse femme qui leur avait permis l'accès au musée. Ils tournèrent immédiatement à droite après être entrés et descendirent deux grands escaliers, défilant entre plusieurs portraits et tableaux représentant plusieurs scènes de l'histoire pétaliscaine qu'aucun des agents ne connaissaient. Une sculpture attira néanmoins l'attention du petit poulpe pendant plusieurs secondes, une vénus avec un jambe et un bras cassés. Taillée dans du marbre, elle avait le corps complètement nu et se trouvait dans une position plus que lascive. Le mollusque passa presque immédiatement du brun au carmin et s'empressa de rejoindre ses amis avant de rester sur place, hypnotisé par cette danseuse de marbre aux membres brisés.

Ils arrivèrent bien vite dans la salle où le cambriolage avait eu lieu. Elle avait été fermée au public, plusieurs panneaux et écriteaux ayant été disposés devant. L'intérieur avait été laissé tel quel, c'était une grande pièce rectangulaire avec plusieurs vitrines posées contre les murs. Aucune de ces vitrines ne semblait avoir été touchées par le voleur. On ne pouvait pas dire la même chose du piédestal central dont le verre avait été complètement brisé, les bouts de verre jonchant le sol. C'était là que devait se trouver la Larme des Mers Comment est-ce que Robin Dubois avait pu se rendre jusqu'ici ?! La pièce se trouvait en sous-sol, impossible de se hisser d'une fenêtre...Bah, ils étaient là pour le retrouver, pas pour reconstituer la scène après tout. L'inconnue se tourna alors vers eux, toujours en souriant. Ses papillons décrivaient d'élégantes arabesques autour de son ombrelle pendant qu'elle refermait la porte de la salle derrière elle.


- Je m'appelle Circé Roncépine. Vous pouvez faire tomber vos couvertures, vos secrets seront bien gardés avec moi.

*Heeeeein ? *

Faire tomber les masques n'était pas vraiment dans l'intérêt des deux agents, jamais ils ne révéleraient à cette Circé ce qu'ils étaient réellement. Mais, en attendant elle se doutait que leurs noms n'étaient que d'emprunt. Myosotis jeta une nouvelle fois à un regard à Scarlett, comme pour se concerter. Ils pouvaient au moins révéler leurs noms, mais ils continueraient néanmoins de mentir sur le reste de leur identité.

- Je m'appelle Myosotis, et voici Scarlett. Le petit poulpe s'appelle Ramsès. Nous sommes équipiers, mais nous n'avons pas vraiment de couverture à faire tomber. Nous sommes réellement détectives.

- Ah oui ? Alors pourquoi vous avez utilisé des pseudonymes tout à l'heure ? Fit l'autre en ne perdant pas son sourire une seule seconde.

Cette fille était forte, sacrément forte. Elle les avait pris la main dans le sac et arrivait à percer toutes leurs manœuvres. Leur approche au musée avait été plutôt maladroite, ils auraient dû mieux se préparer. L'air estival de leurs vacances, c'est ce qui avait certainement motivé les deux agents à baisser leur garde et à passer moins de temps à élaborer leur plan. Myo avait d'ailleurs commencé à le préparé lorsqu'ils s'approchaient de l'île, et maintenant son laisser-aller risquait de leur porter préjudice. Il aurait dû préparer quelques cartes du Color Trap, ça aurait été nettement plus simple. Et cette femme ne se laisserait sûrement pas faire non plus...Le mensonge restait leur seule arme pour le moment.

- Notre dernière enquête sur l'île de Rokade nous a amené croiser la route de criminels plutôt dangereux. Nous tâchons de faire profil pas et de ne pas nous faire repérer le temps que tout cela se tasse.

- Hm...Je vois...

Il était évident qu'elle ne croyait pas un mot de ce que Scarlett lui disait. Myosotis fronçait les sourcils, cette femme qui se trouvait devant eux l'intriguait au plus haut point. Elle arrivait à déceler leur mensonges, ce qui faisait d'elle une femme relativement dangereuse. Il n'aimait pas cette situation, d'ordinaire c'était lui le manipulateur, c'était lui qui avait l'avantage et la main. Cette fois là, il était forcer d'affronter une autre experte, ce qui était à la fois très agaçant et déroutant.

- Alors darling, pourquoi est-ce que vous nous avez aidé à passer ?

- Je suis seule pour mener mon enquête. Et je dois avouer que des têtes supplémentaires ne seraient pas de refus.

- Vous avez déjà trouvé une piste ?

- Pour l'instant je n'en suis pas vraiment certaine. Il n'y a rien à tirer de cet endroit. Personne n'a rien vu. Et il y a encore quatre bijouteries et deux musées à aller inspecter en ville...ça risque de prendre du temps. Vous comprenez pourquoi j'ai accepté de vous donner à un coup de pouce à l'entrée.

- Vous avez entamé votre enquête avant la notre. Qu'est ce que vous suggérer exactement ?

- Je vais aller voir les deux bijouteries les plus éloignées. Vous pouvez vous charger des deux autres et des deux musées. Les bijouteries se trouvent sur la place de la Tulipe, à trois rues d'ici. Et les musées se trouvent juste derrière : le musée joaillier de Rosetta et le musée Tulipe.

- Parfait, nous y allons. Vous nous rejoindrez sur la place, nous vous y attendrons.

- Bien, alors je suppose que nous avons trouvé un bon partenariat...

Répondit Circé, toujours en gardant son sourire figé sur son visage.
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La place de la Tulipe se nommait ainsi en raison de sa singulière forme qui ressemblait étrangement à la fleur éponyme. C'était un endroit très touristique en raison de la grande présence de boutiques et de restaurants. Comme Circé l'avait signifié tout à l'heure, deux bijouteries se trouvaient sur la place, elles étaient relativement vastes et leur devanture était plutôt tape-à-l’œil. Il n'était pas vraiment compliqué de déduire quel type de clientèle fréquentait ces endroits, la place était un endroit où se réunissait les gens aisés, bourgeois, bobos et amateurs de snobisme en tout genres. C'était d'ailleurs un des rares endroits de Rosetta qui n'était pas entièrement dédié aux plantes et aux fleurs. Les restaurants ici proposait un peu d'exotisme aux pétaliscains en se concentrant sur des spécialités étrangères. Le plus prisé de la place était un restaurant appartenant à un chef alabastien qui cuisinait des plats de son pays natal à ses clients, comme le poulet aux raisins, le tajine de mouton aux pruneaux ou même les brochettes de viande au citron.

Myosotis marchait aux côtés de Scarlett et Ramsès. Ce dernier, éternellement attentif, scrutait tout le monde autour de lui. Chacun vaquait à ses occupations, un jongleur faisait tournoyer plusieurs quilles dans les airs sous les regards amusés des enfants. Parfois, à l'occasion, il s'adonnait à un tour de magie et faisait apparaître une colombe entre deux bâtons. L'esprit de Myosotis était cependant ailleurs. Au fur et à mesure qu'ils avançaient, le garçon tenait fermement sa canne entre ses mains, passant sa main gauche autour de son pommeau et descendant tout doucement sur le haut du manche.


*Je me demande comment ça va fonctionner... *

Pour le récompenser de la brillante réussite de sa mission à Enies Lobby, sa canne avait subie plusieurs améliorations commandées à des ingénieurs météorologistes dont Myo n'avait jamais entendu parler et dont il ignorait la localisation. Toutefois, il était à présent capable d'utiliser un art bien étrange et subtil nommé Art de la Météo. Hélios, qui était très instruit en navigation et phénomènes climatiques, lui avait appris à s'en servir et à l'adapter à son style de combat. Myo avait dû se rendre à l'évidence, cet art atmosphérique était très complexe mais s’avérerait terriblement pratique une fois combiné à ses autres pouvoirs ! Sa mousse qui aspirait la vigueur, l'hypnose du Color Trap, et maintenant les pièges de cette « magie » climatique. Il avait avec lui le parfait kit de l'illusionniste manipulateur qui joue avec ses adversaires comme avec des pantins ! Le jeune homme trépignait déjà d'impatience de tester tout ça sur ce voleur fuyard.

Ce gain de nouveau pouvoir faisait frémir Myosotis, il appréciait se sentir plus puissant. Il savait que ces nouvelles techniques seraient assez laborieuses à mettre en place, mais ça en vaudrait la chandelle. Les leçons d'Hélios avaient été extrêmement instructives, il lui avait appris comment faire apparaître plusieurs mirages de lui même, à former des nuages gorgés d'électricité et à agencer ces derniers en guirlandes, en cercles ou même ensembles pour créer un nuage encore plus gros. Il pouvait aussi produire des petits nuages de pluie capable d'arroser. Le jeune homme n'en voyait pas franchement l'utilité. Ça pouvait bien servir de douche, mais pour lui qui avait mangé le fruit du Savon et était donc perpétuellement propre ça ne servait à rien...Peut être pourrait-il gagner quelques berrys en montant un stand sur la place de la Tulipe lorsque cette affaire serait finie ! Scarlett ferait sortir Ramsès de son chapeau histoire d'impressionner les enfants.

- Tu penses à quoi Myo ?

- Hm...Rien...Cette fille, Circé. Elle m'intrigue et à la fois elle m'inquiète. Y a quelque que me chiffonne avec elle. Sans doute quelque chose que dégage son aura...ça t'inquiète pas toi ?

- Pas vraiment, elle a l'air inoffensive cette jeune fille. Tu l'as bien vu, elle est toute frêle et délicate. Et puis, si jamais elle essaie de nous faire du mal, oublies pas qu'on est deux !

- Oui, tu as sans doute raison...Enfin, nous verrons.

Ils arrivèrent bien vite sur la dite place de la Tulipe et la trouvèrent évidemment bondés. Plusieurs fleuristes s'étaient mis en plein milieu de la place pour vendre leurs pétales. L'un d'eux, un petit papy avec une moustache brune et un tablier vert, vendait des fleurs de courgette. Les pétaliscains s'en servaient pour faire des beignets avec de la farine tempura, ce genre de plat très simple et rapide à préparer était très prisé par les enfants. Meilleurs pour la santé que la plupart des autres beignets, ces beignets de fleur de courgette étaient préparés par les parents comme goûter ou casse-croûte pour leurs petites têtes blondes quand ils partaient à l'école.

- Les deux bijouteries, elles sont là bas. Tu vas dans la première ? Je fais la seconde.

- Ça roule, je te rejoins quand j'ai terminé. Tu m'attendras dans la boutique !

- Ça marche, je te laisse Ramsès.

- Poloooop !

La devanture de la première bijouterie était très criarde avec ses néons multicolores allumés. Ils formaient tous la fleur emblème de la place et, tous assemblés, formaient un grand bouquet plutôt sympathique à regarder. Même en plein jour ils étaient allumés, ça faisait son effet même si ça n'avait pas l'air très économique. Cet endroit était extrêmement prisé par la haute société, il ne vendait que du haut de gamme. Ils pouvaient bien avoir de quoi éclairer ces fichus néons vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Les propriétaires de cette bijouterie étaient deux frères jumeaux ayant hérité de la boutique il y a environ une vingtaine d'années, une affaire de famille qui se transmettait depuis cinq générations déjà et qui arrivait à perdurer. Leur réputation n'était plus à faire parmi le Vizirat.

*L’Écrin de rosée, tu parles d'un nom... *

Myosotis rentra dans le dit Écrin en poussant  la porte, faisant tinter la petite clochette qui était placée au dessus. L'intérieur était réellement somptueux, un lustre de pampilles éclairait toutes les vitrines disposées dans la pièce et contenant les divers bijoux. Plusieurs vases avec de sublimes compositions florales était posés aux quatre coins du magasin afin de rehausser encore plus le chic de l'endroit. L'androgyne fut accueilli très vite par deux étranges personnages. C'étaient deux hommes très rachitiques coincés dans des costumes trois pièces à queue-de-pie entièrement violets surmontés de faux cols blancs. Ils avaient un visage très fin et rectangulaire, un nez aquilin pointu, deux billes noires minuscules en guise d'yeux mais également l'élément le plus distinctif sur leurs figures : une moustache courbée et gominée...multicolore.

- Bienvenue à l’Écrin de rosée, mon sieur ! Que pouvons-nous faire pour vous ? Fit celui de gauche, avec un accent prononcé.

Myosotis donnait parfaitement le change dans ce milieu bourgeois, il était toujours chiquement habillé. De manière générale, il adorait porter des tenues hors de prix et des manteaux de fourrure, alors ces deux types étaient évidemment aux petits soins. Ceci dit, ils avaient une allure relativement étrange et peu rassurante...

- Oui, Détective Conan. Je voudrais des informations au sujet du vol que vous avez subi dernièrement.

- Haaaaan, soupira lascivement celui de droite. C'était HO-RRI-BLE.

- Je...me doute. Mais encore ?

- Hm, et bien...fit celui de gauche, il a tout de même volé toute la vitrine du fond, celle qui se trouvait contre le mur, là bas. Nous l'avons déplacé dans l'arrière boutique. Il y avait du verre PAR-TOUT.

En même temps qu'il décrivait, le vendeur moustachu et malingre pointa du doigt un coin de la pièce. C'était effectivement au fond, à côté de la caisse, le mur était vide et sur le sol on pouvait voir la marque des pieds du meuble sur le sol.

- Qu'est ce que ce Robin Dubois vous a volé exactement ?

- Un torque d'or, un ras-de-cou en corail, des bracelets en corail également...

- ...une parure de rubis, un bracelet de cheville en argent orné de petits diamants, plusieurs bagues d'une toute nouvelle collection en topaze...

- ...et un SU-PERBE diadème en argent !

*Wow...sacrée razzia ! *

Ce voleur était sacrément doué, il avait dû toucher un sacré pactole en refilant tout ces bijoux...Hm, les rumeurs qu'avait entendu Myo' disaient qu'il volait aux riches pour donner aux pauvres. Quelle idée, quelle connerie ! Qui volerait des splendeurs pareilles pour les donner à des pouilleux qui vivent dans la poussière et dans la crasse ? C'est donner de la confiture à des cochons...

- Et le voleur a-t-il laissé quelque chose ? Un signe distinctif ? Un morceau de vêtement ? Un outil peut être... ?

- Ooh si, attendez !

- Il nous a laissé une petite carte au milieu des morceaux de verre.

- Une carte ?

- Oui, tenez, regardez !

Le jumeau de droite sortit de sa poche un petit papier vert plié en deux. Il était décoré de plusieurs rubans dorés dessinés ainsi qu'un étrange masque blanc et noir en plein milieu. Myosotis la prit entre ses mains pour l'examiner.

Carte de visite du voleur:

- Alors c'est l'insigne de ce voleur...

- Oui, et dépliez la, il y a un mot à l'intérieur !

Le jeune homme s'exécuta et découvrit les inscriptions laissés par le criminel à l'intérieur : « Merci bien ! Signé Robin Dubois », il y avait même un petit sourire dessiné à côté. Il choisit de ne pas rendre la carte aux frères joailliers, ces derniers ne lui redemandèrent pas de toute façon... Cependant, il n'était pas au bout de ses découvertes. Une petite voix qu'il avait presque oublié qui vint lui apporter une nouvelle information précieuse.

- Pooo ! Poloooop !

- Ooooooh ! Mais quel est donc cet animal ?!

- Que fait-il donc I-CI ?!

C'était Ramsès, Myo' avait complètement oublié qu'il était entré avec lui. Entre une de ses tentacules, il tenait un étrange morceau organique séché. Le bougre s'était faufilé sans que personne ne s'en aperçoive pour aller fouiner dans l'arrière boutique et inspecter le meuble...C'est vrai, les poulpes sont capables de se fondre complètement dans les décors à la manière de caméléons, le jeune homme avait tendance à l'oublier facilement et à ne plus le voir. Il prit l'étrange chose que lui ramenait Ramsès pour le présenter aux deux vendeurs.

- Qu'est ce que c'est que ça ?

- Ouh, mais...nous n'avions pas trouvé ça ! Votre animal est un fin limier.

- Polop !! Fit la pieuvre en guise de satisfaction, il avait bien pris le compliment.

- C'est de la peau de Root argentée, enfin un morceau plutôt...Une espèce de champignon rare qui pousse dans les milieux les plus humides.

- Oh oui, renchérit l'autre, et vous n'en trouverez qu'à un seul endroit de notre royaume : au Vizirat de Verminia.

- Verminia ? Quel est cet endroit exactement ?

- C'est là bas que sont construits des centres de recherches scientifiques et chimiques, et autres industries. Tout est construit verticalement dans d'immenses bâtiments de ferraille. Mais vous ne trouverez ce champignon que dans les recoins les plus sombres du Vizirat...Et donc les plus pauvres...

*Alors Dubois serait passé par le Vizirat de Verminia...intéressant... *

Myosotis remercia les deux vendeurs avant de s'en aller hors de la boutique, Ramsès sur les talons. Il avait tout de même réussi à glaner pas mal d'informations utiles auprès de ces deux types qui parlent comme s'ils avaient une patate chaude dans la bouche. Robin Dubois était un type plutôt flambeur et m'as-tu vu pour déposer une carte de remerciements suite à son casse, s'inspirant des grands personnages cambrioleurs anti-héros des romans d'aventures. Et...il avait potentiellement un lien avec le Vizirat de Verminia et ses recoins défavorisés. Ça y est, il était dans la rue.

*J'espère que Scarlett a trouvé de bons trucs... *
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- Alors darling? Tu as trouvé quelque chose d'intéressant dans ta boutique ?

- Hm, plutôt oui. Une carte signée du voleur, mais je suppose que tu l'as également n'est-ce pas ?

Myosotis et Ramsès avaient retrouvé Scarlett devant la joaillerie qu'elle était partie inspecter. La façade de ce magasin était aussi brillante et farfelue que la première. À l'inverse de l’Écrin, le parvis de cette échoppe de luxe était décoré de guirlandes et de gerbes fleuries changées chaque jour très tôt le matin. Cette bijouterie concurrente à la première était gérée par une petite dame dodue qui croulait elle même sous les parures et les pierreries. Elle se drapait toujours de robes de soie colorées, mais le monde pensait toujours qu'elle avait plus de bijoux que de vêtements. La chanceuse avait hérité de beaucoup d'argent suite à la mort de son époux, un vieillard rentier qui lui avait tout laissé. Les mauvaises langues diront que cet héritage soudain n'était pas anodin, la version officielle restera l'accident.

- En effet, je l'ai également.....mais grâce à Ramsès j'ai réussi à trouver autre chose !

- Polooooop ! Fit l'intéressé et faisant coucou à Scarlett.

Myosotis montra le morceau de champignon qu'il avait récupéré dans la boutique des jumeaux à son équipière. Cette dernière l'examina sous toutes les coutures en le prenant délicatement entre ses doigts.

- Qu'est ce que c'est ?

- Un morceau de champignon qu'on ne trouve que dans les coins pauvres du Vizirat de Verminia. Enfin c'est ce que m'ont dit les bijoutiers.

- Comment ils savent ça eux ?

- Les pétaliscains ont l'air de s'y connaître en botanique. Après tout, ils vivent parmi les plantes et les fleurs depuis leur naissance.

- Hm...en effet. Que fait-on à présent ?

- On doit encore inspecter les deux musées, ensuite ou pourra aller retrouver Circé.

- Mettons nous en route ! J'ai déjà hâte de trouver ce voleur et sa cachette à bijoux !

- Polooooop !

Lady Scarlett était sacrément enjouée, c'était compréhensible d'ailleurs, c'était pas tout les jours qu'on partait à la traque d'un aigrefin qui jouait aux chats noirs et qui gardait un monceau de pierres précieuses tel un dragon dans son donjon. S'il y avait bien quelque chose dont Scarlett raffolait par dessus tout, c'était les bijoux. Myosotis les appréciait, mais son péché mignon portait plus sur les fourrures pour lesquelles il vouait une passion tout à fait dévorante. Les seules pierres qu'il aimait, c'étaient les diamants. Ils étaient purs, impériaux et impérieux, tout ce qui le caractérisait ! Scarlett était moins difficile, elle adorait voir des joyaux briller autour de son cou, leur lueur miroitant dans ses yeux.

- Commençons par ce musée.

- Tu dois être ravi, l'autre Pepperoni n'anime aucune exposition dans ceux-là.

- Extatique à un point, je pourrais presque appeler Made et lui dire que je l'aime.

- Huhu...

- Je ne le ferai pas !

Les deux complices décidèrent de ne pas se séparer pour inspecter les musées. Les espaces étaient plus grand et il fallait les passer au peigne fin, ils boucleraient certainement cette tâche plus rapidement s'ils s'y prenaient ensembles. De toute façon, Myosotis aurait détesté arpenter ce musée seul. De manière générale il n'aimait pas franchement les musées. Non pas parce qu'apprendre et s'instruire l'ennuyait, au contraire, mais quand il voyait cette accumulation de fortunes et de trésors devant lui il ne pouvait pas s'empêcher de penser à ce qu'il aurait pu amasser s'il s'en était emparé. Et en plus de ça il ne pouvait pas vraiment supporter les visites guidés et les groupes de touristes éberlués devant n'importe quelle peinture, fagotés en bob, chemises bariolées et maculés de coups de soleil.

Au grand dam de Myo', le premier musée était dédié à l'art moderne. L'art contemporain qui émergeait depuis plusieurs années déjà révulsait le jeune homme au plus haut point. Il ne comprenait pas comment ces formes cubiques, ces grands traits ou éclaboussures de peinture sur un immense cadre blanc de toile pouvait être considéré comme de l'art. Il n'y était absolument pas réceptif, et trouvait les amateurs de courant de véritables snobinards affabulateurs et vantards. Les sculptures étaient moins pires que le reste, il avait bien ça à concéder, mais leur signification et le micmac intellectuel stupide qu'elle fallait opérer pour les comprendre le dépassait complètement. De même que ces étudiants barbus, avec bérets, calepins et sandwichs au tofu qui adulaient les artistes, les appelant des génies.

Ils firent évidemment la même découverte que dans les bijouteries : la carte de visite de Robin Dubois, véritable pied-de-nez aux forces de l'ordre mais aussi aux conservateurs du musée. Dans celui-ci avaient été volés un ras-de-cou en argent avec plusieurs éclats de jadéite et de jeremejevite taillées de telle sorte à de former des yeux félins. Une composition qui, sur le papier, avait l'air relativement classique mais elle avait l'air vraiment très loufoque quand on la tenait entre ses mains. Dubois n'était pas parti qu'avec ce seul objet, il avait embarqué en plus de ça une bague entièrement faite de coquillages et de nacre. C'était complètement importable et hérissée à cause des pointes de turritelle, elle avait donc exclusivement été créée pour être exposée. Ces deux prises étaient les seules, il n'y avait pas d'autre bijoux exposé dans ce musée là. C'était normal après tout, l'art contemporain s'organisait surtout à travers des sculptures, des compositions de recyclage ou des toiles diverses. Cette fois, pas de trace d'un quelconque végétal ou morceau de champignon, les agents en vacances décidèrent donc vite de changer d'endroit et de passer au musée suivant.

Contrairement au précédent, le style de ce nouveau musée convenait nettement plus à Myosotis. Le Centre Pomme-pidou avait été fondé il y a déjà une bonne décennie par un mécène amoureux des arts, cet endroit avait pour principal objectif de permettre à de jeunes artistes d'avoir un peu d'impulsion pour se faire connaître et émerger dans ce grand bain où pullulent déjà des milliers de créateurs. Ici, ils pouvaient se faire connaître et on pouvait même acheter leurs œuvres. Ce musée avait une allure aussi étrange qu'originale. Creusé dans un immense champignon tout comme le musée d'arts anciens, celui ci était plutôt avant-gardiste avec de grandes racines multicolores qui sortaient et rentraient dans sa structure. Le bâtiment en lui même était une œuvre d'art, et Myo' en vint à apprécier son aspect singulier. Sur les racines, on pouvait apercevoir des gens qui grimpaient vers les étages supérieurs, ils servaient visiblement d'escaliers en plus d'ornements.

Évidemment, pour que le monte-en-l'air passe par ce coin là, ça voulait forcément dire qu'il contenait des bijoux. Effectivement une collection basée sur les perles avait été proposée et exposée par artiste luvneelois de passage qui avait grandi et appris de son père, grand amateur et cultivateur de perles en tout genre. Des perles noires, grises, blanches, d’huître, de tridacne et autres bénitiers. De cette splendide collection unique sur East Blue, il ne restait plus rien ! Robin Dubois avait tout pris, absolument tout. Mais il avait cette fois-ci laissé plusieurs cartes de visite sur lesquelles étaient inscrites plusieurs haïkus et poèmes insultants, il se moquait clairement des autorités à qui il riait manifestement au nez. Là non plus, pas de trace d'autre chose. Surtout que, d'après le guide qui les avait accueillit, les miliciens qui étaient passés la semaine précédente avait passé la salle au peigne fin. Ils faisaient une fois de plus chou blanc et décidèrent de ressortir sur la place de la Tulipe, s'asseyant à la terrasse d'un café pour commander deux tasses de thé au jasmin, et accessoirement faire le point sur la situation.


- Donc...Bilan des recherches, une fortune de bijoux volés, environ une vingtaine de cartes de visite, et un morceau séché d'un champignon humide. Formidable...

- Le morceau de champignon est donc notre seule piste. C'est déjà mieux que rien.

- En effet darling. Ça veut dire que Dubois est au moins passé par le Vizirat de Verminia. Ça nous donne déjà une piste sur laquelle aller fouiner.

- Oui, et avec un peu de chance on aura plus d'infos là-bas. On a plus qu'à attendre que cette Circé arrive nous rejoindre.

- Hm...

Myosotis tiquait toujours lorsqu'il repensait à Circé, il ne lui faisait pas du tout confiance et était persuadé que quelque chose clochait. Cette fille, chaque fois qu'il repensait, il y avait quelque chose dans son regard, sa façon d'être, qui ne lui plaisait pas. Cet éclat qui sous-entendait clairement qu'il y avait anguille sous roche, dans son cas ça semblait plus être une murène qu'à une anguille d'ailleurs... Les trois se retrouvaient là à déguster leur goûter. Scarlett avait commandé une orange pressée pour le petit poulpe, ce dernier n'étant pas un très grand amoureux de thés. Le mollusque sirotait son verre glacé surmonté d'une belle ombrelle de papier rose. Ramsès adorait l'heure du goûter, il savait qu'il allait pouvoir boire et grignoter des bonnes choses. Sa vie avait bien changé, totalement différente de ce qu'il avait vécu dans l'aquarium d'un restaurant attrape-touristes à Alabasta. Là-bas, le cuisinier ne lui donnait que les restes et des carcasses de crabes, ça n''était pas franchement joyeux. À l'occasion il arrivait à chiper un morceau de pain, une cuisse de poulet ou même la moitié d'un sandwich hamburger avec supplément de fromage et cornichons compris. Mais maintenant...maintenant il pouvait l'avoir en entier son hamburger, avec tout les suppléments qu'il voulait ! Il avait même le droit de commander le grand bol de pommes de terre frites et le soda qui vont avec, même une glace s'il avait envie. Il pouvait se gaver de fruits, de crustacés, de fruits de mers et de viande, il avait tout ce qu'il voulait. C'était le vrai bonheur pour une petite pieuvre comme lui !

En plus de leur thé et du verre de jus pour Ramsès, Myo et Scarlett avaient commandé un assortiment de biscuits aux arômes floraux. Leur odeur était agréable, mais au niveau de la saveur certains étaient moins gouleyants que d'autres. Ils étaient là depuis une heure et demie déjà, Circé ne venait pas. Ils avaient vu passer plusieurs saltimbanques sur la place déjà, Ramsès avait d'ailleurs été captivé par les tours qu'arrivait à faire la bête d'un montreur d'ours. Ce genre de type n'avait plus vraiment de succès depuis longtemps pourtant. Au moins il avait le mérite d'amuser les enfants...et les poulpes.


- Qu'est ce qu'elle fiche ?! Un quart d'heure en plus de passé....Encore quinze minutes et ça fera deux heures qu'on poireaute !

- Peut être que son inspection prend plus de temps. Ou alors elle flâne en route...

- Tu rigoles ? Elle avait juste deux fichues bijouteries à inspecter. Deux endroits où elle aurait trouvé les mêmes choses que nous : des cartes de visites et plus de joyaux ! Elle...

*Non...Elle a quand même pas osé... ? *

Il fallut d'un instant à l'androgyne dandy pour comprendre d'où provenait l'éclat dont brillait Circé. C'était un éclat pur, unique en son genre et extrêmement rare. Il ne luisait que grâce à des pierres également uniques et exceptionnelles, remarquables et introuvables. Des pierres dont la nature et la composition sont si complexes que personne n'est vraiment capable de les interpréter, ces pierres sont leurs cœurs. Des cœurs tortueux et torturés, constamment animés par un désir qu'ils ne pouvaient combler. Une faim dévorante qui les consumait, les empêchant de se rassasier, une faim qui les poussait à commettre tout est n'importe quoi pour obtenir ce qu'ils désiraient tant. Ils commettraient l'irréparable, seraient prêt à se corrompre et à détruire vies et âmes pour leur bon plaisir. Oh oui, Myosotis avait comprit d'où provenait l'éclat dont brillant Circé. Pas parce qu'il l'avait déjà vu, mais tout simplement parce qu'il brillait également du même. Un éclatant cœur de manipulateur.

- Elle nous a roulé.

- Quoi ?

- Circé. Elle nous a roulé, elle est déjà à Verminia.

- T'en es sûr ? Comment tu peux savoir un truc pareil ?

Myo tourna la tête vers Scarlett, son regard était sans appel et la belle le compris immédiatement.

- Bien. De toute façon je doute qu'on ait besoin d'elle de nouveau à présent...

- En effet. En route pour Verminia.
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- Créééévindiou ! Vous allez pas être à l'étroit derrière avec les pétales les touristes ?

- Non non, ça va vous inquiétez pas. On sera à l'aise !

- Z'ètes sûrs hein ?

- Oui, monsieur. Inutile de vous alarmer.

- Comme vous voulez ma p'tite dame ! Allez, on y va Gus-gus !

- Polooo ?

Myosotis, Scarlett et Ramsès s'étaient hissés tout les trois à l'arrière de la charrette d'un certain Qassim. Un fermier qui vendait les pétales des fleurs qu'il cultivait au Sultanat de Verminia pour que les usines présentes là-bas en extrayant leurs essences. Qassim avait le teint basané, un nez proéminent ainsi qu'une moustache anguleuse et une barbe mal rasée. Il portait sur sa tête un imposant turban bleu qu'il nouait et enduisait de parfum bon marché que lui achetait sa femme. Le reste de ses vêtements étaient en lin gris, anciennement blanc. Il travaillait toute la semaine pour labourer, arroser, élever sa basse-cour et en fin de semaine il partait vendre ses fleurs. Le pauvre n'avait pas vraiment une vie de rêve, jamais de vacances, jamais de repos, toujours travailler et trimer. Pour un salaire misérable en plus de ça, les usines verminiennes ne le payaient pas vraiment bien. Mais c'était tout ce que Qassim avait trouvé, les complexes de parfum d'Essence n'avaient pas jugé ses fleurs de très bonne qualité et l'avaient renvoyé vers Verminia. Ça ne dérangeait pas Qassim, rien n'avait l'air de le déranger. C'était un homme bon, généreux et altruiste qui ne manquait une occasion de pouvoir aider son prochain.

Qassim:

- Super...Cette carriole tangue autant qu'un bateau en pleine mer. Et en plus elle est a l'air carrément branlante ! Persifla Myo.

- Polooop ? Fit Ramsès, émergeant de sous un tas de fleurs jaunâtres.

- Fais gaffe, il serait capable de nous laisser sur le bord de la route !

- C'est pour ça que je l'ai pas trop fort...

Installés à l'arrière, derrière le tas de fleur, Myo s'était mis en tailleur pendant que Scarlett s'était tranquillement couchée sur le tas de pétales odorantes. Elles avaient une odeur de lavande, c'était à la fois agréable et détendant. La pieuvre s'amusait à lancer certaines fleurs et les rattraper avant de replonger se cacher dans le tas.

- Vindediousse ! Trotte donc plus vite Gus-gus ! On s'ra encore là ce soir !

Le dénommé Gus-Gus à qui Qassim n'arrêtait pas de donner des ordres, c'était un chameau....un chameau à trois bosses. Les chameaux à trois bosses étaient spécifiques du royaume pétaliscains. Ils avaient deux bosses placées sur leur dos comme tout les autres chameaux, mais en avaient également une troisième au sommet de leur crâne. Ces étranges animaux pouvaient stocker de l'eau dans leurs bosses dorsales mais aussi des odeurs dans celle sur leur crâne. Cette étrange particularité, ils l'avaient développé pour s'habituer aux diverses effluves qui parsemaient le Sultanat de Pétales. Dans ce royaumes, il était tout à fait normal de passer brutalement d'une atmosphère à une autre, changeant d'ambiance du tout au tout. Ainsi, en stockant des odeurs dans leur bosse, les chameaux pouvaient éviter d'être désorientés par ces changements brusques.

Chameau à trois bosses:

- Voilààààà, c'bien ça Gus-gus !

La bête accéléra le mouvement suite aux commandes de son maître et la charrette sur mit à brinquebaler, faisant trembler et rebondir ses occupants. On pouvait voir la tête de Ramsès sortir et repartir sous les fleurs à intervalles réguliers. Malgré les chaos routiers, Myosotis ne pouvait s'empêcher de repenser à Circé. Cette garce savait déjà que Dubois était passé par Verminia, il en avait le cœur net. Elle en avait profité pour les envoyer vers une fausse piste, sachant pertinemment qu'ils prendraient du retard sur l'enquête et perdraient leur après-midi à inspecter les lieux des vols. La vile en avait profité pour prendre la poudre d'escampette et se diriger tout droit vers le Vizirat de Verminia. Myo en était persuadé, il avait bien perçu que quelque chose clochait. C'était pour ça qu'elle les avait laissé passer, la seule chose qu'il n'arrivait pas à s'expliquer c'était justement pourquoi elle n'avait pas dénoncer immédiatement qu'ils n'étaient pas attendus...

*Elle doit avoir quelque chose derrière la tête...mais quoi...? *

- Arrête de te contrarier pour ça, chéri.

- On va retrouver cette fille, on lui montrera de quel bois on se chauffe.

- Tu crois que ça vaut vraiment la peine de se déranger pour elle ?

- Oh oui. Je ne compte pas la laisser nous rouler dans la farine une fois encore.

- Bien, comme tu le sens.

La charette de Qassim continuait d'avancer, ils quittaient enfin Rosetta pour s'engager dans l'immense forêt de champignons et de fleurs géantes qui la bordait. Ils entamaient enfin leur route pour Verminia. Le plus dur restait à venir, Myo comme Scarlett en étaient conscients. Trouver Circé, pour ensuite reprendre leurs recherches sur Robin Dubois, se séparer semblait inévitable... Ils s'engagèrent enfin dans la forêt, les corolles et les pétales des imposantes fleurs les dépassaient de toutes part. Ça n'était pas bien différent de Rosetta, le vizirat ressemblait déjà à une forêt dense avec simplement des rues pavées et quelques places. La véritable forêt n'avait plus aucun pavé, les agents et le poulpe avaient l'impression de nager dans un véritable conte de fée au beau milieu de ces arbres tortueux, ces champignons luisants et ces fleurs phénoménales dont les pistils dépassaient parfois la canopée.

Forêt de Rosetta:

La forêt de Rosetta était prise en exemple par énormément d'auteurs de romans et de nouvelles de fantaisie. D'anciennes légendes racontaient des fictions avec des êtres féeriques, des demoiselles pas plus grande que des pouces, entièrement nues et dotées d'ailes de libellules. Ces histoires les faisaient tantôt exaucer les souhaits, parfois elles jetaient des malédictions, et dans certains cas jouaient les chafouines et jouaient des tours aux gens. Myosotis, qui savait apprécier la lecture, aimait s'adonner parfois à s'évader au milieu de ces contes, s'imaginant évoluer au milieu de ces scènes inédites et que jamais il ne pourrait vivre. Le jeune homme ferma les yeux et se posa à son tour contre le tas de fleurs.

*Vivement qu'on arrive à Verminia. Fais attention Circé, j'arrive. *
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