KYUTE Eydie

   
           Eydie a certes 15 ans, mais elle en ferait plutôt 8 ou 9. En effet, du haut de ses 1m29 elle ne paraît pas très âgée ( même si une vague poitrine et des hanches de jeune femme dissonent avec son apparence enfantine ). Elle a par ailleurs un visage rond et des yeux bleus avec un petit nez pointu au dessus de deux petites lèvres retroussées entre de bonnes joues, un visage de poupée, avec son teint pâle, qui rehausse ses pommettes et sa bouche rosée. Elle joue de ce physique qui porte déjà à confusion en attachant ses cheveux verts clairs en couettes et tenant sa frange avec une barrette décorée d'une petite fleur.  Et pour garder un air enfantin, elle fait en sorte de rester suffisamment maigre et frêle, dégradant certes ses capacités d'endurance et de force, mais aucunement sa réactivité. Elle a des poignets menus au bout desquels naissent deux petites mains potelées toujours frétillantes. C'est le genre de fille à l'allure très coquette, qui porte de petites robes ou jupes à froufrous aux couleurs vives et variées. Le soin tout particulier qu'elle apporte à son accoutrement lui vaut des ennuis financiers et un manque de place pour le rangement de ses affaires. Par contre elle porte en permanence son sac à bretelles un peu raccommodé et tout aussi flashy que ses tenues ainsi que des ballerines à bout rond, éraflées, d'un noir sale qui tourne presque au marron.
           Elle n'a pas de tics mis à parts ses gloussements fréquents et sans motifs apparents ou ses papillonnements d'yeux presque frénétiques. Sa démarche est guillerette, sautillante comme une abeille qui butinerait de fleurs en fleurs. Elle ne tient pas en place, déstabilisée par le moindre petit événement, et il est difficile d'accrocher son regard. Mais lorsque l'occasion se présente, on y découvre toute la tendresse qu'elle peut exprimer. Les yeux toujours pétillants, elle sait ravir son interlocuteur.

 
           Eydie est très joyeuse et un rien l'amuse. Elle est jeune et palpitante, rêveuse ( d'ailleurs il n'est pas rare qu'elle s'arrête en pleine discussion pour s'envoler dans ses pensées ) et follement énergique. Elle ne tient pas en place, constamment à l'affût, constamment prête pour l'aventure, dans le cadre, ou non, de ses recherches. Elle ne supporte pas qu'on lui refuse un caprice, ce qui entraîne une bouille à la "je boude très fort" dont il est difficile de la faire sortir. Eydie est aussi une jeune fille très curieuse, voire trop, avec un soupçon de naïveté. Elle est capable de s'aventurer partout où elle le peut si l'envie lui prend. Sa prudence s'envole quand il s'agit d'explorer une caverne sombre au fin fond d'une forêt, mais elle est aussi autonome et apte à se débrouiller en cas de difficultés.
           Malgré tout, elle peut se montrer bien plus mature, voire, violente. Eydie est assez intelligente et donc un peu manipulatrice. Elle profite de ses airs innocents ( bien que ce ne soit pas tout le temps naturel ) pour obtenir ce qu'elle désire. Il est plutôt troublant de la voir approcher un quelconque agresseur en sautillant, un grand sourire aux lèvres pour ensuite lui mettre un revolver sous la gorge. Comme écrit ci-dessus, sa prudence n'est pas toujours au rendez-vous, le danger l'amuse ( sauf bien sûr quand sa mort est imminente ) et elle n'a pas peur de se salir ou se blesser pour le bien de ses recherches.
           Pour ce qui est du social, elle ne cherche pas forcément à avoir des amis, et n'en a d'ailleurs pas. Elle préfère rester seule et lire plutôt que se faire des relations. Elle craint tout particulièrement la trahison, et à moins que les personnes en question soient d'une aide potentielle ou juste assez mystérieuses pour égayer sa curiosité, elle n'ira pas faire le premier pas.
Sinon, comment voit-elle le monde ? Pour elle c'est un grand coffre remplit de trésors qui ne demandent qu'à être trouvés. Elle ne se pose pas plus de question, et la politique l'ennuie au plus haut point.

           Pour la biographie, j'ai utilisé le fait que son père et elle savent lire les ponéglyphes. Je sais que c'est beaucoup demandé, mais je trouvais que cette connaissance pouvait la rendre bien plus intéressante. Je m'excuse d'avance si c'est trop arrogant de ma part mais j'ai vu qu'on pouvait faire ce genre de demande, alors j'ai osé... Voici donc son histoire si vous me le permettiez. Je me suis dis que ça valait la peine d'être tenté, mais je prépare tout de même une seconde biographie si c'est refusé.

           La jeune Eydie est née à East Blue, dans un petit village reculé. Elle a un grand frère, Connrad, âgé de 4 ans de plus qu'elle. Son père était un grand historien sachant lire les ponéglyphes et sa mère simple fleuriste. Eydie fut très vite initiée à l'apprentissage de l'histoire et des ponéglyphes. Elle ne réalisait alors pas encore l'importance de ce savoir, et l’apprenait comme s'il s'agissait d'une simple langue étrangère.
           Cependant, lors de ses 8 ans, la jalousie que son frère cultivait envers elle vint à lui faire commettre l'irréparable. En effet sa faculté d'assimilation rapide, entraînait un intérêt inébranlable de son père envers elle et lui se sentait délaissé. Lors d'une discussion entre lui et ses amis, il annonça sans vraiment s'en rendre compte que son père et sa sœur savaient déchiffrer les ponéglyphes. Rongé par la jalousie il n'avait pu retenir sa plainte, qui lança une rumeur dans tout le village... et plus loin. Et malgré tous ses efforts pour se raviser, prétendre qu'il avait fait erreur, etc., on vînt les chercher. Ce jour là, Eydie eut un avant goût de l'ampleur de sa connaissance, ou du moins, des conséquences désastreuses qu'elle pouvait engendrer. La Marine envahit le village, tandis que la famille d'Eydie prenait la fuite. Les soldats armés trouvèrent rapidement la maison et l'éventrèrent, sans savoir alors que la famille avait déjà prit la fuite. Ils lancèrent une battue à travers toute la région, mais par chance, ils connaissaient mieux les environs que leur assaillants, notamment grâce à la mère d'Eydie, qui en tant que fleuriste, avait souvent eut l'occasion de airer sans fin dans la contrée. Ils voyagèrent nuit et jour, changèrent de nom lorsqu'ils rencontraient des habitants et firent en sorte de disparaître. Malheureusement, ainsi ils durent tout quitter, et tout ce qui les attendait n'était que misère. Ils s'installèrent à Sirup et vécurent dans la rue, à mendier pour se nourrir, ou bien à pêcher, chasser, cueillir. Deux ans plus tard, la mère d'Eydie tomba enceinte. La grossesse fut compliquée et douloureuse, et lorsqu'elle accoucha, avant le therme de la grossesse, elle mourut, comme le bébé, la petite Lily, quelques joiurs à peine plus tard, dans un environnement trop hostile pour un prématuré. Leur père quant à lui finit par disparaître sans prévenir quelques mois plus tard. Eydie, ignorante et naïve, se convaincu qu'il avait été enlevé, et qu'elle irait le retrouver. Son frère lui n'était pas du même avis et pensait qu'il les avait abandonné. Eydie lui promit de le ramener et lui demanda d'attendre leur retour et le quitta donc à son tour. Connrad fou de chagrin ne réalisa que trop tard à quel point elle était sérieuse. Elle partit peu avant ses onze ans, et il ne la vu plus depuis, pensant qu'elle mourut. Eydie alors tout juste âgée de onze ans, partit sans destination précise, à la recherche d'un père qui les avait abandonné, avec pour toute ressources : un sac, une dague, et un revolver. Cette expédition la fit mûrir précocement, elle qui était déjà une petite fille affûtée par l'enseignement de son père. Elle se vit confrontée à la violence, dut apprendre à se battre, à se débrouiller seule, à survivre, où que ce soit.
           Eydie prit conscience pendant ces cinq années d'indépendance de l'importance de son "charme". Elle se servit donc de ses yeux doux pour se procurer ce dont elle avait besoin, puis commença à reprendre une vie plutôt normale avec un petit logis de fortune et de quoi se nourrir et se permettre quelques petites fantaisies, tout en continuant à se renseigner sur son père. Elle se garde aussi de montrer ses recherches et de raconter qu'elle sait déchiffrer les ponéglyphes ( enfin elle fait tout de même quelques erreurs n'ayant pas terminé son apprentissage dut au départ de son père ) pour éviter de s'attirer des ennuis comme auparavant.

       
           "Au cours de tes pérégrinations, tu as pu étudier un peu tous les drames qui se sont déroulés autour des ponéglyphes. Le trou du siècle oublié, les stèles dispersées dans le monde, la destruction d'Ohara par un Buster Call qui a marqué l'histoire et toutes les vies qui ont été perdues. Parmi cela, des modèles peut-être ? Nico Robin et d'autres pirates ou révolutionnaires qui se sont battus pour découvrir la vérité. Comment t'identifies-tu par rapport à eux, es-tu prête du haut de tes quinze ans à t'élever contre le Gouvernement Mondial comme la jeune Robin lorsque son île a été rasée ?"

           Une mer calme qui s'étend jusqu'à l'horizon sous un ciel bleu tacheté de fins nuages blancs, telle est la vision qu'Eydie apprécie tant. Cependant, en ce beau jour ensoleillé et parfait pour de nouvelles aventures, la jeune fille est étrangement calme, assise face à la mer sur un petit muret. Et certes, le tableau face à elle l'enthousiasmait particulièrement auparavant, mais maintenant elle n'y prête aucunement attention. Ses pensées voguent sur un air trop grave pour son habitude. Son regard est rivé sur son carnet, elle relit le fruit de ses cinq années de recherches. Au fil des pages, son regard s'assombrit et son visage perd l'expression joueuse qui le couvrait alors.  On pourrait parler de crise d'adolescence ; les questions s'enchaînent et la remise en question se fait, les doutes l'assaillent. Elle réalise vraiment ce qui l'attend, une décision qui changera sa vie à tout jamais.

           Elle se perd dans de trop nombreuses questions mais finit par se reprendre en main. Elle liste donc les événements passés en relation avec les ponéglyphes et Le Gouvernement Mondial : Le Buster Call meurtrier sur Ohara, les ennuis causés dans son passé à elle et à sa famille... Si elle continuait sur cette voie, de gros ennuis l'attendraient, menant sûrement à la mort. Puis une figure qui fait soudainement briller d'admiration ses yeux lui apparaît. Nico Robin, l'historienne qui savait aussi lire les ponéglyphes, s'était rebellée et avait poursuivi son rêve. Mais se rebeller ? Elle qui ne saurait se défendre devant de telles circonstances ? Elle décide de se lever et de marcher sur la plage au bord de l'eau. Les vagues vont et viennent, glissant fluidement autour de ses ballerines. Elle marche doucement la tête baissée et serrant fort contre elle son petit carnet de cuir abîmé. Se mettre à dos le Gouvernement Mondial ? Sa gorge se serre et son ventre devient douloureux, l’anxiété monte. Elle a envie d’appeler son père, sa mère, son frère, peu importe, d'appeler à l'aide. Qui viendrait sauver une gamine de 15 ans face à eux ? Elle ressert encore plus son carnet contre sa poitrine, son visage se plissant sous l'émotion. Mais Eydie naturellement joyeuse se met à penser positivement. Elle se rappelle à quel point elle veut savoir ce qu'il s'est passé durant ce siècle, à quel point les écrits en ponéglyphes la passionnent, et à quel point sa soif de vérité est intarissable. Elle rehausse la tête l'air déterminé. Nico Robin n'est pas morte à 15 ans, alors elle non plus. Elle appartenait à l'équipage du Chapeau de Paille si ses souvenirs étaient bons. Du coup, elle se trouverait aussi un équipage qui pourrait la protéger le temps qu'elle puisse savoir se défendre seule face à toute cette adversité. Elle reprend sa marche d'un pas décidé. Mais comment s'y prendrait elle .. ? Quel équipage pirate la prendrait à son bord ? Elle ralentit à nouveau et son visage se détend pour laisser à nouveau place à de l'anxiété. Elle ne sait pas vraiment se battre, c'est du suicide.. Mais du suicide pour la bonne cause ! Elle reprends ses airs de championne. Mais quand même, la mort c'est pas cool. Et puis elle n'avait vraiment pas envie de s'attacher à des gens qui de tout façon mourront par sa faute. Ses émotions font encore volte face. Et bien elle ne s'attachera à personne si c'est comme cela ! Faire semblant est quelque chose qu'elle maîtrise, alors elle fera semblant d'aimer. La solution est enfin trouvée, le cœur d'Eydie s'enflamme de courage et détermination, le sentiment que maintenant, rien ne pourrait l'arrêter s’installe. Que même si elle y laissait sa peau, au moins elle aurait vécu pour une bonne cause.

           Son élan héroïque s'efface lorsqu'elle aperçoit un vieil homme, assis par terre dans le sable du côté de la ville, la regardant, stupéfait. Le rouge couvre le visage d'Eydie, qui se raidit de honte. Perdue dans ses pensées, il a dut la voir traversée par toutes sortes d'émotions. Il prend alors un air compatissant.
   - … Te casses pas la tête va. Entre vanille et chocolat, le meilleur c'est vanille.

           Il tente de se lever mais difficilement. Eydie, l’expression du visage figée vient l'aider à se remettre sur pieds. Il lui fait deux petites tapes sur l'épaule en riant, puis retourne vers le village. Eydie se sent à présent terriblement honteuse et incomprise.
   - Va pour vanille alors...