Goa, royaume d'injustice, d'indifférence et de corruption. On ne pouvait pas trouver en East Blue de lieu qui illustre davantage le visage du monde pourri par le Gouvernement Mondial. Les nobles s'amusent et font la fête, omettant leurs devoirs ancestraux de protection envers la population. Aujourd'hui, ce sont les privilégiés qui jouissent pleinement de la vie, alors que le peuple meurt de faim, pourrissant dans les bidonvilles en périphérie du centre-ville. S'il était bien un endroit dans toute la Mer de l'Est que l'Union Révolutionnaire se devait de renverser, c'était celui-ci. Penser qu'il existe un endroit où l'on célèbre l'avènement des Dragons Célestes me donnait une profonde et violente envie de vomir. Comment pouvait-on vouer un culte à des personnes aussi imbues d'elles-mêmes, aussi déconnectées de la réalité, aussi étrangères à la condition humaine. Comment était-il même possible d'éprouver de l'envie et de la sympathie pour ceux qui se moquent des vies humaines, n'hésitant pas à les gâcher et les détruire juste par leur bon vouloir. Si cela n'avait tenu qu'à moi, j'aurais rasé cette île pierre par pierre en réduisant en cendre l'ensemble de la population noble, pour ne laisser régner que ceux qui étaient considérés comme moins que rien. Bien que je fasse partie de l'Union Révolutionnaire, cet endroit était un de ceux que je voulais faire tomber de mes mains. Je désirais plus que tout prendre la tête du roi, ou plutôt du tyran, et mettre un terme à la comédie funeste qui se jouait en ces lieux.
Ces pensées habitaient mon esprit alors que je me trouvais à la taverne de Goa. Voilà pourquoi, sans même que je ne m'en rende compte, Kurayami-Hime laissa un puissant Saki répondre à mes pulsions meurtrières, donnant l'illusion d'une mise à mort de chaque personne se situant dans l'établissement. Le temps sembla se suspendre pendant deux à trois secondes, chacun regardant autour de soi comme pour essayer de comprendre ce qui venait de se passer. Normalement, je serais sorti d'ici, mais étant donné que tout le monde était immobile, m'enfuir aurait davantage attiré l'attention sur ma personne. Déjà que je n'étais pas très discret, mon visage voilé derrière un foulard, mes cheveux sous un bonnet, et un chien tricéphale énorme m'attendant à la sortie... Bien entendu, les femmes victimes de l'illusion se mirent à hurler, alors que quelques hommes peu courageux firent de même. En l'espace d'une seconde, tous croyant à une malédiction se mirent à se diriger vers la sorte. C'était le moment de faire de même pour me fondre dans la foule. Pour le moment, je devais éviter de faire trop de grabuge. Je devais m'immiscer dans l'esprit de la population comme une Ombre meurtrière, rôdant pour punir les orgueilleux dont le pouvoir avait fait d'eux des instruments de ce système corrompu.
Une fois dehors, je fis signe à Cerbère de me suivre vers Edge Town. Même s'il était un précieux soutien, Gehennos ne devait pas rester près de moi lorsque je me mettrais à agir. Déjà seul, j'étais assez facilement repérable, mais avec lui, c'était comme si j'indiquais clairement ne pas être quelqu'un de normal. Voilà pourquoi, une fois dans les bidonvilles, je demandais à la créature mythologique de m'attendre. Il ne semblait guère content de recevoir un tel ordre, chacune de ses têtes faisant la moue, avant de m'afficher un triple regard de cocker malheureux. Il me savait particulièrement sensible à ce genre de choses le fourbe. Je lui tournais le dos avant de prendre mes ailes à mon cou, m'envolant à la faveur de la nuit. J'avais un plan d'action parfaitement défini pour ce genre d'opération. Me lancer seul dans cette entreprise serait plutôt périlleux et j'aurais besoin de frapper en une seule fois si je voulais réussir. Plusieurs assauts ou lancer une rébellion aurait augmenté la sécurité autour de ma cible principale. Et cela, je devais l'éviter à tout prix. Il fallait que j'obtienne avant tout un bon nombre de renseignements, et je savais pertinemment où aller les chercher. J'avais obtenu en ville un aperçu de la situation et des têtes pensantes du royaume.
Si je ne voulais pas trop attirer l'attention, j'allais devoir m'attaquer à un petit poisson dont la mort poserait certes souci, mais dont on aurait du mal à penser qu'il s'agit de l’œuvre d'un Révolutionnaire. C'était également l'occasion pour moi d'imposer ma "signature", l'emblème que je me devrais d'arborer lors d'actions aussi importantes face au Gouvernement Mondial. Il était temps de faire connaître Damien Reyes sous le surnom de Tri-Edge, afin d'offrir en spectacle un symbole qui ferait trembler les puissants. Je voulais que la simple vue de ce signe signifie une peur indicible et immisce la crainte la plus profonde à quiconque au sein du Gouvernement viendrait à le voir. Pour une première apparition sous ce sigle, il fallait au moins quelque chose d'aussi grandiose que le royaume de Goa.
Déployant mes ailes, je me dirigeais vers le lieu de résidence du sous-chef de la police. Il était bien connu qu'il s'agissait de quelqu'un de corrompu et traînant dans pas mal d'affaires louches. L’exécuter pourrait faire penser à un acte de vengeance venant de l'un de ses collaborateurs peu fréquentables. Voilà pourquoi c'était une cible particulièrement facile. Qui plus est, ayant moins de moyens que ses confrères, sa sécurité était naturellement moins bien assurée. Survolant la luxueuse demeure, je voyais qu'il avait tout de même à sa disposition une immense muraille autour de laquelle les gardes faisaient des rondes avec leurs chiens. Mais qui aurait imaginé un assassin volant pour venir troubler la quiétude de l'officier ? Sûrement pas ceux qui avaient mis au point le système de sécurité de la luxueuse demeure. A défaut d'avoir bien assuré la sécurité extérieure, de manière à ce que personne ne rentre, l'idée d'un intrus réussissant à passer les gardes semblait trop improbable pour que le résident principal ne mette en place davantage de système de défense. Qui plus est, la présence d'un large balcon au deuxième étage de la villa laissait à supposer qu'il s'agissait de sa chambre. Dans tous les cas, il me serait aisé de pénétrer cette demeure.
Me posant sur ce lieu d'atterrissage opportun, je fis le moins de bruit possible, rétractant mes ailes pour prendre moins de place une fois face à la porte. Je m'accroupis légèrement, sortant de quoi trafiquer la serrure en toute impunité. Vraiment... penser que des remparts et gardes suffisaient à arrêter les tueurs était une belle erreur. Sans doute que personne n'imaginait d'individu assez fou pour s'en prendre aux têtes pensantes de ce gouvernement, ainsi qu'aux nobles de Mariejoa. Si tel était le cas, ils allaient tous avoir une sacrée surprise demain matin. Pénétrant par la porte du balcon, je me rendais que j'étais davantage dans un salon que dans une chambre. Amusante disposition des lieux. J'avançais lentement, regardant les objets se trouvant sur ma route. Plusieurs photos du sous-chef de la police trônaient sur les meubles et murs, alors qu'il serrait la main à différentes personnes. La plupart d'entre elles étaient connues pour ne pas être des gens très fréquentables. A côté de cela, on pouvait voir plusieurs prix pour services rendus... ce qui me fit doucement rire. On se demandait bien à qui il avait pu rendre service pour mériter de tels honneurs.
D'un seul coup, je sentis un choc se produire au niveau de mon armure de plumes dissimulée sous mon manteau. Me retournant, je vis ma cible qui venait de me frapper avec une batte de base-ball. Mauvaise pioche mon gars. L'objet s'était pratiquement brisé, laissant l'assaillant assez abasourdi lorsqu'il constata qu'il ne tenait plus qu'un manche en bois. Avant qu'il ne réagisse, je plaquais alors brusquement ma main sur sa bouche en le plaquant contre l'un des murs, étouffant son cri avant qu'il ne sorte. Le bougre avait certes de la force, mais il était loin de pouvoir rivaliser avec un combattant endurci, à plus forte raison avec un possesseur des capacités d'un Fruit du Démon. Alors que je l'observais, j'entendis sa femme demander depuis l'autre bout du couloir si tout allait bien et ce que pouvait être ce bruit. Restant proche de lui, je vins à lui susurrer quelques paroles à l'oreille.
- Quand j'ôterais ma main de ta bouche, tu lui diras que tout va bien, que c'était juste un... oiseau qui a tapé contre la fenêtre et t'as fait trébucher en te surprenant. Si jamais tu tentes de la prévenir, de quelques manières que ce soit... alors j'irais la rejoindre et l'égorgerais sous tes yeux, avant de faire subir le même sort à tes enfants. Suis-je assez clair ?
Mon regard froid et sérieux devait bien faire comprendre à mon interlocuteur que je n'étais nullement en train de plaisanter. Aussi, tremblant de tout son corps, il remua lentement la tête de haut en bas. Descendant ma main sous sa gorge sans l'étreindre trop fort pour ne pas l'empêcher de parler, je le laissais répéter ce que je lui avais dit. Aussitôt la femme rassurée, j'ordonnais au sous-chef d'indiquer qu'il allait prendre un verre pour se calmer avant de revenir se coucher. Malgré son état de stress à la vue de mon arme noire que je sortis sous son nez, il parvint à faire exactement ce que je lui dis. Même s'il était corrompu et plein de vices, cet homme avait au moins un peu d'amour propre pour ne pas sacrifier sa femme et ses enfants. Un bon point pour lui, mais ce n'était pas cela qui allait le sauver. Tout en maintenant mon étreinte sur sa gorge, je repris la parole, toujours tout bas pour n'être entendu que de lui seul.
- Maintenant, tu vas me dire où je peux trouver les plans du château royal, ainsi que tous les renseignements que tu possèdes sur la sécurité. Pour finir, tu vas également me donner le planning de la visite des Dragons Célestes. Comme je t'ai dit, à la moindre entourloupe, tu ne seras pas le seul à payer les pots cassés.
Faisant à nouveau signe oui de la tête, il se dirigea vers son bureau, sentant dans son dos la lame de Kurayami-Hime posée contre sa colonne vertébrale. Au moindre geste suspect, il savait pertinemment qu'il n'aurait pas le temps de faire ou dire quoi que ce soit, sa vie risquant de s'achever assez prématurément. Près du coffre-fort, il composa la combinaison de ce dernier pour me sortir plusieurs documents. Plaquant l'homme contre le mur, mettant la lame sous sa gorge, je regardais ceux-ci. Le planning des Tenryuubitôs était effectivement là, bien complet, mais le reste n'était tout bonnement pas ce dont j'avais besoin. Le fixant avec un regard meurtrier, il m'assura que c'était tout ce qu'il possédait, le reste étant aux mains du chef de la police lui-même. Au moins, j'avais récupéré un de mes trois objectifs de cette nuit, mais c'était une bien maigre consolation compte tenu des risques encourus. Je mettais les documents dans la poche intérieure de mon manteau, tout en fixant toujours mon hôte pour le moins angoissé.
Il eut alors la mauvaise idée de me demander ce que j'allais faire maintenant. Faisant mine de réfléchir, j'enfonçais brutalement la lame noire dans son ventre, posant ma main contre sa bouche pour étouffer le cri de douleur qui en sortait. D'un geste brusque, je relevais la lame toujours dans ses entrailles pour l'achever. Je laissais son corps inerte sur le divan du bureau, le sang coulant abondement de la plaie et de sa bouche. Pour rendre la scène encore plus macabre, j'avais pris soin de lui laisser les yeux ouverts. Renforçant mon étreinte sur mon Kitetsu, je laissais ce dernier s'embraser d'une flamme orangée-rouge, avant de laisser l'arme frapper le mur à trois reprises. Je me moquais bien que le bruit ou la lumière n'attire les gardes dehors, étant donné que j'avais terminé mon office. Je gravais donc ce symbole qui deviendrait le mien, et sous peu, l'un de ceux qui feraient pâlir le Gouvernement tout entier à sa simple mention, et plus encore à sa vision. Le "Tri-Edge".
Entendant alors des bruits de pas au-dehors, ainsi que la porte d'entrée au rez-de-chaussée que l'on défonce, j'ouvrais grand la fenêtre du bureau pour déployer mes ailes en m'envoler. Le temps que les gardes n'arrivent dans le bureau, la seule chose qu'ils verraient serait le corps du sous-chef de la police, baignant dans son sang, sur son divan, avec au-dessus de ce dernier, sur le mur, la marque de l'assassin venu lui prendre la vie. De mon côté, j'étais déjà bien haut dans le ciel, hors de portée et hors de la vue de toute la milice assurant la sécurité de la villa. Personne ne comprendrait sûrement pourquoi j'étais ici, et tous prendraient sûrement cela pour un meurtre crapuleux, car aucune trace d'effraction sur le coffre ne pouvait être constatée. Ce dernier étant refermé, toujours vierge de toute attaque, seuls des soupçons ou des théories fumeuses viendraient tôt ou tard rejoindre l'hypothèse la plus plausible : un assassinat dû aux mauvaises relations du policier véreux. Dans le pire des cas, sans doute le Gouvernement enverrait-il quelqu'un pour enquêter... mais rien ne laissait supposer un complot et l’œuvre d'un révolutionnaire... pour l'instant. Leur seule piste serait cette marque qu'ils verraient pour la première fois, mais certainement pas la dernière.
Ces pensées habitaient mon esprit alors que je me trouvais à la taverne de Goa. Voilà pourquoi, sans même que je ne m'en rende compte, Kurayami-Hime laissa un puissant Saki répondre à mes pulsions meurtrières, donnant l'illusion d'une mise à mort de chaque personne se situant dans l'établissement. Le temps sembla se suspendre pendant deux à trois secondes, chacun regardant autour de soi comme pour essayer de comprendre ce qui venait de se passer. Normalement, je serais sorti d'ici, mais étant donné que tout le monde était immobile, m'enfuir aurait davantage attiré l'attention sur ma personne. Déjà que je n'étais pas très discret, mon visage voilé derrière un foulard, mes cheveux sous un bonnet, et un chien tricéphale énorme m'attendant à la sortie... Bien entendu, les femmes victimes de l'illusion se mirent à hurler, alors que quelques hommes peu courageux firent de même. En l'espace d'une seconde, tous croyant à une malédiction se mirent à se diriger vers la sorte. C'était le moment de faire de même pour me fondre dans la foule. Pour le moment, je devais éviter de faire trop de grabuge. Je devais m'immiscer dans l'esprit de la population comme une Ombre meurtrière, rôdant pour punir les orgueilleux dont le pouvoir avait fait d'eux des instruments de ce système corrompu.
Une fois dehors, je fis signe à Cerbère de me suivre vers Edge Town. Même s'il était un précieux soutien, Gehennos ne devait pas rester près de moi lorsque je me mettrais à agir. Déjà seul, j'étais assez facilement repérable, mais avec lui, c'était comme si j'indiquais clairement ne pas être quelqu'un de normal. Voilà pourquoi, une fois dans les bidonvilles, je demandais à la créature mythologique de m'attendre. Il ne semblait guère content de recevoir un tel ordre, chacune de ses têtes faisant la moue, avant de m'afficher un triple regard de cocker malheureux. Il me savait particulièrement sensible à ce genre de choses le fourbe. Je lui tournais le dos avant de prendre mes ailes à mon cou, m'envolant à la faveur de la nuit. J'avais un plan d'action parfaitement défini pour ce genre d'opération. Me lancer seul dans cette entreprise serait plutôt périlleux et j'aurais besoin de frapper en une seule fois si je voulais réussir. Plusieurs assauts ou lancer une rébellion aurait augmenté la sécurité autour de ma cible principale. Et cela, je devais l'éviter à tout prix. Il fallait que j'obtienne avant tout un bon nombre de renseignements, et je savais pertinemment où aller les chercher. J'avais obtenu en ville un aperçu de la situation et des têtes pensantes du royaume.
Si je ne voulais pas trop attirer l'attention, j'allais devoir m'attaquer à un petit poisson dont la mort poserait certes souci, mais dont on aurait du mal à penser qu'il s'agit de l’œuvre d'un Révolutionnaire. C'était également l'occasion pour moi d'imposer ma "signature", l'emblème que je me devrais d'arborer lors d'actions aussi importantes face au Gouvernement Mondial. Il était temps de faire connaître Damien Reyes sous le surnom de Tri-Edge, afin d'offrir en spectacle un symbole qui ferait trembler les puissants. Je voulais que la simple vue de ce signe signifie une peur indicible et immisce la crainte la plus profonde à quiconque au sein du Gouvernement viendrait à le voir. Pour une première apparition sous ce sigle, il fallait au moins quelque chose d'aussi grandiose que le royaume de Goa.
Déployant mes ailes, je me dirigeais vers le lieu de résidence du sous-chef de la police. Il était bien connu qu'il s'agissait de quelqu'un de corrompu et traînant dans pas mal d'affaires louches. L’exécuter pourrait faire penser à un acte de vengeance venant de l'un de ses collaborateurs peu fréquentables. Voilà pourquoi c'était une cible particulièrement facile. Qui plus est, ayant moins de moyens que ses confrères, sa sécurité était naturellement moins bien assurée. Survolant la luxueuse demeure, je voyais qu'il avait tout de même à sa disposition une immense muraille autour de laquelle les gardes faisaient des rondes avec leurs chiens. Mais qui aurait imaginé un assassin volant pour venir troubler la quiétude de l'officier ? Sûrement pas ceux qui avaient mis au point le système de sécurité de la luxueuse demeure. A défaut d'avoir bien assuré la sécurité extérieure, de manière à ce que personne ne rentre, l'idée d'un intrus réussissant à passer les gardes semblait trop improbable pour que le résident principal ne mette en place davantage de système de défense. Qui plus est, la présence d'un large balcon au deuxième étage de la villa laissait à supposer qu'il s'agissait de sa chambre. Dans tous les cas, il me serait aisé de pénétrer cette demeure.
Me posant sur ce lieu d'atterrissage opportun, je fis le moins de bruit possible, rétractant mes ailes pour prendre moins de place une fois face à la porte. Je m'accroupis légèrement, sortant de quoi trafiquer la serrure en toute impunité. Vraiment... penser que des remparts et gardes suffisaient à arrêter les tueurs était une belle erreur. Sans doute que personne n'imaginait d'individu assez fou pour s'en prendre aux têtes pensantes de ce gouvernement, ainsi qu'aux nobles de Mariejoa. Si tel était le cas, ils allaient tous avoir une sacrée surprise demain matin. Pénétrant par la porte du balcon, je me rendais que j'étais davantage dans un salon que dans une chambre. Amusante disposition des lieux. J'avançais lentement, regardant les objets se trouvant sur ma route. Plusieurs photos du sous-chef de la police trônaient sur les meubles et murs, alors qu'il serrait la main à différentes personnes. La plupart d'entre elles étaient connues pour ne pas être des gens très fréquentables. A côté de cela, on pouvait voir plusieurs prix pour services rendus... ce qui me fit doucement rire. On se demandait bien à qui il avait pu rendre service pour mériter de tels honneurs.
D'un seul coup, je sentis un choc se produire au niveau de mon armure de plumes dissimulée sous mon manteau. Me retournant, je vis ma cible qui venait de me frapper avec une batte de base-ball. Mauvaise pioche mon gars. L'objet s'était pratiquement brisé, laissant l'assaillant assez abasourdi lorsqu'il constata qu'il ne tenait plus qu'un manche en bois. Avant qu'il ne réagisse, je plaquais alors brusquement ma main sur sa bouche en le plaquant contre l'un des murs, étouffant son cri avant qu'il ne sorte. Le bougre avait certes de la force, mais il était loin de pouvoir rivaliser avec un combattant endurci, à plus forte raison avec un possesseur des capacités d'un Fruit du Démon. Alors que je l'observais, j'entendis sa femme demander depuis l'autre bout du couloir si tout allait bien et ce que pouvait être ce bruit. Restant proche de lui, je vins à lui susurrer quelques paroles à l'oreille.
- Quand j'ôterais ma main de ta bouche, tu lui diras que tout va bien, que c'était juste un... oiseau qui a tapé contre la fenêtre et t'as fait trébucher en te surprenant. Si jamais tu tentes de la prévenir, de quelques manières que ce soit... alors j'irais la rejoindre et l'égorgerais sous tes yeux, avant de faire subir le même sort à tes enfants. Suis-je assez clair ?
Mon regard froid et sérieux devait bien faire comprendre à mon interlocuteur que je n'étais nullement en train de plaisanter. Aussi, tremblant de tout son corps, il remua lentement la tête de haut en bas. Descendant ma main sous sa gorge sans l'étreindre trop fort pour ne pas l'empêcher de parler, je le laissais répéter ce que je lui avais dit. Aussitôt la femme rassurée, j'ordonnais au sous-chef d'indiquer qu'il allait prendre un verre pour se calmer avant de revenir se coucher. Malgré son état de stress à la vue de mon arme noire que je sortis sous son nez, il parvint à faire exactement ce que je lui dis. Même s'il était corrompu et plein de vices, cet homme avait au moins un peu d'amour propre pour ne pas sacrifier sa femme et ses enfants. Un bon point pour lui, mais ce n'était pas cela qui allait le sauver. Tout en maintenant mon étreinte sur sa gorge, je repris la parole, toujours tout bas pour n'être entendu que de lui seul.
- Maintenant, tu vas me dire où je peux trouver les plans du château royal, ainsi que tous les renseignements que tu possèdes sur la sécurité. Pour finir, tu vas également me donner le planning de la visite des Dragons Célestes. Comme je t'ai dit, à la moindre entourloupe, tu ne seras pas le seul à payer les pots cassés.
Faisant à nouveau signe oui de la tête, il se dirigea vers son bureau, sentant dans son dos la lame de Kurayami-Hime posée contre sa colonne vertébrale. Au moindre geste suspect, il savait pertinemment qu'il n'aurait pas le temps de faire ou dire quoi que ce soit, sa vie risquant de s'achever assez prématurément. Près du coffre-fort, il composa la combinaison de ce dernier pour me sortir plusieurs documents. Plaquant l'homme contre le mur, mettant la lame sous sa gorge, je regardais ceux-ci. Le planning des Tenryuubitôs était effectivement là, bien complet, mais le reste n'était tout bonnement pas ce dont j'avais besoin. Le fixant avec un regard meurtrier, il m'assura que c'était tout ce qu'il possédait, le reste étant aux mains du chef de la police lui-même. Au moins, j'avais récupéré un de mes trois objectifs de cette nuit, mais c'était une bien maigre consolation compte tenu des risques encourus. Je mettais les documents dans la poche intérieure de mon manteau, tout en fixant toujours mon hôte pour le moins angoissé.
Il eut alors la mauvaise idée de me demander ce que j'allais faire maintenant. Faisant mine de réfléchir, j'enfonçais brutalement la lame noire dans son ventre, posant ma main contre sa bouche pour étouffer le cri de douleur qui en sortait. D'un geste brusque, je relevais la lame toujours dans ses entrailles pour l'achever. Je laissais son corps inerte sur le divan du bureau, le sang coulant abondement de la plaie et de sa bouche. Pour rendre la scène encore plus macabre, j'avais pris soin de lui laisser les yeux ouverts. Renforçant mon étreinte sur mon Kitetsu, je laissais ce dernier s'embraser d'une flamme orangée-rouge, avant de laisser l'arme frapper le mur à trois reprises. Je me moquais bien que le bruit ou la lumière n'attire les gardes dehors, étant donné que j'avais terminé mon office. Je gravais donc ce symbole qui deviendrait le mien, et sous peu, l'un de ceux qui feraient pâlir le Gouvernement tout entier à sa simple mention, et plus encore à sa vision. Le "Tri-Edge".
Entendant alors des bruits de pas au-dehors, ainsi que la porte d'entrée au rez-de-chaussée que l'on défonce, j'ouvrais grand la fenêtre du bureau pour déployer mes ailes en m'envoler. Le temps que les gardes n'arrivent dans le bureau, la seule chose qu'ils verraient serait le corps du sous-chef de la police, baignant dans son sang, sur son divan, avec au-dessus de ce dernier, sur le mur, la marque de l'assassin venu lui prendre la vie. De mon côté, j'étais déjà bien haut dans le ciel, hors de portée et hors de la vue de toute la milice assurant la sécurité de la villa. Personne ne comprendrait sûrement pourquoi j'étais ici, et tous prendraient sûrement cela pour un meurtre crapuleux, car aucune trace d'effraction sur le coffre ne pouvait être constatée. Ce dernier étant refermé, toujours vierge de toute attaque, seuls des soupçons ou des théories fumeuses viendraient tôt ou tard rejoindre l'hypothèse la plus plausible : un assassinat dû aux mauvaises relations du policier véreux. Dans le pire des cas, sans doute le Gouvernement enverrait-il quelqu'un pour enquêter... mais rien ne laissait supposer un complot et l’œuvre d'un révolutionnaire... pour l'instant. Leur seule piste serait cette marque qu'ils verraient pour la première fois, mais certainement pas la dernière.