Sur le pont de notre cuirassé, on regarde les derniers chargements se faire. Après avoir sauvé notre super scientifique d’élite et avoir pourri une cérémonie religieuse bizarre, on est revenu à la base Marine de la Zone Brume. Puis, après quelques jours de soins et de repos, on est retourné à la ville dans laquelle on était arrivé.
Le voyage du retour s’est avéré totalement calme et chiant, mais les soldats étaient aux aguets. Les fanatiques sont rarement très intelligents, donc ils auraient pu avoir, pour ceux qui ont survécu en tout cas, la sale idée de nous tomber dessus avec ce qui leur reste de chiots de guerre. Mais nan, faut croire qu’on leur a inspiré une saine peur des uniformes blancs.
En tout cas, cette île va pas me manquer. Beaucoup trop glauque, avec ce brouillard qui empêche le soleil de passer. C’est un coup à faire une dépression nerveuse. M’étonne pas que la grande majorité de la population se maintienne là où y’a de la lumière. Sans compter que ça doit être plus facile pour cultiver des trucs, et les économies d’énergie.
Enfin, j’me disperse pour rien, Thorn nous fait signe de ramener nos gueules, nous autres les lieutenants.
« Bon. Normalement, je devrais vous donner une permission pour la nuit, étant donné que nous partons demain en milieu de matinée. »
On devine tous dans quelle direction la suite du speech va aller. Les mines sont mornes.
« Mais la dernière fois, nos hommes ont provoqué le chaos et des combats avec les Marines de la garnison. Donc vous devez vous assurer que la même chose ne se reproduise pas.
- Commandant, les hommes sont épuisés, ils ont perdu des amis, ils…
- Je sais qu’ils sont fatigués, mais ils se reposeront à Mégavéga. Ouvrez quand même cinq barrils de rhum. Mais ils ne doivent pas mettre pied à terre.
- A vos ordres. »
La soirée s’passe quand même pas trop mal. Il est encore tôt quand les tonneaux sont épuisés, et que les soldats discutent tranquillement sur le pont, ou dessous. Petit à petit, des groupes font leur chemin vers les quartiers d’équipage, pour s’reposer. Sans compter les malades qui peuplent l’infirmerie et sont sortis copin-clopant pour ceux qui le pouvaient.
A la poupe, nous cinq lieutenants, on lance les dés sans vraiment y prêter attention. Le jeu auquel on joue est assez confus, t’façon. Blondie tapote le pont des doigts, signifiant par là son ennui profond. Il décroche un mot de temps en temps. Il fait la gueule parce qu’on peut pas descendre. On s’rappelle des morts, aussi, comme les soldats de base. On en connaissait tous quelques-uns.
C’est l’lot des combats, mais c’est pas rigolo pour autant, même pour moi qui suis CP. J’en ai censément rien à foutre mais… Ils étaient sous ma responsabilité, quelque part, et même si j’y peux rien qu’ils clamsent au combat, ben… J’avale ma rasade de rhum d’un coup et j’me ressers un peu de notre troisième bouteille. Charme et Funeste avaient du stock, planqué quelque part, et c’est une soirée comme une autre pour en écouler une partie.
Prudence tourne fréquemment la tête vers le port. J’peux pas m’empêcher de faire pareil. Déjà qu’on va se coltiner plusieurs semaines en mer, la seule soirée où on pourrait un peu s’détendre, on est obligé de la passer sur le cuirassé parce que les hommes savent pas se tenir correctement. Ca donne envie de leur taper un peu dessus, juste pour se défouler. En même temps, j’devrais pas m’attendre à mieux de la part des mouettes, et encore moins celles de l’élite.
Finalement, Charme prend la parole.
« C’est bon, ils ont l’air calmé pour la nuit, et le reste ne devrait pas tarder à aller se coucher. Vous voulez y aller ? »
Elle regarde Prudence, Blondie, Funeste et moi. Funeste secoue la tête. Négatif. Il achève son verre et se ressert.
« Ouais, on aimerait bien profiter un peu de la ville. Visiter, tout ça.
- Faire ce qu’on n’a pas pu faire la première fois, aussi, éventuellement.
- Voir des gens autres que des Marines, finit Prudence.
- C’est bon, je vais rester surveiller les hommes avec Funeste, alors, si ça lui va ? »
Hochement de tête affirmatif. Ses yeux impassibles passent sur notre fier trio.
« Changez-vous, quand même.
- Et Thorn ?
- Il a communiqué son rapport au chef de l’île, et est dans son bureau. Au pire, je lui dirai que vous êtes partis dormir.
- D’accord. »
J’ai l’impression qu’on fait une connerie, mais en même temps, Charme nous couvre. Elle a dû avoir son lot de virées nocturnes dans sa jeunesse, encore qu’on l’imagine mal en séductrice des bars. Funeste, il broie du noir, mais ça change pas tellement de d’habitude, j’suppose. Lui non plus, on l’imagine pas l’alcool joyeux, et c’est bien ce qu’on a en face de nous qui le confirme. Pas pire que d’habitude, mais… Funeste, quoi.
Une heure plus tard, on est fringué en civils et on boit un coup dans une taverne du port, le genre pas très huppé mais suffisamment pour éviter le trop bas de gamme, style dockers et autres traine-savates.
« Alors, Blondie, t’es arrivé dans la Vingtième comment ? Que j’demande en lui faisant avaler de travers.
- M’en parle pas.
- Vas-y, raconte, enjoint Prudence.
- C’est pas comme si c’était un grand secret du Gouvernement Mondial.
- Vous connaissez pas déjà les grandes lignes ?
- Si, si. On veut les détails, justement.
- Mon verre est vide, observe-t-il. »
C’est de bonne guerre. J’agite le bras pour attirer l’attention.
- Tavernier ! Une autre de la même pour nous trois.
- Hop, ça arrive, gueule-t-il en réponse.
- Alors, cette histoire ? »
Il s’humecte la bouche à son verre, et grimace.
« Normalement, je m’étais arrangé pour une mutation tranquille. Quelque chose auprès d’un ponte de Marie-Joie, un petit vieux qui signe des papiers, te prend pour son petit-fils et remplit que des évaluations positives.
- Merdier administratif ?
- Arrangement politique foireux ?
- Un peu des deux, je crois. Dès que j’ai reçu ma mutation pour la Vingtième d’élite, j’ai essayé de faire marche arrière. Cavaler dans une des divisions à problèmes de la Marine, très peu pour moi. »
On rit jaune, avec Prudence. Une gorgée.
« Mais une fois l’ordre parti, c’était trop tard.
- Adversaires de ta famille ?
- Y’a des chances. Ils ont dû blinder le truc et m’envoyer dans une affectation pourrie. Mais on va les retrouver, et on le leur fera payer.
- Ouais, sûrement.
- Et toi, Angus ? »
J’roule des yeux. J’pointe mon verre, que j’vide sous leurs yeux, puis j’fais un clin d’œil à Prudence. Elle sourit.
« Tss, lâche Blondie avant d’appeler le tavernier.
- J’avais la gorge tellement sèche, j’arrivais pas à parler.
- Oui, oui. Alors, ton histoire ?
- Elle pourrait être le pendant de la tienne, Blondie, si tu savais. Juste, du mauvais côté.
- Ah oui ?
- Après quelques missions réussies, j’ai décroché un poste à Marie-Joie au service d’un planqué. Et j’en suis moi-même devenu un.
- Et ben alors ?
- Ben alors, c’était pas trop mon truc, tous les pisseux et les pisseuses de Marie-Joie qui paradent dans leurs beaux uniformes sans un pli, sans une tache, qui sortent à peine de la laverie. Et ça vaut pour les fringues autant que pour les types.
- T’exagères, ils sont pas comme ça à Mar…
- Si, si. Tu l’sais, tu cherchais une planque aussi.
- Il a pas tort, commente Prudence. »
La conversation retombe quelques secondes. J’regarde ce qui reste dans mon godet.
« Mais ouais, j’m’entendais pas trop bien avec les gros nazes de la capitale du monde. Tu les écouterais parler, Prudence, tu deviendrais folle. Ils ont le ton pincé, comme s’ils voulaient pas prendre le risque de respirer une mauvaise odeur, et le pif en l’air, tout le temps.
- Ah ?
- Même ceux qui viennent des bas-quartiers de la ville, ils se prennent pour la noblesse du monde. Tout ce qui n’est pas Marie-Joie ne vaut pas à clou, pour eux, même s’ils sont tout en bas du coin.
- C’est comme ça que tu me vois, Angus ?
- Pas tant que ça. Quand on vous met dans un environnement correct, vous êtes presque supportables, que j’lui rétorque.
- C’est quand même vrai que tu fais très Marijoan, ajoute la lieutenance.
- Enfin bref. A un moment, y’a un de ces trous du cul qui a commencé à la ramener sur ses états de service et ceux de sa famille, un vrai connard avec des cheveux roses. J’ai pas tenu, j’lui en ai collé une.
- Attends, il s’appelait comment ?
- J’sais plus. Il avait un nom interminable, comme tous ces copains.
- Je le connais peut-être. Tu peux pas retrouver ?
- C’était y’a un bail, Blondie, si j’l’ai jamais su, j’ai totalement oublié. »
« Et ensuite ?
- Ben ensuite, il a dû appeler papa, tonton, maman, tata, papy et toute la fratrie. En moins de temps qu’il en faut pour prononcer son blaze pourri, j’me suis retrouvé ici, à nouveau sur le terrain au lieu de balader de la paperasse.
- Tu devais être ravi.
- J’crois que tu réalises pas bien, Blondie. Ici, au moins, on fait un travail utile.
- Mouais.
- Enfin, déjà, on fait un travail, contrairement à…
- Oui, oui, c’est bon, on a compris.
- …
- …
- Et toi, Prudence ? »
Elle nous adresse un grand sourire, puis tapote son verre du bout de l’ongle. Ploc ploc ploc. On soupire. Une fois les verres resservis, elle prend la parole :
« Bizarrement, j’ai beaucoup moins de choses à raconter sur ma mutation que vous. Je suis arrivée dans la Vingtième il y a bien plus longtemps, il faut dire.
- Quand ça ?
- Plusieurs années, j’ai connu le Commandant d’élite Lewis.
- Ca remonte à quoi, cinq ans ?
- Plus proche de six, maintenant.
- Oui, c’est ça. J’étais un peu indisciplinée, quand j’étais jeune.
- Plus maintenant ?
- Beaucoup moins, en tout cas. Mes supérieurs n’appréciaient pas ma tendance à, je cite, ‘’bourrer dans le tas au détriment des ordres et de mes hommes’’.
- Et ça a changé, ça ?
- En tout cas, ça m’a valu de belles médailles.
- Ouah, trop cool.
- Extraordinaire, ça valait le coup. »
Nos voix sarcastiques lui échappent pas, et on reprend une gorgée. Evidemment, j’étais déjà au courant des raisons qui faisaient que les lieutenants étaient là, même pour Blondie, mais c’est pas plus mal d’entendre leur interprétation de la chose, des fois que y’ait des grosses différences avec les rapports que j’ai pu consulter. Là, y’en avait pas trop, c’est pas plus mal. Même le nouveau lieutenant a joué franc-jeu sur la planque qu’il a cherché sans succès.
Le bar se remplit de plus en plus, ce qui fait que des tables et des chaises supplémentaires sont installées. On s’retrouve tassé dans un coin, moi entre les deux autres. Blondie recommence à tapoter la table de ses doigts, signe qu’il s’emmerde ou qu’il voudrait être ailleurs. S’il fait ça chez ses supérieurs, m’étonne pas qu’il finisse avec nous. Prudence repose quelques instants sa main sur ma cuisse. Uh oh.
Avant même que j’puisse réagir, mon denden sonne, et m’fait sursauter. Chiasserie. En plus, vu la poche, c’est celui de Krueger qui m’appelle. Truc sérieux uniquement, potentiellement lié à notre mission, trouver les révolutionnaires terrés dans la Vingtième. Il pouvait pas choisir pire moment, ce gros con. Avec un soupir, j’me lève et j’m’extirpe sous la mine presque vexée de Prudence.
Dans la rue, il fait plus frais, et surtout plus calme. J’décroche en allumant une clope.
« Lieutenant Angus.
- Ouais ? J’espère que ça vaut le coup.
- Trois personnes viennent de sauter à l’eau et de remonter sur le ponton.
- En uniforme ?
- Oui.
- T’as donné l’alerte ?
- Non, j’me suis dit que si…
- Parfait. J’m’en occupe. »
Si c’est bien nos révolutionnaires qui font une virée nocturne illégale histoire de parler à leurs potes, on va pouvoir leur foutre la main dessus, et dans la gueule, aussi. Tant mieux qu’il les ai laissés filer.
J’retourne dans le bar avec un air de regret sur le visage. J’regrette vraiment. Encore plus quand j’vois que Prudence et Blondie sont quasiment collés l’un à l’autre et se chuchotent au visage. Au moins, j’ai vachement moins de scrupules à interrompre.
« Ouais, un truc urgent qui vient d’être signalé. Des hommes ont fugué.
- Déserté ?
- Nan, nan, probablement juste une balade en ville.
- Tu veux qu’on t’aide ? Demande Prudence avec l’air d’avoir pas la moindre envie de bouger.
- Nan, ça va aller, ils sont de mes sections, a priori.
- Okay, bon courage, à demain, répond Blondie. »
Pressé de me voir partir, connard ?
Une fois dehors, j’prends le chemin du port. J’ai de la monnaie en poche, de quoi acheter quelques renseignements. J’ai mes surins, aussi, ça paye pas mal. Et débute la longue enquête. Le froid de l’air m’éclaircit un peu les idées, en tout cas. Vrai qu’on a descendu pas mal, avec les deux autres. J’écarte les pensées, ça a tendance à m’irriter, cela dit.
J’questionne les videurs, les connards qui trainent dehors. J’paye des coups à boire, des menaces. Quelques baffes, pour ceux qui se rebiffent, mais j’reste propre, gentillet. Alors que j’pousse la porte d’un énième estaminet, j’vois mes trois cocos, reconnaissables à leurs beaux uniformes de la Marine qu’ont eu le temps de sécher depuis. C’est le milieu de la nuit, mais la fête bat son plein.
Sans vraiment de surprise, j’reconnais mon bon copain Surin, et deux collègues à lui. Il raconte comment il a eu son surnom, à grand renfort de gestes, de grognements et de rires. En douce, j’arrive derrière eux, puis j’pose les mains sur leurs épaules, ma bouche juste derrière leurs oreilles.
« Bah alors, on va boire un coup sans prévenir les copains ? que j’susurre. »
Ni une ni deux, l’un m’choppe le poignet, l’autre se lève, et Surin tente de me coller un coup de boule. J’tords les doigts de l’attrapeur et j’attrape le deuxième au collet.
« Dehors. Tout de suite. »
J’les amène dans une ruelle miteuse, le genre à peine pavée. P’tet qu’ils ont déjà été pris pour caillasser des gens. J’en choisis une sympa, de ruelle, qui finit en impasse.
« Surin, Surin… Qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire de toi ?
- Je suppose que c’est râpé pour ma demande de permission ?
- Ils s’appellent comment, tes deux petits camarades ?
- Marine d’élite Hamac.
- Otarie.
- Tu vois, Surin. Le souci, c’est qu’à chaque fois que y’a un truc et que j’me dis que tu vas être intelligent et comprendre, il faut que tu prouves l’inverse.
- Euh… »
J’remonte les manches de ma chemise méthodiquement.
« Et systématiquement, tu fais une connerie, qui me force à devoir serrer la vis.
- Ecoutez, Lieutenant…
- Et, Surin, j’me dis toujours que c’est pas la peine d’en arriver là, que les mesures classiques vont suffire.
- On doit pouvoir s’arranger, non ? Il doit me rester…
- J’veux pas de tes piécettes, Surin, ni celles de tes copains. J’veux avoir la paix. J’veux ne pas avoir à courir derrière mes hommes tous les soirs ni devoir leur tenir la queue pour aller pisser. Donc on va tester une autre méthode. »
Se sentant acculé, ils serrent les poings, se mettent en garde. Mais j’suis pas là pour leur filer un combat à la loyale, ou même leur apprendre quoi que ce soit. J’m’approche du premier, Hamac. Son bras file de la droite, j’plonge dessous et mes phalanges s’écrasent sur son pif. Projeté contre le mur, il est maintenu debout par mes coups de points dans son torse. J’frappe méthodiquement toutes ses côtes, le foie, la rate. Un coup de genou dans le diaphragme l’achève, le fait tomber par terre.
Il s’est passé à peine deux secondes, et les autres commencent à peine à bouger. Mon Kami-E me permet de passer derrière Surin que j’me garde pour la fin. Ma godasse trouve la tempe d’Otarie, qui tombe par terre sous le choc. Un autre coup de pompe droit dans la gueule l’assomme pour le coup, et j’note mentalement de l’amocher un peu davantage quand j’en aurai fini avec…
Surin, pas fou, tente de prendre la poudre d’escampette par le bout de la ruelle, que j’ai laissée vide. Un Soru m’amène à sa hauteur, et un croche-pied le fait chuter. J’le laisse tranquillement se relever en tapotant mes poches, à la recherche d’une clope restante. Mais j’ai fini mon paquet. J’lis dans son regard l’inquiétude, un peu de peur, puis la détermination de pas se laisser totalement marcher dessus.
Manque de bol pour lui, j’suis pas vraiment de bonne humeur.
J’sais très bien qu’il est pas le révolutionnaire que j’cherche, juste un zouave qui fait ce qu’il veut et emmerde les ordres. J’ai déjà passé des jours entiers à éplucher tout son passif. Donc j’perds mon temps. Et là, y’a les deux autres lieutenants qui… Mon poing s’écrase sur son menton, mais il encaisse et tente même de riposter.
J’écarte d’une tape de la main et j’lui fous un coup de coude en plein sur la pommette avant de reculer à nouveau. Il se plie légèrement, feint la douleur, se baisse, essaie de me tâcler. Trop évident, même sans haki de l’Empathie, que j’ai pas activé pour l’occasion. Un coup de genou en pleine poire lui fait comprendre que c’était pas une bonne idée.
J’ai pas retenu mes coups, donc il a les jambes qui flageolent.
« J’fais quoi, Surin, pour que t’arrêtes de bouger n’importe où ? J’te pète les rotules ? »
J’accompagne ma phrase d’un coup de tatane dans les tibias, puis dans les cuisses.
« Ou faut que je te le fasse rentrer dans le crâne ? »
Je ponctue d’une simple baffe, suivie de sa sœur.
« Nan, vraiment, je sais pas. »
Il lève faiblement le bras. J’lui fais même pas l’honneur d’encaisser ce coup digne de ma grand-mère et j’le projette à terre.
Quelques instants plus tard, j’sors de la ruelle en m’frottant les mains. Bien défoulé, j’me sens juste un peu vide, vidé. J’avise une pallette en bois sur laquelle j’m’asseois en attendant que les trois Marines se réveillent.
Tiens, me restait une cigarette, finalement.