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La 346ème Carter et le frigo géant

Le voyage n'a presque pas été atroce, non, même la pluie m'a permis d'avoir un semblant de douche ce qui était appréciable. Bon par contre des jours à mariner dans ma tenue de plongée, il faut absolument que je réussisse à me nettoyer, quitte à faire un premier passage dans l'eau salée et rincer à l'eau douce. Tout comme il est inutile de préciser que l'autre atout pour la marine quand on considère qu'un géant n'est rien de mieux qu'une cargaison, c'est que celle-ci est étanche... Mais ce n'est pas grave, c'est un problème de logistique, c'est un problème... Ils n'y peuvent rien, je suis juste trop grande et je devrais être reconnaissante d'avoir un travail, un salaire et sans avoir réellement de toit sur la tête au moins un repas par jour... Même si dernièrement il a était plus de l'ordre du goûté frugal et mon estomac s'en plein bruyamment malgré moi depuis quelques heures.

Finalement un port, comme la lumière au bout du tunnel et une libération à venir pour moi. Une fois amarrée, je détache lentement ce qui me sangle au navire même si je n'ai qu'une envie légitime, me jeter à l'eau. Mais avant ça, comme toute bonne fille je range mes affaires en quelques sortes. Je me lève doucement en étant un peu nauséeuse et surtout en ayant les muscles endoloris. Je sens que je ne tiendrai pas debout, pas longtemps. Je prends des changes propres et une robe sous le bras. Je monte alors sur le quai en essayant de ne rien écraser et... Échec, il y avait une charrette à bras en dessous de mon pied, heureusement aucun être vivant. Mais bon le problème avec une charrette en chocolat remplie de banane... Oh pitié, pas le cliché de la banane ! Non ! Pourtant... Je me vautre sur le sol en le faisant trembler avant de tomber à l'eau le nez en sang. Mais la bonne nouvelle, c'est qu'aucun navire n'a chaviré et qu'il n'y a que des blessés légers moi comprit...

Après avoir repris mes esprits, je faisais la planche sur la surface, je retire ma combinaison dans l'eau puis mes sous-vêtements souillés le tout en surnageant difficilement et en me tenant au quai, collé à celui-ci pour ne pas trop en montrer au cas où il y a des enfants. Je suis trempé, mais au moins je suis à peu près propre maintenant, bon par contre si je ne me rince pas à l'eau claire je vais avoir des problèmes à cause du sel. Je profite du passage de mes supérieurs pour m'excuser encore. Sans me confondre en excuse, j'en suis presque là, mais je suis trop fatiguée pour trop parler et en même temps rester en vie et coller contre l'édifice qui m'a garanti de garder un minimum de pudeur pendant que je retire la tenue qui fut un vrai calvaire pendant tout ce temps et des sous-vêtements dans un état qu'aucune jeune femme digne de ce nom ne laisserait voir à quiconque et les cacher.

Évidemment, les propriétaires de la chose qui est maintenant une bouillie informe sur les pavés... Enfin non, c'est une sorte de biscuit sec... Mais je ne préfère pas trop y penser, j'ai trop fin ça pourrait être une catastrophe si je me mets a... Tellement d'aliments... Non ! Il ne faut pas même si j'ai faim, horriblement faim, même si j'émets une symphonie de gargouillement, piller les ressources civiles, c'est contre mes principes... Chocolat... J'ai tellement envie de manger que je crois voir de repas tout prêts et partout qu'elle horreur ! Bon la réalité, c'est qu'il y a vraiment de la nourriture partout, mais cela me parait tellement surréaliste que je n'ose pas trop y penser. Même si ce genre de chose ne devait pas autant m'étonner, c'est la route de tous les périls.

Les touristes même quand ils font partie de la marine ne sont donc pas vu d'un très bon oeil. Je vous laisse imaginer la tête qu'ils font en voyant une géante qui à la tête qui dépasse d'un ponton en regardant autour d'elle comme un ogre affamé, ce qu'elle est dans le moment présent. Mais je me surveille aussi, non, je ne peux pas avance dans cet état. C'est les larmes aux yeux, au moins autant à cause du sel que de ma douleur et d'un air plaintif que j'exprime ce que je ressens à notre supérieur.

"Lieutenant-Colonel Holmes, dans mon état si je mets le moindre pied sur cette île je risque de faire un véritable carnage... Désolé, je vous cause tellement de soucis..."

Bien sûr, pas besoin que je ne dise cela pour que la garde du port soit en alerte, ils sont même déjà arrivés, comme quoi parfois une situation peut dégénérer au moment même où on met un pied hors du navire. Mourir de faim en ayant posé le pied sur le plus grand réservoir de bouffe de Grand Line, elle n’est pas belle la vie ?
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Une île de bouffe. De bouffe. Faite de bouffe. La faim justifie les moyens : il n'en a pas fallu plus pour rendre notre géante complètement folle. Et vas y que je te détruis une charrette en mettant le pied à terre. Et vas y que celle-ci était pleine de mangeaille. Et vas y que les habitants du coin la pointent du doigt et...

- Une géante ! Prévenez les gardes !! gueule l'un des autochtones témoins de la scène.

Quoi ? Comment ça prévenir les gardes ? Pour une charrette, c'est une blague non ? Je zieute la pauvre femme, le visage décomposé, les doigts dans la bouche à se morfondre avec des traits sous les yeux. Elle se retient de tout bouffer. C'est bon non ? Elle se retient, voyez pas ?

Elle s'excuse même.

- Arrête de t'excuser à tout va, ça me tape sur le système ! T'es une géante, t'es une géante ! Pas de ta faute si ta condition te fait faire des bourdes.

Je le sais car il m'arrive de faire pareil. Non, pas avec ma condition d'humaine, plutôt mon fruit du démon. Quand je me brûle en buvant un café et qu'une vague haute d'un mètre vient frapper le navire alors que les eaux sont troubles, par exemple. Mais bon, une géante qui a peur d'être géante, ça sert à rien. Raison pour laquelle il faut à tout prix l'aider à briser cette carapace. On a pas besoin d'un boulet et quand la demoiselle sera sûre d'elle, elle fera un carnage. Mais en attendant...

- Commandante... euh... sécurisez la zone. Semblerait qu'on va être accueillies avec le tapis rouge et tout le blabla.

La jeune femme affiche une tête de déterrée. Merde, j'avais oublié ses soucis psychologiques à celle-là. Je ne tarde pas à me corriger, en voyant des dizaines de soldats sortir de nul part, des types en armure avec le blason local gravé sur le torse. Qui viennent nous encercler. Enfin, surtout notre pauvre Lieutenante crevant la dalle.

- C'était un mensonge, Commandante.

- Ah... Vous avez entendu ?! Sécurisez le périmètre !

En attendant que les choses se stabilisent, je fais mon habituelle observation du coin, cette fois-ci un peu plus poussée grâce à l'application du Haki. Une nouvelle méthode, utile pour passer l'endroit au peigne fin. Enfin, ce qui s'avère être en réalité une petite île de la taille d'une grande ville sur l'archipel.

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Bon, c'est quoi encore ce pays de demeurés. Pourquoi tout est en nourriture ? Je veux dire : les arbres sont en brocolis, le sol en jambon fumé, il y a des chemins de salamis qui traversent la plaine et des maisons en biscuits apéritif. Je parle même pas du chariot écrasé par notre bonne grosse géante qui était fait de crackers pour le bois et de saucisson en guise de roues. Ou encore de l'eau, si on peut encore appeler cela de l'eau, qui baigne les environs et ressemble en vérité à une mer d'huile. Une véritable mer d'huile.

- Il doit bien y avoir de vraies matières premières dans le coin.

Second coup d’œil et en effet, il y en a. Du bois, la seule chose qui semble exister. Ça et le fer des armes des soldats qui nous menacent. Formant un arc de cercle autour du coin où nous nous sommes amarrés. A y regarder de plus près, il y a donc effectivement des constructions qui ne sont pas mangeables. Des navires et ce qui ressemble à un petit port de commerce. Enfin, un marché en bois longeant la côte sur plusieurs dizaines de mètres.

Tandis donc que les deux groupes armés en vigueur se font face, l'un des gardes décide enfin de prendre la parole. Au vu de son armure richement décorée, l'homme doit être un officier ou un capitaine de la garde. Quelque chose comme ça.

- Halte-là ! Ne bougez plus et remettez-nous la géante sans faire de chichi !

Inutile de se perdre dans les présentations quand quelqu'un d'autre peut le faire pour vous. Hors de question de se battre pour des broutilles, il s'agit visiblement d'un malentendu.

- Commandante, veuillez procéder. dis-je de façon plus ou moins condescendante, mais surtout maladroite.

- A vos ordres, Lieutenante-Colonelle. 346ème division d'intervention de la Marine Carter. commence la Commandante tout en se collant les pompes et en saluant. Excusez-nous pour le dérangement, nous ne faisons que passer, le temps de reprendre des forces. Nous avons dévié de notre route initiale et certains de nos éléments ont besoin de repos.

A ces mots, elle darde un œil en direction de la géante qui s'est couvert les yeux avec ses grandes paluches pour ne plus voir le paysage alentour. En tout cas, le capitaine de la garde qui nous fait face détend un peu son string en voyant qu'en effet, il y a l'emblème de la mouette un peu partout sur nos vêtements et nos voiles. A cet effet, je redresse un peu mon manteau trop grand pour moi sur mes épaules. Toutefois, l'homme ne donne pas l'ordre de se replier. Pourquoi ? Où avons-nous débarqué ? Une nation ennemie ?

- Toutes nos excuses pour cet accueil, le pays connaît quelques troubles ces temps-ci. Néanmoins Marine ou pas, je suis au regret de devoir vous informer que sur décret du roi toutes les personnes trop grandes posant le pied sur Shishoku doivent être mis en état d'arrestation.

Shishoku ? Comme le fameux royaume des cuisiniers ? Je comprends mieux désormais. Visionnant la carte de Grand Line dans ma tête, je dénote donc notre position... Nous ne sommes plus sur la même voie ! Misère. Mais bon, il y a plus important à traiter pour le moment. Derrière moi, la géante semble trembler, recroquevillée sur elle-même. Probablement pas de peur, surtout de faim. Elle se retient encore de tout dévorer et je ne sais pas combien de temps ça va durer. Je pose une main réconfortante sur son avant-bras, avant de répondre à l'officier.

- La géante que vous voulez arrêter est une Lieutenante de la Marine. Je vous saurai gré de lui accorder plus de respect. Ce n'est pas une malfaitrice, mais elle risque de le devenir si nous ne l'aidons pas rapidement.

Pendant plusieurs secondes supplémentaires, l'homme garde un visage fermé, inexpressif. Puis celui-ci se détend, donnant finalement l'ordre à ses hommes de baisser leurs armes. Enfin.

- Le Roi ne sera pas content en apprenant cela.

- Nous verrons cela plus tard. Est-il possible d'aider notre Lieutenante avant qu'elle ne s'évanouisse ?

Encore dubitatif, le garde met plusieurs longues secondes à agir, donnant ultimement l'ordre à trois de ses gardes d'aller chercher quelque chose à manger. Quelque chose qui puisse satisfaire l'appétit de la géante.

- Comme si nous n'avions pas déjà assez à faire avec les autres géants. rumine le bonhomme.

- Les autres géants ?

L'état d'alerte a été déclaré visiblement. Des mesures aussi grotesques que "arrêter les personnes trop grandes" sont généralement prises lorsque plus rien ne va. Et j'ai le sentiment qu'ici plus rien ne va.

- Des pirates. Ils ravagent le coin, ils mangent nos îles. Nous quadrillons la zone en espérant les débusquer, mais ces salopards sont bien cachés.

Courte réflexion, mais idée saugrenue. Mon regard va plusieurs fois du chef des gardes à la géante. Je repense à notre voyage et au peu de commodités que nous avons toutes eu, notamment la dénommée Konsho. Ça ne peut plus continuer comme ça. Heureusement il y a l'air d'avoir du bois sur l'île. Et comme la situation est désespérée, il y a probablement moyen de s'arranger. Mais pas avec le garde, ce n'est qu'un larbin. Il nous faut négocier avec plus haut dans la hiérarchie. Après tout, le mal semble atteindre tout le royaume.

- Si je vous disais que nous pouvons vous aider, vous pourriez nous escorter, ma Commandante et moi, jusqu'au roi ?

- Il y a déjà tout un régiment de la Marine pour nous porter main forte. Ce n'est pas une soixantaine de femmes qui vont changer la donne.

J'attendais cette réponse. Inutile de dire que le bonhomme sous-estime grandement la force de mes femmes. Mais ce n'est pas cela notre majeure qualité, plutôt autre chose. Autre chose de grand.

- Une soixantaine de femmes, non. Mais une soixantaine de femmes avec une géante, oui. souris-je malignement.

Le gaillard semble peiner à capter mon sous-entendu. Pendant ce temps, les trois gardes qu'il a envoyé chercher de la nourriture reviennent. Avec une charrette remplie à ras bord de mangeaille pour la Lieutenante. Mieux vaut la chouchouter, nous en aurons rapidement besoin. En attendant sa réponse se fait une nouvelle fois tardive, mais a le mérite d'être claire.

- C'est entendu. Suivez-moi.
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La bonne nouvelle, c'est que je ne vais pas être irrité par le sel, la mauvaise c'est que l'huile ce n'est pas réellement mieux. Enfin si, mais est que ça glisse et en plus maintenant j'ai l'impression d'avoir des vêtements de dévergondé. Enfin, il y a un problème plus grave, en position fœtale sur le quai je suis sur le point de tourner berzerker... C'est le terme qu'avais utilisais maman pour parler d'un des pirates qu'elle avait arrêtés, bref, de devenir folle furieuse, mais le genre de folie qui se jette sur tout ce qui ne bouge pas et qui se consomme soit une grande proportion de ce qui m'entoure.

Je me fais même réprimander par ma cheffe...

"Mais Lieutenante-Colonelle..."

Puis je ne dis plus rien, me terre dans le mutisme et pleure, mais avec toute l'huile qui dégouline de moi ça ne se voit pas tellement de toute manière. Et en plus ça ne dure pas longtemps, je n'ai juste pas la force de pleurer, je suis aussi trop occupé à pas me jette sur la nourriture, je pourrais avoir une crise de boulimie à tous moment ce qui nous mettrait dans l'embarras et plus que ça d'ailleurs.Ce qui me différencie des pirates et autres criminels, c'est que je crois en la justice et la loi et la loi me dit clairement que manger ce qui n'appartient ni à moi, ni la marine c'est mal ! Tant que j'ai un peu de volonté je pourrais me contenir. La garde nous entoure, elles forment un périmètre défensif et les explications, enfin en partie arrivant. Pas étonnant qu'ils ne veuillent pas de moi, si d'autres géants ne se gênent pas pour dévorer leurs lieux de vie et les transformer en dépôt de fumier géant... Heurk...

Pendant que la Lieutenante-Colonelle et la commandante partent pour négocier, j'ai le droit à quelques victuailles, mais il n'est pas question que je me jette dessus comme une affamée que je suis. Déjà ce n'est pas bon pour l'image, c'est de mauvais goût et c'est le meilleur moyen d'avoir mal au ventre. C'est en réfrénant tous mes instincts qui me hurlent d'être sauvage que je m'installe au sol en mettant bien ma robe sous mes fesses de sorte à ne pas montrer ce qui ne doit pas l'être.

"Merci."

Je prends lentement la charrette et mange petit à petit le contenu même si inconsciemment, c'est quand même de plus en plus rapide, il manquera qu'un petit bout du moyen de transport à la fin, on ne peut pas non plus fière de miracle et avec ma force est quand même fragile, encore plus que ça l'est comparativement avec un engin en bois brut comme il s'en fait ailleurs. J'aimerais pouvoir, les rassurer, les aider, mais la réalité est que pour le moment, je ne peux rien faire de tout cela. C'est frustrant d'être en bas de l'échelle, de devoir attendre les décisions des autres... Peut-être que c'est pour ça que les humains cherchent temps à évoluer, à être haut gradé ? Peut-être que la liberté n'est pas la mer, mais peut-être que c'est l'avancement ? En attendant, je ne peux que patienter...


Dernière édition par Ai Konshō le Ven 19 Aoû 2016 - 1:18, édité 1 fois
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Passage d'île en île et changement de paysage. Toujours de la nourriture à foison, sauf que cette fois-ci il s'agit d'une forêt. Une forêt de légumes.

- Comment est-ce possible ?

- Je me pose exactement la même question depuis notre débarquement.

Du gros des gardes présents sur le port, seul un petit détachement d'environ huit personnes nous guide à travers l'archipel. Le Royaume est parfaitement découpé en six petites îles placées sous le commandement de cinq dirigeants et d'un roi. Nous venions d'en passer deux : Meat Paradise et Choco Island, sur laquelle nous avions eu l'honneur d'embarquer à bord d'un train en chocolat. L'environnement était vraiment hors du commun, mais l'idée que les aliments poussent par eux-même et composent quatre-vingt-dix pourcents de la flore était tout bonnement inouï. Plusieurs fois nous nous étions donc questionnées, Vasilieva et moi, au sujet du fonctionnement d'un tel prodige. Sans que les gardes ne daignent nous répondre. Probablement un secret ancestral qui fait la popularité et la spécificité du coin.

- Après cette île, nous devrions arriver aux alentours du palais royal.

Malgré la composition de la route, fabriquée à partir de tranches d'asperges géantes, notre évolution est relativement rapide. Ainsi donc nous dépassons rapidement un bois de brocolis géants pour traverser une forêt de salades et d'artichauts. Vient ensuite ce qui ressemble à une large plantation de courgettes et de potirons gigantesques, que nous contournons finalement pour franchir un nouveau pont composé de couches de carottes et de tomates, flottant grâce à des fondations en lotus. Bref, une île tout droit sortie de l'imaginaire d'un Cook quelconque, de quoi ravir Cooper même si sa cuisine restera toujours aussi fade et peu ragoutante, qu'importent les ingrédients. Vous me direz alors être subjugué par cette vision ? Diantre, vous n'avez encore rien vu.

Car de l'autre côté du pont, ce sont des rizières naturelles de tailles hors-normes qui composent la terre à moitié inondée. Ça et bien d'autres féculents. Des montagnes de pommes de terre aux plaines de spaghettis, en passant par toutes les formes de pâtes existantes ayant chacune une utilité dans l'environnement. C'est sous une énième arche en coquillette que nous passons donc pour enfin franchir l'enceinte d'un château reprenant une grande partie des éléments de l'île comme des matériaux de construction. Et au bout de trois coudes rayés franchis, nous voici enfin dans la salle du trône. L'archipel peut donc donner l'impression d'être vaste, en réalité il n'en est rien. Le voyage aura au final été effectué en moins d'une heure.

Rapidement, le capitaine de la garde s'avance pour venir s'agenouiller face à son roi. Celui-ci qui a d'ailleurs un physique aussi hors du commun que sa posture, avachi sur son siège, une jambe ballante par dessus un accoudoir, l'autre tombant sur le sol, flasque. L'homme est gros. C'est le moyen le plus facile de le décrire. Gros, petit, chauve avec un teint jaune et des yeux globuleux. Mais surtout gros. D'ailleurs son goût vestimentaire portant sur le pagne unique, ou plutôt la serviette de bain grossièrement enroulée autour du ventre, ne fait que renforcer cette impression. Le roi est gras.

- Votre Majesté, ces officières de la Marine ont demandé à vous voir. Elles ont récemment débarqué sur l'île avec à leur bord une géante et...

- Une géante ? Qu'attendez-vous pour l'arrêter ! s'alarme aussitôt le souverain, comme pris d'une crise de panique.

Je comprends mieux son apparence fragile, fébrile et son teint jaune désormais. Le gaillard est en manque. Sa peau sue, son front est un océan et ses bourrelets semblent accueillir un écosystème fleurissant. J'exagère peut-être sur ce dernier point, mais une chose est sûre : l'homme est malade et sale. Des caractéristiques collant parfaitement au manque. A la descente d'acide. Lorsque la drogue a disparu. Il n'y a pas trente-six moyens pour le raisonner, il faut attaquer là où ça fait mal. Proposer au camé d'exaucer son plus beau rêve.

- Roi Sibien, j'ai beaucoup entendu parler de vous. Vous êtes apparemment un souverain juste et ventripo... omnipotent. Je suis la supérieure de cette géante qui se trouve à mon bord, vous n'avez aucune raison de l'emprisonner.

- Qui êtes-vous au juste ?! Pourquoi amenez-vous un Mangeur d'Île dans mon Royaume ? Vous croyez que je n'en ai pas assez comme cela ! Mes précieux donuts... Garde, allez chercher cette géante et mettez-lui les fers immédiatement ! s'anime nerveusement le gusse en guise de réponse, ce qui m'oblige à me faire davantage violence.

- Non attendez ! Je suis sûre que si vous m'expliquez la situation, il y a moyen d'arranger les choses. Je commande la 346ème division, nous pouvons intervenir.

Trois secondes de réflexion dans le regard fiévreux du bon Homer. Peut-être va-t-il se décider à entendre ce que j'ai à lui proposer ? Dans le doute, je n'attends pas sa réponse, je profite de son expression temporairement neutre et de ses yeux vides pour intervenir. La Commandante se tient d'ailleurs prête à intervenir si jamais les choses tournent mal. S'en prendre injustement à un officier de la Marine est un délit puni par la loi, après tout.

- Votre Obési... Majesté, nous pouvons vous aider à vous défaire du mal qui ronge votre pays.

Employer de grands mots qui tournent bien et font des arabesques dans un langage lyrique sophistiqué. Ça ne me plait pas forcément, mais ça a le don de surprendre ma subalterne qui me regarde avec des yeux ronds. Et ça calme le nobliau qui s'active un peu moins sur son siège, tapotant avec ses gros doigts gras sur l'accoudoir en bois de son trône rembourré. Pour enfin briser le silence :

- Comment ?

- J'ai cru comprendre que des pirates géants dévastaient votre île. Si vous vous inclinez à me donner plus de renseignements, nous pouvons justement utiliser notre avantage secret pour les débusquer et les mettre hors d'état de nuire.

- Je ne comprends pas... Qui êtes-vous déjà ?

Ça y est, il est prêt à m'écouter. Il ne veut plus emprisonner à tort ou à travers, je suis ce qui l'intéresse. Avec ce que je propose. Peut-être a-t-il entendu parler de moi ? Shishoku n'est pas si loin de Strong World. Mais j'en doute.

- Lieutenante-Colonelle Amanda Holmes.

- Jamais entendu parler. Nous avons bien un Lieutenant-Colonel ici aussi. Il est déjà sur l'affaire. Que pouvez-vous y faire de plus avec votre division ?

Je souris. Au moins, tous les regards sont centrés sur moi, même s'ils sont dubitatifs.

- Plutôt que d'emprisonner la géante sous mes ordres, ce qui serait compris comme une entrave à la Justice et au Gouvernement Mondial, que diriez-vous de l'utiliser pour retrouver ceux qui vous causent tant de malheur ?

Comme une bonne petite soldate. L'utiliser, c'est pas très humain, mais c'est le terme qui convient. J'espère que la Commandante me la pardonnera, même si celle-ci s'en fiche en réalité. Elle s'est faite à l'idée que les géants étaient inférieurs, comme bien d'autres avant elle. Ou peut-être est-ce quelque chose de moins condescendant. L'ignorance ? Le roi aussi est sceptique, mais comme son subordonné, il semble finalement séduit par l'idée.

- Très bien, j'accepte de vous donner un sursis. Une semaine. Vous avez une semaine pour mettre ces fauteurs de trouble derrière les barreaux, sinon votre géante y passera elle-aussi.

- Marché conclu. J'aurais évidemment besoin de savoir le fin mot de l'histoire. Qui, quand, comment et pourquoi ? Et comme pour tout : commencer par le début peut être une bonne idée.

Par maladresse, mon ton peut sonner un peu impérieux, cependant le roi ne semble pas le remarquer. Au contraire, sa fainéantise l'oblige à déléguer la narration des faits. D'un geste disgracieux de la main, le ventripotent fait donc signe à l'un de ses pages de faire le boulot. Un gamin pas très haut, avec une expression un peu désinvolte et un look pas piqué des hannetons. Bref, bien loin de l'écuyer modèle. Et encore celui-ci n'a pas commencé à parler.

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- Bah euh c'est à dire que y'a genre un mois. Deux mois, p'tet bien. Y'a des géants, ils ont débarqué et y'a des habitants qui les ont vu plusieurs fois. La bouffe était là, ils sont passés et puis pouf plus rien. Au départ ça allait encore. Mais p'tit à p'tit ils ont mangé plus. Surtout Choco Island. On a p'tet bien perdu deux ou trois trains comme ça. Sans parler des mines de cacao, là-bas ils ont pas arrêté. Du coup y'a bien des fermiers qui les ont vu, genre trois fois ou quatre. P'tet cinq j'sais plus. Z'ont dessiné leurs tronches et pis la Marine a fait des recherches. Z'ont trouvé que c'étaient des pirates apparemment. Croc Pirates ou un truc du genre, des types qui appartiennent à la flotte des Sunset Pirates ou j'sais plus quoi. Du coup sont trois mais durs à trouver. Se cachent bien. Z'ont mangé tous les arbres à donuts du roi. Le roi bah, sans ses donuts, 'va pas bien. L'est malade. Du coup l'a demandé à ce que tous les gens grands bah y soient arrêtés. Comme ça, pu de géants.

Quel résumé, bon sang. C'est même pas le patois local le problème, mais la désinvolture du gamin qui se ressent jusque dans ses trémolos, dans ses mots même pas mâchés et ses articulations à la noix. Mais j'ai saisi l'essentiel et un regard vers la Commandante me fait comprendre qu'elle aussi. En bref : encore des Sunset Pirates. Je cache aux autres mes précédentes rencontres. Une vie qui n'est pas celle d'Amanda Holmes.

- J'ai entendu parler des Sunset Pirates. De vrais cafards, ils sont partout. Et général quand il y a un équipage quelque part, c'est qu'il y en a un autre pas très loin.

- Alors, vous pouvez y faire quelque chose ?

Après être allées aussi loin dans la manœuvre, il serait idiot de refuser. Puis tant qu'à faire, si on peut éviter de partir dans la nuit avec la queue entre les jambes, c'est mieux. Géants ou pas, les types sont des pirates et si les gusses de la Marine du coin sont pas capables de se démerder pour les choper, alors on va faire le boulot à leur place. Après tout, rattraper les gaffes des hommes, c'est un peu l'apanage de la 346ème Carter.

- Oui. Nous allons nous en charger.

Hourras dans l'assemblée, composée de fonctionnaires, nobles, gardes et du roi. Ainsi, peut-être, de sa famille royale. Les espoirs sont placés plutôt haut, mais tant mieux. C'est préférable au contraire. Même le roi semble soulagé, malgré sa fatigue apparente liée à son addiction pour des... donuts ?

- Parfait ! Avez-vous besoin d'autre chose ?

- Vraisemblablement. Si jamais nous vous rapportons les géants, morts ou vifs, nous aurions éventuellement besoin d'un navire pour notre Lieutenante gargantuesque. Et des vivres pour tenir le reste de notre voyage jusqu'à Asterion.

- Asterion hein ? Ma foi, ça me semble raisonnable. Pour le bateau, je suppose que les pirates doivent en avoir un planqué quelque part. S'il n'est pas abimé, je consentirai à vous l'offrir voire à l'accommoder à votre... Lieutenante.

De la récupération. Malgré ses aspects benêts, l'homme est malin. En même temps, s'il existe déjà une embarcation conçue pour des géants, ça serait idiot de ne pas en profiter. J'aurais pu y penser avant !

- Cela nous convient. Maintenant si vous voulez bien nous excuser, nous allons de ce pas porter la nouvelle au reste de la division et réfléchir à un plan d'action.

- Faites, faites. Par contre, je serais vous, je déplacerais mon navire sur une autre île. Histoire de passer inaperçues. Ce serait idiot que les géants vous repèrent avant même que vous ne commenciez à les chercher ? Mais bon, c'est votre problème.

- Vous avez amplement raison, votre Majesté. Un endroit vous semblerait convenable, au vu des dernières apparitions des pirates, pour monter un campement ?

Court silence. A nouveau plus rien ne semble bouger dans la salle, si ce n'est le page qui intervient une seconde fois.

- Bah, y'a bien la Green Forest, j'pense. C'est des légumes, les pirates z'ont pas l'air d'aimer ça. Z'ont jamais mis un pied sur l'île. explique-t-il tout en se dandinant d'une jambe sur l'autre.

Bien. Cette information en poche, je fais rapidement comprendre à notre auditoire et au roi que notre présence dans ces lieux n'est plus nécessaire. Au contraire, mieux vaut que l'on se bouge rapidement jusqu'au bateau, histoire de fiche le camp et de s'installer dans la jardinière de légumes géante. Chose pour laquelle nous nous effaçons finalement dans une ultime révérence. Avant de faire demi-tour.

***

- Faut déjà qu'on bouge ? J'avais commencé à m'installer moi.

- On s'installera plus tard, nous devons changer d'île.

- Pour quelles raisons ? intervient l'aveugle, attirée par les bruits de pas des femmes de la Marine qui s'activent.

Par paquets de cinq, celles-ci rembarquent les affaires, les caisses, tout ça. Même la géante que l'on empaquette à nouveau sur le pont dans son filet de pêche. Assoupie après avoir bien mangé, je suppose. Du haut du pont, je contrôle le travail de ma seconde en contrebas, qui donne des ordres à tout va. Le visage grave pour une fois. Signe de sa motivation.

- On vous expliquera. Contentez-vous de suivre les ordres et de hisser les voiles. Rapidement.

- Mouais.

- Dommage, j'aimais bien les effluves qui se dégageaient du rivage.

- Normal, on baigne dans l'huile et le beurre d'ail. Sans compter la plage en semoule de couscous finement dorée sur laquelle on a accosté. Avec ses légumes. Et ses saucisses.

- Bon sang arrête, tu me mets l'eau à la bouche. Quand j'imagine que l'on doit manger la gadoue que nous prépare Cooper.

- J'ai tout entendu !

- Merde !

Incorrigibles...
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La Lieutenante-Colonelle et la commandante reviennent, enfin il a bien fallu qu'à un moment ce soit le cas, sinon je ne me réveillerai pas... Ailleurs ? Une forêt de légume, littéralement des légumes. Je me détache et rejoins le gros de l'équipage, ils semblent discuter de la marche à suivre et j'attends sagement de savoir ce que je vais devoir faire par la suite. Une fois qu'elles ont fini de parlementer entre elles, mesurant le pour et le contre de certaines idées j'imagine, mademoiselle Holmes se tourne vers moi, instinctivement je me mets au garde-à-vous.

"J'attends vos ordres Lieutenante-Colonelle."

Si j'étais paranoïaque, je dirais qu'a son air elle a une mauvaise idée derrière la tête, mais je me fais certainement des idées. Finalement, elle m'annonce la couleur... Si on m'avait dit un jour que j'allais faire de l'infiltration, non sérieusement, vous trouvez ça crédible une géante sous couverture ? Évidemment, le contexte est particulier et effectivement je suis tout indiquée pour ce rôle. Une fois qu'elle a fini, quand elle me demande si j'ai des questions ou des suggestions ou semble en attendre je lui réponds en rougissant.

"La plupart des géants me prennent pour une enfant ou une adolescente... Avec une tenue mignonne et une coiffure appropriée, je pourrais passer pour une simple et faible civile, j'imagine."

Enfin, comparativement à un géant de base j'entends. En poussant la réflexion un peu plus loin je me dis que :

"S'ils ne sont pas trop mauvais, ils chercheront peut-être à me protéger, dans le cas contraire ça leur fera un otage. Dans les deux cas, ils m'amèneront certainement dans leur repère et/ou leur navire."

J'imagine que c'est ce qu'elle pense aussi, du coup s'est entendu. Je vais donc dans mes affaires prendre ma robe blanche, simple, bien qu'un peu courte cela ira bien... Avec une paire de socquettes, des collants blancs et même une culotte de gamine avec un ours dessus on ne sais jamais. Il faudra bien une demi-heure pour que je me coiffe avec des couettes avec des gros nœuds à ruban et tout ce qu'il faut pour me donner un air encore plus juvénile que je n'ai de base. Maintenant même pour tout non-géant je dois donner l'impression d'être au mieux une adolescente bien formée et un peu grasse, ou alors un enfant en pleine puberté, en même temps ils ne peuvent pas forcément savoir que la longévité et donc la croissance d'un géant n'est pas la même que la leur. Bien sûr, je me suis mis dans un lieu caché pour me changer, j'ai encore ma pudeur cela n'a pas changé... J'en ai aussi profité pour boire un peu en douce, il y en a bien assez hein ! Peut-être que pour eux aussi ça a commencé avec juste de l'eau, puis juste un arbre et... Je dois faire attention.

Je retourne voir les autres, je me montre à elle, un petit tour sur moi-même. Il ne s’agit pas que du costume, mais aussi du rôle et donc de l'expression, des gestes... J'essaye de me forcer à être moins prudente, les enfants ne font pas attention aux autres logiquement. Il a fallu un peu de temps pour que mes mouvements soient plus naturels, mais ils ne le sont pas totalement. N'importe quel espion comprendrait que je ne suis pas ce que je suis en moins d'une minute, mais je ne vais pas être contre des professionnels alors je vais juste passer pour une petite timide et tourmentée non ? Enfin j'espère que ça se passera aussi bien.

Il va bien falloir tester si ça peut fonctionner ou pas, ils ne nous sont plus agressifs, mais je vois encore des gens qui me regardent de travers. Je vais donc essayer de voir si je peux être persuasive, mais pas de la mauvaise manière. Je vais voir une civile, je fais quand même attention à ne rien écraser, mais moins qu'habituellement, d'une démarche légère, sans être sautillante il ne faut pas exagérer. Je le regarde, puis m'accroupis et caresse du bout d'un doigt un arbre.

"Dites monsieur... Je peux en prendre un ? Juste un s'il vous plaît ?"

Pendant un instant ça lui démangeait de m'envoyer paitre ou de me donner un coup du premier objet venu dans le genou. Mais finalement, que ce soit de la culpabilité, un peu de bon cœur ou simplement l'envie que je le laisse tranquille, il finit par me répondre.

"Mh... Il y en a un abîmé là, mais tu n'en prends pas d'autres !"
"Merci monsieur !"

Dans un sens ou un autre, ça semble pouvoir fonctionner donc. Je vais vers l'arbre et fort de mon expérience en agriculture sur mon île natale cocoyashi, sans qu'elle soit énorme, j'en sais assez pour savoir comment retirer un arbre sans trop abîmer la terre et quelle partie je dois mettre dans le trou à la place pour que ça repousse. Oui bon, ce n'est pas la même sorte d'arbre... Pas du tout, mais l'intention y est. Et je peux donc profiter d'un fort goutteux et juteux concombre de plusieurs mètres, miam !

Est-ce que c'est mal ce que je fais, est-ce que ce n'est pas comme mentir ? Je ne sais pas, mais apparemment les gens qui me suivent trouvent ça bien, donc ça ne doit pas être mal, c'est la chose à faire ? Finalement, nous nous déplaçons jusqu'à l'île aux chocolats, là, je sais pertinemment que si je goûte quoi que ce soit, cela va être un massacre. Je ne pose même pas le regard au sol et pourtant on peut voir que la tentation est des plus vivace. On se positionne alors près de mine de cacao et maintenant la partie la plus longue, l'attente. Et le temps passe, passe encore et pas forcement le plus vite. Secondes, minutes, heures et plus ?

Moi par contre ça va en réalité, trop occupée à tout faire pour ne pas penser au chocolat, je n'ai pas vu le temps passé, je reviens a moi quand finalement je ressens le tremblement caractéristique de la terre, celui que j'attendais avec impatience quand je savais que mes parents allés revenir quand j'étais petite. Un géant, il arrivera sous peu. Les femmes du 346ème Carter s'installent à des points clefs, prêtent à commencer un type de filature à la fois plus simple et plus compliquée. Un géant verra moins facilement une humaine, mais dans un autre sens il va beaucoup plus vite, cela laisse moins le temps de trouver des zones pour se cacher.

Il approche, je suis assise sur une sorte de rebord, de mur plutôt, les bras croisés, et un air dépité et frustré que je fais involontairement, je suis réellement dans cet état quand je vois toute cette bonne nourriture et que je me force à ne pas y toucher.

La 346ème Carter et le frigo géant 1471563540-croc-mithene
"Qu'est tu fais la petite ?"

Il est grand, il dépasse les quinze mètres de haut habituels, son regard se pose sur moi. Il n'a pas l'air méchant, je ne sais pas trop comment procéder ? Est-ce que je dois être normale ? Me méfier ? Que ferait une enfant normale, je n'ai jamais connu d'étranger de ma taille c'est si... Diffèrent ? Il s'approche, il semble s'interroger, pas par méfiance, mais au vu de leur situation il doit être bizarre de voir une petite de sa race perdue au milieu de nul par. Il vient à côté de moi, je prends timidement sa manche avec ma main, le regarde et décide de simplement laisser parler mes émotions. Tout ce temps à me retenir, juste après cette épouvantable traversée, je n'ai envie que de faire une chose, je me laisse aller et je fonds en larmes. Elle est belle la lieutenante hein ? Mais la lieutenante malgré sa taille à des sentiments et de l'amour-propre même si la marine n'en a cure et elle a aussi un point ou même la plus naïve et timide des jeune femme peut craquer.

Pris par surprise, d'un air un peu benêt, il me colle contre lui en me tapotant le dos.

"Tout va bien maintenant."
"Les humains, ils sont méchants, ils ont dit que papa il était trop grand et l'ont attaqué, pourquoi ils ont fait ça, on n'a rien fait de mal ! Tout ça pour un arbre, juste un arbre ! Tout est de ma faute, j'ai dû fuir quand ils m’ont piquée avec leurs lances... Où est mon papa ?! Où est mon papa ?!"

Oui, il fallait bien que j'explique pourquoi une jeune est toute seule au milieu de nul par, la seule chose qui rend mon émouvant, enfin oui ou non, discours crédible est que je verse toutes les larmes de mon corps. En même temps, même sans ça je pense qu'il aurait était crédule, il l'est presque autant que je ne le suis, je pense. Sauf que moi on me le rappel suffisamment souvent pour que je commence à y faire attention, même si je n'arrive pas à m'empêcher de me faire avoir. Finalement, il regarde autour de lui et s'assurant que personne ne le regarde me prend la main et me tire avec lui dans une direction.

"On va où, monsieur ?"
"Mon chef est très fort, et très futé, il saura quoi faire."
"D'accord monsieur, tu es très gentil."

Ainsi on avance, il essaye d'être plus ou moins discret, difficile d'imaginer qu'il y arrive ne plus. Forcement avec un équipage qui nous piste et qui savent par où on par cela fonctionne beaucoup moins. Pour être crédible, je mange un peu en route... Oui bon j'avoue c'est aussi parce que je ne tiens plus, mais même la meilleure des volontés à ses limites... Désolé Lieutenante-Colonelle c'est sur vous que ça va retomber...

On va donc droit vers l'oazisse. Apparemment leurs camps de base s'y trouve et effectivement une heure plus tard, caché dans une crique au milieu des fruits on fini par rejoindre deux autres géants. L'un d'eux se goinfre et l'autre en nous voyant se met immédiatement en colère.

La 346ème Carter et le frigo géant 1471563540-croc-masdam
"Mithène, triple buse ! Je t'ai déjà dit de ne pas partir seul, que fera ont si la garde où la marine te suis jusqu'ici ?! Et qu'elle idée tu as eu de ramener une inconnue avec toi ?!"

La suite est une suite de reproches divers sur un ton très énervé, a tort ou a raison personne n'ose le couper et moi non plus. Il me fait réellement peur sur le coup, du coup je me cache derrière celui qui m'a ramenée. Il finit par reporter sa furie sur moi après avoir poussé son collègue sur le côté. Il est plus fort que les autres, je peux facilement le sentir alors qu'il me prend par le bras et me le sert fort, vraiment fort.

"Qui es-tu ?! Que fais-tu sur cette île ?!"
"Je suis Ai monsieur et... Vous me faites mal..."
"Ai ?! Ce n’est pas un nom de géant ça et... Oh bordel !"

Il tâte mon bras, n'importe qui ayant de l'expérience peu deviner même avec mon gras que j'ai aussi des muscles, mais ce n'est pas tout, je n'ai pas le regard d'une gamine affolée, certes j'ai peur, mais il y a cette part de marin, de soldat entraîné qui ressort immédiatement dedans. Il a compris ce que je suis et armant son autre bras entouré de noir m'envoie valser d'un coup contre le renfort rocheux... Fruiteux ? Bref, la paroi la plus proche en m'apprenant littéralement a voler. C'est à ce moment là que la 346ème Carter charge son ennemie, autant pour les arrêter que me sauver et j'en ai besoin... Je n'aurais aucune chance seule face à ses monstres de puissances.
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Hahaha ! Je savais que cette petite avait des ressources ! Une véritable gamine, voyez-vous ça. Bon, une menteuse en herbe, on le concède, mais une menteuse quand même. Car si elle est plutôt naïve, l'autre est davantage plus benêt et la guide jusqu'à son équipage sans chipoter.

Qu'en est-il de nous ?

Nous avions escorté la géante jusqu'à bon port, traversant l'île aux légumes pour rejoindre celle au chocolat. Remplie de chocolat. Avec un sol en chocolat, des rochers en chocolat, des cactus en chocolat avec des épines en chocolat. Bref, un paradis pour les plus gourmands. Pour ma part, tout cela m’écœurait, donc je zieutais le coin d'un œil sceptique et paranoïaque. Qu'arriverait-il si on commençait à manger la bouffe de l'île ? La réponse, je l'avais devant mes yeux : des trous. Des trous énormes, gigantesques, de la taille d'une grosse pelletée, d'une main de géant. Ils creusaient la terre du désert, rongeaient les montagnes, les falaises et provoquaient des dégâts considérables à la magie de l'endroit. Pas de doute, c'était bien l’œuvre des Croc Pirates. Et comme pour vérifier cette hypothèses, alors que nous étions toutes tapies derrière une dune en caramel, à renifler les bonnes effluves du beurre salé, une bonne demi-heure avait passé avant qu'un signe extérieur ne se fasse pressentir. Des vibrations sur le sol, puis une étrange silhouette qui s'était rapprochée. Un bonhomme, chauve, habillé simplement, avec un air simple sur le visage. Un type que l'on aurait aisément pu qualifier de "simplet". Bingo, c'était du tout cuit.

A partir de là, la Lieutenante lui avait balancé son numéro. Et il avait mordu dedans. Comme dans une falaise qui avait eu le malheur de se retrouver trop près de lui. Bref, au vu des fournées qu'il prenait pour venir compléter sa bedaine, cela ne faisait plus de doute. Il était l'un des coupables. Bien planquée, je pouvais aisément entendre leur conversation grâce à mon Haki, même si les voix géantes tonnaient dans la plaine vide. Une sorte de gros orage quand le bonhomme parlait, car la voix de la Lieutenante restait douce et enfantine. Quelques lignes de baratin plus tard, les voilà qui s'étaient enfin mis en mouvement. Le garçon traînant la fille comme dans une reconstitution de scène d'enfance. Manquait plus qu'ils jouent au papa et à la maman. Drôle d'idée ça. Bref, ils avaient mis les voiles et nous les suivions discrètement. Par chance, nous arrivions à maintenir l'écart en nous dissimulant plus ou moins efficacement, même si à vrai dire le gusse ne prêtait même pas attention à ce qu'il se passait derrière lui. Obnubilé par la géante ou presque.

D'une île à l'autre, nous sommes donc passées à un environnement riche en fruits. Une sorte d'îlot sympathique avec une sorte de grande baie faite, bien évidemment, de fruits. "Fruit" est un mot qui peut revenir assez souvent lorsque l'on décrit l'Oazisse. Et si une bonne partie de l'endroit est contrôlée et dirigée par un type au service du roi, il semblerait malgré tout qu'il y ait une brèche dans la sécurité. Car la direction que prend le géant nous amène finalement dans une crique déserte. Ceci dû au fait qu'il y a probablement moins d'aliments ici qu'ailleurs. Rencontre avec deux autres géants dont celui que je devine comme le capitaine. Tapies derrière une falaise, seule la Commandante et moi pouvons observer la scène, priant pour qu'aucune des femmes de la division ne se mette à éternuer. Ou faire du bruit par un quelconque moyen. L'idée c'est quand même de passer un minimum inaperçues, même si l'on est une soixantaine cachées derrière un gros rocher. Et au vu de la stature du plus grand bonhomme, on pourrait aussi bien être cachées derrière lui toutes ensemble. Celui-ci rouspète, reprend son compagnon et lui colle même une gifle pour lui rappeler à quel point il est con. Bref, quand l'interrogatoire violent passe du pirate à la Lieutenante, on sait qu'il est temps de réagir.

- Vasilieva, tu t'occupes du gros moche là-bas. Moi je vais me coltiner le costaud. Pis le dernier, il semblerait qu'il veuille en découdre avec la Lieutenante. Tant mieux, voyons voir ce qu'elle a dans le bide, notre géante.

Branle-bas de combat désormais. La première en vue, je me découvre face aux trois gusses qui affichent des tronches d'ahuris. Sauf le capitaine, qui vient de frapper ma subalterne avec ce qui ressemble à du Haki de l'Armement. Celle-ci finissant sa course dans les pommes. Pas inconsciente non, elle a juste atterri dans une montagne de fruits. Il n'en faut pas plus pour sonner l'assaut.

- Bordel de merde, on nous a repérés !

- T'en fais pas chef, j'en fais mon aff-

- Pousse-toi de là toi !!

Mauvaise idée de se mettre sur mon chemin, tandis que je fonce en direction de ma cible. Un rapide coup de jambe dans le bide vient balayer le bonhomme avec une puissance similaire à celle du capitaine. Celle avec laquelle il a propulsé Konsho. Cette force qui le fait ricaner.

- On a de la concurrence, on dirait.

- C'est pas car t'es grand que ça va m'empêcher de te démolir la tronche.

- J'ai hâte de voir ça. ironise-t-il finalement tout en recouvrant son bras de Haki.

Avant de lancer son poing à une vitesse folle dans ma direction.

- Soru.

Malgré la rapidité du bonhomme, l'esquive se fait plus preste. Vu son temps de réaction, le gaillard semble encore me sous-estimer. Grossière erreur car je réapparais aussitôt dans son dos, la jambe arquée pour venir le frapper, non pas d'une lame d'air, mais d'une lame sismique. Pas sûr qu'avec un colosse comme ça, une petite découpe soit suffisante. Il faut le briser. Jishin Kenpou...

- Rankyaku !

Sacré coup. La coupe vrombit dans l'air, qu'elle tranche comme s'il était palpable. Celui-ci semble d'ailleurs se séparer en deux parties, faisant vibrer la zone et écartant les eaux de la baie sur une bonne centaine de mètres autour de l'épicentre. Manque de bol, l'ennemi parvient à bloquer l'attaque au dernier moment. En recouvrant son dos de Haki. L'acier semble résister aussi bien que du diamant... pour le moment. Dévié de sa trajectoire, l'onde vient finalement frapper le sol sablonneux et crée une faille profonde de plusieurs mètres dans laquelle s'engouffrent plusieurs dizaine de fruits. Et le jus de pomme qui balaye le rivage.

- C'est quoi... cette force démesurée ?!

Eh oui, la taille ne fait pas tout. Toujours dans les airs, j'enchaîne avec deux Geppou. Un pour me propulser plus haut et un second dans la tronche du géant, qui se prend le coup en plein dans la pommette. La joue martyrisée, le bonhomme se décide enfin à prendre les choses au sérieux, balayant l'air de sa main pour venir me heurter brusquement dans mon ascension. Avec le Haki.

- Moi les moustiques, je les aplatis !

Ma chute se prolonge jusque dans le sol, que je viens violemment percuter, générant involontairement une onde de choc qui balaye la zone. Au loin, je peux deviner les regards subjugués de bon nombre de soldats, officières comprises, qui entre deux coups portés sur le troisième géant bedonnant, observent attentivement mon combat. Et elles n'ont encore rien vu.

- Blablabla. fais-je tout en me redressant avec une main sur la hanche.

Pas le temps de discuter, je m'élance à nouveau, forte d'un coup de poing qui cible la rotule. L'adversaire devine mon attaque à temps, mais un Kamisori vivace vient me projeter de l'autre côté du genoux. Dans le petit espace creux où les tendons sont palpables. Non protégé par l'Armement et donc vulnérable.

- Jugon !

Craac !

Sinistrement, la jambe vient ployer sous la charge sismique du Rokushiki, déversant un liquide rouge en grandes quantités. Spectacle horrifique, l'os brisé est sorti. Un bout blanc immense qui dépasse de la chair à vif. Et ma victime de serrer les dents en essayant d'oublier sa douleur, pour me frapper en retour. Un coup de poing vertical cette fois-ci, enrobé de Haki. Je ne le pare pas, je ne l'esquive pas, même si je peux le voir venir. La faute à l'ouverture laissée par ma dernière attaque. Merde.

- Prends ça, vermine ! rugit le colosse tout en m'aplatissant contre le sol.

Sans le Tekkai, j'aurais sûrement fini comme une flaque. Par chance, le durcissement des muscles me protège d'une telle mort. A la place, c'est mon bras qui en pâtit. La prothèse, portée en bouclier, vient se fracturer et tomber en petits morceaux au sol. Encore une surprise pour mon opposant qui affiche un regard étonné et demeure stoïque, l'oeil rivé sur mes mécanismes. Le genoux à terre.

Dommage pour lui, il aurait mieux fait de bouger.
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Ce qui manque à mon adversaire ce n'est pas la force, ni l'endurance, ni rien de ce genre. S'il se battait sérieusement, je n'aurais aucune chance... Mais il n'a aucune volonté de gagner, de faire du mal. Je me suis relevée après la violente bafe de leurs capitaines, me retrouvant face à face avec celui que j'ai manipulé pour arriver à mes fins. Il est en colère, mais ça ne fait toujours pas un monstre sanguinaire pour autant. Mais aussi gentil qu'il a l'air d'être, il n'est pas innocent, c'est u pirate qui a fait des ravages et donc ni moi, ni la justice ne pouvons le pardonner. C'est pour ça qu'après avoir craché deux molaires et que j'ai le visage en sang, je continue de me battre. Protéger et servir, j'honore ma parole par mes actes et ma pensée.

Coup après coup, je ne peux ressentir que son envie que tout finisse, les évitant avec plus ou moins de mal, car proche de moi je sais que toutes mes camarades se battent et que le moindre faux pas peux coûter une vie. Pourtant je ne peux pas empêcher notre camp d'avoir des pertes, mais je peux au moins essayer de limiter les "tirs amis" ce qui sera déjà bien. Il n'a aucune forme de combat sophistiqué, mais même sans ça il manque surtout de volonté, comme si son esprit lui criait encore qu'une enfant, ça se protège, ça ne se bat pas. Le pauvre est niais, je le suis aussi, mais j'ai quand même à cœur de faire ce qui doit être fait quand je sers sous le drapeau de la mouette. Pourtant, il rattrape tout cela avec des capacités physiques supérieures, je n'aurais pas eu ce genre de problème avant mon accident de l'année dernière, mais je dois faire aujourd'hui avec les cartes que j'ai en main.

La Lieutenante-Colonelle se bat contre leur chef, la commandante et les autres s'assurent que le plus obèse soit hors d'état de nuire et moi, qui suis une géante n'arrive même pas à mettre au sol un membre de mon espèce. Peut-être qu'ils ont raison de me traiter comme ils le faisaient, si je ne peux pas aider mon équipage alors je ne vaux pas mieux qu'une cargaison, un poids mort inutile. Je frappe le pirate, il me rend les coups, je touche plus, mais lui encaisse mieux ce qui rééquilibre la balance et la penche plutôt de son côté quand même. Il n'est pas concentré, mais je ne le suis pas plus, trop de choses à gérer, trop de camarades à perdre et tout ce temps qui passe sans qu'une issue favorable ne puisse se présenter.

Les coups fusent, mais le duel entre notre supérieur et le capitaine pirate est certainement le plus impressionnant, il l'est d'ailleurs au point qu'il en devient même littéralement sanglant alors que l'un des trois géants à la jambe brisée et l'os à l'air libre. Malgré le bruit que ça provoque, je ne peux pas me laisser distraire, ce n'est pas le cas de ses deux compagnons qui voit la scène avec horreur. J'en profite pour faire preuve de bassesse, car sinon ils pourraient bien êtres les prochains sur la liste et ça serait de la violence gratuite, non nécessaire et j'ai vu trop de sang coulé aujourd'hui. Cela n'a rien de glorieux ou délicat, un coup de toutes mes forces et avec élan dans une partie de l'anatomie masculine que je n'approcherai jamais hors de l'intimité dans un autre contexte... Distrait, mon opposant s'écroule au sol avec une voix un peu plus fluette.

Mais alors qu'il tombé, j'ai pu voir la fin du combat contre le troisième et dernier mastodonte. Certaines des notres sont au sol et parmi elle il y en a qui ne se relèveront jamais... Ce sera autant de lettres de condoléances à envoyer. Alors que le dernier enchainement coordonné de coups frappe le dernier pirate, je suis certaine d'avoir vu Betty dans le dos du colosse et couvert de sang, une substance sombre. C'est stupide, avec tout ce qu'il y a au sol et sur les pirates eux même c'est normal, non c'est anormal, mais cela ne devrait pas me titiller autant et pourtant... Alors que le plus gras des trois fini au sol, mon premier réflexe est de vérifier une a une toutes celles qui son au sol, pour pouvoir amener les blesser au plus vite à un hôpital ou l'équivalent, pour pouvoir identifier pour renvoyer à leur famille celles qui ont rendu leurs derniers souffles.

Je regarde intensément Betty un instant, elle est en arrière avec celle qui attaquée à distance, elles n'ont pas été blessées et pourtant... Elle n'a pas de sœur jumelle ? Si ? Enfin, j'ai mieux à faire ! Je les laisse le temps de courir à notre camp de base, évitant soigneusement les zones habitées car, je dois faire vite. Pourquoi ? Ramener ce qui me vaut le titre de bunker mobile, la boite. Il s'agit d'une caisse démontable que je peux porter sur le dos, c'est l'équivalent d'un petit immeuble deux étages et demi, en prévision de la lutte il est rempli de brancard, de matériel médical et à quelques lits solides montés pour les cas les plus graves. Je cours, je cours à m'en couper le souffle, car le moindre instant peut être la fin pour l'une des nôtres.

"Quelque chose qui te perturbe ?"

Avant de partir j'ai cru entendre sa voix proche de mon oreille, mais ça doit être mon imagination, mon esprit est embrouillé par l'adra... L'adrané... Une chose du genre que le corps produit dans des situations intenses et qui nous tiens en alerte. Je ne prends pas le temps de m'arrêter, une fois ma cargaison assurée sur mon dos, je repars aussi sec, faisant tout autant trembler la terre, si ce n'est plus puisque je suis au pas de charge. Ce que je n'ai pas d'expérience au combat, ce que j'ai perdu de force par le passé, je peux encore le compenser par mon savoir-faire en logistique... Bon pas extraordinaire, mais c'est déjà ça, non ? Quand j'arrive, Evangeline à déjà paliée au plus urgent, mais il y a des choses que même le meilleurs de médecin ne peux faire sans matériel.

"Evangeline, je déploie l'hôpital de campagne ici où je vous transporte en ville ?"

Réfléchissant rapidement à l'état des blessés, elle estime que les cas les plus graves ne sont pas transportables dans l'immédiat, même dans un lieu mobile.

"Mets ça ici... Aidez-moi à installer les blessés !"

Les plus en forme de nos marins vont prendre des brancards, bien que les lits et autres formes de couche soient alignés ce qui réduit drastiquement le confort des personnes dedans, au moins il y a de la place pour toutes celles qui en ont besoin.

"Je vais chercher des infirmiers à la division locale ?"

Je demande ça autant à celle qui est la plus experte pour savoir ce dont elle aura besoin pour s'occuper de ses patients, qu'a notre Lieutenante-Colonelle qui doit valider ou non ce genre de demande. Bien sûr, elle peut les contacter par Den-den mushi, mais si je fais l'aller-retour ça ira toujours plus vite que s'ils viennent à pied... L'avantage d'avoir des grandes jambes hein ? Sauf que non, la demoiselle à besoin de moi ici, forcement il va falloir soigner la jambe du géant et il faut que ce soit la seule en état et/ou non menottée qui le fasse. Quand elle me l'annonce, je fais un petit air dégouté, je n'aime pas la vue du sang, mais elle me fait très rapidement comprendre que non seulement je n'ai pas le choix, mais aussi qu'on n'a pas de temps à perdre.

J'ai déjà vu du sang, j'ai déjà vu des blessés, mais en voir un à mon échelle est tout à fait différent. Usant du matériel prévu pour mes blessures, je suis les instructions de notre médecin autant que possible. Au moins il ne perdra pas sa jambe... Mais il boitera certainement jusqu'à la fin de ses jours au mieux. Deux pirates enchaînés, un dans le coma suite à la douleur... Ou simplement inconscient, je ne saurais le dire ? Le temps passe et quand notre doc considère qu'on peut bouger, j'ai encore des hauts le cœur.

Bon, plutôt que de s'ennuyer à trouver un moyen tordu pour les transporter, il y a leur navire juste à côté que c'est pratique. On peut même prendre toute notre équipe si on se sert bien et de toute manière, vu mon expérience dans le domaine il me faudra au moins notre navigatrice si je ne veux pas m'échouer un peu plus loin. C'est ainsi que je pose les deux premiers prisonniers saucissonnés dans la cale et le chef blesser sur le pont, l'attache comme je l'étais, mais plus en mode rôti avec du bon vieux cordage... Mon épaule gauche est devenue le perchoir de Betty, certainement pour s'isoler des autres, ou alors pour les observer discrètement ? Allez savoir. Mais plus important, on arrive tant bien que mal à rejoindre la prochaine destination avec l'élève moyennement douée que je suis en navigation à atteindre notre destination. Bon, au moins je ne suis pas mauvaise au point de nous perdre sur le mauvais chemin de Grand Line, comparé à d'autre... Oh là là ! C'était tellement gratuit et mesquin ! Je dois faire plus attention à ce que je pense.

"J'ai entendu !"

Apparemment, j'ai pensé à voix haute... Oups.
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Le regard panoramique du géant l'informe sur l'état de la bataille. Qu'il a perdu. Un dernier élan de motivation visant à me vaincre, au moins pour avoir une victoire personnelle. Sauf que voilà, lorsque ses yeux viennent chercher le dernier endroit où mes pieds ont foulé le sol, là où l'on peut remarquer des vestiges de ma prothèse, il n'y a plus rien. L'hémorragie le rend lent et groggy, une altération qui lui profite bien peu. Car je suis là, à quelques centimètres de son front, juste au-dessus. Et j'arrive.

- Kabutowari !

Enrobé de son habituelle lueur bleue, mon poing vient brusquement frapper le géant en plein milieu de son front. Si le sang qui gicle de sa rotule est une chose, l'attaque portée sur son crâne en est une autre. Elle vient tout bonnement appuyer sur sa tête et la forcer à rejoindre le sol, qui se fissure brutalement sous l'effet des vibrations. Le cerveau en bouillie, le monstre ne peut plus faire grand chose, si ce n'est crier sa douleur et dévisager les corps inconscients de ses compagnons.

- J'ai... perdu...

Surprise. Il peut encore parler. Les géants sont donc aussi résistants qu'on le croit. L'homme semble même encore capable de bouger, mais sa blessure est trop profonde. Sa blessure psychologique.

- Je... me rends...

- A la bonne heure ! fais-je tout en inspectant mon bras éclaté, toujours debout sur la tête du forban.

Et merde, ça va encore me prendre des jours pour le réparer. Espérons que le roi soit clément et accepte que nous restions une bonne semaine de plus, le temps de soigner nos femmes et faire les réparations qui s'imposent. Par là, je pense surtout au navire des pirates, que l'on découvre plus loin dans la crique, derrière quelques rochers. Paisiblement amarré. Gigantesque, mais un peu endommagé. La raison pour laquelle les géants ont accosté dans le coin, j'imagine. A défaut d'avoir trouvé du bois pour la réparation, ils ont trouvé de la nourriture et n'ont pas songé à s'en aller par la suite.

Clope au bec, prestement allumée, je laisse le corps immobile du capitaine pirate à ma seconde, qui s'empresse de générer des menottes avec son pouvoir hors du commun. Un fruit du démon, elle aussi. Plutôt simple comme concept et diablement efficace. Et tandis que le gaillard se met à chialer, tirant un trait sur sa virilité et son charisme, je mets les voiles en direction du repère. Plus en profondeur.

- Allez, du calme, du calme...

- Mais je leur avais dit... d'arrêter de bouffer... putain...

L'endroit est sombre mais mon Haki me permet de dénoter efficacement les quelques éléments que j'identifie aisément au fond de la grotte. Dans ce qui ressemble à un... réfrigérateur ? Une sorte de gros, gigantesque placard aménagé avec plein de glaçons au fond pour garder le froid à l'intérieur. Des glaçons fais avec du sirop, évidemment. Et sur les multiples étagères, la preuve de leur culpabilité. Les donuts : par centaines.

- Sésame, ouvre-toi... fais-je tout en comparant l'étrange armoire contenant les mets préférés du Roi Sibien avec la Caverne d'Ali-Baba-au-rhum.

Il y a pas mal d'animation dehors. Apparemment quelques femmes ont été gravement blessées et la géante sert de brancard géant, avec son drôle de sac-à-dos. Je profite de mon observation pour chercher une soldate, pas trop meurtrie, qui pourrait éventuellement faire passer un message à la Cook. Vu que je sais pas ce qu'elle fout et que la bouffe c'est son boulot. Voyant une cible de choix passer devant mes yeux, je la hèle soudain.

- Hé, toi ! Viens par ici !

- Moi Lieutenante-Colonelle ? qu'elle me demande, l'andouille.

Oh bon sang, l'une des nouvelles recrues. Velours. Un nom pas difficile à retenir. C'est la pipelette de l'équipage, elle nous les a déjà brisées pendant tout le voyage. Je suis limite tentée de chercher quelqu'un d'autre, seulement voilà. Je n'ai qu'elle sous la main. Espérons que dans son flot de paroles elle arrive à retranscrire parfaitement mes mots. Dans le doute, j'articule bien.

- Tu vas. Rapporter. Ce message. A la Sergente-Cheffe.

Confuse, elle me fait signe qu'elle peine à comprendre, probablement à cause de mon drôle d'accent. Mais je continue tout de même.

- Dis lui bien. Les donuts du roi. Sont au fond. De la caverne. Il faut les récupérer. Tous.

- Les donuts sont au fond de la caverne, il faut les récupérer, tous ?

- Voilà ! Tu vois, quand tu veux. Allez, fiche le camp et vite.

Je croise les doigts pour que le message arrive bien à destination. Sans déformation ni amplification. Avant de revenir sur la berge pour constater la scène : les trois géants, saucissonnés avec les mains menottées dans le dos, prêts à être chargés à bord de leur propre navire en tant que prisonniers. Et la Lieutenante qui a fini d'expédier les blessés chez l'autre Lieutenante, celle qui soigne, pas la géante. Bref, foutus grades de merde. Dardant un œil sur les trois bonhommes dont seul le capitaine demeure éveillé, avec une expression de souffrance infinie sur le visage, je fais le lien avec notre doctoresse qui s'active dans son hôpital de campagne, à une bonne centaine de mètres du champ de bataille.

- Lieutenante ? Comment se passent les choses ici ? Des pertes à déplorer ?

- Malheureusement. Trois femmes ont perdu la vie au cours de la bataille. Et une bonne dizaine de blessées à soigner, dont cinq cas graves.

- Les secours ?

- Frances s'en charge avec la Commandante. Elles sont en retrait, un peu plus loin. fait-elle tout en désignant une montagne de fruit en périphérie de la crique, devant laquelle je reconnais les deux silhouettes en train de discuter.

L'une tient un escargophone. Pas la peine d'aller vérifier, je suppose que Vasilieva a déjà cherché à joindre la garnison du coin. Reste plus qu'à attendre. Revoilà l'autre pipelette d'ailleurs, qui doit m'apporter la réponse de Cooper.

- Lieutenante-Colonelle, la Sergente-Cheffe m'a chargée de vous demander s'il faut embarquer la cargaison de donuts sur le navire des pirates.

- Bien sûr. On va pas transporter tout ça à bras-le-corps ? J'ai cru voir que la Lieutenante Konsho avait déjà les choses en mains à ce sujet. Allez la voir.

Sitôt arrivée, sitôt repartie. Je dois me rendre à l'évidence : ma gestion de la division est assez chaotique lorsque la Commandante n'est plus là pour donner les ordres. Il faut que je me reprenne, on ne va pas rester campées ici toute la journée. Et comme Velours vient de partir, c'est sa sœur, Soie, que j'alpague brutalement.

- Caporale ! Veillez à ce que toutes celles qui ne sont ni mortes ni blessées embarquent avec la Lieutenante Konsho. Puis donnez l'ordre de lever l'ancre en direction de l'île sur laquelle se trouve le palais du roi. Je vais demander à la Commandante de vous guider, tandis que je resterai ici à attendre que les renforts nous aident à déplacer les blessés avec la Lieutenante Kold.

- Je... Reçu, Lieutenante-Colonelle.

Voilà, c'est mieux. Comme ça nous ne sommes plus qu'une minorité à attendre. Interrompant donc la discussion entre la Commandante et l'Adjudante, je fais signe à Vasilieva de rallier le navire des géants. En lui expliquant son rôle dans l'histoire.

- Heureuse de voir que vous avez su gérer la situation, Lieutenante-Colonelle. A un moment, j'ai douté de vos capacités.

Sourire crispé mais sourire quand même, une petite tape dans le dos vient signaler le déplacement de la Commandante qui se dépêche de rejoindre le sloop en train de lever l'ancre. Quelques minutes plus tard, le calme plat. Plus de géants, juste les lamentations des blessés, Kold, la Noirvoyante et moi. Il nous faudra finalement attendre un quart d'heure supplémentaire pour que la garnison vienne nous récupérer dans la crique, avec tout le matériel médical nécessaire pour traiter les femmes hospitalisées.

Le lendemain, au palais du roi.

- Gnihihihihi. Doonuuts.

L'homme s'enthousiasme avec des beignets pleins les doigts, qu'il engloutie comme un véritable porc. A vrai dire, je me demande un instant si le roi ne fait pas meilleur fléau pour la nourriture que les géants. Peu importe, le noble semble aux anges et cette fois-ci, j'ai tenu à ce que nos deux Lieutenantes participent à l'entretien. Bon, la salle est un peu petite pour Konsho, mais je suppose qu'elle a l'habitude. Elle s'est bien débrouillée tout de même.

- Roi Sibien, nous avons honoré notre part du marché et débarrassé l'île des trois géants qui ont été livrés hier, pieds et mains liés. Pouvons nous donc récupérer leur navire comme convenu ?

- Mnomnomnom... Bien shûr, pas de shouchi à che propos. Vous ch'avez chauvé mon royaume ! Vous ch'êtes mes chinvités. Che ferai les réparachions comme convenu.

Parfait. Entre cela et l'argent des primes qui servira à acheter des munitions ou bien nous divertir à bord, nous pouvons être comblées pour les prochains voyages. Ou au moins, nous estimer assez riches pour ne manquer de rien. Ceci dit, ce n'est pas pour autant que nous devons renoncer à une dernière doléance.

- Et pour les vivres ?

Pourquoi dépenser de l'argent pour quelque chose lorsqu'on peut l'avoir gratuitement ? Cela faisait partie du contrat... Heureusement, le roi, subjugué et drogué par ses donuts, ne semble pas tatillon.

- Nous vous fournirons tout le néchechaire. Vous ch'êtes touchours chur Greend Island ?

- Oui votre Majesté. Nous y avons amarré les deux navires, après vous avoir ramené les trois géants.

Vient par contre le point un peu plus difficile à aborder. Car il est hors de question que le souverain fasse justice lui-même. Espérons que la simple mise sous les verrous de ses braconniers suffise.

- Par contre, pour les captifs, ceux-ci vont être remis aux forces de la Marine présentes sur l'île, le temps d'être transportés dans une prison digne de ce nom.

- Arf, zut. Che voulais les garder pour les donner à mancher à mes cochons.

Quelle horreur. Mais heureusement l'idée d'appliquer sa sentence semble désormais bien loin. C'est fou le pouvoir que peut avoir la drogue sur le cerveau humain.

- Peu importe, faites ch'en che que vous voulez. Che n'en ai cure !

- Merci beaucoup ! Si vous nous le permettez, nous allons rentrer et nous occuper de nos blessés désormais. m'excusé-je finalement tout en tirant une dernière révérence militaire.

Après le débarquement des forces de la garnison de Shishoku, les femmes invalides et estropiées ont été déplacées sur des brancards jusqu'à la base du régiment. Finalement, des cinq gravement mutilées, deux n'ont pas survécu au voyage et une troisième est morte une fois arrivée à l'hôpital. Aujourd'hui, nous portons donc le deuil de six de nos compagnes de voyage, ce qui semble énormément attrister notre Commandante.

Au sortir du palais, celle-ci m'informe d'ailleurs d'une nouvelle mesure, décidée avec le Lieutenant-Colonel en fonction sur l'île.

- Pour remplacer nos éléments et aider à la navigation de nos deux navires, une trentaine de soldats ont été dépêchés pour rejoindre la 346ème division.

- Des femmes ? Vu que c'est la tradition...

- Des femmes oui. On en trouve peu mais en général, elles ne rechignent pas à nous accompagner. Cette mutation est ce qu'il y a de mieux pour elles. Enfin, c'est l'image que l'on donne.

Et c'est vrai. La 346ème Carter bénéficie d'une très bonne image auprès du public féminin. D'un côté nous aurions tort de nous en priver et de l'autre, nous faisions tout pour que cette médiatisation perdure. En chouchoutant nos éléments plus que les hommes ne le font. En leur promettant un avenir radieux. En leur permettant de monter en grade.

- Alors parfait. Elles nous attendent au navire j'espère ? Je ne me sens pas d'humeur à aller les chercher aujourd'hui.

- Oui, tout est prêt.

- Alors repos, Commandante. Nous avons bien mérité cette petite semaine de congés, le temps que nos femmes alitées récupèrent.

- Des con-quoi ?

Non, c'est pas grave, je me comprends. Laissant donc la jeune femme prendre la tête du convoi, seule, je redescends au niveau de la géante, que je viens féliciter chaudement pour sa participation à cette mission.

- C'est grâce à vous que ce royaume peut retrouver la tranquillité. Oh et il paraît que vous brassez de l'alcool ? Je serais bien curieuse de voir ça... fais-je tout en me grillant une cigarette, avec un regard amusé.

Ah, les vieilles habitudes ont le dos dur.
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Une dame du village disait souvent que la vie est un éternel recommencement. Nous allons pleurer nos morts, apprendre à connaitre de nouveaux compagnons de route et finalement voguer vers de nouvelles missions périlleuses ou non et tout recommencera. Mais je ne compte pas me morfondre, je boirais pour les morts et les vivants, pour le passé et le futur, comme me l'a appris papa. Je ne connais pas tant de chose sur ses origines, mais il m'a légué un peu de sa manière de faire et beaucoup de son amour pour la famille, nos camarades et la justice. Finalement le roi a de nouveau ses... Beignets ? Ce ne sont vraiment que des desserts pour le mettre dans un état pareil ? Je ne sais pas, mais je suis contente d'être là pour le voir... Enfin, pas pour voir un obèse se délecter de la substance qui le rend apparemment dépendant, mais le fruit de nos efforts. Bon, même si j'ai plus l'impression de faire un numéro de contorsionniste au milieu des grands couloirs du palais que de réellement être invitée.

Nous allons donc avoir un peu de repos, des vivres et je vais même pouvoir garder le navire des trois géants, ça l'est... Je veux dire que c'est bien ! Adieu harnais ou radeau accroché sur un navire, enfin ! Enfin ! Mais surtout, le moment que j'ai la mieux retenue, celui qui m'a fait le plus plaisir, c'est quand je me suis rendu compte qu'on a fait le bien, on a rendu la justice et protéger la population. Le second c'est quand mademoiselle Holmes m'a félicité, enfin indirectement, mais elle l'a fait. Je suis heureuse, euphorique... Comme le serait une petite et si je dois être une adulte au cœur d'enfant alors il en sera ainsi. Mais j'espère quand même évoluer pour être une femme belle et mature, me trouver un homme gentil et...

Elle s'intéresse même au brassage d'alcool, à moins qu'elle demande ça par politesse ? Je ne sais pas, mais dans le doute.

"Oui effectivement, je peux vous montrer comment faire du whisky si vous voulez... Mais ça sera en plusieurs étapes et il faut bien choisir les ingrédients. Oh ! Et il me reste un petit baril d'une demi-douzaine de litres d'il y a cinq ans, un des premiers qui n'a ni explosé, ni empoisonnée personne, et [...]."

Cette semaine est passée si vite, j’ai demandé à faire ignifuger mon navire pour des raisons évidentes, je vais même avoir une presque salle de bains ! Mais surtout, je vais avoir plein d'aventure à vivre avec l'équipage, mes camarades, mes sœurs... Peut-être que je m'emporte trop ? Mais si je dois confier ma vie à leur bon soin et protéger les leurs de mes mains, alors il faut que la confiance soit là et j'ai assurément confiance en elle. Régulièrement, la Seconde classe Betty vient me voir, elle n'est pas très bavarde, mais on s'amuse bien et elle m'a même appris à faire du thé et du café, mais quand je parle d'apprendre à en faire, je veux dire du bon... Étrangement, j'ai de plus en plus d'invités aussi, d'ailleurs ça arrive souvent après le repas, l'une d'elles à parler de se "laver la bouche" mais j'imagine que c'est une expression ?

D'ailleurs, j'ai commencé à refaire des meubles tailles humaines, je manque de tables et de chaises... En plus, je pense que je vais aménager des petites maisons sur mon navire pour les invités ou celles de la 346ème Carter... Tellement de place, tellement de possibilités... Et un vrai lit, c'est bien d'avoir un vrai lit. Enfin soit, il va être le temps de repartir, Cooper me fait encore la tête pour ce que j'ai dit la semaine dernière, je vais devoir me dérouiller pour manger sans elle, j'imagine que ça ne sera pas pire.

Ainsi au huitième jour au matin, nous levons les voiles en faisant adieux aux habitants de l'île. C'est fou comme ils sont plus... Pas énormément, mais sont quand même plus accueillant sans menace directe sur familles et leurs terres. Finalement, je suis sur mon embarcation tirée par le navire principal, mais je ne suis pas seule.

"Un peu de thé ?"
"Volontier."
"Le compte goutte que tu m'as procurée fonctionne à merveille, merci."

Elle est souvent présente, au point qu'elle habitera certainement la première petite demeure que je ferai sur le navire qui m'est attribué... Mais j'ai aussi des passagères clandestines régulièrement venant récupérer de la nourriture en douce et parfois de l'alcool... Est-ce que c'est de la contrebande ?
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