Voilà, nous sommes en mer à nouveau. Depuis trois jours. Avec le bon cap cette fois, je m'en assure en faisant des allers-retours récurrents entre la cabine et le pont. Pour zieuter la Commandante qui ne bouge plus d'un cil. Véritable pilier tenant le gouvernail et fixant l'Eternal Pose. Si tout se passe bien... Bon sang, rien ne se passe jamais bien, alors pourquoi toujours répéter cette même phrase.
- Oh, bonjour Lieutenante-Colonelle. Je ne vous avais même pas remarquée !
- Pourtant ça va faire trois minutes qu'elle est là à scruter vos moindres faits et gestes.
- Je... euh... ouais. Oui.
Difficile de s'expliquer lorsque l'on a tendance à s'exporter sur la lune dès que possible. Encore un peu dans le cirage, je détourne le regard en direction de la Noirvoyante, occupée à pêcher plus loin. Et je sais pas comment elle se débrouille, mais son sceau est rempli à ras-bord. L'aveugle est diablement bonne pêcheuse. Bref, je fais mon tour journalier, zieutant de façon suspicieuse la Cook qui me rend la pareille.
- Quoi au menu ?
- Calamar à l'armoricaine.
Mon cul, des tentacules dans de la sauce blanche, le tout pas cuit. J'affiche une mine blafarde, ce qui veut tout dire.
- Si z'êtes pas contente, z'avez qu'à pas bouffer.
Faisons ça. C'est pas comme si j'avais mes réserves dissimulées dans ma cabine. En reprenant l'idée du réfrigérateur des pirates, un moyen fiable de conserver durablement les aliments. Et depuis que je me nourris de cette façon, clandestinement, étrangement mes entrailles me remercient.
- Vous pêchez quoi ? lancé-je à l'Adjudante.
- J'en sais rien. Une surprise.
- On dirait du lieu jaune.
- Ah bah du coup c'est plus une surprise.
- Mea culpa. m'excusé-je donc tout en m'écartant vivement.
Bon, le moment semble propice pour mener ma petite enquête, vu que de toute façon on n'a pas besoin de moi. En réalité, on n'a jamais besoin de moi, mais tout de même. Alors voyons voir : Velours et Soie. Soie et Velours. L'une est en haut, l'autre est en bas. La pipelette est la plus à même de rester isolée, mais sa forcenée de soeur est tout autant un calvaire, pour peu qu'une femme se prenne la tête avec l'autre gourde qui ne cesse de jacter. Bwah, commençons par la plus simple. En parlant, elle finira donc par se découvrir. Ce qui me vient à l'esprit lorsque mes mains viennent s'accrocher vers le cordage de l'échelle qui mène vers la vigie.
Le vertige, j'ai donné et ça c'est rien. En deux minutes, j'ai rejoint le sommet du mat et je me hisse par-dessus la balustrade qui encadre l'avant-poste.
- Caporale.
- L-lieutenante-C-colonelle... bredouille la bonne femme après un sursaut de surprise.
Mince, j'y ai été trop discrètement ? L'habitude. S'agirait pas que ça s'ébruite, que je suis discrète. On pourrait me prendre pour une agente. M'enfin bon, là n'est pas le sujet. Passons direct à table. Mais d'abord.
- Rompez.
- Ah, merci !
- Vous n'êtes pas censée me remercier, c'est un ordre.
- Toutes mes excuses. Vous savez, c'est la chaleur. Ca me fait tourner la tête, là-haut. Depuis déjà six heures que je suis levée, à scruter l'horizon. Ca file mal aux yeux, on devrait avoir des lunettes. Je parle de lunettes de soleil hein, pas de jumelles ou bien de lorgnette. Non, c'est une horreur ça, ça brûle la rétine. Mais bon, vous savez ce qu'on dit : tant qu'on voit le bout de ses chaussures...
Bon sang, la voilà repartie. Impossible d'en placer une. J'essaye bien, je lève le doigt, j'ouvre la bouche, j'émets des petits sons spontanés mais non. Elle n'écoute qu'elle. Obligée d'être plus autoritaire.
- Non je ne sais pas, bon sang ! Taisez vous, Velours. Je suis pas venue pour écouter vos salades !
- Toutes mes excuses, Lieutenante-Colonelle. Ça vient naturellement chez moi. C'est typique de ma grand-mère apparemment. Vous savez, elle a grandi à Inu Town et c'était une vendeuse de tapis. C'était une bonne commerça...
- Vous recommencez.
- Non je...
- Si, vous recommencez. Et vous avez encore essayé de recommencer.
Enfin, à force d'insister, la jeune femme se tait. Adoptant une expression d'infime tristesse. Mais je m'en fous royalement. Non, tout ce qui m'intéresse c'est qu'elle réponde à mes questions.
- Savez-vous quelle est notre destination, l'objet de notre mission ?
- Asterion non ? Si j'ai bien compris, un truc à récupérer là-bas.
- Et ensuite ?
La jeune femme gonfle les joues, lève les mains. Aucune idée. Vraiment ?
- Python Rocheux, ça ne vous dit rien ? Le Contre-Amiral Jonathan Nielson ?
- Non, pourquoi ? Je devrais ?
Sondage au Haki pour savoir si elle devrait. Dans le doute, je choppe sa pulsation en lui agrippant le poignet. Non, rythme cardiaque normal, c'est pas elle. Elle sait rien, c'est juste une bavarde sans prétentions. Une simple gosse.
- Lieutenante-Colonelle ? commence-t-elle à rougir.
Quoi ? Non ! Je comprends bien que les croisières entre femmes peuvent être déroutantes, mais je ne mange pas de ce pain là. Allez, pas la peine de perdre plus de temps, je bascule à nouveau dans le vide pour me rattraper aux cordages.
Une de moins sur ma liste. Au tour de sa sœur désormais.
- Oh, bonjour Lieutenante-Colonelle. Je ne vous avais même pas remarquée !
- Pourtant ça va faire trois minutes qu'elle est là à scruter vos moindres faits et gestes.
- Je... euh... ouais. Oui.
Difficile de s'expliquer lorsque l'on a tendance à s'exporter sur la lune dès que possible. Encore un peu dans le cirage, je détourne le regard en direction de la Noirvoyante, occupée à pêcher plus loin. Et je sais pas comment elle se débrouille, mais son sceau est rempli à ras-bord. L'aveugle est diablement bonne pêcheuse. Bref, je fais mon tour journalier, zieutant de façon suspicieuse la Cook qui me rend la pareille.
- Quoi au menu ?
- Calamar à l'armoricaine.
Mon cul, des tentacules dans de la sauce blanche, le tout pas cuit. J'affiche une mine blafarde, ce qui veut tout dire.
- Si z'êtes pas contente, z'avez qu'à pas bouffer.
Faisons ça. C'est pas comme si j'avais mes réserves dissimulées dans ma cabine. En reprenant l'idée du réfrigérateur des pirates, un moyen fiable de conserver durablement les aliments. Et depuis que je me nourris de cette façon, clandestinement, étrangement mes entrailles me remercient.
- Vous pêchez quoi ? lancé-je à l'Adjudante.
- J'en sais rien. Une surprise.
- On dirait du lieu jaune.
- Ah bah du coup c'est plus une surprise.
- Mea culpa. m'excusé-je donc tout en m'écartant vivement.
Bon, le moment semble propice pour mener ma petite enquête, vu que de toute façon on n'a pas besoin de moi. En réalité, on n'a jamais besoin de moi, mais tout de même. Alors voyons voir : Velours et Soie. Soie et Velours. L'une est en haut, l'autre est en bas. La pipelette est la plus à même de rester isolée, mais sa forcenée de soeur est tout autant un calvaire, pour peu qu'une femme se prenne la tête avec l'autre gourde qui ne cesse de jacter. Bwah, commençons par la plus simple. En parlant, elle finira donc par se découvrir. Ce qui me vient à l'esprit lorsque mes mains viennent s'accrocher vers le cordage de l'échelle qui mène vers la vigie.
Le vertige, j'ai donné et ça c'est rien. En deux minutes, j'ai rejoint le sommet du mat et je me hisse par-dessus la balustrade qui encadre l'avant-poste.
- Caporale.
- L-lieutenante-C-colonelle... bredouille la bonne femme après un sursaut de surprise.
Mince, j'y ai été trop discrètement ? L'habitude. S'agirait pas que ça s'ébruite, que je suis discrète. On pourrait me prendre pour une agente. M'enfin bon, là n'est pas le sujet. Passons direct à table. Mais d'abord.
- Rompez.
- Ah, merci !
- Vous n'êtes pas censée me remercier, c'est un ordre.
- Toutes mes excuses. Vous savez, c'est la chaleur. Ca me fait tourner la tête, là-haut. Depuis déjà six heures que je suis levée, à scruter l'horizon. Ca file mal aux yeux, on devrait avoir des lunettes. Je parle de lunettes de soleil hein, pas de jumelles ou bien de lorgnette. Non, c'est une horreur ça, ça brûle la rétine. Mais bon, vous savez ce qu'on dit : tant qu'on voit le bout de ses chaussures...
Bon sang, la voilà repartie. Impossible d'en placer une. J'essaye bien, je lève le doigt, j'ouvre la bouche, j'émets des petits sons spontanés mais non. Elle n'écoute qu'elle. Obligée d'être plus autoritaire.
- Non je ne sais pas, bon sang ! Taisez vous, Velours. Je suis pas venue pour écouter vos salades !
- Toutes mes excuses, Lieutenante-Colonelle. Ça vient naturellement chez moi. C'est typique de ma grand-mère apparemment. Vous savez, elle a grandi à Inu Town et c'était une vendeuse de tapis. C'était une bonne commerça...
- Vous recommencez.
- Non je...
- Si, vous recommencez. Et vous avez encore essayé de recommencer.
Enfin, à force d'insister, la jeune femme se tait. Adoptant une expression d'infime tristesse. Mais je m'en fous royalement. Non, tout ce qui m'intéresse c'est qu'elle réponde à mes questions.
- Savez-vous quelle est notre destination, l'objet de notre mission ?
- Asterion non ? Si j'ai bien compris, un truc à récupérer là-bas.
- Et ensuite ?
La jeune femme gonfle les joues, lève les mains. Aucune idée. Vraiment ?
- Python Rocheux, ça ne vous dit rien ? Le Contre-Amiral Jonathan Nielson ?
- Non, pourquoi ? Je devrais ?
Sondage au Haki pour savoir si elle devrait. Dans le doute, je choppe sa pulsation en lui agrippant le poignet. Non, rythme cardiaque normal, c'est pas elle. Elle sait rien, c'est juste une bavarde sans prétentions. Une simple gosse.
- Lieutenante-Colonelle ? commence-t-elle à rougir.
Quoi ? Non ! Je comprends bien que les croisières entre femmes peuvent être déroutantes, mais je ne mange pas de ce pain là. Allez, pas la peine de perdre plus de temps, je bascule à nouveau dans le vide pour me rattraper aux cordages.
Une de moins sur ma liste. Au tour de sa sœur désormais.