Je me transforme aussitôt en un tas de terre et j'avance comme je peux à travers les arbres. J'étends ma terre pour avoir une vision, puisque elle fonctionne comme un sonar. J'esquive donc les obstacles facilement et rapidement. Mais les insectes géants me poursuivent. Comment ? L'odeur. Je me suis fait giclé dessus par le jus. Si seulement c'était la première fois que je disais ça … Mais tout homme mentirai en disant le contraire. Les grosses mouches me suivent donc à la trace. Je tente bien de les semer en allant plus vite qu'elles, mais c'est qu'elles vont vite ces saloperies. Plus vite que moi en fait. Et elles sont assez vives pour éviter les arbres. Donc je me retrouve rapidement avec un essaim à mes fesses. Bon, bah plan L. L comme les lances que je crée et qui percutent violemment mes adversaires.
Cette fois, on dirait qu'elles ont compris et arrêtent de me poursuivre. Elles grimpent dans la cime des arbres, emmenant le raffut qu'elles font avec elles. Je suis enfin tranquille. Sauf que je ne sais pas du tout où je suis. Ayant fuit, je n'ai pas fait attention où j'allais et d'où je venais. Je suis toujours au centre de l'île vu la végétation. En temps normal, j'utiliserai le geppou pour grimper en haut et obtenir ma localisation. Mais vu que les bestioles dominent les hauteurs, je vais éviter. Alors je marche droit devant. Je cherche ma grosse pierre rouge verticale où est censé être enterré le dernier trésor des pirates. Après ce qui me semble être une heure de marche, je finit par trouver la roche. Je pose un genou sur le sol et frappe ce dernier en envoyant les ondes du hasshoken en mode sonar. Je sonde la zone autour de moi jusqu'à deux mètres de profondeur. Les voleurs n'ont pas pu cacher le trésor plus loin dans la terre, car déjà deux mètres, ça fait très long à creuser.
L'or ne se trouverait donc pas là ? Mais alors où ? J'examine les alentours, puis le caillou. Dessus, je finit par trouver un relief étrange, abîmé avec le temps mais qui attire quand même l'attention. J'utilise mon élément pour obtenir une empreinte. Il s'agit d'une flèche. Une direction à suivre sans doute. Hop, je reprends la marche en tenant compte de la gravure. Les pirates qui ont planqué l'argent ont du avoir du mal à le faire et penser que personne à part eux ne pourrait trouver leur or. Manque de pot pour eux, je suis balaise et j'ai un logia. Les mouches, si elles arrêtent 99,99% des gens, ne m'arrêtent pas et ne peuvent pas me blesser. La forêt ne m'effraie pas, l'appât du gain surpasse cette désagréable impression. Je tombe sur une autre pierre rouge de grosse taille. J'examine le minéral et trouve une flèche. Je la suis une nouvelle fois.
Le temps semble long. C'est répétitif. C'est pas marrant. C'est chiant de marcher dans cette forêt. Surtout que je me dirige maintenant vers la zone pas cool du tout, celle toute sombre, sans verdure, sans couleur, sans vie. J'avance, plus avec l'envie d'en finir qu'autre chose. Finalement, la chasse au trésor, c'est pas mon truc. Je préfère tabasser des gens et les voler que de devoir me casser le cul à chercher et réfléchir. C'est bien plus facile de prendre de l'argent sur quelqu'un de mort. Un nouveau caillou en vue. J'ai beau chercher partout, le recouvrir de terre, aucune flèche cette fois-ci. Serait-ce le dernier ? Hasshoken mode sonar. Je détecte quelque chose enfouit à un mètre. A l'aide d'un tekkaï partiel, je creuse le sol avec une facilité consternante. Je touche enfin ce qui ressembler à une boite en métal. Je la sors du sol, nettoie mes mains sur mes affaires et ouvre l'objet. Là, je découvre enfin le trésor pour qui j'ai fait tout ce chemin.
Moi qui m'attendais à un truc énorme, je suis carrément déçu. Remarque, vu la taille de la caisse, à savoir un attaché-caisse, j'aurais du m'en douter. La majorité du trésor a été retrouvé par la marine, ce qu'il manque est ridicule en comparaison. J'aurais du voler la famille carrément, j'aurais bien plus gagné de sous. Je ramasse mon butin, le mets dans mes poches, et quitte l'endroit, laissant le trou et la caisse tels quels. Je rebrousse chemin vers ce que j'espère être la sortie. La luminosité a bien diminué depuis que je suis arrivé sur l'île. La journée à donc du se voir réduite. Je traverse la zone pas agréable, et suis pas spécialement enchanté de ma trouvaille. Elle me laisse carrément un goût amer. J'ai besoin de me détendre. Et comment je vais faire ? Je vais me défouler. Je vous laisse deviner où. Ouaip, la caserne de la marine.
Je ne comptais pas forcément la raser, mais là … c'est un peu obligatoire quoi. Puisqu'il n'y a pas de mouches dans cette partie de la forêt, j'utilise le geppou jusqu'à être au dessus des arbres. Utilisant cette vision, je me repère à peu près. Je trouve la direction du port de la marine, pas trop dur à rater vu sa taille, et je m'y rends via le ciel. Arrivant côté terre, je ne suis pas repéré rapidement, puisqu'ils surveillent l'extérieur de l'île, les côtes. Je me laisse tomber en plein milieu de leur cour. Là, on me voit, mais savoir ce qu'est ce tas de terre tombé du ciel. Puis je prends forme humaine. Les hommes, pas habitué à subir une attaque mettent du temps à réaliser ce qui se passent. L'île est plutôt tranquille, mais les soldats savent quand même se défendre. Chacun récupère rapidement ses armes et se met en position. Une fois qu'ils sont tous prêt, je termine de me former. J'ai pris plusieurs minutes pour leur laisser le temps et soigner ma mise en scène. C'est important après tout.
Avant qu'ils ne comprennent, je lance une vague de terre en tapant du pied. Elle les recouvre entièrement. Puis je compresse ma terre afin de les écraser. Sur les cinq cent soldats de l'île, il y en a deux cents dans la caserne, deux cents dans le port, et une centaine sur les bateaux autour de l'île. Là, sur les présents, une bonne cinquantaine voit sa vie se terminer en moins de trois secondes. Ceux qui sont derrière échappent à ma technique car je ne souhaite pas tous les tuer. Je vois le commandant local, je le jauge. Il n'a pas l'air bon à grand chose. Je lui envoie une balle de terre juste à côté de sa tête, voir s'il esquive ou pas. Il ne fait aucun mouvement. Il tourne la tête, voir ce qui s'est écrasé dans le mur derrière lui. Il blêmit. Ok, ça veut tout dire. Les soldats me tirent dessus depuis tout à l'heure, sans que ça ne me fasse aucun effet évidemment. Le commandant lance un appel au secours. J'avance vers les bâtiments, pose ma main dessus, concentre ma puissance puis délivre une puissante onde de choc qui parcourt la bâtisse et la fait s'effondrer en grande partie. La zone immédiate est réduite en poussière, le reste forme des tas de gravas.
« Toute construction marine que je croiserai subira le même sort. Vous n'avez pas votre place en ce monde. »
D'un seul coup, je me sens mieux. Soru et je quitte la zone pour aller au port civil. J'y arrive rapidement avec la technique du cipher pol. Je trouve le bateau sur lequel est mon navire. Je l'attrape, le balance à l'eau, monte dessus et quitte l'île. Mes poches sont pleines de joyaux en or, je me suis détendu en détruisant gratuitement un bâtiment de la marine, et maintenant je m'en vais sans regret. C'était une journée ordinaire. Le soleil me fait dire qu'il doit être dans les seize heures, quelque chose comme ça. Je vais donc devoir m'arrêter en route avant de retourner sur Rokade. Qui aurait cru que finalement, une chasse au trésor était aussi frustrante ? Les bateaux marins essaient bien de me rattraper, mais non seulement je suis trop rapide pour eux, mais en plus je contre leurs boulets de canons avant qu'ils ne me touchent.