Impact dans trois. Deux. Un.
- Kaishin !
Démolition enclenchée. L'instant parfait, celui où les navires ennemis à portée tirent leurs boulets. Ils sont dix et bloquent le passage, comme un barrage mais en mer. Un barrage qui se referme sur nous au moments où nous bifurquons vers la droite pour l'éviter. Ou pas vraiment.
Une fois de plus l'air se brise, vole en éclat, et les vagues s'écartent à bâbord. Sur une bonne dizaine de mètres de profondeurs, la mer se creuse. Faisant rouler dangereusement l'eau sous la coque de notre bateau. Qui se tangue légèrement.
- Accrochez-vous ! rugit la Commandante qui s'agrippe aussitôt au bastingage.
Moi la première, pas envie de tomber dans la flotte. La vague qui nous porte continue à gonfler puis se détache brutalement, venant percuter les deux premiers bateaux. Un tsunami d'une bonne dizaine de mètres qui percute les frégates, les broies, les renverse. Dans tout cela, les boulets de canon ont eux-aussi été renvoyés vers l'ennemi. Un troisième navire voit son mat se cambrer, plus loin, sous le choc de l'un des projectiles.
- R'gardez, 'y font marche arrière !
C'est vrai. Il n'en faut visiblement pas plus pour que les pirates baissent leur froc et prennent la tangente. Ou en tout cas, s'espacent assez pour que leur présence ne soit plus un danger. Assez pour que nous puissions dépasser la ligne et foncer en direction de l'île. Conservant le même cap, la même vitesse, cinq minutes suffisent à nous écarter des boucaniers en train de repêcher leurs blessés. On peut encore entendre les cris et les pleurs des hommes tombés à la mer. Pour ceux qui ne sont pas restés coincés dans les décombres ou n'ont pas perdu un membre. Ou plus. Et bientôt tout ce spectacle n'est plus qu'un point noir à l'horizon, quand enfin les côtes apparaissent. Les côtes d'Astérion. Et une longue plage de sable fin visiblement déserte.
- Préparez-vous à accoster. On va longer le bord jusqu'à trouver un coin un peu plus sûr pour amarrer.
- Je perçois une calanque à treize heures !
Tout à fait ce à quoi je pensais. Un signe de tête à la Commandante pour lui faire comprendre que j'ai fini de prendre la situation en mains. Que je lui délègue le reste, en gros. Celle-ci affiche toujours un visage fermé, mais n'exprime aucune forme de colère ou d'angoisse. Plutôt de la reconnaissance pas assumée. Sans mes pouvoirs, jamais on n'aurait pu échapper à cette attaque. On aurait plutôt fini dans les fonds marins. L'occasion de sortir l'artillerie lourde. Entre deux aboiements, celle-ci me demande tout de même.
- Comment avez-vous fait ça ?
- Comment sortez-vous des menottes de nul part ?
Un fruit du démon. De type très puissant. Un cadeau du CP9, maintenant que j'y songe. Loin d'être une malédiction quand on peut le contrôler. Après, mon contrôle n'est pas parfait, mais j'ai tout de même pu accomplir de grandes choses avec.
Qu'est-ce que ça sera lorsque je saurai l'utiliser convenablement.
L'endroit est calme, contre toute attente. Vide aussi. Au bout de la Calanque se trouve une plage de sable blanc, plus épais qu'ailleurs. Mais ce que l'on peut surtout noter, c'est la présence d'une muraille. De verdure.
- De quoi pensez-vous qu'il s'agit ?
- On dirait une haie. Une haie gigantesque. Y'en avait une comme ça sur mon île natale, elle entourait un manoir gigantesque. Pour éviter les r'gards indiscrets.
Comme le quartier des nobles à Enies Lobby, en gros. Mais en plus grand. Au moins une dizaine de mètres. Et rien pour savoir comment le traverser. C'est épais, sombre entre les feuillages, feuillu et branchu. Remarque on pourrait toujours faire un trou dedans, mais quelque chose me dit que si l'on commence par cette haie-là, on n'a pas fini. Mon Haki, qui me le fait croire. D'autres haies derrières celles-là, aussi épaisses, aussi dangereuses. Et des animaux qui vivent à l'intérieur qu'il vaudrait mieux ne pas froisser.
Je zieute le coin où l'on a planqué les bateaux. La géante est encore en train d'ancrer le sien. Les voiles repliées même s'il leur a fallu plus de temps pour le faire. La faute à leur taille démesurée, mais aussi aux commandements de la Lieutenante qui ne sont pas tout à fait aboutis. Comme les miens. Enfin, ça rentre vite tout de même. Il faut savoir faire preuve de démonstration de son pouvoir. Son pouvoir hiérarchique. Les ordres.
- Allez dire à Konsho de ramener ses fesses de géante ici. Histoire de voir si elle est plus grande. Si elle peut nous dire vers où on doit aller pour trouver cette fichue garnison. Châteaurouge, c'est ça ? L'endroit où l'on est censés rencontrer le Colonel Mordred.
De la topologie de l'île, aucune information. En revanche les noms des villes et des ports, ça on sait. Comme pour les divisions en vigueur ici ainsi que les officiers. Un Contre-Amiral visiblement en vadrouille, sinon les Sunset ne s'amuseraient pas à piller les environs. Alors la bonne question c'est : qu'est-ce que le Colonel qui commande le coin fout ? Des martellement qui font trembler le sol interrompent mes pensées. Sans me retourner, je devine la présence de la géante. Face à la végétation, je trempe un doigt dans la haie.
- Lieutenante, vous pouvez me dire ce que vous voyez d'ici ?
- Kaishin !
Démolition enclenchée. L'instant parfait, celui où les navires ennemis à portée tirent leurs boulets. Ils sont dix et bloquent le passage, comme un barrage mais en mer. Un barrage qui se referme sur nous au moments où nous bifurquons vers la droite pour l'éviter. Ou pas vraiment.
Une fois de plus l'air se brise, vole en éclat, et les vagues s'écartent à bâbord. Sur une bonne dizaine de mètres de profondeurs, la mer se creuse. Faisant rouler dangereusement l'eau sous la coque de notre bateau. Qui se tangue légèrement.
- Accrochez-vous ! rugit la Commandante qui s'agrippe aussitôt au bastingage.
Moi la première, pas envie de tomber dans la flotte. La vague qui nous porte continue à gonfler puis se détache brutalement, venant percuter les deux premiers bateaux. Un tsunami d'une bonne dizaine de mètres qui percute les frégates, les broies, les renverse. Dans tout cela, les boulets de canon ont eux-aussi été renvoyés vers l'ennemi. Un troisième navire voit son mat se cambrer, plus loin, sous le choc de l'un des projectiles.
- R'gardez, 'y font marche arrière !
C'est vrai. Il n'en faut visiblement pas plus pour que les pirates baissent leur froc et prennent la tangente. Ou en tout cas, s'espacent assez pour que leur présence ne soit plus un danger. Assez pour que nous puissions dépasser la ligne et foncer en direction de l'île. Conservant le même cap, la même vitesse, cinq minutes suffisent à nous écarter des boucaniers en train de repêcher leurs blessés. On peut encore entendre les cris et les pleurs des hommes tombés à la mer. Pour ceux qui ne sont pas restés coincés dans les décombres ou n'ont pas perdu un membre. Ou plus. Et bientôt tout ce spectacle n'est plus qu'un point noir à l'horizon, quand enfin les côtes apparaissent. Les côtes d'Astérion. Et une longue plage de sable fin visiblement déserte.
- Préparez-vous à accoster. On va longer le bord jusqu'à trouver un coin un peu plus sûr pour amarrer.
- Je perçois une calanque à treize heures !
Tout à fait ce à quoi je pensais. Un signe de tête à la Commandante pour lui faire comprendre que j'ai fini de prendre la situation en mains. Que je lui délègue le reste, en gros. Celle-ci affiche toujours un visage fermé, mais n'exprime aucune forme de colère ou d'angoisse. Plutôt de la reconnaissance pas assumée. Sans mes pouvoirs, jamais on n'aurait pu échapper à cette attaque. On aurait plutôt fini dans les fonds marins. L'occasion de sortir l'artillerie lourde. Entre deux aboiements, celle-ci me demande tout de même.
- Comment avez-vous fait ça ?
- Comment sortez-vous des menottes de nul part ?
Un fruit du démon. De type très puissant. Un cadeau du CP9, maintenant que j'y songe. Loin d'être une malédiction quand on peut le contrôler. Après, mon contrôle n'est pas parfait, mais j'ai tout de même pu accomplir de grandes choses avec.
Qu'est-ce que ça sera lorsque je saurai l'utiliser convenablement.
***
L'endroit est calme, contre toute attente. Vide aussi. Au bout de la Calanque se trouve une plage de sable blanc, plus épais qu'ailleurs. Mais ce que l'on peut surtout noter, c'est la présence d'une muraille. De verdure.
- De quoi pensez-vous qu'il s'agit ?
- On dirait une haie. Une haie gigantesque. Y'en avait une comme ça sur mon île natale, elle entourait un manoir gigantesque. Pour éviter les r'gards indiscrets.
Comme le quartier des nobles à Enies Lobby, en gros. Mais en plus grand. Au moins une dizaine de mètres. Et rien pour savoir comment le traverser. C'est épais, sombre entre les feuillages, feuillu et branchu. Remarque on pourrait toujours faire un trou dedans, mais quelque chose me dit que si l'on commence par cette haie-là, on n'a pas fini. Mon Haki, qui me le fait croire. D'autres haies derrières celles-là, aussi épaisses, aussi dangereuses. Et des animaux qui vivent à l'intérieur qu'il vaudrait mieux ne pas froisser.
Je zieute le coin où l'on a planqué les bateaux. La géante est encore en train d'ancrer le sien. Les voiles repliées même s'il leur a fallu plus de temps pour le faire. La faute à leur taille démesurée, mais aussi aux commandements de la Lieutenante qui ne sont pas tout à fait aboutis. Comme les miens. Enfin, ça rentre vite tout de même. Il faut savoir faire preuve de démonstration de son pouvoir. Son pouvoir hiérarchique. Les ordres.
- Allez dire à Konsho de ramener ses fesses de géante ici. Histoire de voir si elle est plus grande. Si elle peut nous dire vers où on doit aller pour trouver cette fichue garnison. Châteaurouge, c'est ça ? L'endroit où l'on est censés rencontrer le Colonel Mordred.
De la topologie de l'île, aucune information. En revanche les noms des villes et des ports, ça on sait. Comme pour les divisions en vigueur ici ainsi que les officiers. Un Contre-Amiral visiblement en vadrouille, sinon les Sunset ne s'amuseraient pas à piller les environs. Alors la bonne question c'est : qu'est-ce que le Colonel qui commande le coin fout ? Des martellement qui font trembler le sol interrompent mes pensées. Sans me retourner, je devine la présence de la géante. Face à la végétation, je trempe un doigt dans la haie.
- Lieutenante, vous pouvez me dire ce que vous voyez d'ici ?