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Dérivations labyrinthiques

Impact dans trois. Deux. Un.

- Kaishin !

Démolition enclenchée. L'instant parfait, celui où les navires ennemis à portée tirent leurs boulets. Ils sont dix et bloquent le passage, comme un barrage mais en mer. Un barrage qui se referme sur nous au moments où nous bifurquons vers la droite pour l'éviter. Ou pas vraiment.

Une fois de plus l'air se brise, vole en éclat, et les vagues s'écartent à bâbord. Sur une bonne dizaine de mètres de profondeurs, la mer se creuse. Faisant rouler dangereusement l'eau sous la coque de notre bateau. Qui se tangue légèrement.

- Accrochez-vous ! rugit la Commandante qui s'agrippe aussitôt au bastingage.

Moi la première, pas envie de tomber dans la flotte. La vague qui nous porte continue à gonfler puis se détache brutalement, venant percuter les deux premiers bateaux. Un tsunami d'une bonne dizaine de mètres qui percute les frégates, les broies, les renverse. Dans tout cela, les boulets de canon ont eux-aussi été renvoyés vers l'ennemi. Un troisième navire voit son mat se cambrer, plus loin, sous le choc de l'un des projectiles.

- R'gardez, 'y font marche arrière !

C'est vrai. Il n'en faut visiblement pas plus pour que les pirates baissent leur froc et prennent la tangente. Ou en tout cas, s'espacent assez pour que leur présence ne soit plus un danger. Assez pour que nous puissions dépasser la ligne et foncer en direction de l'île. Conservant le même cap, la même vitesse, cinq minutes suffisent à nous écarter des boucaniers en train de repêcher leurs blessés. On peut encore entendre les cris et les pleurs des hommes tombés à la mer. Pour ceux qui ne sont pas restés coincés dans les décombres ou n'ont pas perdu un membre. Ou plus. Et bientôt tout ce spectacle n'est plus qu'un point noir à l'horizon, quand enfin les côtes apparaissent. Les côtes d'Astérion. Et une longue plage de sable fin visiblement déserte.

- Préparez-vous à accoster. On va longer le bord jusqu'à trouver un coin un peu plus sûr pour amarrer.

- Je perçois une calanque à treize heures !

Tout à fait ce à quoi je pensais. Un signe de tête à la Commandante pour lui faire comprendre que j'ai fini de prendre la situation en mains. Que je lui délègue le reste, en gros. Celle-ci affiche toujours un visage fermé, mais n'exprime aucune forme de colère ou d'angoisse. Plutôt de la reconnaissance pas assumée. Sans mes pouvoirs, jamais on n'aurait pu échapper à cette attaque. On aurait plutôt fini dans les fonds marins. L'occasion de sortir l'artillerie lourde. Entre deux aboiements, celle-ci me demande tout de même.

- Comment avez-vous fait ça ?

- Comment sortez-vous des menottes de nul part ?

Un fruit du démon. De type très puissant. Un cadeau du CP9, maintenant que j'y songe. Loin d'être une malédiction quand on peut le contrôler. Après, mon contrôle n'est pas parfait, mais j'ai tout de même pu accomplir de grandes choses avec.

Qu'est-ce que ça sera lorsque je saurai l'utiliser convenablement.

***

L'endroit est calme, contre toute attente. Vide aussi. Au bout de la Calanque se trouve une plage de sable blanc, plus épais qu'ailleurs. Mais ce que l'on peut surtout noter, c'est la présence d'une muraille. De verdure.

- De quoi pensez-vous qu'il s'agit ?

- On dirait une haie. Une haie gigantesque. Y'en avait une comme ça sur mon île natale, elle entourait un manoir gigantesque. Pour éviter les r'gards indiscrets.

Comme le quartier des nobles à Enies Lobby, en gros. Mais en plus grand. Au moins une dizaine de mètres. Et rien pour savoir comment le traverser. C'est épais, sombre entre les feuillages, feuillu et branchu. Remarque on pourrait toujours faire un trou dedans, mais quelque chose me dit que si l'on commence par cette haie-là, on n'a pas fini. Mon Haki, qui me le fait croire. D'autres haies derrières celles-là, aussi épaisses, aussi dangereuses. Et des animaux qui vivent à l'intérieur qu'il vaudrait mieux ne pas froisser.

Je zieute le coin où l'on a planqué les bateaux. La géante est encore en train d'ancrer le sien. Les voiles repliées même s'il leur a fallu plus de temps pour le faire. La faute à leur taille démesurée, mais aussi aux commandements de la Lieutenante qui ne sont pas tout à fait aboutis. Comme les miens. Enfin, ça rentre vite tout de même. Il faut savoir faire preuve de démonstration de son pouvoir. Son pouvoir hiérarchique. Les ordres.

- Allez dire à Konsho de ramener ses fesses de géante ici. Histoire de voir si elle est plus grande. Si elle peut nous dire vers où on doit aller pour trouver cette fichue garnison. Châteaurouge, c'est ça ? L'endroit où l'on est censés rencontrer le Colonel Mordred.

De la topologie de l'île, aucune information. En revanche les noms des villes et des ports, ça on sait. Comme pour les divisions en vigueur ici ainsi que les officiers. Un Contre-Amiral visiblement en vadrouille, sinon les Sunset ne s'amuseraient pas à piller les environs. Alors la bonne question c'est : qu'est-ce que le Colonel qui commande le coin fout ? Des martellement qui font trembler le sol interrompent mes pensées. Sans me retourner, je devine la présence de la géante. Face à la végétation, je trempe un doigt dans la haie.

- Lieutenante, vous pouvez me dire ce que vous voyez d'ici ?
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Percer un blocus à la force brute, il n'y a vraiment que des êtres d'une extrême puissance pour faire des choses aussi démesurées qu'eux. Enfin soit, on a enfin réussi à débarquer quelque part et cette fois-ci on semble les avoir semés. Une plage au sable blanc, des haies immenses pas si loin et une topographie on ne peut plus étrange. Décidément toutes les îles où on va sur la route de tous les périls sont étranges. Je ne sais pas ce qu'ils voulaient bloquer avec ces haies, mais avec mes douze mètres soixante-dix je peux voir par-dessus donc bon... En plus au pire il suffirait de faire un pseudo-mat sur mon sac pour avoir une vigie encore plus haute. Par contre, avancer va être compliqué pour le peu que j'en voie. Enfin soit, avant ça je range les voiles et vu leurs tailles je suis bien obligée de le faire seule.

Me faisant appeler une fois encore, je suis maintenant assez proche pour voir l'étendue du problème.

"Lieutenante-Colonelle il y en a pour des kilomètres de... C'est quoi le terme déjà ?"

Cela part dans tous les sens et même en les voyants par-dessus cela semble se tordre dans tous les sens, comme l'esprit fou et tortueux d'un homme dérangé.

"Un labyrinte..."
"Oh c'est vrai ?! Il est grand comment ? Il y a des bâtiments ? Il est en haie seulement où il y en a d'autres[...]"

Ignorant le flot continu lancé par Velours, je soupire.

"Si on ne coupe pas, on va se perdre ou y passer facilement des heures voir des jours."

Tout est sombre, de la couleur de la verdure aux environs, pourtant on est en plein jour et tout cela ne donne pas une impression de sécurité. Néanmoins, c'est ça ou se retrouver face à huit navires prêts à nous couler par le fond, je ne pense pas qu'on est réellement le choix. J'essaye quand même de voir s'il n'y aurait pas des bâtiments au loin, mais je n'en aperçois aucun, et ce malgré tous nos efforts. Et alors que je fais tout ça, je n'ai pas vu que dans la seule ouverture dans la haie visible de bout en bout, plus loin, une personne attend sagement qu'on se décide à la remarquer.

Dérivations labyrinthiques 1471785930-jukie
Portant un uniforme qu'on est censé reconnaitre si on connait un minimum l'île. Difficile de ne pas me remarquer, alors est-ce qu'il est aussi étrange qu'une personne ait fini par venir ? Allez savoir. En même temps, on ne peut pas m'en vouloir, vu où elle est et d'où je regarde, elle est presque invisible, perdue dans le vert sombre d'un feuillage qui semble infini, comme une mer terrestre prête à engloutir les impudents se permettant d'emprunter sa route sans en connaitre réellement sa destination. Enfin ça, c'est sans parler des éventuels dangers qui nous guettent peut-être ou certainement au milieu des haies, la nature à tendance à être cruel avec ceux qui n’y sont pas préparés.

Je retourne auprès des miens, en ignorant involontairement la civile qui attend sans un bruit au niveau de l'entrer... Gardant un sourire poli comme si cela ne l'atteignait pas ou qu'elle savait pertinemment qu'on finirait forcément par venir à sa rencontre, avec suffisance même pour les plus observateurs.

"Lieutenante-Colonelle, quels sont vos ordres ?"
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Mes ordres ? Euh... Baheuh...

- On y va ?

Apparemment la géante semble avoir capté la présence d'une bonne femme clouée dans le sol telle un poteau. En effet, une bonne centaine de mètres plus loin, le mur se coupe en laissant un interstice assez large pour que Konsho y passe. Courtaude avec un uniforme bleu et un sourire chafouin, l'autochtone est tout sourire en nous voyant. Et tout sourire en nous souhaitant la bienvenue.

- Bienvenue sur Astérion, chers visiteurs. Soldates. De la Marine. Je suis Ambolie Pulmoneyr, votre guide.

- Notre guide ?

- Pour traverser le labyrinthe.

- Ah. Vous savez vers où il faut aller pour se rendre à Châteaurouge ?

- Oui bien sûr, je peux vous y conduire.

- Parfait.

- Pour la modeste somme de cinq millions de berries par personne.

- Non.

Cinq millions et puis quoi encore ? Elle a cru qu'on était Crésus, la poule aux œufs d'or ? Malgré tout celle-ci ne compte pas lâcher l'affaire si facilement. Déjà, je suis en train d'échanger quelques messes basses avec la Commandante qui se tient à mes côtés. Je lui fais rapidement comprendre que pour le reste, je vais me débrouiller avec la Noirvoyante et la géante. Pas besoin d'être tout un tas pour traverser l'île et il faut bien que des femmes gardent les navires. On sait jamais. Donc tandis que celle-ci rebrousse chemin, l'autre en profite pour revenir à la charge.

- Excusez-moi je n'ai...

- C'est non. Nous saurons nous débrouiller toutes seules.

- Mais enfin, je connais l'endroit par cœur, je...

- Peut-être, mais nous nous avons une géante. la coupé-je brutalement.

Humpf, touché. La bonne femme vire rouge mais ravale sa fierté et son arnaque. Ai voit au-dessus des haies et peut nous indiquer le chemin. Pourquoi on devrait payer pour être assistées à un truc que l'on peut faire par nous-même ? Enfin, il semblerait qu'elle n'ait plus trop d'arguments. Elle parle de bêtes féroces désormais. Puis de dangers, d'illusions. En fait elle déblatère sur tout et rien en espérant que nous allons mordre à l'hameçon. Elle s'accroche à ses clients, sauf que nous on est déjà partis.

Je fais d'ailleurs signe à la géante de nous prendre avec elle, quelques mètres plus loin. Une fois le premier virage passé. Pas dans son infâme sac-à-dos cependant, je ne suis ni un jouet ni un casse-croute. Sa tête et ses épaules suffiront. La visière de sa casquette est d'ailleurs assez accueillante. Et relativement confortable. J'y trône en compagnie de l'Adjudante.

- Alors Frances, vous y voyez quelque chose ?

- Très drôle. Hilarant même. Ma Lieutenante-Colonelle.

Ouais, enfin je suis au courant pour son Haki. Elle y voit plus qu'elle ne le laisse paraître. Comme moi, elle doit percevoir les auras et avoir d'autres sens bien développés. Je l'ai déjà vue esquiver en plein combat. C'est pas une débutante.

- Quel foutoir... Ah, un château là-bas. Et il est rouge !

Un peu loin pour pouvoir être distingué à l'oeil nu. Mais ma vision ne me trahit pas. Elle dépasse l'entendement. Saisissant une feuille de papier, je commence donc à tracer des traits avec un stylo bille sorti de ma poche. Progressivement, les traits deviennent les murs et des flèches désignent nos déplacements.

- A gauche, Konsho.

Nouveau trait qui nous barre la route. Le chemin fait des zigzags et des chicanes, mais au bout du compte on approche progressivement du centre du labyrinthe. Si tant est qu'il a un centre. D'ici on peut voir les trois cités et le port en tout cas. Une boussole qui indique le nord où se trouve Châteaurouge. Un peu plus à l'ouest l'endroit d'où l'on est parties. A l'est Ville-Blanche, entourée de labyrinthes. Et au nord-ouest Brelock. Mais ce qui retient le plus mon attention, c'est Port-aux-Rois, qui d'ici semble tout bonnement vide. A part quelques navires amarrés le long des quais. Pas si loin que ça, au sud.

- Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans le coin.

Des pirates au large, un port vide. Le lien est vite fait, même si je ne me prononce pas. J'attends de voir.

- A droite.

Plus que la vision, c'est le Haki qui aide à m'y retrouver. Sur plusieurs centaines de mètres devant nous le chemin est déjà tout tracé. Encore deux bons kilomètres à traverser avant d'arriver à la base.

Entre deux griffonnages, il m'arrive de zieuter le sol. Pas de vertige, juste la curiosité de voir où l'on met les pieds. Une fois, la géante a failli tomber à la renverse en manquant de marcher sur un scolopendre. Une grosse bestiole de plusieurs mètres de long. Des insectes, il y en a. Mais ce qu'on retrouve étonnement le plus, ce sont les lapins. Ils sont partout, ils passent comme ils veulent dans les haies. Ils creusent des terriers pour passer en-dessus. C'est la faune du coin. Des lapins blancs.

- Essaye de pas écraser les légumes. fais-je tout en notant la présence d'un champ dans le petit espace clos où nous évoluons.

Certains couloirs sont plus espacés. Généralement ils font plusieurs bons mètres de larges, une douzaine facile. Mais des fois ce sont de véritables enclos, voire des villages ou des champs. Un peu plus tard, on en traverse un comme ça, d'ailleurs, au moment où l'on passe à proximité de Ville Blanche. Récoltant les regards suspicieux des travailleurs de la terre par la même occasion.

- J'ai les oreilles qui sifflent. On parle de nous ?

Elle aussi a dû les voir. Mais sa curiosité n'est pas entièrement satisfaite à cause de sa cécité. Elle ne peut que ressentir leurs intentions, mais pas les lire sur leur visages.

- Des fermiers, ils tirent la gueule. On doit pas trop aimer les étrangers dans le coin.

- Ou les géants.

Possible. Souvent liés à la maladresse et à la destruction, les géants ne jouissent pas d'une bonne réputation. Mais ce n'est pas vraiment ça. C'est plutôt comme s'ils nous en voulaient pour quelque chose. Comme si l'on profitait d'eux. Je le lis dans leurs yeux.

- Ça a plus l'air d'être la Marine, le problème. Attendons nous au pire avec la garnison du coin. Peut-être des brigands ou des voleurs. Des fois que la Marine recruterait à tort et à travers.

Ce qui n'est un secret pour personne. Surtout pas pour la pauvre Lieutenante qui tremble désormais et que je dois réconforter pour ne pas me retrouver soudainement projetée sur le bord de mon siège.

Allez, on est à mi-chemin. Plus qu'à traverser ce qui ressemble à un vaste désert. Le labyrinthe qui se poursuit continuellement, en version blocs de pierre et terre sèche désormais. Progressivement, le paysage se fait beaucoup moins chaleureux, verdoyant et la température grimpe dans le thermomètre.

Mais le soleil, lui, reste voilé par les épais nuages.
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Parfois, le chemin le plus court c'est la ligne droite. Au milieu d'un labyrinthe, ça ne fonctionne pas malheureusement ce genre de procédé. Enfin, je pourrais le faire fonctionner, mais dans ce cas-là je ne suis pas sûre qu'on apprécie beaucoup le résultat et je ne parle pas que des autochtones. Plus simple et n'impliquant pas de destruction, je vais simplement servir de moyens de transport. Bon, je n'aime pas tant que ça avoir autant de gens sur moi, mais je vais faire avec. Pas qu'ils me gêne, mais ont la moindre chute, ils vont comprendre ce que ça fait d'être projeté en avant alors qu'on est à près de treize mètres de haut et celle qui aimera le moins le résultat se sera moi.

J'imagine que devoir payer cinquante millions pour nous dix autrement aurait était une alternative beaucoup moins appréciable de toute manière. Si les haies sont fascinantes et le lieu exotique, ce que ne plaît pas par contre c'est le fait qu'elle est pleine de vie, littéralement. Des insectes de plusieurs mètres et autres monstruosités de ce genre se cachent ici et là et en plus le moindre angle peu cacher un village ou une petite communauté alors je dois faire attention de partout, ça faisait longtemps tiens. Heureusement, mes camarades m'aident à éviter le plus gros des problèmes, même si leurs indications manquent parfois de clarté. La navigation, que ce soit sur un navire ou sur un géant ne s'invente pas n'est-ce pas ?

"Un château rouge ? Ah oui je le... AH !!! Maudits insectes ! Un instant, j'en ai un dans ma botte."

Je comprends un peu mieux pourquoi les êtres normaux n'aiment pas ces trucs, faut dire que d'habitude cela ne me gêne en rien, mais vu qu'ils sont à mon gabarit c'est tout de suite plus embêtant... Oh ! Cela veut dire qu'ils doivent être géants pour des humains, cela ne doit pas être une partie de plaisir de naviguer dans les environs sans guide alors. Ah entendre notre supérieur, il y a quelque chose qui ne va pas, puis elle émet l'idée que la marine pourrait être impliquée.

"Si la division d'ici ne fait pas correctement son travail, ils vont voir de quel bois je me chauffe."

Je respecte la hiérarchie, mais je ne respecte pas les idiots qui profitent de leur statut pour jouer avec la population, évidemment en réalité je ne pourrais pas faire grand-chose... Certains marins disent et râle sur le fait que les agents de Cypher Pol sont partout, à tout surveiller, en retour je pense au contraire qu'il n'y en a pas assez quand on en vient a constater que ce genre de dérive arrive. Ce n'est pas forcement le cas ici, j'espère que ce n'est pas le cas, mais en même temps le blocus qu'on a pu constater n'est pas venu tout seul comme un grand. Soit il y a des incompétent, soient ils se sont fait balayer et je ne sais pas laquelle des deux possibilités est la pire.

Des lapins blancs, des champs de légumes, des gens pas contents et finalement un désert. Hé bien, quelles variétés de choses, comme quoi le merveilleux peut côtoyer l'étrange, mais j'imagine qu'on n'est pas au bout de nos surprises. Mais le plus gros de ce que je découvre c'est par l'intermédiaire des conversations que j'entends sur mon couvre-chef, moi-même je ne suis pas certaine que ceux qu'on a croisés soit aussi... Enfin qu'ils soient comme elles le disent, mais elles sont plus observatrices et ont plus d'expérience, alors pourquoi je mettrais leurs paroles en doute ? D'ailleurs en parlant de vu...

"D'ici quelques petites heures on aura atteint cette grande ville par là. Vu la taille ça semble être une ville importante, non ?"

Tout le monde ne peut pas connaitre par cœur son petit guide du routard... Finalement le désert se mut en zone rocheuse et je dois même faire un arrêt pour mettre des bottes renforcés.

"Ces rochers pointus m'exaspèrent, je vais vraiment finir par m'estropier."

Même en faisant attention, avec autant de cailloux, rocher et autre chose en pierre plus ou moins naturelle partout on ne peut pas tout éviter non plus. En plus c’était l'occasion de remplir ma gourde à une rivière... Arrêtant son courant une longue minute ce qui j'espère n'a pas trop inquiéter les résidents en aval de celle-ci. Finalement, je contourne une montagne et... Bon maintenant j'en suis sûre, c'est notre destination, par contre.

"Lieutenante-Colonelle, c'est normal qu'on n’ait toujours pas croisé la moindre patrouille ?"
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Non, pas normal. Je fais signe à la géante de s'arrêter.

Nous voilà à une bonne centaine de mètres des remparts du château. Pas une grande ville, mais un monument de bonne taille, aussi large que haut, avec une architecture très incertaine qui semble allez dans tous les sens. Mais une certaine homogénéité sur un point : le rouge. Que ce soient les mâchicoulis, les toits, les bannières et oriflammes pendant aux murs ou se balançant sur les piquets des tours. Un style qui n'appartient pas au Gouvernement Mondial. Et c'est avec difficulté que l'on reconnaît les tuniques rouges qui arpentent le mur d'enceinte. Relativement peu. Et trop minuscules, trop lointaines pour que la géante remarque leur présence. Mais ils sont bien là, les soldats rouges. Avec leurs habits de Marine... rouges.

- Probablement pas ce à quoi on pourrait s'attendre, en effet.

- Vrai que le coin est plutôt désert.

Je hoche la tête, même si l'aveugle ne peut pas le voir. Merde. Une garnison d'hommes ça tape en général dans les quatre ou cinq centaines d'âmes. Mais là, mon Haki ne me permet pas d'en identifier plus d'une cinquantaine tenant le bâtiment. Alors oui, la question se pose : où sont les autres ?

- H-halte-là ! Déclinez vos identités ! nous interrompt finalement l'un des gardes, tandis que nous venons à la rencontre de la gigantesque porte du château.

- Lieutenante-Colonelle Amanda Holmes de la 346ème division. Je souhaiterais voir le Colonel Mordred, est-il là ?

- Ha... Elle veut voir Mordred... Ouais, ouvrez-lui !

C'est tout ? Pas plus d'informations requises ? C'est quoi ce relâchement ? Jamais on n'aura vu une façon aussi simple d'entrer dans une base de la Marine. Pas de question sur la présence de la géante ou celle de la Noirvoyante. Bon et bien... tant mieux. Je me demande quand même qui est l'imbécile qui commande ici.

Progressivement, je me rends alors compte que ce n'est ni le Caporal, ni le Sergent, ni le Lieutenant ou même le Commandant de la base la source de tous les problèmes. Non, ils sont tout bonnement absents. Cela vient donc de bien plus haut. Le Colonel lui-même, qui est un incapable. Et ce dernier ne prend même pas la peine de nous accueillir. On peut littéralement aller où bon nous semble dans l'enceinte du château. Avec l'invitation d'un garde de monter les marches après lui avoir demandé où l'on pouvait trouver son supérieur.

- Dernier étage à droite.

A y regarder de plus près, l'endroit est vaste et grand, illuminé par des vitraux laissant pénétrer la lumière en nuances de blanc et de rouge. Dans le style grandiose, l'escalier de la tour principale est  pas mal aussi. Mais pas assez pour permettre à Ai de monter avec nous. Avec moi.

- Attendez-moi ici vous deux. Je vais régler ça rapidement.

Ça pue franchement et je n’ai pas non plus envie de traîner dans le coin plus longtemps. Je dis bonjour, je prends l'Eternal Pose et je me casse. L'idée qui me taraude tandis que je monte dix marches, vingt, cinquante, cent... deux-cent pour enfin parvenir au dernier étage, essoufflée.

Toc. Toc.

- Mhh... Qui ose me déranger pendant ma sieste ?!

Une sieste alors que la sûreté de la base est limite en état d'alerte ? Soit j'ai affaire au pire des imbéciles, soit à un type conscient de son inefficacité. Mais lorsque je rentre sans attendre l'aval de mon supérieur et que je dévisage le bonhomme, je comprends aussitôt. Il est les deux.

- Q-qui êtes vous ?

- Lieutenante-Colonelle Amanda Holmes. On m'a chargée de venir récupérer l'Eternal Pose en direction des Pythons Rocheux pour une mission urgente.

- Lieutenante... Colonelle.. Ah ! Vous êtes l’officière supérieure qui s'occupe de la 346ème Copter c'est ça ? La division des bonnes femmes, je ne me trompe pas ?

Qu'à moitié. Sa voix est nasillarde et ses réflexions machistes et hasardeuses, insolentes, déjà insupportables. Je hoche néanmoins la tête, légèrement à contrecœur. Outrée de devoir faire face à un crétin pareil.

- Oui oui... Bref, vous avez mon Eternal Pose ? Plus tôt nous quittons l'île, mieux ce-

- Ha ! Vous venez de l'extérieur, c'est vrai. Comment avez-vous fait pour passer ? Les pirates, ils font un blocus. Vous les avez-vus non ? m’interrompt-il sans faire preuve d’aucune gêne.

Un blocus ? Cela expliquerait peut-être pourquoi les habitants tirent la gueule. Mais reste à savoir pourquoi les Marines ne sont pas à leur poste.

- Des pirates on en a vu. Des Marines moins. Mais à vrai dire, ce ne sont pas nos oignons. Vous avez l'Eter-

- Tout doucement, j'y viens. Dites-moi d'abord comment vous avez contourné les pirates ? me coupe-t-il uen seconde fois, ce qui me fait bouillir intérieurement.

- Nous ne les avons pas contournés. Nous avons coulé deux de leurs navires et ils ont pris la fuite.

Bouche en o et stupéfaction chez le bonhomme qui vient saisir un cigare perdu dans sa tignasse sale pour le coller sur ses lèvres. L'allumer. Et tirer une bonne taffe avant de me regarder de haut, le visage incliné en arrière. Le menton proéminent.

- Vous êtes une battante, vous.

- Pardon ?

- Vous saurez délivrer l'île du joug des Sunset Pirates qui s'en sont emparés.

- Pas vous ?

Evidemment, la question est ironique. Le Colonel ne le perçoit cependant pas comme tel, heureusement. Il reste mon supérieur, je lui dois le respect, logiquement. Celui-ci ouvre les bras en signe d'impuissance.

- Vous savez, j'ai des responsabilités ici. Je suis condamné à rester dans ce bureau, à remplir de la paperasse. Et mon vaillant Lieutenant-Colonel a trépassé il y a peu. Il me faut une personne assez... téméraire pour faire ce que je ne peux pas faire...

L'incarnation même de la faiblesse et de la lâcheté. Je m'efforce de ne pas lui cracher dessus.

- Voyez ça avec vos supérieurs. Contactez-les et expliquez-leurs la situation. Je suis sûre qu'ils comprendront.

Qu'il saisiront votre irresponsabilité, votre inefficacité et interviendront pour remettre de l'ordre. En dépêchant un véritable Colonel sur les lieux et pas un faux-jeton comme celui qui me reluque avec un air narquois. L'idée bien placée de sacrifier mes femmes pour lui. Mais je ne comprends que trop tard la position dans laquelle je me trouve.

- Vous avez besoin de moi, vous aussi, non ? Cet Eternal Pose, il faudrait que je mette la main dessus dans les archives. Et je n'ai pas beaucoup de temps à consacrer à ce genre de choses. Surtout ces temps-ci, vous voyez...

- Il s'agit d'une mission de haute importance ! m'envenimé-je.

- Tout comme la défense des habitants de ce pays et l’annihilation des pirates qui envahissent Port-aux-Rois.

Me voilà acculée. Avec un arrière-goût amer dans la bouche. Le gaillard est en train de me manipuler et je ne peux même pas le mettre derrière les barreaux. J'ai toutes les preuves qu'il faut pour lui coller une enquête sur le dos, mais pas la bonne couverture. C'est pour son cas à lui que je devrais intervenir, pas celui de Nielson. Enfin, à chaque chose sa priorité. Je dois m'avouer vaincue. J'abdique.

- C'est d'accord. Donnez-moi tous les détails. Les moindres informations. Je veux tout savoir le comment du pourquoi.

Même si pour cela je dois lire entre les lignes.

- Ah et bien. Tout a commencé il y a plusieurs mois, juste après le départ du Contre-Amiral. Les caravelles censées patrouiller aux alentours de l'île n'ont… ahem… rien remarqué. Tout s'est passé si... rapidement. Ils sont arrivés en même temps, tous les dix. Dix navires pirates. Ils ont pris possession de Port-aux-Roix, liquidé la 53ème sur les lieux et ont pris les civils en otages. Puis ils se sont mis à piller toutes les embarcations traversant les eaux territoriales. Je n'ai rien pu faire.

- Et où sont vos soldats ? La 52ème, où elle est ? Vous n'allez pas me dire qu'il n'y a qu'une cinquantaine de gardes qui la composent ?

L'homme véreux affiche un regard embarrassé. Il va falloir qu'il se mouille pour que je sache où récupérer le reste de la division. Il me faudra bien des hommes à commander sur le terrain pour espérer reprendre la ville aux pirates. Enfin le port. Alors ?

- A Ville Blanche, je suppose. C'est.. euh... Ils sont en permission ? Le temps queuh... la situation se débloque.

J'y crois pas. Il n'a même pas veillé à ce que ses hommes restent en garnison. Ou encore mieux, à ce qu'ils fassent un siège autour de Port-aux-Rois. Tu m'étonnes que les civils sont en colère si les gardiens de la paix ne font pas leur boulot. Et sont à la place en train de se bourrer la gueule à Ville Blanche. Ah elle doit être belle la 52ème.

- J'en ai trop entendu. Il est grand temps de faire le ménage dans ce bordel infâme. Et je pèse mes mots. Ressaisissez-vous Colonel et maîtrisez vos hommes. Sur ce, je prends congé de votre présence si vous le voulez bien.

Pas le temps d'attendre la réponse vaseuse de l'imbécile fini que je claque la porte du bureau et me précipite dans la cage d'escalier. Furibonde, ça on peut le dire. Car avant même de pouvoir m'atteler à l'échafaudage d'un plan pour évincer les pirates, je vais devoir jouer à la nounou avec les dépravés de la Marine censés protéger l'île à ma place.

Retrouvant finalement la Lieutenante et l'Adjudante dans le hall, je m'empresse d'enfiler l'épais manteau à épaulettes sur mon dos. Et de tailler la route la première, sans même laisser l’occasion aux deux femmes de s’interroger sur le compte-rendu de notre réunion. Mais l’Adjudante doit bien savoir elle, vu qu’elle a le Haki. Et puis ça se voit à son visage étrangement fermé. Elle sait. Mais pour la Lieutenante, je dis au moment où l’on passe sous l’arche de la porte du mur d’enceinte :

- On bouge à Ville Blanche. Faire du babysitting.

J'expliquerai plus en détails en chemin.


Dernière édition par Annabelette Sweetsong le Lun 22 Aoû 2016 - 16:02, édité 1 fois
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Alors que la lieutenante-colonelle est partie voir le responsable de cette garnison, puisque je ne peux pas compter les mouches, je compte les soldats et à moins qu'ils soient très bien cachés, il semble surtout trop bien caché... Comment une base de la marine peut-être aussi peu défendue ? J'ai peur que la réponse soit à base de bain de sang ou une autre que je n'aimerai pas plus entendre. Mais avant que mon imagination n'aille trop loin, notre supérieur ressort et j'ai la vague impression qu'elle est furibonde. À voix basse, en réfléchissant à voix haute encore une fois.

"Si mal que ça ?"

C'est en m'attendant au pire que j'attends le rapport ou au moins les consignes qu'elle va nous donner. Cela ne va aider personne que l'on fasse du babysitting au sens strict du terme, j'imagine donc que c'est une image pour montrer qu'on va devoir s'occuper de personnes, les civils certainement, mais surtout les marines qui restent après le passage des pirates ? En tout cas, on est bon pour marcher à nouveau dans les zones rocheuses, puis le désert pour aller à une toute autre destination. Laissant peu à peu les montagnes pour un territoire encore autre... Si seulement autre voulais dire ne pas encore et toujours passer au milieu des murs qui cachent tellement d'horreur dans les ombres, mère Nature est vraiment méchante quand elle s'y met.

Mais je n'ai pas le temps pour cela, non, j'ai compris la situation et il faut dire qu'au fur et à mesure des révélations mon rythme de marche et mon visage se sont métamorphosés. Je suis passée de lente, soucieuse du moindre détail et calme à... Un pas plus rapide, puis soutenu et finalement au pas forcé en faisant de moins en moins attention au sol. Enfin comparativement à avant c'est bien moins, cela ne va pas jusqu'à la marche insouciante et en mode boulet de canon tout de même. Ayant facilement entre doublé et triplé la vitesse de notre avancée, alors que je marmonne divers mots vilains comme : larves, poivrots, incapables et autre joyeuseté sans jamais monter dans les termes grossiers et pourtant ce n'est pas l'intention qui manque.

Finalement, le temps faisant, on approche de la capitale. Ville blanche. Ah ! La capitale, si grande, si étendue, son architecture soignée et aérée, des maisons solides en pierre blanche et avec des toits bleus. Elle est si bien conçue que même une géante comme moi pourrait la traverser sans risquer de détruire quoi que ce soit pour peu que je fasse suffisamment attention à la route. Veux être sûr d'être bien entendu, alors je ne me gêne pas pour aller au centre géographique approximatif des environs, vers une grande place qui permettra à mon prochain ordre d'être exécuté sans vilaine excuse comme le manque de place.

Pas après pas dans la ville, je tremble de plus en plus, pas qu'à cause des divers regards mauvais et certainement méritée que l'on reçoit, mais aussi, et force de constater que le peu de marines que j'ai remarquées sont pratiquement tous assis à des troquets et autre bistro à boire et rigoler alors qu'une flotte pirate menaces les civiles sous leurs protections. Mais avant, il faut que je m'assure d'une chose, je me mets à genoux devant un petit groupe de civils pour leur demander une information tout de même importante.

"Pourriez-vous m'indiquer le nom de cette place s'il vous plaît ?"

Ils leur faut un instant pour finir par obtempérer. Ils ne comprennent pas réellement ce qu'on fait ici, mais par contre le fait qu'on n'est pas les incapables dont ils ont malheureusement l'habitude dernièrement d'avoir autour d'eux, c'est un fait indéniable. D'ailleurs pour la même raison que je vais demander aux civils de rester derrière moi et se boucher les oreilles, je fais débarquer mes passagères avec les mêmes consignes avec un grand sourire.

"Ils vont voir de quel bois se chauffe un vrai marine ces mollusques."

Oui, aussi incroyable que ça puisse paraitre, je vais au moins parler fort et au vu de ma taille cela veut dire que ça ne va pas du tout être agréable à entendre. Pour peu que je ne me contrôle pas ce qui va arriver en fait, la colère aidant, je vais beugler à la place et comme le grand méchant loup, je commence à bien remplir mes poumons.

"52ème de la marine, vous avez dix minutes et pas une de plus pour vous présenter immédiatement à la place d'Arme. Tout retard ou personnel inapte à sa tâche écopera d'un rapport et d'un séjour au trou !"

Pour le peu que je vois, certains sont trop saouls ou irresponsables pour que cela atteigne directement leur faculté mentale. Un petit choc est nécessaire.

"Exécution !"

Cela en a même fait trembler la terre dite donc. Après cette crise d'autorité, je respire profondément pour me calmer, puis je me place à un bout de la place en prenant soin d'emporter mes camarades, puis mets mes mains paume vers le haut contre mon ventre histoire d'assurer une scène à environs six mètres de hauteur à la lieutenante-colonelle. Oh ! Que ça fait du bien de se défouler de temps à autre. De toute évidence, cela a suffi à donner un coup de pied dans la fourmilière puisque je vois rapidement des marines arriver entre à terre, certains plus frais que d'autre et former des groupes alignés pour ceux qui le peuvent. Au bout de neuf minutes, une bonne partie sont là de sûr, on a même vu débouler plus ou moins rapidement les sous-officiers. Certains à pas rapide, d'autres plus sûrs d'eux marchent, car, savent qu'ils arriveront à temps. Puis je fais le travail que tout aide d'officier fait, formation et tout.

"52ème de la marine, formés les rangs. Garde à vous !"

Vu que certains mettent trop de temps à mon goût à obéir, je lance un petit grognement instinctif qui les remet sur le droit chemin. Si seulement, c’était intentionnel, ça serait bien... À moins simplement que ce soit mon grade qui s'incruste dans ma caboche et me rappelle que si je ne suis pas un exemple pour mes troupes, alors je suis un échec.

"Repos."
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- Merci Lieutenante, du beau boulot.

Il faut dire que des fois, avoir une géante dans sa division, ça a du bon. Pour attirer les gueux, mais aussi les soldats réfractaires qui n'avancent qu'au bâton ou à la carotte. Des bons à rien pour la plupart, de la chair à canon vouée à crever sur le terrain. Ça se lit dans leurs yeux de vauriens. Mal chaussés, certains n'ont même plus leurs habits, probablement perdus aux cartes ou salis. D'autres arborent leur képi à l'envers. Ou bien des vestes sans manches, déchirées, pour montrer leurs biceps. Plus facile pour le bras de fer sûrement. D'autres encore ont la tête dans le cul ou peinent à tenir droit et à marcher. Et pour finir, les bons petits toutous qui ont suivi et se sont barrés, mais se sont ensuite rendus compte que c'était pas forcément une bonne idée. Et qui sont donc restés dans leur coin sans profiter de leur permission. Car ouais, on va dire que c'est une permission.

La ville est sympa, grande et tout. Avec de belles petites baraques et des rues assez larges. M'enfin, aucune aussi grande que l'avenue qui mène à la Place des Armes et qui déverse continuellement des habitants et d'autres resquilleurs retardataires. Voilà, deux de plus. Tous les yeux sont rivés vers la géante, mais les bouches sont libres de maugréer la violence de ses coups de gueule. Petite silhouette sur mon estrade gigantesque, je toise les déserteurs.

- Soldats, vous avez quitté vos postes sans que la permission vous en soit donnée. Vous n'avez rien fait pour lutter contre l'invasion pirate qui ronge Port-aux-Rois. Ici je vous retrouve, le nez dans l'alcool et le cul dans la fange. Dites-moi, êtes-vous fiers de vous ?

Ils sont là, pas parfaitement alignés, à échanger des messes basses. Certains répondent non et baissent la tête. Dans le tas je reconnais un Lieutenant qui lui, sait lire les gallons sur les épaulettes quand il les voit. Un Commandant aussi, même si celui-là, sceptique et renfrogné, n'a pas bougé d'un cil. Tous les deux en première ligne. Mais d'autres viennent répondre oui, tout en éclatant d'un rire gras. Des gros malins persuadés que tout cela n'est qu'une vaste blague. Une bonne dizaine parmi les deux ou trois centaines de types amassés désormais. Et le décompte n'est pas fini, d'autres arrivent encore.

- Bwééh c'est qui celle-là qu'nous donne des ordres à nous. C'pas le Colonel c'te conne, pense à quoi ? vient soudain tonner une voix dans la foule.

Un fauteur de trouble bientôt repris par les murmures grossissants. Puis d'autres têtes qui s'insurgent et qui gueulent sans attester mon autorité. Je vois. La stratégie n'est pas efficace pour tous. Je descends donc d'un saut preste amorti par un Geppou au ras du sol pour me mettre à leur niveau. Et sur mon passage, la marée humaine s'ouvre. Les officiers supérieurs les premiers, repris par quelques subalternes, puis des types du rang moins fiers. Pour enfin tomber, dans ma traversée, sur un os. Pas n'importe lequel, le type que j'ai identifié comme l'orateur des alcooliques et des resquilleurs. Il aurait mieux fait de fermer sa gueule.

- Oohh doucement m'dame. Z'êtes qui pour nous parler comme ça à nous. On est la 52ème.

Un Sergent-Chef. Encore un qui s'imagine qu'il a tous les droits, mais qui ne sait pas compter jusqu'à dix. Ses yeux ne semblent pas vouloir se détacher de mon visage qu'il reluque en se nettoyant les dents avec sa langue sale. Déjà plutôt frustrée de mon entretien avec le Colonel, il n'en faut pas plus pour m'énerver.

- Jolie minette en tout c- Aarrgh !!

Sans pression, la main enserrant le cou du mastodonte que je soulève aisément. Un Soru et hop, le voilà pris par surprise, étranglé au-dessus de la masse qui observe, silencieuse désormais. Elle se replie autour de nous, comme mue par un seul sentiment. La terreur et la compassion. Formant un cercle vide au centre duquel se trouve le Sergent-Chef. Et moi. Entre mes dents je grogne.

- J'ai passé une très mauvaise journée, Sergent-Chef. Ne m'obligez pas à déverser ma colère sur vous.

- Je... Eurgh... Déso... Désoléeirgg...

- Désolé ma Lieutenante-Colonelle.

- Hii... Désoleergh... ma Lieuteurrh...nante-Colonelle !!

Hissé à bout de bras, le corps chute. L'homme se ramasse le premier pavé qui traîne, tandis que je fais volte-face pour admirer les regards prostrés des hommes de la division. Les officiers les premiers, dardant des yeux globuleux sur l'homme tombé à terre.

- Je suis votre supérieure, vous n'avez pas à me répondre. Tout ce que j'attends de vous, c'est que vous écoutiez mes ordres et que vous les suiviez à la lettre. Je ne suis pas votre petite-amie. Je ne suis pas votre mère ou votre nounou. D'ici trois heures, je quitterai Ville Blanche. Et il y a bien intérêt à ce que vous me suivez, tous. Ceux qui ne le feront pas seront considérés comme des déserteurs. Et je m'assurerai personnellement à ce qu'ils ne revoient plus jamais la lumière du soleil.

La foule demeure coi pendant quelques secondes, avant que les chuchotis reprennent. Finalement, c'est le type avec le manteau de Commandant qui sort des rangs pour venir se planter devant moi, le regard sombre.

- Quess' c'est qui vous donne l'droit d'parler aux hommes d'ma div'sion d'c'te manière ? Hein ? Z'êtes qui au just' ? L'une d'ces femmelettes propulsées à un grade qui les dépasse ? Non, personne ne boug'ra tant que moi j'en aurai pas d'nné l'ordre. C'moi qui commande ici. Pas une gonzesse.

Comme pour accompagner la réplique, des rires fusent dans mon dos. Je comprends mieux d'où vient cette dissidence. Aucune choix sinon celui de couper le mal à la racine.

- Je vais vous demander de tenir votre langue devant votre supérieur, Commandant. Je ne le dirai pas deux fois.

- Ah ouais ? S'non quoi ? Z'allez m'étrangler ? J'suis pas c'te pédale d'Roberto, mais y s'trouve que z'êtes une mignonnette. Si j'vous frappe pas trop fort, j'pourrai probab'ment vous garder pour après l'repas, c'soir.

Je crispe le poing. C'en est trop. On dit généralement que la violence ne résout pas tous les problèmes, mais dans ce cas précis elle en résout au moins un. Et puis j'en ai marre de ce système d'incompétents, car c'est pas la première fois. Des salopards de la Marine j'en ai croisé et j'en ai même foutu en taule plus d'une fois, c'est d'ailleurs l'objet de ma mission. Mais celui-là est pas bien malin et son manque de respect est intolérable. Il est susceptible de servir d'exemple, bien plus que le Sergent-Chef qui a appris à tenir sa langue désormais. Encore allongé sur le sol à chialer comme une madeleine.

J'attends pas plus longtemps pour foncer. Le type se prépare, il arque les épaules et veut peut-être me faire une prise de catch. Sauf que non, ça serait me sous-estimer. Un Soru imprévisible et me voilà à ses côtés. Mon coup de poing part et le fait voler sur plusieurs mètres. Re-Soru et c'est un autre coup qui le réceptionne. Toujours plus vite, toujours plus fort. Le bonhomme pisse le sang par tous les orifices. Il s'est même conchié à force. Bref, un dernier coup dans la mâchoire le laisse raide sur le sol. Il ne m'aura fallu que quelques secondes. Et tandis que je m'essuie les mains, je demande :

- D'autres volontaires ?

Ça grogne un peu. Mais surtout ça parle plus du tout. Long silence cette fois-ci. Admiratif pour certains, répressif pour d'autres. Le prochain qui l'ouvre est sûr de finir au trou, alors il ferait mieux d'abonder. Finalement je reprends, vu que personne a l'air de vouloir se manger d'autres prunes. Ça défoule, j'en ai encore en réserves.

- Donc je réitère : dans trois heures, ici-même, avec toutes vos affaires, prêts à lever le camp. Les alcoolos, vous dessaoulez. Forcez-vous à vomir, c'est pas mon problème. Je vous veux la vision claire et à jeun. Et bon sang, redressez-vous, rhabillez-vous. Vous me faites honte. Redorez-moi le blason de la 52ème sinon je donne pas cher de votre peau. Une bataille se prépare à l'horizon alors soyez sur le pied de guerre. conclus-je.

La foule commence alors à bouger, les militaires à se mouvoir vers leurs troquets ou leurs auberges. Je suis psychologiquement fatiguée, mais j'en ai pas fini. J'alpague le Lieutenant que j'ai pu remarquer précédemment. Celui-ci me semble plutôt chétif et jeune, mais ça fera l'affaire. Au moins il ne va pas se rebiffer comme son supérieur.

- Vous. Trouvez-moi deux hommes pour mettre le Commandant aux fers, nous allons le ramener avec nous et le foutre au trou quelques mois. Ça lui rafraichira les idées.

- Bien Lieutenante-Colonelle. Ça sera fait Lieutenante-Colonelle.

Je préfère ça. Mais voilà, maintenant on a plus de Commandant. Il m'en faudra un pour gérer les troupes à ma place. A ce compte-là, j'ai d'ailleurs une idée. La place se vide à une vitesse folle et bientôt il ne reste plus que la géante, la Noirvoyante, moi et quelques riverains passant par là. Je fais signe à la Lieutenante de venir, particulièrement satisfaite de son efficacité. Elle a décidément été d'un grand secours aujourd'hui, comme lors de notre précédente mission. Et puis son autorité commence à s'affirmer, à elle aussi.

- Lieutenante Konsho, je vous promeus au titre de Commandante. Vous êtes dorénavant chargée du commandement de la 52ème division jusqu'à nouvel ordre.

De toute sa hauteur, la bonne femme semble charmée. Elle ne peut s'empêcher d'afficher un sourire niais, que je réprimande assez rapidement. Ce n'est pas par pur envie de faire plaisir, c'est mérité. C'est une responsabilité, comme la mienne que je pèse davantage chaque jour. Le poids de ma couverture.

Bon c'est pas tout, je romps les rangs moi aussi. J'ai trois heures pour visiter cette fichue ville. L'occasion de me balader, faire les magasins discrètement et enguirlander les Marines que je peux voir dans mon sillon.

Une belle bande de nouilles.
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Le coup de fouet est immédiat et l'usage de la force nécessaire par notre supérieur ne fait qu'asseoir encore plus notre autorité. Rapidement il devient clair qu'ils vont nous suivre, ou alors cela sera la même chose, mais avec perte et fracas ce que cette bande de mollusques ne semble pas vouloir et tant mieux. Puisqu'ils partent pour aller chercher leurs affaires, se rincer, se laver et toute autre préparation qui vont transformer cette masse informe de presque hommes en une division de marine qui mérite cette appellation. Pour les retardataires, les récalcitrants ou ceux qui ne sont pas en état de servir, la sanction a clairement était défini : un rapport qui entachera a jamais leurs dossiers et une mise au trou, bien que moins violent que celle du commandant de la 52 ème.

Puis finalement arrive ce qui arrive, une promotion même si elle est faite sur le pouce et par nécessité n'en ait pas moins une. Un sourire stupide vient sur mon visage, rapidement je suis rappelée à l'ordre par mademoiselle Holmes et elle a bien raison de le faire. Je reprends mes esprits, oubli ou plutôt met de côté le fait que cela faisait au bas mot des années que je n'en avais eu, non ! Je dois faire mon devoir et celui-ci sera fait je vais m'en assurer. Bon, ce n'est peut-être ou plutôt ce n'est que temporaire, mais je vais apprécier et m'assurer que le moindre instant, ma fonction servent le bien commun.

Une fois les trois heures écoulées, une grosse partie du demi-millier d'hommes formant la...Ma division est prêt, ils font fierté au drapeau qu'ils servent et je suis rassuré de voir qu'un temps d'errance ne les a pas transformés en loque. Ainsi, je vais me charger de les diriger avec l'aide apprécier de la Noirvoyante. Bon le problème c'est que je ne peux évidemment pas tous les porter et donc qu'il va falloir faire plus attention dans le labyrinthe, raison pour laquelle en plus de la baisse de vitesse due au nombre on sera arrivé bien après la Lieutenante-colonelle qui partira avant nous. D'ailleurs je la laisse sans la gêner, elle est occupée à organiser celles qui sont restées aux navires.

"Lieutenants, vos pelotons sont prêts ?"

Une fois qu'ils m'ont répondu par l'affirmatif et je me rends bien compte que c'est effectivement le cas, j'ordonne d'un geste la mise en marche de la division. Et... J'avais tort, même si la marine à ses propres guides, il faut bien que quelqu'un amène notre supérieur à destination. Du coup, j'en profite pour prendre aussi nos éclaireurs sur nos épaules pour qu'ils aident à la gestion et au guidage de nos troupes.

Je tourne la tête régulièrement pour m'assurer que je ne perds personne, on fait des pauses régulières et surtout j'évacue du bout du pied les dangers les plus immédiats. Pas question que je sois responsable de perte dans ma division, je ne suis pas que la grande Commandante mise à sa place au pied lever, il faut qu'ils puissent me faire confiance et je m'assure qu'ils ai des raisons de le faire. Du coup, on est forcement plus lent qu'a l'aller et beaucoup plus qu'a m'a traversé éclair mué par une petite furie dans mon cœur.

Finalement, les méandres de ce bourbier de pierre changent de texture, mais restent toujours aussi dangereux et piégeur, je remarque certaines agglomérations que je n'avais pas vues avant et même une petite cabane proche de Port-aux-rois.

"Ce n'est pas dangereux de vivre ici ?"
"Commandante, de nous tous il est le moins en danger."

Il ? Bon, je n'ai pas réellement le temps pour ça même si ça m'intrigue. On fait un camp rapide, on fait en sorte que les troupes sont au complet, ce qui est fort heureusement le cas. On en profite aussi, sans le moindre feu pour prendre un repas. Les rations de combat ne sont pas la panacée, mais c'est déjà mieux que d'être totalement à jeun. J'interroge rapidement mes aides de camp

"Quel est le meilleur endroit pour se placer en attendant la suite ?"
"Je dirais les collines à l'est vu la taille de la division."
"Parfait. Lieutenantes-Colonelles, nous allons nous mettre en place avec votre approbation ?"

Il ne s'agit pas que de manœuvre, à partir d'ici, il va falloir faire une approche par groupe et subtile pour ne pas être trop rapidement grillés par les pirates qui ont certainement leurs propres éclaireurs.
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Eh oui, Lieut... Commandante. Jusqu'à preuve du contraire, j'ai encore besoin de vous pour me repérer sur l'île. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je me suis obligée à attendre trois heures que notre brochette de gagnants soit bien prête pour faire le voyage. Maintenant c'est le cas et il semblerait que mon petit coup de pression n'ait pas été sans résultat. Tuniques impeccables ou presque, passablement fagotés pour la plupart. Peu d'yeux vitreux ou de démarche incertaine. Tant mieux, ça aurait été moins pratique pour nous mettre en route.

La traversée se fait en même pas une heure, en direction des collines de Port-aux-Rois. Celles-ci composent le paysage périphérique de la ville qui s'étend en contrebas. Bien camouflées, dans les dolines et autres trous qui nous camouflent des regards indiscrets. De sorte à ce que notre position demeure secrète aux yeux des pirates.

- Oui, faites. Des tentes, je ne sais pas si on en a. Si c'est le cas, montez le camp près du plan d'eau là-bas. Et surtout pas de feu. Dites aux hommes que ce soir ils mangeront froid.

Si nous trahissons notre présence, il est possible que les civils gardés captifs en pâtissent. La première chose à faire est donc de les évacuer.

Par chance, ma dernière conversation par escargophone avant notre départ m'a permis de dépêcher la 346ème qui ne devrait bientôt plus tarder. Sous ordre de longer la côte et débarquer un peu à l'ouest de l'agglomération tandis que nous attaquons par le nord-est. Et avec nos femmes, les deux sœurs Sergentes qui serviront d'éclaireuses. Arrivant à heure escomptée, l'appel ne saurait d'ailleurs tarder...

Puru-Puru-Puru-Puru. Puru-Puru-Katcha.

- Commandante ? Vous avez trouvé un point d'amarrage ?

- Oui Lieutenante-Colonelle, nous sommes en train de décharger les canons et les armes. Dans une petite crique, bien dissimulée comme vous l'avez suggéré. Par chance, pas très loin de Port-aux-Rois. Deux ou trois bornes.

- Beau boulot. Qu'en est-il des Sergentes ?

Un bon duo que j'ai pu voir fonctionner dans les batailles. Espérons qu'elles soient aussi efficaces pour l'infiltration, même si Velours n'a pas sa langue dans sa poche. Ça ne peut pas être si problématique, si ?

- Déjà en chemin, à la recherche des civils comme vous l'avez préconisé.

- Vous leur avez bien répété que c'était une mission de la plus haute importance ?

- Oui, je l'ai fait. Le reste de la division se prépare, nous allons progressivement nous rapprocher de la ville.

- Parfait, je vous rappellerai pour vous donner de nouvelles indication. conclus-je avant de raccrocher délicatement le petit dispositif.

La situation est bien en main, rien pour se mettre sur notre chemin. Normalement tout devrait bien se dérouler.

Normalement.

Mais quand quatre heures plus tard, alors que la nuit commence à tomber, je joins Vasilieva. Que celle-ci m'informe ne plus avoir de nouvelles des Sergentes. Je me doute que tout ne se déroule pas si bien.

Une bonne dizaine de tentes ont été aménagées, abritant les officiers. Sauf la géante, évidemment, qui doit se contenter d'une couverture et de la belle étoile comme ses subalternes. Ce que je peux faire, en tant qu'agente, c'est filer à l'anglaise et aller récupérer les deux sous-officières. Si elles sont encore récupérables. Et sauver les civils s'ils sont encore solvables. Bon sang, pourvu qu'elles ferment leur gueule. Qu'elles disent rien à propos de l'attaque. Soie ça m'étonnerait pas, mais Velours. Enfin bon, rien ne prouve qu'elles ont été capturées ou quoi que ce soit. Mais je vais quand même m'en assurer personnellement.

Sortant de ma tante, j'approche donc Konsho pour la prévenir de mon départ imminent. Mais surtout lui dire de faire en sorte que ça ne s'ébruite pas. Quitte à garder discrètement l'entrée de ma tante. Que l'on ne pense pas que je quitte un poste que je suis censée tenir. Pour le bien commun. Revenue dans mes appartements, je me déleste alors de mon lourd manteau pour m'enfoncer discrètement dans la noirceur naissante de la nuit. En direction du Port-aux-Pirates.

Sur la route, je ressens une étrange émotion me rappelant l'une de mes dernières missions, passée en la compagnie de Larson. Mais aussi ces discussions que j'ai pu avoir avec Vayne sur Bulgemore. Je comprends la lâcheté de mon chef d'équipe. Et son enthousiasme. Et sa ferveur. Et sa peur. Le sentiment d'être à la tête de quelque chose. De pouvoir déléguer, donner des ordres, être autoritaire.

Mais aussi de devoir protéger mes subalternes.
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