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Tel père, tel fils ! Acte 2


La nuit avait été courte, mais j’avais tout de même bien dormi. Il faut dire que mon père et moi avions papoté jusqu’à une heure tardive. Le revoir me faisait un bien fou et être à ses côtés me rappelait mon enfance et mes périodes d’insouciance où la vie était plus que belle. A mon réveil, j’avais eu un sourire aux lèvres. Je me sentais flotter. Toutes ces sensations, je les avais ressentis lorsque j’avais revu ma mère sur Alabasta après la longue période d’un an où j’avais fait le mort. Une période qui n’était plus qu’un lointain et mauvais souvenir. Un an que tout allait pour le mieux dans ma vie si on exceptait le fait que j’avais bêtement failli tomber amoureux d’une meuf du Cipher Pol. Elles avaient décidément l’art de me séduire. Va savoir pourquoi. Mais bien vite, je chassai ces idées de mon esprit pour profiter de l’instant présent. Dehors, le soleil devait être bien haut dans le ciel. Il était temps de se bouger le cul, donc. Je pris ma douche à vitesse grand V avant de me diriger vite fait vers le bureau du vieux. Mais sur le chemin qui m’y menait, l’un de ses hommes me prévint qu’il n’était pas là-bas, mais entrain de pécher avec sa nièce, Ketsuno. Je fus rapidement guidé par le même brave type jusqu’à eux avant de sourire lorsque je vis le vice-amiral grommeler après avoir raté une prise, le tout sous les rires de Ketsuno, assise à ses côtés et plutôt amusée.

- « Il y a des choses qui changent pas, hein ? »


On voyait bien là qu’il s’autorisait des pauses en notre présence. Il faut dire que même si la situation de Goa n’urgeait plus, il y avait encore beaucoup à faire. De la paperasse, des reconstructions ça et là, l’instauration d’un climat stable et tranquille, la levée du couvre-feu dans toute la ville… Bref, pas mal de choses. Rien cependant qui puisse inquiéter ce mastodonte assis devant moi et qui retentait une énième fois sa chance. Le vice-amiral aimait beaucoup la pêche, mais ce n’était pas du tout son fort. Cela me faisait penser qu’il avait pourtant l’observation… Sans doute ne voulait-il pas user d’un pouvoir aussi puissant pour un passe-temps aussi banal. Cela reviendrait très certainement à tricher à ses yeux. Je pouvais aisément le comprendre. J’eus une expression amusée, avant que le vieux finisse par me sentir et se retourner vers moi. Sa mine grincheuse devant ses échecs répétés faillit me faire éclater de rire, mais je me retins pour ne pas le frustrer davantage. Je pris tranquillement place à leurs côtés, avant de discuter de tout et de rien avec eux. Je me permis même de tenter ma chance en choppant sa canne à pêche et en réussissant à capturer un poisson du premier coup. De quoi dépiter le vioque que Ketsuno dû réconforter pendant un long moment. A la suite de cette détente, il eut le déjeuner. Enfin, vint l’heure tant attendue de l’entrainement.

Nous nous étions pour cela éloignés encore une fois de la ville.

- « Je suppose que tu connais déjà ce pouvoir et ce qu’il implique ? »

J’hochai la tête en silence. Le haki de l’armement était pouvoir merveilleux. Encore plus que l’observation à mon gout. Il permettait de renforcer son attaque, sa défense et même de pouvoir toucher des logias. A cet instant précis, j’eus une pensée pour l’Auditore. Si j’avais contracté une telle capacité plus tôt, j’aurai sans doute été en mesure de le buter et éviter tout ce qui c’était passé dans ce royaume. Enfin, tout ceci devait sans doute arriver et mon père avait heureusement été là pour limiter les dégâts et sauver cette île de l’emprise révolutionnaire ; même si tous les nobles qui étaient sur place la rendaient particulièrement détestable. La décharge était un exemple palpable. M’enfin bref. Là n’était pas le plus important. Keegan avait repris parole et je me devais de l’écouter attentivement : « J’ai entrainé pas mal de personnes à cet haki et j’en suis venu à la conclusion suivante : Il y a trois niveaux à franchir pour le maitriser complètement. On pourrait même dire quatre. Tu devines lesquels ? » Suite à sa question, je me mis à réfléchir. Les idées me virent pêle-mêle. Je les agençai en vitesse dans ma p’tite tête : Deux niveaux pour l’attaque et un pour la défense. Deux même si l’on prenait en compte sa dernière remarque qui m’intriguait. Après quelques secondes de réflexions, je pris parole à mon tour pour lui énoncer ma vision des choses :

- « Deux niveaux pour l’attaque. Je dirais que la première consiste à enduire ses membres de haki pour se battre. Le deuxième niveau consisterait à insuffler le fluide à ses armes, toujours l’attaque. Pour le troisième niveau, je dirais qu’il faudrait recouvrir tout son corps de haki. Pratique pour la défense. Pour le quatrième, j’ai un doute. On va dire que je sèche… »

- « Ce sont des réponses justes mais fondamentalement, tous ces niveaux peuvent servir en attaque comme en défense. Enduire un avant-bras de haki peut t’aider à attaquer tout comme à te défendre. Pareil pour les armes et pour le troisième palier que tu as décrit. Recouvrir tout son corps de ce fluide peut être utile pour mener une offensive. Pour ce qui est du dernier niveau, je dirais qu’on peut projeter le haki pour en faire un bouclier. Mais en combat réel, peu de combattants ont cette faculté ou ce luxe. Même un guerrier aguerri aurait du mal à effectuer pareille technique. »


- « Je devrais donc me focaliser sur les trois niveaux ? »

- « C’est la meilleure chose à faire à mon sens. On va dire que tu maitriseras complètement ton fluide si tu réussis à t’approprier ces trois niveaux. »

J’eus un sourire. Ça promettait d’être bien plus vache que le mantra, mais j’étais déterminé à maitriser ce pouvoir.

- « On va se concentrer sur le premier niveau. Aujourd’hui, nous ne sommes plus des bretteurs, mais des pugilistes. T’es prêt, fiston ? »


Je me débarrassai de mon sabre que je jetai plus loin, avant d’adopter une posture de boxeur.

- « Fin prêt ! »

L’entrainement pouvait enfin commencer.
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- « Concentre-toi sur la défense. Ne réplique que si tu sens que le haki est à ta portée. »

En gros, j’allais faire le punching ball de ce géant quoi. Génial ! Je restai un moment pantois, arrachant un rire à mon vieux, avant qu’il ne me décoche une violente droite sans crier gare. Je parai son attaque surprise, mais in-extrémis quoi. Putain qu’il avait une sacré portée, le gars ! Son envergure était également monstrueuse, mais ce fait était assez normal vu qu’il culminait à quatre voir cinq mètres de hauteur. J’eus une légère grimace. On pouvait décemment dire que j’étais devenu plus fort que lui, mais cet état de fait ne m’immunisait pas de la douleur qu’il pouvait m’infliger à travers ces coups. D’ailleurs, celui-là n’était pas vraiment normal. On aurait dit qu’il avait insufflé son haki. Mais c’était bizarre. Je n’avais vu aucun voile noir recouvrir son poing pourtant gigantesque. Je haussai mes sourcils, reculai d’un bon, avant de me remettre en garde. Peu importe au final. Haki ou pas de sa part, j’allais relever le défi et faire appel au mien. Devant ma mine déterminée, le vioque eut un sourire aux lèvres et s’élança vers moi. Suite à un réflexe dû à mon mantra, j’évitai son tout nouveau coup de poing grâce à un jeu de jambes bien effectué, mais il enchaina un revers avec le même bras, ce qui m’obligea à le contrer avec l’un de mes coudes. J’eus un grognement de douleur, avant de reculer une nouvelle fois. Il était toujours aussi fort…

- « Qu’est-ce qu’il y a ? Tu as déjà bobo ? Tu veux qu’on arrête ? »


S’il ne s’agissait pas de mon propre père, je pense que je lui aurais rabattu le caquet. C’est qu’il était moqueur quand il s’y mettait, le gars. Je l’avais parfois vu être insolent avec l’ex-amiral en chef. Deux potes de même génération quoi. Par contre, il filait doux lorsque maman était dans les parages. La seule personne qu’il n’osait jamais trop titiller. Comme quoi. J’eus alors un sourire pour réponse. Ce souvenir me réconforta un tant soit peu, avant que je ne reprenne une position de défense. Content de voir que je ne répondais pas à sa toute petite provocation, l’homme me chargea une nouvelle fois. Intérieurement, j’étais concentré comme jamais. Je pensai très fort à ce haki dont les secrets m’échappaient encore, mais rien n’y fait. Je ne le sentais pas du tout imprégner de mon corps. Le problème d’ailleurs, c’est que je ne m’étais même pas rendu compte des véritables sensations de ce haki lors de ma découverte. Tout avait été involontaire. J’avais juste pensé fort à dépasser mes limites et à surpasser mon père. Une réflexion qui fit tilt dans mon esprit, au point que j’eus un moment de relâchement alors que mon père enchainait des droites à tout va. Ledit relâchement, Keegan en profita allègrement en m’administra un punch en plein dans la gueule qui me fit traverser une bonne partie de la forêt non sans déraciner plusieurs arbres lors de mon vol plané forcé.

- « Putain ! Ça fait un mal de chien ! » Pestai-je aussitôt.

J’eus en tout et pour tout… une petite coupure au front et mini-fracture que je sentais au niveau de la cuisse gauche. Pas de quoi arrêter l’entrainement ou me faire pleurnicher. Je tâtai tout de même mon nez endolori pour savoir s’il me l’avait cassé, mais non. Juste un petit filet de sang de rien du tout. Good. Mais alors que je me redressai tout doucement, je sentis mon père se hâter vers mon point de chute à vive allure. Faut dire qu’il m’avait presque encastré dans une roche façon phonéglyphe ! On traitait pas son fils comme ça, bordel ! J’eus un rire sous cette pensée avant de me tenir prêt, poings levés et serrés devant ma gueule. Lorsqu’il débarqua alors, il ne perdit aucun instant pour m’infliger une droite que je bloquai aisément avec mon propre poing. J’eus une légère sensation de puissance au niveau des doigts de la main droite. C’était comme s’ils étaient plus durs que ceux de la gauche. Mon père écarquilla légèrement les yeux, puis sourit sans rien dire. Circonspect devant cette réaction de sa part, je haussai un sourcil, mais je n’eus pas le loisir de me questionner d’avantage puisque j’utilisai la même main pour bloquer l’un de ses high kick. Seulement, vu que la sensation au niveau de mes doigts s’envola, ma réception ne fut pas si bonne que cela et il put me coller un autre pain que j’encaissai cette fois-ci en ne reculant que de quelques mètres seulement.

- « Tu tapes fort pour un vioque ! »

- « T’encaisses comme un homme maintenant, bwéhéhéhé ! »


Le surpasser ? Me surpasser ? N’était-ce pas la clé ? Le dépassement de soi ? Ça pouvait coller. On parlait du fluide combattif en même temps. Alors, de toutes mes forces, de tout mon cœur, de toute mon âme, de tout mon être, je ne pensai qu’à une seule chose, au point qu’on aurait dit que je formulais une prière aux Dieux de ce monde : Me transcender à tout prix. L’adrénaline me poussa à foncer en premier vers lui pour une fois. Il l’avait dit, non ? Que je pouvais l’attaquer si je m’en sentais l’âme. ‘Fin, moi je l’ai compris comme ça, du coup j’ai pas cherché plus loin. J’effectuai alors un soru pour me retrouver soudainement devant lui, histoire de lui décocher un poing. Sauf qu’aucun miracle ne se produisit et il encaissa même mon attaque sans broncher, recouvrant de haki bien visible, la joue que j’avais voulu lui bousiller. Un sourire vint barrer son grand visage avant qu’il ne réplique de toutes ses forces dans mon bide. Cette fois, je le sentis bien passer et je crachai même du sang sur sa gueule. C’est comme s’il m’avait empalé avec une barre de fer. Juste incroyable. Je finis par serrer les dents et j’usai en catastrophe d’un soru pour disparaitre ; mais c’était sans compter sur sa vitesse incroyable, puisqu’il me rattrapa en quelques pas et profita pour m’administrer un high kick en pleine gueule. De quoi me faire voler une deuxième fois à travers la forêt.

C’était pas gagné…
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- « FAIS CHIER ! »

C’était pas tant mon pif à présent brisé ou mon arcade sourcilière en sang qui me faisait rager, mais bel et bien mon impuissance. C’était chiant comme sensation. Je ne manquais pas d’humilité, mais j’avais l’impression de ne pas être digne de Keegan dans ces moments-là. Je pensais, et à tort, qu’il était déçu de moi lors d’une telle situation. Dans ma jeunesse, j’aurai certainement déjà fondu en larmes. C’était comme ça, quand il s’agissait de la famille et tout.. Je n’y pouvais rien. Pour autant, il n’était pas question d’abandonner. Alors rageusement, je passai le dos de ma main gauche pour essuyer mes narines ensanglantées, avant de me redresser. Au-delà d’être son fils, j’étais un vice-amiral, bordel ! Un vice-amiral ! Y’avait pas moyen que je me fasse ridiculiser comme ça ! Il allait voir ! Père ou pas, j’allais lui rendre la monnaie de sa pièce ! Lui prouver ma force. Le surpasser. Ce genre d’idées, d’idéaux, de volonté, aiguisa mon haki sans que je ne le sache. Mon esprit combattif était à son paroxysme. Plus que questions de reculer ou défaillir. Lorsque je me redressai alors, prêt à en découdre, des fourrées se mirent à remuer. Le vioque ? Non. Même pas. Juste un animal qui ne tarda pas à s’extirper de sa cachette et à montrer les crocs. Un gigantesque tigre qui crevait la dalle apparemment. Sauf qu’il n’avait suffi que d’un seul regard pour le dissuader de tenter quoique ce soit. J’étais pas contre la viande de tigre ce soir. Mon père avait de bons cuistots…

- « Ça se passe ici gamin ! »

Sauf qu’avec ce foutu animal, mon père apparut de nulle part et m’administra une droite. Je l’encaissai de plein fouet sans bouger avant de me retourner vers lui, la mine plus que sérieuse. Expression qui titilla le vioque. Il décela mes sentiments. Ce n’était pas de la colère envers lui, mais envers moi-même. J’étais dur. Mon propre jugement était sévère. Mais c’était peut-être cette sévérité qui me forcerait à dépasser mes limites et à réussir à dompter ce premier niveau que se disait mon père. De ce fait, il se mit à rire comme un fou et à enchainer les attaques. Je les bloquai toutes sans plus penser à autre chose qu’à le surpasser. Voyant ma volonté croitre de plus en plus, il se mit en tête de l’entamer en recouvrant ses poings de hakis. Ses coups gagnèrent en dureté, en efficacité. La douleur qu’il commença à m’infliger était inhumaine. Un humain lambda serait mort après une seule petite pichenette. Mais je tenais bon. Pas question de flancher ! Pas question de reculer ! Je n’étais pas un faiblard. Je n’étais pas faible ! Je n’étais pas faible ! Je n’étais pas faible ! A force de me répéter la même chose en boucle, mes avants bras se mirent à « durcir ». Je les sentais devenir plus forts. Plus résistants. La même sensation qu’avec mes doigts tout à l’heure. Comme s’ils étaient recouverts par quelque chose difficile à décrire. Une armure peut-être. Une impression grisante. Excitante ! La couche noire n’y était pas, mais il ne faisait aucun doute à mes yeux que mon fluide se manifestait !

C’était maintenant l’heure de la réplique !

Un soru, un coup de poing bien placé sur la gueule du vieillard et le voilà qui fit à son tour un vol plané à travers la forêt. Devant un tel exploit, je restai interloqué, avant de regarder mes mains. La sensation de recouvrement était géniale. Mais elle semblait vouloir me quitter. Alors, pour la maintenir, je pensai très fort à la victoire, à ma condition « d’être transcendé » et la sensation se stabilisa. Mieux encore, elle se renforça : La teinte noire, caractéristique même du haki de l’armement fit son apparition sur tout le long de mes bras. C’est comme si j’avais porté des gants et des protections. Enorme ! Un rire fusa à quelques mètres plus loin. Keegan était de retour. Et il avait vu le résultat. Sa gueule était légèrement amochée, mais il était bien que moi à cet instant précis. Son haki devait être instinctif comme moi avec le mantra. Possible qu’il ait pu réduire les dégâts grâce à une esquive à moitié réussie. « T’as bien saisi le principe, Salem ! C’est parfait ! » J’eus un sourire. Là-dessus, nous bougeâmes au même moment pour nous foutre sur la gueule. Mon père recouvrit ses poings de fluide et nous échangeâmes coups sur coups. L’animal qui me menaçait tantôt, seul spectateur de ce combat entre père et fils, fut complètement médusé. Il trembla sur lui-même, feula, puis se barra rapidement de peur de se prendre un coup qui pourrait s’avérer mortel ! Trop occupés à nous tabasser, ce détail ne fut remarqué par aucun de nous deux. Il y avait mieux à faire !

- « Ça manque de puissance tout ça ! »

Et il disait vrai ! Son haki était d’une dureté effroyable. Bien plus solide et plus consistant que le mien. On sentait bien là son expérience et les nombreuses heures d’entrainements qu’il avait dû passer à peaufiner son pouvoir. Un véritable monstre que ne cessais-je de me répéter ! Qui plus est, alterner l’attaque et la défense tout en maintenant le haki était chose plutôt difficile à faire à mon niveau. C’était clairement bien plus corsé qu’apprendre le haki de l’observation où il n’y avait qu’à baser ses entrainements sur le mental. Enfin… On a rien sans rien. S’il fallait que je sue et saigne pour me l’approprier, j’étais plus que prêt. Mon sang ne fit qu’un tour et j’administrai plus de force à mes coups pour que mon vieux sente bien mes diverses résolutions. Lui aussi commençait à prendre cher, mais ce n’était pas pour le décourager. Il allait parfois jusqu’à foutre du haki sur les parties de son corps que je visais ce qui amoindrissait les chocs et la douleur qui survenait tout de suite après. Pas vraiment mon cas puisqu’en plus d’avoir des contusions et des bleus sur tous mes bras, j’avais la gueule en compote et le ventre couverts de quelques hématomes. A la suite de cet entrainement intense, j’étais plus que certain de garder le lit un jour ou deux. J’étais peut-être un vice-amiral reconnu pour sa puissance, mais je n’étais pas non plus une machine. Mes limites allaient bientôt être atteintes. Mais jusqu’au bout, j’allais tout donner. Tel un authentique Fenyang.

Sauf qu’après un moment d’échanges de pains, gnons et beignes en tout genre…

- « On arrête pour aujourd’hui. »

Mon père interrompit brutalement le combat.

- « Mais… »

- « On arrête, Salem. Tu as saisi le principe et c’est ce que j’attendais de toi. On continuera dans deux jours. »


J’eus un soupir et tombai sur mes fesses en soufflant bien fort. C’était lui le maitre et il n’y avait qu’une seule chose à faire : Obéir.
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Deux jours plus tard.

Sept heures tapantes. Cette fois-ci, le vioque avait voulu qu’on commence plus tôt. Je n’y avais pas trouvé d’inconvénients et j’étais même arrivé un peu avant lui à la forêt du Mt Corvo. J’avais bien entendu traversé la décharge avant. J’aurai pu m’apitoyer sur le sort de cet endroit, mais j’étais persuadé que mon père allait surement faire quelque chose. Il était peut-être inflexible quand il s’agissait des règles et de la loi, mais il n’en demeurait pas moins un homme au bon cœur. Se fier à son physique reviendrait à se tromper très lourdement sur son compte. Enfin… Si on exceptait sa propension à se moquer d’autrui et à railler parfois ses adversaires. A croire que c’était un privilège des grands combattants. Un trait de son caractère dont je n’ai pas hérité par contre. Pas forcément pour me déplaire. Keegan arriva finalement une demi-heure après moi. Les blessures que nous avions ne nous incommodaient plus. Faut dire qu’on a vu pire. Nous commençâmes l’entrainement sans tarder et je fis « appel » à mon haki qui recouvra aussitôt mes bras dans leur entièreté. Une baston dans les règles s’en suivit. Lors du combat, Keegan me donnait quelques conseils comme travailler sur la « dureté » de mon haki de temps à autre. Il n’avait pas tort. Le sien était beaucoup plus compact et plus efficace. Pas de quoi me faire complexer ceci dit. J’étais novice en la matière et j’aurai sans doute son niveau dans les trois mois à venir. Ou peut-être six. Moins d’un an en tout cas.

- « On va passer à une autre étape de ce niveau. Tu gères peut-être avec tes bras, mais il va falloir apprendre à l’utiliser sur tes autres membres… »


En un clin d’œil, le vieil homme recouvrit sa jambe droite de haki et m’infligea un gros middle kick que j’eus le réflexe d’amortir à l’aide de mes avant-bras toujours imprégnés du fluide combattif. Il me fit quand même reculer sur plusieurs mètres et eut un sourire. Alors que je voulus bouger pour adopter une posture défensive, je sentis une très forte douleur irradier mon bras gauche. Il avait pris cher. Ses coups de pieds avaient bien plus d’impact que ses poings. Cet homme ne cessait de m’étonner. J’eus malgré ma grimace un sourire, avant de me placer. Il n’y avait plus qu’à se concentrer. Se concentrer… Penser à la victoire… Au dépassement de soi. A faire de ses jambes des armes efficaces… Des armes efficaces… Les mêmes sensations perçues hier refirent surface au niveau de ma jambe droite. Sauf qu’elles furent brèves. Le haki semblait se manifester par intermittences. Un coup là, un coup pas là… Une joyeuse loterie quoi ! Keegan, plutôt que de se ruer vers moi pour m’assaillir d’attaques, resta sur place, les bras croisés et m’observa attentivement. Le combat n’était pas tout le temps nécessaire. Cette manière de faire accélérait juste le processus d’apprentissage au tout début et m’habituait déjà aux circonstances d’une bataille compliquée, mais c’était tout. Par la suite, il me fallut une bonne heure. Une heure pour stabiliser ce foutu haki sur l’une de mes jambes. Lorsque j’eus enfin réussi, l’homme me convia à l’attaquer de toutes mes forces avec mon pied.

Ce que je fis sans réfléchir une seule seconde.

Pour se défendre, Keegan misa sur l’offensive. Nos coups de pieds se croisèrent alors, mais je fus le premier (et le seul d’ailleurs) à tomber sur mes fesses avant de grimacer. J’eus la nette impression d’avoir frappé un objet en granit marin, en diamant ou en bois d’adam. Dur ! Horriblement dur ! Après quelques secondes, je réussis à me relever et je remarquai que mon haki avait disparu de ma jambe. Instantanément. C’était comme si le sien avait explosé le mien sans que je puisse faire grand-chose. J’eus un petit sourire crispé. Ça rigolait pas du tout. Mon père m’encouragea alors à recommencer. Répéter, répéter, répéter sans jamais se décourager. Au sortir de cette semaine, il me fallait au moins maitriser cette étape. Je me reconcentrai et continuai d’enchainer les coups, mais il les bloquait, contrait ou amortissait sans aucun problème. Devant cette impasse et mon envie de le surpasser qui me motivait à continuer, mon deuxième pied fut naturellement renforcé par mon « haki » qui comme un pouvoir doté d’une conscience, adhérait à mes objectifs et me donnait les moyens de les atteindre. Telle une bête, je l’apprivoisais naturellement sans trop forcer le talent. Un avantage de l’énorme force et du mental d’acier que j’avais ? Possible. Toujours est-il que je progressais dans le bon sens et que je n’avais pas trop à me plaindre, sans oublier que j’avais l’un des meilleurs maitres que je puisse avoir pour m’exercer bien comme il faut. Une aubaine, j’vous jure !


***


- « Pfioooou ! J'suis crevé ! »

Je me laissai aller contre le tronc d’un arbre en soufflant très fort. Après près de plusieurs heures à bosser comme des dingues, Keegan décida de stopper la séance. J’avais fini par stabiliser mon pouvoir. Je pouvais le maintenir quelques minutes sur mes membres et l’utiliser de façon basique, mais c’était à peu près tout. Cependant, j’avais le sourire aux lèvres. Poings et pieds… C’était pas mal. C’était déjà beaucoup mieux. Si je croisais un logia, je pourrais sans doute lui flanquer une bonne beigne. Lui foutre la misère serait une toute autre histoire, m’enfin… Tranquillement, je me mis à observer le ciel d’un air rêveur. Dans un peu moins d’une décennie, je pourrais surement prétendre à devenir un amiral de la marine. Ce n’était pas vraiment un rêve auquel je m’accrochais, mais ce serait certainement top. Et puis, avec les attentes et les espoirs que le vieux plaçait en moi, je ne pouvais pas me permettre de le décevoir. « Dans deux autres jours, on va passer à un tout autre exercice plus complexe. Si tu réussis à le maitriser, je pense qu’on en aura fini avec le premier niveau. » Les paroles de mon vieux me tirèrent de mes rêveries et j’eus un sourire pour lui sans répondre. Il vint me tendre un bras pour me relever et nous reprîmes la route de la ville. Une fois à la périphérie, des marines qui avaient l’air de le chercher se ruèrent vers lui. Après quelques mots échangés, mon vieux soupira puis me fit signe d’accélérer. Il allait devoir gérer des conflits entre des nobles.

Son lot de tracas quotidien, quoi.
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Deux autres jours plus tard.

- « Ce sera la toute dernière séance, gamin. Pour cette fois-là, contente-toi de contenir toutes mes attaques sans penser une seule fois à riposter. »


Dans la forêt autour de nous, aucun bruit notable à part le chant matinal des oiseaux. Il y avait même un léger brouillard et l’air était plutôt humide. Il avait plu toute la journée d’hier. Aux dires de mon vieux, je haussai un sourcil. Pourquoi répéter la même chose ? Une sorte de révision générale ? Il y avait certes une différence (Je ne devais à aucun moment riposter) mais même avec ça, j’avais l’impression de revenir sur la même chose. Un truc devait certainement m’échapper, mais peut-être que j’allais finir par le capter et tout comprendre durant cet ultime exercice. Sans attendre, je me mis en condition pour blinder mes bras de haki et j’adoptai une posture de combat. Mon père eut un léger sourire, avant de… Recouvrir entièrement son corps de son fluide. Devant une telle initiative, j’eus une gueule d’enterrement, complètement dépassé par ce qu’il venait de faire là. Mais cet instant me couta très cher, puisqu’il ne lui avait suffi que de quelques pas pour réduire la distance entre nous, avant de m’assener un uppercut qui me décolla à je ne sais combien de mètres du sol. Douleur sourde, gerbe sanguinolente, nausée, vol plané forcé qui donnait le tournis… Bref… Les sensations toutes aussi désagréables, s’enchainèrent les unes après les autres. Tout s’était joué en une seconde avant que je ne puisse comprendre grand-chose. Mais alors que j’effectuai un geppo pour me stabiliser dans les airs, l’homme apparut de nulle part, derrière moi. Rapide…

- « Réveille-toi gamin ! Je suis à 200 % là ! »

Une lourde masse s’abattit sur mon dos avant que mon corps ne se fracasse au sol quelques secondes après. Une chute de plus de vingt-mètres s’il vous plait. Lorsque je me relevai tant bien que mal, j’avais le vertige et la vision floue. Mon arcade sourcilière s’était ouverte une fois encore et le sang ruisselait le long de mon visage. Je crachai une boule sanguinolente et une dent à jamais perdue. N’eut été le haki que j’avais foutu par réflexe sur mes membres pour amortir au mieux ma chute, j’aurai eu sans doute un bras ou pied broyé. C’est qu’il avait fait fort. D’ailleurs, mon dos me lançait horriblement, comme si ma colonne vertébrale était sur le point de se rompre. Ceci étant dit, malgré mon état piteux après quelques seulement quelques minutes de combat, j’avais un putain de sourire. Je n’étais pas sadique, encore moins maso, mais la puissance fantastique qu’il me montrait là m’enivrait presque. J’étais un homme épris de paix, mais je restais tout de même un soldat, un guerrier qui appréciait les combats à leur juste valeur. Lorsque je me redressai,  je me rendis compte que j’étais au beau milieu d’un gigantesque cratère que mon « plongeon forcé » avait provoqué. Mon père se tenait déjà au bord de ce trou, sourire moqueur aux lèvres. Il craquait déjà les jointures de ses immenses poings. Une vraie formation à la dure. Je ne pouvais clairement pas me plaindre. Après quelques geppo et autres soru, j’étais à la surface et je repris ma position de combat.

- « Tu n’abandonnes pas ? »

Un simple sourire répondit à sa question. A son tour, Keegan se mit à rire, avant de me charger comme un gros rhinocéros. Un poing volait déjà vers ma gueule. Je le contrai à l’aide de mon avant-bras, mais l’impulsion du géant me fit reculer sur une dizaine de mètres, enfonçant mes pieds dans le sol. Il finit par m’acculer à un arbre et commença à enchainer plusieurs attaques sur moi, sans attendre, sans pitié, comme si j’étais son vulgaire sac de frappe. Je fis appel à mon mantra pour en éviter certaines et je contrai les autres à l’aide de mes avant-bras toujours « fluidifiés ». Mais un coup de pied sur l’une de mes hanches me précipita sur une pile d’arbre, à ma gauche, que je ravageai, avant de me relever aussitôt, sans attendre. Devant ma robustesse et ma volonté de tenir, le vieux eut un sourire encore plus exagéré puis il se rua vers moi. Beaucoup auraient surement pensé qu’il s’agissait d’une correction ou d’un règlement de compte, mais ce n’était pas le cas. Il avait quelque chose en tête. S’il usait de sa force ainsi, c’est qu’il voulait provoquer une réaction. Mais laquelle ? Difficile de deviner sachant que je ne pouvais pas riposter. Pis en plein combat, c’était assez difficile. Du coup, il se passa plus d’une heure. Plus d’une heure de combat où le vioque s’acharna sur moi. Ses attaques avaient une force des plus destructrices, mais plus les minutes s’égrenaient et plus je m’y habituais petit à petit, me relevant aussitôt après un gnon de sa part. M’habituer à des coups recouverts de haki ?

C’était ça l’objectif ?

Non. Même si je m’habituais à sa force, ça ne se pouvait pas. Le haki et la force variait selon les individus. Mon père ne pouvait pas avoir une telle logique. Ce serait bien trop simpliste, bien que ça avait du bon vu comment je me remettais de ses attaques. Après un énième coup de poing que j’avais évité, le gouverneur du royaume enchaina avec un coup de pied qui avait pour objectif d’enflammer mon flanc, mais je réussis à enduire la partie visée de haki, soit toute ma hanche. Un pur réflexe qui provoqua une surprise non feinte que je pus lire sur le visage de mon père. L’instant d’après, il eut un sourire. Pas moqueur. Différent. Satisfait disons. Devant sa réaction, j’eus un air dubitatif, mais il est vrai que je fus tout retourné par la prouesse que je venais de réaliser. Faut dire que j’avais eu un train de retard pour essayer d’esquiver/contrer sa grosse patte. Après cet « incident », le combat reprit de plus belle. Et dix minutes plus tard, je réussis à effectuer la même chose après qu’il eut voulu viser ma tête. Une partie de ma tête avait été recouverte de fluide pour mieux encaisser son attaque. Ce n’est qu’en réussissant à recouvrir mon ventre une troisième fois de haki que je compris l’objectif de cet entrainement. Recouvrir n’importe quelle partie de son corps selon son bon vouloir et malgré les circonstances. Le haki n’annulait pas du tout une attaque, mais il réduisait assez les effets, tel un bouclier. Si simple. J’aurai dû le réaliser depuis longtemps.

Ça m’aurait évité bien de souffrances…


***


- « On peut dire que tu as franchi le premier niveau, Salem. »

- « T’aurai pu me le dire plus tôt ! Je suis tout amoché ! »

- « Mais c’est que ça n’aurait pas été marrant ! Bwéhéhéhéhé ! »


Keegan m’ébouriffa un bon coup, avant de m’administrer une grosse bourrade dans le dos qui me fit grimacer.

Décidément, il m’aura fait baver ce vieux.
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- « Alors, demain le départ, c’est ça ? La semaine est très vite passée, bwéhéhéhé ! »

- « C’est clair. Mais avec ma liberté de mouvements, y’a moyen que je passe te rendre visite ici assez souvent. Je pourrais même prendre maman au passage. »


- « Rien ne me ferait plus plaisir, fiston ! Vous repartez directement sur Grand Line ? »

- « Nan. On fait un saut sur South Blue. Y’a ta nièce qui dit vouloir faire du shopping au royaume de la veine. Mais j’ai pas trop cherché à savoir. C’est l’histoire de deux jours maximum de toute façon. »

- « Être vice-amiral a du bon hein ? »

- « On peut pas dire le contraire. »


Nous étions au balcon de l’un de ses appartements, verre de vin à la main. On parlait de tout et de rien, tout en observant la ville, le ciel, les environs… Un peu comme tous les soirs, quoi. Un véritable bonheur.

- « D’ailleurs, tu ne m’as toujours pas dit qui tu as pour cible, gamin ! Si tu veux devenir amiral, il va falloir te frotter aux plus forts ! Des révolutionnaires, peut-être ? »


Et sans hésitation, je répondis avec une certaine conviction :

- « Mieux que ces cafards. La déesse enfant. »

Il eut un blanc. Un blanc durant lequel Keegan faillit s’étouffer alors qu’il avalait une gorgée de vin. Puis il me regarda, effaré, alors que j’observais le ciel, stoïque.

- « Salem. Tu… »

- « Il n’y a rien à rajouter. J’ai réfléchi à ça depuis un long moment et j’ai décidé d’en faire mon affaire. Et puis tu l’as dit toi-même… Si je veux un jour devenir amiral, il va falloir que je me frotte aux plus forts. Ça prendra le temps que ça prendra, mais ce jour-là viendra. »


Mon père m’observa en silence pendant un petit moment. Puis il se retourna lui aussi vers l’horizon et déclara d'une voix amusée :

- « J'ai de la chance d'avoir un gosse pareil, haha ! »

- « Tu l'as dit le vioque ! N’en doute pas une seule seconde ! »

Avec le sourire de gamin que j’affichais à l’appui, le géant ne put qu'éclater de rire. On pourrait dire sans se tromper qu’il était à la fois rassuré et fier. Fier du fils qu’il avait en face de lui.

- « Oh, d’ailleurs… Tu as des nouvelles de ta petite protégée ? Rachel, qu’elle s’appelle je crois ? »

- « Non. Pas depuis 1623. Mais j’ai des échos. Elle est toujours dans les rangs. C’est ce qui compte. »

- « Rien ne t’empêche de chercher à la voir. C’est toi qui parlait de liberté de mouvements non ? »


Cette fois-ci, je ne répondis pas. C’est vrai que j’avais beaucoup de choses à faire dorénavant. De l’ordre du privé. Il avait pas tort le vioque. Je pouvais me renseigner sur sa position actuelle et essayer de la trouver. Nous continuâmes de papoter de tout et de rien jusqu’aux environs d’une heure du matin, quand je sentis la fatigue m’assaillir. L’heure d’aller se pieuter.

- « Je vais aller dormir. On va sur South Blue demain matin. Je suppose que c’est déjà un au revoir, non ? »

- « Tu supposes bien ! J’vais pas me lever tôt pour souhaiter bon voyage à un grand gaillard comme toi ! »


Keegan me fit une accolade virile pendant une longue minute, m’ébouriffa comme à son habitude, me tira même les joues comme si j’étais un gosse de trois ans, avant que je ne quitte sa chambre le sourire aux lèvres.

Ce n’était qu’un au revoir.
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