Otto Anderman
• Pseudonyme : Ottotoro (Provisoire)
• Age : 80 ans
• Sexe : Homme
• Race : Homme
• Métier : Officier Supérieur
• Groupe : Marine
• Age : 80 ans
• Sexe : Homme
• Race : Homme
• Métier : Officier Supérieur
• Groupe : Marine
• But : Protéger et Instruire.
• Équipement : Un cuirassé.
• Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Reroll de Pludto.
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? Loth.
Codes du règlement :
• Équipement : Un cuirassé.
• Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Reroll de Pludto.
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? Loth.
Codes du règlement :
Description Physique
Rares sont ceux à décrire Otto comme quelqu’un d’hostile au premier regard. Ne quittant que très rarement un sourire bienveillant, l’officier de la marine est un homme qui sait se faire aimer et respecter. Ses cheveux grisonnants et son visage érodé par le temps ne cachent en rien son âge vénérable et il n’est pas de ceux qui cherchent, justement, à s’en cacher. Ses yeux profondément enfoncés dans leur orbite brillent souvent d’une vive lueur de malice, parfois dissimulée par ses sourcils broussailleux. Otto a tout l’air d’un grand-père plutôt tranquille et prompt à se réjouir de tout, se plaisant même à jouer le gâteux.
Malgré son âge avancé, Otto a su garder une condition physique optimale associée à une hygiène de vie irréprochable. Il semble parfaitement sain et apte à vivre encore de belles années devant lui, à l’abri des plus terribles des ravages du temps. Le corps bien droit et haut de son mètre quatre-vingt, il aime se promener les mains jointes dans le dos, accentuant cet aspect de vielle homme paternaliste, observant autour de lui avec un regard vif et amusé tout en se promenant tranquillement. L’urgence guide rarement ses pas.
Otto est quelqu’un qui aime beaucoup parler, usant d’une voix plutôt douce avec quelques trémolos dans celle-ci, aboutissant parfois sur une voix chevrotante et quelques quintes de toux. Mais Otto est un homme sachant utiliser à merveille ses quelques variations de sa voix pour souvent appuyer ses propos ; par une douce ironie ou une note d’émotion.
Rares sont les occasions pour l’officier de quitter sa posture d’homme bienveillant. Ses prérogatives d’officier de la marine et les situations dangereuses qu’elles apportent l’incitent à parfois quitter ce costume qui lui va si bien pour reprendre celui de l’homme inflexible au visage marqué par la dureté des épreuves qu’il rencontre. C’est une autre personnalité, faite d’un ton sec et d’une posture totalement martiale, le regard se portant avec vigueur sur tout ce qui ne va pas. Toutefois, avec le temps, Otto est plus enclin à lâcher du lest sur ce rôle plus circonstanciel qui ne lui correspond pas tout à fait pour quelque chose entre les deux ; efficacité, rigueur et taquinerie.
Description Psychologique
Otto Anderman est un personnage sans faux-semblants. Son attitude et l’impression qu’il dégage sont aux diapasons de ses véritables sentiments. Alors qu’on lui accorde un grand respect, Otto ressent véritablement de la compassion et de la bienveillance en retour. Totalement altruiste, il souhaite que tout aille pour le mieux et ne recule jamais quand il s’agit d’aider autrui. Oreille attentive, support infatigable et donneur de conseils avisés, la réputation d’Otto s’est faite par des actes et une absence totale d’exception dans sa ligne de conduite.
Bienveillant, mais aussi espiègle, Otto aime beaucoup faire un peu d’humour ; par petite note. Il ne veut jamais blesser et use avec parcimonie de l’ironie pour ne pas que ça soit mal interprété. Souvent, il choisit de l’utiliser avec ceux qui sauront le prendre au second degré. C’est important pour lui de rire d’un peu de tout, de faire sourire ses subordonnés. Il est convaincu que le rire et l’amusement sont les meilleurs moyens de maintenir le moral des troupes au beau fixe. Une vie de rigueur ne peut qu’être néfaste.
Par contre, il y a certaines choses avec lesquelles Otto ne transige pas. Souvent critiqué lors de sa nomination à la tête de Navarone, Otto en a gardé des souvenirs si amers qu’il incite à balayer toute velléité de favoritisme au sein de ses troupes. On obtient ses promotions par les honneurs et c’est les yeux de l’équipage qui prime sur ceux de la Marine en général. En plus de cela, Otto fait attention à ce que ses subordonnés fassent preuve d’une importante rigueur dans leur travail, la marine restant ce qu’elle est : une institution très complexe dont chaque rouage doit fonctionner le plus parfaitement possible pour ne pas handicaper l’ensemble de l’entité. Préférant généralement passer par un peu d’humour ou des remontrances légères, Otto ne recule pas à user de châtiments un peu plus importants quand le besoin s’en fait sentir, même si ces punitions sont souvent… originales. Dans le fond, Otto a du mal à vraiment punir puisque de toute façon, ceux qui handicapent son unité ne font pas de vieux os sous son autorité. Tous les autres, Otto a suffisamment confiance en eux pour ne pas les mettre à la porte. Alors… punition, il y a rarement.
On peut rire, mais le travail doit être fait sans qu’aucun reproche ne puisse être fait. La marine reste ce qu’elle est : une institution très complexe dont chaque rouage doit fonctionner à la perfection pour ne pas déstabiliser l’ensemble de l’entité. Si un individu doit être châtié, il le sera, même si les châtiments d’Otto sont souvent originaux : des punitions bêtes et méchantes n’apportent rien de bon. Par contre, Otto peut parfois être taxé de laxisme dans la faute qui mérite un châtiment, préférant souvent rappeler à l’ordre avec le sourire
Enfin, Otto est quelqu’un de très humain dans ses relations et sa vision du monde. Ces années de commandement de la base de Navarone ne lui ont pas souvent permis de s’opposer à des oppositions fortes où les notions de bons ou mauvais paraissent floues. Il est bien loin de la vision inflexible de la marine obéissant aveuglément aux ordres d’une Élite dont il fait partie. À force de côtoyer ses subordonnés, il lui est bien difficile de les envoyer à une mort garantie. De même, massacrer sans raison et sans preuve de culpabilité des individus est une épreuve éprouvante. Dans leur regard, ils voient les enfants et les parents qui souffriront de ces pertes et qui apporteront leurs larmes au moulin de la haine. Otto a établi une famille et le fait de l’avoir aura toujours une influence indélébile sur ses choix et ses actes.
Biographie
L’enfance d’Otto trouvait sa place dans le Nouveau Monde, sur l’une des iles acquises au Gouvernement Mondial qu’était Parisse. Unique fils d’une couturière et d’un ouvrier forgeron, il grandit dans l’amour d’une famille aimante qui vivait humblement et sereinement. Incité à travailler très tôt, il enchaina les petits boulots à peine l’adolescence entamée. Malin et intelligent, il s’assurait la bienveillance des jeunes comme des adultes en en faisant parfois trop, mais souvent avec brio. Comme il en vient souvent des malheurs, un incident de travail conduisit son père au fauteuil roulant accompagné d’un mental vacillant. Otto sut redoubler d’efforts pour pallier l’incapacité de son père à parvenir aux besoins familiaux tout en veillant sur son paternel, lui apportant tout le soutien et l’amour dont il pouvait faire preuve.
Mais des parents ont souvent à cœur de voir leur progéniture s’envoler vers un avenir meilleur et c’est à la suite d’une promotion que la mère d’Otto l’incita à quitter le nid familial pour chercher une bonne fortune ailleurs, lui qui était si débrouillard, loin de leur patrie natale où des tensions commençaient à bourgeonner. D’abord hésitant à abandonner sa mère et son père, il partit toutefois en garantissant des retours réguliers. Se joignant à la marine marchande de Parisse, il fit l’expérience de la navigation et de l’importance des valeurs au sein d’un groupe balloté par de nombreux dangers. Il prit gout au sentiment protecteur de cette nouvelle famille, la substituant de plus en plus à sa véritable famille. Il gardait contact, revenant de temps en temps, car ses origines lui étaient importantes.
C’est à l’aube de ses vingt ans que sa route croisa celle de la marine après l’abordage de son navire par des révolutionnaires lié aux tensions grandissantes de Parisse. Désireux de protéger son pays et, par extension, le gouvernement mondial, Otto s’engagea dans la marine. Il fit alors preuve d’un bon potentiel, associant un charisme certain pour le commandement et une capacité à soutenir ses camarades lors de maintes occasions. Il croisa la route de Pludbus Céldèborde, lors de la bataille de Mizanghärd qui valut à ce dernier des honneurs tels qu’il fut nommé Amiral. Au cours de cet affrontement sanglant contre la révolution, le jeune sergent Anderman et le vice-amiral Céldèborde furent coupés du reste des troupes avec un groupe de marines et parvinrent à tenir tête à des forces bien supérieures en nombre. À cette occasion, les deux hommes eurent l’opportunité de se sauver mutuellement la vie ce qui ne tomba pas dans les méandres de la mémoire. Nommé Amiral, Céldèborde fit passer Anderman dans son unité et devint rapidement l’un de ses subordonnés de confiance. Presque un ami.
Suite au passage de Céldèborde au grade suprême, la carrière d’Anderman bondit en avant sous les honneurs en atteignant le grade de colonel et démontrant les qualités requises pour assurer à ce poste. Hélas, dans la continuité, l’amiral en chef décida de le nommer à la tête d’une des plus importantes bases de la marine de Grandline en la qualité de Navarone, bombardant Anderman sous-amiral dans l’incrédulité générale devant ce coup de piston totalement assumé. Alors que l’Amiral Céldèborde était de plus en plus contesté et finalement poussé vers la sortie en reprenant pour plusieurs années la traque de pirates sur les mers du monde, Anderman prouva à nouveau ses qualités de commandement en s’assurant le soutien de la division logistique et d’autres officiers de haut rang, dont le nouvel Amiral en chef, Mallory Gentry. Ce dernier perçut en Otto les qualités requises pour faire un commandant indétrônable et parfaitement légitime de Navarone et le maintint à ce poste malgré la purge en vigueur consistant à nettoyer l’Amirauté des cadres sous-efficace de l’administration Céldèborde. C’est Mallory lui-même qui conforta Anderman en le nommant au grade de vice-amiral. Ce fut une grande victoire, car ce jour-là, personne ne vit de piston. C’est à cette époque qu’il se maria à une officière de Navarone et ce fut son véritable âge d’or.
Mais son succès total fut soudainement entaché par la révosolution de Parisse qui le coupa subitement de ses parents alors qu’ils lui avaient apporté un soutien indéfectible au cours de ses longues d’années que l’on peut qualifier d’infamie. Incapable d’intervenir du fait de l’absence de contrôle de la marine sur l’ile, ce fut des années sombres pour Otto Anderman qui continua à remplir ses fonctions de commandant de Navarone avec brio sans que le cœur y soit réellement. C’est à ce moment-là que le soutien de sa jeune famille fut important, mais il pouvait aussi compter sur le soutien absolu de l’ensemble des troupes de Navarone, tant il avait fait pour eux depuis qu’il était à ce poste. C’est deux ans après la révosolution qu’on lui apporta la nouvelle du décès de ses parents, mort ensemble lors des jours les plus sanglants de l’évènement, grâce à une quête méticuleuse d’informations d’un groupe de la division logistique, souhaitant que leur commandant sache au moins la vérité. Même s’il s’y attendait, Otto encaissa la nouvelle difficilement et son deuil prit de longues années.
C’est sa famille qui le tira petit à petit de ses idées noires. Parisse étant devenu une terre hostile et chaotique, Otto Anderman fonda logiquement son nouveau clan à Navarone. Ses enfants devinrent des marines à leur tour et leurs enfants après eux. Brillants et efficaces, le vice-amiral leur menait la vie dure pour qu’on ne puisse pas le taxer de favoritisme. Il n’intervint jamais dans leur choix et leur carrière et il se félicita de la détermination dont ils firent preuve. Il les laissa prendre leur envol ; des nouvelles affectations, des postes à leur mesure. Sa femme, qui avait mis sa carrière en suspens, reprit du service comme officier de liaison dans une autre base. Le clan Anderman se dispersa ainsi au gré des vents, mais ils restèrent soudés, sachant ne pas s’inquiéter des longs mois sans nouvelles, car telle était la vocation qu’ils avaient tous embrassée. Et Otto ne regrettait rien.
Plus sa famille s’éloignait aux gré des promotions, plus son amour paternel se déversa sur sa chère base de Navarone et les valeureux hommes qui la composaient. Plus qu’un commandant, il est devenu au fil des années un père de substitution pour tant d’hommes et de femmes et il se bonifia avec le temps, préservant ses valeurs, mais arrondissant la forme, adoptant cette image de vice-amiral sympathique et parfois sénile. Il avait fait le deuil de ses parents et le plus bel hommage qu’il pouvait leur faire était de vivre jusqu’à la fin en respectant les valeurs qu’ils ont pu lui enseigner.
Mais à partir d’un moment, l’envie de reprendre le large se fait sentir et à l’âge d’Otto Anderman, il y a des occasions qu’on ne peut décliner plus longtemps sous peine de ne plus en avoir. D’occasions.
Test RP
C’était un jour comme les autres. Ce jour-là, Kenora Makuen, l’actuelle Amirale en chef de la marine, allait à son bureau d’un pas décidé, son visage stoïque ne laissait révéler aucune émotion comme à son habitude. Son regard alerte balayait le couloir menant à son antre, dévisageant tous ceux qu’elle croisait à la recherche du moindre défaut. Mais depuis qu’elle avait posé ses valises à la plus haute instance de la Marine, tout le monde avait pris soin de vérifier leur tenue avant de sortir de leur bureau pour ne pas attirer l’attention de la Vierge d’Acier. L’un de ses aides de camp lui avait signalé que son visiteur du jour était déjà dans son bureau et il ouvrit les portes en s’attendant à le voir confortablement installé dans le fauteuil devant son bureau de bois massif.
Ce n’est pas exactement ce qu’elle trouva. Otto Anderman était bien sûr assis dans un fauteuil, mais c’était celui de l’Amiral en chef qu’il occupait. Confortablement installé sur l’antique chaise, principal symbole du pouvoir dans le majestueux bureau où tant d’amiraux en chef ont pris place, le vieil homme était occupé à manipuler un objet en plastique de forme curviligne et long d’une vingtaine de centimètres. Visiblement, Otto était perdu dans ses pensées, réfléchissant bien à ce à quoi pouvait servir cet objet malhabilement dissimulé dans un tiroir du bureau que Kenora avait oublié de fermer. Elle nota ce détail pour elle-même. Elle fit claquer la porte et le bruit soudain fit sursauter Otto qui lança un regard surpris en direction de Kenora qui la dévisageait froidement.
-Oh ! Amirale ! Je vous attendais.
L’expression de Kenora ne changea, son regard allant du visage amiral d’Otto à l’objet qu’il tenait entre ses mains calleuses. Otto se méprit sur ces allées et venues.
-Ah ? C’est à cause de votre fauteuil ? Veuillez m’excuser, Amirale, mais cela fait quelque temps que je n’avais pas fait un voyage aussi inconfortable et j’ai pris l’initiative de faire profiter à mon fessier endolori le confort de votre siège par rapport à celui-là. Je me souviens de ce que me disait Mallory à ce sujet : « C’est un fauteuil inconfortable fait pour que les visiteurs soient indisposés, de sorte qu’ils en arrivent à commettre des erreurs importantes ».
Aucune réaction.
-Vous ne m’en voulez pas, Amiral ?
Son ton s’était fait soudainement soucieux et ses sourcils broussailleux se levaient en révélant un regard de plus en plus interrogateur. Kenora Makuen finit par s’avancer lentement dans sa direction, continuant à dévisager Otto, livide.
-Vous ne vous sentez pas bien, Amirale ?
-Vice-Amiral…
-Oui ?
-Vous allez remettre ce que vous avez entre les mains là où vous l’avez trouvé.
Son ton était glacial et ne laissait paraitre qu’une seule chose : un océan de souffrance si jamais Otto s’opposait à elle. Totalement sous l’emprise de sa supérieure hiérarchique, il déplaça lentement l’objet mystérieux vers le tiroir et le déposa en douceur.
-Je vais remettre ce que j’ai entre les mains là où je l’ai trouvé.
-Vous allez fermer le tiroir.
-Je ferme le tiroir.
-Vous allez oublier ce que vous avez vu.
-J’ai oublié ce que j’ai vu.
-Vous allez même oublier que vous aviez ouvert mon tiroir.
-J’ai oublié que j’ai ouvert votre tiroir.
-Vous allez aussi oublier que vous avez eu l’idée d’ouvrir ce tiroir et de voir ce qu’il y a dedans.
-J’ai oublié aussi.
-Et surtout, vous allez oublier la moindre conclusion que vous avez pu faire à mon sujet au cours des dernières cinq minutes.
-J’ai oublié.
L’objet de nouveau dans son tiroir et celui-ci fermé, Kenora brisa le charme et put enfin regarder autre chose. C’est bizarre, il était en train de faire quelque chose, mais il ne s’en souvenait pas. Le regard magnétique associé à l’aura meurtrière qui se dégageait encore des traits de l’Amiral en chef avait eu un effet des plus particuliers sur sa psyché. Comme quoi, il avait dû faire quelque chose de mal, malgré lui. L’avantage, c’est qu’étrangement, son fessier ne lui faisait plus mal. Il se surprit alors d’être assis dans le fauteuil de Kenora et se leva précipitamment.
-Oh ! Excusez-moi ! Je ne sais pas ce qui m’a pris, Amirale.
-Ce n’est rien, vice-amiral Anderman. Si vous voulez un fauteuil plus confortable, vous pouvez prendre celui à côté de cette commode.
-Merci bien Amirale ! Mais… on dirait bien le fauteuil préféré de Pludbus ! Il me l’a souvent décrit.
-C’est le sien.
-Ah, merci encore, Amirale. Il m’en a dit le plus grand bien.
Tandis que Kenora fit le tour de son bureau avant de s’y assoir et de vérifier que le tiroir mystérieux était bien fermé, Otto Anderman alla chercher l’antique chaise Pludienne et la déposa devant le bureau de Kenora avant de s’y assoir avec un léger soupir d’aise. Il testa les ressorts de l’assise qui couina très légèrement avant de se redresser, l’air particulièrement satisfait. Kenora classa quelques dossiers avant de tirer une feuille cartonnée qu’un officier de liaison lui avait préparée pour cet entretien.
-Bien, commençons.
-Je suis tout à vous, Amirale.
Elle leva son regard d’acier vers le vice-amiral qui ne broncha pas, souriant candidement à l’attention de sa supérieure incontestée.
-Cela fait trois mois que la base de Navarone a été attaquée par une flotte de pirates composée, entre autres, du traitre Rossignol Edouard Désiré et de sa clique, mais aussi de Mantle Shoma. Je n’ai pas eu l’occasion de me rendre sur place, mais les rapports détaillés que l’on m'a fait parvenir relatent avec précision les dégâts qui ont été causés par ces forbans. Grâce à l’intervention du GIGM, les assaillants n’ont pas eu le plaisir d'accaparer la totalité de la logcave. Malgré cela, les pertes sont nombreuses et les dégâts matériels importants. Et cette attaque s’est soldée par bien peu de captures de pirates de valeurs. Je ne me trompe pas ?
-Bien sûr que non, Amirale. Vos renseignements sont parfaitement exacts.
-On m’a fait savoir avec quelle ardeur vous avez contribué à réparer les dégâts et à motiver l’ensemble des troupes de Navarone pour que cette opération ne soit plus qu’un souvenir, mais aussi qu’elle ne se reproduise plus.
-En effet. Les propositions sont en cours de validation au sein de l’Amirauté comme vous le savez et j’ai l’espoir que mes recommandations seront prises en compte.
-Nous verrons. J’ai bon espoir que la base de Navarone apprenne de son… échec.
Il était enfin tombé, le mot capital. Échec. Otto Anderman l’attendait et ce ne fut pas une surprise. Il avait bien été amené par l’Amirale, démontrant une aisance de son esprit et dans son discours pour arriver là où elle veut. Au fil des mots de l’Amiral, son sourire cajoleur s’est petit à petit dissipé pour ne garder qu’une expression sérieuse et austère adaptée à la situation. Sans attendre, Otto dégaina.
-En effet, Amirale. Et je compte bien endosser l’entièreté de la responsabilité de cet échec.
On lui avait fait écho de rumeur au sein de l’Amirauté sous-entendant que la légitimité de son poste à la tête de Navarone était remise en doute et il était parfaitement conscient que l’Amirale Kenora ne pouvait ne pas savoir ces choses-là. Ainsi, elle ne révéla aucun signe de surprise sur ses traits froids. En même temps, Kenora Makuen ne laissait jamais rien paraitre de ses véritables sentiments.
-Chaque chose en son temps, Vice-Amiral. Vous n’êtes pas encore mis à la porte.
Otto ne put s’empêcher d’esquisser un sourire amusé. Honnête et directe, telles sont les outils implacables de l’Amirale. On disait d’elle qu’elle cachait rarement ses pensées et qu’elle ne s’embarrassait pas de rondeurs dans ses propos. Kenora, c’est l’efficacité avant tout.
-Même si certains membres de mon cabinet estiment que vous n’êtes plus apte à diriger Navarone au vu des événements récents, d’autres mettent l’accent sur vos états de service irréprochable malgré un début de carrière plutôt handicapant.
Kenora faisait clairement allusion à sa nomination à la tête de Navarone par Pludbus Céldèborde au temps où il n’était pas encore le pire Amiral en chef de l’histoire de la marine, mais quand même amirale en chef. Elle poursuivit.
-On m’a fait savoir que pas un seul de vos hommes ne remet en cause votre légitimité à ce poste. Avoir le soutien de tous vos hommes depuis tant d’années démontre certaines qualités qui vous honorent, Vice-Amiral.
-Merci, Amirale.
-Vous pouvez aussi vous féliciter de bénéficier du soutien inflexible du Colonel Tamaka et du Commandeur des Armées.
Otto ne put s’empêcher de rire gentiment.
-Puis-je vous mettre en garde sur l’objectivité de ce cher Oko avec qui j’ai partagé tant d’années à la tête de Navarone. Et pour ce cher Mallory, c’est l’amitié qui nous lit depuis bien longtemps.
-Peut-être. Néanmoins, j’ai toute confiance en leur capacité à faire la part des choses.
Brève pause. Kenora prend une autre feuille cartonnée.
-Lors de l’attaque pirate, vous avez eu à affronter le pirate Phoenix D. Juusei. Affrontement que vous avez fini par remporter avec difficulté.
Otto leva les yeux au plafond un instant pour se remémorer ce combat.
-Je le concède, Amirale. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas eu à affronter un adversaire de cette catégorie dans les conditions du réel. Le résultat met bien en valeur le fait que commander une base et rester à l’abri des hostilités ne contribuent pas à maintenir sa force.
-Est-ce une critique ?
-Non ! bien sûr que non ! Je ne voulais pas vous blesser, Amirale. Ceci est juste une conclusion évidente propre à ma personne. Puisque vous êtes à ce rang, vous avez déjà mainte fois prouver que vos capacités étaient ce qu’on trouvait de mieux au sein de la Marine. Sans nul doute.
-Entendu. Quoi qu’il en soit, il s’agit tout de même du second de Mantle Shoma. Il n’est pas à être sous-estimé.
-Dans ce cas, c’est un bon indicateur quant à ma capacité à être encore utile pour autre chose.
Petit sourire espiègle. Et Kenora comprend parfaitement l’allusion sans se séparer de son stoïcisme légendaire.
-Vous souhaitez reprendre un service plus actif, Anderman ?
Une porte a été franchie. La conversation n’était plus quelque chose de formalisé, mais juste une discussion entre deux individus en privé. À partir de cet instant, tout ce qui allait être échangé entre les deux officiers ne ressortirait pas de ce bureau. Otto s’en félicita. Ils étaient sur la même longueur d'onde.
-L’échec de Navarone a révélé deux choses. La première, c’est que je ne peux plus rien apporter à Navarone et aux hommes qui la composent. Même si j’ai leur fidélité, je ne pense pas qu’il est pertinent de me laisser continuer à ce poste. Navarone a été une belle base durant mon mandat, mais à chaque ère, il y a une fin. Et cet échec est peut-être l’occasion de mettre fin à cette ère.
-Et la deuxième ?
-Je n’ai pas suffisamment perdu en force pour être mis au placard. Au contraire ! Cela fait bien longtemps que je n’ai pas traqué de pirates. Cela me démange. Un peu.
Kenora médita un instant sur les propos d’Otto, continuant à le dévisager, lui et sa petite moue candide.
-Votre projet ?
-Traquer des pirates, pacifier des iles, mettre un grand coup de pied dans la fourmilière de la révolution. Je souhaiterais regrouper des marines prometteurs afin de contribuer à leur montée en compétence.
-Ce que vous avez pu faire à Navarone sur une échelle plus réduite.
Otto fut surpris par la remarque, haussant un sourcil, puis l’accepta. L’image lui plaisait.
-C’est tout à fait cela.
-Il vous faudrait un cuirassé.
-J’ai déjà une idée en tête. Sentomaru m’avait indiqué quelques semaines avant son départ en retraite qu’il avait fait construire un bâtiment nommé le « Céldèborde ». Personne ne veut le commander du fait de la valeur de ce nom. Il m’irait bien.
Otto soupçonnait le vieux briscard qu’était Sentomaru d’avoir percé à jour la vocation naissante d’Otto et d’avoir fait préparer ce navire à son intention.
-Pourquoi pas. Il ne pourrira plus aux quais de Marineford. Une idée sur votre éventuel successeur ?
-Bien sûr. J’ai pensé au Sous-Amiral Larss. Je pense qu’il est tout à fait capable de donner beaucoup Navarone.
-L’actuel sous-Amiral à la brigade scientifique ?
-Tout juste.
-Je note votre recommandation, Anderman. Avez-vous une recommandation à faire pour votre petite-fille ?
Otto tiqua un instant avant de sourire, lasse.
-Vous savez bien que j’attache une très grande importance à ne favoriser personne et surtout pas un membre de ma famille.
-Mais ?
-Mais… je pense qu’elle est aujourd’hui tout à fait apte à rejoindre la marine d’Élite.
-C’est entendu.
-Et je vous fais cette demande. Ce sera la seule. Ne me la mettez pas avec moi.
-Un problème ?
-Aucun. Mais elle ne pourra jamais vraiment atteindre son plein potentiel si elle reste dans mon ombre. Ce n’est plus une enfant.
Je comprends, Vice-Amiral.
Le bref aparté entre les deux êtres était achevé. Otto se détendit. Son message était passé. Kenora posa quelques questions sur l’état de la base de Navarone avant de se lever, indiquant qu’elle mettait un terme à cet entretien. Tout avait été dit et la décision finale était entre les mains de Kenora. Celle-ci raccompagna un Otto bienveillant à la porte qu’elle ouvrit sans douceur. Ils échangèrent un regard silencieux et Otto conclut.
-Je vous remercie, Amirale, de m’avoir écouté. Merci.
-C’est moi qui vous remercie, vice-Amiral. Merci pour ce vous avez fait jusqu’à maintenant.
Et elle le laissa là, devant la porte qu’elle claqua sans attendre, alors qu’il ne pouvait s’empêcher de remercier intérieurement tous ces marines qui faisaient de cette institution qu’était la Marine quelque chose de beau et puissant.
Informations IRL
• Prénom : Pludto
• Age : Euh… c’est compliqué.
• Aime : Milly
• N'aime pas : Faire pleurer Milly
• Personnage préféré de One Piece : Fukuro
• Caractère : Romantique et auto-destructeur
• Fait du RP depuis : Oh, merde… dix ans…
• Disponibilité approximative : Tout le temps, en principe.
• Comment avez-vous connu le forum ? La question la plus légitime serait « Comment le forum m’a-t-il connu ? »
ONE PIECE REQUIEM ©
Dernière édition par Otto Anderman le Mer 31 Aoû 2016 - 21:12, édité 6 fois