Aaron LEE
• Pseudonyme :
• Age : 24 ans
• Sexe : Homme
• Race : Humain
• Métier : Ingénieur
• Groupe : Révolution
• Age : 24 ans
• Sexe : Homme
• Race : Humain
• Métier : Ingénieur
• Groupe : Révolution
• But : Voyager, voir, inventer.
• Équipement : Un pied-de-biche
• Parrain :
• Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Pas vraiment.
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? Lilou
Codes du règlement :
• Équipement : Un pied-de-biche
• Parrain :
• Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Pas vraiment.
• Si oui, quel @ l'a autorisé ? Lilou
Codes du règlement :
Description Physique
Aaron est un scientifique, un vrai. De fait, il pourrait totalement correspondre à l’image de base de l’humain fin et fluet s’il n’était pas aussi trapu, ce qui est mis en avant par sa relative petite taille, qui dépasse à grande peine le mètre soixante-dix. Mais ses épaules larges et ses avant-bras épais le font presque davantage ressembler à un ouvrier qu’un esprit brillant.
Cette image de balourd est détruite immédiatement par l’étincelle qui brûle sempiternellement dans son regard vert, mis en valeur par des lunettes qu’il a en permanence sur un nez droit encore qu’un peu épaté. Une barbe soigneusement taillée encadre un sourire aux grandes dents blanches toujours présent. Des cheveux bruns, de la même couleur que la barbe, et coupés suffisamment courts pour ne jamais tomber sur le front achèvent le portrait.
Le second paradoxe de cette apparence balourde, ce sont les mains, fines, aux longs doigts, lisses et sans le moindre cal. La peau n’y est pas douce, en raison d’une vie d’expérimentations, mais aucun durillon n’est présent.
En terme de vêtements, la Brigade Scientifique permet une assez grande liberté suivant les missions à remplir. Il peut donc porter, suivant les occasions, une blouse blanche immaculée, un bleu de travail totalement étanche ou un simple marcel. Par contre, il ne se sépare jamais de sa ceinture à outils, toute équipée et qui comprend même un pied-de-biche passé dans un cran spécial.
Aaron regarde en permanence tout autour de lui, et se déplace d’une démarche sautillante, pleine d’allant et de joie. En tout cas, c’est le cas dès qu’il ne manipule pas des instruments, des matériaux, des produits chimiques ou des livres. C’est dans ces moments qu’Aaron quitte l’insouciance et que sa concentration devient telle que sa langue dépasse du coin de sa bouche. Il n’est alors pas rare de le voir ressortir de son laboratoire sans sourcils, ce qui lui donne l’air surpris, et avec de profondes cernes.
Cette image de balourd est détruite immédiatement par l’étincelle qui brûle sempiternellement dans son regard vert, mis en valeur par des lunettes qu’il a en permanence sur un nez droit encore qu’un peu épaté. Une barbe soigneusement taillée encadre un sourire aux grandes dents blanches toujours présent. Des cheveux bruns, de la même couleur que la barbe, et coupés suffisamment courts pour ne jamais tomber sur le front achèvent le portrait.
Le second paradoxe de cette apparence balourde, ce sont les mains, fines, aux longs doigts, lisses et sans le moindre cal. La peau n’y est pas douce, en raison d’une vie d’expérimentations, mais aucun durillon n’est présent.
En terme de vêtements, la Brigade Scientifique permet une assez grande liberté suivant les missions à remplir. Il peut donc porter, suivant les occasions, une blouse blanche immaculée, un bleu de travail totalement étanche ou un simple marcel. Par contre, il ne se sépare jamais de sa ceinture à outils, toute équipée et qui comprend même un pied-de-biche passé dans un cran spécial.
Aaron regarde en permanence tout autour de lui, et se déplace d’une démarche sautillante, pleine d’allant et de joie. En tout cas, c’est le cas dès qu’il ne manipule pas des instruments, des matériaux, des produits chimiques ou des livres. C’est dans ces moments qu’Aaron quitte l’insouciance et que sa concentration devient telle que sa langue dépasse du coin de sa bouche. Il n’est alors pas rare de le voir ressortir de son laboratoire sans sourcils, ce qui lui donne l’air surpris, et avec de profondes cernes.
Description Psychologique
Loin de l’image du scientifique renfermé et autiste qui domine dans l’imagerie populaire, Aaron est quelqu’un d’ouvert, sympathique, toujours prêt à rire. D’une intelligence féroce, il a bien conscience que la science n’a pas progressé qu’en restant enfermé dans un laboratoire, et s’attache donc à tester et démontrer expérimentalement toutes ses inventions, et celles des autres, quand il en l’occasion en condition réelles. Il est donc toujours prêt à essayer de nouvelles choses, découvrir ce qu’il n’a jamais vu. Chaque découverte est ensuite l’occasion de s’enfermer de longues heures chez lui pour en trouver une utilisation.
Evidemment, s’il ne voulait que voyager et étudier, Aaron n’aurait pas rejoint la Révolution. Doté d’un farouche sens de la justice et surtout d’un amour et d’une inspiration profonds pour la Cause, il est prêt à tout pour en améliorer l’efficacité, et connaît sur le bout des doigts tous les anciens Héros de la Révolution. Par contre, la notion de hiérarchie reste quelque chose d’assez abstrait, non parce qu’il ne la comprend pas, mais parce qu’il n’y attache aucune importance et préfère se faire passer pour un scientifique perdu dans ces cas-là. Les clichés ont parfois du bon.
De ses études prolongées dans les universités du GM, Aaron a retiré un esprit analytique et la certitude que tout s’explique, pour peu qu’on y mette suffisamment de moyens. Il essaiera donc inlassablement de prouver ses hypothèses, et peut devenir tendu, voire colérique après un trop grand nombre d’échecs. C’est dans ces cas-là que le pied-de-biche à sa ceinture trouve toute son utilité. En fracassant plus ou moins méthodiquement ce qu’il a passé de longues heures à bâtir, Aaron déconstruit également son schéma de pensée pour repartir sur des bases saines.
Détruire des choses au pied-de-biche, c’est également un des réflexes d’Aaron face à de la destruction irraisonnée et de la malfaisance pure et dure. Le scientifique peut produire du concept, mais il peut également produire de la violence.
Evidemment, s’il ne voulait que voyager et étudier, Aaron n’aurait pas rejoint la Révolution. Doté d’un farouche sens de la justice et surtout d’un amour et d’une inspiration profonds pour la Cause, il est prêt à tout pour en améliorer l’efficacité, et connaît sur le bout des doigts tous les anciens Héros de la Révolution. Par contre, la notion de hiérarchie reste quelque chose d’assez abstrait, non parce qu’il ne la comprend pas, mais parce qu’il n’y attache aucune importance et préfère se faire passer pour un scientifique perdu dans ces cas-là. Les clichés ont parfois du bon.
De ses études prolongées dans les universités du GM, Aaron a retiré un esprit analytique et la certitude que tout s’explique, pour peu qu’on y mette suffisamment de moyens. Il essaiera donc inlassablement de prouver ses hypothèses, et peut devenir tendu, voire colérique après un trop grand nombre d’échecs. C’est dans ces cas-là que le pied-de-biche à sa ceinture trouve toute son utilité. En fracassant plus ou moins méthodiquement ce qu’il a passé de longues heures à bâtir, Aaron déconstruit également son schéma de pensée pour repartir sur des bases saines.
Détruire des choses au pied-de-biche, c’est également un des réflexes d’Aaron face à de la destruction irraisonnée et de la malfaisance pure et dure. Le scientifique peut produire du concept, mais il peut également produire de la violence.
Biographie
Aaron est né et a passé toute sa jeunesse sur l’île de Sekan, le Joyau du Nouveau Monde, l’île principale du Cercle d’Or, le fleuron et la base du Gouvernement Mondial de l’autre côté de Red Line. Et si la ville n’a pas l’ancienneté noble et grandiose de Marie-Joie, elle la surpasse sur tous les autres points : il y fait bon vivre, la technologie est à la pointe et les équipements en sont les meilleurs.
Aaron a grandi au sein d’une famille nombreuse. S’il n’a qu’une sœur, il a surtout une bonne dizaine d’oncles et de tantes, ce qui lui fait facilement une trentaine de cousins et cousines. Ou cinquante, pour ce qu’il en sait, les comptes sont difficiles à faire. Car la tribu Lee s’est éparpillée dans le monde entier, et tous sont des chercheurs forcenés dans des domaines aussi divers que variés, voire obscurs et abscons. A l’exception notable de sa grande sœur, qui a choisi, au grand dam de la famille, de se tourner vers les beaux-arts. Il y a des moutons noirs partout.
Aaron a lui suivi sans le moindre doute les traditions familiales. Il a d’abord étudié à Sekan, avant de faire des semestres d’échanges dans toutes les universités du Gouvernement Mondial. Un passage à Koneashima l’a rendu passionné d’explosifs et autres substances chimiques. La Nouvelle Ohara l’a équipé en livres d’histoires et en connaissances ésotériques. Bliss l’a formé en aéronautique, une formation complétée à Marie-Joie. Et Torino lui a appris l’art de la bricole au contact de sa tribu techno-sauvage.
Tous ces voyages dans des haut-lieux de savoir et bien d’autres n’ont au contraire pas assouvi sa curiosité, et après chaque découverte il a repris ses études avec un enthousiasme nouveau. Tout jeune diplomé en ingénierie et en chimie à l’âge honorable de vingt-quatre ans, il ne lui restait qu’une chose à faire.
Une famille de chercheurs, cela peut être indépendant, mais c’est largement plus fréquemment subventionné. Et, en terme de subventions, difficile de faire mieux que le Gouvernement Mondial. A ce stade, certains considèrent même que tous les Lee sont sponsorisés et il n’est donc pas surprenant qu’un grand nombre d’entre eux appartiennent à la Marine depuis plusieurs générations. Peu se sont hissés à des postes importants, mais c’est finalement assez secondaire.
C’est durant ces années étudiantes que la vie d’Aaron a pris un tournant plus inhabituel, familialement parlant. Ses voyages l’ont décillé vis-à-vis du Gouvernement Mondial, et des fréquentations plus ou moins anarchistes l’ont peu à peu introduit de clubs de réflexion sur la politique et la justice en séminaires philosophiques pour culminer par plusieurs séjours clandestins à Aeden.
Ce sont ses séjours qui ont achevé de convaincre le jeune scientifique. Suffisamment éduqué pour savoir que le GM était une immense machine inefficace, thèse étayée par les histoires racontées par sa famille, il lui a semblé impératif de procéder à une approche plus proactive. A l’inverse, Aeden était véritablement l’utopie vendue par la Révolution, l’exemple d’un monde uni et parfait, le but vers lequel l’humanité devait, selon lui, tendre.
Aaron a donc rejoint la section Guerre, formée à Aeden, pour aider les combattants de la Cause de par le monde.
Aaron a grandi au sein d’une famille nombreuse. S’il n’a qu’une sœur, il a surtout une bonne dizaine d’oncles et de tantes, ce qui lui fait facilement une trentaine de cousins et cousines. Ou cinquante, pour ce qu’il en sait, les comptes sont difficiles à faire. Car la tribu Lee s’est éparpillée dans le monde entier, et tous sont des chercheurs forcenés dans des domaines aussi divers que variés, voire obscurs et abscons. A l’exception notable de sa grande sœur, qui a choisi, au grand dam de la famille, de se tourner vers les beaux-arts. Il y a des moutons noirs partout.
Aaron a lui suivi sans le moindre doute les traditions familiales. Il a d’abord étudié à Sekan, avant de faire des semestres d’échanges dans toutes les universités du Gouvernement Mondial. Un passage à Koneashima l’a rendu passionné d’explosifs et autres substances chimiques. La Nouvelle Ohara l’a équipé en livres d’histoires et en connaissances ésotériques. Bliss l’a formé en aéronautique, une formation complétée à Marie-Joie. Et Torino lui a appris l’art de la bricole au contact de sa tribu techno-sauvage.
Tous ces voyages dans des haut-lieux de savoir et bien d’autres n’ont au contraire pas assouvi sa curiosité, et après chaque découverte il a repris ses études avec un enthousiasme nouveau. Tout jeune diplomé en ingénierie et en chimie à l’âge honorable de vingt-quatre ans, il ne lui restait qu’une chose à faire.
Une famille de chercheurs, cela peut être indépendant, mais c’est largement plus fréquemment subventionné. Et, en terme de subventions, difficile de faire mieux que le Gouvernement Mondial. A ce stade, certains considèrent même que tous les Lee sont sponsorisés et il n’est donc pas surprenant qu’un grand nombre d’entre eux appartiennent à la Marine depuis plusieurs générations. Peu se sont hissés à des postes importants, mais c’est finalement assez secondaire.
C’est durant ces années étudiantes que la vie d’Aaron a pris un tournant plus inhabituel, familialement parlant. Ses voyages l’ont décillé vis-à-vis du Gouvernement Mondial, et des fréquentations plus ou moins anarchistes l’ont peu à peu introduit de clubs de réflexion sur la politique et la justice en séminaires philosophiques pour culminer par plusieurs séjours clandestins à Aeden.
Ce sont ses séjours qui ont achevé de convaincre le jeune scientifique. Suffisamment éduqué pour savoir que le GM était une immense machine inefficace, thèse étayée par les histoires racontées par sa famille, il lui a semblé impératif de procéder à une approche plus proactive. A l’inverse, Aeden était véritablement l’utopie vendue par la Révolution, l’exemple d’un monde uni et parfait, le but vers lequel l’humanité devait, selon lui, tendre.
Aaron a donc rejoint la section Guerre, formée à Aeden, pour aider les combattants de la Cause de par le monde.
Test RP
Aaron repousse ses lunettes sur son nez avec un soupir. Ses longues recherches arrivent enfin à leur terme, et il va bientôt pouvoir présenter sa création au jury pour l’acquisition de son grade de passage. La petite merveille de technologie à laquelle il ne manque qu’une pièce est quasiment prête. Elle le regarde, le nargue presque de ses courbes élancées et de sa peau douce.
Il ne manquait qu’un détail à Ellia.
Le moteur.
Le jeune scientifique a essayé tous ceux qui sont disponibles facilement. Il en a même fabriqué quelques-uns, parmi les plus rares, afin d’alimenter sa création. Mais cela n’a pas suffit. Soit la forme ne convient pas, soit les vibrations engendrées abîment l’enveloppe extérieure d’Ellia. Et cela n’est pas tolérable, ne serait-ce que pour la longévité et la survie de la délicate machinerie.
C’est pour cela qu’Aaron a passé les deux derniers jours à recalculer les matériaux et les composants qu’il va devoir utiliser pour son moteur. Ses cernes commencent à se creuser méchamment, mais son regard pétille de joie à l’idée d’avoir enfin trouvé l’objet de sa quête. En tout cas, le concept de l’objet de sa quête.
Car en faisant le tour du matériel, Aaron se rend compte avec dépit qu’il lui manque un simple ingrédient. Enfin, simple… Un ingrédient rare. Et s’il y a bien une chose dont il a conscience, c’est que ce ne sera pas facile à trouver. Il avale une tasse de café froid avec une grimace face à l’amertume de la boisson puis enfile sa veste et sort.
Dehors, il est brièvement ébloui par la lumière du milieu de matinée. Il cligne des yeux comme un hibou puis se craque la nuque avant de commencer à marcher en direction des commerces. Les rues sont animées par l’activité des marchands, des transporteurs, et des badauds ou travailleurs en route vers quelque part ou nulle part.
Aaron marche lui d’un pas vif, les épaules carrées et le regard fixe de celui qui veut accomplir son voyage le plus rapidement possible. Avec sa petite taille, il parvient facilement à se glisser en jouant délicatement des coudes ou des épaules et en marmonnant des excuses agrémentées d’un grand sourire aux dents blanches.
Les trois premières boutiques font chou blanc. Le produit est rare, il est dur à obtenir, et encore plus dur à conserver. En bref, Aaron est inquiet. Finalement, sur les indications d’un des vendeurs, il entre dans un des boui-bouis les plus obscurs des ruelles du port. Le magasin est à moitié de guingois et semble prendre l’eau mais cela n’a aucune importance.
Encore que la probabilité de trouver un ingrédient rare dans cette bicoque rend Aaron sceptique, évidemment.
Il pousse la porte, dont les gonds laissent échapper un grincement désagréable. La lueur de la rue pénètre dans la pièce, mal éclairée au demeurant. Il distingue des étagères en bois rongé par l’humidité et une odeur de moisi. Avec un soupir, il avance jusqu’au comptoir et appuie sur une clochette destinée à appeler le vendeur.
Dans un son d’eau qui éclabousse, une forme imposante se dirige vers lui, passe la porte d’une arrière-salle. Un tentacule se pose lascivement sur le bois du comptoir, et hisse ses quatre frères. Une femme-pieuvre suit de près et lui adresse un sourire et un clignement de l’œil une fois débout, encore dégoulinante d’eau.
« Bonjour, mon chéri. C’est pourquoi ? »
Aaron avale sa salive et se retient d’hausser un sourcil quand elle se penche en avant, dévoilant son décolleté plongeant environ jusqu’au nombril et une poitrine rehaussée par les bras croisés juste dessous.
« Je cherche du Phlebotinium, à peu près cinquante millilitres. »
Elle le regarde de haut en bas, puis de bas en haut. L’examen dure quinze longues secondes.
« Il se trouve que j’en ai justement.
- Ca fera combien ? Demande Aaron, soulagé, en sortant son portefeuille.
- Garde ton argent, mon cœur.
- Donc c’est gratuit ?
- Je n’ai pas dit ça, mon ange. »
Papillotement des paupières. Aaron joue mécaniquement avec sa ceinture à outils.
« Mais ?
- Un dîner et une nuit en amoureux, voilà ce que te coûtera un flacon de Phlebotinium.
- Je pourrais en acheter ailleurs, bluffe le jeune scientifique.
- Vas-y, mon chou. »
Aaron se demande vaguement si les surnoms affectueux sont obligatoires, et est sur le point de demander quand il se retient. Ses yeux dévisagent la femme-pieuvre, et il n’aime pas trop ce qu’il y voit. Un tentacule glisse le long du comptoir, effleure son bras. Il manque de bondir en arrière.
« Je vais essayer ailleurs, alors.
- N’hésite pas à revenir, mon offre tient toujours.
- Bonne journée.
- Je pense à toi.
- Euh… Oui. »
Le jeune homme retourne pensivement à l’université pour un brunch qui lui permettrait de trouver une solution à son problème. Il est évident qu’il ne trouvera pas de Phlebotinium ailleurs, sinon il ne serait pas allé dans cette boutique perdue au fin fond insalubre du port. Alors qu’il avale un énième café avec un croissant et un pain aux raisins, une camarade vient s’asseoir à côté de lui. La vingtaine à moitié, la coupe au carré noire et des lunettes imposantes, il s’agit de Margaretta.
Ils ont participé à un projet commun au début de l’année, et ça s’était bien passé. Et elle a déjà rendu le sien pour l’évaluation de fin de cycle, avec succès. Bref, elle est en vacances. Aaron a un sourire las.
« Ca va ?
- Oui et toi ? Tu t’en sors ?
- Pas vraiment. Il me manque du Phlebotinium.
- Du quoi ?
- Du Phle-bo-ti-nium. Un produit chimique qui me permettra d’optimiser mon moteur. C’est pour Ellia.
- Ah, tu es toujours là-dessus. Tu aurais pu faire quelque chose de plus sim…
- J’aurais pu, mais quel serait l’intérêt ? Non, par contre, je n’ai trouvé qu’une seule boutique qui en vend… Et elle l’échange contre une nuit torride.
- Le vendeur t’a vraiment proposé ça ?
- La vendeuse.
- Et ben alors ?
- C’est une femme-pieuvre.
- Ah.
- Elle a au moins soixante ans.
- Ha.
- Et elle est obèse !
- Ha. Haha.
- Rigole pas !
- Désolée. Je peux peut-être t’aider ?
- Oui, elle te le vendrait peut-être… »
Les deux étudiants échangent les dernières nouvelles, leurs derniers avancements, les derniers potins. Comment le pion, le vieux Richard, a été surpris avec une étudiante dans un local d’entretien. Comment Larry et Mary se sont disputés la nuit dernière, et ont réveillé tout le dortoir. L’échec lamentable d’Albert quand sa machine a explosé devant le jury et que la robe de Madame Gonnan a pris feu.
Une fois le repas avalé, ils sortent et Aaron guide Margaretta à la boutique, puis la laisse entrer seule pour affronter le monstre des abysses. Elle sort cinq minutes plus tard, et a l’air d’avoir du mal à empêcher sa bouche de sourire. Elle secoue la tête devant la mine interrogatrice d’Aaron.
« Non, elle a refusé de me le vendre. Elle a dit qu’elle le gardait pour son amour, pour lequel elle a eu le coup de foudre ce matin.
- Vraiment ?
- Oui. »
Son sourire narquois prouve bien que c’est la vérité.
« Tu n’as qu’à passer à la casserole, suggère-t-elle. Pour la science.
- Hors de question. On va plutôt la cambrioler.
- On ?
- Tu vas m’aider, non ? Tu dois sûrement t’ennuyer, en vacances…
- Pas vrai…
- A charge de revanche ?
- Je ne sais pas, j’ai le droit à un dîner et une nuit de folie en amoureux ?
- Sérieusement ?
- Non, mais ça me semblait rigolo à dire. Par contre, je ne fais pas d’effraction.
- D’accord, si tu fais le guet je me débrouillerai. »
Ils ont passé le reste de la journée à surveiller la boutique en discutant de tout et de rien. La femme-pieuvre a également une chambre un étage plus haut, dans laquelle elle entrepose tout ce qui est trop sensible pour prendre l’humidité. Le Plebotinium y est sûrement, Aaron en est certain. A la lueur des lampes qui sortent de l’arrière-boutique, Margaretta lui assure qu’il peut monter voir.
Avec la nuit qui est tombée, le jeune scientifique décide qu’il est temps de tenter sa chance. Sa collègue doit siffler si quoi que ce soit d’étrange a lieu. Quelque chose d’aussi étrange qu’une patrouille de Marines, par exemple, eux qui ont davantage l’habitude de lever le coude dans toutes les tavernes du bord de mer.
Aaron entre dans la ruelle obscure, retrouve la gouttière qu’il avait repérée un peu plus tôt. Il l’attrape à deux mains, puis commence à se hisser en ahanant, jusqu’à atteindre une petite corniche qui fait le tour de l’immeuble. En la longeant sur une dizaine de mètres, il arrive en suant à une fenêtre qui donne sur la pièce dont il a besoin.
Il examine l’ouverture, cherchant à déterminer le mode de fermeture. Il tire un peu sur les coins, tente de soulever la vitre en poussant dessus. Sans succès. Après deux minutes de tentatives aussi diverses que variées, Aaron décide de changer de mode opératoire. Il attrape son pied-de-biche, le glisse dans un intervalle, puis presse de tout son poids. Avec un craquement, la fenêtre s’entrouvre suffisamment.
Le scientifique trébuche presque à l’intérieur, se cogne le genou et étouffe un hoquet de douleur. Dans la pénombre de la pièce, il explore au touché jusqu’à trouver une lampe à huile qu’il allume tout doucement. Le parquet grince légèrement sous ses pas, mais il fait sec, comme prévu, par rapport au rez-de-chaussée.
Des commodes agrémentent la pièce, et un coffre-fort trône en évidence dans un mur. Sans vraiment d’espoir vu la rareté du Phlebotinium, Aaron examine tout le mobilier, mais n’y trouve que des colifichets sans grand intérêt. Il se tourne finalement vers la boîte en métal. S’il avait su, s’il avait été plus prévoyant, il serait venu avec une bouteille d’acide pour ronger le verrou ou la porte.
Inutile de pleurer sur la base renversée, comme disent les chimistes.
L’intrus attrape son tournevis plat, et tente de le glisser dans le coffre. Echec. Il essaie avec des outils de plus en plus fins, sans le moindre succès.
« Tiens, mais regardez qui voilà ! S’exclame une voix dans l’embrasure de la porte. »
Il ne sait pas bien comment il n’a rien entendu, mais la femme-pieuvre est là, à quelques mètres de lui. Et, fermement tenu dans un de ses tentacules, le flacon de Phlebotinium le nargue.
« Alors, mon chou, on ne voulait pas passer à la caisse ?
- J’aurais dit à la casserole, personnellement. »
Elle se rapproche en ondulant, et le produit chimique saute de tentacule en tentacule, hypnotisant Aaron.
« Tu sais, tout se passera bien, et tu pourras jouer avec le flacon tranquillement ensuite, susurre-t-elle.
- Je préfèrerais plutôt pouvoir me procurer directement le fla…
- Tututut, ce n’est pas comme ça que ça marche.
- Non, puis vraiment, je ne suis pas intéressé du tout, en fait.
- Vraiment ? Je pense que tu as besoin d’un peu de motivation supplémentaire. »
Elle se dirige vers la fenêtre, l’ouvre sans difficulté mais sans qu’Aaron puisse voir comment, puis agite le Phlebotinium au-dessus du vide.
« Alors ? Tu te sens plus intéressé ?
- Non, mais c’est physique, j’arrive pas, en fait. J’ai des vertiges, je ne me sens pas bien, je suis sur le point de faire un malaise. D’ailleurs, des études ont prouvé que... »
Alors que la tirade avance, son expression s’assombrit. Elle laisse tomber le flacon.
« Hein, quoi ? Mais pourquoi ?!
- Si tu le prends sur ce ton, alors tu n’auras ni moi ni le produit, claque-t-elle. Et je vais appeler la patrouille pour intrusion dans le domicile d’autrui pour lui voler des objets rares. »
Aaron prend alors conscience qu’effectivement, il est en plein cambriolage. Puis qu’il s’est fait attraper. Et qu’en plus, tout a été fait en vain. Il repense à Ellia, ses courbes hypnotisantes et sa peau douce. Puis il démarre d’un coup vers l’escalier pour s’enfuir tant qu’il en est encore temps. La femme-pieuvre se dresse en travers de son chemin, tente de le ralentir et de l’arrêter.
Par réflexe, il saisit son pied-de-biche, écarte les tentacules qui veulent le saisir. Elle a un grognement de douleur, évite une attaque qui passe trop près de sa tête. En bousculant une armoire, Aaron se faufile et dévale les marches quatre à quatre. Il court plusieurs dizaines de mètres dans la rue avant de se tapir sous un porche et reprendre son souffle. Son cœur bat la chamade et le sueur goutte sur son front.
Une forme sort de l’obscurité, mais elle est fine, petite, et surtout sans tentacules.
« Aaron ?
- Qui va là !
- C’est moi, Margaretta !
- Ah. Tu m’as fait peur.
- Ca s’est passé comment ?
- Mal, elle a lancé le Phlebotinium par la fenêtre.
- Bon, c’est ça que j’ai dû attraper, alors.
- Quoi ?!
- Quand j’ai entendu du bruit dans la pièce, je me suis approchée, puis un flacon a commencé à être agité au-dessus de la rue. Quand il est tombé, je l’ai rattrapé par réflexe.
- C’est vrai ? Fais voir, fais voir ! »
La jeune femme produit l’ingrédient manquant, et de joie Aaron l’enlace avant de partir en courant pour s’occuper d’Ellia.
Nul doute n’est possible. Ce grille-pain-beurre-tartine sera ré-vo-lu-tio-nnaire.
Il ne manquait qu’un détail à Ellia.
Le moteur.
Le jeune scientifique a essayé tous ceux qui sont disponibles facilement. Il en a même fabriqué quelques-uns, parmi les plus rares, afin d’alimenter sa création. Mais cela n’a pas suffit. Soit la forme ne convient pas, soit les vibrations engendrées abîment l’enveloppe extérieure d’Ellia. Et cela n’est pas tolérable, ne serait-ce que pour la longévité et la survie de la délicate machinerie.
C’est pour cela qu’Aaron a passé les deux derniers jours à recalculer les matériaux et les composants qu’il va devoir utiliser pour son moteur. Ses cernes commencent à se creuser méchamment, mais son regard pétille de joie à l’idée d’avoir enfin trouvé l’objet de sa quête. En tout cas, le concept de l’objet de sa quête.
Car en faisant le tour du matériel, Aaron se rend compte avec dépit qu’il lui manque un simple ingrédient. Enfin, simple… Un ingrédient rare. Et s’il y a bien une chose dont il a conscience, c’est que ce ne sera pas facile à trouver. Il avale une tasse de café froid avec une grimace face à l’amertume de la boisson puis enfile sa veste et sort.
Dehors, il est brièvement ébloui par la lumière du milieu de matinée. Il cligne des yeux comme un hibou puis se craque la nuque avant de commencer à marcher en direction des commerces. Les rues sont animées par l’activité des marchands, des transporteurs, et des badauds ou travailleurs en route vers quelque part ou nulle part.
Aaron marche lui d’un pas vif, les épaules carrées et le regard fixe de celui qui veut accomplir son voyage le plus rapidement possible. Avec sa petite taille, il parvient facilement à se glisser en jouant délicatement des coudes ou des épaules et en marmonnant des excuses agrémentées d’un grand sourire aux dents blanches.
Les trois premières boutiques font chou blanc. Le produit est rare, il est dur à obtenir, et encore plus dur à conserver. En bref, Aaron est inquiet. Finalement, sur les indications d’un des vendeurs, il entre dans un des boui-bouis les plus obscurs des ruelles du port. Le magasin est à moitié de guingois et semble prendre l’eau mais cela n’a aucune importance.
Encore que la probabilité de trouver un ingrédient rare dans cette bicoque rend Aaron sceptique, évidemment.
Il pousse la porte, dont les gonds laissent échapper un grincement désagréable. La lueur de la rue pénètre dans la pièce, mal éclairée au demeurant. Il distingue des étagères en bois rongé par l’humidité et une odeur de moisi. Avec un soupir, il avance jusqu’au comptoir et appuie sur une clochette destinée à appeler le vendeur.
Dans un son d’eau qui éclabousse, une forme imposante se dirige vers lui, passe la porte d’une arrière-salle. Un tentacule se pose lascivement sur le bois du comptoir, et hisse ses quatre frères. Une femme-pieuvre suit de près et lui adresse un sourire et un clignement de l’œil une fois débout, encore dégoulinante d’eau.
« Bonjour, mon chéri. C’est pourquoi ? »
Aaron avale sa salive et se retient d’hausser un sourcil quand elle se penche en avant, dévoilant son décolleté plongeant environ jusqu’au nombril et une poitrine rehaussée par les bras croisés juste dessous.
« Je cherche du Phlebotinium, à peu près cinquante millilitres. »
Elle le regarde de haut en bas, puis de bas en haut. L’examen dure quinze longues secondes.
« Il se trouve que j’en ai justement.
- Ca fera combien ? Demande Aaron, soulagé, en sortant son portefeuille.
- Garde ton argent, mon cœur.
- Donc c’est gratuit ?
- Je n’ai pas dit ça, mon ange. »
Papillotement des paupières. Aaron joue mécaniquement avec sa ceinture à outils.
« Mais ?
- Un dîner et une nuit en amoureux, voilà ce que te coûtera un flacon de Phlebotinium.
- Je pourrais en acheter ailleurs, bluffe le jeune scientifique.
- Vas-y, mon chou. »
Aaron se demande vaguement si les surnoms affectueux sont obligatoires, et est sur le point de demander quand il se retient. Ses yeux dévisagent la femme-pieuvre, et il n’aime pas trop ce qu’il y voit. Un tentacule glisse le long du comptoir, effleure son bras. Il manque de bondir en arrière.
« Je vais essayer ailleurs, alors.
- N’hésite pas à revenir, mon offre tient toujours.
- Bonne journée.
- Je pense à toi.
- Euh… Oui. »
Le jeune homme retourne pensivement à l’université pour un brunch qui lui permettrait de trouver une solution à son problème. Il est évident qu’il ne trouvera pas de Phlebotinium ailleurs, sinon il ne serait pas allé dans cette boutique perdue au fin fond insalubre du port. Alors qu’il avale un énième café avec un croissant et un pain aux raisins, une camarade vient s’asseoir à côté de lui. La vingtaine à moitié, la coupe au carré noire et des lunettes imposantes, il s’agit de Margaretta.
Ils ont participé à un projet commun au début de l’année, et ça s’était bien passé. Et elle a déjà rendu le sien pour l’évaluation de fin de cycle, avec succès. Bref, elle est en vacances. Aaron a un sourire las.
« Ca va ?
- Oui et toi ? Tu t’en sors ?
- Pas vraiment. Il me manque du Phlebotinium.
- Du quoi ?
- Du Phle-bo-ti-nium. Un produit chimique qui me permettra d’optimiser mon moteur. C’est pour Ellia.
- Ah, tu es toujours là-dessus. Tu aurais pu faire quelque chose de plus sim…
- J’aurais pu, mais quel serait l’intérêt ? Non, par contre, je n’ai trouvé qu’une seule boutique qui en vend… Et elle l’échange contre une nuit torride.
- Le vendeur t’a vraiment proposé ça ?
- La vendeuse.
- Et ben alors ?
- C’est une femme-pieuvre.
- Ah.
- Elle a au moins soixante ans.
- Ha.
- Et elle est obèse !
- Ha. Haha.
- Rigole pas !
- Désolée. Je peux peut-être t’aider ?
- Oui, elle te le vendrait peut-être… »
Les deux étudiants échangent les dernières nouvelles, leurs derniers avancements, les derniers potins. Comment le pion, le vieux Richard, a été surpris avec une étudiante dans un local d’entretien. Comment Larry et Mary se sont disputés la nuit dernière, et ont réveillé tout le dortoir. L’échec lamentable d’Albert quand sa machine a explosé devant le jury et que la robe de Madame Gonnan a pris feu.
Une fois le repas avalé, ils sortent et Aaron guide Margaretta à la boutique, puis la laisse entrer seule pour affronter le monstre des abysses. Elle sort cinq minutes plus tard, et a l’air d’avoir du mal à empêcher sa bouche de sourire. Elle secoue la tête devant la mine interrogatrice d’Aaron.
« Non, elle a refusé de me le vendre. Elle a dit qu’elle le gardait pour son amour, pour lequel elle a eu le coup de foudre ce matin.
- Vraiment ?
- Oui. »
Son sourire narquois prouve bien que c’est la vérité.
« Tu n’as qu’à passer à la casserole, suggère-t-elle. Pour la science.
- Hors de question. On va plutôt la cambrioler.
- On ?
- Tu vas m’aider, non ? Tu dois sûrement t’ennuyer, en vacances…
- Pas vrai…
- A charge de revanche ?
- Je ne sais pas, j’ai le droit à un dîner et une nuit de folie en amoureux ?
- Sérieusement ?
- Non, mais ça me semblait rigolo à dire. Par contre, je ne fais pas d’effraction.
- D’accord, si tu fais le guet je me débrouillerai. »
Ils ont passé le reste de la journée à surveiller la boutique en discutant de tout et de rien. La femme-pieuvre a également une chambre un étage plus haut, dans laquelle elle entrepose tout ce qui est trop sensible pour prendre l’humidité. Le Plebotinium y est sûrement, Aaron en est certain. A la lueur des lampes qui sortent de l’arrière-boutique, Margaretta lui assure qu’il peut monter voir.
Avec la nuit qui est tombée, le jeune scientifique décide qu’il est temps de tenter sa chance. Sa collègue doit siffler si quoi que ce soit d’étrange a lieu. Quelque chose d’aussi étrange qu’une patrouille de Marines, par exemple, eux qui ont davantage l’habitude de lever le coude dans toutes les tavernes du bord de mer.
Aaron entre dans la ruelle obscure, retrouve la gouttière qu’il avait repérée un peu plus tôt. Il l’attrape à deux mains, puis commence à se hisser en ahanant, jusqu’à atteindre une petite corniche qui fait le tour de l’immeuble. En la longeant sur une dizaine de mètres, il arrive en suant à une fenêtre qui donne sur la pièce dont il a besoin.
Il examine l’ouverture, cherchant à déterminer le mode de fermeture. Il tire un peu sur les coins, tente de soulever la vitre en poussant dessus. Sans succès. Après deux minutes de tentatives aussi diverses que variées, Aaron décide de changer de mode opératoire. Il attrape son pied-de-biche, le glisse dans un intervalle, puis presse de tout son poids. Avec un craquement, la fenêtre s’entrouvre suffisamment.
Le scientifique trébuche presque à l’intérieur, se cogne le genou et étouffe un hoquet de douleur. Dans la pénombre de la pièce, il explore au touché jusqu’à trouver une lampe à huile qu’il allume tout doucement. Le parquet grince légèrement sous ses pas, mais il fait sec, comme prévu, par rapport au rez-de-chaussée.
Des commodes agrémentent la pièce, et un coffre-fort trône en évidence dans un mur. Sans vraiment d’espoir vu la rareté du Phlebotinium, Aaron examine tout le mobilier, mais n’y trouve que des colifichets sans grand intérêt. Il se tourne finalement vers la boîte en métal. S’il avait su, s’il avait été plus prévoyant, il serait venu avec une bouteille d’acide pour ronger le verrou ou la porte.
Inutile de pleurer sur la base renversée, comme disent les chimistes.
L’intrus attrape son tournevis plat, et tente de le glisser dans le coffre. Echec. Il essaie avec des outils de plus en plus fins, sans le moindre succès.
« Tiens, mais regardez qui voilà ! S’exclame une voix dans l’embrasure de la porte. »
Il ne sait pas bien comment il n’a rien entendu, mais la femme-pieuvre est là, à quelques mètres de lui. Et, fermement tenu dans un de ses tentacules, le flacon de Phlebotinium le nargue.
« Alors, mon chou, on ne voulait pas passer à la caisse ?
- J’aurais dit à la casserole, personnellement. »
Elle se rapproche en ondulant, et le produit chimique saute de tentacule en tentacule, hypnotisant Aaron.
« Tu sais, tout se passera bien, et tu pourras jouer avec le flacon tranquillement ensuite, susurre-t-elle.
- Je préfèrerais plutôt pouvoir me procurer directement le fla…
- Tututut, ce n’est pas comme ça que ça marche.
- Non, puis vraiment, je ne suis pas intéressé du tout, en fait.
- Vraiment ? Je pense que tu as besoin d’un peu de motivation supplémentaire. »
Elle se dirige vers la fenêtre, l’ouvre sans difficulté mais sans qu’Aaron puisse voir comment, puis agite le Phlebotinium au-dessus du vide.
« Alors ? Tu te sens plus intéressé ?
- Non, mais c’est physique, j’arrive pas, en fait. J’ai des vertiges, je ne me sens pas bien, je suis sur le point de faire un malaise. D’ailleurs, des études ont prouvé que... »
Alors que la tirade avance, son expression s’assombrit. Elle laisse tomber le flacon.
« Hein, quoi ? Mais pourquoi ?!
- Si tu le prends sur ce ton, alors tu n’auras ni moi ni le produit, claque-t-elle. Et je vais appeler la patrouille pour intrusion dans le domicile d’autrui pour lui voler des objets rares. »
Aaron prend alors conscience qu’effectivement, il est en plein cambriolage. Puis qu’il s’est fait attraper. Et qu’en plus, tout a été fait en vain. Il repense à Ellia, ses courbes hypnotisantes et sa peau douce. Puis il démarre d’un coup vers l’escalier pour s’enfuir tant qu’il en est encore temps. La femme-pieuvre se dresse en travers de son chemin, tente de le ralentir et de l’arrêter.
Par réflexe, il saisit son pied-de-biche, écarte les tentacules qui veulent le saisir. Elle a un grognement de douleur, évite une attaque qui passe trop près de sa tête. En bousculant une armoire, Aaron se faufile et dévale les marches quatre à quatre. Il court plusieurs dizaines de mètres dans la rue avant de se tapir sous un porche et reprendre son souffle. Son cœur bat la chamade et le sueur goutte sur son front.
Une forme sort de l’obscurité, mais elle est fine, petite, et surtout sans tentacules.
« Aaron ?
- Qui va là !
- C’est moi, Margaretta !
- Ah. Tu m’as fait peur.
- Ca s’est passé comment ?
- Mal, elle a lancé le Phlebotinium par la fenêtre.
- Bon, c’est ça que j’ai dû attraper, alors.
- Quoi ?!
- Quand j’ai entendu du bruit dans la pièce, je me suis approchée, puis un flacon a commencé à être agité au-dessus de la rue. Quand il est tombé, je l’ai rattrapé par réflexe.
- C’est vrai ? Fais voir, fais voir ! »
La jeune femme produit l’ingrédient manquant, et de joie Aaron l’enlace avant de partir en courant pour s’occuper d’Ellia.
Nul doute n’est possible. Ce grille-pain-beurre-tartine sera ré-vo-lu-tio-nnaire.
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• Caractère : Pas du tout aigri, une personne adorable que les gens ne peuvent pas s’empêcher d’apprécier. Et modeste, avec ça.
• Fait du RP depuis : 9 ans.
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ONE PIECE REQUIEM ©
Dernière édition par Aaron Lee le Sam 5 Nov 2016 - 18:24, édité 5 fois