« Et bien, ça, c’est pour le moins inattendu. »
Le Serpent opinait du chef alors que le premier combattant mordait la poussière. Lui qui avait dominé le combat de bout en bout avait fini par perdre contre son adversaire. Il avait eu beau avoir deux têtes de plus que son petit vieux d’opposant, ce dernier avait réussi à profiter d’une prise de risque inconsidérée. D’un simple geste de cheville, il l’avait balayé, terminant par la même occasion le combat. L’avait-il seulement touché ? Serpiente n’en était pas sur. Qui plus est, le vieillard appartenait à l’un des dojos de la ville, celui de l’ordre du vent, et il avait cru comprendre en écoutant une conversation qu’ils étaient capables de vaincre leurs opposants sans même un contact. « On dit qu’ils manient les courants d’air, ou quelque chose comme ça » Avait dit un spectateur anonyme à son interlocuteur.
Si dans un premier temps c’était un Joseph dubitatif qui s’était incrusté dans l’assemblée, il avait vite été conquis. Ce combat avait donc opposé une brute épaisse à un petit vieux qui, à priori, ne semblait pas avoir la moindre chance. Et ce dernier n’avait pas bien commencé, encaissant quelques frappes de l’autre buffle. Mais au final, dans un retournement de situation inopiné, il avait réussi à reprendre le dessus, dansant plus qu’esquivant, et finissant le tout d’un mouvement impressionnant.
Le déserteur se fendit de quelques applaudissements, imitant le reste du public. Il ne regrettait pas du tout s’être faufilé dans les gradins pour assister au spectacle, après tout, s’il avait dérivé jusqu’à l’île du Karate, autant en prendre plein les mirettes. Les tournois de l’île étaient réputés dans tout South Blue, et force était de constater que ce n’était pas pour rien. Se levant en même temps que le reste du public, il s’épousseta, avant de quitter la salle en se disant que cette île ne serait peut-être pas si désagréable à visiter. Il faut dire qu’au début, cette destination ne lui avait pas plu outre mesure. Une île sur laquelle les trois quarts des habitants savaient se battre, ce n’était pas très vendeur sur le papier. Le moindre mot de travers – et avec lui, il y en avait souvent – et il risquait de se faire casser la figure. D’un autre côté, c’était peut-être là l’occasion de travailler sa retenue, et d’éviter d’ouvrir sa bouche sans qu’on ne lui demande…
Dans tous les cas, compte tenu de l’heure, l’ancien marin décréta qu’il était temps de se mettre à la recherche, sinon d’un bon bar, au moins d’une vieille gargote où se rincer le gosier. Et pour ce faire, il utilisa l’une de ses techniques secrètes : il allait errer dans les rues jusqu’à tomber sur un établissement assez miteux pour qu’il se fonde dans le décor. Une demi-heure plus tard, et après avoir snobé des enseignes dont il ne partageait pas le standing – à comprendre par là, que le bar était trop bien pour lui- il arriva à destination : "Le Poing vaillant."
« Le nom est pas fou, faut dire. » Marmonna-t-il avant d’hausser les épaules. Poussant la porte, il se rendit compte que l’établissement était plein à craquer. « C’est pas ma veine. » Lâcha-t-il, manquant de faire demi-tour pour sortir. La déco, au moins, était habituelle. Une tripotée de tables et de bancs en bois. Un sol recouvert de sciure. Des poivrots qui jouaient aux cartes. Et un tabouret au comptoir qui venait de se libérer !
Le Serpent, vif comme l’éclair, posa son auguste fessier sur le siège, entre un vieil homme et un simplet qui semblait fixer sa bière comme si sa vie en dépendait, puis commanda un whisky, sans glace. Il soupira et tapota le bar. La soirée pouvait commencer !
Le Serpent opinait du chef alors que le premier combattant mordait la poussière. Lui qui avait dominé le combat de bout en bout avait fini par perdre contre son adversaire. Il avait eu beau avoir deux têtes de plus que son petit vieux d’opposant, ce dernier avait réussi à profiter d’une prise de risque inconsidérée. D’un simple geste de cheville, il l’avait balayé, terminant par la même occasion le combat. L’avait-il seulement touché ? Serpiente n’en était pas sur. Qui plus est, le vieillard appartenait à l’un des dojos de la ville, celui de l’ordre du vent, et il avait cru comprendre en écoutant une conversation qu’ils étaient capables de vaincre leurs opposants sans même un contact. « On dit qu’ils manient les courants d’air, ou quelque chose comme ça » Avait dit un spectateur anonyme à son interlocuteur.
Si dans un premier temps c’était un Joseph dubitatif qui s’était incrusté dans l’assemblée, il avait vite été conquis. Ce combat avait donc opposé une brute épaisse à un petit vieux qui, à priori, ne semblait pas avoir la moindre chance. Et ce dernier n’avait pas bien commencé, encaissant quelques frappes de l’autre buffle. Mais au final, dans un retournement de situation inopiné, il avait réussi à reprendre le dessus, dansant plus qu’esquivant, et finissant le tout d’un mouvement impressionnant.
Le déserteur se fendit de quelques applaudissements, imitant le reste du public. Il ne regrettait pas du tout s’être faufilé dans les gradins pour assister au spectacle, après tout, s’il avait dérivé jusqu’à l’île du Karate, autant en prendre plein les mirettes. Les tournois de l’île étaient réputés dans tout South Blue, et force était de constater que ce n’était pas pour rien. Se levant en même temps que le reste du public, il s’épousseta, avant de quitter la salle en se disant que cette île ne serait peut-être pas si désagréable à visiter. Il faut dire qu’au début, cette destination ne lui avait pas plu outre mesure. Une île sur laquelle les trois quarts des habitants savaient se battre, ce n’était pas très vendeur sur le papier. Le moindre mot de travers – et avec lui, il y en avait souvent – et il risquait de se faire casser la figure. D’un autre côté, c’était peut-être là l’occasion de travailler sa retenue, et d’éviter d’ouvrir sa bouche sans qu’on ne lui demande…
Dans tous les cas, compte tenu de l’heure, l’ancien marin décréta qu’il était temps de se mettre à la recherche, sinon d’un bon bar, au moins d’une vieille gargote où se rincer le gosier. Et pour ce faire, il utilisa l’une de ses techniques secrètes : il allait errer dans les rues jusqu’à tomber sur un établissement assez miteux pour qu’il se fonde dans le décor. Une demi-heure plus tard, et après avoir snobé des enseignes dont il ne partageait pas le standing – à comprendre par là, que le bar était trop bien pour lui- il arriva à destination : "Le Poing vaillant."
« Le nom est pas fou, faut dire. » Marmonna-t-il avant d’hausser les épaules. Poussant la porte, il se rendit compte que l’établissement était plein à craquer. « C’est pas ma veine. » Lâcha-t-il, manquant de faire demi-tour pour sortir. La déco, au moins, était habituelle. Une tripotée de tables et de bancs en bois. Un sol recouvert de sciure. Des poivrots qui jouaient aux cartes. Et un tabouret au comptoir qui venait de se libérer !
Le Serpent, vif comme l’éclair, posa son auguste fessier sur le siège, entre un vieil homme et un simplet qui semblait fixer sa bière comme si sa vie en dépendait, puis commanda un whisky, sans glace. Il soupira et tapota le bar. La soirée pouvait commencer !