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Tirez pas sur le pianiste


-Alors, tu y étais hier ?
-Ou ça ?
-Ben au bar ou ça s'est passé évidemment ! Au Dragon joueur !
-Ouais, j'y étais.
-Et ben alors raconte bordel ! C'est vrai ce qu'on dit ?
-Faut voir, qu'est ce qu'on dit ?
-Rah !
-C'est bon c'est bon. J'te raconte. Alors j'étais au Dragon joueur hier soir. Et comme souvent, y'avait Red a sa table en bout de salle, en train de jouer au Tonk avec Baker, Wilson, et quelques autres gars. Et comme d'habitude, comme il était la, y'avait plein de gars qui trainait dans le coin pour essayer de se faire bien voir ou pour jouer les lèches bottes. Des Usuriers, des pirates, et plein de flambeurs en train de jeter de l'argent sur la table pour se faire remarquer...
-Et l'autre ?!
-Hey, c'est moi qui raconte ! Bref, tout se passait comme d'habitude, et la, l'autre est entré. Un grand type tu vois, le genre sombre et sur de lui, habillé un peu a la manière de ces gars, tu sais, sur Hat island...
-Des cowboys ?
-Ouais voila, chapeau enfoncé sur le crane, grand manteau cache poussière, et une putain de paire de flingues pendus à la ceinture. Mais le plus impressionnant...
-Le plus impressionnant ?!
-Le plus impressionnant c'était sa gueule. Et pourtant j'en ai vu des pirates avec des gueules ravagés par le couteau ou la mitraille, mais la ! Putain, c'était comme si un type lui avait épluché tout un coté du visage au surin. Plus de joue au point qu'on y voyait les dents, un œil presque sorti de son orbite, comme si on avait tout découpé autour pour l'arracher avant de le laisser comme ça, une vraie boucherie...
-Woah... Et il a fait quoi le gars ?
-Ben, rien de particulier, il a traversé la salle et il a pris un verre avant de se mettre a regarder les tables... Mais c'est la que que l'autre gars s'est mis à gueuler.
-L'autre gars ?
-Ouais, un gars des Usuriers que je connais pas. Depuis que le pistolero était rentré dans la salle il tirait une drôle de tronche tu vois, il regardait le mec, il regardait Red, il regardait le mec, il regardait Red. Il avait le genre de tête que t'as quand tu viens de mordre dans un truc que tu connais pas, et que t'hésites encore a savoir si tu aimes ou si tu t'es fait avoir. Et puis d'un coup le v'la qui se léve et qui pointe le mec du doigt en se mettant a gueuler.
-Et il gueulait quoi ?
-Il gueulait "Hé ! Mais c'est le type qui a tué Raf et ses gars ! Quinze braves gars du Capitaine Red troués de balles et laissés pour mort, voila ce qu'il a fait ce gars la !
-Oh putain... et ensuite ?
-Ben ensuite, silence de mort tu penses bien. Parce que bon, ok, Raf et ses gars bossaient pas directement pour Red c'est sur, mais ils bossaient surtout pour les Usuriers, et les Usuriers c'est le Capitaine Red avant tout. Alors balancer ça comme ça, c'était sur que ça allait provoquer un truc, alors en attendant de voir ce que c'était, y'avait plus une mouche qui volait dans le rade, et les plus prudents qui commençaient déjà a s'éloigner du flingueur et de l'usurier...
-Et ensuite ?
-Et la, Red a posé ses cartes, tu vois, genre lentement, il relevé la téte, genre juste assez pour que son chapeau lui permette de fixer le pistolero dans les yeux et il a dit "Alors comme ça, on tue vingt de mes hommes ?
-Quinze.
-C'est ce que j'ai dit...
-Et ensuite il s'est passé quoi ?
-Ensuite...
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Nous retrouvons donc John dans un bar, lieu de vie habituel pour un homme qui semble avoir abandonné toute humanité au profit du lucre bien vite dépensé dans le whiskey de qualité et les parties de flambeurs. Il n’est donc pas surprenant de le voir franchir la porte du dragon joueur : établissement respectable pour certains, cloaque pour d’autres plus soucieux de la bonne tenue des parties. Comme d’accoutumée l’homme venait en quête d’oubli et d’ivresse mélancolique. Il était donc tout à fait étranger à la « grande partie » qui se jouait ici de temps à autre. Nous parlons bien évidemment d’entrer dans les bonnes grâces du capitaine Red et, disons le sans ambages, d’entrer par là même dans l’une de ses bourses au fond infini.

Qu’elle ne fut donc pas la surprise de John lorsqu’il vit l’usurier de l’avant-veille surgir d’une table comme triton sort vigoureusement hors de l’eau. L’écume aux lèvres il invectiva aussitôt le pistolero.

- Hé ! Mais c'est le type qui a tué Raf et ses gars ! Quinze braves gars du Capitaine Red troués de balles et laissés pour mort, voila ce qu'il a fait ce gars la !

Plein de dignité, John haussa le sourcil tout en regardant autour de lui. Il expira par sa joue trouée la fumée d’une cigarette qu’il avait en bouche. La salle était manifestement conquise à l’usurier et un chapeau rouge en fond de salle sembla bouger l’espace d’un instant.

- Alors comme ça, on tue vingt de mes hommes ?

La voix provenait du porteur du chapeau que John reconnu pour n’être pas moins que le capitaine d’Armada. Mais convaincu d’être dans son droit le plus pur, John ne sembla pas un instant mit en difficulté.

- Capitaine, permettez-moi quelques explications. Restaurons la vérité je vous prie. On ne peut pas qualifier de « braves », quinze hommes qui s’attaquent à un homme seul, encore moins lorsqu’ils sont tués à l’issue.

La salle fit un mouvement mais elle retomba dans son mutisme poli lorsque Red leva la main pour instaurer le silence tandis qu’au même instant John avait dégainé ses colts.

- Capitaine, permettez que je garde mes revolvers dans cette position, je suis assez soucieux de conserver le peu d’intégrité physique qu’il me reste. Et d’ajouter malicieusement. Il paraît que je fais bonne figure avec mes armes dégainées.

Si cette remarque laissa indifférents les hommes du bar, Wilson eut un petit mouvement de contentement qui signifiait qu’il appréciait cette intelligence fine. Red, toujours impassible, semblait l’interroger davantage du regard et perdre quelque peu patience. John comprit qu’il était temps de parler.

Une nouvelle fumée âcre s’échappa de sa joue.

- Ces hommes sont venus réclamer une créance dont j’avais précisé qu’elle serait remboursée le lendemain à la première heure. Je suis homme d’honneur et souffre toujours que l’on remette ma parole en question. Vous imaginez bien que ma parole fut remise en doute, on me chargea, le sang me monta quelque peu à la tête et arriva ce que l’usurier déclare.

John se tourna vers son accusateur le menaçant de l’une de ses armes tandis que l’autre continuait à tenir en respect la salle. Une précaution bien inutile puisque le capitaine Red avait imposé l’immobilisme mais John était un homme soucieux des convenances et qui pensait que se protéger était une tâche à ne confier à un autre qu’en cas d’extrême nécessité.

- Comme je suis un homme d’honneur, je tiens à restaurer une autre vérité. Vous dites que j’ai laissé ces hommes pour mort. Je vous dis qu’une nouvelle fois c’est faux. Et il lança une œillade terrible à l’assistance. Lorsque je vise pour tuer il n’y a pas besoin d’y revenir.

Si le capitaine Red n’avait pas été là, la salle se serait sûrement jetée comme un seul homme sur John. Mais il était bel et bien là, de telle sorte que l’assistance se contenta de livrer un sifflement mortel qu’est seule capable d’émettre une foule en colère.
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-Du calme les gars. Ici, c'est moi qui dit tue...

Je suppose que je pourrais pester sur les interruptions que provoque tout le temps la place de Capitaine, me dire que je serais mieux libre et seul au monde à trainer au hasard sur une barque au milieu de Grand Line... Y'a vraiment des gens qui aiment se mentir... Moi, j'ai passé l'age. Et j'adore cette ambiance.

Tout ces types a ma botte, cette meute de loups prêts à aller se faire trouer la peau sur un claquement de doigts de ma part...

-Il a payé sa dette ?
-Euh... Oui... Oui mais...

L'Usurier bafouille et tremblotte, il est en train dessouler à toute vitesse et déjà il regrette l'éclat de voix qu'il a lancé et ce qu'il a provoqué ensuite. En face le gars est d'une tout autre trempe, droit dans ses bottes, mains sur les flingues, défi crâneur et goguenard dans l’œil qui arrive encore a exprimer des trucs. Du cran ouais. Et des réflexes aussi.

-Mais ils sont morts.

Et c'est la qu'est l'os. Parce que même si le crétin aux commandes de ce merdier n'a clairement plus rien a foutre dans le boulot, les gars sont quand même morts, et ce n'est pas uniquement lui qui les a fumé.

-Tu vois le flingueur. Le souci c'est qu'un cadavre m'est nettement moins utile qu'un type vivant, ça pue et ça ne me rapporte plus rien. Tu as payé ta dette de jeu. C'est acquis. Mais le manque a gagner que représente la perte de mes gars. Qui va le payer ?

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John était satisfait de voir que l'échange entre lui et Red allait se dérouler sur des bases dénuées d'affrontement physique, ce qui augmentait considérablement ses chances de survie.

- C'est acquis, la perte de ces hommes, tout souffreteux qu'ils étaient, représente une perte pour vous capitaine. Cependant, il m'apparait évident que je ne suis que l'effet des choix effectués par l'usurier. Je ne puis décemment pas subvenir aux besoins de toutes les familles, amis et employeurs à qui j'ai ôté un être cher.

En réalité, John qui était un grand pragmatique et un homme qui attachait peu d'importance à l'argent eut été tout à fait prêt à rembourser le capitaine si d'aventure il avait cette somme sur lui. Ce n'était pas le cas et il n'était pas convaincu de pouvoir obtenir cet argent dans un délai raisonnable, attendu que la moitié des pirates du secteur lui vouaient une haine mortelle. Par ailleurs, l'honneur de John souffrirait d'avoir à éponger les dettes de sang causées par l'usurier qu'il jugeait être un homme d'une petitesse infinie.

Fort de ce raisonnement, John déclara, dans un de ces élans naturels de franchise :

- Quand bien même j'estimerai être votre débiteur capitaine, je ne suis pas en fonds et suis peu convaincu de trouver de nouveaux créanciers après ce petit épisode. Et je ne souhaite pas davantage rembourser les erreurs de jugement de cette engeance.


La salle ne bougeait plus, Red avait parlé et cela avait valeur d'autorité. John rengaina donc et adopta une posture pleine de dignité.

- Je ne vois que deux issues à cette affaire. Soit vous me laissez partir et vous apparaissait trop bon à mon endroit, ce qui risque d'affecter mon honneur. Soit vous estimez que je vous dois cet argent, que je ne peux vous rembourser. Trop honnête pour vous mentir, je vous annoncerai que je ne peux vous rembourser. Nous en viendrions une nouvelle fois aux mains, je serai tué. Mais quitte à être tué, je préfère être tué par un seigneur que par un ladre. Et il expira une longue bouffée de fumée, comme pour prendre la mesure de sa prochaine phrase qui fut aussi concise qu'assurée. Aussi capitaine Red, me feriez vous l'honneur de vous battre en duel contre moi ?

Un nouveau sifflement si fit entendre, l'assistance croyait rêver, personne ici n'avait jamais imaginé un seul instant que quelqu'un oserait défier si ouvertement Red sur Armada. Du reste ce n'étaient que des faquins, pour John il ne s'agissait plus de défi mais d'honneur, plus de vivre mais de mourir dignement.
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-Voila tout a fait mon genre de salaud, courageux et parfaitement taré.

Tout a l'audace. Je ne vois même pas comment il arrive encore a porter un pantalon avec une paire de couilles aussi énormes. Mais comme disait un vieux pote du Cipher Pol, avec de l'audace on peut tout entreprendre. Pas tout réussir.

Et aujourd’hui le pistolero a du bol que je ne supporte pas le gâchis et que le seul que j'ai vraiment envie de descendre soit l'autre crétin d'usurier.

-Je ne vais pas te laisser partir.

Mais il y peut être une chose que tu peux faire pour payer tes dettes autrement qu'en décidant de sortir tout de suite les pieds devant. Je ne suis pas toujours un partisan de la loi du Talion, mais dans certains cas elle peut s'avérer appropriée.


Et c'est un jugement que les pirates et les criminels comprennent bien.

Tu as tué quinze de mes hommes. Intègre mon équipage jusqu’à ce que tu ais tué quinze de mes ennemis, et tu auras soldé ta dette.
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Le revolver de John virevolta autour de son doigt avant de regagner son holster dans un geste parfait. Le mercenaire jaugea la proposition, quelque peu pensif. Tuer n’était pas dans son habitude, tout du moins n’aimait-il pas être rémunéré pour un acte qu’il jugeait grave. On ne tuait pas pour l’argent, on tuait pour l’honneur, on tuait pour un grand personnage, pour une cause qui nous dépasse.

- Je ne solde pas mes dettes en tuant des hommes, c’est un travail de chasseur de primes. Tuer est un acte trop grave, je ne peux accepter une telle proposition. Je ne tuerai jamais pour l’argent.


En réalité John ne faisait strictement rien pour l’argent. Si l’homme semblait toujours dépenser les berrys, cela semblait être une sorte d’habitude, une partie de lui. Mais il ne dépensait pas l’argent comme les cupides, il les dépensait car il avait un train de vie jugés par certains luxueux. Pour lui il ne s’agissait que de dépenser une monnaie contre une vie meilleure. Ainsi, John ne recherchait pas l’argent ; tout au contraire, il pouvait se mouvoir gratuitement pour peu que son honneur le commande.

- Je suis toutefois sensible à l’honneur que vous me faites en ne souhaitant pas prendre ma vie, à laquelle je tiens raisonnablement. Aussi, plutôt que de lancer un chiffre barbare, je vous prierai de bien vouloir accepter mes services pour la prochaine mission d’importance dans laquelle vous me jugerez utile.


Et il jeta un regard dans la salle.

- Etant entendu que si je suis provoqué par un autre de ces hommes, ne m’appartenant plus mais vous appartenant, je ne me défends plus mais je défends vos intérêts et votre nom. Dès lors, toute mort entrainée par moi est réalisée en votre nom, je ne saurai être pécuniairement tenu de ce type d’acte. Par ailleurs, je vous rends service puisqu’en évitant d’être tué, je sers des intérêts supérieurs, c'est-à-dire les vôtres.

Red ne bougeait pas mais Wilson acquiesçait de temps à autre en homme qui comprend la finesse de ce raisonnement. Car par ce discours, John ne parvenait pas seulement à se faire embaucher par Red, rêve de beaucoup ici, mais il parvenait surtout à obtenir une forme de sauf-conduit signé par le maitre d’Armada.
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-Messieurs, qui a compris ce qu'a dit le flingueur ?

Je m'en doutais...

A partir de maintenant le pistolero bosse pour moi !


Regard appuyé a l'Usurier qui se laisse tomber a sa place. Puis aux types les plus démonstratifs qui font de même, ça s'agite un peu mais sans plus, Wilson signale au barman que la prochaine tournée est pour nous, et instantanément c'est comme un grand coup d'éponge sur la mémoire immédiate de la salle. Facile. Et associé immédiatement à l'arrivée de l'alcool, la dernière recrue devient sur le champ le meilleur ami du moment...

Viens par la flingueur. Tu avais des dettes, tu joues alors ? Prend une chaise.
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