Rappel du premier message :
Quelque part en mer, à l'orée du Triangle Floriant,
-Des naufragés ?
-Possible, c'est quand même le Triangle Floriant, il doit y en avoir quelques uns de vrai qui trainent dans le coin.
-De toute façon c'est sur le chemin, on verra bien en se rapprochant.[...]
-Alors ?
-Alors y'a l'air d'avoir personne.
-Vraiment ?
-Ouais. Juste un genre de radeau, avec un tonneau, un mat et une voile.
-C'est fou ce qui traine en mer.
-Ah !
-Ah ?
-J'ai trouvé des gens. Enfin, des bouts. Y'a plein d'os autour du tonneau.
-Je me disais aussi...
-Tu te disais quoi ?
-Que ça manquait d'os.[...]
-Tiens, y'a un truc marqué sur la voile.
-Quel genre de truc ?
-Vous qui entrez ici, laissez toute espérance...
-...Par moi on va vers la cité dolente; Par moi on va vers l'éternelle souffrance...
-Hein ?
-C'est la suite de la poésie. C'est d'un gratte papier de Marijoa, un dépressif.
-On apprend la poésie maintenant au Cipher Pol ? C'est beau mais ça pue le drame.
-Ouais, t'as peur ?
-Bof.
-Ce qui nous ramène a ce qu'on disait tout à l'heure.
-Est ce qu'un naufragé passerait du temps à écrire de la poésie sur sa voile ?
-Il faut bien s'occuper...[...]
-Y'a pas un proverbe sur les oreilles du Triangle Floriant et les tonneaux ?
-Dans le triangle Floriant, tous les tonneaux ont des oreilles ?
-C'est ça !
-En plus c'est facile à vérifier. Tu descend voir ?
-Un peu ouais. Certains de ses cranes ont peut être des dents en or...[...]
-Alors ?
-Alors pas de dents en or, mais le proverbe disait vrai !
-Y'a des oreilles dans le tonneau ?
-Deux ! Et juste entre les deux y'a un type planqué avec une longue vue et un den den !
-C'est fou. Et qu'est ce qu'il fait ?
-Rien du tout. Il est tout tremblant et il fait semblant de ne pas nous entendre !
-Propose lui de sortir discuter.
-Il veut pas !
-Propose de lui verser un truc brulant dans son tonneau.
-Il arrive !
-J'aime les gens qui savent saisir ce qui est bon pour eux...[...]
Dans le Triangle Floriant, la brume est si épaisse qu'elle ne se dissipe jamais complétement. Elle recouvre la mer en volutes si dense qu'on a parfois l'impression qu'elle en devient solide, étouffant tout les sons sauf les plus forts, interdisant de voir plus loin qu'a quelques brasses de la coque. S'infiltrant partout, animée de courants et de mouvements qui vont jusqu’à la faire paraitre vivante, animée d'une conscience étrange, hostile.
Mais le courant qui l'agite aujourd'hui prend sa cause ailleurs. Des mats aux voiles gonflées et portant de sombres pavillons ou dansent cranes et tibias percent les brumes lascives. Dispersant les fantômes et dérangeant les âmes en peines des marins disparus dans le Triangle Floriant.
Forts de plusieurs milliers d'hommes, nous avançons.
Des étraves d'acier labourent les vagues de la zone la plus redoutée de Grand Line. Fendant les flots sans ralentir, poussant devant elles les monstres marins de la zone qui se dispersent les uns après les autres dans les profondeurs, fuyant cet inhabituel déploiement de force.
Forts de plus d'une dizaine de navires, nous avançons.
Plongeant au cœur des Ténèbres, ignorant les avertissements macabres que le Triangle disperse sur notre route pour glacer d'effroi le cœur des plus faibles, nous avançons.
Pour lever le fer contre le plus craint des Pirates de la Route de tous les Périls et ainsi s'assurer que notre cri de défi ne puisse être ignoré par quiconque, nous avançons.
Jusqu’à ce que sous nos yeux la Brume aux allures spectrales se dissipe tel un linceul qu'une lame viendrait de fendre. Nous laissant contempler l'improbable navire qui depuis des siècles hante le cœur du Triangle comme le ver dans la pomme.
Demeure actuelle de l'empereur Mannfred D. Teach le Malvoulant,
Trhiller Bark.
-Il est l'heure de faire parler la poudre. Aux canons les gars ! Faites moi sauter cette porte ! Que Teach ne vienne pas dire qu'on est entrés sans s'annoncer.