La vie est paisible dans les Fjords des Oubliés sur la côte méridionale de Boréa. Il n'y a personne à des kilomètres à la ronde, juste mes acolytes et moi. Cette datcha restaurée est un havre de paix et de silence que j'affectionne tout particulièrement. Dans le salon à l'étage, je profite d'un passionnant thriller de mon auteur préféré. A côté de la cheminée, Émeline est affalée sur le tapis en peau d'ours et feuillette également des dossiers, ses lunettes de lecture sur le nez. De temps à autre, elle gribouille quelque chose, jure puis gomme. Lentement, les dés de glace fondent dans nos verres de bourbon à moitié entamés. Aella revient de la source thermale sise derrière la datcha, avec pour simple parure une longue serviette. Une autre serviette enturbanne sa tête.
- L'eau était bonne ? fis-je sans lever les yeux de mon livre.
- Excellente. Pendant que j'y étais, j'ai reçu un appel de Don Venin.
- Qui ?
- Oh il est primé à un petit dix millions de Berry. C'est un contrebandier.
- Dans le domaine des poisons et venins ?
- Non. J'ignore pourquoi on le surnomme ainsi. M'enfin bref, il voudrait de la Dance Powder, en grande quantité. Cinquante kilos exactement.
- C'est une bien grosse quantité. Nous ne produisons pas encore, la Poudrière a besoin de restauration.
- Non, il veut ça pour dans une semaine maximum.
- Impossible.
- Je sais bien mais il espérait qu'on ait des stocks.
- Nous n'avons pas de stock, la Marine a saisi tout ce que tu avais entreposé quand tu travaillais encore pour Lavoisier.
- Elle a saisi ce qu'il y avait dans le port. Ashura avait d'autres caches qui ne sont connues que de moi.
- Aella ! Je croyais que nous avions trouvé un accord ?! dis-je passablement irrité. Loyauté, vérité. Pas d'omission non plus. C'est la base de notre partenariat. Tu es mon numéro deux !
- Hum, hum, toussota Émeline sans nous regarder.
- Numéro de Shadow Law, précisai-je ; Émeline me seconde dans toutes mes affaires et Aella uniquement dans celles liées à la production et à la contrebande de Dance.
- Oui, oui, j'ai péché, je suis une très vilaine fille, répond-elle avec une moue agacée de la main en s'asseyant face à moi. Écoute, pendant un an, toi et moi étions ennemis. Quand tu m'as proposé de te rejoindre pour de nouveaux défis, je n'ai pas pu m'empêcher de douter de la pérennité du projet. Ashura a régné sans partage sur la contrebande de Dance pendant vingt-ans. En prévoyance des mauvais jours, j'ai omis de te dire que j'avais un stock caché quelque part. Tu ne peux pas m'en vouloir non ? Je te rappelle qu'à cause de toi, j'ai été obligée de céder 450 millions de Berry à la Marine ?
- C'était pour effacer tes traces. Tu étais la grande argentière d'Ashura, il était inconcevable de te mettre hors d'état de nuire sans saisir tes comptes ou ton argent sale. Et puis, ça m'en a fait de la réputation en tant que donateur prestigieux de la Marine.
- Justement ! Tu as gagné de la popularité, moi rien du tout ! Juste le fait de travailler avec toi et d'éviter la prison. Je ne suis pas sûre que la liberté vaille ce prix-là, j'aurais trouvé moyen de m'évader pour moins cher que ça. Mais malgré ma réticence, une part de moi a cru en toi, est curieuse de voir dans quelles aventures tu vas m'embarquer. Mais une autre part, la cartésienne a fait des provisions pour l'hiver. Bien sûr, je ne te cacherai rien de tes affaires dès que les usines commenceront à tourner mais pour ce qui est de ma vie, de mes quinze ans passée avec Ashura, tu vas devoir te faire à l'idée que tu n'en sauras pas tout. C'est un immense livre dont tu découvriras les pages événement par événement.
- Bon, ça va, j'ai compris, marmonnai-je après une minute à fixer les prunelles bleu océan d'Aella. Du coup, tu as les 50 kilos dont il parle ? Quelle quantité de Dance as-tu en stock ?
- Dans la cache que je vais t'indiquer, il y a un peu plus de 60 kilos répartis en vingt emballages de trois kilos chacun. Mais il faudra les récupérer et ce n'est pas si simple.
- Pourquoi ?
- Et ben, je l'ai comme dirait entreposé dans le domicile d'une amie.
- Une amie ?
- Ouais bon, une ex.
- Hein ? T'es lesbienne ? demande Émeline très intéressée tout à coup.
- Sérieusement ? C'est la seule question qui te vienne à l'esprit ? fis-je.
- Non, disons que j'aime goûter à beaucoup de chose, répondit Aella d'une voix mielleuse en venant s’asseoir sur mes genoux. Tes yeux ont brillé d'espoir ma chère, si je suis une pure lesbienne, tu n'auras pas à craindre que je te chipe ton Loth d'amour c'est ça ?
- Pfff, arrête de délirer, j'étais juste intéressée d'apprendre un détail croustillant sur toi.
- C'est bon là ? Pouvons-nous en revenir au sujet ? Qui est ton amie et tu ne dois pas lui vouloir du ben pour stocker un produit hautement illégal chez elle.
- Disons plutôt que parce qu'elle est au-dessus de tout soupçon, sa maison fait une cachette très sûre.
- Je sens que je ne vais pas aimer la suite.
- Elle se nomme Djess Typhoon et officie en tant que Gouverneur de Vulcastan.
- Tu déconnes ?
C'est ce qui s'appelle tirer le diable par sa queue.
- L'eau était bonne ? fis-je sans lever les yeux de mon livre.
- Excellente. Pendant que j'y étais, j'ai reçu un appel de Don Venin.
- Qui ?
- Oh il est primé à un petit dix millions de Berry. C'est un contrebandier.
- Dans le domaine des poisons et venins ?
- Non. J'ignore pourquoi on le surnomme ainsi. M'enfin bref, il voudrait de la Dance Powder, en grande quantité. Cinquante kilos exactement.
- C'est une bien grosse quantité. Nous ne produisons pas encore, la Poudrière a besoin de restauration.
- Non, il veut ça pour dans une semaine maximum.
- Impossible.
- Je sais bien mais il espérait qu'on ait des stocks.
- Nous n'avons pas de stock, la Marine a saisi tout ce que tu avais entreposé quand tu travaillais encore pour Lavoisier.
- Elle a saisi ce qu'il y avait dans le port. Ashura avait d'autres caches qui ne sont connues que de moi.
- Aella ! Je croyais que nous avions trouvé un accord ?! dis-je passablement irrité. Loyauté, vérité. Pas d'omission non plus. C'est la base de notre partenariat. Tu es mon numéro deux !
- Hum, hum, toussota Émeline sans nous regarder.
- Numéro de Shadow Law, précisai-je ; Émeline me seconde dans toutes mes affaires et Aella uniquement dans celles liées à la production et à la contrebande de Dance.
- Oui, oui, j'ai péché, je suis une très vilaine fille, répond-elle avec une moue agacée de la main en s'asseyant face à moi. Écoute, pendant un an, toi et moi étions ennemis. Quand tu m'as proposé de te rejoindre pour de nouveaux défis, je n'ai pas pu m'empêcher de douter de la pérennité du projet. Ashura a régné sans partage sur la contrebande de Dance pendant vingt-ans. En prévoyance des mauvais jours, j'ai omis de te dire que j'avais un stock caché quelque part. Tu ne peux pas m'en vouloir non ? Je te rappelle qu'à cause de toi, j'ai été obligée de céder 450 millions de Berry à la Marine ?
- C'était pour effacer tes traces. Tu étais la grande argentière d'Ashura, il était inconcevable de te mettre hors d'état de nuire sans saisir tes comptes ou ton argent sale. Et puis, ça m'en a fait de la réputation en tant que donateur prestigieux de la Marine.
- Justement ! Tu as gagné de la popularité, moi rien du tout ! Juste le fait de travailler avec toi et d'éviter la prison. Je ne suis pas sûre que la liberté vaille ce prix-là, j'aurais trouvé moyen de m'évader pour moins cher que ça. Mais malgré ma réticence, une part de moi a cru en toi, est curieuse de voir dans quelles aventures tu vas m'embarquer. Mais une autre part, la cartésienne a fait des provisions pour l'hiver. Bien sûr, je ne te cacherai rien de tes affaires dès que les usines commenceront à tourner mais pour ce qui est de ma vie, de mes quinze ans passée avec Ashura, tu vas devoir te faire à l'idée que tu n'en sauras pas tout. C'est un immense livre dont tu découvriras les pages événement par événement.
- Bon, ça va, j'ai compris, marmonnai-je après une minute à fixer les prunelles bleu océan d'Aella. Du coup, tu as les 50 kilos dont il parle ? Quelle quantité de Dance as-tu en stock ?
- Dans la cache que je vais t'indiquer, il y a un peu plus de 60 kilos répartis en vingt emballages de trois kilos chacun. Mais il faudra les récupérer et ce n'est pas si simple.
- Pourquoi ?
- Et ben, je l'ai comme dirait entreposé dans le domicile d'une amie.
- Une amie ?
- Ouais bon, une ex.
- Hein ? T'es lesbienne ? demande Émeline très intéressée tout à coup.
- Sérieusement ? C'est la seule question qui te vienne à l'esprit ? fis-je.
- Non, disons que j'aime goûter à beaucoup de chose, répondit Aella d'une voix mielleuse en venant s’asseoir sur mes genoux. Tes yeux ont brillé d'espoir ma chère, si je suis une pure lesbienne, tu n'auras pas à craindre que je te chipe ton Loth d'amour c'est ça ?
- Pfff, arrête de délirer, j'étais juste intéressée d'apprendre un détail croustillant sur toi.
- C'est bon là ? Pouvons-nous en revenir au sujet ? Qui est ton amie et tu ne dois pas lui vouloir du ben pour stocker un produit hautement illégal chez elle.
- Disons plutôt que parce qu'elle est au-dessus de tout soupçon, sa maison fait une cachette très sûre.
- Je sens que je ne vais pas aimer la suite.
- Elle se nomme Djess Typhoon et officie en tant que Gouverneur de Vulcastan.
- Tu déconnes ?
C'est ce qui s'appelle tirer le diable par sa queue.