- Papiers.
Encore et toujours. Un système qui se veut évolutif mais qui tourne systématiquement autour de la paperasse que l'on te demande pour te rendre d'un point A à un point B, entrer dans X et discuter avec Z. Ce système qui se veut pour le plus paranoïaque du monde, mais aussi vachement hypocrite. Là, j'ai envie de regarder le gusse et lui dire que j'ai cotoyé assez de grands de ce monde pour ne pas avoir besoin de papiers. C'est présomptueux mais c'est vrai. A force, bon nombre de missions me permettent d'avoir un carnet d'adresse, sous couverture.
Toutefois je les tends. Les papiers.
- En règle, vous pouvez passer.
Ça n'aurait pas été le cas que ça aurait été bizarre, tout de même. Un agent du CP qui ne peut même pas se faire passer pour un civil en règles. Quoi que. Il faut que je m'habitue à être en infractions. Je vais pas tarder à "intégrer" la révolution. Me rebeller. Tiens, je commence en faisant malencontreusement tomber le stylo du douanier. Et sans m'excuser en plus.
- Sale bourge. gronde-t-il dans sa barbe, avant de s'atteler à son prochain client.
On ne se refait pas. A bord d'un train aussi luxueux en partance vers le Nouveau Monde, il est conseillé d'avoir une garde-robe soignée. Et, qui sait, peut-être vais-je encore tomber sur De Montmirail. Peut-être qu'elle va essayer de me soutirer les vers du nez pour que je lui raconte mes dernières aventures. A la fin, elle va finir par se douter que j'ai plusieurs identités. Peut-être vaut-il mieux que je me taise, si je la vois.
Mais par chance, au moins sur mon chemin qui me conduit jusqu'à mon wagon, jusqu'à ma loge, je ne croise aucun visage familier. De fait, tout est nouveau. Je me dirige vers un océan "nouveau", dans un moyen de locomotion "nouveau" avec des gens "nouveaux". Aucune chance de me sociabiliser et c'est tant mieux. Car j'ai de la lecture. Tout un bouquin sur Arcadia que j'ai déniché dans les archives du CP1. La bureaucratie mutualisée avec tous les autres pôles, c'est vrai que ça sert. En tout cas, à cet ouvrage s'en ajoutent deux autres. Un sur la révolution dans le Nouveau Monde, un autre sur le commerce d'esclave et en quoi c'est un fléau pour notre société. Et quelque chose de primitif et rabaissant pour l'homme.
- Comme si Marie-Joie n'avait pas été bâtie dans le sang des innocents.
Mince, l'ai-je dit à haute voix ? Mieux vaut faire attention, la Marine est encore en train de fouiller le train. Soulever les banquettes, palper les formes des gens, demander à voir le contenu des sacs et des valises. Mais comme d'habitude, la manoeuvre se termine sans grands dommages. Une dizaine de personnes priées de descendre de l'Umi Ressha et quelques types suspects mis à l'amende. Mais pour le reste, après une bonne demi-heure d'attente, nous voilà en marche.
Le nez dans les livres, je remarque à peine le mouvement du train qui avance. Ou bien recule. Mais dans tous les cas se dirige lentement mais sûrement vers ma prochaine mission. Dans le Nouveau Monde.
Encore et toujours. Un système qui se veut évolutif mais qui tourne systématiquement autour de la paperasse que l'on te demande pour te rendre d'un point A à un point B, entrer dans X et discuter avec Z. Ce système qui se veut pour le plus paranoïaque du monde, mais aussi vachement hypocrite. Là, j'ai envie de regarder le gusse et lui dire que j'ai cotoyé assez de grands de ce monde pour ne pas avoir besoin de papiers. C'est présomptueux mais c'est vrai. A force, bon nombre de missions me permettent d'avoir un carnet d'adresse, sous couverture.
Toutefois je les tends. Les papiers.
- En règle, vous pouvez passer.
Ça n'aurait pas été le cas que ça aurait été bizarre, tout de même. Un agent du CP qui ne peut même pas se faire passer pour un civil en règles. Quoi que. Il faut que je m'habitue à être en infractions. Je vais pas tarder à "intégrer" la révolution. Me rebeller. Tiens, je commence en faisant malencontreusement tomber le stylo du douanier. Et sans m'excuser en plus.
- Sale bourge. gronde-t-il dans sa barbe, avant de s'atteler à son prochain client.
On ne se refait pas. A bord d'un train aussi luxueux en partance vers le Nouveau Monde, il est conseillé d'avoir une garde-robe soignée. Et, qui sait, peut-être vais-je encore tomber sur De Montmirail. Peut-être qu'elle va essayer de me soutirer les vers du nez pour que je lui raconte mes dernières aventures. A la fin, elle va finir par se douter que j'ai plusieurs identités. Peut-être vaut-il mieux que je me taise, si je la vois.
Mais par chance, au moins sur mon chemin qui me conduit jusqu'à mon wagon, jusqu'à ma loge, je ne croise aucun visage familier. De fait, tout est nouveau. Je me dirige vers un océan "nouveau", dans un moyen de locomotion "nouveau" avec des gens "nouveaux". Aucune chance de me sociabiliser et c'est tant mieux. Car j'ai de la lecture. Tout un bouquin sur Arcadia que j'ai déniché dans les archives du CP1. La bureaucratie mutualisée avec tous les autres pôles, c'est vrai que ça sert. En tout cas, à cet ouvrage s'en ajoutent deux autres. Un sur la révolution dans le Nouveau Monde, un autre sur le commerce d'esclave et en quoi c'est un fléau pour notre société. Et quelque chose de primitif et rabaissant pour l'homme.
- Comme si Marie-Joie n'avait pas été bâtie dans le sang des innocents.
Mince, l'ai-je dit à haute voix ? Mieux vaut faire attention, la Marine est encore en train de fouiller le train. Soulever les banquettes, palper les formes des gens, demander à voir le contenu des sacs et des valises. Mais comme d'habitude, la manoeuvre se termine sans grands dommages. Une dizaine de personnes priées de descendre de l'Umi Ressha et quelques types suspects mis à l'amende. Mais pour le reste, après une bonne demi-heure d'attente, nous voilà en marche.
Le nez dans les livres, je remarque à peine le mouvement du train qui avance. Ou bien recule. Mais dans tous les cas se dirige lentement mais sûrement vers ma prochaine mission. Dans le Nouveau Monde.