Suite des événements joués ici
***
Rien ne ressemblait plus à une plage qu'une autre. Rien n'était plus identique que deux grains de sables. Et pourtant, il semblait au cafard qu'il reconnaissait le rivage sur lequel il venait d'échouer la tête la première. Échouer, c'était une pratique courante chez lui, aussi bien au sens propre que figuré. Les jours se suivent et se ressemblent.
Ils se ressemblent comme cette page jusqu'à laquelle il a dérivé. Grand Line l'avait bénit d'un vent de mer qui l'avait ramené rapidement vers une île. Bénit, il n'avait pas l'impression de l'être, et pourtant, Joe ne comptait plus le nombre de fois où il avait été baptisé à coup d'eau salée. Eau glaciale qui plus est. Nul doute sur le fait que ses restes venaient de salir la plage d'une île automnale ou hivernale.
Le boucanier esclavagiste n'aimait pas les îles hivernales. Il n'aimait pas non plus les îles estivales. À vrai dire, il n'aimait pas grand chose, mais il se contentait de tout par dépit. L'un des avantages d'être faible, à supposer que l'on puisse tirer plusieurs avantage de sa faiblesse, était que cela forgeait un tempérament fataliste chez les plus humbles qui s'estimaient toujours heureux d'avoir le peu qu'ils possèdent.
Un début de toux désengorgea ses poumons quelque peu lestés par l'eau de mer s'y étant engouffrée. Tant d'eau de mer ingurgitée que ses artères manquaient d'être bouchées par le sel. Il avait pourtant tenté d'effectuer un régime "sans débandade maritime", seulement, il n'avait pu s'y tenir. Ce n'était pas la volonté qui lui manquait, car, qu'on le croit ou non, même s'il était habitué à barboter contre son gré, perdu en pleine mer, le cafard commençait à fatiguer de ces brasses coulées récurrentes.
Ceux qui étaient opposés à son régime étaient encore et toujours ces indécrottables marines. Ceux-là parlaient si souvent de sécurité et de justice qu'ils avaient fini par prendre ces deux idéaux au sérieux, allant même jusqu'à tenter de les appliquer concrètement, le plus souvent à coup de canons.
Et encore une fois, la piraterie s'en trouvait fort déconfite. Ce malheureux Joe, entrepreneur presque honnête, libéral même, faisant aussi bien circuler les flux de capitaux que les flux humains, ces derniers étant certes enchaînés, était la perpétuelle cible du gouvernement mondial.
Que les braves gens n'avaient-ils pas été dire à son sujet, il aurait été à la fois, sans scrupule, vénal outre mesure, violeur systématique de toutes les lois et morales en vigueur, meurtrier à tendance génocidaire, colérique, esclavagiste, et même malhonnête. Certes, ces gens là avaient raison et étaient même en dessous de la vérité. Mais était-ce parce qu'ils avaient raison qu'il fallait systématiquement donner tort à ce malheureux Joe ? Il faut croire que oui.
Une fois n'est pas coutume, on avait fait tonner les canons contre la frêle embarcation sur laquelle il s'était fait capitaine. Grand mal lui en pris. Brandir un étendard quand on avait plus de cent millions de prime sur sa tête, c'était s'imposer comme cible officielle pour un énième concours de tir organisé par la marine. Concours remporté haut la main par ceux-ci. S'il n'avait pas été du côté des idiots incapables de pouvoir donner le change en terme de puissance de feu, l'immoral Joe aurait presque applaudi la performance des marines. Ils étaient venus, ils avaient vu, et l'équipage du forban l'avait eu dans le baba.
Une caravelle ne pesait jamais bien lourd face à un galion surarmé. La transformation du petit navire en épave s'était faite en moins de vingt minutes. Du travail précis, méthodique, empreint d'un petit savoir faire en destruction dont la marine était si coutumière.
- La marine... Dire que si j'avais été un tout petit peu plus con, je serai surement gradé et à la tête d'un de leurs galions.
Ainsi s'était brillamment exprimé le cafard dans la seconde qui suivit la destruction du mât principal de son insignifiante coque de noix. Une bouteille de vin en main, il la vidait régulièrement, gorgée par gorgée, alors que ce qui restait de son équipage courait dans tous les sens tels des poulets fraîchement décapités. Sans doute qu'une défaite navale était pour eux une expérience nouvelle, ils étaient ces vierges frêles menées à leur dépucelage contre leur gré.
Se la faire mettre, Joe avait l'habitude, c'était presque devenu une seconde nature chez lui. Fort de cette expérience en débandade face à une autorité plus juste, et surtout mieux armée, il n'avait pas paniqué, simplement reconsidéré son avenir.
Aidé des deux Ventio Dials situés à chaque extrémité de ses hanches, il comptait comme à son habitude, s'en servir comme propulseur, et ainsi, voguer en solitaire par dessus les flots impitoyables de Grand Line. Toutefois, le pinard aidant, il fut fort peu à son aise dans ce périlleux exercice intitulé "évite le boulet de canon".
Bien sûr, suffisamment lâche et habile, aucun projectile ne pouvait l'atteindre. Seulement, lorsqu'un de ces boulets projetés à une vitesse infernale éclata à quelques mètres devant lui, il tomba à l'eau comme tout le monde, et perdit connaissance.
Ainsi s'était-il retrouvé une fois de plus à devoir flotter plutôt que nager sur les flot, jusqu'à ce que le courant choisisse son itinéraire pour lui. Bon vent Joe. Eh bien, pas si bon que cela ce vent. Car plutôt que de l'amener vers une terre promise des flibustiers impitoyable de son espèce, les flots avaient décidé de le forcer à renouer avec ses premiers amours sur Grand Line.
Si ce sable lui paraissait si familier, c'est pour la bonne et simple raison qu'il s'y était déjà échoué il y a de cela plusieurs mois, peu après son entrée sur Grand Line. Il était retourné sur Union John. Ça, le cafard ne tarda pas à s'en rendre compte en apercevant au loin les brumes noirâtre générées par l'activité industrielle de l'île. Alors qu'il s'assit en tailleurs sur le sable, tenant d'une main son front lui paraissant peser bien lourd tant il avait été secoué dernièrement, il ne put s'empêcher de crier, à sa façon, son amour pour cette terre qui l'avait introduit aux joies de la fréquentation des îles de Grand Line.
- J'aurais mieux fait d'attraper un boulet de canon avec mes dents...
À bien y réfléchir, car cela lui arrivait dans ses heures perdues, le forban se souvenait qu'il n'avait pas quitté les lieux en très bon termes avec les autochtones. Il les avait trompé en se faisant passer pour un révolutionnaire influent, avait profité de leur hospitalité, et même décimé quelques uns des leurs, animé par un sentiment de vengeance. Si les habitants étaient ne serait-ce qu'un dixième aussi rancunier qu'il ne l'était par nature, mieux valait qu'il évite de fréquenter la plèbe.
Casquette marine trafiquée fièrement dressée sur sa tête, il cracha les derniers restes d'eau de mer qu'il avait encore en bouche et leva sa carcasse engourdie, effectuant quelques lents moulinets de bras pour s'échauffer.
Mains dans les poches de son anorak kaki, il déambula sur la plage. Il partait du principe de base qu'en longeant les côtes, il finirait par tomber sur un port, et surtout, un navire. Le cafard était cet infâme parasite qui montait à bord des embarcations dont la charpente était la plus pourrie, attirant le mauvais sort à tout l'équipage qu'il fréquentait. Le mauvais sort se caractérisait la plupart du temps par les canons de cette éminence moralement supérieure qu'était le gouvernement mondial.
Qui cette fois allait être trompé par ce meurtrier esclavagiste couvert de dials ? L'île étant d'une circonférence relativement limitée, Joe tomba rapidement sur un port, son dévolu, il allait le jeter sur un vaisseau particulier qui attirait son regard. Ce dernier n'avait rien de spécial, à l'exception de cette bannière à tête de mort laissant entendre que le boucanier aurait des atomes crochus avec le capitaine.
Sourire avenant, quoiqu'il lui manquait une dent de devant et que sa bouche entrouverte avait plus des airs de piège à loup que de sourire sincère, le cafard partait confiant pour requérir un entretien d'embauche. Il avait un curriculum vitae assez fourni à faire valoir, le tout faisait état ses manigances inscrites entre les innombrables tâches de sang et de poudre qui le parsemaient.
- Un peu de diplomatie, beaucoup de mensonges, et demain je suis tiré d'affaire. Ha-ha !
Il se frottait les mains par avance. Sans doute essayait-il de s'auto-persuader de sa capacité à rencontrer le succès dans les relations humaines qu'il s'apprêtait à nouer. Cependant, sa mémoire, souvent trop courte, ne tarderait pas à lui rappeler, par le biais d'un de ses réflexes malheureux, que ses actes diplomatiques s'accompagnaient souvent d'une singulière odeur de poudre.
Ils se ressemblent comme cette page jusqu'à laquelle il a dérivé. Grand Line l'avait bénit d'un vent de mer qui l'avait ramené rapidement vers une île. Bénit, il n'avait pas l'impression de l'être, et pourtant, Joe ne comptait plus le nombre de fois où il avait été baptisé à coup d'eau salée. Eau glaciale qui plus est. Nul doute sur le fait que ses restes venaient de salir la plage d'une île automnale ou hivernale.
Le boucanier esclavagiste n'aimait pas les îles hivernales. Il n'aimait pas non plus les îles estivales. À vrai dire, il n'aimait pas grand chose, mais il se contentait de tout par dépit. L'un des avantages d'être faible, à supposer que l'on puisse tirer plusieurs avantage de sa faiblesse, était que cela forgeait un tempérament fataliste chez les plus humbles qui s'estimaient toujours heureux d'avoir le peu qu'ils possèdent.
Un début de toux désengorgea ses poumons quelque peu lestés par l'eau de mer s'y étant engouffrée. Tant d'eau de mer ingurgitée que ses artères manquaient d'être bouchées par le sel. Il avait pourtant tenté d'effectuer un régime "sans débandade maritime", seulement, il n'avait pu s'y tenir. Ce n'était pas la volonté qui lui manquait, car, qu'on le croit ou non, même s'il était habitué à barboter contre son gré, perdu en pleine mer, le cafard commençait à fatiguer de ces brasses coulées récurrentes.
Ceux qui étaient opposés à son régime étaient encore et toujours ces indécrottables marines. Ceux-là parlaient si souvent de sécurité et de justice qu'ils avaient fini par prendre ces deux idéaux au sérieux, allant même jusqu'à tenter de les appliquer concrètement, le plus souvent à coup de canons.
Et encore une fois, la piraterie s'en trouvait fort déconfite. Ce malheureux Joe, entrepreneur presque honnête, libéral même, faisant aussi bien circuler les flux de capitaux que les flux humains, ces derniers étant certes enchaînés, était la perpétuelle cible du gouvernement mondial.
Que les braves gens n'avaient-ils pas été dire à son sujet, il aurait été à la fois, sans scrupule, vénal outre mesure, violeur systématique de toutes les lois et morales en vigueur, meurtrier à tendance génocidaire, colérique, esclavagiste, et même malhonnête. Certes, ces gens là avaient raison et étaient même en dessous de la vérité. Mais était-ce parce qu'ils avaient raison qu'il fallait systématiquement donner tort à ce malheureux Joe ? Il faut croire que oui.
Une fois n'est pas coutume, on avait fait tonner les canons contre la frêle embarcation sur laquelle il s'était fait capitaine. Grand mal lui en pris. Brandir un étendard quand on avait plus de cent millions de prime sur sa tête, c'était s'imposer comme cible officielle pour un énième concours de tir organisé par la marine. Concours remporté haut la main par ceux-ci. S'il n'avait pas été du côté des idiots incapables de pouvoir donner le change en terme de puissance de feu, l'immoral Joe aurait presque applaudi la performance des marines. Ils étaient venus, ils avaient vu, et l'équipage du forban l'avait eu dans le baba.
Une caravelle ne pesait jamais bien lourd face à un galion surarmé. La transformation du petit navire en épave s'était faite en moins de vingt minutes. Du travail précis, méthodique, empreint d'un petit savoir faire en destruction dont la marine était si coutumière.
- La marine... Dire que si j'avais été un tout petit peu plus con, je serai surement gradé et à la tête d'un de leurs galions.
Ainsi s'était brillamment exprimé le cafard dans la seconde qui suivit la destruction du mât principal de son insignifiante coque de noix. Une bouteille de vin en main, il la vidait régulièrement, gorgée par gorgée, alors que ce qui restait de son équipage courait dans tous les sens tels des poulets fraîchement décapités. Sans doute qu'une défaite navale était pour eux une expérience nouvelle, ils étaient ces vierges frêles menées à leur dépucelage contre leur gré.
Se la faire mettre, Joe avait l'habitude, c'était presque devenu une seconde nature chez lui. Fort de cette expérience en débandade face à une autorité plus juste, et surtout mieux armée, il n'avait pas paniqué, simplement reconsidéré son avenir.
Aidé des deux Ventio Dials situés à chaque extrémité de ses hanches, il comptait comme à son habitude, s'en servir comme propulseur, et ainsi, voguer en solitaire par dessus les flots impitoyables de Grand Line. Toutefois, le pinard aidant, il fut fort peu à son aise dans ce périlleux exercice intitulé "évite le boulet de canon".
Bien sûr, suffisamment lâche et habile, aucun projectile ne pouvait l'atteindre. Seulement, lorsqu'un de ces boulets projetés à une vitesse infernale éclata à quelques mètres devant lui, il tomba à l'eau comme tout le monde, et perdit connaissance.
Ainsi s'était-il retrouvé une fois de plus à devoir flotter plutôt que nager sur les flot, jusqu'à ce que le courant choisisse son itinéraire pour lui. Bon vent Joe. Eh bien, pas si bon que cela ce vent. Car plutôt que de l'amener vers une terre promise des flibustiers impitoyable de son espèce, les flots avaient décidé de le forcer à renouer avec ses premiers amours sur Grand Line.
Si ce sable lui paraissait si familier, c'est pour la bonne et simple raison qu'il s'y était déjà échoué il y a de cela plusieurs mois, peu après son entrée sur Grand Line. Il était retourné sur Union John. Ça, le cafard ne tarda pas à s'en rendre compte en apercevant au loin les brumes noirâtre générées par l'activité industrielle de l'île. Alors qu'il s'assit en tailleurs sur le sable, tenant d'une main son front lui paraissant peser bien lourd tant il avait été secoué dernièrement, il ne put s'empêcher de crier, à sa façon, son amour pour cette terre qui l'avait introduit aux joies de la fréquentation des îles de Grand Line.
- J'aurais mieux fait d'attraper un boulet de canon avec mes dents...
À bien y réfléchir, car cela lui arrivait dans ses heures perdues, le forban se souvenait qu'il n'avait pas quitté les lieux en très bon termes avec les autochtones. Il les avait trompé en se faisant passer pour un révolutionnaire influent, avait profité de leur hospitalité, et même décimé quelques uns des leurs, animé par un sentiment de vengeance. Si les habitants étaient ne serait-ce qu'un dixième aussi rancunier qu'il ne l'était par nature, mieux valait qu'il évite de fréquenter la plèbe.
Casquette marine trafiquée fièrement dressée sur sa tête, il cracha les derniers restes d'eau de mer qu'il avait encore en bouche et leva sa carcasse engourdie, effectuant quelques lents moulinets de bras pour s'échauffer.
Mains dans les poches de son anorak kaki, il déambula sur la plage. Il partait du principe de base qu'en longeant les côtes, il finirait par tomber sur un port, et surtout, un navire. Le cafard était cet infâme parasite qui montait à bord des embarcations dont la charpente était la plus pourrie, attirant le mauvais sort à tout l'équipage qu'il fréquentait. Le mauvais sort se caractérisait la plupart du temps par les canons de cette éminence moralement supérieure qu'était le gouvernement mondial.
Qui cette fois allait être trompé par ce meurtrier esclavagiste couvert de dials ? L'île étant d'une circonférence relativement limitée, Joe tomba rapidement sur un port, son dévolu, il allait le jeter sur un vaisseau particulier qui attirait son regard. Ce dernier n'avait rien de spécial, à l'exception de cette bannière à tête de mort laissant entendre que le boucanier aurait des atomes crochus avec le capitaine.
Sourire avenant, quoiqu'il lui manquait une dent de devant et que sa bouche entrouverte avait plus des airs de piège à loup que de sourire sincère, le cafard partait confiant pour requérir un entretien d'embauche. Il avait un curriculum vitae assez fourni à faire valoir, le tout faisait état ses manigances inscrites entre les innombrables tâches de sang et de poudre qui le parsemaient.
- Un peu de diplomatie, beaucoup de mensonges, et demain je suis tiré d'affaire. Ha-ha !
Il se frottait les mains par avance. Sans doute essayait-il de s'auto-persuader de sa capacité à rencontrer le succès dans les relations humaines qu'il s'apprêtait à nouer. Cependant, sa mémoire, souvent trop courte, ne tarderait pas à lui rappeler, par le biais d'un de ses réflexes malheureux, que ses actes diplomatiques s'accompagnaient souvent d'une singulière odeur de poudre.
- Technique utilisée:
- 3 Ventio Propulsion
Après avoir équipé deux Ventio Dial à sa ceinture, chacun au niveau de sa hanche droite et gauche, il a juste à appuyer sur ses hanches afin de les déclencher pour flotter 15 centimètres au dessus du sol. Puisque la ceinture se trouve sous l'anorak que porte Joe, on a l'impression qu'il lévite, mais le bruit du vent est assez audible.
Avec cette ceinture, il peut se déplacer avec vitesse et fluidité, comme un patineur artistique, au dessus de n'importe quelle surface, sol comme eau. Sous l'eau, sa vitesse, une fois propulsé, le rend aussi rapide qu'un homme poisson.
Dernière édition par Joe Biutag le Mar 04 Oct 2016, 10:51, édité 7 fois