- Totalement perdu, désemparé, la première chose que je pense à faire est de me rendre à Logue Town, là où se trouve probablement ma seule amie. J’enchaine les navires marchands, dans l’espoir d’en trouver un qui se rende sur cette ville « où tout finit ». Habituellement la tâche revenait à Stanislas de nous trouver un moyen de transport, mais il va bien falloir que je me débrouille seul. Là-bas, des types remplissent un navire de cargaisons.
« - Bonjour messieurs, puis-je vous aider ? Dis-je poliment, d’un ton jovial que je me force à tenir. Je dois me rendre d’urgence à Logue Town, est-ce possible de m’y emmener ? Si toutefois vous y passez, naturellement.
- Bien le bonjour mon p’tit gars ! Malheureusement nous ne passons sur Logue Town, mais-
- Ne vous embêtez pas pour moi… Je me débrouillerais. Et cette fois-ci, je ne peux m’empêcher ma mine abattue. Je vous remercie pour votre attention. »
Des larmes tentent de s’échapper, je tente de les contenir mais en vain, certaines réussissent à s’échapper. Une grosse main me saisit l’épaule et m’interpelle.
« - Oy gamin ! Je t’appelle depuis tout à l’heure !
- Pardonnez-moi, j’étais… Perdu dans mes songes. Que je lui dis en séchant rapidement mes larmes.
- Tu m’as l’air d’être dans une drôle de situation… Quoiqu’il en soit, tu ne m’as pas laissé le temps de finir, mais nous passons pas loin de Logue Town, alors faire un petit détour ne nous dérange pas tant que ça. Pis on a d’l’avance sur notre boulot, aucun soucis !
- Merci infiniment ! Et c’est reparti pour une marée de sanglots. »
Et c’est ainsi que je repars pour une nouvelle aventure. Enfin, tu parles d’une aventure, je pars seulement à la recherche de réconfort. J’aide un peu aux manoeuvres pour départ, certes péniblement, le coeur n’y est absolument pas mais il est tout à fait normal de me forcer pour ces généreux individus.
Une fois le navire lancé dans sa course, en plein milieu de la mer, je me laisse tomber contre la rempart à mon dos, puis j’observe silencieusement ce ciel bleu. Je comprend maintenant pourquoi tu passais temps de temps à regarder les cieux, c’est d’une beauté sans fin, que tu peux continuer d’admirer pendant des heures sans te demander si tu perds ton temps ou non à le faire.
Alors comme tu le faisais, je maintien ma position actuelle, les yeux rivés vers le ciel et j’observe.