Cela faisait maintenant deux jours depuis l'altercation avec Archibald et la Marine.
Mes vêtements n'avaient commencé à sécher que la veille au soir et j'avais bien cru attraper froid ! J'avais passé ma première nuit, dans un vieil entrepôt non loin des quais, à sautiller sur place pour me réchauffer. Je faisais peine à voir...
Aujourd'hui le marché était terminé. La Marine ne patrouillait plus autant dans les rues, ce qui ne m'empêchait pas de rester prudent. De plus je devais cacher mon visage, de peur d'être reconnu par quelqu'un : il y avait foule lorsque mon ancien ami et moi nous étions battus. Par chance j'avais trouvé un vieux drap brun que j'enroulai autour de moi, cachant ainsi ma tête et mes habits. Grâce à cela, j'avais trouvé le moyen de manger : il n'avait pas fallu longtemps à mon estomac pour crier famine, et ma première tentative de vol m'avait douché pour les siècles à venir ! Ainsi vêtu, je m'adossais à un mur et attendais, la main tendue, qu'un bon samaritain vienne m'y glisser une pièce ou deux, espérant avoir assez le soir pour me procurer une tranche de lard sur un morceau de pain. Et dire qu'autrefois j'essayais tant bien que mal d'éviter les clichés... Mais à l'heure actuelle, cela me semblait être la meilleure idée.
- S'il vous plaît, Monsieur... Madame... pour manger...
Ces quelques mots n'avaient rien de compliqué en soit, mais au vu de ma situation, les prononcer réussissait à me faire souffrir. Mon ventre souffrait, mon cœur souffrait, mon ego souffrait... Je commençais à peine mon aventure que la misère que je haïssais tant m'accueillait déjà, les bras grands ouverts. Arhye, mon cher, quel incroyable pirate tu fais là !
Un homme me jeta une pièce, à distance raisonnable. "Je n'ai pas la peste, vieux bouc ! Et un bonjour ne fait pas de mal !". C'est à ce moment que je réalisai autre chose : mon existence me manquait. Pas mon ancienne vie, même si y penser me rendait nostalgique, mais le sentiment d'appartenir à ce monde, à la communauté. J'avais décidé de devenir un hors-la-loi, aussi aurais-je dû me préparer à être renié par la société, mais les pirates, eux au moins, existent aux yeux du monde. Le simple fait de dire bonjour, au revoir, merci... tous ces détails comme un regard, une poignée de main, un sourire, même une grimace ! J'avais tout à coup le besoin d'échanger avec quelqu'un.
"Allons, Arhye ! Ressaisis-toi !" Après tout cela ne faisait que deux jours que je mendiais. Je devrais avoir honte de moi pour faire preuve d'autant de faiblesse. Et puis j'avais déjà trouvé un moyen de quitter les lieux : un bateau de ravitaillement en direction de Manshon allait partir d'ici 3 jours. Je devais donc tenir encore un peu avant de pouvoir dire adieu à mes problèmes. Là-bas, je n'aurai pas à fuir : je trouverai du travail, le temps de me faire un peu d'argent, et je m'entraînerai convenablement. J'avais trop longtemps négligé mes échauffements quotidiens... Et le combat contre Archibald m'avait appris une chose importante : je manquais de force. Grandline était le lieu de tous les dangers, là où se rassemblent tous les Grands de ce monde. Si je ne m'améliorais pas rapidement, mon but risquais de s'éteindre et moi avec. Soupir.
- Pff, ça me gonfle...
- Hé !
Je relevais légèrement la tête et eut un frisson : un Marine s'approchait de moi. Arhye, sombre crétin, tu pensais à voix haute ! Heureusement, ma capuche recouvrait toujours le haut de mon visage, et le soleil était suffisamment élevé dans le ciel pour qu'une ombre finisse de protéger mon identité.
- Si t'es pas content, va donc travailler, fainéant ! Tu serais payé et tu pourrais manger à ta fin sans emmerder les honnêtes gens !
- Euh... Pardon ?
- J'ai dis que c'était pas en t'apitoyant sur ton sort et en critiquant les passants que les choses vont s'améliorer !
- Mais je n'ai critiqué personne.
- Ah ouais ? Ben alors : qu'est-ce qui te gonfle tant ?
- Rien, rien.
- Tu te fiches de moi ?
- C'est juste pas important.
Un silence pesant s'installa entre nous. Je déglutis avec peine, soucieux de ce qui allait suivre. Je venais de me foutre dans sacrée merde, en restant poli. Le Marine, à peine plus grand que moi, quoi que plus âgé, fixait ma capuche avec un air déconcerté. Comble du malheur, ma vessie commençait à pousser la porte de sortie. Je paniquais légèrement.
- Tu sais quoi ? Je te trouve bizarre.
Bon d'accord : je paniquais vraiment.
Je commençais à analyser la situation. J'observais mon entourage, cherchant quelque chose susceptible de détourner son attention le temps que je prenne la fuite. Mais rien ne me paraissait assez intrigant. Je le regardai ensuite : un homme de constitution moyenne, armé d'un fusil qu'il tenait à l'épaule. Avec un peu de chance, j'aurai le temps de le maîtriser avant que quelqu'un ne soit en mesure de lui venir en aide. Il n'avait qu'à se rapprocher un tout petit peu plus...
- Enfin bon ça tombe bien : un ami aux quais cherche justement de la main d'oeuvre pour transporter des caisses dans son entrepôt. Je t'y amène. Ne me remercie pas.
- Je... Que... Quoi ?!
- Allez discute pas et suis-moi !
Au moment où je fus debout, le soldat me prit par le bras et m'entraîna en direction du port. Mais dans quoi est-ce que j'avais réussi à m'embarquer, moi ?
Mes vêtements n'avaient commencé à sécher que la veille au soir et j'avais bien cru attraper froid ! J'avais passé ma première nuit, dans un vieil entrepôt non loin des quais, à sautiller sur place pour me réchauffer. Je faisais peine à voir...
Aujourd'hui le marché était terminé. La Marine ne patrouillait plus autant dans les rues, ce qui ne m'empêchait pas de rester prudent. De plus je devais cacher mon visage, de peur d'être reconnu par quelqu'un : il y avait foule lorsque mon ancien ami et moi nous étions battus. Par chance j'avais trouvé un vieux drap brun que j'enroulai autour de moi, cachant ainsi ma tête et mes habits. Grâce à cela, j'avais trouvé le moyen de manger : il n'avait pas fallu longtemps à mon estomac pour crier famine, et ma première tentative de vol m'avait douché pour les siècles à venir ! Ainsi vêtu, je m'adossais à un mur et attendais, la main tendue, qu'un bon samaritain vienne m'y glisser une pièce ou deux, espérant avoir assez le soir pour me procurer une tranche de lard sur un morceau de pain. Et dire qu'autrefois j'essayais tant bien que mal d'éviter les clichés... Mais à l'heure actuelle, cela me semblait être la meilleure idée.
- S'il vous plaît, Monsieur... Madame... pour manger...
Ces quelques mots n'avaient rien de compliqué en soit, mais au vu de ma situation, les prononcer réussissait à me faire souffrir. Mon ventre souffrait, mon cœur souffrait, mon ego souffrait... Je commençais à peine mon aventure que la misère que je haïssais tant m'accueillait déjà, les bras grands ouverts. Arhye, mon cher, quel incroyable pirate tu fais là !
Un homme me jeta une pièce, à distance raisonnable. "Je n'ai pas la peste, vieux bouc ! Et un bonjour ne fait pas de mal !". C'est à ce moment que je réalisai autre chose : mon existence me manquait. Pas mon ancienne vie, même si y penser me rendait nostalgique, mais le sentiment d'appartenir à ce monde, à la communauté. J'avais décidé de devenir un hors-la-loi, aussi aurais-je dû me préparer à être renié par la société, mais les pirates, eux au moins, existent aux yeux du monde. Le simple fait de dire bonjour, au revoir, merci... tous ces détails comme un regard, une poignée de main, un sourire, même une grimace ! J'avais tout à coup le besoin d'échanger avec quelqu'un.
"Allons, Arhye ! Ressaisis-toi !" Après tout cela ne faisait que deux jours que je mendiais. Je devrais avoir honte de moi pour faire preuve d'autant de faiblesse. Et puis j'avais déjà trouvé un moyen de quitter les lieux : un bateau de ravitaillement en direction de Manshon allait partir d'ici 3 jours. Je devais donc tenir encore un peu avant de pouvoir dire adieu à mes problèmes. Là-bas, je n'aurai pas à fuir : je trouverai du travail, le temps de me faire un peu d'argent, et je m'entraînerai convenablement. J'avais trop longtemps négligé mes échauffements quotidiens... Et le combat contre Archibald m'avait appris une chose importante : je manquais de force. Grandline était le lieu de tous les dangers, là où se rassemblent tous les Grands de ce monde. Si je ne m'améliorais pas rapidement, mon but risquais de s'éteindre et moi avec. Soupir.
- Pff, ça me gonfle...
- Hé !
Je relevais légèrement la tête et eut un frisson : un Marine s'approchait de moi. Arhye, sombre crétin, tu pensais à voix haute ! Heureusement, ma capuche recouvrait toujours le haut de mon visage, et le soleil était suffisamment élevé dans le ciel pour qu'une ombre finisse de protéger mon identité.
- Si t'es pas content, va donc travailler, fainéant ! Tu serais payé et tu pourrais manger à ta fin sans emmerder les honnêtes gens !
- Euh... Pardon ?
- J'ai dis que c'était pas en t'apitoyant sur ton sort et en critiquant les passants que les choses vont s'améliorer !
- Mais je n'ai critiqué personne.
- Ah ouais ? Ben alors : qu'est-ce qui te gonfle tant ?
- Rien, rien.
- Tu te fiches de moi ?
- C'est juste pas important.
Un silence pesant s'installa entre nous. Je déglutis avec peine, soucieux de ce qui allait suivre. Je venais de me foutre dans sacrée merde, en restant poli. Le Marine, à peine plus grand que moi, quoi que plus âgé, fixait ma capuche avec un air déconcerté. Comble du malheur, ma vessie commençait à pousser la porte de sortie. Je paniquais légèrement.
- Tu sais quoi ? Je te trouve bizarre.
Bon d'accord : je paniquais vraiment.
Je commençais à analyser la situation. J'observais mon entourage, cherchant quelque chose susceptible de détourner son attention le temps que je prenne la fuite. Mais rien ne me paraissait assez intrigant. Je le regardai ensuite : un homme de constitution moyenne, armé d'un fusil qu'il tenait à l'épaule. Avec un peu de chance, j'aurai le temps de le maîtriser avant que quelqu'un ne soit en mesure de lui venir en aide. Il n'avait qu'à se rapprocher un tout petit peu plus...
- Enfin bon ça tombe bien : un ami aux quais cherche justement de la main d'oeuvre pour transporter des caisses dans son entrepôt. Je t'y amène. Ne me remercie pas.
- Je... Que... Quoi ?!
- Allez discute pas et suis-moi !
Au moment où je fus debout, le soldat me prit par le bras et m'entraîna en direction du port. Mais dans quoi est-ce que j'avais réussi à m'embarquer, moi ?
Dernière édition par Arhye Frost le Lun 19 Sep 2016 - 15:18, édité 2 fois