Posté Mer 23 Nov 2016 - 23:26 par Yamamoto Kogaku
Bordel, pourquoi toujours l'épaule gauche, je pense qu'il va falloir que je revoie ma façon de parer ou esquiver. Autant j'ai un style relativement défensif avec des fulgurances où je pars en mode totalement offensif. Autant chaque fois que je me choppe une blessure relativement grave c'est la que je me la chope. Quoi qu'il en soit, il a bien profité de son mantra le salop. J'ai voulu préparer une grosse attaque, il a répliqué et brisé mon rythme, si bien qu'après quelques échanges où j'étais en position de repli, il est parvenu à me percer l'épaule. Il m'a généreusement laissé le temps de savourer ma douleur, histoire de déguster de sa victoire prochaine. Temps que j'ai consacré à analysé le combat. Les coups de feu et autre cris réduit à de de simple son sporadique tel les spasme d'un soldat qui passe l'arme à gauche m'avaient déjà fait comprendre que l'on était sur la fin de l'affrontement. Néanmoins, ce n'est que maintenant que je remarque l'ampleur de la chose. Un sol jonché de cadavres et de morts en sursis et des pieu de bambous planté un peu partout. Les soldats de la marine on pris position au niveau des arbres pour s'abriter de la pluie de bambou qui s'est estompée. Il ne semble plus rester que quelques poches de résistance révolutionnaire en plus de tout ceux qui ont déposés les armes. Leur activité se limite à présent à répondre aux attaques révolutionnaire, s'occuper des blessés et surveiller ceux qui ont rendus les armes.
On s'était suffisamment écarté de la zone d'escarmouche principale pour que mes subordonnés ne tentent pas de m'épauler, ou alors ils avaient pigés que c'était un duel et qu'ils avaient mieux à faire.
Quoi qu'il en soit, passé cet interlude, notre affrontement reprend de plus belle. La confiance qu'ils possédait en début de combat semble s’être tarie. Il se contente d'arborer des traits renfrognés et sa loquacité a lassé place à un silence contemplatif. Peut être espère t'il pouvoir renverser la vapeur. A moins qu'il ne possède un autre plan sous le coude. Il n'a plus son air moqueur, il a pas trop l'air du gars qui voit son rêve s’effondrer à ses pieds. Chose est sûre, il a sous estimé l’efficacité de mes hommes, troupe d'élite qui dépasse largement les hommes de Salem en affrontement individuel. La supériorité numérique de Salem et ma force de frappe réduite on semblerait t'il détruit ses belles stratégies. Bon je ne peux nier qu'ils nous a porté un coup sévère par contre... Notre lutte reprend de plus belle, les estocades et les coups de tailles se succèdent au parade. Nul ne parvient réellement à reprendre l'avantage, ce gars est un bretteur prodigieux doué du mantra. Je n'arrive donc pas à le dépasser par la force brute ou par quelques subterfuges comme à mon habitude...
Quoi qu'il en soit, je ne suis pas le seul à être blessé, j'ai réussi moi aussi l'une à l'autre fois à lui infliger une blessure légère. Depuis la « pause », il semble bien moins pressé d'en découdre. En fait, bien que ses traits ne le montre pas. J'ai comme l'impression qu'il est au dessus de ça. Après un dernier échange de coup, il fais quelques pas en arrière et rengaine son arme et me lâche un :
-Finissons en une bonne fois pour toute Kogaku. Sur un dernier coup.
-Bien...
Je recule de quelques pas et l'imite, il me fait un signe de la main et tourne la tête comme s'il entendait quelque chose au loin. Il lance quelques mots dont le sens m'échappe « Toi aussi Christian ». Il reporte son attention vers moi avec une sorte de lassitude dans le regard, il semble avoir vieilli d'un coup, il hoche la tête et pose sa main sur le pommeau de son arme. On se lance tout les deux dans une course vers l'autre. J'amplifie ma concertation sur l'instant présent pour sublimer mon ouïe, le bruit de ses pas, sa respiration, les battements de son cœur, le froissement de ses vêtements, j'entends tout. Quelques pas avant l'impact, je me propulse avec le soru tout en dégainant ma lame d'un geste ample. J’atterris quelques mètres plus loin et fais quelques pas avant de me retourner et de rengainer ma lame. Lui n'a fais qu'un pas, il rengaine son arme. Il tombe à genoux et son sang se répand sur le sol. Il tourne la tête vers moi. Un sourire triste encadré par des larmes et du sang. Il crache un glaviot sanglant avant de murmurer dans un soupir :
-Le mantra est une malédiction, sans lui, je serai mort en ignorant la situation de mes camarades. Puisses tu réussir la où j'ai échoué Kogaku et fais m'en compte dans l'au delà.
Je garde le silence et me porte à ses cotés, je n'apprécie guère la révolution. Si peu que je n'hésite pas à leur faire la guerre, mais je me rend compte au fond de moi, que finalement, cette haine que je tient envers ce groupe est simplement personnelle. C'est aussi le cas de Salem. L'un de nos proches a été fauché par la violence et il a fallu qu'un révolutionnaire se tienne aux cotés de la faucheuse. En fait, je sais plus quoi penser. Un révolutionnaire a tué mon père adoptif, la révolution répands des discours et des sophismes simplistes. Des idées dangereuse pour le monde car ils risquent de créer des conflits inutiles. Mais, même s'ils sont dans l'erreur, ils veulent aider le monde, du moins c'est ainsi qu'ils se présentent. Leur motif à première vue peut paraître plus noble que ceux de la majorité des criminels. Mais cela les rends il meilleur pour autant ? Énigme qu'il est sans doute impossible de résoudre. Ce n'est pas vraiment le genre de chose dont on parle, Salem possède sa vengeance. Moi je suis simplement plus... pragmatique, la mort ne changera pas. Le seul changement que peut connaître un défunt est la disparition de son enveloppe terrestre et la modification si ce n'est l’anéantissement de sa mémoire. Si Noah a réussi quelque chose, c'est sans doute sur ma façon de traiter la révolution. Être moins catégorique sur leur extermination, mais toujours en raisonnant pragmatiquement, je ne peux pas nier que leur sophisme est dangereux. Mais plutôt que détruire l'énergie qui les anime, il faudrait la réorienter. Mais à défaut, il n'y a pas cent solutions et on ne peut pas inviter tout les révos devant une tasse de thé pour en faire des pompiers ou des marins. Question qui occupera mon esprit quelque temps.
Noah reste ainsi, prostré quelques minutes, comme s'il cherchait à entendre un son au loin, le bruit du vent par delà les collines peut être. Presque contemplatif, ses yeux parcourent lentement le champ de bataille. Je reste à ses cotés jusqu'à la fin, plus par respect pour l'homme qu'il était que par considération pour ses idées. Ses derniers mots meurent dans sa gorge et son corps sans vie s’affale sur le sol gorgé de sang. Mort assez tragique, pas d'amis pour lui tenir la main, juste la solitude, des mauvaises nouvelles, l'échec et des ennemis. Une mort dont doit se délecter Salem. Je prend la peine de noter ses derniers mots dans un coin de mon crane, cet homme est mort pour ses convictions et je respecte cela. Encore une promesse vide faites à un ennemi défait que je ne conduirai à résolution que symboliquement. J'aurai presque préféré l'épargner, mais c'est ainsi, on ne peut pas sauver tout le monde et l'on peut encore moins sauver les morts. Je n'apprécie pas vraiment ce que je m’apprête à faire mais c'est sans doute la meilleur et la pire des solution à la fois. Je dégaine ma lame une dernière fois pour cette journée, je l'espère, trop de sang à couler. Je me dresse alors face au champ de bataille, J'expose le chef de Noah Vultury à la vue de tous, révolutionnaire dont le nom symbolique avait été adopté par cette branche de la révolution. Tous ne voient pas mon étendard sanglant mais la plupart semble perdre le peu de moral et de motivation qui leur restait. Intérieurement, j'espère pour Noah que ses hommes voudront se battre jusqu'à la mort, qu'il ne s'agit pas la que de fantoches qui ayant perdu de vue leur leader charismatique retournent à leur existence médiocre. Mais cela ne semble pas être le cas. Alors d'une puissante voix de stentor, j'impose ma volonté.
-C'est Fini ! Posez vos armes !